N° 32
Septembre

http://www.bartolini.fr/bone

Les Bords de la SEYBOUSE à HIPPONE
1er Septembre 2004
jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
Les dix derniers Numéros :
EDITO

NOS CIMETIERES ABANDONNES
PAR JEAN PAUL GAVINO


        Les vacances sont terminées," les Petits " reprennent le chemin des écoliers et la Seybouse reprend son cours.

        Mon ami Jean Pierre Bartolini m'a demandé d'écrire cet édito sur ce sujet, j'ai accepté de le faire car il était de mon devoir de vous raconter mes joies, mes peines et mes déboires dans cette aventure de sauvegarde de nos cimetières d'Algérie, sujet oh combien sensible pour nous tous, pour les enjeux politiques qui en découlent, pour les relations diplomatiques entre la France et l'Algérie………

        Mon histoire commence au printemps 1984 où je suis parti avec ma famille et quelques amis au pays de nos racines, et avant de partir, des amis à mes parents m'avaient demandé d'aller fleurir la tombe d'un membre de leur famille à Damiette (petit village à 3 km de ma ville de naissance) MEDEA situé dans l'ex département du TITTERI, à 90 km au sud d'Alger.

        Arrivé dans ce petit cimetière j'ai vu l'apocalypse. Un champ de ruines, les tombes éparpillées, des autochtones qui traversaient le cimetière pour se rendre dans leurs mechtas, des détritus partout, des croix arrachées, des moutons, c'était devenu une traverse du village et j'ai été profondément choqué que l'on salisse notre mémoire de cette façon.

        Le lendemain je suis rentré sur Alger et j'ai couru au consulat de France, c'était un vendredi après midi et je rencontre un employé du consulat à qui je raconte ma mésaventure.
        Ce représentant ne m'écoute qu'à moitié, car il partait en week-end et étonné de mon reproche sur l'état des cimetières Français d'Algérie me dit tout de go : IL N Y A PAS DE PROBLEMES DANS LES CIMETIERES EN ALGERIE ;

        Rentré en France je décide avec quelques amis de créer l'ASCA (association pour la sauvegarde des cimetières en Algérie) et prenons rendez-vous avec le Ministère des Affaires Etrangères, qui attendait depuis des années que des pieds noirs se manifestent sur ce sujet, car il recevait des lettres individuelles de compatriotes, mais ne pouvait régler ce problème d'une façon globale sans avoir devant eux une association représentative.

        Le travail démarre bien, l'association est crée officiellement en 1986 et nous décidons de faire notre premier voyage officiel à la toussaint 86, honorer nos morts au cimetière de Saint-Eugène à Alger. Nous sommes les premiers pieds noirs à le faire, dans nos cimetières, au milieu des autorités Françaises et invitées dans le protocole à déposer une gerbe à la mémoire de nos défunts qui reposent dans cette terre o combien chérie, regrettée et aimée.

        Une impression de travail utile, une impression de fierté aussi, une impression d'exister enfin m'envahit, je sais ce jour là qu'un grand combat a commencé.

        Nous sommes reçus ensuite par l'ambassadeur de France en Algérie et là l'audience se passe très mal, car prenant le premier la parole au nom de mon peuple, je dis vouloir défendre notre mémoire, car pour nous le problème n'est pas les tombes individuelles mais ce qu'elles représentent dans l'ensemble. C'est notre histoire qui défile dans les allées des cimetières, ceux qui ont fait l'Algérie, qui l'ont construit, qui l'ont développé, c'est un patrimoine à sauvegarder pour nos familles d'abord, pour la France qui laisse une trace de sa présence ici et pour l'Algérie pour qui nos cimetières font partie de notre histoire commune pendant 132 ans.

        Cet ambassadeur dont je ne veux pas me rappeler son nom a dénigré notre présence en Algérie me disant " quelle mémoire voulez-vous défendre en Algérie " vu le peu de choses que vous avez fait pour le peuple Algérien.

        Je me suis levé avec mes amis et sommes partis furieux du peu de considération qu'avait cet ambassadeur dans notre propre pays et sur notre histoire qu'il voulait négative à tous points de vue.

        Avec le consul général cela s'est mieux passé, plus humain, moins politisé et plus à notre écoute.

        Le soir, je me suis dit la partie n'est pas gagnée, le problème est immense et peu de volonté sur place pour nous aider.

        Le lendemain j'ai eu rendez-vous avec l'évêque d'Alger Mgr TEISSIER, regrettant notre départ, bien sur avec des idées progressistes mais assez ouvert, lui aussi voulant minimiser à tout prix l'état des cimetières.

        Nous avons assisté enfin à une très belle messe célébrée à la cathédrale d'Alger par un prêtre d'origine Kabyle avec un p…. d'accent pied noir, un régal.

        Si vous saviez l'effet que cela fait de revivre une messe dans notre propre pays, moi qui vais que très rarement à la messe en France, j'ai retrouvé les chants, l'ambiance, je me sentais chez moi, une ferveur, une émotion intense avec ce prêtre qui est là-bas non par idéologie mais qui a décidé contre vents et marées de continuer à œuvrer et vivre sa foi sans son pays de naissance, qui a été plusieurs fois menacé et même agressé, qui joue sa vie mais qui veut mourir là-bas. Pour nous il a été un allié fidèle. Il s'appelle " père Julien ".

        Rentré en France, nous avons continué à rencontrer les autorités françaises et avons lancé avec In Memoriam " l'opération décence ". Nous avions une liste de cimetières endommagés dans toute l'Algérie, travail fait en collaboration avec un architecte Français installé à Oran, L'opération a duré plus de deux ans avec un résultat positif, celui de ne plus voir d'ossements dans les allées, des caveaux éventrés, des horreurs quoi !!!!
        Le coté négatif c'est que ce travail a rendu décent ces cimetières mais leur a enlevé en même temps leur âme car beaucoup de tombes étaient recimentées, et donc étaient redevenues anonymes…

        En 1987 nous faisons pendant 15 jours une tournée dans les trois anciens départements d'Algérie, et c'est à cette occasion que je me suis rendu à Bône, ai vu votre cimetière qui était dans des endroits très abîmés et ai eu aussi une rencontre avec le consul de Bône, très réceptif et très conscient du problème et qui lui aussi me disait le peu d'intérêt que portaient les Pieds-Noirs à leurs cimetières et moi lui rétorquant " le peu d'intérêt que portait le gouvernement Français sur notre problème ( j'en reparlerai plus tard).

        En 1988, nous décidons de lancer une opération " cimetières fleuris " et organisons un grand voyage sur les principales villes d'Algérie " ALGEROIS/ ORANIE/CONSTANTINOIS/ "
        Le succès ne se fait pas attendre plus de 600 personnes veulent se recueillir sur leurs tombes ;
        Venir refouler le sol de leurs racines, venir revoir une partie de leur vie.
        Des milliers de Pieds-nNirs nous envoient de l'argent pour refleurir leurs cimetières, leurs tombes éventuelles mais surtout que les organisateurs et les participants puissent à travers eux fleurir, fleurir et encore fleurir tous les endroits où nous serons de passage.
        Ce succès fulgurant arrive aux oreilles des autorités Françaises et algériennes. Pensez donc nous devions arriver à 1000 personnes faisant ce voyage. Imaginez 1000 pieds-noirs répartis sur toute l'Algérie, refoulant en même temps le sol de ce pays, ajouté à cela le côté religieux.
        Nous créons sans le vouloir une révolution, une première depuis l'indépendance.
        L'Algérie savait le nombre car nous passions par l'ONAT (office national algérien du tourisme) et la France également par le contact avec les consulats.

        S'ajoute enfin un reportage par l'intermédiaire de la DEPECHE DU MIDI car la directrice de l'époque Mme BAYLET était membre de l'ASCA et savait par nos bulletins les nouvelles de ce voyage. Un de ses journalistes me téléphone et un rendez-vous est convenu à Toulouse dans un café pour préparer ce voyage unique en son genre et voir ensemble les points forts c'est à dire :
        Rencontre avec les officiels Français, messes, visites des cimetières et bien sûr organisations des circuits des bus pour les PN voulant revoir leurs villes, leurs villages, leurs maisons…

        Le lendemain, je suis reçu dans un immense bureau de la Dépêche du Midi, le bureau de la PDG, madame " BAYLET " petite femme énergique, sûre d'elle et accompagnée de son rédacteur en chef.

        Là un autre discours m'attend, elle m'annonce que son journal ne suivra pas notre délégation et notre voyage mais une autre délégation de Pieds-Noirs et que ce reportage se fera avec cette 2ème organisation dont le leader est un Pied-Noir de Toulouse.
        Je reste bien sûr éberlué par cette nouvelle et là je comprends que le premier coup politique vient de nous être asséné car vous l'avez deviné 1000 Pieds-Noirs en Algérie, bien décidés, avec une organisation non inféodée au système en place, commençait à gêner le gouvernement socialiste de l'époque, je pense qu'il aurait été de droite cela aurait été pareil.
        On allait donc utiliser la DEPECHE DU MIDI pour faire de la désinformation et pouvant écrire ce qu'elle voulait et minimiser ce voyage vu d'un autre œil et avec une autre délégation.
        Le comble du comble c'est que cette Madame BAYLET était adhérente de l'ASCA, je le rappelle.

        Toujours est-il est que ce voyage à 2 mois du départ était un événement incroyable et que pour sûr les médias allaient en parler mais comment ? vu le comportement de la DEPECHE DU MIDI ".

        Figurez-vous qu'un autre événement inattendu pour nous, va arriver et anéantir ce voyage de la mémoire ; rappelez-vous ! octobre 88 l'armée algérienne charge sur les lycéens d'Alger et les chars tirent sur ces gosses : plusieurs dizaines de morts !!!!!!

        Nous, organisateurs ne voulant prendre le moindre risque décidons d'annuler et de reporter le voyage au printemps 89. Ce voyage aura bien lieu en avril 89 mais avec seulement 170 personnes.
        Il s'est déroulé d'une façon correcte et remplie d'émotions pour nous tous, mais avec quand même quelques regrets amers.

        Plusieurs années plus tard je me suis dit " et si les autorités algériennes n'avaient pas provoqué ces incidents à Alger pour nous obliger à annuler notre voyage ?? "
        Car imaginez, sans armes nous revenions pacifiquement reconquérir les cœurs des Algériens.
        Nous revoyions nos anciens camarades de classe, nous rentrions de nouveau dans nos maisons, nous étions invités, faisions connaissance avec leurs enfants. En résumé nous remettions en cause l'histoire officielle du FLN, l'histoire enseignée dans les écoles d'Algérie, nous faisions un pied de nez à tous nos intellos Français qui eux aussi racontent leur histoire, mais pas notre histoire dans les manuels scolaires des petits Français et de nos enfants et petits enfants. Nous n'étions plus ces sales colons exploiteurs, ces sueurs de burnous. Comment pouvions-nous être bien reçus et témoigner de liens amicaux avec nos anciens ennemis ? Je me rappelle cette réflexion de mon fils quand je suis arrivé à Médéa, et que j'étais entouré de plein de gens me connaissant ou connaissant ma famille me dire le soir " Papa je ne comprends pas ! pourquoi vous êtes-vous fait la guerre ? J'ai vu que vous vous aimiez bien par l'accueil que tu as reçu " Il avait 8 ans à l'époque…………

        Tous les ans à la même période, nous sommes allés systématiquement à la toussaint nous recueillir et surtout à Alger, d'abord parce qu'ils organisaient une cérémonie officielle et ensuite parce que symboliquement il fallait être là, car, nos représentants Français et surtout l'ambassade commençait à en avoir marre de nous voir tous les ans. Pensez ! nous déposions tous les ans une gerbe où était mentionné " A NOS MORTS / ASCA ET LES PIEDS NOIRS DE France "
        A partir de 91, l'ambassadeur a refusé que nous fassions partie du protocole et, arrivé en Algérie, le consul de France nous fait savoir que nous déposerions la gerbe avant la cérémonie officielle donc en catimini. Je vous précise qu'il y avait en fait 3 gerbes : une pour le cimetière catholique, une pour le cimetière israélite, une pour le carré militaire.
        Nous nous sommes retrouvés tout seuls avec aucune autorité sauf le consul qui très gêné par cette situation nous a accompagné. Il faut savoir que ce jour, les autorités officielles honoraient nos morts, dans nos propres cimetières et nous fils de cette terre, frères de tous ces défunts en étions exclus.
        Pour la petite histoire enfin, quand toutes les autorités eurent fini leur dépôt de gerbes, j'ai voulu que l'assistance reste avec nous pour une minute de recueillement , puisque nous n'avions eu personne pour les dépôts de gerbes. Figurez-vous que tout le monde s'est éparpillé dans les allées, partait comme des rats, abaissant la tête et moi qui criais, monté sur une tombe, de nous rejoindre. Voilà comment s'est terminée la cérémonie.
        La dernière cérémonie de 1992 a été pareille…

        Je vous raconte ces anecdotes pour vous faire toucher du doigt que la politique est même dans nos cimetières, car nous venions perturber par notre présence le petit train-train des autorités, car enfin pour moi l'analyse est que les autorités officielles FRANCAISES venaient honorer pour la toussaint la MEMOIRE FRANCAISE OFFICIELLE ET NON PAS NOS MORTS, ET NON PAS NOTRE MEMOIRE. Et nous, nous venions pour cela justement, d'où conflit et incident diplomatique.
        Vous dire enfin que cette aventure m'a confirmé la puissance du pouvoir politique à notre égard. Il ne veut pas que la vérité soit rétablie, il ne veut pas que nous puissions faire bouger les choses, il nous laisse faire tant que nous ne gênons pas trop, sinon après BOUM.
        Je l'ai vécu en France également lors de ma dernière tournée en 1997, j'ai vécu l'enfer, des refus de salles, des interviews tronquées, des prix de location de salle exorbitants. Tout cela parce que je chante LA VERITE et que je dénonce la trahison que nous avons subie.

        Jusqu'en 1992, nous avons continué à travailler mettant en place le projet du début des regroupements des petits cimetières dans les grandes agglomérations.
        Sachez qu'il y a environ 600 cimetières et nous voulions à l'époque qu'il en reste 80 avec dans chaque cimetière de regroupement des carrés des petits cimetières indiquant l'emplacement des restes avec le nom du village. C'était pour moi le choix le plus digne,vu qu'il était impossible d'entretenir et de sauver de la ruine autant de cimetières Français en terre d'islam " il ne faut pas l'oublier " cette précision est très importante.

        Sont arrivés ensuite les problèmes de sécurité avec le GIA, nous ne pouvions plus circuler librement en Algérie et donc l'ASCA dont c'était le rôle d'être en contact avec les autorités en place, ne pouvait plus faire de voyages. Pour cette raison et pour d'autres raisons personnelles au sein de l'association, j'ai décidé de démissionner.

        L'ASCA continue toujours son travail, et a repris ses voyages depuis l'année dernière je crois.

        Sachez quand même :

        1) Ce problème est difficile car il représente un budget considérable si l'on veut faire quelque chose de valable et à long terme.
        2) La récupération politique est importante dans ce dossier, voyez le dernier voyage de Jacques Chirac en Algérie emmenant avec lui deux marionnettes Pieds-noirs délégués pour ce problème, alors que l'ASCA existe depuis bientôt 20 ans et non sollicitée par le gouvernement alors qu'elle a acquise une expérience incontournable et dévouée à cette cause.
        3) Le peu d'intérêt et je dirai même le désintérêt des associations pieds-noires, car j'avais émis l'idée que chaque association de ville et village d'Algérie collabore avec nous pour décider ensemble du sort de leur cimetière respectif en fonction de leur état.
        Je me rappellerai toujours le jour où j'ai téléphoné à un président d'association pour lui faire part de mon émoi à la vue du cimetière visité, lui disant " il faut faire quelque chose " et sauver votre cimetière, sachant que leur réunion annuelle allait se dérouler quelque jours après.
        La réponse du Président a été " vous comprenez Monsieur Gavino notre réunion est faite pour s'amuser et je ne veux pas parler de ce problème car je vais gâcher l'ambiance " et malheureusement j'ai entendu plusieurs fois ce discours.
        4) L'intérêt plus important des autorités algériennes en général sur ce sujet par rapport à certaines autorités politiques ou religieuses Françaises.
        5) Notre démotivation collective à ce problème, alors que nous sommes méditerranéens et que les morts sont chez nous respectés et honorés.

        Qu'enfin, puisqu'une autre civilisation s'est installée dans notre pays, nos cimetières sont le seul lien qui nous rattachent à notre patrie perdue.

        Faut-il rompre ce dernier lien qui est en quelque sorte notre cordon ombilical à ce pays.
        Je ne le crois pas, car nous aurions failli en tous points depuis notre départ d'Algérie :

LA VERITE /LA REPARATION FINANCIERE
ET MAINTENANT LA MEMOIRE.

JEAN PAUL GAVINO                         
ancien Président et fondateur de l'ASCA.        

        Bonne rentrée à tous.
        A tchao.

        

Aprés votre visite,
(---n'oubliez pas de Cliquer --- ou de téléphoner ---)
BÔNE et son "Cimitière"
CHERS AMIS BÔNOIS

          Compte-rendu d'un longue conversation téléphonique avec Sabri MELE, président de IN MEMORIAM, Annaba, le 16/07/04 :

          . L'association est de plus en plus sollicitée, à sa grande satisfaction, par nos compatriotes Bônois. Le message passe donc de mieux en mieux, et c'est très bien quant à la prise en compte de nos demandes, à l'avenir de notre cimetière ;
          . Malgré la bonne volonté des membres actifs de l'association, il arrive que des réponses ne soient pas faites à des courriers qui lui sont adressés. Parfois, cela se perd au niveau de la gestion arrivée-courriers du Consulat.
          C'est en quelque sorte la " rançon " d'un succès, ce qui ne satisfait pas pour autant Sabri. Il prie de l'excuser auprès de ceux à qui ses mésaventures ont pu arriver et qui penseraient qu'il s'agit là de négligences ou d'indifférence. Soyez donc rassurés, chers amis, le bateau est bien piloté, et tout va être mis en œuvre pour éviter autant que ce peut, ces désagréments.
          Sabri tient fortement à ces impératifs de confiance, bases de tous projets durables. Je m'y associe pleinement.

          . Sous peu, l'association aura un RIB à communiquer à ceux voulant y adhérer ou faire des dons. Cela sera plus pratique que l'envoi de chèques mettant à ce jour, prés de 4 mois pour être encaissés car cela ne marche pas (quand tout va bien !) comme dans nos banques françaises.

          . Le lundi 19 juillet, Sabri MELE avait rendez-vous avec le Maire d'Annaba. Son objet est de parler du bon travail fait par les employés communaux quant à l'entretien des allées et des arbres, ainsi que le projet à venir de réalisation d'un nouveau mur d'enceinte. Je vous en reparlerai dés plus amples informations.

          . Les caveaux qui seraient ramener en deçà du nouveau mur, occuperaient, pour des raisons de place, les tombes qui sont vides, et les familles pourraient ramener les plaques des anciennes sur les " nouvelles ".

          . Pour finir, afin de les épauler et tenter ainsi d'être le plus performant possible, notamment en terme de communication, j'ai proposé à Sabri d'être en quelque sorte, porte-parole de l'association, parmi d'autres, outre-mer. Il est évident que toute aide est la bienvenue.

          Voilà, chers amis bônois, ce que j'ai plaisir à vous dire aujourd'hui. Alors, ne soyez donc pas égoïstes en gardant ça pour vous, partagez le avec nos compatriotes, sans oublier les plus jeunes qui, j'en suis sûr, n'y seront pas insensibles !

          Bônoisement vôtre.


Eric-Hubert WAGNER
Né le 04 décembre 1961 à Bône

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AXIOME HUMAIN
Envoyé par M. Marc Dalaut
Ecrit par M. Gaëtan Dalaut

J'écoutais, en passant, ces paroles d'enfant :
- " Vois le Monsieur, maman, qui n'a rien dans sa manche,
Il a des verres noirs et pas de canne blanche,
Peut-être est-il méchant alors on lui défend. "

Il m'a fait mal petit, ton rire triomphant.
Crois-tu que chaque jour sera pour toi dimanche ?
Sur ton front le malheur - qui sait ? - déjà se penche,
Mors qui brise les dents de la bouche qu'il fend.

Je puis, petit garçon, être méchant prophète
Pour me venger de toi, mais voici qui m'arrête
A quoi bon, après tout, tant souhaiter le mal ?

Les miens, par habitude, oublient mes heures dures.
Pourquoi leur en vouloir ? N'est-ce donc pas normal ?
Tout se supporte bien que les autres endurent.



LES CHRONIQUES BONOISES
Par René VENTO
Numéro 18

LE BÔNOIS GENTLEMAN (suite)

Résumé de l'épisode précédent


     C'est l'histoire d'un petit bônois enfant de la Colonne, ancien élève de l'école Sadi-Carnot et du lycée Saint-Augustin, qui réussit à entrer à Oxford, la plus prestigieuse des universités britanniques. Ce bônois hors du commun se prénommait Norbert ; Nono pour les amis. Il fut connu dans le monde entier sous le pseudonyme de " Bônois gentleman ".
     A la fin de sa première année d'étude à Oxford, Nono revint à Bône en vacances. Ses parents l'attendaient à l'aéroport des SALINES, impatients de retrouver ce fils prodigue et de l'entendre causer dans un langage reflétant son haut niveau intellectuel. Hélas, malgré son séjour en Angleterre, Nono avait conservé son accent et son langage bônois au grand désespoir de son père.
     L'année scolaire terminée, Nono sort major de sa promotion. Le soir de la remise des diplômes se déroule le grand bal de l'université au cours duquel sont présentes toutes les gatarelles du Royaume Uni pour y chercher un futur mari. Parmi les grandes familles, se trouve la famille O'MOKE, propriétaire d'une chaîne de magasins de vêtements pour les futures maman. La fille O'MOKE, prénommée Nadine, a le coup de foudre pour Nono et c'est réciproque. Nono annonce son prochain mariage à son père qui, dans un premier temps, assimile les nom et prénom de sa future belle-fille à un juron envers sa mère. Après les éclaircissements de Nono, la date du mariage est fixée.

Le mariage du siècle


     Le grand jour est enfin arrivé. Toute la famille de Nono est là à l'église Saint-Patrick de Belfast, en Irlande, où se déroule la cérémonie religieuse. Tous les amis maltais de la Colonne sont aussi présents. On pourrait être surpris de constater que des maltais aient osé faire des frais pour assister à un mariage si loin de Bône ! Rassurez-vous car le voyage et le séjour ont été offerts par la richissime famille O'MOKE. Ils sont tous là les SULTANA, MICALEFF, AZOPARDI, MISSUD, BORG et j'en passe…, mais il y a aussi tout le gratin irlandais.
     Après la cérémonie, une garden-party se déroule dans la propriété des O'MOKE. Le père de Nono, inquiet de cette surabondante présence de bônois autour de Nono, craint un relâchement de son vocabulaire. Il s'approche de son fils et lui murmure à l'oreille :
     - Entention Nono, tu dis pas des gros mots ! Tu nous fais pas perdre la fugure !
     - T'en fais pas papa, je suis un gentleman à présent !

     Effectivement, notre Nono est devenu un véritable gentleman, courtois, galant, plein d'humour, érudit sur tous les sujets. Il séduit tout son entourage et surtout sa belle-mère. Vers 17 heures, on sert le thé et les petits fours. Très aimable, la belle-mère en personne apporte sur un plateau une tasse de thé à son gendre.
     - Combien de sucre voulez-vous ? demande-t-elle avec une voix suave
     - Deux ma jolie-maman, répond Nono en saisissant délicatement la tasse.

     Au bout d'une demi-heure, Nono est encore en train de tenir sa tasse pleine de thé tout en discutant avec ses copains de Bône auxquels se sont joints les fils MAC'INTOSH et MAC'DONALD. La belle-mère s'inquiète et s'adresse à sa fille :
     - Occupe-toi de ton mari, il n'a pas encore bu son thé

     Nadine s'approche de son mari et lui chuchote à l'oreille :
     - Pourquoi ne buvez-vous pas votre thé darling, il va refroidir !

     Nono lève la tête et s'écrie à haute et intelligible voix :
     - Et avec quoi je tourne, avec mon zob !

Moralité

Même quand y zont de l'anstruction,
les bônois tous pareils y sont,
quand ils tchatchent ac la bouche,
ma qué putain de langue y zont.

Image de M. René Vento
Nono dans le garden des O'MOKE
( devinez à quel jardin de Bône il fait penser)

Voilà l'Eté ! ! Voici Bugeaud ! !
N° 6 de Juin 1950
de M. D. GIOVACCHINI
Envoyé par Georges Bailly

        Si vous êtes apathique, prenez le car de Bugeaud. Zézé, le doux Zézé, aura tôt fait de vous mettre les nerfs en boule, mais le gros et bon DOMINICI, vous trouvera toujours une place... à la dernière minute.
        Vous n'aurez eu que le temps de souffrir, pas davantage...
        Troisième kilomètre, cinquième kilomètre, Col des Chacals, domaine illustre de BENOTMANE-FADA et enfin ce splendide Oued-Makine qui ravive mon amour pour la Corse bien-aimée !
        Débarquant parmi les oisifs, les paquets et les journaux de déformation locale, on va instinctivement s'asseoir chez Aïssa..
        Des plantes qui attendent le visiteur pendant de longs mois, sent parcimonieusement arrosées avec l'aide d'un tuyau de trois millimètres. Et le gosse préposé à cet emploi me rappelle mes heures de corvée au camp de Sathonay.

        AISSA a vieilli. Mais si vous avez la nostalgie d'un bon repas, allez--y ! Un maître ès-cocotte sans pareil. Il y a de quoi donner une indigestion de bourgeois à Maurice THOREZ et à Jeannette WERMESCH. De quoi aussi à faire pâlir le Curé de Bugeaud. - un Dieu sur terre ! - qui s'y connaît comme mon oncle le Chanoine, en liqueurs fines et en champignons de Brie !..
        Chez AISSA, les vieux jouent à la belote à longueur de journée, en risquant un melon, une livre de figues ou de gâteaux secs
        Comme ils sont au régime, on les sert dans les dés à coudre.

