N° 36
Janvier

http://www.bartolini.fr/bone

Les Bords de la SEYBOUSE à HIPPONE
1er Janvier 2005
jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
Les dix derniers Numéros :
EDITO

MEILLEURS VŒUX POUR 2005

        Chers Amis

        Les saisons s'écoulent, les années passent, les souvenirs bourdonnent dans nos têtes et la joie d'être encore dans ce monde est égale à celle de fêter une nouvelle année entre parents, amis et aussi la Seybouse. Depuis plus de trois ans, cette gazette a fait du chemin et on lui souhaite encore bonne route.
        Avec les succès qu'elle engrange, ce n'est qu'une étape pour arriver à une presse Pieds-Noirs sur INTERNET.
        Pourquoi Internet ?
        Depuis plus de 40 ans, des bonnes volontés parmi certaines associations Pieds-Noirs s'attachent avec un courage exemplaire à sortir des revues. Ces revues, malheureusement, restent l'apanage que des seuls adhérents des associations dont certaines me permettent de puiser dans leur riche réservoir. Je les en remercie encore une fois au nom de tous les internautes. Elles ont compris que tout le monde ne peut pas cotiser à toutes les associations pour recevoir ces précieux écrits.
        Parmi ces revues, une s'est essayée pendant plus de 10 ans à faire sortir ses Numéros en kiosque pour en faire l'égale des revues " métropolitaines ". Hélas, encore une fois cette année 2004, elle a du renoncer devant les exigences, le monopole et la mainmise nationale sur la presse par rapport à notre petite presse Pieds-Noirs. Cela dérange des consciences. Et, cette revue P.N.H.A. " Pieds-Noirs d'Hier et d'Aujourd'hui " est rentrée dans le rang de la seule diffusion par abonnement qui ne lui permet pas une grosse diffusion, vu les coûts engendrés.

        C'est pour ces raisons, que la Seybouse comme l'Echo des Français d'AFN, deviennent des petits journaux, certes à l'échelon d'amateur, dans le bénévolat complet et avec de modestes moyens, mais des journaux lus en France et par le Monde grâce à Internet.
        Plus de 30000 visiteurs mensuels pour la Seybouse et déjà 8000 environ pour l'Echo des français d'AFN né le 1er octobre 2004. N'est-ce pas une preuve, que nous sommes encore vivants, quoiqu'en disent les malfaisants ou les pessimistes ; que nos communautés trouvent ce qu'elles attendaient depuis plus de 40 ans.
        A nous de nous faire entendre et faire connaître notre histoire, grâce à Internet.

          OUI, la petite presse Internet Pieds-Noirs est réelle, elle a de beaux jours devant elle, tant qu'elle restera sur le chemin que, les pionniers que nous sommes, lui avons tracé. Si elle prends d'autres directions, ce sera sa fin.

          Mais, cette petite presse Pieds-Noirs commence à déranger sérieusement des consciences puisque en 2004, j'ai reçu des offres d'achat pour la Seybouse. Et comme je n'ai pas cédé, eh bien j'ai subit les affres de la censure par deux fois. Deux fois le site a été fermé sans raisons valables et officielles par deux hébergeurs différents. Sans compter les attaques virales par centaines.
        Pourquoi avoir refusé de vendre ? Serait-ce honnête de vendre le travail des nombreux amis ? Notre mémoire collective ? Les souvenirs qui me sont confiés ? NON, NON et NON.
        Vendre, voudrait dire la mort de cet espace de liberté que nous avons encore. Pour combien de temps ? Car n'en doutons pas les attaques vont recommencer et bien plus fortes.
        C'est une des raisons qui m'incite à continuer de propager mon idée de Musée Pieds-Noirs qui ne serait la propriété que de nos seules communautés. Sans cela, tout sera détruit ou enseveli dans des soi-disant fondations, musées (municipaux) ou mémorial d'Outre-Mer. Mon idée est réalisable, mais sans l'implication des associations dont certaines sont carrément opposées, la tâche sera rude.

           L'année qui s'achève aura encore apporté aux Rapatriés d'AFN, une déception supplémentaire avec le vote en 1ère lecture, dans les Assemblées de la France, de la dernière loi en cours. Il faudra nous battre pour la 2ème lecture avant le vote définitif sinon cette loi montagneuse accouchera d'une souris.

          Puisse nos enfants et petits-enfants faire leur chemin et ne point subir ce que nous avons enduré et que malheureusement point à l'aube de cette nouvelle année.
        Pour perpétrer la tradition, en cette fin d'année et début 2005, avec à mes cotés les nombreux amis rédacteurs d'articles sur notre Seybouse, les internautes expéditeurs de documents, photos et souvenirs, nous vous souhaitons à toutes et tous nos meilleurs vœux de santé et de bonheur.

          Je ne peux finir ces vœux sans vous transmettre quelques phrases parmi les centaines que j'ai reçues, je ne citerai pas les auteurs, ils se reconnaîtront, et le choix était difficile tant l'abondance est amicale et chaleureuse. Merci à vous tous.

          VOICI CES PETITS MOTS

Il n'y a qu'Amour et Douceur dans le regard de l'Enfant qui vient de naître.
La nuit de Noël porte ce message particulier pour nous tous, petits et grands, et quelles que soient nos convictions, nos bonheurs, nos blessures.
Elle nous inspire l'envie de partager ce message dans nos actes et dans nos paroles, près de vous ou loin de vous.
Cela ne suffit pas pour imposer la Paix dans le monde entier, mais nous pouvons au moins tout faire pour la créer et la faire vivre autour de nous.

En cette veille de Noël, je viens vous présenter tous mes meilleurs de vœux de bonheur auprès de tous ceux que vous aimez.
Longue vie aux hommes et aux femmes de bonne volonté.
Justice pour notre histoire et prions pour que toute l'Europe reste occidentale et européenne , car si les mathématiques ne changent pas, il existera de nouveau des millions de pieds noirs. Mais où iront-ils et où irons-nous ???
Prions pour que nous ne voyons pas ce cataclysme.
Je vous embrasse à toutes et à tous et encore Joyeux NOËL.

Joyeux Noël et bonne année. Je crois que nos prières aboutiront si nous y mettons du nôtre. Aidons nous et le ciel nous aidera, peut-être.

Bonsoir et merci : que 2005 apporte bonheur et surtout santé pour mener à bien ce que tous les Français d'Algérie réclament depuis plus de 40 ans : la reconnaissance du travail de nos anciens sur une terre qu'ils ont irrigué par leur sueur et leur travail .

Bonnes fêtes et meilleurs vœux et encore merci pour ce que vous faites ainsi que votre site qui est une pure merveille.
Je ne suis pas né la-bas.........et pourtant, je me sent Bônois jusqu'au bout des ongles.

Merci Jean Pierre pour ces vœux que je te transmets à mon tour de la Guadeloupe où le Noël n'a pas la même saveur que chez nous" là bas".

" On appelle "bonheur" un concours de circonstances qui permette la joie.
Mais on appelle joie cet état de l'être qui n'a besoin de rien pour se sentir heureux. "
André Gide
Je vous souhaite cette joie

Le 1er janvier 2005, cela fait 15613 jours que des milliers de nos compatriotes ont été enlevés. Tant qu'ils sont ignorés, nous le sommes aussi. Ne les oublions pas.
- EUX N'ONT PAS ETE LIBERES -

Ces fêtes de fin d'année sont une occasion de resserrer les liens familiaux et amicaux, c'est un moment de joie, mais il nous faut, à nous Pieds Noirs, aussi penser à ceux des nôtres qui ne connaissent plus la chaleur des réunions familiales, ceux que la tempête (le vent de l'Histoire) a emportés, ceux dont les tombes sont restées vandalisées en terre barbaresque, ceux de nos martyrs que nous célébrons le 5 Décembre (lorsque les Maires veulent bien organiser la cérémonie exigée par la Loi).
C'est aussi le moment de transmettre notre message aux jeunes générations. Nos enfants, coincés entre le discours familial et l'endoctrinement extérieur, n'ont souvent pas voulu prendre parti ni émettre de jugements; ils se sont protégés en s'occupant à bâtir leur vie (comme nous l'avons fait, nous aussi, dans l'urgence, en 62); mais les nouvelles générations qui montent sont plus curieuses de savoir la Vérité, elles n'ont pas d'apriorisme, elles sont plus ouvertes, elles ont le recul nécessaire. Profitons en et faisons passer le message de notre passé, de notre culture, de notre mémoire, dont nous devons garder la fierté: PARLONS LEUR, nous les Anciens ! Si nous ne saisissons pas cette chance nous deviendrons très vite une réserve "d'Indiens" en cours d'extinction.

Merci à tous                                   Jean Pierre Bartolini                         

        Diobône, pour toute l'année.
        A tchao.


Aprés votre visite,
(---n'oubliez pas de Cliquer --- ou de téléphoner ---)

LES CHRONIQUES BÔNOISES
BÔNE S'EVEILLE

Imaginez que vous habitiez toujours à Bône en ce premier janvier 2005. Il est cinq heures du matin et vous vous trouvez seul sur le cours Bertagna après avoir réveillonné dans un restaurant proche du Cours. Vous auriez pu dire le texte ci-dessous ou le chanter sur l'air de " il est cinq heures, Paris s'éveille " de Jacques Dutronc. Commencez donc l'année en rêvant afin d'oublier quelques instants les malheurs des hommes sur cette planète en furie.
Que cette année vous apporte tout
ce que vous souhaitez de meilleur.


Je suis le falso de la Colonne
Sur le cours Bertagna de Bône
Devant l'hôtel d'Orient y'a personne
Envie de dormir y te donne


Il est cinq heures
Bône s'éveille
Bône s'éveille


Paris-Soir y va se coucher
Et Benguèche y va s'réveiller
Le Chat Noir y vient de fermer
car ses clients sont fatigués


Il est cinq heures
Bône s'éveille
Bône s'éveille


La Brasserie de la Paix elle ouvre
Le trou de la sœur y se couvre
Et Carloutche y se découvre
Sous Bertagna qui se recouvre


Il est cinq heures
Bône s'éveille
Bône s'éveille

La statue Thiers a froid aux pieds
La place d'Armes est ranimée
l'horloge d'la gare est bien dressée
Entre la nuit et la journée


Il est cinq heures
Bône s'éveille
Bône s'éveille


Toutes les tchatines sont dans le port
La Choumarelle toujours elle dort
Pas une Calèche encore elle sort
Et chez Tado y font les morts


Il est cinq heures
Bône s'éveille
Bône s'éveille


La Dépêche d'l'est est imprimée
Les fêtards sont déprimés
Les Bônois qui se lèvent sont brimés
Car ac Fifine j' va me coucher


Il est cinq heures
Bône se lève
Il est cinq heures
Diocane de sommeil

FRANCIS AUGER MAIRE DE LA CALLE
N° 1 de Janvier 1950
de M. D. GIOVACCHINI
Envoyé par sa fille

Quittons les maquignons de la politique. On a le cœur lourd en rappelant leurs noms seulement et leurs turpitudes. On s'inspire mal en pareille compagnie.
Serrons la main solide de Francis AUGER et nous aurons la sensation d'aborder un oasis frais et reposant, .. Une belle taille; celle d'un homme complet de corps et d'esprit. Le visage nous rappelle bien que les Gaulois existèrent dans l'histoire de notre belle FRANCE. Des yeux clairs et francs, une parole simple et cordiale qui ignore la réticence et l'équivoque.

Un grand gaillard auquel il ne manque même pas cette distinction que donnent les reflets d'une belle âme et d'une éducation naturelle.

Il aime rire. Non pas, seulement, parce que " rire est le propre de l'homme ", mais parce qu'il se lève et se couche sans remords.
Il n'a que deux soucis. Celui de la population déshéritée d'une commune en détresse, et celui de sa vigne quand le brouillard paraît à l'horizon.

Ignorant les affres de l'ambition et de la vénalité, Il vit la paisible existence de l'homme des Champs, tout heureux de retrouver de bons convives aux heures de délassement.

Ne craignez pas de commentaires sournois à son sujet. Quand il quitte ses amis, personne ne pense ni ne murmure, à voix basse, qu'il est un combinard, un hâbleur, ou un perfide.
Ceux qui le connaissent vous diront : " C'est un brave homme ".
Et cela suffit à donner le peu de bonheur qui revient aux hommes, au Maire de La Calle.
BARRIS du PENHER était d'un autre style. Mais les qualités de l'un ne gênent en rien celles de l'autre.
Francis AUGER, ne joue pas les matamores. Il sait prendre les avis les plus humbles; de ses concitoyens et se trouve à son aise, dans une ambiance saine, fruste et enjouée à la fois.
Si le mildiou épargne ses ceps, choisis et bien couvés, il sait vous fabriquer un de ces vins qui vous fait passer du Purgatoire au Paradis sans la permission de Saint-Pierre.

CHICARELLE m'a dit : " Viens à la Presqu'île de La Calle, tu verras comme la mer sait chanter les plus belles berceuses. Et puis notre Maire ne fait que ce qu'il peut, mais c'est un honnête homme ".
Si vous avez besoin d'une bonne Journée de détente physique et mentale, allez à La Calle et tâchez de rencontrer CHICARELLE et François AUGER. Cela vous changera.



Ça qu'on vous a pas dit … !
Christian AGIUS      N° 22
le Maltais de la route de Bugeaud,
y ramasse dans les poubelles de luxe…
ma, tombe de ses morts, c'est la franche vérité !!!
Bonne année, o bande de calamars !!!!!!!!

Galouzeau (qui se fait appeler Dominique de Villepin) c'est une madone de vedette !!!
Un casting il a demandé : " Pour les besoins d'un clip, XXX recherche homme 50-60 ans, style Dominique de Villepin, dragueur, pour incarner super-héros. ".
Zeb !!!



" Fais ça que je te dis, et fais pas ça que je fais ".
Appliqué à de vrai par le ministre de la justice Dominique Perben, que les gendarmes y zont gantché à 160 km/h !!!
Sans mettre le procès, bande de gatarelles : y vont pas se bouffer entre eux…


Depardieu il a déclaré qu'il s'était converti à l'Islam "pendant deux jours "…
Ce falampo y sait pas qu'un musulman y peut pas apostasier (si tu sais pas ça que ça veut dire, demande aux âmes du chanoine Houche, du père Mizzi et de l'abbé Porta…) !
Comme il s'était déclaré "Juif d'honneur " un peu avant, alors tout le monde il est content : les affffffffffffffffaires, fils !


Le prince Nayef, ministre de l'intérieur à l'Arabie Saoudite, y va pas par les quat'chemins…
Interdiction aux femmes de se présenter à toutes les érections, même municipales…


Paris et Berlin y z'appuyent la Turquie pour rentrer en-dedans l'Europe (comme si elle y était pas déjà…).
A rapprocher, peut-être, de la commande de 36 Airbus par Ankara ?!!


La radio Europe 1 elle a interrogé l'imam de Bordeaux pour saoir comment il a eu l'argent (1 million de zorros) pour construire sa mosquée.
L'autre il a répondu : " Poh, poh, poh ! ça a été la croix et la bannière… "…………


Qui qui l'a dit que nos députés s'étaient tous des feignants ???????? Hein !
Diocane, rien qu'en 2004, 2500 nouveaux textes de loi y zont été votés ! ça qui fait 1 par heure !!!!! Zeb, comment y prennent le temps de s'occuper de leurs secrétaires ? Hein ?


L'évêque arménien de Jérusalem y a allongé une dobza à un p'tit juif qui crachait dessur la croix de la procession.
Total : arrêté par la police israélienne pour antisémitisme…


Une bande de terroristes ac la bave de la rage à la fugure y zont coupé la tête à deux fonctionnaires, et puis y se sont saoulés la gueule à table ac les têtes coupées dessur, et puis y zont promené en-devant la foule les têtes plantées dessur des piques, et puis……………
Eh ! Attends, o tchoutche ! Tu vas pas mélanger ces sauvages ac les patriotes du 14 juillet 1789 qui zont pris la Bastille…………..


Quand tu lis dessur la Dépêche de l'Est :
- l'Etat y débloque 1 million de zorros
- le gouvernement il accorde une enveloppe de…
- le conseil général y prend en charge…
Tu penses pas une seconde, o tchoutche, que c'est…………ac ton pognon !!!

LE PLUSSE DES KAOULADES BÔNOISES (23)
La "Ribrique" de Rachid HABBACHI
DE QUI C'EST QU'ON SE MOQUE ?…/

      Chais pas si que vous, vous savez que, en 1962 y s'est passé des drôles de choses qu'elles z'étaient pas drôles du tout. je vous parle de ça qu'y s'est passe là-bas, chez nous z'aut' quan c'est que tout un monde, à cause que le monde y se limitait à là-bas, tout un monde qui, par la force des choses, la force des politiques, la force des évènements, la force de l'Histoire et, comme y dit l'aut', la force tout court, il est venu se déraciner en patosie.
      Cette histoire que c'est l'histoire avec un gran " H ", eh ben ! c'est une p'tite tragédie, ma parole…si que tu me crois pas, va demander… une tragédie a de bon, qu'elle a rien a oir avec le thêate, c'est la tragédie la plus tragique comme y dit si bien cet ami tellement malade qu'y plait à l'asthme et y lui plait tellement qu'y s'est installé en dedans de lui pour toujours et ça justement depuis 1962.
      Une tragédie profonde et tellement profonde, diocamadone que pauv' de moi je croyais avoir pris la mayonnade et m'ête noyé, eh ben !…non, je suis tombé de haut et areusement j'habite pas dessur le mont blanc, je suis tombé de haut que j'te dis pasque oilà, depuis quèques jours, a la télévision, tout l'monde, mais pas le not', y dit comme ça que c'est une comédie musicale et que tous ceux-là là qu'y z'ont quitté leur pays y l'ont fait en chantant bien fort et en dansant et ça, t'y en as qu'y le croient depuis qu'y en a un qu'il a compris un jour qu'en quittant son pays et sa maison en grattant dessur une guitare, y pouvait noyer son chagrin dessous un tas des nouveaux francs, avec les pièces comme coussin, les billets comme matelas et les chèques comme moquette. ça, c'était y a plusse de quarante ans ; aujourd'hui que le nouveau franc et même le franc y sont plus z'a la mode et que le zorro nouveau il est arrivé, comme y dit not' ami Christian, t'y as une bande d'assoiffés mais pas d'anisette, qu'elle veut nous faire prendre des lanternes pour des vessies à cause, que l'inverse, on s'le connait en dedans un proverbe ; y veulent se faire un nom ou des noms en faisant coire a tous les tchoutches de patosie et d'ailleurs qu'une tragédie magistrale ça peut devenir une comédie musicale et là, j'te jure y a pas de quoi rire ou chanter sauf, si cette troupe d'enfants du soleil a la mord moi le ….elle coule en dedans le " kairouan " qu'il est même plus dessur la mer le pauv'.
      Main'nan, a tous les gazés et aussi les gazistes qu'y vont aller oir un spectaque où qu'on se moque de leur douleur et de celle de leurs parents même si qu'elle est mise en musique, moi je dis une seule chose, y sont joubasses, tous comme y sont et c'est pour ça que tout ça qu'il a été une souffrance pour eux, il est pas pris au sérieux par ces messieurs qu'on nomme grands comme y s'les z'appelle l'ami Boris.

Rachid HABBACHI
ET LES VŒUX, DIOCAMADONE,
ON Y PENSE ?...


Et y'alors, les bônois
Oilà encore une année qu'elle est passée
Pour vous, et aussi pour moi
Sans que rien y s'est cassé
Ou presque, areusement.
Elle est passée, jour après jour,
Doucement, doucement
Et si que des fois, t'y avais un peu d'l'amour
Y faut dire que c'était pas toujours rose
A cause qu'en dedans le pire
Y a eu de ces choses
Qu'y vaut mieur oublier
Comme ces deux journalisses, les pauv'
Prisonniers par des fous à lier
Et qu'on croyait que rien y les sauve
Et pis, il a venu le miraque,
Y z'ont été relâchés
Vivants mais un peu patraques
Avec dedans la tête des souvenirs qui fâchent.
Tu ois, j'étais parti en dedans ce tèxe
Comme un grand qui veut
En se cherchant un peu des prétèxes
Vous présenter à tous, ses vœux
D'abord
Pour Noël
Et encore,
Pour vous la rendre plusse belle,
Que l'année qu'elle vient
Elle soit douce et prospère
Et pour ça, on veut ou on veut pas, y faut bien,
Oublier les misères de 2004 et les laisser à derrière.

Rachid HABBACHI

BÔNE..    TU TE RAPPELLES
Par M. JEAN PERONI
                envoyé par M. Roger SABATON --                     N° 7
"Je me presse de rire de tout de peur d'être obligé d'en pleurer. "
BEAUMARCHAIS
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DE L'EST A LA CONSTANTINE

        Aube annonciatrice de canicule, matin noir mouillé de pluie glacée, hiver triste, été joyeux, Resghi se moque des saisons, parce qu'il a conscience de tenir le rôle d'un véritable service public. Le journal qu'il distribue chaque matin et 365 jours par an, n'est-il pas la nourriture quotidienne qui assouvit le besoin de connaître tout ce qui, dans les dernières 24 heures, s'est passé sur la planète, de l'autre côté de la rue, de l'autre côté de l'hémisphère.
        " L'Est, la Constantine", c'est le cri de guerre des vendeurs qu'à la pointe du jour Resghî lance à l'assaut de la ville ; chacun a, strictement désignés, son quartier, ses rues, ses maisons, ses boites aux lettres. Le quadrillage de la cité est respecté grâce à une stricte discipline et un commandement intransigeant ; Resghi, le grand patron, y veille au plus près ; et chacun, bon gré, mal gré, lui obéit.
        La vente des journaux est entre les mains du clan Resghi depuis... Au juste, depuis quand ? c'est une charge héréditaire comme une étude de notaire ; et personne ne songerait à y porter atteinte. Les Messageries Hachette s'y frottèrent un moment ; puis, contraintes et forcées, mirent les pouces pour obtenir un concordat. Charles Munck, patron de la Dépêche de l'Est, Léopold Morel, propriétaire de la Dépêche de Constantine, n'ont jamais réussi, malgré l'envie qu'ils en aient eu, à battre en brèche cette citadelle kabyle.
        Il est vrai que le clan Resghi a la gâchette facile. Le vieux Youcef partageait depuis des lustres les bénéfices des ventes avec son frère cadet, lorsqu'il s'aperçut qu'il était lésé ; lui, subvenait aux besoins d'une abondante progéniture ; l'autre, vivait dans le célibat. Il proposa une répartition des gains qui tiendrait compte des charges de familles. Le frère fit la sourde oreille ; il en mourut, et le fils de Youcef fut envoyé au bagne pour 10 ans.
        Lorsque, blanchi sous le harnais, Youcef se retira dans ses terres pour y vieillir en toute tranquilité, il passa la main à son fils Makouk qui avait appris de son père l'intérêt des bénéfices copieux, le plaisir de la capitalisation et la nécessité de surveiller soi-même la bonne marche de l'affaire.
        Voilà donc Bône tirée de son sommeil matinal - "I'Est, la Constantine", crient à tue-tête les commandos kabyles lancés à l'assaut de la ville.