        A part cela, des feuilles de noyer vous caressent la joue... Toute une foule qui passe fulgurante et joyeuse repose vos regards, et vous offre une rétrospective de jeunesse trop tôt envolée.
        Filez ensuite, si vous êtes fatigué ou amoureux de spleen et de solitude à l'Hôtel du Rocher. Dieu avec ses moines érudits a passé par-là.
        En temps normal, il y a des riches et des touristes ! qui jouent à l'aristo.
        On s'y balance sur des fauteuils à longueur de sieste, on badine sur Ies potins de la ville, on joue cent francs à la roulette, on parle de Queue-de-Cerise, et on va s'endormir en médisant de la toilette des voisins.
        Pendant que les derniers couples contemplent la mer lointaine et l'Egyptienne qui semble défier les flots, GONIN, restaurateur de l'école d'Aix-Les-Bains fait ses comptes... Et il ne se trompe pas !
        De temps à autre, mon ami FADA fait une apparition, en short - ah ! qu'il est beau, - et Georgeot qui l'accompagne, lui dit : " j'ai la gioïa, !... On rit, c'est reposant ".

        A part le Plateau, si cher aux chevaux de Gaston JAMMY, la grattelle qu'on récolte dans les sous-bois, le charbon extra lourd d'AMAR, les fruits astronomiquement chers de la tribu des BENDJEMIL, et les fines observations de MIKALEFF, il y a le bar-restaurant NOCCA...'
        Tout un poème
        Et il faudrait avoir la plume de Courteline pour en décrire le cadre et la vie furtive et vivante à la fois qui l'anime et l'ensoleille.
        Je laisse aux clients le soin de parler de la cuisine et des chambres.
        Mais la patronne Dieu ! Quelle femme intelligente. Elle a découvert l'Amérique ! Avec moins de danger que Christophe COLOMB ! La bourgeoise a de beaux restes, du cerveau et l'amour du travail. Une maîtresse-femme ! Admirable !
        Il y a quelques années, je lui ai fait cadeau d'une belle raquette ! Vous pensez bien qu'elle a su s'en servir !
        Chez elle, à sept heures du soir, vous rencontrez le ferblantier, le garde-champêtre, le bedeau, l'enfant de chœur, les SANTMANN N° trois et six, RICARD et sa moustache de demi-gaulois, BOUSQUET l'ombrageux, le garde-champêtre et ses hantises soviétiques, BAYLET et ses gaîtés champêtres, le tout à l'avenant... avec de charmants oisifs et des bataillons de filles et de garçons avides de flirt autant que d'air pur.
        Tout le monde dit du mal d'ALOI. " Ce n'est pas lui qui commande, c'est Gilbert. Il est trop bon. Il nous donne la tuberculose. Le village est sale. Les vaches d'ALI fabriquent un purin pestilentiel. Il n'y a pas d'eau. On gaspille des milliards ! "
        Tout le répertoire s'épuise !
        Mais voici qu'une auto stoppe.

        C'est M. le Maire, Conseiller Général, Délégué à l'Assemblée Algérienne qui surgit.
        Après une minute de stupéfaction, les plaintes se transforment en sourires, et la médisance n'est plus que joie et gratitude. Et vite une fougasse !
        Que la laideur humaine est grande ! Aussi infinie que la bêtise, comme disait le grand Ernest RENAN !
        Quand j'irai à Bugeaud, je passerai chez L'HOTE !
        Comme il s'occupe de charbon, on pourra broyer du noir à notre aise !
        Les Juifs étant admis chez lui depuis l'an mil neuf cent quarante deux, nous pourrons parler de STALINE et du grand Bernard YACONO, roi des dockers et empereur de la 302 !
        Et si ALOI nous tombe sous la coupe, nous lui ferons des dents toutes neuves

        J'allais oublier KITLER, ses sacrées carottes et ses divins poireaux. Un jardinier digne des Tuileries ! Qu'il m'en excuse humblement !

PAR-CI - PAR-LA

        - On pourra reprocher à BORRA bien des erreurs. Mais il faut reconnaître qu'il remplit son mandat de député au moins avec conscience.

        - Au banquet offert par la Municipalité à M. Vincent AURIOL, Président de la République, on avait oublié d'inviter deux anciens Maires, le Dr QUINTARD et André SENS-0LIVE.
        - La goujaterie était de taille.
        - M. MOUTET, LAMINE, GUEYE et BOUTBIEN (tenez-vous bien) ont reçu avec sympathie, BOURGUIBA le chef nationaliste tunisien.

        - Ils vont bien, ces Messieurs de la S.F.I.0.

        - Le M.R.P. a maintenu son attachement à la " proportionnelle ". C'est à dire qu'il persiste à faire le jeu des communistes.
        - Périsse la France, mais conservons le plus de sièges possible : voilà la maxime du Parti de la " Fidélité ".

        - ALOI et MUNCK prélèvent leur bonne part de fauves dans le budget algérien. Le Maire de Bugeaud fait pleuvoir les subventions.
        - FADA, a obtenu zéro franc, zéro centime, pour la Ville de BONE, depuis qu'il siège au Palais-Carnot, ou plutôt à Fantasio.

L'ENFANT SE PORTE BIEN

        Cette petite brochure est venue au monde sous une bonne étoile. C'est une fille " naturelle " , une fille de la fantaisie, curieuse et diabolique, dédaignant la paternité du Parti !, du clan, et du Pontife officiel.
        Mais il faut avouer humblement que des parrains riches et bien bouchonnés l'ont tenue sur les fonds baptismaux ! ... i
        MUNCK dans ses apparats tous frangés de Zina Long, ALOI arborant " le Prince " de Machiavel, FADDA armé de serpents à sonnettes, PANCRAZI pliant sous le poids de deux pieds bien lourds, TUCCI battant pavillon de Code Civil aux couleurs " d'acquêts, " de " rêcisions " et de " synallagmatiques ", PANTALONI accompagné de son inséparable " Moi " et la Rombière, splendide Jeanne d'Arc au Conseil Municipal, l'ont placée sous leur patronage.
        Son succès, sans être inattendu, ne pouvait que s'amplifier. Aussi, que Sainte-Geneviève conserve les " Grands Hommes ", nos heureux bienfaiteurs !

        Jugez plutôt.
        1500 abonnés à BONE, 500 à l'extérieur. Ce qui représente, avec les resquilleurs professionnels plus de huit mille lecteurs !
        Il me fut toujours facile de devenir riche sans coup férir. Mais cela pouvait être répugnant. Conscience ou... naïveté, peu importe !
        Je préfère gagner ma vie à la sueur de ma... plume. Métier très honnête, car j'écris ce qui me plait d'écrire et quand cela sied à mon caprice.
        Mon impression est que ce travail n'est pas compliqué et n'exige ni " grec " ni " latin ". Il n'y a qu'à en faire autant.

        LA FOUCHARDIERE, grand journaliste, disait que ce qu'il y avait de plus difficile dans le métier était d'écrire simplement.
        Des fins lettrés comme QUINTARD, CUSIN et MAREC, me font l'honneur de la lire avec plaisir. Tant d'autres aussi. Cela me console et me suffit.
        Et puis, je n'écris pas pour jouer au moraliste, ou bouleverser un monde bien petit. J'écris surtout pour taquiner et me distraire. Un plaisir comme un autre, fort sain et riche de probité morale,

        Avec ses, manières de fouine, elle va partout cette brochure. Elle a ses entrées gratuites au Gouvernement Général, à la Préfecture, dans toutes les Administrations ; jusque chez les flics, les pandores, les diacres et même les avaleurs de curés...
        Partout, partout.

        Et quand elle fait son entrée, à l'Assemblée Algérienne, André FADDA en pâlit de douleur.
        Ah ! le s....... ah ! le f...... Dit-il ?
        Et ses collègues s'amusent follement. Pour calmer son mal, Dédé file à FANTASIO ou s'engouffre au " NIGHT-CLUB " !
        Un des hôtes les plus éminents du Palais Carnot, M. GOEAUBRISSONNIERE, a ébranlé son sternum en riant aux éclats.
        Et c'est ce " petit " qui veut être Vice-Président, disait avec une moue irritée, la brune sténo de service ! Oh ! non, serions-nous au Théâtre " GUIGNOL " !
        Je ne veux pas surtout oublier de remercier les lecteurs fidèles qui m'ont encouragé dès le début. Une vingtaine nous ont lâché, mais pour des raisons matérielles fort compréhensible. Quatre ou cinq seulement ont pris la poudre d'escampette, pour des motifs que seuls des laquais sauraient invoquer.
        Quatre cents nouveaux les ont remplacés ! Et cela ira en progressant.
        Dès que la première feuille d'automne tombera, on rira mieux encore. Et on bougonnera également davantage.

        Il faudra bien que TUCCI, FADDA et consorts connaissent la jaunisse.
        Je ne leur souhaite pas d'autre mal, car je suis un bon chrétien.
        Bonnes vacances amis lecteurs
        De la Fontaine Romaine, où mon ami ! André FADDA a instillé un reposoir à usage crépusculaire, des vagues de fraîcheur, purifiées de parfums d'alcôves, seront déversées sur vos têtes brûlantes.
        En attendant, fuyez la neurasthénie. Pensez le moins possible aux taxes de PANTALONI et à la bombe atomique.

        Riez de tout, car la vie est courte. Et puis RABELAIS vous l'a dit : " le rire est le propre de l'homme".
        Ne vous laissez surtout pas dominer par l'amour du " vil argent " qui rend l'homme plus mauvais, et lui donne souvent des rhumatismes et des ulcères à l'estomac.



Ça qu'on vous a pas dit … !
Christian AGIUS      N° 18
le Maltais de la route de Bugeaud,
y ramasse dans les poubelles de luxe…
ma, tombe de ses morts, c'est la franche vérité !!!

Pas tchoutche le Yasser Arafat ! Y fait le farfaton ac sa résistance à Israël, ma, en douce, y s'est fait un magot de 70 millions de dollars, qu'il a gantché dessur les dons que les gougoutses y donnent au peuple palestinien…
Attends ! C'est pas fini : tu sais où y se les a placés, ces millions ?………………………une grosse partie à la banque Evergreen Partners, qu'elle est……israélienne !!


Le maire de Montpellier, qui se les a pas fraîches pourquoi il a avoué que c'était un coulot, il a fait construire une mosquée ac l'argent municipal.
Ma, il a pas le droit ac la loi de séparation de 1905. Alors y se la baptisée……. " salle " Avéroès……


L'archevêque de Poitiers qui s'appelle Rouet y sa fait introniser par la confrérie des Maîtres Pipiers de Saint-Claude…
Y a pas de sot métier…


Si tu bois de l'alcool dedans l'état du Zemfara, au Nigéria, tu te ramasses 80 coups de debbouze en public, et les poches de ta kachabia elles auront 320 zorros de moins…
La charia, mon zami !


Déjà dit, ma confirmé : la France elle est championne du monde des impôts, devant la Belgique, la Suède, etc…
Diocane, ça fait plaisir un titre mondial…


Zeb, les actes anti-sémites y se multiplient ! Remarque que je me tords de rire quand ces coulots de journalistes y disent que c'est les Arabes les coupables : y sont bien sémites, eux-aussi !
Une synagogue elle a brûlé à San Francisco : c'est………………….le fils du rabbin qu'il avait foutu le feu !


Le maire de Saint-Maur y préfère payer une amende de 750.000 zorros par an, pour pas faire le quota de 20% de logements sociaux obligatoire.
Zeb, il a fait son calcul : il est gagnant, car la ville elle économise un tas de flouss…. insécurité, dégradations, etc..qu'elles sont évitées !


L'archevêque de Milan il a lavé les pieds à douze pélerins le Jeudi Saint : normal.
Ma les douze apôtres en question y étaient tous…………………………….musulmans !???


90% des journalistes y déclarent voter à gauche, selon un sondage IFOP… …. !
Tu trouves pas que ça essplique des choses, côté du Figaro, par exemple ? !


Si on est champion du monde des impôts, par contre on est 30ème puissance économique…
23ème l'an passé…


Sarcloseille il a vachement confiance : monsieur ne se déplace qu'en voiture blindée ! Et en dedans le ministère, un huissier y doit toujours marcher devant lui, pour……glisser le premier dessur la peau de banane…


Le tribunal rabbinique d'une banlieue de Tell-Aviv il a pondu un décret pour séparer les hommes des femmes dans la rue, des fois que certains y z'auraient la main leste vers les tafanars…
Les hommes dessur le trottoir-ouest et les femmes dessur celui de l'est.
Ma……………comme par hasard, c'est ce trottoir-est qu'il a tous les beaux magasins ! Les affaiiiiiiiiiiiires, fils !!!


Zeb ! Anne-Marie Comparini, le présidente du conseil régional Rhône-Alpes, elle doit avoir des actions dans une maison de meubles : elle vient de faire changer tous les fauteuils, plus d'autres petites gâteries.
Ma chaque fauteuil y revient à……………………..24.400 zorros !!!
C'est sûrement pour des culs de fils-Louis, comme disait ma grand'mère Fifine…


Le bombardement du zoo de Rafiah, en Palestine, il a permis de découvrir que le zèbre………………….c'était en réalité un bourricot peint en blanc ac les rayures……


La France elle vient d'offrir à l'Afghanistan un………………cinéma de 600 places. Prix de revient, voyage du ministre Donnedieu de Vabres compris : 1 million de zorros ! On a pas dit si les cacahuètes de l'entracte elles seront gratuites…


Les entermittents du commerce y vont manifester : par exemple les vendeurs de buis aux Rameaux et les marchands de lunettes fumées pour les éclipses du soleil !…

LE PLUSSE DES KAOULADES BÔNOISES (20)
La "Ribrique" de Rachid HABBACHI
ÇUI-LÀ LÀ QU'IL A VENU COMME L'ORAGE

      Surtout, crois pas que j'vais te faire le coup du classique Cidre où que le père, le pauv', y te crie comme un malheureux : ô rage, ô désespoir exétera, exétéra….Non, il a venu comme la pluie en juillet, cette pluie qu'elle te vient brusque au moment où que tu 't'y attends pas et que nous z'aut', tous comme on est, on s'l'appelle l'orage.
      Il, c'est Georges, qu'il est comme toi né à Bône mais lui, c'est à la Colonne, à la rue Galdès, chais pas si tu ois et il, il a venu avec sa fille Virginie, belle comme une Madone que diocane, dessur le Cours, t'y avais comme deux soleils, un, en dedans le ciel et l'aut', dessous les arbes mais entention, il a pas fait fonde les glaces de l'Ours Polaire, il a réchauffé seulement que les cœurs.
      Avant, y faut que j'te raconte comment on s'est rencontrés : Tout ça, c'est Anne-Marie qu'elle est la cause ; un jour, comme ça, dessur Internet, tu ois pas, je reçois un message aousqu'elle me dit patin couffin et en plusse que Georges et Virginie y te débarquaient à Bône et comme j'étais sur place, en vacances, dessur le Cours l'après-midi et le matin à la Caroube, elle m'a demandé de tacher moyen de les rencontrer et leur servir de guide en dedans d'une ville qu'elle a peut-ête changé et aousqu'y risquent de se perdre. Macache, Georges y s'a tout de suite reconnu là dedans sa ville comme si y l'avait quittée que d'hier et c'est moins une que c'est pas lui qu'y me sert de guide. Sa fille la pauv', qu'elle est née en Patosie et que j't'ai déjà dit qu'elle était belle comme un cœur, rien qu'elle suivait avec des oeils ouverts comme des bizagates pasque tout il était nouveau pour elle. Y faut dire aussi Que la chère petite elle avait apporté avec elle un appareil photo minérique et rien qu'elle bombardait tout ça qu'elle oiyait.
      La première des choses qu'on a fait, c'est d'aller s'affoguer un créponnet à l'ours polaire, le meilleur glacier de la ville et si que Georges y s'a tout de suite retrouvé ses goûts et ses repères, Virginie elle aurait presque juré les morts si elle savait le faire comme son père tellement elle trouvé ça bon mais comme y en avait trop et qu'elle avait peur à de bon pour sa line…Pas la line de pêche ô tchoutche, la line de son corps….elle a pas pu finir.
      Y sont restés que six jours, six jours trop courts diocamadone mais qu'y leur ont permis qu'à même de oir Bugeaud et visiter tout autour de la ville qu'elle a grandi jusqu'à plus loin que l'orphelinat, qu'avant c'était la jungle ousqu'on allait jouer à Tarzan dedans les figues sèches.
      En tous cas, pour terminer j'voudrais dire à Anne-Marie, qu'elle se reconnaîtra, merci de m'avoir fait connaître des bônois aussi sympathiques, mais qu'est-ce que je dis, tous les bônois y sont sympathiques et j'voudrais dire aussi à Georges et Virginie merci pour leur présence et pour l'honneur qu'y z'ont fait à leur ville et qu'ils reçoivent de la part de tous ceux qu'y les z'ont connus l'expression du bon souvenir qu'y z'ont laissé.

Rachid HABBACHI

DES BÔNOISES.... A DE BON


Ce liv', ma parole, tu t'le tournes comme tu t'le tournes,
Y a pas z'à dire, tu t'le prends comme une bafoune
Un peu partout en dedans la tête
Et ça, j'te jure, c'est sûr, c'est pas peut-ête
Que même si que tu sais pas lire bien-bien,
Chaque tèxe y te vient
En plein dedans le cœur, diocamadone,
Direct de Chenôve en passant qu'à même par Bône.

    " Ma cousine, du temps qu'elle était folle,/ Elle se prenait pour une casserole,/ Elle se remplissait de lait/ Qu'à nous z'aut', y nous fallait/ L'empêcher de monter dessur la cuisinière/ Pour pas qu'elle se brûle le derrière. "

Un livre à mourir de rire,
du vrai bônois
  Prix 25 euros + 5 euros de frais d'envoi à adresser à:
M. Rachid HABBACHI, 16 Bd Mal. De Lattre
21300 Chenôve.

A TOI BÔNE
Par M. Marc Rozier
Paru sur la Revue ABCT N°20 octobre 2001

A TOI BÔNE

Et que ma mémoire demeure
oooooooooo

Mes yeux asséchés, par les larmes versées
et,
Si, un jour je dois t'oublier
Ô toi BÔNE, toi ma ville,
Je prie Dieu de me préserver de cette épreuve.
oooo

Si, mes yeux doivent se fermer
Sur l'écran noir de l'oubli
Voilant notre cité,
Si, le voile maintenu doit effacer le souvenir
De notre Méditerranée - de nos plages ;
Saint-Cloud, Chapuis, la Caroube
Joanonville - les Salines - Toche - Le Cap.
Si, le néant, m'impose la cécité de notre Forum
Le Cours,
Si, les rues - places - quartiers de ma ville
Doivent s'effacer de ma mémoire
Si, la terre où reposent mes Aïeux
Mes Aînés - les êtres qui me sont chers,.
Se confondait avec le Néant,
Si... je ne pouvais plus voir
La colline et les oliviers de
SAINT AUGUSTIN
Alors... oui, je revivrai un second EXIL
Ne plus voir resurgir les images d'un Passé
Alors .... oui, je revivrais un Second EXIL
Alors ... oui, je demanderais grâce au Ciel
De m'aider pour conserver jalousement
Comme des pieuses reliques
Ces témoins de mes souvenirs ;
Et lorsque le voile de mon crépuscule
Enveloppera et fermera mes paupières,
Que la mémoire de mes images,
Puisse s'endormir avec moi
Pour L'ETERNITE.



LA RUE SADI CARNOT( N° 9)
de Gabriel Belmonte

     "La Rue Sadi Carnot" est un livre écrit sur son lit d'hopital par M. Gabriel Belmonte, pour ses amis Pieds-Noirs.
     Cette histoire de la "Rue Sadi Carnot" nous est offerte par Mme Eliane Belmonte née Donadieu. Nous la suivrons par épisodes sur "la Seybouse".
     Je mentionne que cette publication est sans but lucratif, qu'elle peut être reprise par les associations ou sites Pieds-Noirs à la condition impérative que les publications se fassent de façon absolument gratuite, sans même 1 euro symbolique, tel que le souhaitait M. Gabriel Belmonte.

Léthargie ?

        Les roseaux

        Le jeu des roseaux consistait à tailler dans un morceau de roseau cinq bouts de roseau d'environ quinze centimètres de long sur quinze millimètres de large, chacun d'eux taillé en pointe aux extrémités. En les jetant au sol, il y avait forcément vers le haut des parties convexes et des parties concaves.
        Le joueur prenait les cinq bouts de roseau dans sa main, les lançait en l'air, pas très haut, le temps de placer sa main, paume dessous, sous les roseaux qui se posaient donc sur sa main. Evidemment si un roseau tombait à terre, le tour passait à un autre. Mais lorsque tous les roseaux restaient sur la main, il fallait alors les faire glisser sur la main de telle sorte que tous les roseaux avaient leur côté convexe vers le haut, ce qui faisait marquer dix points, soit les cinq côtés concaves vers le haut, ce qui ne faisait que cinq points.
        Si par malchance ou maladresse, le joueur n'arrivait pas à les placer tous dans la même position, il passait son tour à un autre, normalement. Et les points s'accumulaient ainsi jusqu'à ce que la cloche signalant la fin de la récréation arrêtât le jeu.
        Que de moments passés à ce jeu à l'école Sadi Carnot !

Le jeu de l'osselet

        Les osselets étaient un jeu de fillette. Nous les garçons, on jouait à l'osselet.

        Il fallait pour cela un certain os d'agneau ou de veau qui se trouve, je crois, à la jointure du genou de l'animal ou peut-être plus haut, peu importe. Cet os possède quatre faces distinctes auxquelles nous avions donné à chacun un nom : niche, creux, capitaine, mouchoir. Quatre joueurs minimum devaient participer. Il fallait également un mouchoir, grand de préférence qu'on roulait selon sa diagonale et à l'extrémité duquel on faisait trois nœuds parfois quatre, très serrés, puis on mouillait cette partie nouée pour qu'elle devienne plus dure. Ces trois ou quatre nœuds formaient une boule qui allait servir, vous allez voir à quoi.

        Chacun à tour de rôle lançait l'osselet qui, retombé par terre, nous présentait une face.
        Niche ne comptait pas, il fallait recommencer le jet. Capitaine donnait droit au lanceur d'indiquer le nombre de coups de boules de mouchoir assénés sur la paume de la main du malheureux qui avait eu la face "creux" qui signifiait "coup". Celui qui était tombé sur mouchoir assénait les coups bien entendu.
        Heureusement que les attributions de "mouchoir" ou "capitaine" changeaient assez souvent.
        La maman de celui à qui appartenait le mouchoir n'était pas très heureuse ensuite car il n'y avait pas, à l'époque, de machine à laver qui vous décrasse le linge même noué...

Mardi Gras et suite tragique

        Nous avions d'autres jeux qui ne nous coûtaient pratiquement rien, mais je préfère changer un peu et je vais vous raconter une histoire bien malheureuse et combien authentique pourtant !

        Elle est triste et stupide, mais quand les choses doivent arriver ...

        Quelle idée vint un jour de Mardi Gras à deux compères qui voulaient passer un bon moment et amuser les gens comme c'était la coutume le jour de Mardi Gras ?

        L'un des deux, Isidore, tout le monde l'appelait "Zidore", s'était procuré une dizaine de vestes de différentes tailles, se les était enfilées depuis la plus petite à la plus grande et, à différents endroits de la rue Sadi Carnot, tous les deux cents mètres environ, tous deux faisaient un numéro qui faisait plutôt rire, jugez-en :
        Le copain de Zidore se contorsionnait par terre en hurlant :
        Je me noie ! je me noie !
        Et Zidore lui répondait :
                Attends, je viens et il ôtait une veste qu'il jetait à terre.
                Je me noie ! continuait à hurler le gars au sol.
                Attends, je viens ! répondait Zidore en tombant une seconde veste et le manège se poursuivait ainsi jusqu'à la dernière veste. Imaginez l'hilarité des spectateurs ! On riait facilement faut-il préciser à l'époque. Et après avoir renfilé toutes les vestes, les deux amis recommençaient leur numéro à la grande joie de nombreux enfants qui suivaient. On parla longtemps de ce numéro dans le quartier.

        Mais ce n'est pas tout ; Pâques approchait et comme tous les Lundis de Pâques, beaucoup de gens avaient coutume de faire ce que l'on appelait la "Saint-Couffin" soit à la campagne, soit au bord de mer (on appelle cela pique-nique maintenant).

        Il se trouva donc qu'Isidore et son ami de Mardi Gras accompagnés de leur famille et de beaucoup d'amis allèrent fêter la Saint-Couffin à Joanonville, une plage de Bône.
        Zidore ayant emmené un tellinier, appareil qui, comme beaucoup de gens le savent, sert à ramasser les tellines ou "haricots de mer" comme on disait là-bas, dit à l'assemblée :
        Pendant que vous préparez les kémias et l'anisette, je vais vous faire quelques haricots de mer ; et le voilà à l'eau jusqu'au ventre et laisse-le tirer des bordées d'un côté puis de l'autre.
        A un moment donné, quand les choses doivent arriver, on se demande toujours comment elles arrivent, il se prend les pieds dans le morceau de filet qui suit le tellinier et il perd pied. Comme il avait quand même encore la tête hors de l'eau, il crie de toutes ses forces :
        Je me noie ! ...
        Vous avez bien sûr deviné la suite je vais quand même vous la dire, pour le cas où ! tous ses amis et parents répondent avec le même élan :
        Attends je viens ! et laisse-les rire de bon cœur.
        Je me noie ! lance une deuxième fois le pauvre Zidore qui était en train de se noyer vraiment.
        Attends je viens ! fut encore la réponse des joyeux lurons.
        Quand, tout de même, au bout de plusieurs fois, quelqu'un de plus futé se rendit compte du drame, il se précipita pour ramener le pauvre Zidore. Malheureusement, celui-ci était mort, noyé pour de bon. Consternation bien sûr, Saint-Couffin plutôt triste ! Si seulement à l'époque on avait connu le bouche à bouche, peut-être aurait-on sauvé le malheureux, mais il y a cinquante ou soixante ans, on ne le connaissait pas. Cette histoire fit grand bruit et on en parla longtemps.