        La Dépêche de l'Est, c'est l'organe de la Tabacoop, créée par Munck pour défendre son entreprise et soutenir sa politique. Elle est restée journal régional, sans ambitions, puisque ses 15000 exemplaires suffisent largement à approvisionner les arrondissements de Bône, de Guelma, de Souk-Ahras et de Tebessa. Munck n'a jamais tenu à dépasser les limites de son fief agricole, convaincu que du côté constantinois, il se serait heurté au père Louis Morel et à sa puissante Dépêche de Constantine.
        D'ailleurs comment la Dépêche de l'Est aurait-elle pu prendre l'envergure d'un grand journal puisque, Maraudon mis à part, elle n'a jamais été dirigée par des professionnels de la presse. L'aurait-elle pu ? Les administrateurs, sous prétexte qu'ils détenaient une parcelle de responsabilité, toute honorifique plutôt, dans la gestion de l'affaire, venaient souvent jeter un coup d'œil dans la salle de rédaction.
        Maraudon avait l'esprit trop indépendant pour supporter longtemps les agressions qu'on tentait contre sa pensée et contre son expression. Viricel rectifiait ceci, Bertagna modifiait cela, Tucci se voulait à la une, Vernède intervenait dans un sens, Pellarin dans un autre. Bref, les administrateurs se succédaient pour mettre leur grain de sel ; ce devenait intenable.
        Maraudon n'eut point de successeur, mais Maurel, secrétaire général des Associations Agricoles. prît au journal, sans fonction déterminée, une place prépondérante, et avec la totale approbation de Munck : ce qui suffisait à écarter les doléances des uns, les récriminations des autres, les plaintes de ceux-ci, les interventions de ceux-là : en un mot comme en cent, à mettre au pas tous les solliciteurs.
        Jules Maurel avait l'échine souple et la dent longue, de quoi faire un excellent diplomate, une connaissance approfondie de tous les problèmes agricoles et la confiance de Munck.
                Aussi tint-il des années durant à bout de bras toute l'organisation agricole de l'Est Constantinois, Chambre d'Agriculture, Associations Agricoles, Foire Agricole, et partant, la Dépêche de l'Est. Eminence grise de Charles Munck, il n'avait de compte à rendre qu'à Charles Munck : on imagine sa puissance.

        Donc au journal, sans imposer sa constante présente, il veillait à tout et, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, il pouvait intervenir pour trancher un litige ou aplanir une difficulté.
        A l'échelon au dessous, on trouvait Lavagne, venu des docks d'Hippone : Marius Lavagne, l'homme à tout faire et bon à tout ; pas de fonction définie lui non plus, ce qui lui permettait d'être tout aussi bien et de façon tout aussi efficace rédacteur en chef ou démarcheur de publicité, reporter ou metteur en page ; puis passant du journal à l'imprimerie, il prospectait avec un égal succès la clientèle de l'Imprimerie Centrale. Ce fut dans ce compartiment qu'il réussit le mieux.
        Marius Lavagne a l'allure ventrue des bons vivants, le sourire jovial des gais lurons. Son double menton témoigne du prix qu'il donne à la bonne chère. Heureux de vivre, il n'engendre pas la mélancolie ; c'est sa force. On pourrait croire qu'il joue la mouche du coche : erreur. Actif, entreprenant, débrouillard, homme d'affaire, et parfois affairiste, fidèle à son maître, dévoué à son titre, il pense en bavardant, réfléchit en courant, rigole pour un oui pour un non, paraît ne rien prendre au sérieux, endort le partenaire ; il évite de le heurter de front, préfère en faire le siège, mais au lieu de tirer à boulets rouges, use de séduction, à la blague et à la bonne franquette. Et il revient à l'Imprimerie, de copieux contrats en poche.
        L'équipe rédactionnelle proprement dite - Trois garçons, trois copains qui sont partis faire la guerre en chantant "c'est nous les africains", en sont revenus décorés et sont entrés au journalisme.
        Qui leur a appris leur métier ? Personne ni Julien Pinaud qui prendra un moment le titre de rédacteur en chef. Mais ils ont une provision de goût et de zèle suffisante pour parer au plus pressé. La " Dépêche de l'Est " en leur faisant confiance ne perdra ni son temps ni son argent. Paul Pappalardo, Guy Diméglio, René Attard... c'est nous les Africains.

        Donc à la démobilisation ils entrent à la Dépêche avec comme tout bagage un bachot et une croix de guerre. Ils se partagent la tâche, mise en page, faits divers, reportages, sports. Le cas échéant Lavagne donne un coup de main, Pinaud également. Plus tard on embauchera des pigistes. Pour l'heure le trio rédactionnel suffit : la pagination d'après guerre est réduite. Le lecteur s'en contente, Charles Munck s'en contente, tout le monde est content.
        Et puis la Dépêche de l'Est n'a rien à craindre ; elle a toujours fait cavalier seul. C'est à peine si quelques journaux d'Alger se vendent en fin de soirée ; et l'antenne de la Dépêche de Constantine que Louis Morel a installé dans un minuscule local de la place Jean Bulliod ne peut lui porter ombrage, avec son seul et unique rédacteur Mémé Rossi.
        Mais arrive Carvalan, et de son fait, la présence du quotidien constantinois devient plus manifeste ; tout simplement parce que Paul Carvalan qui aime son métier et qui le sert nuit et jour, est constamment sur la brèche, stimulé par la passion du ratage à infliger à l'adversaire.
        Paul Carlavan, c'est le journaliste-né ; il est doué d'un flair de détective et, comme par dessus le marché, il pisse de la copie avec une facilité déconcertante ; le moindre fait divers prend sous sa plume les proportions d'un événement sensationnel. Munck fait mine de rien, mais Jules Maurel s'en émeut.
        Par bonheur pour eux, entre temps, Morel achète à Jean Boucher le Réveil Bônois, et le confie à Carlavan. Le Réveil, c'est, paradoxe, le journal du soir. Sa présence dans la vie locale est une nécessité, un besoin. Le Bônois achète le Réveil, sachant bien qu'il n'y trouvera rien de neuf ; mais il l'achète : une habitude. Carlavan s'en rend si bien compte qu'il néglige la Dépêche de Constantine à son avantage. Avec le titre de rédacteur en chef, inscrit dans la manchette, il dirige l'équipe : Siby et Médève aux machines ; Naouri, au secrétariat comptable, et Mme Martin à l'écoute de la radio.
                Le quotidien constantinois en perte de vitesse à Bône !
                Léopold Morel qui a succédé à son père prend à coeur de rétablir la situation. En moins de 10 ans il fera de la Dépêche de Constantine, selon sa propre expression, un journal bônois imprimé à Constantine.

        Léopold Morel avait jusqu'ici suivi de loin l'extraordinaire expansion de la Dépêche de Constantine qui couvre tout le Constantinois ou presque, lance quelques tentacules vers l'Algérie, mais n'a pas réussi encore à s'immiscer dans les affaires bânoises. A Paris, il a passé son temps à chasser le diplôme. "Reste-z-y tant que tu voudras, lui a dit son père ; à condition de passer chaque année un examen avec succès". En fait quand Morel junior décide de rejoindre les pénates, sa tête est bourrée de droit, de sciences politiques et d'agronomie : le bagage universitaire qu'il faut quand on veut diriger convenablement un domaine agricole et un grand journal.
        En 1945, Morel, à qui le désintéressement de Carlavan cause du souci, répond favorablement à la demande de Jean Péroni qui en a assez de l'Enseignement ; il l'envoie à Bône avec comme mission primordiale de relancer l'information.
        Quelle raison pousse Morel à prendre place dans l'Est Constantinois ? Intention politique ? Non. Il a tout ce qu'il veut à portée de la main : conseiller général, député, sénateur. Et il refuse la mairie que lui offrent les Philippevillois. Alors ? Envie d'augmenter son capital-lecteurs ? Peut-être. N'empêche que la Dépêche a fait le plein à Constantine, à Sétif et à Philippeville. Alors ? Coup de foudre pour Bône ? Plutôt un amour raisonné.
        Au cours des visites de plus en plus fréquentes qu'il fait à Bône, Morel prend contact avec la ville ; il est séduit par son potentiel, son dynamisme, son ambition ; et il comprend le grand destin qui est le sien depuis que la région bônoise est devenue un département authentique. Robert Pancrazi lui montre l'effort gigantesque de la Chambre de Commerce sur le port, Henry Vernède l'aérodrome impérial de Randon, Roland Bertagna les lacs coffinaires de Mondovi, Tucci ses écuries modèles, Pellarin ses vignobles, et Pantaloni le reste et le complexe sidérurgique naissant. La comparaison n'est pas favorable à Constantine : ici, la place de la Brèche; là le Cours
                Bertagna ; ici les gorges du Rhummel qui font écho aux croassements sinistres des corbeaux en chamaille ; là des plages dorées où jouent les mouettes espiègles. Quel hôtel constantinois peut offrir comme le P'Tit Mousse le loup grillé, ou la langouste vivante qu'on cueille dans les viviers du Cap de Garde ?

        Léopold Morel, qui subit le charme séducteur de la cité bânoise, noue avec ses habitants des relations de plus en plus cordiales. 11 ne s'y sent plus l'étranger. Et l'idée lui vient, tenace, d'installer à Bône une agence à grand standing, en plein coeur de la ville, en plein cours Bertagna.
        La guerre est déclarée entre les deux Dépêches. A l'échelon inférieur on se bat, on s'épie, on se surveille.
        De Constantine Henry Gairoard qui a succédé à Nonce Luciani harcèle la rédaction grenobloise. De son côté, Maurel, rue du Docteur Purseigle, stimule l'ardeur de ses collaborateurs. Le lecteur est seul à tirer profit de cette concurrence ; car, comme il se doit, les patrons font semblant d'ignorer les bagarres subalternes et continuent à se congratuler.
        Charles Munck est mort. Henry Vernède a pris la suite. Léopold Morel apprécie le pas lourd et l'esprit finaud de ce paysan madré dont le langage plein de bon sens fait fi des fleurs de rhétorique. "L'Est" se dote enfin d'un atelier de photogravure ; "la Constantine" réplique par l'installation d'une valise belin. Le Bônois qui admire le luxueux pignon sur Cours du journal constantinois a fini par l'adopter. La Dépêche de Constantine marque points sur points.
        Mais au bout du compte, c'est la guerre d'Algérie qui met tout le monde au pas. Les rédactions concurrentes n'ont plus besoin de se creuser les méninges : le fait divers se distribue désormais à coups de poignards, à coups de plastique, à coups de mitraillettes. Encore faut-il se tenir à carreau, parce que l'autorité militaire veille scrupuleusement sur l'information. René Attard en sera la première victime ; il est expulsé sans possibilité de présenter sa défense.
        Devant le danger et l'insécurité de la profession, les rédactions se désagrègent. La Dépêche de l'Est se suspend sine die. La Dépêche de Constantine survivra, après les accords d'Evian, jusqu'au 17 septembre 1963.

        Ce matin-là, à 7 h. 30, la radio d'Alger annonce que M. Ben Bella nationalise la presse française d'Algérie.

ÉPILOGUE SUR TROIS NOTES

        GRENOBLE. Eté 1964. Midi.
        L'autobus est bondé. Depuis la place Grenette il a pris le temps de faire son plein de pieds-noirs, logés dans les grands immeubles du quartier Léon Jouhaux, de Teisseire, de Saint-Martin-d'Hères. En échange de la maison qu'ils ont laissée là-bas, on leur a offert une H.L.M.. C'est leur résidence secondaire.
        On parle, on discute, on jacasse. De quoi ? De là-bas, pardi. On ne se connaît pas, mais on s'est reconnu.
        D'où êtes-vous
        D'Alger.
        Et vous ?
        D'Oran.
        Moi, de Bône.
        Jamais Bône, Alger, Oran ne se sont trouvés si proches. Ce que l'Algérie a rétréci ! Un autobus à lui seul la contient.
        Tu te souviens ! De quoi ? Du siroco, de la corniche, de la baignade, des brochettes. Finalement on n'est plus de Bône, d'Alger, d'Oran. On est de là-bas.

        A les voir rire de si bon coeur, on croirait qu'ils ont déjà tout oublié ; ils font semblant. A cause des "étrangers" qui ne comprendraient pas. Ou qui peut-être souriraient. On ne sait jamais. Mieux vaut ne pas créer d'incidents. Et puis, les larmes, ce n'est pas pour le public. La preuve, on ne se refuse pas la plaisanterie.
        Qu'est-ce que tu fais dimanche ?
        Je prends le "canote" au Sport Nautique et je vais jeter la palangrote sur la "Grande Sec".
        - Stendhal il a dit qu'à Grenoble, chaque fois que tu sors d'une rue, tu tombes sur une montagne. Mange et bois avec ta montagne. Nous, là-bas, on avait la mer. Et pas rien que ceux de la côte. Ceux de Constantine, d'Ain Mokra, de Guelma aussi, avec le train de bain de mer.
                Dimanche, tous ces Bônois se retrouveront chez Barési qui tient un petit bar-restaurant près de la préfecture. Là, à coeur ouvert, ils reprendront leurs manière, leurs habitudes, leur langage. Le passé va ressurgir, sans effort, parce qu'il est encore tout frais. Chacun étalera le sien, le bon et le mauvais, à la vue des autres, sans honte. Et tous ces passés ne vont pas tarder à se mélanger : il n'en restera plus qu'un : leur passé commun. Et ils se hâteront d'en profiter encore, même si ça leur fait mal au coeur, parce qu'ils savent bien qu'avant peu, le temps aura donné son coup d'éponge.

        GRENOBLE 1967.
        Il l'a connue à l'usine. Le soir il la raccompagnait chez elle. Il lui a raconté l'histoire de son pays. Non, pas de son pays. De Bône. Parce que l'Algérie pour lui, c'était Bône. Il lui a parlé du Lycée Saint Augustin, du Collège d'Alzon, du cinéma "des Variétés" ; Mme Pascalini, la directrice, lui donnait des places de faveur. Et c'est là qu'il allait se cacher quand il manquait l'école.
        Elle est restée bouche bée devant son visage en extase, et devant son regard écarquillé qui regardait toujours, loin, très loin devant lui, Bône son pays natal. Il lui a fait écouter le répertoire d'Enrico Macias. Quand elle entendait "Adieu mon pays", des sanglots lui montaient à la gorge, comme s'il s'agissait de son pays à elle.
        Et sur les souvenirs de Bône, ils se sont aimés. Et Pierre-Jean, le gosse Bônois, a épousé Mauricette, la petite fille de Grenoble.
        Parfois dans le car, à cause de l'accent qu'elle a pris, et des mots de la Colonne qu'elle a appris, on lui demande
        - Vous êtes pied-noir ?
        Elle répond non ; mais elle meurt d'envie de dire oui.
        - Moi non ; c'est mon mari.

        Pierre-Jean et Mauricette ont maintenant une petite fille et un petit garçon. Plus tard Jérôme et Virginie sauront que leur arrière-grand-père, leur grand-père, leur père sont nés en Algérie. Sans doute demanderont-ils :
        - Et nous, pourquoi on n'est pas né là-bas ?

        GRENOBLE 1972
                - Sortir par un temps pareil à votre âge ?
        - Qu'est-ce que vous voulez que je fasse dedans. C'est trop petit : je me cogne aux murs. Là-bas j'avais mon bout de jardin. De ma fenêtre, le soir je regardais le soleil se coucher : c'était de l'or qui tombait sur l'horizon.
        Courbé sur sa canne, il s'approche du jeu de boules, regarde les pointeurs, fait mine de s'intéresser. Mais il suit son rêve intérieur. Là-bas, il aurait fait un bout de conversation avec ses amis d'enfance, ses amis de collège, ses amis du régiment. Avec eux il n'aurait pas connu l'ennui.
        Ici, impossible. C'est un étranger. Et un étranger fatigué d'ennui. Camus, lui, pouvait se permettre d'avoir mal à l'Algérie.
        - Moi, je ne peux même pas ça. Parce qu'on m'a emputé de l'Algérie. C'est comme si on m'avait opéré d'un bras ou d'une jambe. Mais je crois que l'opération n'a pas réussi. La cicatrice n'arrive pas à se refermer. Plus le temps passe, plus je souffre.
        Pour les jeunes, l'intégration fut chose facile. A 20 ans, on se fait une vie nouvelle. Parce qu'on n'a pas grand'chose derrière soi. Et tout l'avenir devant soi.
        - Des fois, je pense ; quand je serais mort, où on va me mettre ? Au cimetière, je connais personne. Mes morts à moi, ils sont restés là-bas.

        La nuit commence à tomber ; et avec l'ombre descend le froid. Le vieil homme se hâte. Juste le temps de rentrer pour le feuilleton télévisé.
        Après, dans le noir de la chambre, il reprendra son tête à tête avec ses souvenirs. Chaque soir, il vient à leur rendez-vous. Comme on va sur une tombe. Et ce rendez-vous, il ne le manque jamais. Dans la crainte d'oublier.

Fin du Tome I

"L'ECOLE -
EPURATION ETHNIQUE ?
Le Poète anonyme...
Envoyé par M. Gabriel Chaudet
Paru sur la Revue "Trait d'Union" N°43

J'étais un enseignant,
pendant plus de vingt ans
j'ai consacré mon temps
aux enfants musulmans.

J'éveillais leur conscience,
et j'avais pour mission
leur assimilation
aux valeurs de la France.

J'en avais la fierté
car l'école initie
à la démocratie
et à la liberté.

Combien de malheureux
par la suite asservis
ont rêvé de la vie
que je voulais pour eux ?



Qui jadis dénonçait
l'épuration ethnique
expulsant de l'Afrique
un million de français ?

Fuyant l'enfer des bombes
de l'islam conquérant,
en long cortège errant
loin des lieux de leurs tombes.

Qui fut reconnaissant
de leur levée en masse
pour libérer l'Alsace
au prix de tant de sang ?

Oubliés par l'histoire,
et souvent dénigrés
les pieds-noirs émigrés
n'ont plus que leur mémoire...

(Trait d'union N° 43, avril/mai 1998)


QUAND L'ORAGE PASSA
par M. Robert Antoine                  N°9

REPORTER EN ALGERIE

      Le but premier de ces souvenirs demeure une description de l'Algérie telle que nous l'avons laissée, telle que je l'ai vue.
      Je l'ai vue comme une belle et jeune femme, sur son lit de mort.
      Je l'ai vue pour la dernière fois en période de guerre, cancer qui ronge les âmes, les cœurs, même les paysages. Cependant, elle était attirante, encore provocante avec ses parfums enivrants et ses habits colorés de bleu, de vert et d'or.
      La séparation sonnera à jamais dans les esprits de tout un chacun, comme une injustice, une atteinte à sa dignité, à son Honneur.

Un Leîka, une jeep et témoigner...
      Oui, l'emphase est démodée, mais comment transcrire sur le papier les sentiments de haine et d'amour, d'attirance et de dégoût, profondément mêlés et inextricables; les mots ne suffisent plus.
      Je me sens obligé de témoigner, poussé par le démon qui me torture, par des souvenirs encore trop présents. Pourtant, voilà plus de quarante ans que ces événements sont passés et ils restent intacts.
      L'on dit que je raconte ma guerre, comme ceux de 14, c'est certainement vrai, mais au moins j'aurai essayé de donner à ma progéniture, l'occasion de rêver d'un pays qui aurait pu être le sien.
      J'ose espérer qu'elle connaîtra un jour ce pays où nous avons tant donné, tant bâti, nous les Pieds- Noirs.

      Il n'y a pas de Pieds-Noirs sans Algérie, il n'y a pas d'Algérie sans Arabes.
      Nous faisons un tout bien difficile à amalgamer. La France a jugé la tâche impossible, aidée dans cette voie par des amis d'hier qui sentaient comme un parfum de pétrole sortir des sables de notre Sahara.
      Mais, je commence par la conclusion. Que le lecteur, las de mes propos, ferme ce cahier: circulez, il n'y a plus rien à espérer. Seul le drame survit
      Comment vais-je décrire ce pays, quatre fois plus grand que la France pour que vous en tiriez la "substantifique moelle" comme aurait dit Rabelais.
      Pendant 18 mois, sans arrêt, j'ai parcouru les routes et les pistes, rentrant au plus profond des bleds, me mêlant à de longues méharées avec les Touaregs, participant à de grandes opérations militaires ( jumelles ), ou à d'autres, moins prestigieuses, mais en terrain tout aussi miné.
      N'ayant pas le talent de mes illustres prédécesseurs, tels que Albert Camus, Robert Randau et bien d'autres, modestement, je tremperai ma plume dans l'encre de la sincérité. Renonçant au" pataouète" d'Edmond Brua que mes enfants ne comprennent plus, j'écrirai dans la seule langue étrangère que je possède quelque peu : le français.
      Je me méfierai de mon oeil de photographe, toujours prêt à transcrire une preuve palpable sur papier glacé, qui sait si bien mentir quand on la retire de son contexte. Voilà pour ma profession de foi.