Farce stupide ou Lavitrano

        Ce simple nom évoquera peut-être quelque chose pour certains d'entre vous, je pense aux plus âgés que moi, mais beaucoup d'anciens ont dû oublier cette histoire ô combien vraie ? Quant à moi, si je me souviens très bien d'elle c'est que ma mère l'a souvent racontée et que j'avais l'âge où on enregistre peut-être le mieux ce qu'on vous raconte.

        Cette histoire est moi ns cruel le que celle d'Isidore, mais elle vous fera tout de même de la peine tout en faisant rire.

        Voici : la loterie nationale venait d'être lancée en Algérie, en 1933 si j'ai bonne mémoire. Au début, les dixièmes n'existaient pas, il n'existait que des billets entiers et ces billets valaient cent francs pièce, ce qui était une somme relativement élevée quand on sait qu'un bon ouvrier ne gagnait que mille francs par mois.

        Evidemment, le gros lot était de taille, cinq millions et, à l'époque, c'était une fortune respectable.

        Sur un chantier de la Colonne, chantier d'une maison en construction, se trouvait un maçon du nom de Lavitrano peut-être était-ce même le patron, je ne saurais le dire. Or, il vint l'idée a ce gars d'acheter un billet de ladite Loterie Nationale ; c'était un petit sacrifice, vous vous en doutez. Ses collègues lui demandèrent de leur montrer ce billet pour voir comment se présentait un morceau de papier qui, avec de la chance, pouvait rapporter une telle fortune. Il le leur montra, bien sûr, avec une certaine fierté même, mais parmi ses collègues se trouvait un malin qui retint le numéro dans sa tête et alla vite l'inscrire sur un carnet.

        Vous pensez bien qu'avant la date du tirage, on en parla, de ce billet, et chacun de raconter ce qu'il serait possible de faire avec une telle somme si ce billet sortait gagnant. Cela n'a pas changé d'ailleurs depuis que les loteries existent ainsi que le tiercé et autres jeux de hasard.

        Bref, le lendemain du tirage, le malin qui avait retenu le numéro de Lavitrano arrive au chantier avec la Dépêche de l'Est et, tout en faisant semblant d'ignorer la présence de ce pauvre Lavitrano annonce :
        Putain de veinard celui qui a acheté le numéro de la Loterie Nationale ! et il donne le numéro en question qu'il avait appris par cœur.

        Entendant le numéro, Lavitrano n'en casse, pas une, lui aussi, vous pensez, le connaissait son numéro. Il devint pâle et dit à ses collègues :
        Je ne me sens pas bien les gars, je crois que je vais rentrer chez moi. D'un commun accord tout le monde lui répondit :
        Bien sûr, mon vieux, rentre chez toi, ça ira mieux demain, espérons.

        Et le travail reprit tandis que le pauvre gars, à peine avait-il disparu derrière la barrière du chantier qu'il se mit à courir comme un dératé vers la ville et le bureau où il avait acheté le billet.
        Avait-il mangé un peu trop de fayots ou de pois-chiches la veille ? Toujours est-il qu'il se vida littéralement dans son pantalon pensez donc. cinq millions qu'il allait palper fini le travail !
        Imaginez son retour au chantier après l'annonce que son numéro ne rapportait même pas un petit lot de consolation !

        Il pleurait le pauvre et, les autres, mis au courant de l'histoire n'eurent quand même pas le courage de rire devant son désarroi bien naturel.

        Ne faites jamais de telles farces s'il vous en prenait l'envie, ça doit faire trop mal !

        Cette histoire illustre un peu l'époque où on essayait de rire comme on pouvait, mais elle est tout de même un peu dure.

Bouras

        Je vais maintenant vous parler d'une autre figure de la rue Sadi Carnot que j'ai oublié de vous citer en son temps. Il s'agit de Bouras.

        Qui était Bouras ? C'était un Maltais qui habitait le Pont Blanc, il s'appelait monsieur Debono et était le frère du fameux "Galline" bien connu de tous les Bônois.

        Pourquoi ce nom ? Il faut savoir qu'en arabe, lorsqu'on veut affubler quelqu'un d'un sobriquet en fonction d'une partie de son corps plus grosse que la normale, on fait précéder ce sobriquet du préfixe : "Bou" qui veut dire gros.

        par exemple : BOULAHIA : grosse barbe
                             BOUKERCHE : gros ventre.

        Comme monsieur Debono avait une grosse tête, tout le monde l'appelai t BOURAS", de plus il était fartasse (1) et de ce fait portait un chapeau mou noir.

        Cet homme était marchand de volailles ambulant, et qui ne se rappelle pas les cris qu'il lançait a la ronde quand il passait avec quelques poules sous le bras :
                Ouah les poules ! oilà la belle volaille! ouah les poules ! oilà la belle volaille !

        A quelques jours de Noël, ma mère se laissa tenter par une belle dinde que Bouras lui avait montrée. Bref, elle paya :
                Au revoir Bouras, bonnes fêtes !
        Elle attacha la dinde dans la cour et puis, le hasard aidant, elle s'aperçut que les plumes de la queue étaient ramollies et mouillées. En y regardant de plus près, elle se rendit compte que cette pauvre dinde avait servi à des fins qu'on qualifie d'inavouables.
        Rouge qu'elle devint ma mère !! Il a osé, ce cochon, me faire ça à moi ! (on le connaissait bien Bouras !), demain je vais lui faire voir !
        Le lendemain :
        Ouah les poules ! oilà la belle volaille!
                Dis Bouras, tu vois, je ne me gène pas avec toi , car on se connaît depuis longtemps, mais tu sais, ta dinde d'hier tu vas me la reprendre et m'en donner une autre ou, si tu préfères, donne-moi deux poules à la place.
                Pourquoi, madame Belmonte, qu'est-ce qu'y a ?
                Tu vois y a des cochons et ta dinde elle a servi de femme ! tu t'es laissé avoir Bouras !
        Et le brave Bouras reprit sa dinde et refila deux poules à la place, à ma mère. Si je vous disais que ma pauvre mère leur examina quand même, disons, le "postérieur" et on mangea de la poule à ce Noël .

        Bouras a toujours été célibataire, peut-être, mais cela ne veut absolument rien dire , et puis que celui qui ne s'est jamais " tapé une ..... " jette la première pierre !

(1) Fartasse : chauve en Pied-Noir.

Les Babayes

        En Algérie tant les Arabes que les Européens avaient l'habitude de surnommer les nègres "Babayes".
        Puisqu'on parle de Babayes, qui ne se rappelle de ces deux fameux "babayes" affublés de peaux de bêtes qui pendaient en lanières autour de leur taille et qui portaient des chapeaux constitués de peaux de renards sur lesquelles ils avaient fixé de petits miroirs et autres objets hétéroclites tels des grelots qui tintaient tandis qu'ils s'agitaient en dansant.

        Qui étaient-ils ? D'où venaient-ils ?

        Où habitaient-ils ? Je ne l'ai jamais su. Plusieurs fois dans l'année, ils venaient dans le quartier et avec leurs instruments, l'un jouant du tambour, l'autre des cymbales, ils se contorsionnaient et faisaient des grimaces qui enchantaient tous les gosses du quartier qui leur donnaient quelques piécettes.

        Il est certain que ces deux Babayes ont marqué beaucoup d'enfants de la rue Sadi Carnot et d'autres quartiers.

Corso Colonnois

        Tous les ans ou presque se déroulait un corso organisé par différentes associations sportives ou autres qui rassemblait une foule innombrable.

        Beaucoup de chars participaient à ce corso, dont quelques-uns m'ont frappé et que je vais essayer de décrire.

        L'un par exemple représentait des pâtes alimentaires et beaucoup de participants sur le char dégustaient des spaghettis ou autres pâtes en sauce ! tomate dans, tenez-vous bien, des pots de chambre ! en chantant
        "Ah qu'ils sont bons quand ils sont cuits les macaronis !!…

        Sur le char des gymnastes Bônois dont je faisais partie, nous formions une pyramide lorsque nous arrivions à hauteur de la tribune officielle, ce qui nous valut un jour un prix.

        Mais de tous les chars qui défilaient ce jour-là, il y avait celui que tout le monde attendait et qui chaque fois était une merveille de goût et d'imagination et qui obtenait le premier prix. Je me souviens particulièrement de deux de ces chars, que c'est loin tout ça !
        Le premier était un immense cygne imité à la perfection et sur le dos duquel se trouvait, si je me souviens bien, une petite fille dans de beaux atours qui tenait une paire de guides, laquelle atteignait le bec du cygne et qu'elle tirait à elle de temps en temps ce qui avait pour effet de faire bouger gracieusement d'un mouvement vertical la tête de l'animal. Les applaudissements fusaient de partout. C'était vraiment féerique et on en parlait encore de ce char longtemps après.
        Le deuxième char, une autre année, était une énorme huître perlière, à la taille d'un char de bonne dimension et la grande surprise était qu'à intervalles réguliers la coquille supérieure de l'huître, par un mouvement mécanique bien calculé, s'entrouvrait et livrait aux regards de la foule massée le long des trottoirs une magnifique doublure de satin, rose ou bleu pâle, j'ai oublié. Sur la partie inférieure de l'huître se trouvaient trois fillettes pomponnées et coiffées à souhait qui représentaient trois perles et qui adressaient à tout le monde des baisers avec leurs mains. Là aussi, les ho ! et ha ! fusaient parmi les spectateurs, heureux de voir un tel spectacle car il faut le dire, c'était beau.

        L'organisateur de ces deux magnifiques chars (certains de vous l'ont peut-être déjà reconnu) était monsieur Merckel, le propriétaire de la blanchisserie moderne située, rue Waldeck Rousseau.

        

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A SUIVRE


UN MOIS DE JUILLET 2004

Les drapeaux flottent à 8000 km de distance.

Une petite-fille
de Pieds-Noirs
aux USA






Un petit-fils
de Pieds-Noirs
à Perpignan








MA JOURNEE A BÔNE

Bonjour à tous les lecteurs de la Seybouse

Je m'appelle Danièle Rosello, épouse de Christian Le Roux qui a vécu 10 ans en Algérie. Je suis constantinoise.
Christian et moi, sommes allés une semaine en juillet en Algérie, soit 4 jours à Constantine, avec une demi-journée à Condé-Smendou, le village de ma famille maternelle, 2 jours à Philippeville et une journée à Bône qui reste de ces 3 villes, vraiment "Bône la coquette "
Voici pour la Seybouse et les bônois, le récit de ma visite à Bône.

La route Phillippeville – Bône

Nous empruntons une nouvelle route. On passe à côté d’une petite construction en plein champ, c’est un marabout chrétien, tombeau d’un saint. Sur la coupole blanche, une croix noire : Petit coin de prières pour tous, dans un champ moissonné, fruits du travail des hommes qui est le même pour tous les paysans du monde qui travaillent la terre pour en obtenir la nourriture.

Nous nous arrêtons dans un village, pour manger des brochettes.

Puis nous traversons la plaine fertile de Bône.

Le temps de se rafraîchir à l’hôtel d’Orient et direction la basilique de St Augustin.
Bône est une belle ville toujours propre et gaie et ….Coquette !
Il y a beaucoup de monde dans les rues.
Il manque l’église à l’extrémité du cours Bertagna, comme il manque l’église de Phillippeville.
Pourquoi avoir détruit de tels monuments qui auraient pu servir à un culte ou à autre chose, ou simplement pour les touristes .. ?
Il y a des cafés, des glaciers, des marchands de cacahuètes et les arbres qui font de l’ombre tout le long du cours.

Visite à la Basilique Saint Augustin

La basilique n’a pas changé. Elle domine Bône.
Devant nous, 6 touristes : 3 hommes et 3 femmes d’une trentaine d’années qui voudraient bien entrer dans l’église, mais elle est fermée.
Nous faisons le tour, une religieuse irlandaise, parlant parfaitement français, nous ouvre.
Elle nous explique qu’elle travaille ici, dans cette maison pour personnes âgées avec 11 autres religieuses de 9 de nationalités différentes, dont une algérienne. Je m’attarde un peu avec elle.
Elle nous conseille de faire le tour et de frapper à une autre porte où demeurent deux prêtres : un jeune et un prêtre âgé qui entretiennent, travaillent, prient, reçoivent les gens, se chargent des offices religieux et font le guide pour touristes, à l’occasion.

Il n’y a pas d’heure de visites. La basilique est fermée, il suffit de sonner à la porte.
Nous sommes reçus par un homme jeune en tee-shirt et pantalon trois quarts ( pas de croix ).
Il va chercher la clé et nous entrons. Il nous réunit dans un espace, devant le chœur.
Il se présente :
« je suis le Père ……. Je suis prêtre augustinien et je suis maltais. Je m’occupe de tout ici, car le père qui demeure avec moi est âgé ( Il doit assurer une permanence quand le jeune prêtre s’absente ) ;
Voulez–vous à votre tour vous présenter avant que je vous donne des explications sur la basilique et sur St-Augustin. A la fin, vous pourrez prendre des photos »

"Les 6 touristes sont kabyles.
S et F nos accompagnateurs sont algériens et musulmans.
Christian est français et a vécu en Algérie.
Quant à moi, je me présente ainsi : « Je suis née à Constantine, je reviens ici après de longues années d’absence, je suis catholique et pratiquante »

Comme cela tout est dit, je suis Pieds-noirs, tout le monde le sait et tout le monde s’en moque, mais je me sens plus à l’aise.

Le prêtre nous parle de St Augustin, des premiers chrétiens, des Saints berbères ou autres qui sont devenus chrétiens, de la construction de la basilique.
Des questions pertinentes sont posées par les kabyles.
La messe est dite en français et en arabe le Vendredi. Messe à laquelle, j’aurais bien voulu assister.
Certains vont bondir en lisant cela, mais Dieu tient–il un calendrier, en notant les vendredis et les dimanches, lui qui a toute l’Eternité ?
Est ce que la messe n’est pas dite en arabe au Liban par exemple, alors que nous trouvons normal qu’elle soit dite en Français chez nous, en italien ou en anglais ailleurs ?
Mon mari a assisté à une messe très gaie, en Ouolof, au Sénégal. Les gens chantent et frappent dans les mains en esquissant des pas de danse. Mais non, ce n’est pas irrespectueux, c’est leur façon de vivre.

Cette visite à la Basilique m’a fait un énorme plaisir. Là encore, je me suis attardée un peu avec le prêtre, mais il fallait repartir, j’aurais voulu revenir, le vendredi suivant.

Bugeaud

Nous allons ensuite voir un magnifique petit village que tous les Bônois doivent connaître : Bugeaud. C’est un petit coin de paradis.
Actuellement, il ne s’est pas trop agrandi, n’est pas trop peuplé. Il y a un complexe hôtelier de luxe que nous visitons.
Des hauteurs de Bugeaud, nous apercevons, Bône, la côte découpée la mer un peu trouble dans la brume.

Nous redescendons vers la mer, en admirant le paysage. Nous allons au cap de Garde.
Toute cette corniche est pleine de promeneurs.
Nous mangeons dans une crêperie. Puis nous reprenons la voiture pour aller déguster un créponnet sur le cours Bertagna.

Cimetière

J’ai déjà raconté cette partie de notre visite, mais je vais la résumer ici, pour que notre séjour à Bône soit complet.
Nous sommes bien accueillis par le gardien. Le cimetière est entièrement désherbé, contrairement à celui de Constantine et de Philippeville. Les travaux annoncés par le consul, il y a deux ans ont dû commencer, mais sont loin d'être terminés : réparations et fermeture des tombes cassées, reconstruction du mur d’enceinte.
Le gardien ne peut pas tout faire seul : il demande des ouvriers Il n’est pas mécontent de notre visite, espérant que les choses avanceront.

La gare :

Après nous allons à la gare.
Nous photographions, la mairie puis la gare, à l’ extérieur et à l’intérieur. Elle est propre et bien décorée.
Christian s’approche d’une fresque murale, en disant pour lui : « Elle est belle ! »
Aussitôt un employé s’approche, va lui parler, lui dit qu’il peut photographier, et ça … ? et ça …… ? Il ouvre la porte donnant sur les quais …….
« Au revoir, vous êtes ici chez vous, revenez quand vous voulez ».

Nous allons au marché couvert, bien achalandé, mais ici tout le monde ne mange pas à sa faim.
Il n’y a pas de mendiants dans les rues et nous ne sommes jamais abordés par les enfants.
Nous allons dans quelques magasins .
Repas au bord de la mer, le compte à rebours à commencer. Direction : l’aéroport.

Nous remercions nos amis accompagnateurs et nous nous séparons.

Conclusion

Je suis heureuse d’avoir fait ce voyage. J’y ai tellement pensé. Il a pu se réaliser dans de bonnes conditions grâce à notre ami. Nous le remercions.
J’ai réservé les dernières pages de ce voyage à « la Seybouse »

Mes amis constantinois liront donc la fin de ce voyage sur le journal de JP B et vous amis bônois lisez un condensé de ce voyage à Constantine et Philippeville sur le site :
www.Piedsnoirs.net
La page sur Condé-Smendou, et les photos de Constantine seront sur le sur site :
www.fly.to/constantine

L’avion n’est pas plein. parmi les passagers, il y 10 français et 2 jeunes parlant anglais, ce qui signifie qu’il y a un début de va et vient entre l’Algérie et la France.

Si j’ai un conseil à donner à ceux qui ont vraiment envie de retourner, c’est d’attendre encore 2 ou 3 ans, je pense que ce sera encore mieux.
Je pense que si vous avez des questions, des observations à faire, vous pouvez passer, ou m'écrire sur mon e-mail ou encore laisser un message sur les deux sites que je viens de nommer.
Si ce récit vous a rappelé des images, si vous avez pu faire un bout de chemin avec nous, j'en serais ravie.
Christian va envoyer les photos de Bône, c'est lui le photographe amateur.

Merci à toi Jean Pierre et à tes collaborateurs pour tout le travail que vous faites.
Amis bônois, au revoir.
Une lectrice constantinoise de "La Seybouse"

Danièle Le Roux –Rosello

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Au nom de la Seybouse, merci Danielle pour ce voyage que tu as fait en éclaireuse et pour notre plaisir. Les photos seront bientôt sur le site.

COMMUNIQUE
De M. Fred ARTZ
Gérant Bénévole
DU JOURNAL PIEDS-NOIRS MAGAZINE

A nos lecteurs et à nos amis

INVITATION A POURSUIVRE AVEC NOUS
LE CHEMIN "PIEDS NOIRS D'HIER
et D'AUJOURD'HUI" c'est entre nos mains

Créé, voici bientôt 15 ans, il a succombé après une rude bataille, malgré l'aide de ses lecteurs, aux vicissitudes propres à toute vie d'une entreprise mais aussi aux difficultés de faire entendre notre Histoire particulière qui dérange.
Après deux ans d'interruption, il a reparu : A VOUS DE LE FAIRE DURER.
Par la volonté d'un groupe d'amis Pieds-Noirs, depuis toujours engagés dans la défense de notre communauté, nous ferons connaître NOTRE HISTOIRE dans toute sa vérité et défendrons nos droits de citoyens de ce pays. Notre indépendance politique, ethnique ou religieuse en est la garantie.
Privés de radio et interdits de télévision, nous afficherons nos messages et nous attendons de nos abonnés qu'ils les fassent entendre partout où ils seront. Nous ne devons compter que sur nous-mêmes. Trop de personnalités en activité ont intérêt à escamoter les forfaitures qui ont été commises.
Relancé par une nouvelle équipe, notre magazine, votre média reste ouvert à tous ceux qui souhaitent y apporter leur contribution en détenant des parts sociales de sa SARL "Les Editions du Grand Sud", ou en occupant une place de rédacteur, d'auteur ou de témoin dans notre combat.
Ressorti sous ce titre et dans la version qui étaient connus, il évoluera, autant que nécessaire, pour répondre à l'attente de notre communauté dont nos frères Harkis sont partie intégrante.
Une place est prévue à l'Histoire et une autre à L'Actualité qui tiendra lieu de Droit de Réponse ou d'avis. Dès le numéro de décembre, il a pu faire connaître d'une même voix ce que chacun s'emploie à crier dans son coin et à sa manière : Le Cri (site Internet) qui est un bel exemple de démarche commune pourrait alors être le relais Web de cette entreprise.
Beaucoup parmi vous souhaitent nous aider :
Il conviendrait qu'un maximum d'associations ou d'amicales souscrive à cette entreprise de notre communauté toute entière. Elles pourraient trouver là, mois après mois, une communication avec leurs adhérents et réunir les énergies qui concourent à leur action ou à leur activité.
Faites-nous confiance. Abonnez-vous, REABONNNEZ - VOUS, FAITES ABONNER VOS AMIS.
Plus nous serons nombreux et plus nous serons entendus.
NOUS DEVONS REUSSIR pour donner une image respectable et forte de notre communauté à nos détracteurs, au pouvoir politique, et demain à nos enfants et petits-enfants.

La rédaction

Fred ARTZ.

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LES   NOUVELLES   D'ANTAN
LA SEYBOUSE
JOURNAL DE BÔNE
Samedi 24 août 1861 - N° 834
Envoyé par Pierre LATKOWSKI

EXTRAITS du Journal
Par Dagand

CHRONIQUE LOCALE.

        Monsieur le directeur,
        Nous sommes allés promener ces jours derniers au jardin d'essai. Cela nous arrive de temps à autre; et à chaque fois nous trouvons de nouveaux embellissements accomplis par l'habile directeur de ce jardin, M. Hoering.
        Non-seulement les familles de gazelles et d'autres animaux, dont on suit l'acclimatation, se multiplient et animent le coup d'œil, mais six ou sept espèces d'oiseaux du lac Fetzara sont élevées et prospèrent dans un des carrés.
        D'utiles collections de plantes alimentaires ou textiles sont propagées avec succès : des caladiums, des chanvres étrangers, ignames et patates au nombre de douze ou quatorze espèces, prouvent une fois de plus ce que le soin et le savoir peuvent obtenir sur notre sol africain.
        M. Hoering ne se borne pas à cultiver les plantes étrangères, il a recueilli dans nos bois et nos montagnes des plantes de reproduction difficile, des orchis par exemple , et les habitue à la culture.
        Nous savons que nos édiles se préoccupent de la création d'une bibliothèque et d'un musée.
        En voyant ce jardin si bien tenu, si varié, ces allées ombragées, on se prend à désirer que ce musée, que des collections d'histoire naturelle, appellent là la population.
        Où pourraient-ils être mieux placés ? Où les esprits studieux trouveraient-ils plus de charmes ?
        Les anciens recherchaient toujours pour méditer, étudier et penser en commun les ombrages, les lieux solitaires et pittoresques, les jardins. - Nous avons sous la main quelque chose de cela, pourquoi donc n'en usons-nous pas ?
        signé : X.

        - Nous sommes heureux d'annoncer à nos lecteurs de cet arrondissement que nos vœux ont été exaucés touchant la création d'un comice agricole à Bône.
        Grâce à la persévérance de notre sous-préfet intérimaire, M. Léon Lafaye, cette institution agronomique, si éminemment utile, est assurée parmi nous. Plus de cent cinquante souscripteurs se sont empressés de répondre à l'appel de M. le sous-préfet. Nous en félicitons nos concitoyens. -L'inauguration du comice aura lieu en assemblée générale très prochainement.
        Nous sommes priés d'annoncer que les listes de souscription ne peuvent, avec la meilleure volonté, être présentées à tout le monde; ceux qui désireraient faire partie du comice pourront toujours se faire inscrire au secrétariat de la sous-préfecture.

        - Plusieurs membres du conseil municipal se plaignent de l'inexactitude de leurs collègues.
        Il arrive souvent, à ce, qu'il parait, que tantôt les uns, tantôt les autres manquent aux convocations ; ils paralysent ainsi la bonne volonté des exacts et rendent la solution des affaires impossible.
        Comme personne n'est obligé d'être conseiller municipal, nous comprenons peu qu'on en accepte le titre, sans être résolu a en remplir les charges.

        - Par délibération du conseil d'administration, les bureaux de la caisse d'épargnes seront ouverts à partir de demain, dimanche, de huit à dix heures du matin, au lieu de midi à deux heures
        Les opérations seront présidées demain par M. Chirac, administrateur de service.

        - On nous écrit de Guelma :
        " La fête du 15 août a été aussi brillante qu'on puisse le désirer pour une petite localité. Grande revue, jeux, bal, etc., enfin rien n'a été négligé pour donner à cette solennité autant d'éclat que possible.
        Les autorités ont eu l'heureuse idée d'installer des courses, ce qu'on n'avait pas encore vu ici. Les caïds et les cheiks des environs ont fait preuve de zèle en amenant un grand nombre d'Arabes pour concourir à ces jeux qu'ils aiment passionnément.
        " Six courses indigènes ont été disputées avec acharnement. La course française ayant deux prix a causé d'autant plus d'intérêt que, parmi les cavaliers, figurait un jeune homme de treize ans, enfant de Guelma, Eugène Duvauchelle, qui, à la surprise mais au grand plaisir des spectateurs, a emporté le premier prix; le second prix a été gagné par le cheval de M. Fort, chef du bureau arabe, et monté par un Arabe. "

Pour la chronique locale : DAGAND.        

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Nouvelles algériennes.

        M. A.-T. Périgot, aujourd'hui commandant supérieur à Tlemcen, est promu au grade de général de division,
        Cette nomination a causé une vive satisfaction à tous les habitants de Bône, à qui M. le général Périgot n'a laissé, que des souvenirs d'estime et d'affection.

        - À partir du 1er septembre prochain, il sera publié à Alger, par les soins et sous la surveillance du conseiller d'état, directeur général des services civils, un journal officiel dans lequel seront insérés in extenso, ou par mention sommaire, les actes et documents émanant de l'autorité et qu'il y aura lieu de porter à la connaissance du public.
        Cette publication prendra le titre de Moniteur de l'Algérie, journal officiel.

        - Nous apprenons qu'une pétition relative à la pêche côtière a été présentée à la signature d'un grand nombre de personnes à Alger, - quelques-uns disent quinze cents. - L'objet de cette pétition serait d'obtenir, sinon le retrait, tout au moins une modification de l'arrêté rendu par M. le maréchal gouverneur sur la pêche dite au bœuf.
        Nous attendrons, pour discuter cette pièce qu'elle ait été rendue publique. (Akhbar.)

        - Nous apprenons avec plaisir que M. Thuillier va coopérer à la rédaction du Zéramna..
        Pour les nouvelles algériennes : DAGAND


Pour consulter, le N° 834 de la Seybouse du 24 août 1861
CLIQUER ICI


BÔNE..    TU TE RAPPELLES
Par M. JEAN PERONI
                envoyé par M. Roger SABATON --                     N° 3
"Je me presse de rire de tout de peur d'être obligé d'en pleurer. "
BEAUMARCHAIS
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FOOT-BALL et COQ BONOIS

        C'est dimanche, le ciel est plein de soleil. Une brise tiède caresse les grands palmiers du stade municipal vers lequel se hâte une foule bruyante. Hommes, femmes, enfants ont quitté tôt le repas dominical pour être à l'heure du rendez vous J.B.A.C. A.S.B.. Les automobiles se faufilent avec précautions dans ce désordre sympathique : une marée humaine qui discute, pronostique, parie. Un bookmaker enregistrerait des affaires d'or si les mises n'étaient pas purement sentimentales, car un derby de foot ball est une affaire de sentiments. On est pour, on est contre ; interdit d'être neutre ou alors on reste chez soi.

        Pour l'instant la foule fait grand bruit mais reste calme. Les préférences auront tout à l'heure le loisir de s'extérioriser.

        Le flot montant s'est installé dans les tribunes, sur les gradins, autour de la verte pelouse sertie de l'anneau rose des cyclistes. Unique en Afrique du Nord ce stade, prétendent les Bônois. L'oeuvre est signée Pantaloni. Bône s'y est rassemblée un jour de gloire et de reconnaissance nationale pour recevoir des mains du Président Auriol la Croix de Guerre avec palmes.

        L'étagère officielle qui surplombe l'entrée du terrain se remplit à son tour : les bibelots sont nombreux : présidents et conseils d'administration des deux clubs ; Anselme, adjoint sportif du maire ; quelques fonctionnaires supérieurs qui se servent de leur grade pour resquiller, deux ou trois officiers auxquels on n'ose pas demander la raison de leur présence ; une dizaine de supporters huppés qui paient suffisamment cher l'honneur du premier rang.

        Robert Béghain, président de l'A.S.B., un play boy. La nature l'a comblé : argent, intelligence, santé ; le monsieur bien sous tous les rapports. Il administre sagement un vaste domaine viticole, conduit une grosse voiture de sport, porte le smoking avec élégance. Et pas le moindre soupçon de snobisme, de prétention, de flagornerie. Fair play, il laissera le club lorsqu'il briguera un siège aux Délégations Financières. Le Dr Gelsi lui succédera.

        Aux vice présidences de l'Association Sportive, le Dr. Grimal, un chauvin ; Albert Giuisti, un sage ; le Dr Castelli, un turbulent ; et Mme Giuisti pour la section féminime.

        Côté J.B.A.C., les présidences durent moins longtemps ; s'y sont succédés Lombardo, Perriaud, Vernède, Daire, et le dernier en date, Onesta Tavolta, notaire, adjoint au maire, officier de réserve, légion d'honneur, médaille miliraire. La présidence d'un grand club n'est pas à dédaigner.

        L'A.S.B. passe pour être très riche, mais la J.B.A.C. a la bénédiction de la Tabacoop ; elle renfloue ses caisses en déficit par des tombolas. En principe, c'est le président qui gagne 'le gros lot ; bon prince, il le remet en jeu. Les bénéfices passent ainsi du simple au double, voire au triple.

        Sur la pelouse, l'A.B.S. en maillot rayé, la J.B.A.C. en damiers. Chez les rayures, Ripol dit Moumous, la vedette en avant de pointe, le canonnier du bord ; Truglio, gardien de buts ; Nadji à l'arrière avec Vigo ; et encore Schmitt, Deluca, Roux, Courbis.

        Monichon garde la cage des damiers, soutenu par Salah dont les tirs portent à 60 mètres.

        Le petit bonhomme au centre du terrain, François Barone qui dirige le débat du haut de son mètre soixante. Clairvoyant, circonspect, intransigeant ; mais, disent les méchantes langues, son sifflet est capable de donner l'avantage à qui bon lui semble ; et l'on n'y voit que du bleu. Que ne dit-on pas d'un arbitre !

        Le match a débuté dans le calme. Les adversaires se mesurent ; comme en boxe, le round d'observation. Et puis, vlan ! Deux joueurs s'accrochent. Il n'en faut pas plus pour que les cinq mille supporters se déchaînent, sifflent, vocifèrent, hurlent, gesticulent. Mme Giuisti donne le ton, le Dr Castelli renchérit. Des cris : vendu, assassin, tue le et, suprême outrance : voleur de poules.

        Un énergumène, les poings tendus, se dresse sur sa banquette : "qu'on me retienne ou je fais un malheur". Personne ne bouge, il se rasseoit. Celui là veut passer dans le clan adverse ;ses amis applaudissent son audace. Il enjambe la balustrade. C'est fait, il est chez l'ennemi. Que vouliez vous qu'il fît contre tous ? Un horion sur l'oeil est son lot. Il ne lui reste qu'à se replier sur ses positions : pour que sa retraite conserve une certaine dignité, il lâche à reculons une bordée d'injures:

        Les femmes s'en mêlent : "Descends si t'es un homme". La replique fuse : "va chercher ton mari". Pas de chance, c'est une jeune fille. Un nonagénaire prend parti, il bafouille de colère. Il se dresse et, suprême argument, brandit sa canne.
        Le gosse de derrière qui ne voit plus rien du match glousse un tutoiement à l'adresse du vieux.

        Cependant les joueurs sur le terrain continuent à courir après un ballon qui n'a pas l'air de vouloir se laisser emprisonner ; il passe d'un camp à l'autre, à ras de terre, en chandelles, en long, en large, en diagonale. Monichon, le malheureux, a des démélés avec un rayon de soleil que, par l'entremise d'une glace, un gamin lui projette dans l'oeil. Il tente de s'en dépétrer : impossible. Ripol, complice de la glace, en profite : le but est marqué.

        Numa Andoire, sur le banc de la touche, fait le gros dos. Sur les gradins J.B.A.C., un silence de mort. De l'autre côté, le chant de triomphe : "I'A.S.B. oui, oui, oui, ne périra pas".

        Et François Barone, dressé sur ses ergots, raide comme Artaban, siffle la fin. Fini le match, place aux commentaires.

        Le reflux populaire vers la ville à deux bons kilomètres de marche pour tourner et retourner en tous sens ces quatre vingt dix minutes qu'il a vécues intensément.
        C'est fou ce qu'ils ont la mémoire précises, les supporters ! Chaque action de joueur, chaque intervention de l'arbitre est passée au crible de la critique. Quand on pense que pour la plupart ils n'ont de leur vie chaussé les souliers à crampons et qu'ils ne connaissent pas un traître mot du règlement !
        Peu importe, on donne son impression et on s'efforce de la faire prévaloir, quitte à élever le ton contre le contestataire imprudent. Si la discussion prend des proportions inquiétantes, on s'arrête et le groupe se grossit des pour et des contre.

        Finalement rendez vous est pris chez Julien Arribeau dont le café du commerce porte l'enseigne "Au Bristol". On s'y retrouvera à l'heure apéritive lundi, mardi, mercredi pour épiloguer sur le dernier dimanche, et le reste de la semaine, pour pronostiquer.

        Quoi qu'il en soit, Asbites et Bacistes auront un dénominateur commun : jamais ils n'ont réussi à caser dans l'armoire aux trophées la Coupe d'Afrique du Nord, leurs possibilités s'arrêtèrent à la limite du Constantinois.

        Heureusement Bône possédait des champions d'une autre envergure pour orner son blason sportif. Le plan d'eau de la Seybouse a offert des affrontements épiques aux rameurs de l'Aviron et du Rowing. Borgeaud présidait l'un, et Hausser l'autre. Les rivalités présidentielles stimulèrent la lutte, surtout lorsque les femmes se mêlèrent, elles aussi, de ramer. Il n'empêche que le duo Tapie/Fourcade réussit l'exploit unique dans les annales nord africaines : offrir à Bône une médaille d'or olympique. Mais parce que l'aviron n'avait guère d'audience dans le grand public, la performance passa inaperçue. Ce fut comme le succès de Jean Roblédo, champion de France en skiff. Il se fêta en circuit fermé. Une autre ampleur eut l'affaire Cohen.

        Robert Cohen avait vu le jour dans les quartiers pitoyables de la Vieille Ville. Son père qui rasait des barbes à longueur de journée, sa mère au centre d'un turbulente marmaille, avaient laissé son enfance voguer à la dérive entre l'école communale et les jeux de la rue. L'enfant avait la tête près du bonnet ; pour un rien il faisait le coup de poing. Son humeur batailleuse le poussa sur le ring.

        Le Noble Art, comme on dit, avait la grosse côte à cette époque, stimulé par Alphonse Zerbib, un apôtre du sport pugilistique. En quête de jeunes vocations, il découvrit Cohen. Et le gamin bônois fit son petit bonhomme de chemin jusqu'à sa rencontre avec Charles Raymond.

        Dès ce moment tout se passa très vite. Trois coups de poings par ci, deux arcades sourcilières déchirées par là, le petit Coq Bônois passe du championnat de France au championnat du monde : les échelons de la hiérarchie ont été escaladés quatre à quatre. Personne n'en revient, Cohen encore moins que personne. Mais désormais le gars de la Vieille Ville peut se serrer le torse dans une ceinture mondiale pleine d'écus.

        Qu'on se souvienne de ce retour triomphal ! Mille voitures font un cortège effréné à l'enfant prodige. Tout Bône est dans la rue. C'est un 14 juillet nouveau genre, avec fenêtres pavoisées de tricolore, harmonie, tambour battant, sirènes hurlantes, motocyclettes en pétarades, klaxons déchaînés. On avait seulement oublié de donner congé aux enfants des écoles; ils le prirent avec autorisation parentale. Ce fut pendant des heures, Cours Bertagna, la Fête de la Victoire.

        Pantaloni avait refusé de se prêter à ce qu'il appelait une mascarade. André Fadda sauta sur l'occasion pour prendre place dans la voiture officielle à côté du héros : vis à vis de l'électorat juif, ce ne pouvait être que rentable.

        Dans les voitures suivantes, papa et maman Cohen et leur abondante progéniture ; et puis toute la smala, tantes, oncles, neveux, petits neveux.

        Robert, debout, levait ses bras au ciel, déjà en V, pour répondre à l'ovation délirante. Mon Dieu, qu'il avait de grands bras, ce petit homme. Quand il marchait, ses mains lui cognaient les genoux. Bah, c'était peut être là son atout majeur de champion du monde.

        Pour l'heure, heureux et fier, il riait de toutes ses dents qu'il avait blanches, n'ayant jamais fumé ni bu, même pas la religieuse boukha.

        La fête dura huit jours et pendant huit jours la porte du petit logis de la Vieille Ville resta ouverte. La maman Cohen en servit-elle des anisettes ! Car, comme on le pense, jamais Robert n'avait compté autant d'amis qui venaient le congratuler et trinquer à ses futures victoires.

        Eh bien, il n'y eut plus d'autres victoires. Robert Cohen n'avait pas reçu beaucoup d'instruction ; il n'avait pas eu le temps d'apprendre les beaux usages. Il n'en prouva pas moins qu'il avait beaucoup d'intelligence dans la tête. Nanti de son titre et du pécule acquis à la force des poings, il abandonna la boxe pour épouser une riche héritière, fille d'un planteur d'Afrique Centrale.

        Et comme se terminent les beaux contes de fée, ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants.

FIGURES DE PROU

        Chacun s'accordait à le reconnaître : les Bônois n'étaient pas des gens comme les autres ; une mentalité à part, faite d'enthousiasme créateur, de joie de vivre, d'éxubérance débordante. La hardiesse du propos exprimait un tempérament heureux, le comportement quotidien traduisait le désir d'accaparer le meilleur de l'existence : "Carpe Diem" avait dit Horace avant eux.

        Qu'on n'aille pas s'imaginer pour autant que tout se ramenait à la galéjade, à la plaisanterie, à l'éclat de rire. Bône, en quelques années, s'est élevée au rang de Métropole Méditerranéenne : à quoi le doit-elle, sinon à l'esprit d'entreprise de sa population !

        De sorte que dans ce tempérament bônois se trouvaient mélangés à justes proportions le goût de la bonne vie et l'ardeur au travail.

        Des exemples ?

        Le procureur De Vimont, avant de requérir une peine capitale, ne se génait pas pour faire un bon mot dans les couloirs du Palais. Dieu sait si le Dr Castelli pratiquait avec conscience et abnégation ; pourtant, après avoir quitté un malade sérieux, n'allait-il pas au stade vociférer des encouragements à l'A.S.B. chère à son coeur ? Et Me Onesta Tavolta, son étude bouclée, partait, guilleret, au bras de son épouse, danser le swing au Bal de la Croix Rouge.

        On faisait la part des choses, et cela n'avait rien d'indécent. Ce monde bônois avait renversé au grand galop les barrières absurdes des contingences.

        Dans la bande des joyeux lurons se manifestaient naturellement des types plus spécialisés dans la gaudriole ; ils donnèrent à la ville son image de marque. Edmond Chiarelli en fut le prototype.

        On pouvait chercher longtemps avant de trouver plus spirituel conteur d'histoires ; certes, pas des histoires de Première Communion ; des histoires pimentées, de ces bonnes histoires à faire rougir un hussard de la Garde. Mais c'était Chiarelli qui les disait ; on était obligé de rire, d'autant que pour s'exprimer, il mêlait tout, le ton, le geste, la mimique.

        Ce soîr là, le général et Madame de Monsabert étaient les hôtes de Rhin et Danube ; le repas sombrait dans la monotonie. Chiarelli intervint : on crut à la catastrophe. Eh bien non, Monsabert et son épouse malgré l'excès du propos, se brisèrent en éclats de rire.

        C'était un farceur de première qualité, l'Edmond. Il n'hésitait pas à vous téléphoner à minuit. Pourquoi ? Pour vous demander l'heure, tout simplement. Vous aviez besoin d'un numéro téléphonique ? Il vous renvoyait au gardien du cimetière. A cause de lui, Henry Lagardère quitta un soir, tout affolé, son cinéma, persuadé qu'un incendie dévorait la ville.

        Chiarelli par dessus le marché était doué d'une voix de basse extraordinaire. Combien de fois a-t-il chanté Paillasse ? Mais précisément parce qu'il était Edmond Chiarelli, jamais l'archiprêtre ne le convia à entonner le "Minuit Chrétien" de la Messe.

        Il avait un compère, Desté, surnommé Melon ; un farceur, celui là encore, qui prenait des mines niaises pour réciter les Fables de La Fontaine, ou mimer les différentes démarches des boîteux de ses connaissances ; un pince sans rire qui vous servait les histoires les plus saugrenues avec un sérieux à faire pleurer.

        La troisième place dans ce trio de bons garçons revenaient à Monmon Bailly. Chiarelli était gras et grand, Desté long et maigre, Bailly ventru et dodu, un tableau à ne pas manquer quand Bailly, au Centre, était flanqué de ses deux compères ; au milieu la pendule, de chaque côté les candélabres.

        Bailly n'oublia jamais son métier de rat de cave. Jugez en : L'Association Sportive Bônoise offrait un repas champêtre à ses supporters. Le soleil brûlait la Caroube ; on but sec, et le vin finit par manquer. La ville n'était pas loin : on dépêcha quelqu'un pour un nouveau baril. La soif étanchée, le tonneau vidé, Edmond Bailly, qui n'avait pas été le dernier à pinter, oubliant sa vice présidence de l'A.S.B., redevint l'intransigeant fonctionnaire des Contributions. Le vin avait été transporté sans laissez passer : contravention.

        Ces gens-là n'eurent jamais le plaisir d'inviter à leur table Gaston Jammy, qui buvait peu ou prou et qui, pour se maintenir en forme, préférait faire abstinence.

        Il y réussissait si bien qu'à 70 ans il gardait, pour monter à cheval, la souplesse d'un lieutenant de cavalerie.

        Célibataire convaincu, peut-être même misogyne sur le tard, après avoir couru à bride abattue du Lido au Moulin Rouge, il reportait sur le cheval son ultime grande passion. Il avait fréquenté Longchamp, Maison Laffitte, Deauville, Epsom, voire Newmarket. Il s'y était montré en dandy, jaquette noire et pantalon gris, haut de forme sur le chef, canne d'argent à la main, camélia à la boutonnière.

        Prenant de l'âge, il abandonna cette élégance raffiné pour se contenter d'user ses frusques, vieillies et démodées. A moins qu'il préférât, pour parcourir au pas de gymnastique, les 3 kilomètres entre le Cours Bertagna et Chapuis, se vêtir d'un caleçon en guise de short et se coiffer en turban de sa serviette de bain.

        En hiver, un grand burnous en poils de chameau abritait ses promenades des intempéries.

        Il prouvait en affaires une honnêteté sans fissures, mais d'une rigueur absolue. Il possédait une bonne partie du Cours sur cinq ou six étages. Un de ces locataires, ayant manqué de 24 heures le renouvellement de son bail, il refusa de transiger, sourd à ses prières et à ses lamentations. D'autres auraient su tirer un substantiel pas de porte de ce local en situation privilégiée : il décida tout simplement de mettre le loyer aux enchères.

        Des personnages célèbres qui marquèrent Bône de leur empreinte, on aurait garde d'oublier l'Amiral Marec. La ville très tôt l'avait séduit ; il s'y maria et y resta. Mais il ne répudiait pas ses origines bretonnes. Il parlait de Pimpol et de Concarneau avec émotion.
        Fin lettré, humaniste d'excellent aloi, il citait de mémoire Ovide et Tacite. L'Algérie lui décerna son dernier Grand Prix Littéraire pour l'ensemble de ses oeuvres sur Hippo Regius.

        Ce qu'il a pu les cajoler, les dorloter, ces vieilles ruines d'Hippone qui, grâce à lui, retrouvèrent une vie intense. Il en avait été nommé Conservateur par les Beaux Arts.

        Mise à part l'époque des vacances qu'il va passer au Pays d'Armor, l'archéologue bânois part aux aurores vers Hippone où l'attendent ses deux modestes collaborateurs, le gardien des ruines et un terrassier. La pelle, la pioche, la bêche s'en donnent à coeur joie, excepté les jours de pluie quand la terre gorgée d'eau interdit la fouille. Grâce à cette persévérance quotidienne, Hippone la Royale, en moins de deux décennies, se dépouille de la chape de terre où l'avaient enfouie l'oubli des siècles et la négligence des hommes.

        Les colonnes, épurées, poncées, polies, se redressent ; les mosaïques s'éclairent de leurs couleurs originelles ; les plaques de marbre blanc retracent les larges avenues dans l'ombre fraîche de la Colline. Jour après jour, Ervan Marec surveille la renaissance authentique de sa nouvelle colonie.

        Les circuits touristiques prévoient Hippone dans leur randonnée algérienne. Mais les pierres royales resteraient inertes si Marec, guide averti, n'incitait ses hôtes à communier avec lui dans l'amour du passé romain. Des Anglais, des Allemands, des Américains font cercle autour de lui ; juché sur un piédestal, il est transfiguré. Plus d'amiral ; un proconsul qui parle d'abondance: le verbe est enthousiaste, éblouissant, convaincant. Les ruines bougent, les ruines reprennent vie,

        Parfois, retournant chez lui, Marec rencontrait Bengueche qui, sans oser entrer, regardait de loin le travail des nouveaux bâtisseurs. Ils faisaient le bout du chemin ensemble.

        Bengueche, un pauvre clochard ? Non, un philosophe qui voulait vivre à sa guise. Un hippie d'avant garde, si l'on préfère. Né d'une famille honorable, il avait jeté par dessus bord les bons usages et les difficiles contingences d'une vie trop policée. Peut être un Diogène des temps modernes que rebutaient (déjà) les produits de la société de consommation. Pas très propre, évidemment ; rasé de loin en loin aussi ; frugal si quelques amis compatissants ne lui abandonnaient pas les reliefs d'un repas. Mais plein de bon sens puisqu'il savait donner le pourquoi de sa déchéance.

        Sa grande distraction était la lecture du journal pris dans les invendus d'un kiosque. Ainsi se tenait-il au courant de la vie quotidienne, des faits divers, des évènements politiques, des conflits internationaux ; sur chaque chose il avait son opinion ; elle était la plupart du temps marquée au coin du bon sens.

        Bône respectait Bengueche, même si une bande de farceurs décida un jour de poser sa candidature à la députation. Il est vrai que c'était une figure du vrai crû bônois, une espèce de pièce de musée, en quelque sorte.

        Seuls les enfants, sans pitié, sans respect, lui lançaient des quolibets malsonnants. Un passant chassait les insolents garçons. Lui, Bengueche, cachait sa navrance et haussait les épaules. Philosophe malgré tout.

JEUX DE DAMES

        Figures de proue, pourquoi pas chez les dames aussi ?

        Ce qui a été dit de son frère Robert Béghain lui va comme un gant. De surcroît, elle fut unie pour le meilleur et pour le pire à un sénateur. Il n'empêche que, devenue Mme Tucci, elle a marqué son esprit de famille en conservant, en plus, son nom de jeune fille : Mme Andrée Tucci_Béghain. Un prénom et deux patronymes, l'erreur sur la personne devenait impossible. Il est vrai qu'elle avait une personnalité extraordinaire.

        Mme Tucci-Béghain sait être féminine quand le besoin s'en fait sentir : une sobre élégance, un charme discret, une coquetterie qui exclut l'extravagance. Elle confectionne de ses mains les bouquets qui ornent son salon ; elle en cultive les fleurs. De façon subtile, elle assemble les roses de serre et les coquelicots des champs. Mme Numa Ricoux qui s'est spécialisée dans la peinture florale les a plus d'une fois traduits sur ses toiles.

        Mais Mme Tucci-Béghain refuse d'être associée à ce qu'on nomme le sexe faible. Elle est féminine, c'est un fait ; mais elle est féministe.
        Pas question d'abandonner ses terres à la gérance d'un fermier, ses comptes à l'administration d'un régisseur, sa voiture à la conduite d'un chauffeur. Elle s'occupe personnellement de la gestion de ses affaires, et s'en occupe bien.

        D'une activité débordante, elle traverse la vie au grand galop, laissant la meilleure place au travail, gardant quelques loisirs pour des passe temps mineurs.

        Elle monte à cheval, plutôt en cavalière qu'en amazone, fait du jumping pour son plaisir personnel, saute les obstacles sans les renverser. A moins qu'un gêneur lui barre la route ; ce peut être aussi une femme. Mme Tucci-Béghain ne va pas sur le pré ; elle préfère la cravache.

        Mme Geneviève Munch est fille de Charles ; c'est dire qu'une odeur de tabac la poursuit. Elle en use, peut être même en abuse t-elle. Non point par égoïsme: elle subventionne les arts. Et comme les arts n'ont pas d'odeur, en profite toute une pléïade de jeunes gens et jeunes filles.

        La renommée de son Ecole de Danse a dépassé les limites de la région, après avoir goûté à Bône-Ville l'euphorie du succès. Mme Munch, enfant gâtée dispose d'importants loisirs ; elle peut donc tout donner à son école et à ses élèves, talent, temps, dévouement, et par la grâce de la Tabacoop paternelle, pas mal d'argent. On comprendra qu'apportant l'essentiel, la directrice n'admette pas la contestation.

        Elle paie de sa personne. Si la maîtresse de ballet est absente, elle la remplace. Si la couturière est indisponible, elle coud les costumes. Elle habille, elle maquille, elle coiffe, elle dirige les répétitions. Avant de monter un gala chorégraphique, elle vole à Paris, se documente, se renseigne, et revient à Bône, rapportant tous les éléments propices à la réussite. "La Danse Macabre" en lumière noire, donnée dans les jardins de la Foire Exposition, fut une grande première algérienne.

        Mais le tempérament dominateur de Geneviève Munch, son caractère entier, son esprit frondeur, son prodigieux succès et le soutien moral et financier dont elle dispose font qu'elle ne supporte pas la concurrence. Tant que son école de danse fait cavalier seul, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes de Terpsichore. Mais voilà t-il pas que Mme Azzopardi, sa maîtresse de ballet, décide un beau jour de se débarrasser de toute tutelle et d'ouvrir pour son compte son propre cours de danse.

        Et puis Mme Salvaty Lamy, forte de ses diplômes, veut-elle aussi avoir son école.

        Si la musique adoucît les moeurs, la danse met les nerfs de ces dames en ébullition. Mme Munch, tambour battant, se rue pour bouter hors de son domaine réservé cette double intrusion.

        A la longue, faute de vainqueurs, faute de vaincus, faute surtout de pouvoir trouver un véritable casus belli, on en arrive à un compromis tacite. Les trois écoles s'ignoreront. Tout le profit en revient aux petits rats qui désormais auront trois fromages à se mettre sous la dent.
        Mme Geneviève Munch, chorégraphe, nourrit une autre ambition : la mise en scène de l'opérette. Elle crée donc une troupe qui rapidement prendra fière allure.

        La divette ? Mme Munch. Cette maîtresse femme a du talent, du goût, de l'initiative, et de la voix. La voici donc divette de Messager, Audran et autres Lecoq, menant de succès en succès sa cohorte juvénile de chanteurs et de chanteuses.

        Le jeune premier, c'est Fernand Bussutil qui fait des prodiges "pour effacer des ans l'irréparable outrage". En a-t-il poussé des escarpolettes, en a-t-il cueilli des violettes impériales, en a-t-il parcouru des pays du sourire !