      Vous emmener avec moi à chaque reportage serait fastidieux, pour vous, pour moi.
      Nous allons prendre quelques régions où, pour des raisons professionnelles, j'ai dû séjourner quelque temps et parfois revenir..
      Une de celles qui m'ont le plus impressionné, ce fut la Kabylie au peuple émouvant et combien attachant.
      Puis, si vous le voulez bien, nous irons dans le Sud oranais, du côté de Tlemcen, la ville érudite, religieuse et combattante....
      Que diriez-vous de poursuivre encore plus au sud, pour cueillir l'alfa, cueillette pathétique et sanglante....
      Et encore plus vers le Sud... mais quel Sud ? Entre l'est et l'ouest du Sahara, il y a autant de différence qu'entre la Catalogne et la Provence. Vu de Paris c'est pareil. Nous, nous irons, au levant et au ponant, vivre quelques moments avec les hommes du désert.
      J'essaierai de vous faire partager l'aventure du pétrole saharien et enfin, pour terminer, nous retournerons à Alger et à STAOUELI dans une ambiance chaotique.
      A ces tribulations seront ajoutés trois événements politiques importants.
      "La tournée des popotes" par le général De Gaulle, les barricades et le putsch, péripéties dont j'ai été le témoin, périodes pas toujours faciles à vivre quand on est Pied-Noir, et qu'un choix s'impose.
      A ces récits pourraient s'ajouter beaucoup d'autres, mais ces lignes ne sont pas un récit de guerre, elles demeurent l'empreinte de ce qu'était l'Algérie quand on l'a quittée. Terre d'espoir, d'aventures, d'espace, si utile à notre jeune génération qui se trouve trop à l'étroit dans notre hexagone.
      Cette contrée presque vierge aurait pu être une sorte de vase d'expansion, absorbant le surplus d'énergie propre à un peuple vivant.

KABYLIE

      La Kabylie est une vaste région, à l'est de l'Algérois, paysage de montagnes avec ses villages perchés, accessibles seulement, parfois, à dos de mulets. Berbères, montagnards, guerriers, c'est aux Kabyles qu'appartient l'Algérie du nord. Ils étaient là avant l'invasion Arabe, et se sont réfugiés dans les montagnes pour survivre et garder leurs traditions.
      Les femmes dans leur quotidien ne sont pas voilées et elles circulent librement dans le village. La Kabylie fut un point dur au début de la guerre, où des groupes armés pouvaient trouver facilement des refuges sûrs.
      L'opération "Jumelles" organisée par le général CHALLE, porta un coup sensible au FLN. La stratégie était simple mais mobilisait beaucoup de moyens. On sécurisait un secteur, puis l'arme du Génie, avec ses bulldozers, ouvrait des routes et des voies de communications. Ainsi, en peu de temps, pouvait-on se rendre sur place. Les villages, par trop inaccessibles, étaient regroupés et parfois, quand les hommes les avaient complètement désertés, les femmes prenaient les armes....
      Peu à peu le calme revint dans cette région et un semblant de paix s'installa. Mais que dire du pays ?
      Un pays où la neige du Djurdjura domine les oliviers de la plaine. Une contrée où l'on parle le mieux le français car le Kabyle est intelligent et travailleur. Il s'expatrie facilement pour mieux aider sa famille au sens large du terme.
      L'Opération "Jumelles" me fit connaître des villages où peu d'Européens s'étaient aventurés. Ainsi je découvris TARIT, bled haut perché sur les pentes du Djurdjura C'est là que je fis la connaissance d'une jeune veuve dont le mari venait d'être tué par le FLN. Elle fabriquait des amphores décorées de dessins géométriques très typiques.
      Pour l'aider à surmonter ces mauvais moments, je lui en achetai trois, avec la promesse de revenir.
      Je revins plusieurs fois à Tarit, emportant dans la remorque de ma jeep la production de la veuve et de ses voisines. J'écoulais cette marchandise à des amis et parents; les sommes reçues étaient remises à mon retour. J'apportais aussi le cinéma, car jamais il n'y avait eu de projection de films dans ce bled. Je ne possédais que quelques dessins animés et mon projecteur 8 m/m, mais c'était suffisant pour faire éclater de rire toute l'assemblée composée d'adultes et bien sûr d'enfants. Je dus leur laisser ce matériel plus de 6 mois car les habitants ne s'en lassaient pas.
      Des bleds aussi perdus et délaissés par notre Administration, il y en avait pléthore en Kabylie. Nos fonctionnaires, peu nombreux, ne pouvaient pas répondre à tous, et donc ils en ignoraient beaucoup. La faute à qui?...
      Mais il fallait voir la fête que l'on me réservait quand je venais rechercher mes poteries et porter un peu d'argent frais. Une petite industrie était née.
      Au-delà du service rendu, j'avais crée des contacts avec la population.
      Je devais être le seul militaire à ne pas avoir d'arme et cela donnait confiance. Dans mes courts passages, les "chibanis" me confiaient des histoires de villages, au cours de palabres sans fin, agrémentées de thé sucré et de gâteaux au miel.
      Oui, la Kabylie était un merveilleux pays où l'arbre de la paix poussait allègrement. Le sol aride laissait peu de place aux cultures, mais de magnifiques forêts de cèdres et de chênes couvraient les pentes du Djurdjura (2300 mètres). Des stations de ski comme Tikjda, y avaient connu un début d'engouement, vite freiné par l'insécurité des lieux. L'économie de la région se cantonnait à l'élevage de quelques chèvres, auquel s'ajoutaient les produits de l'olivier et surtout les mandats venus de France.
      Les usines Renault ont beaucoup fait pour les familles kabyles.
      Jadis terre chrétienne, du temps de Sainte Monique et de son fils St Augustin, il m'a semblé reconnaître dans certaines familles un rite chrétien très éloigné de notre dogme. Il aurait fallu être ethnologue pour en connaître la véracité et l'authenticité; mais ils n'étaient pas là ....
      Je fais un clin d'œil à Bougie et son charmant petit port, à Tizi-Ouzou qui prend des airs de capitale régionale, à Palestro et à ses gorges qui nous faisaient trembler chaque fois que nous nous y engagions, à Kerrata où nous avons eu si peur ... Adieu, vallée de la Soummam, où beaucoup ont laissé leur vie, dans des attentats aveugles, je vous quitte Kabyles mes amis et j'ai le cœur gros.
      Je vais parodier la grande Zhora (mot tendre des Pieds-Noirs pour De Gaulle) en criant :
      " VIVE LA KABYLIE LIBRE "
La Kabylie
      Je prie pour que ce vœu se réalise et rende à cette contrée son identité, afin qu'elle puisse récolter les fruits de son travail.
      (le 15/03/2001)

TLEMCEN

      Laissons l'Est de l'Algérois, pour promener nos guêtres du côté de l'Ouest, au Sud d'Oran, dans une ville assez prétentieuse, Tlemcen.
      Cachée dans un écrin de verdure, au milieu d'une immensité de pierraille stérile, cette ville est connue pour ses tapis de haute laine de couleur blanche et marron. Du fait de son passé royal, elle se targue d'intellectualisme musulman et juif.
      On m'y avait envoyé pour témoigner de la construction d'un barrage hydraulique en béton vibré, technique de pointe pour l'époque.
      Un régiment de Chasseurs d'Afrique y était implanté à proximité, au lieu dit les "petits perdreaux".
      Ce régiment assurait la sécurité du chantier, avec d'autres occupations. Au mess, les langues se déliaient et le colonel nous indiqua un village typique de troglodytes pas très loin de là.
      Un seul inconvénient, le FLN avait des sympathisants très actifs dans ce gruyère.
      Nous y sommes allés, accompagnés par une section de Chasseurs, et ce fut une vraie découverte.
      Pas un toit, pas une aspérité qui ne sortent de terre, tout était au-dessous du sol naturel, avec, de place en place, de grands trous pour laisser passer la lumière et respirer.
      Le village, peuplé d'artisans, vanniers, potiers, menuisiers était prospère.
      Les forêts avoisinantes fournissaient un bois dur, assez facile à travailler par des machines archaïques qui ne manquaient pas d'ingéniosité.
      Chez le menuisier, j'achetai un plat à couscous d'un mètre de diamètre, taillé dans la masse, façonné devant moi. La seule énergie pour actionner le tour, était la force humaine du menuisier, des courroies et un bois souple qui servait de ressort de rappel.
      La femme du menuisier nous servit du thé et des noix, un peu effrayée par notre tenue camouflée et surtout par notre visite. On parla et reparla encore, pour qu'elle nous serve de guide dans ce dédale. Elle consentit ; je ne sais si c'est par gentillesse ou par peur. On a traversé des salles, des chambres, longé des couloirs sans fin qui bifurquaient sans raison, pour rejoindre l'échoppe du potier surpris de nous voir arriver par un itinéraire que seul les gens du village connaissaient; l'accueil fut loin d'être chaleureux. Nous-mêmes pas très rassurés, de moins en moins fiers (nous étions deux et sans arme).
      Nous sentîmes comme une gène. Ce labyrinthe nous oppressait et nous ne savions pas où était la sortie. Heureusement, notre guide était là, elle fut très contente que les poteries ne nous plaisent pas et que l'on décide très vite du retour.
      Quand nous sommes arrivés au grand jour, le Chef de section, lui aussi soupira. C'était un spécialiste des grottes et elles foisonnaient dans la région.
      Récemment, en allant visiter l'une d'elles qui servait de cache, deux de ces hommes avaient laissé leur vie, d'où son inquiétude à ne pas nous voir revenir au bout de trois heures.
      Je peux comprendre la guerre mais ce que je ne comprends pas, c'est le fanatisme, encore moins le fanatisme religieux, celui que la mosquée de Tlemcen déversait si bien.
Un artisan tournant un plat à couscous
      

RÉCOLTE DE L'ALFA

      Quittons Tlemcen, la verdoyante, pour diriger l'aiguille de notre boussole vers le Sud.
      Avant de passer l'Atlas saharien, s'étend une vaste zone semi-désertique dénommée "Hauts plateaux", à 300 kms environ d'Oran.
      Se situant à une altitude variant entre 700 & 1000 mètres, c'est là le terrain de prédilection de l'alfa. Cette graminée ligneuse, coupante comme le rasoir, pousse par touffes, à l'état sauvage, sur une immensité; on parlait même de "mer d'alfa".
      Il est récolté à la faucille, sous une chaleur accablante, par une armée de pauvres hères que le destin a fait naître du côté de Mechéria.
      Ici, rien ne pousse d'autre, rien n'est récolté que l'alfa.
      Il faut voir toute une famille en guenilles, les mains en sang, parfois les mollets sanguinolents, car les bandelettes qui sont sensées les protéger se sont déchirées, coupées par cette herbe du diable.
      Cependant ils ont l'air heureux, peut être parce qu'ils sont libres et sans patron.
      Après une mauvaise réparation de ce genre de guêtres, le campement est si loin, il faut continuer à ramasser, à couper, à mettre en tas le sparte.
      Les femmes, les enfants sont mis à l'ouvrage, perdus dans cette immensité, à des dizaines de kilomètres du campement. Ils sont là parce que les autres ont hésité à venir si loin, mais l'alfa y est plus grand, plus touffu.
      Les tas sont mis en bottes puis chargés sur les dromadaires.
      Demain la caravane s'ébranlera pour aller vers Mechéria et il faudra toute une longue journée de marche pour arriver à l'usine.
Un ramasseur d'alfa
      L'usine est un bien grand mot, cabane couverte de tôle ondulée, c'est là que sont déchargées les bêtes de bât.
      Après le pesage, l'alfa est peigné, compressé en balles de 500 kg.
      Chargées sur des camions, elles partiront pour Oran et son port puis la France où l'alfa sera traité et deviendra papier de luxe. Quand on brûle des journaux, on pense parfois aux forêts qui ont servi à faire le papier et, voir un arbre partir en fumée, donne un sentiment de malaise.
      Quand la dame à la main fine trace des mots d'amour sur le papier d'alfa, pense t-elle à ce travail d'esclave, payé trois francs six sous, à ces mains sanguinolentes, à ces jambes lacérées et couvertes de mouches.
      Le paradoxe vient que le monopole de l'alfa tenait dans les seules mains d'un homme, une des plus grosses fortunes d'Algérie, M. BLACHETTE.
      Ce vrai capitalisme est aujourd'hui révolu et pour cause; on ne fait que très peu de papier d'alfa et il n'y a plus personne pour payer un salaire de misère à ces pauvres gens.
      Que deviennent-ils ?
      Qui s'en soucie ?
      Ils sont encore plus miséreux, ils cueillent encore quelques touffes de sparte, pour tisser des nattes, confectionner des corbeilles, tresser des cordages.
      Cela reste très local, très artisanal et la grosse exploitation s'est tarie.
      J'ai choisi ce reportage pour deux raisons: la première c'est que peu de monde s'intéresse à ces Hauts-plateaux d'Algérie et à leurs habitants, la seconde pour vous poser question. Oui, je me suis interrogé sur ce reportage, anodin quant à sa forme, plus profond dans son fond et j'en ai été troublé.
      Je n'ai pu apporter une solution définitive, et un doute subsiste. Comment pouvait-on être aussi riche sans investissement, sans capital, avec seulement des relations permettant de trouver des débouchés pour-une matière première, semée par le bon Dieu et payée si chichement pour la récolte? Ce procédé est cependant pratiqué par beaucoup. Est-ce cela que l'on appelle exploitation de l'homme par l'homme, ou plus simplement colonisation ... ?
      Cependant quand l'homme riche n'existe plus, les pauvres deviennent de plus en plus pauvres, la matière première n'est plus exploitée : c'est l'abandon d'une richesse, d'un travail, d'un salaire, d'une miette de bien-être.
      Question de société ? ou plus encore...
      Je ne sais.
      Vous, vous devez avoir la réponse , mais n'y a-t-il pas un malaise qui persiste, un peu de mauvaise conscience qui émerge....
      Je n'ai jamais eu honte de la colonisation française, j'en suis même fier, car je pense que nous avons apporté plus que nous n'avons reçu, mais l'exemple que je vous soumets est un l'extrême.
      A vous de juger...
Le moment de la paye

FIN DU 9éme EPISODE
LA SUITE AU PROCHAIN NUMERO

Histoire écrite en l'an 2001 par Robert ANTOINE
Photographies de l'auteur

A ma femme, à mes filles
A M. et Mme Roger Fauthoux
A ceux qui m'ont aidé à retrouver
une documentation perdue

M. ANTOINE nous fait l'honneur de la diffusion, par épisodes sur notre site, de ce livre de souvenirs. Pour ceux qui ne voudraient pas attendre la fin du livre, il est vendu par l'auteur au prix de 25 Euros (hors envoi).
Adresse de courriel, cliquez ICI --> : M. Robert Antoine

ELLES SONT BIEN BÔNE
Par M. Fernand Bussutil dit OTTO BUS
Envoyé Par Jean Louis Ventura               N°8
ELLES SONT BIEN BÔNE
FERNAND BUS

A tous mes Amis bônois, si douloureusement éprouvés par les événements d'Algérie et dispersés dans tous les coins de France et du Monde, avec mes affectueuses pensées.

F.B.

" FUGIT IRREPARIBILE TEMPUS " (Virgile)
MOI ET AUGU ET LE 1er AVRIL

     Pour le 1er Avril, la bande des Crabes poileuses, on s'était tous trouvé au Café du Tiâtre. Y manquait plus que Marcel, quand on se le oit arriver ac sa démarche en zotche et ses souliers de scafondrier : " Samedi soir, Dimanche matin, Lundi après-midi, la Bataille "
     Darrière lui, deux chats y se le suivaient et Augu qu'il était à la porte, de rire, il était cassé en deux et y se tenait les entrecôtes.
     Alors Marcel y dit : " Pourquoi que te ris, mala j'a une tronche à faire rire le monde, espèce d'espèce va ! "
     Et Augu : " Atso ! ce matin te te l'a pris dans le dos ".
     - Dis donc, soyez poli, ô jornaliste en subsistance et oublie-moi.
     " Moi, qui dit Augu, je te parle du poisson d'Avril que tu as croché dans le dos ; c'est une sardine en viande et oilà pourquoi les chats y te suivent, ô tête de ganouia.
     Pour pas faire une escandale, je me lui enlève le poisson et je me le jette dans la rue.
     Alors Marcel : " C'est des plaisanteries qu'elles ont le mauvais goût et pis les traductions elles se perdent. Dans le temps que j'étais jeune et que je me fréquentais l'école Fiori, pour le 1er Avril dans la classe, pendant que le maître, il espliquait quelque chose au tableau, nous autres on se masticotiquait des boulettes en papier comme le chwengomme, on mettait un bout d'cifelle après la boule ac un poisson en papier et on lançait çà au plafond. Si le prof' y te chopait en train de lancer, neuf neuf y te faisait.
     - Et au régiment qui dit Augu, à moi le 1er Avril on m'a envoyé au poste police pour chercher l'enrouleuse automatique pour couverture.
     - Et Zézé qu'il en cassait pas une depuis un bon moment, y nous dit : " Avant la guerre quatorze, vous autres vous êtes jeunes et vous n'avez pas connu ça, ac la bande des masques noirs, on allait dans la nuit du 1er Avril vers une heure du matin, chez un pharmacien qu'il habitait au-dessus de son magasin, on tirait la sonnette d'alarme et l'homme les yeux plein de sommeil y rouvrait la funêtre :
     " 0 M'sieur, qu'on s'lui disait, vous avez des sangsues ?
     - Oui qui répondaient le type
     - Elles sont fraîches ?
     - Oui ce matin on me les a pêchées.
     - Alors... foutez-vous les où te penses, c'est le 1er Avril et on s'ensauvait à toute vitesse, pourquoi le pharmacien y te sortait des formules pas en latin, ma en Bônois de quoi faire rougir un négro.
     Alors moi : " Où il est le temps où ac Augu, on téléphonait au Pompes Funèbres, de la part de Zézé, pour dire que son oncle qui jouait au 32, y s'avait oublié de respirer. Le croque-mort il arrivait pour prendre les mesures de la caisse de mort et l'oncle en colère, pourquoi on se l'avait fait passer pour un cadavre, y faisait descendre les scaliers quatre à quatre le pauvre pompier funèbre. "
     Comme la discussion elle devenait longue, j'a levé la science et je leur dit : " J'a gagné 500 francs à la loterie, je vous anvite à manger un bon plat à la maison.
     - " Qu'est c'est ce plat que tous y me demandent "
     - C'est une bouillabaisse au poisson poisson d'Avril, o tas de gatarelles !

LA MORT ET LE FAGOTIER

     Le pauvre Paolo qui se faisait du bois
     Il était pas content et laiss'le qu'il aboie
     Pourquoi dessur le dos il était trop chargé
     Rien qui bave d'la colère, comme le chien enragé
     Y marchait toute sorte, tout crasé par le poids :
     " Mieux vendre qui se dit, les fruits et les p'tits pois
     Ou plonger les oursins, ramasser les patelles,
     Que de faire des efforts à casser des bretelles.
     Où il est le plaisir depuis qu'j'a vu le jour,
     J'habite à le Pont Blanc et pas à Beauséjour,
     La toiture elle fait gantche, des murs y coule la pluie,
     Et je dors dans le lit ac un grand parapluie.
     J'en a quatre z'enfants qui sont tous en basane
     Arnest c'est le plus grand, la plus p'tite c'est Suzanne,
     Ma femme, elle fait concierge dans la rue Bouscarein
     Et moi, j'en a assez et j'en a plein les reins.
     Je travaille le dimanche et jamais de repos,
     Le Fixe y me prend tout ac ses madones d'impôts.
     Ah ! Vivement la mort qu'elle vient me soulager.
     C'est pas qu'je suis malade et déjà trop âgé,
     Viens la mort de tes osses ac ton crâne tout fartasse
     Donne-moi l'bouillon d'onze heures dans une grande tasse.

     Comme y se dit tout çà, y s'arrive la Mort,
     Paolo il a peur, il est plein de remords.
     Y se met à trembler le pauvre mesquinette
     Ses dents y font du bruit comme des castagnettes.
     Y reflechit un peu : " Donne-moi un coup d'main
     0 belle ! Qui se lui dit, trop tard çà s'ra demain
     Et si te me dis non, j'te donne une bourrade,
     Les enfants y m'attendent pour la macaronade.

MORTALITÉ

     La mort elle vient tout guérir,
     Ma, on bouge pas d'où nous sommes
     Plutôt on souffre que mourir
     Comme çà, y pensent les hommes.