        Du côté de Mogador ne va t_on pas prendre ombrage de ce couple bônois qui fait la pige à Merkes Merval ; d'autant que Mme Munch offre à l'Algérie, non pas du déjà vu, non pas du routinier, mais de la scène tournante.

        Fallait y penser et, y ayant pensé, réussir le coup. Fallait surtout découvrir dans les réserves humaines de la Tabacoop un promoteur de la taille de Joly.

        Qu'on ne s'étonne pas si, brûlant les étapes, le Ministre des Beaux Arts décerna à Mme Munch la recette d'Officier d'Académie sans passer par les palmes.

        Mme Letalnet, elle, joue du pinceau. Au moins une fois par an, deux fois si l'inspiration est abondante, elle accroche. La production est vaste : pour tous les goûts, pour toutes les bourses, paysages, portraits, fleurs, pastel, crayon, gouache, fusain. Mme Letalnet ne refuse rîen à l'amateur; elle a l'embarras du choix.

        Certes en regardant bien, on découvre sur la cimaise du bon, du mieux et du moins bon. Mais la bonne volonté, elle, au moins ne manque pas.

        Prélude à toute exposition, Mme Letalnet invite les journalistes à juger : la réunion se transforme vite en une sorte de conciliabule permettant au peintre de mettre l'accent sur des réussites particulières qui risqueraient de demeurer inaperçues.
         "Admirez, dit l'artiste, ce délicat passage du bleu pastel au vert d'eau "

        Le verre de whisky aidant, le journaliste acquiesce avec d'autant plus d'enthousiasme qu'il n'y connaît pas grand chose.

        Le grand jour du vernissage arrive. La foule se presse ; une façon pour ces dames d'exhiber leur dernière toilette. Mme Letalnet, chef de piste, dirige ses invités ; on fait des "oh", on fait des "ah". Les profanes en rajoutent. L'hôtesse se pâme ; elle est parvenue à communiquer sa foi.

         "Vous devriez assortir votre vernissage d'un cocktail "lui susurre une amie qui lui veut du bien. Vous auriez sans aucun doute beaucoup plus de monde, et vos peintures seraient plus appréciées."

        Mme Letalnet, sans époux, sans enfant, s'est de la sorte créé un univers ; elle est la première à en savourer la joie. Et, parce qu'un jour l'ennui naquit de l'uniformité, sa palette varie à l'infini, et son style et son écriture.

        Les expositions de Mme Ricoux sont construites sur un scénario identique : même défilé devant la cimaise, même approbation enthousiaste, même "je reviendrai".

        Les prix de Mme Ricoux sont toutefois plus élevés. L'une vend pour la gloire, l'autre par nécessité. L'étude de Me Numa Ricoux, avoué, a les reins solides ; Mme Letalnet est seule dans la vie. Mais l'une et l'autre ont les mêmes façons tentatrices de faire l'article.

        Mme Ricoux vient de découvrir un client de l'étude bonne aubaine. Elle l'entraîne à l'écart et, à brûle pourpoint "Que pensez vous de cette marine ? " "Je l'apprécie." "Donc elle vous plaît ? " "Beaucoup !"
        La vente est bâclée en un tournemain. Le tableau est décroché, emballé, ficelé, placé sous le bras du visiteur imprudent. Sur la nomenclature, la marine N° 12 porte la mention toute fraîche vendue.

        Le chroniqueur de service a droit lui aussi à sa toile : ni gouache, ni huile ; une aquarelle. "Choisissez donc, cher ami !" Il choisit. "Je vous conseille plutôt celle là".
        Après tout, celle ci ou celle là... Le voilà pris au piège ; son commentaire sera un dithyrambe. Donnant donnant.

        Reste encore pour ces dames, fini le vernissage, à achever une longue semaine d'attente, silencieuse et patiente. Mme Ricoux s'est munie d'un livre, Mme Letalnet d'aiguilles à tricoter. Par dessus la page du livre ou la laine de l'écharpe, l'oeil attentif surveille les entrées. Gare à celui qui se fourvoiera de ce côté.
        D'un bon, quitte à perdre le rang ou à perdre la page, l'artiste est sur lui comme la misère sur le pauvre monde. S'il part sans son tableau sous le bras, c'est qu'il a du tempérament.

        Le chroniqueur de service n'a jamais emporté un piano de chez Gisèle Canapa ; mais sa persévérance a du tenir le coup, tasse de thé d'une main, gâteau sec de l'autre : de quoi enlever son approbation.

        Mme Canapa a inventé une façon révolutionnaire d'apprendre le piano à ses élèves : méthode en 6 leçons. A peine croyable. Mais n'apprend on pas la lecture aux petits sans passer par le B A BA ?

        Une publicité intensive avait alléché les parents à une époque où le transistor ni le tourne disque n'étaient pas encore monnaie courante.

        Mme Canapa eut sa période de succès avant de tomber dans la religion.

        Jeux de dames ? Quel plus beau jeu que de jouer avec la mode ! Dans cette intention Mme Accampora ouvrit sa boutique à l'enseigne "Paméla". Ce fut à Bône la première du genre.

        Fi du prêt à porter, bon pour la midinette. Aller danser au bal de l'Aéro Club sans la griffe "Paméla" devint crime de lèse élégance. Malgré les prix qui contigentaient la clientèle, on se bouscula au portillon de la rue Bouscarein. On y vendait du bon goût, du luxueux, de l'exclusif ; et l'on payait rubis sur ongle.

        Corollaire de l'élégance vestimentaire, la coiffure. L'indéfrisable en était à ses balbutiements. Jérôme arriva sur la place. Jusqu'ici il s'était contenté de couper les cheveux en quatre, voire de raser des barbes d'hommes. Pressentant l'avenir de la coiffure féminine, il travailla, étudia, passa tous les examens qu'on exigea ; et finalement devint l'orfèvre capillaire que ces dames attendaient. Il eut un succès fou et, du même coup, remplit son escarcelle à ras bord.

        Les Bônois béaient d'admiration devant son coup de ciseau et son doigté pour rendre floue la crinière la plus rebelle. Pendant ce temps il déménageait pour s'offrir du côté de Saint Cloud une villa grand luxe avec salle de bain pavée de porcelaine et piscine damée de céramique.

        Il eut tôt fait de s'y habituer, comme il avait pris l'habitude des pantalons fuseaux et des chemises de soie. A croire qu'il en portait depuis sa prime enfance.

        Mais aussi jolie soit la coiffure, on ne peut sans choquer aller prier Dieu tête nue. Le chapeau était indispensable en quelques occasions bien définies par le code de l'élégance féminine.

        Pour répondre à cette nécessité, la Grande Germaine se hissa rapidement au premier plan.

        Elle avait pignon sur rue à la Colonne, avenue Célestin Bourgoin.
        Quoi en dire ?

        Une simple histoire, une histoire vraie, et ce sera bien suffisant.

        Une belle dame se présente à l'adresse indiquée. Sur la porte, une plaque. Pas d'erreur, c'est là.

        Elle toque à l'huis, Vient ouvrir un grand garçon, bel homme aux approches de la quarantaine, un soupçon d'argent sur les tempes. "Je voudrais voir Madame Germaine, la modiste, dont on m'a dit beaucoup de bien."
        - "Entrez donc, Madame, la modiste, c'est moi."

La suite au prochain Numéro,

CONGRES DU CERCLE ALGERIANISTE
Cercle algérianiste national
Fédération des Cercles algérianistes
B. P. 213 11102 Narbonne Cedex
Tél. 04 68 65,22 41
Fax 04 68 32 69 64

Madame, Monsieur,
Chers Amis Algérianistes,

    Il y a 42 ans déjà, les Français d'Algérie étaient arrachés à la terre qui les avait vus naître et soumis au terrible drame de l'exode.

    Pour nombre d'entre eux, cet arrachement s'est accompagné d'une indicible douleur, celle toujours présente, de la perte d'un être cher disparu à tout jamais dans la tourmente des dernières années de l'Algérie française.

    Quarante-deux ans après le drame vécu par des milliers de nos compatriotes enlevés et assassinés en Algérie, la quête des familles des disparus, pour que la vérité soit faite et que le deuil soit opéré, n'est toujours pas achevée.

    Afin de rendre un hommage solennel à nos compatriotes disparus pendant la guerre d'Algérie et de faire oeuvre de mémoire et de fidélité, le Cercle algérianiste a décidé d'organiser parallèlement à son 31ème congrès national les 22, 23 et 24 octobre prochains à Perpignan, un grand colloque auquel participeront de très nombreuses familles de victimes d'enlèvements qui viendront témoigner, mais aussi des historiens, juristes, journalistes ou personnalités de renom qui feront état de leurs recherches ou s'exprimeront sur la fin de l'Algérie française.

    Un ouvrage exceptionnel de témoignages de familles de disparus, préfacé par Hélie Denoix de Saint-Marc, président d'honneur du Cercle algérianiste, sera également rendu public.

    De très nombreuses associations et personnalités de notre communauté participeront enfin à cette manifestation ouverte à tous, algérianistes ou non.

    C'est la raison pour laquelle, Chers Amis, j'ai le plaisir de vous adresser aujourd'hui le programme de cette manifestation exceptionnelle en faisant appel à vous et à votre entourage pour que celle-ci, par votre présence, soit un succès et que nous puissions tous ensemble, dans la dignité, accomplir ce devoir de mémoire et de vérité.

    Je vous en remercie vivement à l'avance et vous assure, Madame, Monsieur, Chers Amis Algérianistes, de mes sentiments les meilleurs.

Thierry Rolando président national du Cercle algérianiste
Association culturelle des Français d'Afrique du Nord

TOUT LE PROGRAMME ===> ICI

SUR DES PROVERBES ARABES
Envoyé par M. Marc Dalaut
Ecrit par M. Gaëtan Dalaut

Au chien pourvu d'argent, on dit " Monsieur le Chien ".
Lorsqu'un fellah riche te dépasse à dos d'âne
Mets ta main sur, ton coeur et dis " Qu'Allah me damne
S'il est plus beau cheval, Monseigneur, que le tien ".

Prends tout ce que tu peux sans jamais laisser rien,
Mieux en main un moineau que dix sur une liane,
Pour l'homme ruiné - comme, à la courtisane,
Il reste les Souhaits pour Capital et Bien.

Tous ceux qui sont riches sont aimés, lorsque même
Ils seraient chiens et fils de chiens tel les Roumis.
Si c'est ton intêret, déclare : " Je vous aime ".

Et proclame partout qu'ils sont tes bons amis,
Mais à l'occasion traite les comme proie,
Allah sait ce qu'il fait s'il les met sur ta voie.



QUAND L'ORAGE PASSA
par M. Robert Antoine                  N°5

Histoire écrite en l'an 2001 par Robert ANTOINE
Photographies de l'auteur

A ma femme, à mes filles
A M. et Mme Roger Fauthoux
A ceux qui m'ont aidé à retrouver
une documentation perdue

M. ANTOINE nous fait l'honneur de la diffusion, par épisodes sur notre site, de ce livre de souvenirs dont le tirage est épuisé. Pour ceux qui ne voudraient pas attendre la fin du livre, il peut être réédité et vendu par l'auteur au prix de 25 Euros (hors envoi), à condition qu'il y ait une demande.
Adresse de courriel, cliquez ICI --> : M. Robert Antoine

PERIODE DE GUERRE

      Le luxe qui m'entourait, ainsi que les personnages ne me plaisaient pas, et je jugeais la position de ma mère équivoque.
      Je devins insupportable, coléreux.
      Je faisais volontairement bêtises sur bêtises et ma mère avait la main leste.
      Je fus traité de tête de Boche et je le méritais. Bref, le climat familial n'était pas au beau fixe.

      J'avais dans les 5 ans et la guerre était à son début. Je me rappelle quelques nuits passées dans les caves de l'immeuble, blotti contre le sein de ma mère enroulé dans une couverture, attendant que les bombardements des avions italiens cessent.
      Ma mère trouva ce prétexte pour dire que je n'étais pas assez en sécurité au centre d'Alger et elle décida de me mettre en pension dans une ferme céréalière près de l'Arba.
      Je repris mon baluchon et l'on m'installa, là aussi, pas pour très longtemps puisque je trouvai les fermiers qui m'accueillaient peu sympathiques et assez rustres.
      Je fis donc très tôt une sorte de grève de la faim ce qui ne me fut pas très difficile car, de la cuisine raffinée que je quittais, je tombais dans un mauvais brouet pas très appétissant.
      J'avoue que je trichais quelque peu puisque la fille de la fermière m'avait fait découvrir les gousses de caroubier, d'une saveur très douce et très énergisantes. Les chevaux en raffolent et moi je les volais aux chevaux.

      Bien sûr je n'allais pas à l'école.
      Je passais mes journées à soigner les bêtes de la ferme avec une prédilection pour les petits cochons d'Inde, que je découvrais.
      Les soirées étaient interminables et souvent j'allais sur mon lit pleurer à gros sanglots.
      Sur les dires de la fermière qui se rendait compte que tout n'allait pas très bien, ma mère trouva une solution provisoire.
      Ma tante Paulette DENCAUSSE, avec qui ma mère avait gardé certains contacts, acceptait de m'héberger quelques mois.

      Je me retrouvai à Staoueli à un âge où je pouvais comprendre et avoir des souvenirs.
      Je fis donc la connaissance de mon "oncle" Georges DENCAUSSE ( en réalité, cousin de mon père) et de mes petits cousins Claude, et Jacky, ses enfants. Jacky était mon aîné d'un an et il était un bon compagnon de jeux. L'ambiance chez les DENCAUSSE était tout à fait différente de ce que je venais de quitter: j'étais en Famille. Georges était le fils de Julien DENCAUSSE et de Louise ANTOINE, la sœur de Prosper.
      Il avait épousé Paulette GEORGES, pour moi "Tata Paulette".
      Pas très grande, coquette, pleine d'énergie, aussi à l'aise à la ville qu'à la campagne, aimant sa maison, son jardin, sa famille, elle arrivait à partager son temps avec une efficacité redoutable.
      Je l'ai vue donner des leçons de piano, diriger les emballeuses pendant la saison des chasselas, faire la lessive le lundi, freiner la pioche de son mari pour éviter un pied de violette, parcourir la rue d'Isly à Alger en faisant du lèche vitrine.

      Georges était complètement différent de caractère. Parlant peu, ne buvant aucune sorte d'alcool pas même un verre de vin, il s'occupait de ses propriétés.
      Ses loisirs, la chasse et les boules, je devrais dire le jeu de boules lyonnais. On le disait bon tireur et il a pratiqué son sport au-delà de 80 ans.
      Mais l'âme silencieuse de la maison restait pour moi Mémé DENCAUSSE, que mon père appelait respectueusement "Tante". C'était la mère de Georges, la sœur de mon grand-père. Elle avait ses appartements au fond d'un couloir interminable.

      Au rez-de-chaussée, à la place d'anciennes cuves à vin, on avait aménagé des locaux qui servaient de boutiques. Il y avait là une épicerie arabe, un café maure, un marchand d'étoffes, et un boucher arabe.
      Cela donnait des senteurs très orientales à l'appartement de ma tante, surtout pendant le ramadan, où les odeurs de miel, d'huile, et de brochettes, se faisaient plus persistantes.

      Je rendais souvent visite, à" Mémé Dencausse", car c'est elle qui m'a appris le peu que je sache sur ma famille.
      Un soir de 1942, nous entendîmes de façon intense le vrombissement des avions puis le bruit se fit assourdissant et les canons se mirent à tonner sans discontinuer.
      Nous courûmes sur le balcon et, là, nos regards furent éblouis.
      Les canons et leurs éclairs, les fusées éclairantes, le ciel couvert de corolles de parachutistes faisaient un spectacle merveilleux pour l'enfant que j'étais. Cela dura toute la nuit.

      Le débarquement des Américains sur les plages de Staoueli s'effectua sans résistance aucune.
      Le lendemain nous vîmes les premières jeeps, les premiers G.I. qui nous lançaient les premiers chewing-gums.
      Tous les habitants du village étaient sur le pas de porte et applaudissaient. L'Histoire se répétait, tout au moins quant au lieu de débarquement.

      Je n'allais toujours pas à l'école ce qui inquiétait ma mère. Mémé DENCAUSSE essayait bien de nous apprendre quelques rudiments de lecture et d'écriture, voire de calcul mais nous étions si dissipés, mon cousin Jacky et moi que, souvent, les cours se terminaient par des fous rires.
      Une ou deux fois mon père vint me voir mais, à part une promenade à Staouéli Plage pour aller voir les "ducks", engins de débarquement des Américains et toutes ses visites se terminaient mal pour moi. Comme les passages de mon père à Staouéli étaient rapides, je m'en remettais assez vite et le cours normal de la vie reprenait.
      Ma mère ayant trouvé près d'El-Biar des personnes susceptibles d'assurer ma garde, je serai scolarisé et demi- pensionnaire. Je repris mes petites affaires pour aller m'installer chez les GUERIN.

      Le départ de Staouéli ne se fit pas sans pleurs ni grincements de dents mais ma mère étant inflexible je dus me plier à sa volonté.
      Le pensionnat des frères de St-Joseph voulut bien accepter l'ignare que j'étais. L'établissement avait bonne réputation mais, en ces temps chaotiques, les professeurs étaient sous les drapeaux et il ne restait que les religieux, les vieux, et les femmes pour tenir une bande de jeunes surexcités par les événements.
      J'appris cependant ce qu'était une cantine en temps de guerre et à manger en silence pendant les repas.
      Les plus grands se relayaient pour monter en chaire et nous lire la Vie des Saints. Nourriture spirituelle abondante qui devait compenser la nourriture terrestre des plus douteuses.
      Le seul point positif restait les légumes cultivés par les frères du pensionnat et qui étaient très acceptables, sauf quand les sauterelles s'abattirent sur le potager, mais j'ai décrit déjà la scène.

      Je faisais mes 3 kilomètres à pied le matin pour me rendre du Frais Vallon ou demeuraient les GUERIN au pensionnat St-Joseph et, le soir, nous rentrions en rang, tous en tablier noir, avec le béret de la même couleur.
      Notre accompagnateur nous libérait devant l'église d'El-Biar, et nous partions dans tous les sens en hurlant.

      Quant à moi, je reprenais le chemin de la villa des GUERIN au "Frais Vallon", une belle maison, sur les hauteurs d'El-Biar. A mon époque c'était une des rares constructions existantes et des chevaux, des ânes broutaient dans les champs voisins. M.GUERIN était capitaine de réserve réactivé pour la durée de la guerre. Il commandait une unité du Génie, pour le moins bizarre puisque sa mission l'obligeait à enfumer les endroits stratégiques pour les dissimulé à la vue des aviateurs ennemis. J'ai toujours trouvé cela un peu puéril mais le capitaine GUERIN trouvait la chose essentielle. Des que l'alerte était donnée, des camions équipés de grosses cheminées crachaient une épaisse fumée mais le moindre souffle de vent, le moindre givre rendaient l'efficacité de ces engins très aléatoire.

      Je devais rester chez les GUERIN un an 1/2 et je ne m'y trouvais pas si mal.
      Il y avait un grand jardin, de l'espace autour de la villa; le seul inconvénient, pour moi, restait le pensionnat St Joseph.
      J'y apprenais peu de choses, sinon l'art du troc. J'avais reçu de Marcel de Roussillon quelques beaux livres de contes et de jolies cartes postales reproduisant en couleur des tableaux du Louvre.
      Je les montrai à mes amis et ils voulurent faire un échange. Mais contre quoi? Ce fut simple: 10 cartes postales contre un pain blanc américain. A cette époque "le pain-tickets" était noir, avait une forte teneur en son, voire en sable.
      Le pain américain était blanc, sans impureté, bon comme du gâteau. Un vrai délice.
      Mon stock de cartes diminuant fortement j'augmentai mes prix et en plus du pain il fallait rajouter une barrette de chocolat.

      Heureusement la qualité du" pain-tickets" s'améliora sinon mes belles cartes postales du Louvre se seraient toutes transformées en pain américain.
      Par où passe la culture!

      Nous devions être en 1943 quand ma mère me présenta son nouveau fiancé, un jeune lieutenant d'aviation nommé Gilbert P.
      La rencontre fut une surprise puisque tous deux m'attendaient à la sortie du pensionnat sans m'en avoir averti.
      On me présenta et j'avoue avoir eu une bonne impression de ce nouvel arrivant dans ma famille si dispersée.
      Ma mère m'annonça qu'elle désirait se marier prochainement et je n'eus aucune objection à formuler.
      Au moment des adieux, je tendis à ma mère mon carnet de notes trimestrielles que les parents devaient signer et je partis...
      Une main me retint par le haut du tablier et ma mère voulut lire en ma présence ce feuillet. Ce fut de la stupeur à l'état brut, exprimée par un cri douloureux.
      Les notes n'étaient pas bonnes, à vrai dire, pas fameuses du tout.
      Les décisions furent prises sur-le-champ: je quitterais les GUERIN pour aller m'installer chez ma grand-mère, et j'irais à l'école chez les jésuites. !!

      Aller chez ma grand-mère PLAT, quelle drôle d'idée !
      On n'avait pas jugé utile de m'informer que le grand-père PLAT avait levé le pied du domicile conjugal.
      Pour quelle raison, Mauvaises affaires? besoin d'argent ? lassitude du couple? je ne saurais le dire. Je n'en connais que le résultat et les chagrins de Mémé To.

      C'est ainsi que j'appelais ma grand-mère dans mes très jeunes années et je savais qu'elle aimait que je l'appelasse ainsi.
      C'était ma botte sécrète quand je voulais obtenir quelques gourmandises, ou assouvir quelques caprices.
      Mémé To habitait au 9 de la rue Michelet, un bel immeuble, juste en face des Facultés. L'appartement qui, à l'origine, occupait tout l'étage, avait été scindé en deux, le grand-père avait gardé la vue sur la rue et les Facultés. Il y avait un grand balcon et nous étions au 4éme. J'étais fasciné par la circulation de la rue Michelet, avec ses tramways, ses trolleybus, ses voitures. Cela me changeait complètement du "Frais vallon". Les trottoirs aussi étaient captivants avec les passants, les terrasses des cafés, et surtout celui de l'Automatic qui préfigurait pour moi le futur. On introduisait quelques pièces de monnaie dans une vitrine incluse dans le mur et le plat ou la boisson vous était servi de suite.

      En plus du balcon, il y avait une pièce que j'adorais, le bureau du grand-père.
      La pièce était décorée par une grande caricature de Victor PLAT en tenue d'escrimeur avec, autour du cadre une trentaine de fleurets, d'épées, et de sabres, qui semblaient faire rayonner l'escrimeur.
      Le bureau, c'est à dire le meuble, était à cylindre, rempli de petits tiroirs dont un à secrets.

      C'était là, dans cette pièce, que je devais théoriquement travailler et apprendre mes leçons, mais il y avait tant de choses à regarder, à ouvrir afin de trouver à quoi cela pouvait servir, que l'imaginaire prenait souvent le dessus, et les règles de trois, les pourcentages, les accords grammaticaux, se transformaient comme par magie en de merveilleuses aventures dont j'étais le héros.

      C'est cependant aux Jésuites de la rue BERTHEZENE que je dois les quelques rudiments de chant que je connaisse. J'appartenais à la chorale du lycée et j'ai dû chanter 2 ou 3 fois en solo lors des grandes messes.
      J'y ai appris le goût de l'Histoire et le seul prix que j'ai eu (avec un accessit en catéchisme) fut un 1er prix d'Histoire classe de 7éme.
      Ah, j'oubliais un second prix en calligraphie, car à cette époque on décernait des prix à ceux qui formaient bien leurs lettres. Par la suite, on m'a toujours affirmé que c'était la science des ânes! Je devais rester chez Mémé To jusqu'en 1949, quatre ans après la fin de la guerre.

      Pendant cette période de 45 à 49 beaucoup d'événements familiaux se succédèrent.
      Le mariage de ma mère en 1943 à Alger avec Gilbert.
      La naissance de ma demi-sœur Monique en 1945 à Alger.
      Gilbert restera peu de temps à Alger, il partira pour MEKNES, et participera comme pilote au débarquement des Alliés en Corse.
      Puis au début de l'année 1945, il viendra chercher sa femme et sa fille, pour rejoindre son affectation à AIX en PROVENCE.
      Hélas l'avion qui les ramène vers la métropole tombe en panne, et il doit se poser à Palma. Le gouvernement de FRANCO les considère comme prisonniers.
      Trois mois de prison dans un hôtel 3*** et retour en France.


      Mémé To et moi étions très attentifs aux informations de la T.S.F. car, pendant ces 3 mois, aucune nouvelle ne nous est parvenue et nous étions très inquiets. La guerre avait pris fin et, peu à peu, tout rentrait dans la normalité. Je découvrais avec beaucoup de plaisir le beurre, le camembert qui mit un certain temps à se stabiliser à 45 % de matières grasses.

      La radio diffusait maintenant des blagues de chansonniers.
      Les "3 baudets" avec Pierre Jean Vaillard étaient excellents et j'en étais très friand.

      Choyé par Mémé To, je profitais des joies citadines et nous avions une prédilection pour le parc de Galland.

Photo M. Robert Antoine
Léonie OROSCO épouse Victor PLAT

      Il y avait là quelques paisibles animaux sauvages surtout des gazelles du Sahara qui m'émerveillaient.
      Ma grand-mère voulut pour moi quelques activités plus viriles et m'inscrivit chez les Eclaireurs ou les Scouts de France.
      Le côté discipline, l'autorité du chef, les corvées de vaisselle, les recherches de trésors sur une plage à 3 heures du matin, n'étaient pas dans mon tempérament.
      Cela ne dura qu'une saison, suffisante pour me faire rejeter à priori tout concept de masse ou d'association.
      J'ai plusieurs fois essayé de m'insérer dans un groupe par le biais d'une activité, mais chaque fois ce furent des demi-succès.
      Trop individualiste de caractère, j'étais à cette époque de ma vie assez renfermé, me sentant refoulé par les autres car je me sentais différent d'eux.
Photo de M. Robert Antoine Les Jeux de la Ferme

      Je suis cependant un adepte inconditionnel de l'amitié et, avoir ses amis autour de soi, a toujours été un vrai bonheur pour moi.

      Ainsi, j'allais tranquillement vers mes 13 ans quand mon père voulut me reprendre.

      Quel adolescent aurais-je été si ce changement brutal de vie ne s'était pas opéré, je ne puis le dire. Mais ma douce Mémé To, n'était pas l'idéal pour mon éducation.
      Trop tendre, trop affectueuse, elle me passait mes caprices, mes envies, dans la mesure de ses moyens. Des moyens restreints car, depuis le départ de son mari, elle n'avait aucune ressource sinon la pension que lui versait ma mère pour ma garde.

      Elle m'a cependant inculqué la politesse envers tout un chacun et le maintien à table.
      Ce n'était pas une éducation de jeune fille, mais cela s'en approchait par quelques côtés. Je dois avoir encore quelques restes, implantés dans mon profond subconscient, mais aujourd'hui je me tiens moins bien à table ...
      Le changement qui s'opéra en 1948 fût radical et, bien que j'en aie souffert, ce fut salutaire.

FIN DU 5éme EPISODE
LA SUITE AU PROCHAIN NUMERO

ELLES SONT BIEN BÔNE
Par M. Fernand Bussutil dit OTTO BUS
Envoyé Par Jean Louis Ventura               N°4
ELLES SONT BIEN BÔNE
FERNAND BUS

A tous mes Amis bônois, si douloureusement éprouvés par les événements d'Algérie et dispersés dans tous les coins de France et du Monde, avec mes affectueuses pensées.

F.B.

" FUGIT IRREPARIBILE TEMPUS " (Virgile)
BULLETIN DE SANTÉ

     François le coiffeur tenait boutique à côté du Monument aux Morts. Légèrement grippé, il garda la chambre deux jours, puis reprit ses occupations au salon. Georges Fourcade, toujours lui, décida de lui jouer un tour à sa façon. Il s'en alla trouver un ami chef de la rotative à la Dépêche de l'Est qui accepta d'incorporer un article dans une dépêche truquée. Le lendemain, journal en poche, Georges alla chez François et échangea sans être vu, le faux quotidien contre le vrai.
     Arrive Féfé Noceti qui s'empare du journal et le parcourt. Le lecteur tout à coup éclate de rire et dit au patron " Aujourd'hui mon vieux, tu as les honneurs du journal " et il se met à lire tout haut. " Maladie - Nous apprenons avec peine, la maladie de Monsieur François, notre Figaro national, terrassé sur un lit de douleurs par une grippe bénigne. Nous présentons à notre excellent concitoyen, nos vœux les plus sincères de prompt rétablissement. François tout pâle restait sans voix, tandis que les clients pouffaient de rire. Georges profitant d'un moment d'inattention reprit la fausse dépêche et abandonna l'autre sur un fauteuil voisin.
     A la fermeture de son salon, François, le journal sous le bras, se rendit à la Direction de la Dépêche de l'Est. Là-bas ce fut aussi l'hilarité générale, car le plaignant cherchait en vain dans le " Canard " l'article dont il était la victime.

L'ANCÊTRE DES VENTILATEURS

     L'Amiral Marec, homme de lettres et Directeur avisé des fouilles d'Hippone, était aussi un humoriste à ses heures.
     En guide averti, il promenait ses visiteurs à travers les ruines de l'Antique Hippo-Regius, lorsque une dame fort respectable, montrant le fameux et unique Triphalus lui dit d'un air candide " Amiral, que représente ce bas relief ? " et notre Cicérone, sans se départir de son calme
     " Mais, madame c'est un ventilateur phénicien. "

UN DRÔLE DE PLATEAU

     Je faisais partie d'un Groupement artistique qui, sans atteindre les hautes sphères du théâtre professionnel, donna non seulement à Bône, mais dans tout le département des représentations d'opérettes qui obtinrent beaucoup de succès.
     Nous arrivons un jour à Philippeville pour donner le Pays du Sourire. Une charmante dame s'était occupée de toutes les démarches fastidieuses (transport de meubles sur le plateau, commande des repas, publicité et location). Accompagnée d'un jeune Monsieur, elle nous attendait à notre descente de car. Notre directrice présente comme il se doit la gent féminine : " Madame Gruer, Mademoiselle Beaumont ". Et toute la troupe d'éclater de rire lorsque notre bienveillante hôtesse nous désigne la personne qui l'accompagnait : " Monsieur Fromage, mon gendre. Malgré moi, je ne pus m'empêcher de dire " Il ne manque plus que Gervais de Sétif. "

CHOEUR A CAPELLA

     Nous devions donner un concert spirituel à la cathédrale. Un quart d'heure avant d'entamer le programme, notre Directrice s'aperçoit de l'absence d'un de nos meilleurs éléments, Yvette. Je fonce chez elle, et la trouve les yeux gonflés de larmes. " Je ne peux pas chanter au concert me dit-elle, car je n'ai pas de chapeau. "
     " Mettez un voile ou une écharpe sur la tête et le tour est joué, répliquais-je. "
     " Mais non, mais non, me dit-elle, il me faut absolument un chapeau, d'ailleurs sur le programme, il y a inscrit Chœur à Capella. "
     Sérieux comme un ordonnateur des pompes funèbres, je réussis à la convaincre et le concert eu lieu avec Yvette.

LES QUARTIERS CHANTANTS DE L'A.S.B.

     L'été arrivant, l'A.S.B. organisait dans les jardins du stade municipal, une grande kermesse qui obtenait toujours un franc succès.
     A cette occasion, outre les attractions multiples et les baraques foraines, il y avait un grand bal où se déroulait la finale des quartiers chantants.

     Deux semaines à l'avance les éliminatoires du concours de chant, se déroulaient à Joanonville, La Cité Auzas, la Colonne, et enfin sur le Cours Bertagna.
     Un camion remorque sans ridelles, aimablement prêté par le sympathique, Paul Bliano, Directeur d'une grande firme de bière, se dirigeait sur les lieux prévus ayant à son bord un piano et une batterie. Les musiciens arrivaient ensuite avec leurs instruments ; le spectacle commençait à dix-huit heures ; les dirigeants de l'A.S.B. m'avaient sollicité pour apporter mon concours comme meneur de jeux. A cette occasion, j'avais arboré un superbe costume en lin bleu ciel, une chemise blanche et la cravate du club blanche et bleue. J'essayais d'imiter Zappy Max, célèbre à cette époque. Je racontais quelques histoires " bônoises " pour mettre le public dans l'ambiance et présentais enfin les candidats.
     Ce n'était pas un radio-crochet, car chaque concurrent heureux ou malheureux recevait un petit cadeau dû à la générosité des commerçants Bônois. En fin d'audition, nous ne gardions que cinq candidats, choisis parmi les meilleurs, pour participer à la finale.
     Beaucoup de supporters, se déplaçaient pour suivre notre caravane.
     A la Colonne, berceau de la langue française, sur la place de l'Eglise de Sainte-Anne, une jeune fille longue eɴ maigre comme uɮe "ȠalatcheȠ", s'approche en hésitant pɲès de l'orchestre. Et moi d'engager derechef la conversation.? " Bonjour Mademoiselle, donnez-vous la peine de monter sur le podium ? Tsur quoi ? ? Sur le podium, sur l'estrade si vous préférez. "
     Elle gravit la petite échelle et se trouve bientôt à mes côtés et les copains de hurler : "La bise, la bise à Zappy - Ma mère elle veut pas et pis d'abord avant de chanter, ahaussez-moi le micro, pourquoi je suis longue un tas. " Sa demande accordée, elle fit pouffer l'auditoire, en interprétant le " Chaland qui passe ". Et un plaisantin de dire " C'est plus un chaland, c'est un yole de mer. "
     Puis c'est au tour de César, doté d'une superbe voix de ténor, de venir au micro. Parodiant la fameuse phrase des gladiateurs, je l'accueillais par : " Ave César, Audituri te salutante " ? Eh ! Entention comment te parles, c'est pas des mauvaises paroles, au moins ?
     Applaudi frénétiquement dans le grand air de Rigoletto, il devait remporter une semaine plus tard, la finale du concours devant un public record, passionné de bel canto.

TRISTE RÉALITÉ

     Présentant ses condoléances au fils du disparu, Antoine lui dit
     " Qu'est-ce que tu veux, la Mort... c'est la Vie "

LES ÉLECTIONS

     Délaissant volontairement le côté sordide des élections : calomnies et heurts entre clans rivaux, campagne infamante de certains journaux, réunions publiques sabotées, je ne vous parlerai que de souvenirs gais et inoubliables.

CACHEZ CE SEIN, QUE NE SAURAIS VOIR:

     André Fadda, petit de taille mais grand d'esprit (il était bi-docteur), épaulait son cousin René, lequel briguait les suffrages des Colonnois, pour le poste de Conseiller Général.
     A cette époque, Dominique, était très populaire dans cet immense canton. A une réunion publique, à l'ancien Jeu de boules, André avec son talent habituel et sa facilité d'éloquence, présentait son candidat. Brusquement, il fut interrompu par une femme du faubourg qui sortant de son corsage, un sein gros comme un ballon de football, lui cria " Tiens bébé, viens téter et vive Dominique. "
     Trois jours plus tard, le poulain d'André était battu comme plâtre, par celui que l'on surnomma par la suite " Babaou " ou " Camaléon ".

LANGAGE CHATIÉ

     A la Place d'Armes, sur l'estrade, une notabilité de l'endroit, ouvre le feu des joutes oratoires.
     " Mes chers concitoyens dit-il, mon dévouement vous est tout acquéris "
     - Acquis, acquis, crie-t-on de toutes parts "
     - Mais à vous Messieurs, répond notre Démosthène Bônois "

AUGUSTE

     On ne peut pas évoquer les élections, sans penser à l'ami Auguste Serpi.
     Peintre de son métier, gros travailleur, pupille de la nation (titre dont il était fier) et autodidacte, il sollicita les suffrages des bônois, pour la Mairie, le Conseil Général et la Députation.
     Les vestes sur mesure qu'il endossait à chaque résultat, les dépenses exagérées en tracts, affiches et apéritifs monstres, avec fougasses à discrétion, ne l'empêchaient pas d'envisager l'avenir avec sérénité et bonhomie...
     Quinze jours avant les Cantonales, je lui fus présenté comme journaliste parisien. J'avais pour la circonstance, arboré une petite moustache postiche et de grosses lunettes noires en écaille. Troquant l'accent bônois contre le Parisien, je l'abordais en ces termes :
     " Cher monsieur, mon journal l'Eclair de Paris, m'a dépêché auprès de vous, pour avoir une interview. Votre déclaration paraîtra in extenso dans nos colonnes. Mais avant, tout il me faut votre curriculum vitae. N'ayant pas d'alter ego, vous vous présentez donc seul dans l'arène politique ?
     " Arrête ! me dit-il, en quoi vous me parlez, en javanais ou en portugalais ? Je comprends que dale : les extenseurs, les haltères ; Esprimez-vous en bônois, Dio misère ! "
     Le fou rire me gagnant, je ne pus pousser plus loin ma plaisanterie, j'enlevais moustaches et lunettes et flanqué de mon candidat, nous allâmes prendre un pot au Gambrinus, qui était aussi le Q.G. d'Auguste.

A L'ÉCOLE VACCARO

     Tandis que les adversaires d'Auguste parlaient devant des auditoires des plus clairsemés, notre populaire candidat, faisait le plein à Vaccaro.
     Bien avant l'heure prévue, la foule se pressait nombreuse dans la cour et sous le préau de l'école. Une atmosphère de kermesse y régnait, tandis qu'un haut-parleur déversait ses flots d'harmonie sur l'assistance venue de tous les quartiers de la ville.
     En avant programme, nous eûmes ce soir là votre serviteur qui, à la demande générale, raconta quelques histoires de " Moi et Augu. "
     Puis ce fut le tour de Binguèche, réclamé à cor et à cri par les spectateurs :
     " Je demande dit-il, que le vainqueur de l'élection, oblige les coiffeurs à raser et à couper les cheveux pour rien, une fois par semaine à tous les vieux. "
     Il prêchait de toute évidence pour son saint, car il avait toujours la barbe hirsute et les cheveux mal taillés.
     Il céda sa place à Marcel YVARD, le vendeur de billets de loterie. Une petite tête de chat écorché, les yeux en boutons de bottine, la démarche à la neuf heures et quart, voilà le portrait de Marcel. Il prit le micro et sans bafouiller (pour une fois), il s'adressa à la foule médusée : " Peu importe pour moi, le candidat qui passera, si j'ai un souhait à formuler, c'est de voir toujours flotter ici, le drapeau tricolore. " Un tonnerre d'applaudissements ponctua ces dernières paroles.
     Puis ce fut le tour de l'enfant prodigue, qui en terme des plus choisis, nous exposa son programme : Le stade avec piscine suspendue, des trottoirs roulants pour les piétons, suppressions des feux de signalisation dans la ville. Enfin une distribution gratuite une fois par semaine de pain, vin et tabac à tous les pauvres de la cité. Beaucoup de questions lui étaient posées, auxquelles le plus souvent il répondait à côté, et la réunion prenait fin.
     La foule s'écoulait lentement, tandis que dans le haut parleur, une voix hurlait le " Chant du Départ ", la " Victoire en chantant "....
     Pendant qu'Auguste prenait place dans la décapotable mise à sa disposition par Meloni et conduite par Therrier, pour faire sa propagande en ville et finir par le traditionnel tour du cours, ses ardents supporters dont je faisais partie, filions à toute vitesse vers la promenade si chère aux Bônois. Nous nous massions devant la brasserie de La Paix et lorsque l'on voyait apparaître Auguste debout dans l'auto, on lui faisait une ovation sans fin. Le véhicule nous ayant à peine dépassé, nous nous précipitions de l'autre côté du cours à la hauteur de la Maison du Cadeau et c'était le même " topo " qui recommençait. Un large sourire éclairait alors le visage de notre candidat ; il ne doutait plus de son succès.
     Néanmoins, il se rendit le lendemain à la Mairie trouver mon père et lui dire que son fils Fernand lui avait saboté sa réunion, avec ses histoires de " Moi et Augu ", car ajoutait-il " Moi aussi, je m'appelle Auguste. "

UNE PRISE PEU ORDINAIRE

     Je tiens cette anecdote d'un ami coiffeur. Son père, braconnier impénitent, pratiquait la pêche à l'épervier à LA CALLE. Par une nuit sans lune, son filet sur le bras, il longeait les quais du petit port, lorsque tout à coup il entend un violent clapotis. Flairant une belle capture, il lance son épervier et tire. Des hurlements s'élèvent alors, c'était un Mozabite, qui faisait ses ablutions intimes, dans l'eau peu profonde à cet endroit.

LA CHASSE A LA PALANGROTTE

     A Mareth, pendant la guerre, je vois un beau matin un copain à califourchon sur le mur de la caserne. Curieux, je grimpe à ses côtés, il tenait à la main une palangrotte ; non loin de là, une poule picorait. Brusquement la ligne se raidit et je vois mon pêcheur amener tout doucement à lui, le gallinacé, qui avait avalé le ver de terre accroché à l'hameçon. A peine capturé, il fut, plumé, vidé et mangé dans l'heure qui suivit.
     Le lendemain un gendarme qui habitait avec sa famille un pavillon jouxtant la caserne, vint faire une enquête sur la disparition de sa volaille : " C'est honteux disait-il, une poule qui pondait des oeufs destinés à mon jeune fils. Quel siècle vivons nous ! ... ". Il repartit bredouille, ne trouvant même pas trace des plumes.

AU BUREAU DE VILLE DU BOURBONNAIS

     Après un court séjour à la Compagnie Algérienne, je suis entré au Bourbonnais qui devint par la suite l'E.G. A. (les enfants gâtés d'Algérie, comme on nous appelait familièrement).
     J'étais à mes débuts à l'Usine à Gaz, lorsque je dus faire un remplacement au bureau de ville de la rue du Quatre Septembre. Mon travail consistait à recevoir les réclamations des abonnés et à vendre des appareils électriques et à Gaz de toutes sortes. L'Ingénieur Monsieur Trouilleur, qui supervisait ce service m'avait recommandé de ne jamais employer devant un acheteur éventuel, les termes de " Chose, truc, machin ", pour désigner les différentes pièces de l'appareil. Je trouvais ce travail fastidieux n'ayant pas l'étoffe d'un vendeur de classe. Par contre les doléances des clients, me faisaient passer le temps agréablement.
     Un après-midi un maltais se présente à mon bureau et s'écrie
     " Vous êtes une Compagnie de voleurs, atso ! mala ce mois-ci, j'a mangé quarante cinq kilos de ouate ! "
     Je calmais ce visiteur irascible et vorace, prenais son nom et son adresse et dépêchais un ouvrier sur le champ.
     Une autre fois, un épicier arabe, entre avec un grand couffin à la main : " Bonjour m'sieur, y en a mon compteur électrique, qui fait tac boum, tac boum, j'y si pas ça qu'y a. "
     - Très bien Monsieur, donnez-moi votre nom et votre adresse et je vous enverrai quelqu'un.
     - " Si pas la peine t'y envoie quelqu'un, j'a le compteur dans le couffin. "

MA CARRIERE A L'E.G.A.

     Mon remplacement terminé, j'allais à la centrale électrique où je devais passer plus d'un quart de siècle à m'occuper de Chimie et du Personnel.

Histoire de propagande...
Envoyé par Jean Claude Elbeze

Un homme se ballade dans le bois de la Cambre à Bruxelles. Soudain, il voit un pitbull attaquer une petite fille.
Il se précipite, attrape le chien et finit par le tuer, sauvant ainsi la gamine.
Un policier,qui a vu la scéne,arrive et lui dit :
- Vous étes un héros. Demain, tout le monde pourra lire à la une des journaux : ''un courageux Bruxellois'' sauve la vie d'une enfant.
L'homme répond :
- Mais...je ne suis pas de Bruxelles !
- ''.... Et bien on lira :" un Belge courageux sauve une petite fille .
- Mais...je ne suis pas Belge
- Et qu'est ce que vous étes alors ?
- Je suis pieds-noirs.
Le lendemain, '' le journal " titrait.
Un pieds-noir fanatique massacre un petit chien dans le bois de la Cambre"

Le Département de Constantine en 1908
Par M. Paul JOANNE
Envoyé par Roger Sabaton                        N°4

      Avant qu'elle ne fût nommée comme Préfecture du Département de Bône, bône notre commune fut Sous-Préfecture du Département de Constantine.
      Donc avant que dans des prochains numéros, nous fassions connaissance avec les guides de Bône, nous allons nous "instructionner" sur l'ancien Département de Constantine au travers du Guide de M. JOANNE.
      J.P.B.
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LE DÉPARTEMENT
DE CONSTANTINE

VII - Population, langues, cultes,
Instruction publique.

      
      La population du département de Constantine s'élève, d'après le recensement de 1906, à 2.043.379 habitants, savoir:
Européens, y compris les Israélites naturalisés . . . 159.054
Indigènes . . . . . . . . . . . . ....... ........ . . . . ………………... 1.884.325
      Là-dessus la population en bloc compte pour 18.555 personnes, dont 10.207 Européens.
      Parmi les étrangers, les Italiens sont les plus nombreux viennent ensuite les Maltais ; il y a peu d'Espagnols.
      La superficie du département étant de 19.174.763 hectares (non compris le Territoire du Sud), la population spécifique n'est que de 10,60 hab. par kil. carré; si l'on s'en tient aux 6.9.08.614 hectares du territoire civil, peuplé de 1.430.376 habitants, nous obtenons pour la densité spécifique de population environ 23 personnes au kilomètre carré.
      On a constaté en 1905, parmi les Européens et les Israélites: naissances, 4.265; - décès, 2.889; - mariages, 1.061. Les constatations concernant les musulmans ont été : naissances, 56.912; - décès, 39.042; - mariages, 15.450, contre 7.407 divorces.
      Chacun des groupes dont l'ensemble forme la population du département parle sa langue propre; mais presque tous les étrangers parlent le français, beaucoup l'écrivent et l'usage s'en répand rapidement parmi les indigènes; Il s'achemine vers le rang d'idiome général.
      La religion catholique est celle de la majorité des Européens. Constantine est le siège d'un évêché qui comprend 68 paroisses; le culte hébraïque 6 synagogues. Les musulmans ont leurs édifices particuliers.
      Il y a dans le département (1905, Statistique officielle) un lycée (Constantine), 5 collèges communaux (Bône, Philippeville et Sétif), une école normale de garçons (Constantine), 3 écoles secondaires de filles (Constantine, Bône, Philippeville), une chaire d'arabe et une medersa (Constantine) 476 écoles primaires, 26 écoles maternelles. 52.862 enfants étaient inscrits dans les écoles primaires - publiques ou privées - 4.640 dans les écoles maternelles. Là-dessus il y avait 10.355 indigènes.

VIII. - Divisions administratives.

      Le département de Constantine forme un diocèse. Il ressortit au 19e corps d'armée, à la Cour d'appel d'Alger, à l'Académie d'Alger, à la 19e légion de gendarmerie, à la 16e inspection des ponts et chaussées, à la conservation des forêts de Constantine, à l'inspection minéralogique du sud-est de la France.
      Il est formé de deux territoires ; du territoire civil, administré par le préfet, et du territoire militaire, administré par le général commandant la division. (V. département d'Alger, chap. VIII).
      Le territoire civil comprend aujourd'hui 7 arrondissements : Batna, Bône, Bougie, Constantine, Guelma, Philippeville et Sétif; 75 communes de plein exercice et 54 communes mixtes.
      Chef-lieu du département : CONSTANTINE.
            Chefs-lieux d'arrondissement : BATNA, BÔNE, BOUGIE, CONSTANTINE, GULMA, PHILIPPEVILLE et SÈTIF.
Arrondissement de Batna (5 communes de plein exercice; 6 com. mixtes; 1.035.518 hect. , 209.747 h.).
Arrondissement de Bône (15 com. (le plein exercice; 3 com. mixtes; 527.669 hect. ; 148.091 h.).
Arrondissement de Bougie (8 com. de plein exercice; 6 com. mixtes; 650.542 hect.; 397.955 h.).
Arrondissement de Constantine (22 com. de plein exercice; 8 com. mixtes; 1.863.766 hect. ; 552.681 h.).
Arrondissement de Guelma (9 com. de plein exercice; 3 com. mixtes; 473.539 hect. ; 151.248 h.).
Arrondissement de Philippeville (10 com. de plein exercice, 5 com. mixtes; 401.508 hect. ; 147.6O7 h.).
Arrondissement de Sétif (8 com. de plein exercice; 6 com. mixtes; 1.230.015 hect. ; 335.522 h.).
Le territoire du Sud comprend deux communes indigènes.

IX. - Agriculture, productions.

      La superficie cultivée en 1905 a été de 1.552.826 hectares, contre 954.517 en forêts et 16.687.620 laissés l'état d'inculture, 1.425.542 ont été consacrés aux céréales, 15.958 à la vigne, 1.758 au tabac 27.628 à diverses cultures.
      Les céréales constituent, avec le bétail, les bases essentielles de l'agriculture dans les plaines de BÔne, Guelma, Sétif et Bou-Arréridj; les blés de Nechmeya, Barral, Randon (arrondissement de Bône) sont de qualité supérieure.
      En 1905, la production des céréales a été comme suit : 215.495 quintaux de blé tendre, sur 32.674 hectares ensemencés; 3.701.815) de blé dur sur 667.552 hect. ; 814 de seigle sur 207 hect., 3.599.929 d'orge sur 668.185 hect; 364.140 d'avoine sur 32.871 hect. ; 64.875 de bechna sur 8.583 hect; 2.445 de millet sur 329 hectares, etc.
      En tout cela fait 7.784.970 quintaux sur 1.415.542 hectares.
      Les légumes de toute sorte, pommes de terre, haricots, pois verts, artichauts, etc., etc., sont cultivés avec soin dans la zone du littoral, le plus particulièrement dans les arrondissements de Philippeville et de Bône, et cette culture donne lieu à un commerce d'autant plus lucratif que les produits récoltés en décembre alimentant, comme ceux qu'on expédie d'Alger, les marchés de Marseille, de Lyon et de Paris. Dans l'intérieur, les colons et les indigènes se livrent aux cultures maraîchères; mais le froid et les gelées du printemps ne leur permettent qu'exceptionnellement de récolter des " primeurs ".
      Les cultures industrielles ne comprennent guère que celles de la vigne, du tabac, du lin et du chanvre: encore faut-il ajouter que ces deux dernières sont très restreintes.
      En 1905 les 15.958 hect. de vignes en rapport ont donné 661.558 hectolitres de vin. Les progrès du phylloxera y ont ruiné les vignobles d'une partie du département, notamment à Philippeville; on conjure ce désastre par la replantation en ceps américains, partout où l'autorisation en a été donnée.
      En 1905 les hectares consacrés au tabac ont produit 735.000 kilogrammes de tabacs en feuilles. Les arrondissements de Bône, de Philippeville, de Guelma et de Bougie sont les centres principaux de production. Le tabac des Zouagha (cercle de Bougie) est le plus recherché.
      Tous les points du territoire dont l'altitude ne dépasse pas 600 mètres et qui sont abrités et irrigués se prêtent à la culture des arbres fruitiers de l'Europe méridionale - orangers, mandariniers, poiriers, citronniers, cédratiers, amandiers, cerisiers, etc.
      L'olivier abonde dans les arrondissements de Bône et de Guelma et dans celui de Bougie, où ils se mêlent au figuier, au chêne à glands doux et au caroubier. En 1905, le département possédait : 179.906 orangers, 80.567 mandariniers, 48.407 citronniers et cédratiers, 3.920 bananiers, 196.676 grenadiers, 137.947 amandiers, 41.147 cerisiers, 2.510.604 figuiers, 38.887 néfliers, 11.475 caroubiers, 450.871 " divers " et, en y comprenant les dattiers au nombre de 2.060.366, un total d'environ 5.900.000 arbres fruitiers. Ajoutons à ces 6 millions, ou presque, d'arbres fruitiers, l'énorme nombre de 5.015.009 oliviers.
      Le Sahara fournit les dattes, et le nombre des palmiers-dattiers y augmente beaucoup depuis que les Français y creusent de profonds et d'abondants puits artésiens. Le nombre des palmiers était, en 1905, comme dit ci-dessus, de 2.060.366.
      L'alfa couvre, par groupes séparés, 300.000 hectares environ, mais il n'est pas partout de même qualité. On le classe, suivant la provenance, en alfa fin du Tell et des Aurès, alfa moyen des Hauts-Plateaux et alfa des terres très sablonneuses. Son exploitation a diminué à la suite d'un excès de production, d'un arrachage brutal.
      Le nombre des apiculteurs était, en 1905, de 11.350. Sur leurs 79.421 ruches, 2.657 seulement appartenaient aux Européens.
      L'élevage et l'engraissement du bétail sont presque complètement abandonnés aux indigènes : on les pratique dans toutes les parties du territoire où les pâturages sont abondants. L'espèce bovine est beaucoup plus belle dans l'arrondissement de Guelma que partout ailleurs en Algérie. Les bœufs de Guelma, de Souk-Ahras, de Tébessa et d'Aïn-Beïda font prime sur les marchés. Le plus grand nombre est expédié en France. - Les chevaux du Hodna et des Ouled-Abd-en-Nour (arrondissement de Sétif) sont renommés.
      En 1905, la province contenait 477.633 animaux de l'espèce bovine, 3.26l.603 de l'espèce ovine, 1.558.393 de l'espèce caprine, 17.376 de l'espèce porcine; 88.890 chevaux, 84.245 mulets, 91.508 ânes; le nombre des chameaux était de 58.386.