MOI ET AUGU A L'ESPOSITION DE PEINTURE

     " Oh ! les enfants, qui nous dit le patron de la Dépêche de l'Est, pour mercredi qui court, il me faut un papier, un raportage, qu parle de l' Art "
     - Ça c'est facile qui dit Augu, y a qu'à aller à chez Ciantar, le tcharcutier, tu trouves tout : lard, cochon, soubressade.
     - Le ridacteur qu'il était assis telment y riait, il faisait remuer le bureau, qu'il était devant lui.
     - C'est toi, la tête de lard, j'a compris çà qu'il veut not'patron, que j'y dis.
     Lendemain, tsur le coup de six heures le soir, on se va à un magasin où des peintres y vendaient des tableaux. On rentre dans le raide-chaussée et on se monte un escalier en scargot et nous oilà dans une grande salle ac des tableaux, posés de partout.
     Un homme ac des cheveux à la poète et une cravate cavalière autour du cou, y nous fait faire le tour du propriétaire.
     D'abord des paysages de la France et de l'Algérie.
     Augu y regarde le peintre et y dit " A de bon c'est d'attaque çà, on dirait des photos ! "
     J'y marche tsur le pied gauche, pourquoi il a un cor et un z'oeil de perdreau et j'y dis dans la conduite de l'oreille : 0 Gatarelle, jamais te dois dire à un peintre que son tableau c'est une photo.... pourquoi c'est une affront.
     On continue et on s'arrête devant des grands cadres où, on oyait des femmes en costume d'Adame, toutes nues comme l'estatue de la Vérité, qu'elle a été cassée par les bombardements.
     Reusement qui y en a pas une qui se ressemble à Fifine là-dedans, pourquoi j'aurais fait un tchaklella et j'aurais cassé le tableau tsur la tête de l'artisse, de la jalousie...
     " C'est des dessins phonographiques et çà exite les sens que j'y dis à Augu. "
     " Je comprends que dale dans çà que tu me dis, tu me parles de phonographe, d'essence... "
     " Un proverbe Maltais y dit, qu'avant de parler, l'antelligent y roule la langue sept fois dans la bouche, pour aoir le temps de réchéflir, ma, pour toi y faut le faire cinquante fois, comme çà, de la fatigue te te la boucles, que j'y réponds en colère. "
     Après çà, on continue et on se oit des tableaux estra-modernes d'un élève de Plcatso, un peintre clubiste. Quelle rigolade !!
     Ac Augu on s'a cherché à endeviner çà que ça voulait dire et on se régarde le tableau à l'endroit, à l'envers, on se le tourne, on se le ritourne, ma, on s'a rien pigé. Un fou d'El-Arrouch, mieux il aurait fait !
     Te ois d'un côté, une oeil, de l'autre côté la moitié d'une bouche et une pipe en l'air. Même pas le peintre, il a su d'abord, ça qu'il a fait !!
     Alors, Augu malin, y va à l'homme et y se lui dit : O'Msieur ça représente un accident d'auto terrible ce tableau, pourquoi d'un côté t'y as la pipe, à droite la bouche coupée en deux et au milieu, une oeil. "
     " C'est une erreur qui répond le vendeur, ça représente un poète rêveur : son oeil y pense, sa bouche elle parle pas et sa pipe elle est étendue... "
     " J'espère que vous êtes contents de la visite, Messieurs les journalistes et que je serais en manchette dans vot'journal ? "
     " En manchette, en pantalon, comme te veux... Allez, aureoir M'sieur Rafael et le bonjour à Madame Rafaelle, qui dit Augu "
     On se descend les escaliers et on va au " P'tit Poisson " se taper une anisette ac la kémia, qu'on s'avait bien gagné.

Dans le tiroir aux archives...
Port-Lyautey
Octobre 1956, du chansonnier Christian VEBEL
né en Kabylie à El Kseur
Envoyé par M. Gabriel Chaudet
Paru sur la Revue "Trait d'Union" N°39

Vous auriez dû garder le nom de Port-Lyautey
Messieurs les Marocains. Tout vous y invitait.
Oh ! non, pas par reconnaissance...
Disons simplement, par décence
Car, vous gardez le Port ? Ce qui vous embêtait
c'était qu'il s'appelât "Lyautey" !
Moi, j'avoue avoir quelque peine
A comprendre pourquoi les noms Français vous gênent,
En France, nos ministres ont bien des "Marocains"
Quand à nos chefs d'Etat, on les dirait cousins
Songez-y; l'honneur n'est pas mince :
Chez vous Moulay-Youssef - Moulay-Hassan, le prince
Chez nous pour sultan = Guy Moulay.
Vous auriez dû garder le nom de Port-Lyautey

Le geste est bien mesquin, surtout bien inutile ;
Car si le mot "Lyautey n'est plus un nom de ville,
Il est gravé dans le Maroc à tout moment,
Dans le fer et dans le ciment,
Dans tous les Champs de blé, dans les vastes cultures.
Il faudrait démolir le Maroc tout entier ;
Il se pourrait d'ailleurs que vous y parveniez ;
A moins que Port-Lyautey, du train dont ça chemine,
Soit Port-Eisenhower, ou bien Port-Boulganine.
Vous changerez les plaques et ça fera double frais !
Vous auriez dû garder le nom de Port-Lyautey

Ainsi de tant devoir à Lyautey, ça vous vexe ?…
Vous avez d'étranges complexes
C'est comme si, pour notre part,
Nous voulions ignorer certain Jules César
Car, figurez-vous que la France,
A l'époque de son enfance,
A reçu des leçons, par un autre pays,
Les romains sont venus, qui nous ont tout appris.
Ils nous ont laissé un bien bel héritage :
Des voies, des monuments, leur culture, un langage.
Et nous, nous n'avons pas renié ce César
Qui nous donnait le Pont du Gard
Ce fut la civilisation Gallo-Romaine,
La vôtre est Franco-Marocaine,
Moi, j'aurais plutôt cru que cela vous flattait.
Vous auriez dû garder le nom de Port-Lyautey

Non, ce n'est pas gentil de renier la France,
Sauf lorsque vous avez besoin de ses finances.
Et ceci d'ailleurs prouvera
Qu'en trente ans de protectorat,
Si bien des choses furent faites,
L'oeuvre était encore incomplète.
Nous vous avons appris ce que c'est qu'une auto,
Un frigidaire, un poste de radio,
Mais vous n'avez pas eu le temps, je le confesse
D'apprendre la délicatesse.
Cela s'apprend moins vite, hélas ! que l'alphabet.
Vous auriez dû garder le nom de Port-Lyautey.

(Trait d'union N° 39, avril/mai 1996)


BÔNE MILITAIRE
du CAPITAINE MAITROT
                              Envoyé par M. Rachid Habbachi                      N° 2

Bône Militaire                                                   44 SIÈCLES DE LUTTES
du XXIVème avant  au XXème Siècle après notre ère
Médaille de Bronze à l'Exposition Coloniale de Marseille 1906
Médaille d'Argent de la société de Géographie d'Alger 1908

Première Partie
HlPPONE ET BONE

CHAPITRE II
FONDATION D'HIPPONE
Guerres puniques - Province romaine
Xlème siècle à 46 avant notre ère


        Hippone fut fondée au XIème siècle avant notre ère par des marchands Phéniciens.

        On a vu que, chassée par les Arias Japhétiques au XXIVème siècle, une tribu chananéenne vint s'établir en Asie Mineure sur les bords de la Méditerranée. Cette tribu qui avait le génie du commerce, trouva bientôt étroit le cercle de ses affaires et envoya des vaisseaux sillonner la mer. Ils vinrent ainsi créer le comptoir d'Hippone comme plus tard, en 888, ils fondèrent Carthage et, en 600, Marseille, d'après certains historiens tout au moins.

        Hippone ne fut d'abord qu'une simple escale ; puis, peu après, des factoreries se créèrent ; la métropole envoya des agents chargés de contrôler les échanges faits avec les caravanes de l'intérieur et l'embarquement de ces produits sur les galères qui parcouraient les comptoirs à époque fixe.
        En 888, à la suite de dissensions politiques, un certain nombre de mécontents accoururent à la voix de la sœur du roi de Tyr, Pygmalion. Cette femme, nommée Elyssa, fille de Belus, veuve de Sichée, qui n'est autre que la Didon de Virgile, prit le commandement de tous ces émigrants et se rendit sur la côte d'Afrique.
        Elle débarqua à Byrsa, bourgade fondée au XIème siècle par Karkédon. Le nom de cette bourgade (Byrsa-peau-de-boeuf) venait de ce que le chef phénicien avait obtenu des aborigènes l'autorisation de construire un village sur le terrain que pourrait contenir une peau de bœuf. Il découpa la peau en lanières très fines qui, mises bout à bout et disposées en cercle, permirent de circonscrire un espace assez grand.

        Les émigrants transformèrent rapidement la bourgade en ville riche et prospère et lui donnèrent le nom de Karkédon (Carthage), la bourgade de Byrsa devenant la citadelle, depuis célèbre. D'autres auteurs donnent d'une façon plus savante et peut-être plus juste, l'étymologie du mot Carthage ; la ville aurait été appelée Karthadatch, ville neuve, par opposition à Outik (Utique), ville vieille.

        La nouvelle colonie fit de rapides progrès et bientôt arriva à détrôner la Métropole, Tyr, de son piédestal commercial. Son autorité s'étendit sur tous les comptoirs phéniciens mais cette autorité ne fut jamais militaire, elle se manifesta seulement par la direction donnée aux affaires. Elle créa, toutefois, un pouvoir municipal, formé des notables, qui relevait de la capitale. Mais cette autorité était plutôt de convention que de réalité, car les émigrants n'obéirent jamais qu'aux lois édictées par leurs propres magistrats et finirent par créer une série de petites républiques indépendantes, ayant cependant des intérêts communs avec Carthage.

        Cet empire phénicien allait bientôt, après une résistance héroïque, il est vrai, devenir la proie d'un petit peuple qui avait fait son apparition sur la surface du globe, 150 ans après Carthage et qui, en 264, après avoir fait la conquête de l'Italie, se sentit gêné par le voisinage de la grande ville opulente et puissante. J'ai nommé les Romains.
        Je n'ai pas l'intention de faire l'histoire des trois guerres puniques qui, pendant un siècle, de 264 à 146, couvrirent l'Afrique de sang et de cendres pour aboutir à la ruine totale de la cité de Didon.
        Je me bornerai à puiser, dans cette immense série de péripéties sanglantes, ce qui pourrait intéresser Hippone. La déclaration de la guerre entre Rome et Carthage fut le signal de la dissolution de la République commerciale d'Afrique et de l'éparpillement des comptoirs aux mains de divers conquérants.
        Au Sud d'Hippone vivaient des tribus que l'on désigne actuellement. Sous le nom de Berbères et qui s'appelaient alors Illowatin ou Imoschach d'après eux-mêmes,
Schahim suivant la Genèse, 
suivant Hérodote,
suivant les Grecs d'Agatocle
et Numidi d'après les Romains.
        Ce sont eux que l'on retrouvera guerroyant contre les conquérants de leur patrie, jusqu'à l'insurrection de l'Aurès, en 1879.
        Les Numides, pour employer le terme romain, étaient sous l'autorité de deux chefs différents et étaient désignés sous l'appellation d'Orientaux ou Massyliens et d'Occidentaux ou Massessyliens ; les Orientaux avaient pour capitales Zama et Cirta ; les Occidentaux Siga, sur la Tafna.
        Le roi des Massyliens, Gala, lors de la première guerre punique (264-241) jeta les yeux sur Hippone et résolut d'en faire sa capitale. Il se dirigea sur cette ville et s'empara d'une partie du terrain l'avoisinant. A ce moment, forts du voisinage des Numides, les habitants chassèrent les Carthaginois, et reçurent le roi Gala à portes ouvertes.

        Au cours de la seconde guerre punique (218-201), en 207, les Romains débarquèrent à Hippone et lui donnèrent le titre de Regius, en l'honneur du roi Massinissa qui, comme ses prédécesseurs Oesalces, Capusa et Mézétule, avait fait de la ville sa résidence favorite.
        Du reste, cette coutume de donner le titre de Royale à des villes était assez, fréquente ; on lit dans Strabon :

        " Outre Cirta, il y a encore dans le même pays les deux Hippone dont l'une est dans le " voisinage d'Utique, mais l'autre en est assez " éloignée et se trouve plus près de Tritum, elles sont toutes deux villes royales. "
        Solin écrit :
        Hipponum Regium postea dictum.
        " Hippone à qui l'on a donné depuis le titre de Royale. "
        Silius Italicus prétend que ce titre fut donné à la ville, parce qu'elle était le séjour favori des rois Numides.

        - Antiquis dilectus Regibus Hippo
        Le docteur Shaw donne une explication plus extraordinaire encore.
        " La ville était forte et en état de soutenir un siège ; elle était, outre cela, admirablement bien située pour le commerce, pour la chasse et pour la pêche ; elle jouissait d'un bon, air et d'une vue magnifique et était entourée par des montagnes couvertes de toutes sortes d'arbres, et par des plaines entrecoupées de rivières, de sorte qu'elle faisait effectivement une ville royale. "
        Massinissa avait embrassé le parti des Romains en reconnaissance de ce que Scipion avait laissé la liberté à son neveu Massiva.
        L'autre roi numide, Syphax, des Massessyliens, au contraire, avait pris fait et cause pour les Carthaginois parce que Asdrubal lui avait donné la main de sa fille, la belle Sophonisbe, d'abord promise à Massinissa.
        Massinissa, battu en plusieurs rencontres, se réfugia dans Hippone ; mais l'approche de Bichor, lieutenant de Syphax, l'en fit sortir. Il ne fut pas plus heureux pendant le reste de la campagne et, vaincu à Cirta, il se réfugia dans les montagnes.
        Syphax prit possession d'Hippone, au nom de Carthage, en 204.
        La troisième guerre punique (146) fut engagée sur l'instigation de Caton qui répétait sans cesse son fameux Delenda est Cartago, et l'on donna comme prétexte que les Carthaginois avaient violé le traité de 201, en continuant à faire la guerre à Massinissa.
        Une armée romaine, sous les ordres, du consul Calpurnius Pison, vint mettre le siège devant Hippone niais dut se retirer devant l'héroïque résistance des habitants. C'est alors qu'arriva Scipion et avec l'aide de Massinissa qui était venu se réfugier sous ses enseignes, le général romain eut enfin raison, de l'ennemi séculaire de sa patrie.
        Tout le territoire soumis directement à Carthage devint province romaine, tandis que la Numidie fut donnée au fils de Massinissa, Micipsa, qui fit d'Hippone sa seconde capitale, Cirta restant la capitale officielle.

        Après sa mort, le royaume fut partagé entre ses fils Hiempsal et Adherbal et son neveu Jugurtha, fils de Mastanabal (119).

        Hiempsal fut, peu après, assassiné par son cousin et le royaume fut de nouveau partagé entre les survivants par les commissaires romains. Jugurtha eut la partie Ouest, c'est-à-dire la partie la plus fertile et la plus peuplée, Adherbal eut la partie Est qui avait plus d'apparence que de ressources (Salluste).
        Le roi de la Numidie orientale abandonna complètement Cirta et fit d'Hippone sa résidence. Il y fut bientôt attaqué par son insatiable cousin. Mis en fuite, il fut pris et assassiné à Cirta où il s'était réfugié, et son royaume fut annexé à la Numidie Occidentale.
        Mais Rome s'émut de cet état de choses et déclara la guerre à Jugurtha ; cette guerre dura sept ans (113-106) et se termina par le triomphe de Scipion et la mort de Jugurtha dans les géhennes de Rome.
        La Numidie Orientale fut annexée à la province romaine, le reste fut donné en royaume au fils d'Hiempsal, Juba.

        Hippone fut le théâtre des derniers évènements de la lutte de César contre Pompée. Après la mort de ce dernier, en 48, ses partisans s'étaient réfugiés auprès de Juba et de Varus. César les battit à Thapsus.
        Désespéré, Juba se tua. Quintus Metellus Scipion réussit à s'échapper et gagna le rivage où il s'embarqua. Mais poursuivi, par la flotte césarienne sous les ordres de Publius Settius, il se réfugia dans la rade d'Hippone, ses galères y furent coulées et lui-même se précipita dans les flots.

        La Numidie devint une province romaine sous le nom d'Africa Nova et Salluste en fut le premier proconsul.

        Hippone se fit bientôt remarquer par la fertilité de son sol, la richesse de son commerce et la splendeur de ses palais;Rome, après l'avoir faite Royale, la sacra " Colonia ", lui donna un préteur et la fit, entrer dans la tribu Quirina.

        Hippone était le point de départ de routes nombreuses :
        1° Une route, le long de la côte, allait, vers l'Est, sur Carthage, par Tuniza (La Calle), et Thabraca (Tarbarca) ; elle mesurait 193 milles ; et, vers l'Ouest, sur Rusicada Colonia, elle mesurait approximativement 115 milles.
        Cette route était jalonnée, du côté de l'Ouest,

Par :ITINERAIRE D'ANTONIN
Hipppo Regius colonia
sulluco
Tacatua
…………………
Culucitanis
Paratianis
Rusicada Colonia


32 milles
22 "
....................
22 "
18 "
25 "
119 milles
kilomètres
47, 400
32, 500,
....................
32, 500
26, 600
37. 000


TABLE DE PEUTINGER
Hippo Regius
Sulluco
Tacatua
Muharur
Zacca
Culucitants
Paratianis
Rusicada Colonie

                    
33 milles
18
7
8
7
16
25
114 milles
 kilomètres  
48, 800
26, 600
10, 300
11, 300
10, 300
23, 700
37,000

        2° Une route allait sur Carthage, par la vallée de l'Ubus (Seybouse) et l'oued Tuilli, par Thagaste (Souk-Ahras) et Sicea Vénéria (le Kef) ; elle mesurait 226 milles.
        3° Une route sur Carthage, par Vieus Juliani, (Pont-de-Duvivier), Zattara et Tipasa (Tifech), mesurait 216 milles, et comptait 16 stations.
        4° Une route partait d'Hippone, par la vallée de la Seybouse, puis divergeait vers Ouelabba (Bordj-bou-Larès), Simittu (Chemtou), Bulla Regia et Carthage.
        5° Une route sur Cirta, par Ad-Villam Servilianam (Hammam-Berda) et Aquoe Thibilitanoe (Hammam-Meskoutine), mesurait 96 milles.
        6° Une route par ad Plombaria, Nadès, Rusicada Colonia (Philippeville), Villa Sela, Palma et Cirta, était longue de 243 milles.
        7° Une route sur Rusicada Colonia traversait le massif de l'Edough, partait d'Hippone par la plaine des Karézas, prenait le défilé des Voleurs pour déboucher sur le lac Fezzara, atteignait le Ksar d'Abdallah-Djemel, descendait l'oued el Aneb jusqu'aux ruines d'El-Ksour et rejoignait la route N° 1, à Paratianis.
        Le passé, si plein de mystère, de la vieille cité phénicienne; ne pouvait manquer d'inspirer la " Muse Algérienne ", une Bônoise d'ailleurs. Aussi, lit-on, dans la Revue Nord-Africaine (29 octobre 1905) :

A HIPPONE
Hommage à M. et Mme Chevillot.
MAGALI BOISNARD

       " - Des guerriers sont venus de Haikouphtah " au pays de Quaîmit, qui est Memphis du Pays d'Egypte.
       " - Siton, le guerrier, les conduit.
       " - Ils ont suivi le rivage ; ils ont combattu les Lybiens : ils les ont vaincus.
       " - Alors, après la victoire, poussé par son caprice et son désir de faire de nouvelles conquêtes, Siton a atteint un pays très loin du Nil fécond, où se mirent les ibis sacrés, et il a planté ses tentes au bord de la mer.
       " - Siton est heureux, comme ses, armes heureuses ; il est heureux, parce qu'il a l'amour.
       " - Son amour, c'est Iala, dont le corps est pareil à un bronze doré.. Iala est si belle, qu'elle est digne des dieux !
       " - Et Râ, le soleil, le dieu dont la face rayonne, Râ est amoureux de cette beauté, et il souffre, parce qu'elle lui préfère Siton, le guerrier.

       " - lala a dormi dans les bras du bien-aimé. Le jour est dans toute son ardeur quand elle sort de la tente. Ses lèvres sont plus rouges des baisers de son ami, et, dans le ciel, jaloux, elle s'écrie :
       " - Je te baiserai d'une telle morsure, que tu en mourras ! ...
       " - Une flèche de lumière frappe le front de lala et lala s'abat, tuée du baiser du Soleil.

       " - Pour l'aimée, Siton a voulu faire une grande chose.
       " - Ses soldats ont posé l'armure.
       " - Aux flancs des monts, ils ont arraché des blocs titanesques. Ouvriers primitifs, ils les ont taillés à peine ; puis, ils ont construit un monument, formidable qui, dans des siècles, s'offrira, énigmatique, comme l'éternel sourire du Sphynx.
       " - Et, dans ce tombeau, Iala, momifiée, est ensevelie.
       " - Cependant, il se pourrait que le temps ennemi détruise la momie chère. Alors, où reposera l'âme?
       " - Siton a songé à cela.
       " - Il prend tous ses trophées, toutes les fabuleuses richesses de ses butins. Avec l'or, Il fait faire une statue massive. Il l'entoure de bandelettes d'argent cloutées de saphirs. La bouche de la statue rit avec deux lèvres de rubis, et deux opales sont les prunelles.
       " - Ainsi, à l'abri des blocs du sanctuaire profond, lala règnera sur l'ombre dans un éblouissement de gemmes.

       " - C'est vers l'an 575 avant Jésus-Christ.
       " - Au seuil d'un abri d'écorce et de feuillage, un homme parle à un cavalier, suivi d'une royale escorte, un suffète, peut-être.
       " - Qui est-tu ?
       " - Un fils de Barca.
       " - De la ville de la reine Elissar, qui fut appelée Didon la fugitive.
       " - Que cherches-tu ?
       " - Un lieu où fonder un comptoir, où nos navires pourront aborder. Tyr la rivale est ruinée ; Carthage s'érige unique, victorieuse. Tout au long de la côte, elle est souveraine et les grandes îles de la mer lui obéissent. Carthage est glorieuse comme le soleil !
       " - Pensif, l'homme des bois murmure.
       " - Le soleil est immortel. Là, où Carthage passe, d'autres passeront et Carthage ne sera plus.

       " Des maisons puniques se sont élevées ; elles ont regorgé d'étoffes pompeuses, de joyaux, de parfums, d'ivoire et d'ébène. La prospérité est grande et la Fortune est l'esclave du comptoir créé.
       " - Alors le suffète dit :
       " - Que les dieux nous demeurent favorables et que jamais ne vienne sur nous la colère de Moloch.
       " - Un prêtre répond :
       " - Il faudrait dresser un autel au dieu terrible.
       " - Et bientôt, un autel se pose sur la mosaïque blanche et noire et le sang des hommes y met des arabesques de pourpre.

A SUIVRE       

Jean-Marc Lavie
Pour l'honneur
Par Guelma 89
envoyé par Mme Colette Lévy
et l'autorisation de M. Gilles Martinez

      Le récit de Jean-Marc, plein de fraîcheur de jeunesse mérite d'être lu par notre jeunesse de France.
      Jean-Marc, dès I'âge de 16 ans, a recherché le risque impossible.
      Gâté par les Dieux, il avait tout pour mener la vie de fils de riches colons qui avaient oeuvré durement depuis 4 générations sur cette terre d'Algérie.
      Jean-Marc à 17 ans tenait à suivre les " Professionnels " parachutistes en opération dans le djebel, afin de se mesurer à lui-même et de montrer à ceux de la métropole, que certains pieds-noirs étaient capables d'en découdre.
      A 20 ans, son expérience de pilote le voit effectuer son service militaire dans l'Aviation Légère de l'Armée de Terre.
      En pleine jeunesse son appareil s'écrase dans le djebel algérien...
      Une nouvelle vie commence, il faut survivre, réapprendre à marcher, à se servir de ses mains...
      Calvaire qui durera 20 années, ce qui n'empêche pas Jean-Marc de continuer à Piloter et d'être capable d'écrire ce beau et simple récit.
      Merci Jean-Marc pour cette belle leçon et tu sais combien je suis fier de toi.
      Le Général de Corps d'Armée Bigeard Marcel, Député de Toul.

Dans le Djebel

      A Héliopolis, village situé à quelques kilomètres de Guelma, nous connaissions Jean-Marc sous le sobriquet de " Dadou " c'était un copain comme un autre, avec nous il se baignait dans la fontaine chaude où pêchait dans l'Oued Berda (l'oued du bât) et non Berda l'oued froid. Il était un sympathique camarade de jeux souvent moqueur, mais toujours aimable et souriant. Monsieur Louis Lavie, son père, avait de multiples responsabilités : Créateur d'Entreprises agricoles et industrielles, (qui ne connaissait pas, en Algérie, les Pâtes et Couscous Lavie !) Président de la Banque de l'Est Algérien et administrateur de nombreuses sociétés...
      Monsieur Louis Lavie en adhérant à notre association " Guelma 89" nous avait écrit une lettre pleine d'émotion. Heureux qu'enfin une association se crée pour raconter Guelma et sa région.
      Jean-Marc aurait pu éviter la guerre d'Algérie, étudiant en France il préféra résilier son sursis, car il jugea son pays en danger et sa place là-bas. Il reçut sa feuille de route et fut affecté à la base école de l'Aviation Légère de l'Armée de Terre de NancY. Il est vrai que cet "appelé " avait déjà effectué deux mille quatre cents heures de vol en Algérie.

      Introduction

      Au Lieutenant André Heitz, mon équipier qui est retourné dans l'avion en flammes pour m'arracher à la mort.
      L'histoire de ce crash opérationnel aurait dû être une fin. Ce fut le terme de mon existence de pilote de guerre et le début d'une autre, celle d'un homme qui "en pleine forme physique, se retrouve, après ces quelques secondes qu'aura duré le crash, avec un nouveau corps démoli, puis refabriqué par les médecins et un nouvel esprit, un homme dont les anciennes pensées ont été lavées par le feu. J.M. Lavie.

Le Ciel d'Algérie : Chaque fois qu'un transport de passagers me faisait quitter Bône, je découvrais un nouvel aspect de notre terre d'Algérie. Quand mon compas affichait le cap de 270° je suivais, alors, la côte en direction d'Alger. Après les djebels de l'oued "Alail ", tout d'un coup, Philippeville se présentait. J'y pouvais distinguer la plage de Stora, lieu de prédilection des habitants de cette ville, De l'autre coté de la route, le restaurant la grande bleue ou les rougets grillés sont si bons.

      A l'ouest de la ville, de grands bâtiments blancs, ceux d'une usine, où un Français d'Algérie continuait à fabriquer des pâtes ; son père en faisait avant lui, ses fils n'en feront plus. Du jour ait lendemain après un siècle d'efforts, elle changera de propriétaire.
      Mon vol le long de la côte se poursuit, je passe Djidjelli, puis Bougie, la route directe pour arriver à Alger me faisait passer a la verticale du cap Carbon. Je cesse le survol de la mer, en abordant celui de la Grande Kabylie. Je décide de me rafraîchir à Biskra, j'admire ces paysages d'Algérie vus du ciel, le vrai Sud commence dès que l'on a passé El-Kantara, les portes du désert. Cette " encoche" dans la montagne dès Aurès porte bien son nom, Un petit oued, presque sec en été, a eu la patience et l'obstination de ronger, peu à peu, pendant des siècles la montagne, maintenant il la coupe carrément, ouvrant ainsi un passage pour la route et la voie ferrée, Quand nous sommes près d'arriver, un magnifique soleil tout rouge enflamme le ciel de l'horizon, ce qui donne un aspect encore plus féerique aux kilomètres de sable...

Dans le Djébel

Vol sur Millesimo, j'ai accepté un vol sur Millesimo pourquoi Millesimo ce petit village qui porte un nom glorieux ? car ce que je n'ai pas dit et ne dirai pas à mes trois passagers, c'est que je compte effectuer un ou deux virages au-dessus de notre maison d'Héliopolis. Pour le moment le chauffeur de mes parents m'accompagne au terrain, C'est un ancien légionnaire du 1er REP qui opérait dans notre région de Guelma, sous les ordres du colonel jeanPierre. Une partie de ses compagnies se trouvaient basées à Héliopolis, chez nous, dans les bureaux qui jouxtaient les appartements de m'a grand-mère.
      Les murs de ce domaine portent l'empreinte Lavie, depuis un long temps, de François-Marc, le fils du constituant Marc-David, jusqu'à mon père, en passant par Pierre François, le bisaïeul et mon grand-père Marcel Lavie ; quatre générations ont oeuvré sur cette terre en Algérie. En l834, alors, qu'il avait déjà 47 à 48 ans, François-Marc Lavie s'embarque pour l'Algérie dont la conquête était encore inachevée. Le 2 Août 1835, le Général d'Uzer, commandant la circonscription de Bône, dans une lettre au général en chef, signalait son arrivée à Bône, avec une nombreuse famille et un matériel considérable. A partir de ce moment, secondé par son fils Pierre-François, François-Marc ouvre la voie à la colonisation et à l'industrie dans le département de Constantine principalement, dans la région de Guelma, où il fonda ces exploitations agricoles, ces moulins à semoule, à huile, que je survolerai dans un moment en passant au-dessus d'Héliopolis.

      Vol calme, je monte à 1200 mètres pour passer le Fedjouj ; c'est là une coupure dans la montagne, par où se faufile la route allant de Bône à Guelma. A peu de chose près, la route directe du ciel correspond à celle qui se déroule au sol. La montagne passée, j'exécute au-dessus d'Héliopolis, le virage d'usage en tournant derrière le moulin, afin de revenir sur la grande terrasse assez haut pour ne pas accrocher les silos à blé et je reprends le cap sur Guelma. Ainsi ma grand-mère: est prévenue.

Vol vers Millesimo

      Pendant que je bois une bière au Mess militaire, je vois la Citroën, la chéchia de Belelou, notre chauffeur, et derrière, ma grand-mère tout de blanc vêtue. avec un chapeau blanc, sa canne à la main : " tu as de la chance : j'allais me mettre à table, mais je t'ai vu, alors je suis venue te chercher ".
      Nous passons le village d'Héliopolis, où je connais tout le monde et suis connu de tous, Nous arrivons, c'est l'allée que j'aime avec la voûte de ses beaux arbres entre deux jardins, bientôt au cœur du moulin, le perron et cette porte peinte en blanc, qui ouvre sur la demeure de ma grand-mère, dans le domaine, ferme, usine, moulin et j'entends le torrent. La bougainvillée qui recouvre le grand mur blanc m'accueille de ses fleurs mauves si fraîches en dépit de la chaleur. Dès qu'il se trouve de l'eau sur cette terre, productrice et des mains pour la travailler, tout prospère comme notre bougainvillée, J'admire en ce moment le résultat de plus d'un siècle d'efforts. Pouvais-je penser..
      Une nuit reposante, le silence n'est coupé que par quelques aboiements de chiens kabyles, il semble accompagné par le " chuintement" du torrent au fond du ravin. C'est la nuit à Héliopolis. Le lendemain je pars avec les " bousbous" de Zakia la cuisinière.

Concours d'atterrissage : au concours d'atterrissage de précision à l'AlIelik nous sommes nombreux à nous présenter, il s'agit de monter à quatre cents mètres, de prendre la position que l'on veut, ensuite le moteur doit être coupé. Une ligne blanche est tracée sur la piste, Il faut, sans réemployer le moteur, se poser le plus près possible de cette ligne. C'est mon tour, je m'approche du sol et, à cette altitude, il faut rester doux aux commande, je touche la piste. Au passage le président du club M. Albagnac lève son pouce pour m'indiquer que le résultat est bon.
      Notre président me remet l'insigne de pilote, en or, exposé depuis un mois.
      L'avions-nous regardé cet insigne et voici que maintenant je l'ai gagné.
      De retour, en ville, je m'arrête cours Bertagna, pour acheter un journal et je me rends compte de l'intérêt que suscite un livre, récemment paru. Mon père, las de voir cette guerre se gangrener et s'installer de plus en plus solidement, a écrit :

"Le Drame Algérien ou la dernière chance de la France"

Avant propos " Depuis le 1er Novembre 1954, placé au cœur du drame qui désole cette belle province d'Algérie, j'en constate le développement,
      Au cours de ces quatorze mois tragiques, j'ai vainement attendu que des voix plus autorisées que la mienne s'élèvent pour faire connaître aux Français les raisons de cette situation qu'ils ignorent, dans leur grande majorité, Devant le silence prolongé des uns, les calomniés (souvent causées par l'ignorance) des autres, je ne sais quelle force m'oblige à devenir auteur de fortune. Est-ce le respect des amitiés forgées entre de si nombreux musulmans et ma famille, depuis plus d'un siècle, amitiés qui ne se sont jamais démenties ?
      Ce sont sans doute, l'une et l'autre de ces raisons qui dictent ma conduite de Français et de Catholique.
      Mais c'est plus encore le sentiment d'un devoir à remplir vis-à-vis des hommes de cette province et de mon pays. Il ne faut pas laisser le peuple de France, qui est le plus généreux du monde, commettre un geste d'abandon qui le conduirait à un bien sombre avenir et qui constituerait une mauvaise action envers dix millions d'hommes, auxquels il a donné, avec son nom, une patrie et un espoir.

      Aux jours sombres de 1914, de 1939, de 1942, ils se sont levés d'un même élan pour voler au secours de leur patrie d'origine ou d'adoption. Ils n'auraient pas pu concevoir une autre attitude : le patriotisme et les élans du cœur ne se discutent pas. Maintenant, ces mêmes hommes souffrent de déchirements qu'ils n'ont pas voulus. La Métropole hésite : les français votent et font de l'Algérie la matière d'une campagne électorale, pendant que sur cette terre l'on attend l'élan du cœur, du patriotisme et de la raison qui arrêtera les destructions, et les meurtres. Ne vaudrait-il pas mieux s'informer et agir ?

J.M. Lavie à bord de son avion
      Ces quelques pages n'ont d'autres mérite qu'une objectivité et une sincérité qui pourraient, si besoin était, être confirmées par des documents irréfutables. Puissent-elles apporter quelques lumières !

      Louis Lavie 1956
Crash : Le lendemain matin, je décollai à destination de Redjas ; j'y déposais trois passagers. Le plein complété, les colis postaux chargés, je redécollai à destination de Bône-les-Salines. La tour me donne l'autorisation d'effectuer une approche directe, comme d'habitude, je désenclenchai le blocage de sortie du train d'atterrissage pour mettre le mécanisme en position de descente, impossible d'enclencher la descente du train.
      J'informai la tour de mon impuissance à débloquer ce mécanisme, ce qui me fit tourner 40 minutes autour du terrain pour consommer l'essence que contenaient encore mes réservoirs et diminuer ainsi, les risques
      Il me revient à l'image, celle du capitaine de l'ALAT qui s'était crashé non loin de Souk-Ahras. Il avait eu le visage brûlé, On lui avait fabriqué un nouveau nez et des joues avec la peau de ses fesses. Pourvu que cela ne m'arrive pas aujourd'hui ! il vaut mieux finir en beauté que de souffrir en enfer, pour se trouver après bien diminue par rapport aux autres,
      Mieux valait se poser sur l'herbe, en cas d'atterrissage sur le ventre car le contact avec le macadam de la piste en dur provoquerait un tas d'étincelles. Je me présente à la vitesse de 100 kilomètres et tout d'un coup, contact avec le sol, grands fracas de tôles. L'avion s'immobilise rapidement. Je n'entends plus que l'huile sur les échappements. Je sois dégagé, un pompier m'aidé à sortir de ce piège. Je marche vers la jeep de piste et, soudainement j'ai les jambes molles.

Le Colonel Bigeard : j'avais eu la chance d'être admis dans une section du régiment, du 3ème RCP que Bigeard commandait. On m'avait accepté à la 3ème compagnie, commandée par le capitaine Chabanne, pour une opération militaire, bien que je fusse encore civil à l'époque. Je partis donc pour Bône à destination de La Calle où se trouvait basé ce régiment. je n'avais que mon courage et ma mitraillette, le reste de l'équipement me fût prêté sur place.
      Le premier jour, transport en camion jusqu'au Djebel Débat, puis la marche à pied commença dans la montagne, l'accrochage, le baptême du feu.

Vol opérationnel : le 18 février 1961 fût mon premier vol opérationnel, que je fis avec, le sous-lieutenant d'Arnaudy, il fallait que je fasse mes preuves. La première difficulté fut de trouver les coordonnées (rx79). quand je parvins a la verticale l'observateur me confirma que je ne m'étais guère trompé. Mais maintenant, il fallait découvrir les parachutistes habillés en tenue camouflée. De cette altitude, ils se confondaient à merveille avec le bois de chêne où je les supposais. Le lieutenant d'Arnaudy qui, de la place arrière, les avait déjà vus, me laissa poursuivre mes recherches, sans m'aider, pour que j'apprenne à voir ceux qui s'efforçaient de n'être pas vus, A ce moment, mon observateur prit contact avec quelqu'un au sol. Après quelques échanges radio: Pastaga jaune de Byon 23, je suppose une dizaine de " salopards" à mes 8 heures à environ 50 mètres de ma position actuelle, Si vous pouvez, indiquez-moi leur position exacte. Ne faites qu'un passage car ils ont une, arme automatique, je survolai, une première fois, le point indiqué et ne vis pas la moindre trace de HLL (hors la loi), En fin de second passage, dans une minuscule petite clairière, nous aperçûmes une dizaine de formes humaines, revêtues de kaki, fuyant vers les arbres tout proches, pour s'y camoufler Heureusement, ils n'eurent pas le temps de tous se cacher. Sans traîner, nous reprenons de l'altitude, car l'artillerie entrait en action ; se faire accrocher par un obus quelconque est certes assez malsain. Il fallait arroser le plus vite possible le coin repéré pour fixer l'ennemi, l'arrosage terminé, moteur réduit, je repasse à basse altitude, à première vue, cela semblait positif.
      Conclusion et critique de l'observateur : Evolution correcte, mais tu réagis trop brusquement aux ordres, vole dix mètres plus haut, le résultat est positif, je pourrais même dire meilleur. En rase moite intégral, les images au sol défilent trop vite, l'œil n'a pas le temps de les photographier. Par contre "Eux" te voient venir et ont toute latitude pour t'expédier une méchante rafale. N'oublie pas que dès que tu décolles pour un vol opérationnel, la chasse est ouverte, et dans ce genre de chasse, on est parfois le chasseur, d'autres fois le gibier .
      Jean-Marc participa à d'autres vols : de Londres à Alger, Sétif, Sidi Okba, Télegma, Constantine, à des rapatriements sanitaires, ou opérationnels entre autres : Kef Khessa, le massif de Bou Hamama, le Djebel Filfila, El-Kantara, Ahmar Kradou (NDLR)

Opération Kef Khessa : Elle est déclenchée le 19 Février, je décolle à 7H 15 avec le lieutenant Heitz, mon observateur, de façon à prendre à 8h 15 position à la verticale de ce Kef, à la disposition du 14ème RCP. Au sol on nous demande de rester en attente à leur verticale.

Le régiment de chasseurs parachutistes ratisse son secteur et n'a encore rien accroché, à la limité de carburant nous quittons leur verticale et allons faire le plein d'essence.
      A 13 heures, nous nous trouvons, à la verticale des points où nous orbitions le matin, dans le Kef Khessa plusieurs HLL sont accrochés mon observateur balise une grotte dans laquelle ils se sont réfugiés, au moment où je passe, un gong sonore se fait entendre dans l'appareil. Un bruit me parvînt malgré les écouteurs qui nous séparent de l'extérieur. Bien que je n'ai jamais été touché, je sais ce que ce bruit veut dire ; je prends aussitôt de I'altitude, mon avion vole correctement, donc ce n'est pas méchant, un trou dans l'aile à cote du réservoir et un autre, dans l'empennage.
Fin du journal de Jean-Marc

Le crash de Jean-Marc

Récit du Lieutenant Heitz : Le massif Ahmar Kradou, constitue la zone habituelle de refuge de la wilaya 4. Celle-ci représente un des meilleurs éléments des terroristes. La partie sera certainement assez chaude, car tout ce qu'on nous a appris nous les annonce très fortement armés et entraînés. Nous sommes consignes au terrain, l'ambiance de guerre se réinstalle tout de suite, Un coup d'œil au tableau de vol. C'est le BPL qui part, avec toujours comme pilote, JM Lavie. Pour l'instant il dort à poings fermés dans un coin de la pièce. "Pastaga vert " (lieutenant Heitz) le réveille e Jean-Marc part immédiatement préparer son appareil pour le décollage. Le lieutenant, tout en réfléchissant au prochain vol, admire sa jeunesse qui lui permet de dormir dans cette atmosphère qui prélude à l'enfer où nous nous retrouverons sûrement certainement tous. C'est un jeune, pieds-noirs originaire de BÔNE, ce qui explique son accoutumance à la chaleur, très sympathique, toujours prêt à la blague, mais fin pilote c'est le plus jeune de I'équipe, il n'est OPS que depuis deux mois. Il n'est arrivé que depuis quelques mois de l'ALAT de Nancy où il s'est perfectionné pour ce pilotage délicat que nous demandons en opération. Il a déjà un très joli palmarès d'heures de vol dans le civil et connaît très bien la région dont il est originaire. Nous prenons l'air pour notre zone de surveillance, la température a augmenté, mais le temps est toujours calme, mais dans une heure, il n'en sera plus de même ; la turbulence d'air chaud va secouer l'appareil. Enfin Jean-Marc croît. apercevoir une djellaba brune. C'est assez loin des troupes, en remontant vers le col, je dis à Jean-Marc de remettre la gomme pour passer le col qui est au nord du sommet 1700 où est installé le PC des paras.

Je rends Compte et le col franchi, l'avion exécute un 180° puis; revient à vitesse réduite, presque en vol plané. A très basse altitude, nous commençons une descente en suivant le cours de l'oued.
      Nous sommes tendus, pour nous n'existe plus que ce petit paquet de chênes squelettiques où nous sommes à peu près sûrs que se trouvent des fels. Je me concentre pour tenter de les voir. Si c'est l'affirmatif, j'effectuerai le marquage, à l'aide d'une grenade incendiaire.

Les restes de l'avion

      Le marquage est plus précis qu'avec les fumigènes car elle explose à l'impact. Brusquement, alors que rien ne le laissait prévoir, nous sommes pris dans le piège d'un rabattant comme il en existe dans ces sacrés pays montagneux des régions chaudes, C'est la brutale impression de descendre en ascenseur. Très désagréable quand on est en vol à basse altitude car il n'y a plus que le sol pour arrêter l'avion, un sol particulièrement bouleversé qui n'a rien d'une piste de crash.
      Dans la même fraction de seconde, Jean-Marc remet la gomme, on sent l'avion qui s'arrache en avant, mais rien à faire pour reprendre de l'attitude, nous sommes littéralement aspirés vers le sol, Nous naviguons maintenant au milieu des arbres dont déjà quelques branches fouettent les roues et les ailes de Jean-Marc est devant moi, légèrement courbé sur ses commandes. J'ouvre la bouche pour lui parler. D'un seul coup, un craquement sinistre, l'aile droite vient de heurter un chêne et s'attache.
      L'appareil se couche sur le côte. Par un réflexe, je ferme tes yeux, un grand choc, je rouvre les yeux, nous sommes immobiles, devant moi un mur de feu, je me sens sonné. je gueule tout en commençant à déboucler mon harnais de sécurité, Jean-Marc est au milieu des flammes et ne répond pas.
      Les grenades ont été projetées au fond de l'appareil, tout près du feu qui gronde. J'ai peur brusquement, jusqu'à présent, je n'avais pas imaginé que cela puisse se terminer de cette manière.
      Le plexiglas arrière est déjà fondu. J'achève de le faire sauter et je me hisse hors de la carlingue, Ouf ! je passe sous la queue qui se dresse vers le ciel. Jean-Marc ! L'appareil brûle comme un feu de la Saint-Jean. Je le contourne, vidé de toute force, je trébuche sur un rocher et tombe, je ne sais pas comment je me relève. Me voilà devant l'appareil, le moteur a été arraché par le choc et a basculé sur le côté droit, laissant un grand trou transformé en brasier. Jean-Marc est là, plié en deux, le torse et la tête écrasés sur les genoux en plein milieu des flammes.
      Sans réfléchir, je me précipite pour le tirer de là.
      Je ne sens pas le feu et je ne sais pas comment je m'y prends, mais je parviens à le sortir de la fournaise, je recule pour m'éloigner de l'appareil, tenant son corps, serré contre ma poitrine, le soutenant tant bien que mal sous les aisselles. Cette putain de col de fourrure de la veste du personnel navigant, imbibé d'essence, brûle comme s'il n'était pas ignifugé. J'arrive à l'éteindre en le frottant de ma main libre. Je n'en peux plus, nous sommes maintenant à une vingtaine de mètres de l'avion qui flambe furieusement. Je dépose Jean-Marc sur le sol, à la même seconde le réservoir explose, l'onde de choc me précipite par terre, presque sur Jean-Marc.
      C'est alors que je vois débouler les paras qui ont suivi notre crash et se précipitent à notre secours. Sauvés ! Une souffrance terrible, ma main brûlée n'est plus qu'une douleur atroce. Ma tête carillonne de façon épouvantable. Sous ma combinaison déchirée et brûlée, mon corps saigne d'un peu partout.
      Le lendemain j'apprends que Jean-Marc a été transporte par avion à Alger. Ce que je ne sais pas, c'est qu'il en a pour des mois à lutter entre la vie et la mort et qu'il restera près de deux ans à l'hôpital.