X. - Industrie, mines, sources minérales.

      Les principales industries exercées par les Européens comprennent 3.157 minoteries; moulins à huile; des fabriques, de pâtes alimentaires, brasseries, distilleries, fabriques d'essence de géranium, ateliers de salaisons de poissons et de sardineries, Savonneries, tanneries, ateliers pour la préparation du liège, fabriques de bouchons, tuileries, briqueteries et poteries, ateliers de charronnage, fabriques de plâtre, fabriques de chaux, scieries.
      Pendant l'année 1905, 1.719 pêcheurs montés sur 422 bateaux ont pêché pour environ 3.590.000 francs de poissons, sardines, anchois, bonites, maquereaux, thons, homards, crevettes, huîtres, moules, etc. La pêche du corail, jadis très avantageuse, est aujourd'hui réduite presque à rien.
      Les industries indigènes les plus importantes sont : les fabriques de bijoux (Bône, Constantine) ; les selleries de luxe (Constantine et Msila); les tapisseries (Constantine, Biskra, Aïn-Beïda, Tébessa), etc.
      Presque tous les métaux intéressants au point de vue industriel sont représentés dans les gîtes du département : fer, cuivre, plomb, antimoine, zinc, mercure et autres. Les mines concédées sont :
- les mines d'oxyde de fer magnétique de Bou-Hamma, Karézas, d'El-Mkimen et Méboudja (c. de Bône) ;
- les mines de plomb, argent et cuivre de Kef-Oum-Téboul (c. de la Calle) et de Cavallo (c. m. de Tababort) ;
- d'antimoine, d'El-Haminiat et de Sanza (c. m. d'Oum-el-Bouaghi);
- les mines de fer de Filfila, de Fendek et d'Aïn-ben-Mérouan (c. de Philippeville), d'Aïn-Sedma et d'Euch-el-Bez (c. m. de Collo), de Djebel-Anini (c. d'Aïn-Abessa);
- les mines de mercure de Ras-el-Ma (c. de Jemmapes) ;
- celles de cuivre d'Aïn-Barbar (c. m. d'Aïn-Mokra), de Tadergount (c. m. de Takitount) et de Djebel-Téliouine (c. m. d'Oued-Marsa);
- le lignite de Smendou;
- le zinc des Hammam-Nbaïls (c. m. de Séfia) d'Aïn-Arko (c. m. d'Oum-el-Bouaghi) et de Djendéli(c. m. d'Aïn-el-Ksar);
- le plomb et mercure de Birbéni-Salah (c. m. de Collo);
- le plomb de Sidi-Kamber (c. m. de Collo).
      Parmi les mines, nous citerons surtout les mines de fer magnétique d'Aïn-Mokra, à 27 k. 0uest de Bône, et d'El-Mkimen, exploitées par la Compagnie de Mokra-El-Hadid, et reliées à Bône par un chemin de fer; le minerai, qui est très riche, s'exportait dans le monde entier; il s'en extrayait plus de 425.000 tonnes, en 1874, mais la difficulté croissante de l'extraction en a arrêté net l'exploitation.
      En réalité, la meilleure fortune du département consiste dans ses inépuisables carrières de phosphates déjà grandement exploitées : 295.880 tonnes en 1905 dans les environs de Tébessa; plus de 30.000 à Tocqueville. Les mines de Kef-Oum-Téboul, cuivre et plomb, ont donné 4.600 tonnes en 1903.
      Les seules carrières de marbre qui présentent quelque intérêt sont au nombre de quatre. On les désigne sous les noms de :
- carrière du cap de Garde (à 8 kilomètres nord de Bône); carrière de Bône (à 4 kilomètres sud de Bône);
- carrière du Filfila (à 16 kilomètres est de Philippeville);
- carrières de Bougie.
- Mais il en existe aussi à Guelma, Valée et Oued-Atménia.
      On trouve des carrières :
- de pierres de taille aux environs de Bône, Oued-Atménia, El-Kantara, Duzerville, Penthièvre, de Philippeville, de Constantine, de Djidjelli et de Bougie;
- de granit à Herbillon;
- des pierres à chaux hydraulique au col de Sfa, à 8 kilomètres nord-ouest de Biskra, et à Roum-es-Souk (c. de Calle);
- des pierres à plâtre aux environs de Millesimo, à 6 kilomètres nord-est de Guelma, au Djebel-Chetiaba, au sud-ouest de Constantine; à Aïn-Smara (c. d'Aïn-Tinn), Sidi-Aïch (c. m. de Soummam), Guelma;
- des terres salpêtrées aux environs de Biskra;
- l'albâtre à El-Kantara.
      Les salines naturelles sont les lacs et chotts. - Il existe dans le département : 15 lacs salés, exploités par des adjudicataires; une source salée, située à Séraghna, près de Mila, est exploitée dans les mêmes conditions. Salines à Aïn-Roua, Guergour, Sidi-Aïch, (c.m. de Soummam et Rhira).
      La production annuelle du sel est de 11.000 hectol. environ. Dans ce chiffre ne figure pas le sel récolté par les indigènes, à la disposition desquels on a laissé 12 sources salées, le lac salé d'Aïn-Mlila et 3 gîtes de sel gemme (ceux de Mélili), à 4 kil. N.-O. de Biskra; d'El-Outaïa, à 25 kil. N.-O. de Biskra, et des Ouled-Kebbed, au S.-O. de Mila; 27 sources thermo-minérales simples; 38 sources d'eaux minérales sulfureuses et sources d'eaux ferrugineuses et gazeuses.
      Les sources les plus renommées sont celles de : Aïn-Ouled-Zeïd (49 degrés), à 10 kil. N-E. de Souk-Ahras : eaux très sulfureuses et très salines; petit établissement où les Européens et les indigènes sont admis; Hammam-Meskhoutine (95°'), à 14 kil. 0. de GuelMa; eau sulfureuse arsenicale, sodique, magnésienne et calcaire, très chargée d'acide carbonique; établissement militaire et établissement civil; Hammam de l'Oued-Hamimim (de 55 à 45 degrés), à 7 kil. E. de Jemmapes; établissement civil; Aïn-Sidi-Mcid (de 54 à 40°), à 2 kil. 0. de Constantine; ces eaux se rapprochent par leur composition de celles de Hammam-Meskhoutine et conviennent au traitement des mêmes maladies; établissement civil; Hammam-Salahhin (46°),
      8 kil. N.-O. de Biskra; établissement construit par le génie militaire pour les Européens et les indigènes. - Tous ces établissements sont très fréquentés. - Citons aussi les sources d'Aïn-Tinn (thermales), celles d'Aïn-Touta (sulfatées), de Biskra (sulfureuses, thermales), des Eulmas, thermales, de Guergour, de Hammam-Beïda (Héliopolis), de Khenchéla, ferrugineuses; de Mila, sulfureuses thermales; de la Réunion et de Sidi-Aïch, c. m. de Soummam; de Ribas, de Takitount et de Youks-les-Bains (thermales, 35°), c. de Morsott.

XI - Commerce, chemins de fer, routes.

      Les principales marchandises importées sont : farines de froment; sucres raffinés; cafés; huiles de graines grasses; matériaux de toute espèce; fer; fonte et acier; savon ordinaire; acide stéarique; vins de toute sorte; eau-de-vie et esprits; verres et cristaux; tissus de coton; tissus de laine; papier et carton; peaux préparées; ouvrages en métaux: tabacs en feuilles; houille.
      Parmi les marchandises exploitées, nous citerons les suivantes " bêtes à laine; peaux brutes; laines en masse; froment; orge; tabacs en feuilles; alfa; fruits frais; légumes verts; poissons de mer salés; huile d'olive; de lin en graines; écorces à tan; vins de toute sorte.
      En 1905, il est entré dans les ports du département, caboteurs non compris, 2.212 navires (à vapeur et à voiles), jaugeant 1.704.603 ton.; il en est sorti 2.120, jaugeant 1.545.291 tonneaux.
      Le cabotage s'est résumé : à l'entrée, (lest compris) par 1.200.500 tonnes ; à la sortie, comme d'habitude, par un chiffre presque exactement équivalent.
      Des marchés sont ouverts dans chaque ville et dans toutes les communes du département. Les principaux sont ceux de Constantine, du Khroubs, de Châteaudun, de Saint-Arnaud, de Sétif, de Batna, d'Ain-Beïda, de Sédrala, de l'Oued-Zénati, d'El-Arrouch, de Guelma et de Souk-Ahras. À Guelma, notamment, il se tient un marché hebdomadaire pour le bétail et deux marchés (le mardi et le samedi) pour les céréales, les huiles et les laines. Son marché aux bestiaux est, avec celui du Khroubs, un des plus importants de l'Algérie.
      Onze chemins de fer sont exploités dans le département :
1° La ligne de Philippeville à Constantine dessert Philippeville, Damrémont, Saf-Saf, Saint-Charles, Robertville, El-Arrouch, Bougrima, Col-des-Oliviers, Comté-Smendou, Bizot, Le Hamma, Constantine; longueur totale 87 kil.
2° La ligne de Constantine à Alger. Elle pénètre dans le département d'Alger par Béni-Mansour, après avoir traversé les Portes de Fer. Elle dessert les stations suivantes : Sidi-Mabrouk (Hippodrome), Oued-Hamimim, Khroubs, Ouled-Rahmoun, El-Guerrah, Aïn-Lehma, Oued-Seguin-Télerma, Mechta-el-Arbi-Châteaudun, Saint-Donat, Bir-el-Harch-Navarin, Saint-Arnaud, Chasseloup-Laubat, Sétif, Mesloug, El-Hammam, Tixter-Tocqueville, Tasséra, Chénia-Cérez, El-Anasser-Galbois, Bordj-bou-Arréridj, El-Achir, Mansoura, Mzita, les Portes de Fer, Béni-Mansour. Parcours dans le département de Constantine, 292 kil.
3° La ligne d'El-Guerrah à Biskra, par Batna. Elle dessert les stations suivantes : El-Guerrah, Aïn-Mlila, Les Lacs, Aïn-Yagout, Fontaine-Claude, El-Madher-Pasteur, Fesdis, Batna, Lambiridi, Aïn-Touta-Mac-Mahon, les Tamarins, Maâfa, El-Kantara, Fontaine-des-Gazelles, El-Outaïa, Ferme Dufour et Biskra. Distance d'El-Guerrali à Batna, 81 kil. ; de Batna à Biskra, 121 kil.
4° La ligne (203 kil.) de Bône au Khroubs dessert Bonne, Allelik, Duzerville; Saint-Paul, Oued-Sba, Mondovi, Barral, Saint-Joseph Oued-Frara, Boudaroua, Duvivier, Nador, Petit, Millesimo, Guelma, Medjez-Amar, Hammam-Meskoutine, Taya, Bordj-Sabath, Oued-Zénati, Aïn-Régada, Aîn-Abid, Bou-Nouara, Khroubs.
5° La ligne de Bône à Tunis dessert Duzerville, Saint-Paul, Oued-Sba, Mondovi, Barral, Saint-Joseph, Oued-Frara, Boudaroua, Duvivier, Medjez-Sfa, Aïn-Tahamimine, Aïn-Affra, Laverdure, Aïn-Sennour , Souk-Ahras, Tarja, Sidi-Bader, Oued-Mougras et Sidi-el-Hémessi, Parcours. 166 kil.
6° La ligne de Souk-Ahras à Tébessa (128 kil.) dessert Souk-Ahras, Oued-Chouk, Dréa, Mdaourouch, Oued-Damous, Clairefontaine, Morsott et Tébessa.
7° La ligne de Bône à Saint-Charles (99 kil.) dessert Karézas, Ferme de Lacombe, Oued-Zied, Aïn-Dalia, Aïn-Mokra, Gerst-Tabeiga, Bou-Maza, Hadjar-Soud, Hakessa, Gastu, Auribeau, Oued-Hamimine, Foy, Jemmapes, Bayard, Tangout, Ras-el-Ma, Oued-Deb, Rivière.
8° Le chemin de fer de Bougie à Béni-Mansour (89 kil.) dessert la Réunion, Tombeau de la Neige, El-Kseur, El-Maten, Sidi-Aïch, Takriets-Seddouk, Ighzer-Amokran, Azib-ben-Ali-Chérif, Akbou, Allaghan, Tazmalt et Béni-Mansour.
9° La ligne d'Ouled-Rhamoun à Khenchéla (147 kil.) a pour stations : Sila, Sigus, Taxas, Aïn-Fakroun, Ourkis, Canrobert, Bir-Rouga, Aïn-Beïda, Oulmène, Oued-Nini, Tarf, Bir-Smaïn, Bagaï, Mennchar, Khenchéla.
10° Le tramway à vapeur de Bône à la Calle dessert. Morris, Lac des Oiseaux, Blandan, le Tarf, Yusuf, lac Oubeira, la Calle. Parcours, 88 kil.
11° Le chemin de fer de, Bône à Randon s'embranche à Saint-Paul sur celui de Bône à Constantine à Tunis : il a deux stations :
      Daroussa, Randon, et un parcours de 15 kil.
      C'est en tout un réseau d'environ 1516 kit.
      Les voies de communication comprennent 12.800 kil., savoir

9 chemins de fer                                                          1.516 kil.
4 routes nationales                                                        870
5 routes départementales                                             521
37 chemins vicinaux de grande communication            3.077
27 chemIns vicinaux d'intérêts commun                        812
chemins vicinaux ordinaires                                         6.000

LA SUITE AU PROCHAIN NUMERO

COMPLAINTE ALGERIENNE

               Ils ont fait la guerre d'Algérie,
               Il Fallait tuer tout ces Roumis
               Venus apporter la souffrance
               A un peuple en pleine opulence.
               Voilà ce que raconte l'Imam
               A ces analphabètes de l'Islam.
               Les Roumis venus de France
               Donnèrent au peuple l'espérance,
               Colonisèrent cette belle terre
               En apportant leur savoir faire.
               Eradiquèrent les épidémies
               Fertilisèrent le sol stérile.
               Asséchèrent les marécages
               Pour en faire des pâturages,
               Construisirent écoles et hôpitaux
               Plantèrent la vigne sur les coteaux.
               De belles villes sortirent de terre
               Dont la France en était fière.
               Ils ont fait la guerre d'Algérie
               Pour avoir une autre vie.
               Pour soi-disant leur délivrance,
               Ont fait la guerre à la France
               Ils ont chassé tous les pieds-noirs
               Les poursuivants de leur rasoir.
               Les colonisateurs ont disparus,
               La grande misère est revenue
               La saleté est dans les rues
               La pauvreté est toute nue.
               Quarante années ont passé
               La vie s'est grandement dégradée
               Plus de travail, plus de savoir
               Ne reste plus qu'le désespoir.
               Avoir tué tant d'innocents,
               Du p'tit bébé jusqu'aux plus grands
               Pour arriver à ce constat
              L'absurdité de ce combat.
               Viens à moi mon frère pieds-noirs
               Enlève moi cette vie noire
               Délivre moi de la souffrance
               Donne moi la joie de mon enfance.

DOUBLE NATIONALITE

          " Bienvenu chez vous ", " vous êtes ici chez vous ", " c'est aussi votre pays ", " ici est votre histoire, sont vos racines ", " vous aussi êtes Algérien "….etc, etc…

          C'est ainsi, affectueusement, chaleureusement, fraternellement que tout Français d'Algérie (Pieds-Noirs comme pour ceux définis autrement), revenant sur sa terre natale en une sorte de Pèlerinage (dans un monde d'ombres pour les Pieds-Noirs puisque avec l'exil de ce peuple, c'est tout un monde qui a disparu) est accueilli, reçu chez lui. Ça réchauffe le cœur et l'âme meurtrie de celui qui retourne, nostalgique, sur ses traces mais ne voulant pas en rester là. Il en est honoré et reconnaissant. Cela est exprimé par des gens de tous âges, de tous milieux, car ainsi est le peuple algérien, hospitalier, généreux. Cela prouve aussi qu'au-delà des déchirures et des malentendus d'une Histoire mal connue, persistent des liens indéfectibles tels qu'ils sont analysés et donnés à la connaissance de tous, par celui que Mohamed DIB considérait comme un des plus grands écrivains Algériens, Jean PELEGRI ( " Ma Mère l'Algérie " Ed. Laphomic-Alger 1989 et Actes Sud 1990). Je l'ai éprouvé moi-même qui suis revenu 2 fois ces 8 derniers mois en Algérie que j'avais quitté, avec ma famille, à l'âge de 27 mois en mars 1964 (je suis natif de Bône/Annaba, 5ème génération de Pieds-Noirs).

          Donc, cela m'amène à une incontournable interrogation que je soumets à votre réflexion, à votre sagacité : si citoyen Français je suis, et si Algérien de cœur, de naissance je reste, pourquoi ne serais-je pas les deux à la fois, officiellement, par un double passeport notamment ?
          Cette question à haute voix que je me pose (et à vous par la même), je sais que d'autres Français d'Algérie se la posent aussi.
          En effet, pourquoi des Français d'origine algérienne ont-ils accès à ce que le Droit International permet dans le cadre de relations bilatérales, c'est à dire la double nationalité française et algérienne, alors que des Algériens d'origine française (les Pieds-Noirs précisément) ne le peuvent pas ? Cela pourrait entrer dans la redéfinition des Accords d'Evian par exemple, en phase avec la chaleur et la dynamique des relations franco-algériennes aujourd'hui données en exemple.
          Pourquoi l'Algérie qui s'est engagée courageusement sur le chemin de la Démocratie, signe de maturité politique eut égard aux expériences passées, n'oserait-elle pas un tel choix ? Cela irait naturellement dans la continuité de ce qui a déjà été entrepris ces dernières années dans la volonté de l'Algérie de se retrouver dans la richesses de ses racines, de ses Hommes, et dans la recomposition d'une identité à multiples facettes à laquelle nous appartenons également, tel que cela nous est affirmé . Cette recomposition est aussi nôtre, importante à notre harmonie personnelle.

          Ainsi, comme cela est le cas en France, l'obtention de la nationalité algérienne, par un signe fort d'ouverture au Monde et en soi-même dans l'affirmation de la solidité des liens unissant le peuple algérien tout entier, se ferait en associant le droit du sang au droit du sol. L'Algérie aurait beaucoup à y gagner. Il s'agit d'un choix révolutionnaire (pour autant, je sais que ce pays en a de nombreux à faire pour sortir définitivement du marasme tant moral qu'économique) que les responsables politiques Algériens, à l'unisson des " gens de la rue ", doivent pouvoir assumer. Porteuse d'avenir, une telle initiative généreuse de franches retrouvailles entre tous les enfants de l'Algérie, serait en phase avec l'expression des sentiments fraternels que les Algériens ont envers ceux qu'ils reconnaissent pour tels, les Pieds-Noirs.
          Et, que " des gens bien intentionnés " ne parlent pas de " reconquête " (si ce n'est celle de cœurs déjà " conquis " assez généralement), car il ne s'agit nullement de cela (l'Histoire ne se refait pas) pour un épiphénomène ne représentant aucun " danger " !

          Cette proposition devrait s'adresser par les voies les plus officielles qui soient, à chaque Français d'Algérie pour que le choix se fasse individuellement pour ceux nés avant 1962 sur le sol algérien, comme pour les descendants de la première génération nés, en raison de l'exil, ailleurs.
          Mais, bien sûr, j'entends déjà, en réaction à une telle idée qui n'a pour but que d'ouvrir le débat, et afin qu'il ne s'ouvre pas du tout, des voix qui s'élèvent, dénonçant les inégalités en Algérie avant 1962 (au fait, peut-être n'y en a t-il pas eu après ?) pour en rejeter le principe car cela concernerait ceux qui en seraient en partie les vecteurs. Non seulement ce serait méconnaître et travestir à des fins partisanes, l'Histoire, et ce serait également " oublier " que cela relevait principalement de la responsabilité de l'Etat français seul apte à légiférer en la matière. De plus, pour ma part et au nom de tous les miens, je plaide " non coupable Mr le Président " et je revendique moi aussi un statut de victime !
          Et si on veut vraiment aller au fond des choses sur le sujet, sereinement, objectivement, pourquoi ne pas penser aussi, comme en Afrique du Sud par la Commission " Vérité et Réconciliation ", loin des procès d'intention et des mythes fondateurs des uns et des autres derrières lesquels chacun peut se retrancher, à un travail impartial entre historiens Algériens et Français d'Algérie (ou proches). Pourquoi pas ? Il y en a beaucoup et de talent pour mener à bien une si belle ambition profitable à tous.
          Alors, chiche, on s'y lance, ensemble !!


Eric-Hubert WAGNER
La Réunion
eric.h.wagner@wanadoo.fr

NOTRE QUARTIER

               Nous sommes tous nés dans ce quartier
               Des espadrilles, pas de souliers,
               Autour d'une table, un verre d'anis
               Nous étions gais entre vrais amis
               Nous n'avions pas beaucoup d'argent
               La bonne humeur régnait pourtant
               Nous partagions notre allégresse
               Surtout les jours de grande détresse
               A Bab-El-Oued nous sommes nés
               Avons passé de belles années
               Les juifs, les arabes, les chrétiens
               Marchaient, sans peur, main dans la main
               Dans ce quartier nous sommes nés
               Des Trois Horloges à la rue Verdier,
               D'la Basseta à la Placette
               Nous aimions tous faire la fête.
               Grandes avenues, connaissions pas
               Des grands galas ne faisions pas
               La fraternité nous unissait
               Nous aimions cette Liberté.
               Nous avions tous le verbe haut
               Le rire aussi, mais bien plus haut,
               Des gens très simples nous étions
               Heureux de vivre en réunion.
               Hélas pour nous tout s'est divisé
               Il a fallu quitter le quartier,
               Saint Joseph est devenue Mosquée
               Le bar des Sports vend des effets.
               Dans ce quartier nous étions nés
               Il est maintenant tout dégradé
               Les ordures encombrent les rues
               Les arbres aussi ont disparus
               Que reste-t-il de notre présence
               Des regrets, des désespérances,
               La folie d'une drôle de guerre
               A eu pour effet secondaire
               D'apporter au peuple d'Algérie
               La fin d'une idéologie.
               Des pieds-noirs ils demandent le retour
               Afin que renaissent les beaux jours.

1792, L'EXODE... ESPAGNOLE
Tiré d'"Oran la Joyeuse" d'Alfred SALINAS
Envoyé par Pierre Barisain

        En 1792, les Espagnols abandonnèrent la ville d’Oran aux Turcs ; ce n’est pas une défaite militaire qui en fut la cause, mais un enchaînement de causes qu'accélérèrent les deux tremblements de terre de forte magnitude ( probablement 8 sur l’échelle de Richter) qui, l’un dans la nuit du 8 au 9 Octobre 1790, l’autre le 22 Novembre suivant, détruisirent la plus grande partie de la ville…/…Sur les quelques 9.500 habitants que comptait alors Oran, près de 1200 périrent ( certaines sources avancent le chiffre de 3.000 victimes), parmi lesquels 900 soldats et le Gouverneur Basilio Gascon, colonel commandant du Régiment d’infanterie des Asturies, stationné dans la cité.

        Approvisionnés en munitions par les Anglais de Gibraltar qui leur firent parvenir, entre autres, 250 quintaux de poudre, les turcs et les arabes profitèrent de la situation pour attaquer : 50.000 se pressèrent autour de la ville .. En vain ! les Oranais se défendirent becs et ongles…/…

        L’opinion publique espagnole ne voulait point entendre parler d’une reddition ou d’un bradage du préside oranais…/…Les détracteurs mettaient en branle toute une batterie d’arguments arc-boutés sur une vision réductrice de l’histoire d’Oran…/…Malgré un bilan sécuritaire largement favorable, l’Espagne se résolut à évacuer l’enclave…. Les militaires contrôlaient pourtant la situation malgré les dommages causés par les séismes ;Le bey de Mascara s’était avéré incapable de prendre par la force une ville presque martyrisée. L’indiscipline des ses soldats avait entravé son entreprise. Il avait converti en acte une idée que le cardinal Jimenez n’aurait désavoué : il avait incorporé dans ses troupes une milice pieuse formée de " Tolbas ", étudiants coraniques qui prêchaient la guerre sainte . Mais au lieu de donner l’exemple de la vertu, ces tolbas semèrent la zizanie par leur comportement querelleur. Ils firent congédiés.. L’armée beylicale se retrouva seule, toujours aussi peu motivée à combattre. Si bien que la ville lui fut offerte " comme sur un plateau d’argent "…/…

        Les " Moros de paz "qui avaient collaboré avec l’Espagne recevaient l’assurance qu’ils ne seraient pas inquiétés s’ils restaient en Oranie. Leur chef Ali Ben Mansour, qui en raison de ses nombreux états de service avait le grade de lieutenant colonel dans l’armée espagnole, demanda avec quelques uns de ses compagnons , à bénéficier de cette faveur. Mais la plupart des maures se méfièrent de ces belles paroles et préférèrent émigrer à Ceuta…/…

        ../…Alors que les frégates achevaient le rapatriement de la garnison, le " bradeur " Floridablanca fut poussé à la démission sous la pression du comte d’Aranda qui aussitôt réinvesti du pouvoir exécutif, le fit jeter en prison à Pampelune de 1792 à 1795, au motif qu’il avait volé et trahi son roi…/…

        Environ 80 familles espagnoles, représentant près de 300 personnes, avaient décidé en 1792 de rester à Oran et de bénéficier de toutes les garanties économiques et sécuritaires que leur accordait le traité conclu avec la régence.. mais la dégradation des conditions de vie, les appels à la haine raciale, la famine qui rôdait, las luttes d’influence entre le beylick de l’Ouest et le pouvoir d’Alger, la jalousie maladive du dey à l’égard de ses subordonnés, l’instabilité des tribus berbères de la région qui menaçait la ville d’un saccage en règle ; ce furent là autant de facteurs qui leur firent amèrement regretter de ne pas être parties avec les autres. Une à une , elles regagnèrent la péninsule. En 1799, lorsque Mohammed El Kebir disparut, il n’en restait presque plus.