      Afin que cette aventure tragique et héroïque ne reste pas ensevelie dans l'ombre de l'oubli, l'association "Guelma 89 " remercie avec émotion notre ami Jean-Marc Lavie de lui avoir donné l'autorisation, de publier quelques extraits de son livre "POUR L'HONNEUR".
      Cher Jean-Marc, à nos rassemblements, nombre de Guelmois ne connaissaient pas les raisons de tes blessures, maintenant ils savent qu'il y a parmi nous. Un homme d'honneur.

GUELMA 89.


“De Bône à Annaba”

     De Bône à Annaba
Témoignage - Éditions Alan Sutton,
Saint-Cyr-sur-Loire, 2004

     “De Bône à Annaba”
La nostalgéria selon Paul Piro
Par A. ALLIA

     Mettant à profit un récent passage dans la ville de sa jeunesse, Annaba, le journaliste écrivain Paul Piro a présenté devant un public composé essentiellement d’anciennes connaissances et d’hommes de culture, son dernier livre au titre évocateur De Bône à Annaba.
     Cet ouvrage qui se veut une rétrospective des différentes étapes qu’a traversées la ville des jujubes depuis l’occupation française, notamment à nos nos jours. Illustré de photos et d’images, inédites pour la plupart d’entre elles, le livre de Piro n'a d’autre prétention qu’une volonté de ressourcement pour les milliers de pieds- noirs qui ont dû quitter dans la précipitation leur ville natale. C’est du moins ce qu’en dit son auteur. “La nostalgéria” s’y égrène au fil des 128 pages qui constituent De Bône à Annaba. Ce concept, empreint de tendresse à l’endroit des mille et un petit détails qui font une vie, est mis au goût du jour par le journaliste, lequel revendique, ce faisant, un droit de sol sans jamais évoquer le moindre fait, le moindre événement qui ait trait à l’occupation française, à la lutte armée du peuple algérien ou à l’indépendance du pays qui l’a vu naître en 1941.
     Paul Piro qui n’a rien perdu de sa “tchatche” de Bônois a dédicacé son livre à une trentaine de personnes mais il aurait voulu, s’il avait pu (comme il le dit si bien avec son accent typique), l’offrir à tous ceux qu’il a rencontrés depuis sa première visite en Algérie, en 1999.
     L’auteur a tenu également à saluer tous ceux qui l’ont aidé à confectionner son ouvrage, particulièrement MM. Tayeb Bahmed et Mehdi Benboubakeur, deux photographes de presse de Annaba, qui ont mis à sa disposition toutes les images du passé et du présent qu’ils conservaient précieusement.
     À signaler que De Bône à Annaba qui a été publié par les Éditions Alan Sutton (juin 2004) n’est pas encore vendu en Algérie.
Le livre est en vente aux éditions Sutton au prix de 19,90 €.


ASPECTS ET REALITES
DE L'ALGERIE AGRICOLE
Envoyé par M. Philippe Maréchal                    N° 3


Par cette Brochure qui sera diffusée par épisode au cours des Numéros suivants, nous allons faire découvrir des aspects et des réalités qui ont été déformées par les fossoyeurs de l'Algérie Française et dont les conséquences se poursuivent et dureront encore plusieurs décénies.
             

Les Techniciens
De l'Agriculture Algérienne
Vous présentent
ASPECTS ET REALITES
DE
L'ALGERIE AGRICOLE

" Quand je débarquai à Alger pour la première fois, il y a une vingtaine d'années, j'éprouvai une impression à laquelle, j'imagine, un Français n'échappait guère. J'arrivais dans un des rares coins du monde où nous pouvions nous présenter avec orgueil. "

Jérôme et Jean Tharaud.       

Exposés Généraux
L'Oeuvre française
dans le développement
de l'Agriculture Algérienne

PAR
Pierre ROUVEROUX
Ingénieur Agricole (Grignon, 1923)
Docteur en Droit
Membre Correspondant de l'Académie d'Agriculture
Administrateur de Sociétés Agricoles
Président de l'Association Algérienne
des Ingénieurs Agricoles

Il. Les facteurs de l'évolution agricole.

A. Facteurs ayant freiné le développement
de la production.

1° CONDITIONS NATURELLES.
Les caractéristiques du sol et du climat ont très certainement constitué jusqu'ici l'obstacle le plus important à un large développement de la production agricole.
L'Algérie est formée, en effet, dans son ensemble, d'un immense bourrelet montagneux parallèle au littoral, avec quelques dépressions formées d'alluvions profondes et riches, et quelques zones de hautes plaines de fertilité inégale.

Forêt de cèdres au Sud de Bougie (Djebel Tacheta).

L'étendue représentée par les sols vraiment riches, dont le relief permet l'utilisation de moyens puissants, est limitée.
Une large part du territoire, lorsqu'il ne doit pas être laissé à l'état de parcours, de peuplement forestier ou alfatier, est d'une culture difficile et, en raison même de la diversité des sols, son aptitude à produire est très inégale.

Culture traditionnelle.

Les conséquences de la topographie et d'une fertilité insuffisante sont aggravées, dans de très nombreuses régions, par les caprices du climat.

Si dans le Tell, en principe, règne effectivement un climat humide et chaud, avec une saison pluvieuse et une saison sèche, semblable à celui de toutes les contrées méditerranéennes, en revanche, les autres régions sont plus ou moins soumises à l'action saharienne : une pluviométrie insuffisante ou mal répartie, de fortes gelées en hiver ou au printemps, des coups de sirocco plus ou moins violents, anéantissent souvent les récoltes les plus prometteuses.

2° FACTEUR HUMAIN.
Si l'on excepte les populations kabyles attachées à leur sol et qui, avec leurs traditions de cultivateurs, ne répugnent pas à adopter des méthodes meilleures, le fellah d'Algérie ne connaît encore, dans sa grande majorité, qu'une culture extensive. Ses procédés sont primitifs, ses instruments de travail rudimentaires et invariablement les mêmes depuis des siècles ; il gratte le sol plus qu'il ne le laboure. Trop souvent imprévoyant il s'en remet à la nature du soin de nourrir les animaux qu'il élève ; si les pluies opportunes assurent une herbe abondante, tout va bien ; si la sécheresse brûle les pacages, il assiste impuissant à l'anéantissement de ses troupeaux.

3° RÉGIME FONCIER.
La propriété musulmane est trop souvent soumise à un régime foncier qui entrave sa mise en valeur. Elle est, en effet, représentée par :
- 2.070.000 hectares de terres " arch " dont les utilisateurs ont seulement droit de jouissance, variable avec les usages locaux ; par ailleurs, ces terres " arch " comprennent des terres collectives dévolues à des institutions religieuses (Habous) ;
- 4.500.000 hectares de terres " melk " qui sont susceptibles d'appartenir en toute propriété à ceux qui les utilisent. Elles sont, en fait, en raison de leur morcellement ou de l'état d'indivision dans lequel elles se trouvent entre des propriétaires nombreux, un obstacle sérieux a toute mise en valeur ;
- enfin, 2.500.000 hectares de terres francisées - passées sous le régime de la loi française - pourvues de titres réguliers.
A titre indicatif, sur 615.000 exploitations appartenant à des Musulmans, 130.000 seulement sont d'un seul tenant, 360.000 sont constituées de deux à cinq parcelles, 125.000 comprennent de six à trente et une parcelles.

4° RÉGIME AGRAIRE.
Le Khamessat - le mot " khamessat ", de la racine " khamsa ", qui signifie " cinq " - est un contrat qui attribue le " kham's ", soit le " cinquième " de la récolte, à un ouvrier agricole qui s'engage pour l'année. Cette attribution du cinquième est plus théorique que réelle. Le Khamessat est encore la clef de voûte de l'agriculture indigène, mais, en raison de l'état d'esprit qui, trop souvent, domine les rapports entre les khammess et leur propriétaire, sa pratique est généralement incompatible avec l'exécution d'améliorations durables.

B. Facteurs ayant favorisé le développement
de la production.

Certains de ces facteurs peuvent être considérés comme spontanés : il en est ainsi, notamment, de la progression démographique qui est pour une large part à l'origine de l'extension des superficies ensemencées par les cultivateurs musulmans. Mais la plupart des éléments qui ont favorisé le développement de la production relèvent des efforts entrepris depuis cent ans pour réaliser la mise en valeur progressive de ce pays, pour l'équiper, pour élever la productivité de son sol.
Ces efforts se rattachent, d'une part, aux activités individuelles et, d'autre part, à l'intervention des Pouvoirs Publics..

1° RÉALISATIONS INDIVIDUELLES.

Les premiers exploitants français ont réalisé avec le concours des populations autochtones la mise en valeur effective de territoires jusque là improductifs ou ne produisant que de maigres récoltes. En assainissant des marécages qui, aujourd'hui, constituent les plus riches terres de l'Algérie, en défrichant, en introduisant et en développant de nouvelles cultures, en forant des puits, en construisant des bâtiments et des routes, les colons européens ont été les éléments les plus actifs de l'essor agricole de l'Algérie. Ce rôle s'est traduit par la valeur des produits qu'ils obtiennent et commercialisent, et par le montant des salaires qu'ils distribuent (100 millions de journées de travail, en 1955). En outre, leur exemple a suscité une évolution dans nombre d'exploitations autochtones qui, peu à peu, s'orientent vers des méthodes de culture plus rationnelles.

2° RÉALISATIONS DUES A L'ACTION DES POUVOIRS PUBLICS.

L'action des Pouvoirs Publics s'est manifestée dans de nombreux domaines. Sans parler de l'oeuvre immense accomplie en matière de routes, de voies ferrées, d'installations portuaires et d'électrification. qui a dominé l'évolution économique et sociale du pays, l'administration française en Algérie s'est attachée à fournir aux agriculteurs européens et musulmans les moyens de produire davantage.

a) Crédit.
Le problème du crédit a retenu tout particulièrement l'attention des Pouvoirs Publics. Pour compléter l'action de la Banque de l'Algérie, des comptoirs d'escompte et des grandes banques privées, un crédit agricole mutuel, calqué sur l'organisation métropolitaine, a été constitué dès 1899 pour venir en aide plus spécialement aux petites et moyennes exploitations. La nouvelle institution ne tarda pas à se développer : les caisses locales, fédérées à partir de 1901 en caisses régionales, se multiplièrent ; en 1927, l'organisation a été complétée par la création d'une caisse centrale (Caisse Algérienne de Crédit Agricole Mutuel. Les caisses de crédit agricole mutuel dispensent leurs crédits indistinctement aux exploitants musulmans comme aux exploitants européens. Ces opérations de crédit ne peuvent pratiquement être effectuées qu'avec les exploitants parvenus à un certain stade d'évolution, en un mot, à ceux qui se livrent à une agriculture d'entreprise.


Coopérative de Céréales d'Oran : Docks Silos d'Oran (80.000 quintaux de logement).
Cette Coopérative groupe 2.000 adhérents dont la moitié environ sont des sociétaires musulmans. Elle se charge également de la réception des céréales des adhérents de la Société Agricole de Prévoyance de la Région Oranaise. soit 1.000 livreurs musulmans supplémentaires.

Pour les petits cultivateurs qui pratiquent sur quelques hectares une, agriculture d'usage traditionnelle et autarcique, une autre formule était nécessaire ; aussi les Pouvoirs Publics ont-ils mis sur pied une organisation particulière à l'intention des fellahs déshérités.
C'est ainsi qu'ont été constituées, sur l'ensemble du territoire, les Sociétés Indigènes de Prévoyance qui s'appellent désormais les Sociétés Agricoles de Prévoyance. Elles dispensent à leurs adhérents les crédits de campagne, les prêts de semences, d'animaux et de matériel, et assurent l'achat, le stockage, la transformation et la vente de leurs produits. Leur action revêt chaque année une importance plus grande : le montant des prêts est passé de 62 millions, en 1938, à 3 milliards, en 1955.

b) Mutualité et Coopération.
Le développement de la Mutualité et de la Coopération sous leurs formes les plus diverses (assurances, stockage, transformation et vente des produits) a été de même largement encouragé par l'Administration grâce à l'octroi de subventions, d'exemptions fiscales, de crédits... Malgré certains échecs, l'Algérie possède aujourd'hui un réseau très dense de syndicats, coopératives d'achat et de vente, caves, docks à blé ou à tabac, huileries, distilleries, etc. Ces organismes, ouverts à tous les exploitants sans distinction d'origine ou de religion, participent largement à la vie économique du pays.

c) Politique de l'eau -- Lutte contre l'érosion.
La lutte contre les eaux nuisibles revêt des aspects multiples
Dans les plaines, la tâche consiste à régulariser les oueds, à assainir les marécages, à drainer les zones de cultures. D'importantes réalisations ont été effectuées dans ce domaine, parmi lesquelles l'assainissement de la plaine de Bône, des marais de Vauban, de Littré; les travaux de défense dans la région du Chéliff et de ses affluents, etc.


Barrage de Saint-Denis-du-Sig (Oran).
En haut de la photo: banquettes de D.R.S.
(Cliché Jean Guglielmi)
Les clichés Jean Guglielmi nous ont été aimablement prêtés par la Direction de l'Hydraulique et de l'Equipement Rural.

Dans les zones accidentées, le Service des Eaux et Forêts s'est, depuis de nombreuses années, employé à limiter les défrichements et déboisements, à conserver les peuplements existants et à en créer de nouveaux. La lutte contre l'érosion fait également l'objet d'importants travaux - le Service de la Défense et de la Restauration des Sols, en liaison avec le Service de l'Hydraulique, a, depuis 1942, assuré la protection des pentes sur une surface représentant plus de 100.000 hectares (banquettes, petits barrages, plantations).
La régularisation du débit des oueds au moyen de barrages-réservoirs a été entreprise depuis 1920, et l'ensemble des ouvrages réalisés à ce jour, complété par un important réseau de distribution, devrait permettre d'irriguer quelque 90.000 hectares.
De même, les travaux de Petite et Moyenne Hydraulique, qui comportent l'aménagement et le captage des sources, la construction de petits barrages d'épandage de crues, de barrage d'inféroflux, forages de puits, etc., ont déjà donné lieu à d'assez larges réalisations.

d) Enseignement, Recherche et Vulgarisation.
Dans le domaine de l'Enseignement, l'Algérie dispose aujourd'hui indépendamment de l'Institut Agricole d'Algérie devenu Ecole Nationale d'Agriculture d'Alger, de plusieurs établissements de degré moyen dont l'action se conjugue avec l'enseignement post-scolaire, l'apprentissage agricole et la formation professionnelle.


Barrage de Foum-el-Gherza (Sud Constantinois).
(Cliché Jean Guglielmi)


EcoIe Nationale d'Agriculture d'Alger : vue générale.

En matière de Recherche et d'Expérimentation, un important réseau de stations et de laboratoires se consacrent à l'étude des multiples questions techniques que pose l'accroissement de la production.
La Vulgarisation des résultats obtenus dans les stations et laboratoires est assurée, en fonction de leurs moyens malheureusement trop faibles, par les Ingénieurs des Services Agricoles et des différents services spécialisés (Protection des Végétaux, Elevage, Arboriculture ... ). Par des contacts directs et fréquents avec les exploitants, par des conférences, des démonstrations, ils diffusent, en harmonie avec les Centres d'Etudes Techniques Agricoles (C' E. T. A.), les techniques nouvelles et les méthodes d'exploitation rationnelles.

e) L'oeuvre du Paysanat.
Mais cette organisation, qui peut exercer une action efficace lorsqu'il s'agit de producteurs déjà expérimentés et éduqués, se révèle impuissante pour modifier les méthodes des quelque 650.000 fellahs qui, sur plus de 4 millions d'hectares, pratiquent une culture traditionnelle.
Ainsi est apparue, au lendemain de la dernière guerre, la nécessité. d'une organisation nouvelle susceptible d'initier ces fellahs aux techniques utilisées par les exploitants évolués, et surtout de les leur faire appliquer.

L'Administration algérienne a été amenée à entreprendre, sous le nom de Paysanat, un vaste programme comportant l'éducation des populations rurales, ainsi que des réalisations de tous ordres (amélioration de l'habitat, construction de nouvelles routes, forage de nouveaux points d'eau), programme dont l'objet essentiel est d'élever la condition des fellahs déshérités.
Pour compléter l'action des Sociétés Agricoles de Prévoyance (S.A.P.), les Pouvoirs Publics ont constitué des Secteurs Territoriaux (dénommés Secteurs d'Amélioration Rurale ou S.A.B.), dans lesquels sont réunis un certain nombre de cultivateurs dotés de moyens de travail appropriés, qui s*initient, sous la conduite de moniteurs qualifiés, à la pratique des techniques rationnelles.

   Des résultats substantiels ont pu être déjà obtenus
- 91 S.A.B. de céréaliculture, pourvus d'un important matériel, 500 tracteurs, couvrent environ 2 millions d'hectares et intéressent 150.000 fellahs ;

- 54 S. A.R. d'arboriculture ont réalisé des plantations qui représentent plus de 3 millions d'arbres ;

- 68 S. A. R. d'élevage, qui intéressent plus de 100.000 pasteurs, ont contrôlé, dans leur centre de traitement, depuis leur création, environ 10 millions de moutons ;


S.A.R. des Attafs (Orléansville) : défoncement.

- 7 S.A.R. de production oasienne s'attachent à rendre prospère un sol désertique par l'utilisation judicieuse d'eaux obtenues par forage. Plus de 10.000 palmiers nouveaux ont pu être ainsi plantés, redonnant à des populations complètement démunies par l'inclémence du climat, des moyens d'existence.
Enfin, tout récemment, a été mise sur pied une organisation qui, faisant appel an concours des agriculteurs évolués et des agents de l'administration, doit participer largement à l'oeuvre de vulgarisation. Au sommet de cette organisation, le Centre Algérien de Vulgarisation Agricole (C.A.V.A.), constitué le 11 février 1955, établit les thèmes et programmes de vulgarisation, et recherche les moyens humains et matériels pour faciliter leur application.

Récolte des dattes.
A SUIVRE       

Les Maltais en Algérie
Par Mme Andrea SMITH
(/ Les Maltais.../extrait du Chapitre 1)

        L'étude du problème des colonies formées de colons de différentes origines européennes exige un examen plus soigneux et une déconstruction d'une autre catégorie sociale réifiée: celle de l' " Europe ".
        L'Europe, évidemment, n'est pas un lieu non problématique, que ce soit au sens symbolique ou littéral. Les frontières physiques du lieu ont évolué, se déplaçant sans cesse au cours des siècles. Ce faisant, des emplacements périphériques ont apparu et disparu, et l'identité de l' Europe a évolué selon ses changements de frontières, en tenant compte aussi bien de ceux que ces frontières incluaient que de ceux qu'elles excluaient (Boyarin 1992). Cette histoire fascinante des définitions variables de l'Europe, et de ceux qui doivent être considérés comme " Européens ", a des conséquences immédiates en Algérie. Là, les définitions déjà exposées de l' " Européanité " ont déterminé lesquels parmi les immigrants seraient acceptés comme de " vrais " colons, et lesquels seraient considérés comme plus marginaux. Les européens de différentes origines se rencontrant pour la première fois en Algérie, l'idée d'européanité a évolué [...]

        L'exemple des Maltais s'adapte bien à une étude dans ce sens. De toutes les populations d'immigrants européens, les Maltais étaient les plus liminaux et leur situation était la plus interstitielle. Malte était à l'époque une colonie britannique, et les Maltais un peuple colonisé. Les immigrants maltais qui se sont installés en Algérie étaient très pauvres, ont vécu d'abord dans des quartiers indigènes, et parlaient un idiome arabe compréhensible par les indigènes arabophones d'Afrique du Nord - qu'eux-mêmes pouvaient comprendre, ce qui leur permettait d'établir des relations commerciales avec ceux-ci. Malte elle-même était un lieu " liminal ", située en Méditerranée entre les continents européen et africain. Les géographes ont considéré l'archipel maltais comme faisant partie de l'Afrique jusqu'en 1801, la redéfinissant alors comme rattachée à l'Europe (Donato 1985:18). [...]

        Les silences de la mémoire officielle de l'Algérie coloniale.

        Quand nous observons la littérature historique qui traite de l'Algérie coloniale, nous découvrons que l'histoire des colons non-français est presque totalement passée sous silence. Voila qui est d'autant plus surprenant que plus de la moitié des colons venaient d'autres régions d'Europe que la France. Pourquoi cette histoire est-elle si marginalisée dans les sources classiques?
        L'histoire de l'Algérie française a été le sujet d'un nombre considérable de rapports, de conférences, d'articles et de livres publiés au cours des cent dernières années. Le sommaire de cette littérature nécessiterait un volume tout entier; on trouve de bonnes bibliographies annotées dans l'étude de Ruedy, Modern Algeria. The Origins and development of a Nation (1992:258-284), et chez Julien (voir plus loin) (1964:507-588).
        Il existe plusieurs sources secondaires qui sont extrêmement complètes, détaillées et équilibrées. Parmi celles-ci se trouvent les classiques largement reconnus que sont l'Histoire de l'Algérie contemporaine, vol. I (1827-1871), par Charles-André Julien (1964) et volume II (1870-1954), par Charles-Robert Ageron, ainsi que le résumé remarquable qu'a fait Ageron de la totalité de la période [française], Modern Algeria ; A History from 1830 to the present (1991) et son Les Algériens musulmans et la France 1871-1919 (1968).
        La majorité des historiens français de l'Algérie coloniale, y compris Julien et Ageron, étaient surtout intéressés par les luttes politiques au sujet de l'Algérie. Dans leurs études, ils ont prêté une attention particulière aux hommes politiques et aux généraux responsables du développement de la politique coloniale ; ils ont décrit les programmes de colonisation officielle et ont évalué les effets de la politique française sur la population indigène. D'une manière générale, ils ne traitent des colons que pour la forme. Dans son ouvrage en deux volumes de 1968, Ageron traite des pionniers européens surtout dans le contexte du mouvement hostile aux étrangers et des émeutes anti-juives de la fin des années 1890 (1968 : 545-599).


COMMUNIQUE
De M. Marc Donato
Laurent ROPA, écrivain bônois…

          La conférence prévue le 30 janvier prochain, sur notre compatriote Laurent Ropa se déroulera de la manière suivante.
          Dans un premier temps, je présenterai Laurent ROPA, ses origines et sa naissance maltaises, sa vie à Bône, puis en France, son œuvre, romans, poésies, implication dans la littérature maltaise.
          Puis, je procèderai à la lecture de passages de " Kâline " et du roman " Le chant de la noria " où sont cités des noms de lieux de Bône.
          Enfin, pour chaque passage, des vues de la ville seront projetées en illustration de ce que j'aurai lu. Des explications et rappels d'ordre historiques nous permettront de faire une promenade dans notre ville de façon originale et de préciser un certain nombre de notions.

Marc Donato

adresse de la Conférence:
AEB : Amicale des Enfants de Bône
Maison Alphonse Juin,
29 Avenue de Tubingen, 13090 AIX-EN-PROVENCE

Euréka, ils nous ont compris !!
Envoyé par Eric Wagner

         

Me voici aujourd'hui en possession de 4 pièces officielles
identifiant " le bon " citoyen français que je suis :

         - une carte de Sécurité Sociale numérotée 1 61 12 93…., jusqu'à peu cela était encore 1 61 12 99… et un Décret m'a restitué le numéro d'origine de mon Département de naissance en 1961, le 93, celui de Bône où je suis né.
         Logique bien qu'on puisse maintenant penser que je suis natif de Seine-Saint-Denis à laquelle, en 1966, a été attribuée cette numérotation des anciens Départements français d'Algérie. Le 99 avait au-moins le mérite de susciter éventuellement la question, " où es-tu né ? ", et de pouvoir y répondre en permettant un échange instructif à ce propos. Avec la confusion du 93 ancienne mouture avec sa " nouvelle " situation géographique, cela n'est plus possible ;

         - une dernière carte électorale où il est notifié comme Département de naissance le 99, c'est à dire l'étranger selon la codification actuelle. Or à l'époque il s'agissait, en Algérie alors française, aussi d'une région de France. Cela est donc en contradiction avec le 93 de la carte de Sécu. Mais sur cette même carte électorale, comme pour ramener la balance à l'équilibre, il est précisé, commune de naissance Bône (France). Logique puisque cela était le cas, en France, mais de celle de l'autre côté du trottoir en 1961, comme le chante si joliment Enrico Macias " la France de mon enfance n'était pas en territoire de France, perdue au soleil, du côté d'Alger, c'est elle la France où je suis né…. " (pour l'air, à vous de le fredonner !);

         - une carte nationale d'identité : né à Bône (Algérie), normal, mais on s'y perd un peu car s'il s'agissait bien de l'Algérie, cela était la Province française d'Algérie . Ou bien il eut fallu écrire, sur ces seules infos là pouvant semer la confusion chez les non avertis, né à Annaba (Algérie), le nom donner à ma ville, bônoise, de naissance depuis l'indépendance algérienne. Mais alors, là, se poserait un nouveau problème car cela ne correspond pas à mon extrait de naissance où il est bien noté né à Bône alors sous juridiction française ;

         - pour finir, dernière pièce en date remise très récemment, mon Passeport, et là du neuf, encore !
Date de naissance et lieu de naissance toujours les mêmes, ouf (quoi que !) cela ne change pas, mais pour le pays, ni France, ni Algérie, une première, DZA, ouah, qu'est-ce à dire ??…mais c'est bien sûr, euréka, j'ai trouvé : cela signifie Déporté de la Zone Algérienne (boutade) ! Mon statut d'exilé est ainsi reconnu de la manière la plus officielle qu'il soit !!
Comme quoi, on s'y retrouve donc tout en s'y perdant à la fois, dans ce méli-mélo administratif made in France !

En fait, vivement la double nationalité pour mettre tout le monde d'accord (j'en vois qui se marrent).

         Eric-Hubert WAGNER, enfant d'Algérie, de Bône à Annaba, en passant par la Réunion, le 23 décembre 2004.


VOEU
Envoyé par M. Marc Dalaut
Ecrit par M. Gaëtan Dalaut


Je n'avais jamais pris mes vers au sérieux,
Mais ainsi qu'un buveur à son alcool se livre,
C'est une passion maintenant qui m'enivre,
M'envoûte d'un pouvoir puissant, victorieux.

Ils me sont un culte doux mais impérieux
Et je ne pourrai plus m'empêcher de le suivre
Tant que non loin de Toi, heureux je pourrai vivre
Car tu leur au donné l'Attrait mystérieux.

Pour Toi, vibrante aux sons, d'émotion physique,
Puissent mes poèmes, essai d'humble musique
De vocables humains, t'émouvoir eux aussi

Faire vibrer ton être en douces harmonies
Et te faire oublier douleur, chagrin, souci,
Au rythme et aux accords des amours infinies.



COMMUNIQUE
De M. Fred ARTZ
Gérant Bénévole
DU JOURNAL PIEDS-NOIRS MAGAZINE

A nos lecteurs et à nos amis

INVITATION A POURSUIVRE AVEC NOUS
LE CHEMIN "PIEDS NOIRS D'HIER
et D'AUJOURD'HUI" c'est entre nos mains

Créé, voici bientôt 15 ans, il a succombé après une rude bataille, malgré l'aide de ses lecteurs, aux vicissitudes propres à toute vie d'une entreprise mais aussi aux difficultés de faire entendre notre Histoire particulière qui dérange.
Après deux ans d'interruption, il a reparu : A VOUS DE LE FAIRE DURER.
Par la volonté d'un groupe d'amis Pieds-Noirs, depuis toujours engagés dans la défense de notre communauté, nous ferons connaître NOTRE HISTOIRE dans toute sa vérité et défendrons nos droits de citoyens de ce pays. Notre indépendance politique, ethnique ou religieuse en est la garantie.
Privés de radio et interdits de télévision, nous afficherons nos messages et nous attendons de nos abonnés qu'ils les fassent entendre partout où ils seront. Nous ne devons compter que sur nous-mêmes. Trop de personnalités en activité ont intérêt à escamoter les forfaitures qui ont été commises.
Relancé par une nouvelle équipe, notre magazine, votre média reste ouvert à tous ceux qui souhaitent y apporter leur contribution en détenant des parts sociales de sa SARL "Les Editions du Grand Sud", ou en occupant une place de rédacteur, d'auteur ou de témoin dans notre combat.
Ressorti sous ce titre et dans la version qui étaient connus, il évoluera, autant que nécessaire, pour répondre à l'attente de notre communauté dont nos frères Harkis sont partie intégrante.
Une place est prévue à l'Histoire et une autre à L'Actualité qui tiendra lieu de Droit de Réponse ou d'avis. Dès le numéro de décembre, il a pu faire connaître d'une même voix ce que chacun s'emploie à crier dans son coin et à sa manière : Le Cri (site Internet) qui est un bel exemple de démarche commune pourrait alors être le relais Web de cette entreprise.
Beaucoup parmi vous souhaitent nous aider :
Il conviendrait qu'un maximum d'associations ou d'amicales souscrive à cette entreprise de notre communauté toute entière. Elles pourraient trouver là, mois après mois, une communication avec leurs adhérents et réunir les énergies qui concourent à leur action ou à leur activité.
Faites-nous confiance. Abonnez-vous, REABONNNEZ - VOUS, FAITES ABONNER VOS AMIS.
Plus nous serons nombreux et plus nous serons entendus.
NOUS DEVONS REUSSIR pour donner une image respectable et forte de notre communauté à nos détracteurs, au pouvoir politique, et demain à nos enfants et petits-enfants.

La rédaction

Fred ARTZ.

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Un Rapatrié honoré dans
l'Ordre de l'Étoile Royale
de la Grande Comore
photo J.B. Lemaire

         L'île de la Grande Comore est la plus grande et la plus au nord des quatre îles de l'archipel des Comores situé à l'entrée du détroit de Mozambique entre la pointe nord de Madagascar et la côte d'Afrique au niveau de la frontière entre la Tanzanie et le Mozambique. Elle ne fait pas plus de 1095 km2.
         Avant de devenir une colonie française en 1910, elle était divisée en 10 Sultanats dont les Sultans étaient en état d'hostilité permanente. Ils élisaient cependant parmi eux un Suzerain, généralement le plus puissant, c'était le " Thibet " de l'île.
         Vers le milieu du XIXème siécle, le Thibet Sayyed AHMED qui a vu son nom déformé en " Saïd Achmet ", créa l'Ordre de l'Étoile Royale de Ngazidja (nom de la grande Comore dans le dialecte swahili local).
         Son petit fils en ligne matrilinéaire, Saïd Ali ben Saïd Omar qui avait été confié à l'administration française à Mayotte où il avait suivi une scolarité en Français, pu après avoir sollicité l'aide de la France, s'emparer du pouvoir à la Grande Comore dont il revendiquait la souveraineté sur la base d'une coutume locale unique en son genre dans une société musulmane, selon laquelle en cas d'absence d'héritier mâle direct, le pouvoir se transmet par la mère. Il devint donc Sultan de la Grande Comore et rétablit l'Ordre de l'Étoile Royale de la Grande Comore, en rédigeant lui même les statuts par un firman du 1er Janvier 1886.
         Il demanda ultérieurement au Gouvernement français de bien vouloir homologuer cette décoration au titre d'Ordre Colonial mais ce dernier estimant que les Comores étaient déjà représentées par l'Étoile d'Anjouan, il ne lui donna jamais satisfaction.
         Ainsi l'Ordre de l'Étoile Royale de la Grande Comore resta toujours un Ordre familial toutefois reconnu par la Chancellerie de la Légion d'Honneur qui accorde aux titulaires Français les autorisations de le porter en France.
         Après une période de flottement depuis 1975, date du décès du précédent Prince Saïd Houssein ben Saïd Ali et suite à des recherches entreprises par un Officier de La Légion Étrangère, l'Ordre a été rétabli et le chef actuel de la famille royale de la Grande Comore, le Prince Sultan ben Saïd Houssein continue à décerner cette décoration aux personnes ayant servi les intérêts des Comores et de la famille royale.
         Ayant servi aux Comores de 1972 à 1974 au titre de Volontaire de l'Aide Technique et ayant effectué des recherches historiques au sujet de la famille princière de la Grande Comore dans les archives d'Outre Mer, le Prince a bien voulu rendre hommage aux actions de notre compatriote et témoigner de l'estime qu'il lui porte en le nommant Chevalier.
         Cet Ordre pratiquement inconnu a peut-être d'autres membres parmi les visiteurs de notre site, " Bône la Coquette " et il serait certainement intéressant de les rassembler afin qu'ils fassent connaissance.

         Espérant que cette information vous intéressera,
         La Rédaction de " la Seybouse "


TON REGARD
Envoyé par M. Marc Dalaut
Ecrit par M. Gaëtan Dalaut


Ton regard est aube divine
Dissipant l'ombre de ma nuit
Aussi je sens et je devine
Qu'un angoissant cauchemar fuit.
Sa lumière, en moi, vibre et luit
Apaisant l'heure variante
Et de mon coeur j'entends le bruit.
Ton regard m'enivre et me hante.

Ton regard est sainte piscine
Où s'est noyé tout mon ennui
Et sa profondeur me fascine
Comme ferait celle d'un puit.
Disque de cristal en étui,
L'eau repose pure et brillante
Et de loin attire et séduit.
Ton regard m'enivre et me hante.

Ton regard, tel brise marine,
Dans son éclat porte avec lui
L'oxygène que ma poitrine,
Plus qu'hier, réclame aujourd'hui.
Près de tes yeux je cherche appui
Et ma prière suppliante
Monte vers eux, qu'elle poursuit.
Ton regard m'enivre et me hante.

ENVOI

Fée au regard doux pour autrui,
Fais aumône à la mendiante
Qu'est mon âme qu'Amour conduite.
Ton regard m'enivre et me hante



COMMUNIQUE
De VERITAS
Envoyé par M. Guy Mongenot
Philippe De Gaulle Devant le Tribunal Correctionnel
Les procédures en cours ont été déclenchées par le collectif d'avocats et de juristes piloté de l'extérieur, par notre vice-président, maître BLANCHOT, et, de l'intérieur, par maître COURBIS du barreau de Cannes assisté localement par maître ALCINA du barreau de Montpellier, étant rappelé par ailleurs, que le procès engagé, en parallèle, contre Marcel PECHU ex-secrétaire de J. P. SAR TRE, J. F KHAN et l'hebdomadaire 'MARIANNE" sera soutenu par maître PAYAN du barreau de Marseille.
Message important
Message de Maître René Blanchot, avocat et vice-président de VERITAS
APPEL A LA SOLIDARITE
DE NOS COMPATRIOTES
FRANÇAIS D'ALGERIE
DE TOUTES CONFESSIONS

" M. Bouteflika est un ancien F.LN. et je le tiens pour l'un des principaux complices des crimes commis contre les Harkis. "
Qui est l'auteur de cette accusation de génocide ? Le Général Salan ? Le Général Jouhaud ? Le Capitaine Sergent ? Peut-être bien même notre Président, Joseph Hattab Pacha, ancien Maire de la Casbah d'Alger ?
Ne cherchez plus, vous avez perdu d'avance. Il s'agit d'un ancien ministre des Armées, devenu par la suite Premier Ministre, actuellement Chevalier de l'Institut de France, membre perpétuel de l'Académie Française... J'ai nommé M. Pierre Messmer, en personne dans une interview accordée au journaliste Philippe Bernard et publiée dans le journal " Le Monde " du 25 septembre 2001.
- Qui a écrit : " Les Harkis, pour la plupart, furent livrés à la vengeance des vainqueurs sur l'ordre, peut-être, du Général lui-même qui, par le verbe, transfigura la défaite et camoufla les horreurs "
Pour vous éviter toute perte de temps, je vous précise tout de suite qu'il s'agit d'un des tout premiers partisans de l'indépendance de l'Algérie, l'historien Raymond Aron, dans ses " Mémoires" publiés chez Julliard en 1963 (page 388 in fine).
Il y a longtemps, qu'à VERITAS, nous disons " trop, c'est trop ! " et, pourtant, cela n'a pas empêché M. Chirac, actuel Président de la République, d'inviter, aux cérémonies commémoratives du Débarquement en Provence en 1944, M. Bouteflika qualifié de criminel par un ancien Premier Ministre gaulliste qui s'était spécialisé dans l'épuration de l'Armée française coupable de sentiments Algérie Française !
Par quelle manipulation de l'Histoire, peut-on décerner la Croix de la Légion d'Honneur, à la ville française d'Alger pour des faits remontant à 1944 et la remettre au représentant d'un Etat étranger qui n'existait pas à l'époque, tout en sachant que celui-ci n'a joué, en Algérie, qu'un rôle de bourreau envers les Français de toutes confessions ?
Conformément aux engagements que nous avions pris lors de notre dernier Congrès, à Aix-en-Provence, au mois de mai dernier, nous avons lancé plusieurs procès, actuellement en cours, notamment contre les diffamateurs et falsificateurs de l'Histoire, dont, en personne, Philippe De Gaulle, surnommé Philippe le clone, digne descendant de Charles le sanguinaire.
D'autres procédures sont à l'étude et seront lancées après examen des derniers ouvrages qui tordent le cou à la vérité historique.
Pour les mener à bien, mais surtout pour obtenir la condamnation de I'Amiral, laquelle mettrait en exergue les actions criminelles du général, nous avons besoin de votre soutien financier car les frais de justice à régler sont très importants et nous vous rappelons que nous n'avons aucun autre moyen d'action que ceux que vous voulez bien nous accorder, car nous avons toujours refusé toutes subventions, d'où qu'elles viennent, et principalement celles qu'accordent généreusement aux associations, un Etat que, précisément, nous attaquons, à travers les personnalités diverses qui participent à la falsification historique.
ADRESSEZ VOS DONS A VERITAS - B.P 21 - 31620 - FRONTON
Avec mention " Aide aux procès ".
D'avance, nous vous en remercions.

ASSEMBLEE GENERALE DE L'ASSOCIATION " LES ENFANTS DE THAGASTE "

                Très chers (es) Amis (es),

                Le 13 novembre 354, dans notre belle cité de THAGASTE est né un Saint homme : AUGUSTIN
            Le 13 novembre 2004, à Paris a eu lieu l'assemblée générale de notre association " LES ENFANTS DE THAGASTE ". Nous espérons tous que cette date symbolique portera chance et longévité à notre jeune association.

            Le rendez vous étant fixé à 11 heures, au 44 de la rue Louis Lumière, les plus impatients arrivèrent dés 10h30.

Photo G. Quaranta  
           Les premiers : Notre ami Georgeo BATT, son épouse Marie Claude et sa fille Laurence, chargés comme des mulets.
            " Voilà donc cette fameuse surprise que tu nous avais promis ! ". Un objet très lourd d'environ 1 mètre de haut, caché dans un emballage de plastique noir. Qu'est ce que ça peut être ?
            Un peu plus tard, au moment de dévoiler l'objet, soigneusement dissimulé, les cris d'admiration, se firent entendre dans la salle qui commençait à se remplir.
            " OH ! AH ! C'est magnifique. Que c'est beau, c'est incroyable !... "
            Nous avons sous les yeux, la réplique exacte du monument aux morts de SOUK-AHRAS, sans oublier les lions et un magnifique coq qui trône majestueusement au sommet de la colonne !
            Merci Georgeo. Merci pour ces moments d'émotion et de joie que tu nous as fais vivre.

            La salle commence à se remplir dans un brouhaha indescriptible. Les embrassades se succèdent, les cris de joie, et même quelques larmes. Demandez à Tintin D'IPPOLITO de vous raconter son face à face avec Robert VACCARO. C'était très émouvant.

            Puis circule : " Qui est cette brune aux yeux bleus ? Et le grand là bas avec les cheveux blancs ? Regardes qui est là, c'est incroyable ! Ce n'est pas possible ! Ce n'est pas toi ! " Et comme ça pendant des heures.
            C'est dans cette joyeuse atmosphère, qu'avec 1 heure de retard suite aux effusions, nous pouvons passer à table.

            Les retrouvailles se précisent et les placements se font par affinités. Tout le monde prend une place en ayant soin d'entraîner avec lui un ou deux amis perdus de vue depuis si longtemps, et qu'importe ce qu'il y a dans l'assiette, le principal, c'est de savourer ces instants de bonheurs et la joie de se retrouver. Etre ensemble et ne pas en perdre une miette. Aux détours des tables nous pouvons voir ou entendre : notre grand Ami William BENSLAMA en grande conversation avec Alphonse BOZZA et Mme. Dans un autre coin de la salle c'est la voie de Robert VACCARO qui se fait entendre. Des éclats de rires à une autre table. Tony SULTANA est là avec son épouse, Christian FONTANA, Bernard LEGAS, Madeleine BARDET, Martine GUEDJ; Emile AZOULAY, Georges et Christian CAUSSADE, Paulo et Jeannine RENUCCI (fille MIKALEF). Certains sont plus discrets : Jean-Pierre GAFFORY et Jean DAMIENS qui ne se quittent pas depuis le 5 rue du croissant, Jimmy ALLIOUA sans sa fidèle moto, sa sœur Farida dit " GOLLETTE ". La table des sages Georges et Bernadette RYTER (LEONELLI) venus de SUISSE, Bernard SCARPA de la Manche; Jean-Marc D'IPPOLITO, fils de TITON avec son épouse Danielle; Christian DEGOS et Madame, qui nous parle du café RESCLAUSE et son fameux jeu de boule, Jean-Claude et Germaine LAZARO (QUARANTA) venus de ST LAURENT DU VAR., José D'IPPOLITO et son père Tintin, notre aîné ce jour là, Jean ROCCIA notre célèbre coiffeur de la rue Victor HUGO. La liste est bien trop longue, et ceux que je n'ai pas cités voudront bien m'en excuser.

            Les bavardages vont bon train, les souvenirs reviennent et les anecdotes se succèdent tout au long de ce repas qui n'en finit pas. La tchatche reprend ses droits et les langues sont toujours aussi déliées. L'accent revient petit à petit, et la famille Hernandez a trouvée là une concurrente de choix.

photo G. Quaranta

            16h 15 le repas se termine enfin après avoir négocié avec les services de restauration pour qu'un délai supplémentaire nous soit accordé, " le timing chez les Pieds noirs, on ne connais pas "
            Retour dans la salle pour le déroulement de Assemblée Générale qui verra l'élection de notre Ami Georges BATT au poste de vice président.

            Bernard SCARPA prend alors la parole pour nous lire une lettre de Monsieur MECACHERA " Souk-Ahrassien " et Ministre Français des anciens combattants, qui retenu par des obligations ministérielles nous a fait l'honneur de nous adresser ses encouragements et ses souhaits de longue vie à notre Association.

            2 heures plus tard, la séance est levée et le bavardage peut reprendre ses droits.

            L'exposition proposée pas Georgeo BATT a laissée l'assistance sans voie. Des photos, des commentaires, des documents, un travail de fourmis qui a dû prendre des centaines d'heures pour notre plus grand plaisir.
            Frédéric et Ludovic, le trésorier et le secrétaire, après nous avoir fait le bilan de l'année écoulée, nous ont fait la surprise de mettre en vente le blason de notre ville confectionné en pierre par un sculpteur de la Vienne. Vif succès pour cet objet symbolique qui nous est cher. Tout a été vendu et plusieurs commandes ont été enregistrées. Ce blason sera proposé à la vente sur notre site Internet http://www.thagaste.com.
            19h30 il est l'heure de dîner. Juste de quoi se restaurer un peu et se reposer quelques instants, pendant que le D J installe son matériel et se prépare à nous faire danser jusqu'à 1 heure du matin.
            L'assemblée générale de l'association "les ENFANTS DE THAGASTE " s'est terminée dans la bonne humeur, les participants se promettant de revenir l'année prochaine.
            Cette journée restera dans toutes les mémoires et nous invitons tous ceux qui n'ont pas pu venir cette année à le faire l'année prochaine.

            Nous souhaitons vous revoir tous et toutes l'année prochaine, et remercions vivement tous les participants à cette grande journée.
            Cordialement : Le conseil d'administration.

Pour nous écrire : Les enfants de Thagaste, 5 ave de la Liberté 91000 Evry
Siège de l'association : 1 rue de la montagne du Perray 911000 Corbeil Essonnes
Adresse Email : enfants.thagaste@neuf.fr
Le site de l'association : http://www.thagaste.com


LES ECHOS DIVERS
Par les VIGIES DU NET
1) Investir à Oran
Le revers de la médaille
Par : RADAR (Edition du 29/12/2004) liberté-algérie

      C’est l’histoire incroyable d’un investisseur oranais. À la suite de la dissolution de certaines EPL, il acquiert aux enchères, au niveau de l’unité de wilaya, la SMCMO, les machines, outils de l’entreprise pour la somme de 4,2 millions de dinars, soit 420 millions de centimes.
      Il loue alors, par le biais des domaines, et pour une durée de trois ans, les superstructures, embauche du personnel et se met à produire du carrelage.
      Entre-temps, il avait épongé, pour un montant de 180 mille dinars (18 millions de centimes), les dettes de Sonelgaz.
      Seulement voilà : au terme du contrat de location, on l’invite sans ménagement à déguerpir des lieux. Au profit de qui ?

      Après cela, allez investir…
Ça ne vous rappelle rien ?

(envoyé par Pierre Barisain)

2) Il l’a annoncé, hier, lors du Xe congrès de l’Onm
         Bouteflika : “Finie la légitimité historique !”
Par Par Samia Lokmane / Lyes Bendaoud

Actualité (Edition du 2/12/2004) Liberté-Algérie

Pour le président de la République, l’exercice du pouvoir politique ne doit plus se faire au nom de la légitimité révolutionnaire.Pour le président de la République, l’exercice du pouvoir politique ne doit plus se faire au nom de la légitimité révolutionnaire. “Nous ne sommes plus le 1er novembre 1954 ou le 5 juillet 1962”, a-t-il dit. Par ailleurs, Mohamed-Chérif Abbès a révélé à Liberté la suppression des pensions attribuées à des personnes ayant usurpé la qualité de moudjahid

(envoyé par Pierre Barisain)

3) Traité d’amitié entre l’Algérie et la France
        Les dernières retouches
Par Mourad Aït Oufella

Actualité (Edition du 19/12/2004) Liberté-Algérie
Annoncé au lendemain de la visite d’État effectuée par le président français, Jacques Chirac, en Algérie les 2, 3 et 4 mars 2003, le traité d’amitié est sur le point d’être finalisé par les autorités des deux pays.

Le processus de maturation du projet de traité d’amitié tire à sa fin ; l’Algérie et la France s’attellent maintenant à la mise en place des instruments de la ratification d’un des plus importants accords que la France signe avec un pays de la rive sud de la Méditerranée.
La signature officielle interviendrait fin avril, et le traité sera paraphé par les deux présidents, Bouteflika et Chirac, architectes de la refondation des relations entre Alger et Paris. La Déclaration d’Alger, qui a couronné la visite du chef de l’État français en Algérie l’année dernière, a jeté les jalons d’un partenariat d’exception dans tous les domaines entre les deux pays, décidés à tourner la page d'histoire tumultueuse sans pour autant effacer son contenu....:...
Elle espère arracher la plus grande part à travers ce traité d’amitié, le deuxième du genre à être ratifié par la France après celui signé en 1963 entre le général de Gaulle et le chancelier allemand Adenauer. C’est ce qui explique l’intérêt, voire l’engouement des entreprises françaises à explorer tous les créneaux d’investissement. La reconversion de la dette algérienne en investissements décidée par Chirac et annoncée par Sarkozy au cours de ses deux visites à Alger reste le premier pas qui devrait être suivi par la concrétisation des intentions affichées par bon nombre de patrons français.

NDLR:Essayons de comprendre: L'Algérie nous doit de l'argent. Plutôt que de nous rembourser en pétrole ou en dollars, elle nous ouvre ses entreprises où nous allons remettre de l'argent ( Electrification, Autoroute, etc...). En un mot, et bien que l'Algérie dispose de fonds énormes grâce à la manne pétrolière, elle nous ouvre son marché à condition que nous crachions au bassinet à nouveau. Et puis , comme pour l'Irak, nous effacerons dans quelques années, la dette des bonnes affaires de Chirac. Avons nous obtenu en échange, la libre circulation des harkis, la juste indemnisation des spoliations et meurtres de 1962, la reconnaissance du génocide des FSNA après le 19 mars , les informations officielles sur les disparus ? Après l'Europe turque, ne s'agit-il pas d'un nouveau marché de dupes ? Nous avons renfloué le mark RDA lors du coup de dés d'Helmut Kholl d'abord directement à hauteur de 20 % ( serpent monétaire), puis en maintenant artificiellement les taux d'intérêts élevés, le fameux franc fort de Bérégovoy, pour rester au niveau du mark allemand. Nous continuons avec l'Allemagne à payer très cher cette décision. Nous persistons en renflouant l'Algérie, et le niveau de vie des Français ne cesse de baisser. On n'a pas fini de voir des pneus brûler devant des usines qui ferment ou en travers des routes et voies ferrées.

(envoyé par Pierre Barisain)

4) Assassinat du colonel de la DRS de Tizi Ouzou
      Peine capitale requise contre l’accusée
La 24 (Edition du 8/12/2004) Liberté-Algérie

Par Rédaction de Liberte
L’auteur du crime qui a coûté la vie au colonel Rachid, responsable du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) à Tizi Ouzou, a été jugé hier à huis clos par le tribunal criminel près la cour de Tizi Ouzou pour homicide volontaire avec préméditation. Au banc des accusés, A. N., femme médecin de profession, qui a poignardé le 23 juin 2002 à Tizi Ouzou l’officier militaire, alors qu’il se trouvait chez lui.
Selon l’enquête déjà établie, l’accusée entretenait des relations avec l’officier avant qu’elle ne se retourne contre lui sous prétexte qu’elle l’aurait menacée de dénonciation. Appelée à la barre, elle a reconnu les faits. “Il m’a invitée chez lui. Il voulait abuser de moi. Je l’ai poignardé pour me défendre sans l’intention de le tuer. Il me faisait subir des sévices et exerçait un chantage ignoble sur moi et mon mari”, dira-t-elle.
Se basant sur le rapport d’autopsie qui a relevé 32 coups de couteau sur le corps de la victime, le procureur de la République a qualifié ce crime de crapuleux avant de requérir la peine capitale.
Pour les avocats, leur cliente n’avait pas l’intention de tuer. “Elle n’a fait que se défendre pour échapper à son harceleur”, plaidera en substance son avocat. En début de soirée, le verdict n’était pas encore connu.( fin de citation).

NDLR: Voila une femme médecin qui sait soigner les militaires. Le Procureur ne dit pas au-delà de combien de coups de couteaux , le crime devient crapuleux: 25 pour un Colonel, 15 pour un caporal-Chef ? Enfin, la Kabylie tient sa Tosca, il ne lui reste plus qu'à produire une nouvelle Callas, ou une Leila Ben Sedira. Mais qui s'en souvient ?

(envoyé par Pierre Barisain)

Un Clin d'œil
à L'Amicale des Bônois
et de Mme Anne-Marie Berger/Gallo

Photo Mme Berger/Gallo
Thérèse Sultana - Yvette Di Méglio - Andrée et Joseph Micaleff.
A l'exposition de photos d'Aix en Provence (2004)


ANNONCES DIVERSES

A propos de l'annonce passée par la famille Délia de Blida au sujet de l'assassinat de Mme Salles et de sa fillette je pense que la date du 3 décembre 1960 est très probable.
En effet voici l'article paru le 6 décembre 1960 sur L' Écho D'ALGER.
" Émouvantes obsèques à Blida de Mme Salles et de sa fillette"
Blida - Hier à 15 heures ont eu lieu à Blida les obsèques de Mme Salles, 27 ans, et de sa fillette Marie Pierre âgée de 3ans, victimes d'un attentat terroriste samedi dernier, à Blida.
La cérémonie s'est déroulée dans le calme et la dignité, en présence des autorités civiles et militaires et d'une foule évaluée à 3.000 personnes.
Sur appel du comité d'entente des associations patriotiques, les commerçants européens et musulmans ont fermé leur magasin, en signe de deuil de 15 à 16 heures, durant les obsèques.
L'état de santé de M. Fernand SALLES, grièvement blessé au cours de l'attentat, s'est amélioré. "

Amicalement,
Jean-Claude Lahiner
Merci Jean-Claude pour cette confirmation.




COMMUNIQUE
De M. Luc Demarchi
et de Mme Suzette Granger


Le C.A.O.M (Centre des Archives d'Outre Mer) continue à travailler au recensement et à la saisie de nombreuses informations concernant la pèriode Algérie Française : Etat civil des Pieds-Noirs et bien d'autres informations encore. C'est toute notre mémoire qui est ainsi "rapatriée" et sauvagardée dans les bases de données informatique. Ci dessous, quelques précisions sur l'avancement de l'opération.
NB : tous ces éléments sont bien connus des généalogistes Pieds-Noirs. De même, Suzette Granger excelle dans cette activité.
Cordialement.
Luc Demarchi.

Jeudi 9 décembre, annoncée sur le site du CAOM, mais aussi sur ceux d'associations, avait lieu à Aix, à partir de 11h30 une grande manifestation : La présentation du nouveau site des Archives, l'explication des projets en cours de réalisation, enfin à partir de 14h la journée portes ouvertes commençait et permettait de mieux comprendre la grande richesse, la diversité, le travail... de ce lieu chargé de notre histoire.
La nouvelle adresse du site :
http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/caom/fr/index.html

Là, je vous conseille de vous promener plein écran, vous cliquez à gauche sur "Faire une recherche au Centre".. La page alors s'ouvre en plein et en bas à gauche apparaît un sigle IREL ce qui veut dire Instrument de recherches en ligne. Si vous cliquez dessus vous pourrez avoir accès à quasiment toutes les cotes des documents du centre... et bien sûr à la page algerie.
Lien IREL : http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/caom/fr/index_irel.html

Lien Algerie :
http://caom.archivesnationales.culture.gouv.fr/sdx/ecfa/search.xsp

Ne vous énervez pas si vous constatez encore des changements.. La page Algerie va changer... La page IREL risque d'être plus accessible qu'elle n'est en cemoment.
- projets pour 2005 : je ne vous donne que les deux qui me paraissent nous intéresser le plus : Une base de données des Bagnes - La mise en libre accès sur internet pour les actes de 1830 à 1880 de l'Etat civil de l'Algerie.
J'ai posé clairement la question à Mme la Directrice du CAOM : Que dit la CNIL ? Elle reste ferme : pas de mise en ligne pour les actes risquant de porter des mentions marginales de moins de 100 ans - Cf. archives départementales françaises en ligne - Par contre ce qui leur posait problème, était la trop grande facilité d'interrogation de la base : alphabétique. Mais comme ils ont accepté la base "memoire des hommes" qui est ainsi, ils sont obligés d'accepter celle du CAOM. Cependant dans le dossier de presse, il y a deux dates butoirs : 1870 sur la feuille de l'Algerie, 1880 sur celle récapitulant les projets.
Je vous rappelle qu'il s'agit d'une mise en place courant 2005 sans date précisée. Je crois qu'il n'est pas nécessaire d'épiloguer sur la nouvelle... Acceptons la comme un merveilleux cadeau de fin 2004.
Suzette GRANGER



MESSAGES
S.V.P., lorsqu'une réponse aux messages ci dessous peut, être susceptible de profiter à la Communauté, n'hésitez pas à informer le site. Merci d'avance, J.P. Bartolini

Notre Ami Jean Louis Ventura créateur d'un autre site de Bône a créé une nouvelle rubrique d'ANNONCES et d'AVIS de RECHERCHE qui est liée avec les numéros de la seybouse.
Après avoir pris connaissance des messages ci-dessous,
cliquez ICI pour d'autres messages.
sur le site de notre Ami Jean Louis Ventura

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Pour des recherches par nom, Marc Mora a ouvert un site de recherche de personnes ?
Vous pouvez le voir à : http://pieds-noirs.info/recherche
Vous pouvez effectuer votre recherche à partir du module ci-dessous.
Nom recherché :


De M. Jean Floris

Bonjour,
Je reçois régulièrement "l'Écho des Français d'AFN" et aujourd'hui l'audace me prend de poser une question qui me tient à coeur : Le 3ème Régiment de Tirailleurs Algériens ayant son origine à Bône, je suis à la recherche "d'Anciens" en mesure d'échanger des souvenirs.
Merci
Adresse : JEANFLORIS@aol.com

De M. Mohamed Boumegoura

Bonjour,
En complément à notre entretien téléphonique, je suis encore une fois ravi de dévouvrir ce site et par la même ocasion de faire votre connaissance.
Je rappelle que je suis natif de bône 1948 et j'ai fréquenté l'école primaire de l'orangerie les années 1954-1960, et j'habite toujours la même ville.
J'ai découvert avec beaucoup d'émotions les photos de classes diffusées par mon camarade Furno.
Je serai ravi de prendre contact avec lui pour échanger quelques bon souvenirs et compléter si besoin est, les quelques noms qui manquent au puzzle.
Ce serait pour moi un immense plaisir d'avoir des nouvelles et les coordonnées de quelques noms que je garde en mémoire: Malherbi- Vella- Le petit Lauro- Blanc- ...... ainsi que les coordonnées de mes instituteurs dont je garde un souvenire intarissable: Mme Monichon, Mme Blasi, Mr Claveri, Mr Trosino, Mr Castagna, Mr Mercuro, Mr Mani( ancien joueur de JBAC), Mr Desvergne, Mr Pitoune...
Mon projet serait de servir de trait d'union entre les camarades partis en France après 1962 et ceux restés en Algérie, et participer à l'organisation, si l'ocasion m'était donnée , d'une rencontre à bône à l'effet de nous commémorer les bons souvenirs de notre enfance.
Adresse : mohamed_boumegoura@yahoo.fr

De M. Robert Exertier

Pouvez vous m'aider ?
- je suis à la recherche de journaux locaux d'Oran des 26 et 27 octobre 1956
- Mon père a été tué dans un attentat terroriste le 25 octobre 1956 à Oran.
Je souhaite connaître ce que la presse locale a édité au lendemain de cet attentat.
En vous remerciant par avance - bien cordialement - Monsieur Robert EXERTIER.
Adresse : exertier.robert@free.fr

De Mme Viviane Bouger

Il n'y qu'un mois que je possède un ordinateur, et j'ai été très heureuse de tomber sur votre site et de tout ce qu'il contient.
Mon Dieu que de souvenirs il a réveillé en moi.
Mais j'aimerais avoir des renseignements sur la cité JUANOILA peut etre des photos.
Si toutefois des personnes me reconnaissent qu'elles prennent contact avec moi. J'en serai très heureuse.
J'espère que mon message vous parviendra en attendant, je vous prie d'agréer mes sincères salutations
VIVIANE BOURGER
Adresse : viviane.bourger@wanadoo.fr

De Mme Crubinnet Line

Je recherche un ouvrage ou un livre illustré avec photos de la ville de SOUK AHRAS en algérie.
Mon ami est né là-bas en 1956 et a vécu jusqu'en 1962.
Je souhaitais lui offrir un livre qui lui apporte un souvenir de son pays natal.
J'ai fait différentes recherches sur internet ainsi que dans des librairies spécialisées mais sans succès.
Je compte sur vous pour m'éclairer dans ma recherche.
Je vous en remercie par avance.
Adresse : Crubinnetline@aol.com

De M. Denis Mennella

bonjour
je suis un neuveu de Jean MENNELLA, Denis MENNELLA, fils d'Yvan MENNELLA, et je souhaiterais avoir plus d'information sur mon oncle Jean, décédé en 1947 à bord d'un stamp fbdkg, en temps que moniteur pilote, photos article de presse ect.
Je reste à votre disposition concernant les frais d'envois, je vous en remercie par avance et vous souhaite a vous et a ce qui vous sont chere une
Excelente année 2005
Merci encore pour votre site et j'espere à bientot
Denis Mennella
Adresse : vabene1@free.fr

De M. François Robert

Je désire rédiger une biographie sur mon oncle maternel, le Capitaine Paul REMY, Chevalier de la Légion d'Honneur, ancien chasseur à pied (ALGERIE 1957 - 1962).
Né en juin 1920 à PARIS 9° et décédé à BORDEAUX en juillet 2004
je remercie d'avance les personnes qui pourraient me faire parvenir la liste complète, avec leurs adresses, des associations ou amicales d'anciens des chemins de fer algériens (CFA), particulièrement dans le secteur BOUGIE, CONSTANTINE, ALGER, auprès desquelles je pourrai m'adresser pour essayer de reconstituer la carrière militaire de mon oncle.
Sa mission militaire étant d'escorter les trains des CFA et pouvoir prendre contact avec des cheminots pouvant l'avoir connu à cette période.
Si non, quelle solution me conseillerez-vous pour prendre contact avec des agents des CFA de cette époque ?
François ROBERT
Adresse : francois.robert@noos.fr

De Mme Anne-Marie Berger

Voici un message lancé,avec l'espoir qu'il aboutira:
"Edwige Ollier souhaite avoir des nouvelles de ses amis: Chantal et Pierre SABRIA"
Adresse : francois.liegeois@club-internet.fr

DIVERS LIENS VERS LES SITES

Bonjour amis d'ici et d'ailleurs
Le collectif http://www.piednoir.net/guelma
est sur la toile, il présente au mois de novembre : Paillettes et strass, humour, histoire des médecins à Guelma en 1837, un album de photos, des souvenirs, malte et son commerce maritime, un étude d'un étudiante américaine sur l'origine P N, Guelma en 2004 et vous souhaite un bonne lecture
Arlette Setboun
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Voici l'adresse de mon tout petit site consacré à ma famille et par la suite à mon ancien quartier d'Oran.
http://oran-mancipp.monsite.wanadoo.fr
Après votre visite, envoyez-moi vos suggestions. Merci, Marcel Ferreres.
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Radio Pied-Noire Internationale diffuse toutes les musiques des Artistes P.N. en boucle et l'émission "LE PAYS OÙ JE SUIS NÉ"
http://www.radiorpni.com
Pour tout courrier : jpernst@wanadoo.fr
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De M. Jean Pierre Bartolini

RECHERCHE DE DOCUMENTS:
De même, je serais preneur des N° "de la Dépêche de l'Est", de la "Seybouse"
ou de tout autre publication Bônoise ou pas, comme : "Le Réveil Bonois"; " Le Ralliement"; "L'Indépendant de Constantine" ; "L'Oasis" ; "L'Akhbar" ; "Le Morbacher" ; "Le Courrier de l'Algérie"; "Le Commerce Algérien, de Sétif" ; "Le Sémaphore" ; "La Gazette des Abonnés" ; "L'est Algérien"; "Le Mahouna" ; "Le Progrés de l'Algérie" ; "Le Zeramna" ; "L'Electeur Libre" ; "Le Potache" ; "La Démocratie Algérienne" ; "La Dépêche de Constantine" ; "Démocratie" ; "Dépêche de l'Est" ; "Le Courrier de Bône" ; "La Liberté" ; "Le Petit Bônois" ; "Le Bônois" ; "L'Impartial" ; " Echo de Bône" ; "La Gazette Algérienne" ; "L'Avenir de l'Est" ; "Echo d'Hippone" ; "La Petite Revue Agricole" ; "Le Chêne Liège" ; "Les Clochettes Bônoises" ; ETC...
"Le Calvaire des Colons de 1848" de Maxime Rasteil.
Ces recherches sont faites pour sauvegarder numériquement, et faire connaître notre passé. Ce site en fait foi.
Il va de soi, que ces journaux devront être mis en lieu sur, accessibles facilement à tous (toutes communautés confondues d'hier et d'aujourd'hui).
Seules la connaissance et la diffusion permettront la sauvegarde de notre mémoire, de rétablir des vérités et de montrer au Monde que nos communautés vivaient trés bien ensemble.
Je remercie d'avance tous les chercheurs.


cliquez ICI pour d'autres messages.

MISE A JOUR DES RUBRIQUES
  1. Rubrique "Insolites" : Billet de 100 francs par François Pelletan
  2. Rubrique "Notre Jeunesse" : Le Scoutisme dans l'Est par Jean Bernard Lemaire
  3. Rubrique "Où sont-ils ?": Sadi Carnot 50/51 par Chantal Saglibène

Au Paradis
Envoyé par Luc Demarchi

Un homme décède et va au paradis. Il arrive dans le bureau de St Pierre et remarque que les murs sont ornés d'une multitude d'horloges. Intrigué, il lui demande :
"Dites-moi, à quoi servent ces horloges accrochées contre vos murs ?"
Et le saint homme lui répond : "Ce sont les horloges du mensonge, lorsqu'une personne dit un mensonge, son horloge personnelle avance d'une heure.
Voici par exemple celle de Mère Teresa, elle est bloquée sur midi, l'heure de sa naissance. Donc, depuis et tout au long de sa vie, elle n'a jamais dit de mensonge.
Voici celle de Gandhi, elle marque deux heures. Donc il a prononcé deux mensonges dans sa vie".

L'homme observe les différentes horloges et demande :
"Je ne vois pas celle du général DE GAULLE ..."
St Pierre lui répond :
"Elle se trouve dans le bureau de Jésus, il l'utilise comme ventilateur."


Vous venez de parcourir cette petite gazette, qu'en pensez-vous ?
Avez-vous des suggestions ? si oui, lesquelles ?
En cliquant sur le nom des auteurs en tête de rubrique, vous pouvez leur écrire directement,
c'est une façon de les remercier de leur travail.

D'avance, merci pour vos réponses. ===> ICI


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