        A l’arrivée des troupes françaises, en janvier 1831, seule demeurait encore une famille : les Gallardo. Le mari Dominique était un ancien soldat du régiment des Gardes Wallones qui stationnait avant 1792, dans la ville.

        ( Lorsque, après les tremblements de terre de l’automne 1790, le bey Mohammed lança ses janissaires et ses tribus maghzen contre une ville affaiblie, ce fut un officier français, le Chevalier de Torcy, qui organisa la défense avec son régiment de Gardes Wallones, 3.500, dont nombre de recrues étaient d’origine française, à l’instar de Dominique Gaillard.).

        D’origine parisienne, il avait troqué son patronyme de Gaillard pour celui de Gallardo en se faisant naturaliser espagnol. Puis sous le régime turc, il avait embrassé la religion musulmane. Il était devenu joaillier du Bey et consul d’Espagne. On lui avait donné le sobriquet d’e " El Chico ". Il habitait au 8 de la Place de Nemours dans le quartier de la Marine. Il avait deux fils ; Diego qui hérita de la charge consulaire et Domingo le bijoutier qui se maria à une madrilène Ramona Martin et qui mourut en 1841, à Oran à l’âge de 46 ans.

Pierre Barisain         

Extrait des pages 103 et 124 d’"Oran la Joyeuse" d’Alfred Salinas (l'Harmattan" édition 2004.. 28,30 euros)



Lisez Oran la Joyeuse d' Alfred Salinas.

        A tous les PN mais surtout aux Oranais qui ne veulent pas mourir idiots, je conseille d'acheter et de lire " Oran La Joyeuse" sous- titré " mémoires franco-andalouses d'une ville d'Algérie" à l' Harmattan ( édit. 2004) prix 28,30 euros.
        Bouquin remarquable remontant à la création par les marchands andalous en 902, de "la plus belle ville du monde", d'après le Cardinal Jimenez de Cisneros ( 1509, et la 5ème ville française par nombre d'habitants en 1962.
        Il fourmille d'informations historiques, économiques, démographiques, sportives, culturelles, politiques qui permettent de comprendre notre sort et de répondre à nos détracteurs. On y voit l'impact de la gauche radicale-socialiste très marquée de 1870 à 1920 ( influence énorme du bon franc-maçon Eugène Etienne, au plan national et local. Né à Oran en 1844, ce modeste employé des Messageries nationales eut le nez de soutenir Gambetta aux législatives de 1869 à Marseille, ce qui lui valut d'être bombardé Inspecteur des Chemins de Fer de l'Etat puis député d'Oran, 8 fois et sénateur, jusqu'en 1921, et chef du parti colonial !...)

        On y apprend les mésaventures instructives de Marius Dubois, député du quartier juif d'Oran, élu par le Front Populaire en 1936, champion de l'égalité des races, puis sénateur, mal aimé de la SFIO à laquelle il appartenait pourtant depuis 1912 !.. Et qui fut viré par celle-ci sous le prétexte qu'il avait sympathisé avec le courant pacifiste du "Paul Faurisme", et fut accusé d'avoir voté les pleins pouvoirs à Pétain, alors qu'il n'en était rien et ne fut lavé de cette accusation qu'en décembre 1956. On voit défiler les élus gaullistes d'après guerre, en particulier Quilici et Fouques Duparc qui ne se démentira jamais de son gaullisme. Les préfets défilent, certains que nous avons connus: Pompéi, Cuttoli.
        J'y ai appris par exemple que Roosevelt passa à Mers-El-Kébir en novembre 1943 sur le cuirassé Iowa ( 50.000 tonnes), en débarqua et fut acheminé à Lartigue pour s'envoler vers Téhéran pour y décider avec Staline et Churchill du partage du monde (Yalta). De même, je ne me souvenais plus que De Gaulle était venu à Oran, le 26 mai 1951, dans le cadre de la campagne électorale pour les Législatives et qu'il y prononça un discours très réactionnaire, Place d'Armes, devant 6 à 8000 personnes (futurs cocus), pendant que la CGT, les dockers et une majorité d'arabes manifestaient ("sans conviction" dit la police, ce qui prouve qu'ils étaient plus lucides que nous) au Petit Vichy aux cris de "De Gaulle au poteau", et que le leader syndical et coco Elie Angonin le traitait de "fasciste", "vendu aux Américains". Il serait d'ailleurs intéressant de connaître les termes du discours du patron du RPF pour montrer la duplicité du bonhomme.
        Évidemment, l'influence énorme de l'Espagne dans l'histoire et le peuplement d'Oran, en fait sa spécificité et son charme.
        Camus dont la mère, quasiment analphabète, était née Sintés, y est citée de multiples fois, car sa 2ème femme, Francine Faure, était d'Oran et son beau-père avait construit les arcades.
        On y voit aussi la place primordiale des Juifs, avec les fluctuations de l'antisémitisme, les retournements à ce sujet des candidats (souvent héros de la Guerre 14-18 comme le Docteur Molle, volontaire à 48 ans et qui se retrouva dans les tranchées de Verdun), et des élus et même des responsables juifs.
        Les musulmans, minoritaires, y apparaissent en toile fond, mais de plus en plus nombreux, pour débouler en force dans le centre ville, le 5 Juillet 1962, ce qui préfigure l'avenir de villes bien connues en métropole.
        Lisez ce livre: il est passionnant. Oran n'a pas fini de changer de main, mais nous ne serons plus là pour le voir, bien que le scénario de 1830 faillit se reproduire en 1997-98 selon l'auteur, ( Plan de l'OTAN face à la menace islamiste)

"Cette oeuvre était belle !"
de Jean Brune
Envoyé par M. Gabriel Chaudet
Paru sur la Revue "Trait d'Union" N°43

 "Qu'importe la défaite si l'on triomphe dans la mémoire des poètes. La seule défaite, c'est l'oubli."
Pâris dans La guerre de Troie commence demain

      Ce dont nous guérirons le plus difficilement, c'est du spectacle de l'effondrement dont nous avons été les témoins en Afrique. Car nous avons vu s'écrouler autour de nous, tout ce qui bâtit un cadre de vie, tout ce qui l'étaye et lui prête un sens, et tout ce qui fait qu'elle n'est pas seulement morne attente de bétail devant la mangeoire.
      Ceux qui croyaient en Dieu ont vu l'Eglise prendre contre eux le parti de leurs ennemis, et leur foi en a été ébranlée. J'en sais beaucoup qui l'ont perdue.
      Ceux qui faisaient de l'armée le symbole et la gardienne des vertus patriotiques, ont découvert qu'elle n'était plus qu'un corps de fonctionnaires, un grand escadron de gendarmes sclérosé dans des routines de policier.
      Ceux qui fondaient leur idéal dans une haute notion de solidarité nationale se sont heurtés à " l'indifférence ", et parfois hélas, à " l'hostilité " de trop de Français.
      Enfin, ceux qui croyaient en l'homme l'ont vu assassiner sous leurs yeux, avec l'hypocrite complicité de ceux qui en parlaient avec le plus d'emphase dans la voix. Tous reviennent d'Afrique comme des hommes nus, marchant sur un chantier de décombres au milieu desquels gisent ensemble, les notions civiques, la morale et l'humanisme. Ce n'est pas tout.
      Ces hommes nus, on ne s'est pas contenté de les chasser de leurs souvenirs et de leurs certitudes. On a craint leur témoignage de proscrits, et cette éloquence que prête le malheur. On les a accusés d'avoir dressé de leurs propres mains les croix de leur calvaire. De ces victimes, on a fait des coupables afin que, poussés hors des terres qu'ils avaient faites, ils soient tenus pour suspects, partout, sur celles où ils chercheraient refuge.
      Maudits ! ... c'est-à-dire le malheur mué en châtiment, et la folie qui guette au bout des révoltes vaines. Les voilà désormais comme ces victimes d'un déni de justice qui ne trouvent pas au bagne la paix douloureuse qui, attend les vrais criminels ; et qui s'épuisent à crier leur innocence, aggravant ainsi leur longue passion du poids de leur perpétuelle mutinerie. Car les voilà privés de ce recours qui est celui de tous les maudits et qui s'appelle le remords ; c'est-à-dire l'espoir d'atteindre un jour le rachat au bout du chemin de la pénitence.
      Pour que cette espérance éclaire la nuit des maudits, il leur faut avoir conscience de la faute commise. Ce ne peut pas être le cas des français d'Afrique. Avant d'être une souffrance, la malédiction est d'abord pour eux une monstrueuse injustice. Elle les laisse plus surpris, plus hébétés que meurtris. Elle leur pose une interrogation sur laquelle butent ensemble jusqu'à l'obsession, jusqu'au délire, le cœur et la raison également incapables d'imaginer l'ébauche d'une réponse. Condamnés à l'errance, leur migration sera rendue plus harassante par la question qu'ils ne cesseront jamais de se poser... Pourquoi ? ... Pourquoi ? ...
      C'est pour cela que je t'écris, maudit ! ... mon ami, mon frère, pour t'empêcher de t'enliser dans une agonie sans fin, protégé de la mort par l'évocation des nostalgies qui te prêteront l'illusion de vivre ; mais séparé de la vie par ton impuissance à les dominer pour contraindre l'avenir à te sourire de nouveau. Il ne faut pas que tu sois comme ces peuples somnambules que berce et paralyse le souvenir des grandeurs passées... et qui sont à la fois pansés et torturés par l'obsession qui les habite.
      Il faut d'abord te mettre en règle avec le passé, c'est-à-dire cesser de croire que tu portes en toi le poids de je ne sais quel crime, comme les menteurs tentent d'en accréditer l'idée. Il te faut assumer l'œuvre qui a été accomplie outre?mer, la prendre en charge orgueilleusement et la jeter en défi, comme un trésor, à ceux qui t'accusent, parce que cette œuvre était belle !
      jean Brune, Lettre à un maudit, 1963 (extrait)

(Trait d'union N° 43, avril/mai 1998)


LA SIESTE DU MOIS D'AOÛT

     Aujourd'hui, 27 août 2004, j'ai fait la sieste.
     Je ne sais pas pour vous mais pour moi, pendant la sieste, je ne dors pas vraiment. Je somnole. Mon corps est immobile, ma respiration est régulière mais mes sens restent en activité. J'entends même les cigales qui enchaînent leurs cris d'amour sans discontinuer. Je sens les odeurs entremêlées des pins et des fleurs du datura qui me sert de parasol. Et surtout mon cerveau, tel un magnétoscope, fonctionne et me restitue les images innombrables accumulées pendant ce mois d'août. Images qui font toutes référence au mois d'août 1944. Mois oh ! combien vital car mois de ma conception, là bas, en Algérie. (Sans doute lors d'une sieste bercée par le chant des cigales…allez savoir.)

     Ces images que mon subconscient saturé me repasse en boucle me montre une France que je n'ai pas connue. Une France certes meurtrie par la guerre mais une France forte, courageuse et surtout R E S I S T A N T E.
     Une France debout derrière son héros mythique à la belle allure martiale.
     Il est partout, sur toutes les chaînes de télévision, sur tous les journaux, à la une de tous les magasines, il personnalise cette France, il EST cette France.
     Une France également très généreuse qui invite ses anciens ennemis, les décore et les remercie. Une France qui, comble de la générosité, va même recevoir sous les lambris de ses châteaux le symbole actuel du crime contre l'Humanité et de l'épuration ethnique non repenti.
     Et puis ces images de Paris libéré grâce à la vaillance de ses soldats et surtout à la bravoure de ses résistants ! Eux aussi ils sont partout. Au Nord et au Sud, à l'Ouest et à l'Est, en ville et à la campagne. Combien étaient-ils, gaullistes et communistes réunis ? Des dizaines, des centaines de milliers sans-doute. Fallait-il que les Allemands soient forts pour tenir plus de quatre ans face à ces redoutables combattants !

     Mon labrador qui doit estimer que ma sieste a assez duré me réveille d'un coup de museau affectueux. Encore un peu étourdi je trouve près de moi l'un de mes livres de chevet : " Réquisitoire contre le mensonge. Juin 1940/ Juillet 1962. " de René Rieunier, ouvert à la page 76 et je lis……

     " … Le 31 mai 1943, par un procédé de politicien, le civil Charles De Gaulle a mis la main sur le comité d'Alger. Le Général De Gaulle n'aurait que faire de trente divisions nouvelles.
     Le 2 août 1943, il adresse ses " adieux " à ceux de " ses " soldats de Londres, de Dakar et de Libye qui veulent aller combattre. On s'apercevra qu'au lieu des 110.000 annoncés dans ses discours antérieurs, ils ne sont que 15.000, dont ceux de Leclerc et de koenig. Il faut relire son ordre du jour :

          " Pour moi, à qui vous avez accordé le plus grand honneur qu'un homme puisse connaître - celui d'être suivi volontairement dans l'effort et dans le sacrifice - je demeure au poste où je suis appelé à servir, lié à vous plus étroitement que jamais. "

     Devant ce " sacrifice ", cette " union plus étroite que jamais ", ce n'est pas à Molière qu'on peut penser, c'est à Chateaubriand parlant de Bossuet : " A ces derniers accents de l'éloquence humaine les larmes de l'admiration ont coulé de nos yeux et le livre est tombé de nos mains ! "
     S'étant ainsi " sacrifié ", le réfugié de Londres, installé à présent à Alger, ne gardera près de lui que son " armée " de policiers, de prétoriens et de politiciens qu'il enverra en " mission " pour lui préparer son triomphe.
     L'étonnement de l'étranger se traduit par cette dépêche d'un journal américain :
     " le Général De Gaulle insiste pour qu'on le considère comme un chef civil et non comme un soldat. Il est vrai qu'il conserve son uniforme de général, mais c'est sans doute pour des raisons de propagande. "
     L'étonnement des combattants français se manifeste dans cette lettre d'un officier de notre armée d'Algérie :
     " Le Général De Gaulle n'éprouve aucune considération pour nous. Il n'aime pas nos généraux en lesquels il voit sans doute des concurrents éventuels. Pour se trouver une excuse à lui-même il les accuse de pétainisme. " Se trouver une excuse à lui-même ", cet homme qui incarne la France en a-t-il besoin ? Il est légitime et juste pour lui de discréditer ceux qui ne sont pas inconditionnels.
     Non seulement on ne lèvera pas de nouvelles divisions mais on entreprendra de purger l'armée des officiers les meilleurs et, comme à New York, de débaucher des éléments de l'armée régulière. Il existe à ce sujet un très long rapport de l'Etat-Major d'Afrique, de juillet 1943, dont nous ne pouvons que donner un aperçu :

          " Offices de recrutement d'agents gaullistes, dépôts d'armes irréguliers. Prime de 25.000 francs (de 1943) solde élevée, avancement rapide, promesse de non-sanction. Le rapport conclut qu'à ce jour 2.750 désertions ont été provoquées par les agents gaullistes soit près de 4% des effectifs ce qui engendre déjà une grave crise morale dans la troupe qui combat. "

     " L'épuration " des officiers ébranle encore plus sérieusement notre armée. Voici ce que télégraphie à Washington le correspondant du New-York Times :

          " Certaines personnes pensent ici que la mise à la porte de 400 officiers dans une armée qui ne compte que 75.000 hommes, peut être considérée comme une expulsion massive. "

     Après l'épuration, " les purges. " Des officiers disparurent dans le désert saharien et il fallut une circonstance atroce pour y mettre fin. " Un jour, sur le front d'Italie, le général Montsabert reçu l'ordre de livrer le capitaine Carré à la police gaulliste pour être déporté. Il envoya cette simple réponse : Je ne pourrai exécuter cet ordre. J'ai décoré ce matin même cet officier héroïque sur son lit de mort." Il avait reçu la veille une balle allemande dans la poitrine.
     Ainsi, l'armée française d'Afrique du Nord, crée par Weygand qui en avait préparé le développement et prévu le rôle, va-t-elle se désorganiser ? La vigilance de Giraud, puis de Juin, en maintiendra du moins la cohésion. Mais après la campagne de Tunisie où elle combat courageusement, elle ne comprendra plus que des divisions bien réduites.
     Sera-t-elle, après sa victoire tunisienne, réorganisée, renforcée par les troupes mobilisables ? Nos soldats pourront-ils, une fois reposés, être prêts à participer aux débarquements en France et contribuer à refouler les Allemands hors de notre sol ? C'est ce que les Alliés conseillent à De Gaulle.
     Non ! Celui-ci, invoquant " le prestige de la France ", presse les Américains d'envoyer le général Juin avec six sur onze de nos divisions clairsemées combattre en Italie. Par ailleurs il demande que la prise de l'Île d'Elbe soit confiée aux troupes du général de Lattre.
     Inconscience ou préméditation ? Qui le saura jamais lorsqu'il s'agit de l'individu qui a écrit : " L'homme d'action ne se conçoit guère sans une forte dose d'égoïsme, d'orgueil, de dureté, de ruse. "
     La campagne d'Italie, la " campagne monstrueuse " comme l'appellera un officier cinq fois blessé, coûtera 26.000 hommes à la France, plus du tiers de ses effectifs engagés. Elle aura tout de même auréolé le général Juin d'un prestige qui jettera une ombre sur De Gaulle. Alors celui-ci retirera à son ancien camarade le commandement de son armée en le nommant chef d'état-major général… c'est à dire dans les bureaux. Puis le restant des troupes d'Italie sera envoyé, sans repos, et à la demande de De Gaulle, sur les côtes de Provence…le plus loin de Paris.
     Le 6 juin, les Anglo-Américains débarquent en Normandie. Aucune division française dans leurs rangs. Seulement 180 hommes commandés par un commandant de vaisseau, bataillon symbolique qui par son courage et son sacrifice sauvera l'honneur ;
     Le 14 juin, De Gaulle part de Londres avec l'équipe politique qu'il a préparée. A bord de La Combattante qui le transporte flotte un pavillon tricolore… portant ses initiales. Il ne reste en France que le temps d'installer les " Commissaires de la République " qui vont préparer sa rentrée triomphale dans Paris. Pendant qu'ils manœuvrent il se rendra au Vatican, puis à Washington, pour se faire admettre comme futur chef de la République. C'est ainsi que le plus grand résistant fait sa guerre.
     Mais De Gaulle a gardé en réserve une division, la mieux équipée de toute, la 2ème D.B. du général Leclerc qui attend impatiemment au Maroc. Elle ne débarquera en Normandie que deux mois après les Alliés, avec pour mission d'assurer la rentrée à Paris de celui qui se considère comme le seul gouvernement légitime en France.
     A Cherbourg, où il est arrivé le 18 par un avion américain portant le drapeau tricolore et la croix Lorraine, il retrouve l'équipe gaulliste du " pouvoir civil " ; Le 22, l'Armée Leclerc est en vue de Paris. Le même jour il se rend à Rambouillet. Le 23, il se fait envoyer deux blindés pour préparer sa rentrée dans la capitale.
     Le 25 au soir, à son arrivée, gravissant les escaliers de l'Hôtel de Ville, il pose au nouveau préfet de la Seine une question primordiale :
     - Où en est chez vous l'épuration ?
     - Mon général, on organise les comités prévus.
     - Et surtout qu'on aille vite, qu'on règle cette question en quelques semaines.

     Le 26, il pourra se répéter cette phrase qu'il a écrite douze ans plus tôt : " Le profond ressort de l'activité des meilleurs et des forts est le désir d'acquérir la puissance. "
     La 2ème D.B. assure le service d'ordre ainsi que deux divisions qu'il a demandées à Eisenhower de lui prêter. Cette libération française, dont le généralissime américain dira qu'elle a laissé une image sardonique, marque enfin l'apothéose gaulliste. Le peuple français délivré de l'oppression allemande ne cherche pas plus loin. Il acclame longuement Charles De Gaulle, général de la Nation à la tête de son armée. Mais déjà on peut apercevoir, à l'entour, des visages avides, ambitieux, inquiets, qui s'interrogent sur la carrière que le civil Charles De Gaulle va leur réserver.
     La 2ème D.B. peut maintenant repartir sur le front de l'Est, l'armée politicienne des créatures gaullistes prend la relève, ce n'est plus à Leclerc à monter la Garde. ………
     Le 6 juin, quatre-vingts jours plus tôt, lors du débarquement allié en Normandie, De Gaulle avait de Londres lancé le message suivant :

          " La bataille suprême est engagée. Bien entendu c'est la bataille de France et la bataille de la France…La France submergée depuis quatre ans, mais non point réduite, ni vaincue, est debout…Derrière le nuage de notre sang et de nos larmes, voici que réapparaît le soleil de notre grandeur. "

     Bataille suprême ! Bataille de France ! à laquelle " bien entendu " il ne participe pas. "

     Bon, il faut que j'aille fissa prendre une douche.
     Je ne sais pas si ce sont les images re visionnées pendant la sieste, le chant lancinant des cigales, les effluves du datura ou la dernière lecture de ces quelques pages mais j'ai besoin d'une bonne douche.
     Elle sera obligatoirement froide ma douche aujourd'hui…….  

Jean-Claude Lahiner        

PETIT DIALOGUE

J.P. Bartolini :Formidable ta sieste. On ne sait plus plus si c'est de l'onirisme ou du réalisme.
J.C. Lahiner :En fait je crois bien qu'il s'agit d'onirisme ...collectif. Les crises semblent se reproduire de plus en plus fréquemment avec le temps qui passe. Un diagnostique rapide laisse apparaître que l'origine infectueuse et toxique est due au virus de "la mauvaise conscience". La propagation à partir du foyer primitif s'étant faite par la dialectique métastatique façon Marx et Engels.

Rizières et Djébels

    A ceux qui ne la connaitraient pas je signale la revue trimestrielle Rizières et Djebels éditée par l'ACUF (Association des Combattants de l'Union française), d'un grand intérêt.
  Abonnement 16€ :
  A.C.U.F. Rizières et Djebels
  Serges Jourdes, 671 avenue du Brusc, 83140 Six Fours les Plages
  tel/fax 04 94 07 28 12
Très cordialement,
G.Viala


Jean RASPAIL: Appel du 17 juin 2004
par M. Jean-Yves ROBERT

      Les carottes sont cuites. Car je suis persuadé que notre destin est scellé, parce qu' " ils sont chez eux chez moi " (Mitterrand), au sein d'une " Europe dont les racines sont autant musulmanes que chrétiennes " (Chirac), parce que la situation est irréversible jusqu'au basculement définitif des années 2050 qui verra les " Français de souche " se compter seulement la moitié ? la plus âgée ? de la population du pays, le reste étant composé d'Africains, Maghrébins ou Noirs et d'Asiatiques de toutes provenances issus du réservoir inépuisable du tiers monde, avec forte dominante de l'islam, djihadistes et fondamentalistes compris, cette danse-là ne faisant que commencer.

      La France n'est pas seule concernée. Toute l'Europe marche à la mort. Les avertissements ne manquent pas - rapport de l'O.N.U. (qui s'en réjouit), travaux incontournables de Jean-Claude Chesnais et Jacques Dupâquier, notamment, mais ils sont systématiquement occultés et l'Ined pousse à la désinformation. Le silence quasi sépulcral des médias, des gouvernements et des institutions communautaires sur le krach démographique de l'Europe des Quinze est l'un des phénomènes les plus sidérants de notre époque. Quand il y a une naissance dans ma famille ou chez mes amis, je ne puis regarder ce bébé de chez nous sans songer à ce qui se prépare pour lui dans l'incurie des " gouvernances " et qu'il lui faudra affronter dans son âge d'homme...

      Sans compter que les " Français de souche ", matraqués par le tam-tam lancinant des droits de l'homme, de " l'accueil à l'autre ", du " partage " cher à nos évêques, etc., encadré par tout un arsenal répressif de lois dites " antiracistes ", conditionnés dès la petite enfance au " métissage " culturel et comportemental, aux impératifs de la " France plurielle " et à toutes les dérives de l'antique charité chrétienne, n'auront plus d'autre ressource que de baisser les bras et de se fondre sans moufter dans le nouveau moule " citoyen " du Français de 2050.

Extrait d'article paru dans " le Figaro " du 17 juin 2004, retranscrit dans " Rivarol " du 25 juin 2004


Cliquer ===> ICI pour voir l'intégralité de l'article.

Débarquement du 15/08/44 :
l'amnésie chiraquienne

      Pour la commémoration du débarquement de Provence, le 15 août 2004, Monsieur Chirac a invité plusieurs chefs d'état africains. Quoi de plus naturel : la France se doit d'honorer de sa reconnaissance tous les soldats venus d'Afrique pour délivrer notre pays de l'envahisseur, certains y sacrifiant leur vie.

      En invitant Mohamed VI, Ben Ali et d'autres représentants de pays amis de la France, engagés à ses côtés, au sein de l'Armée d'Afrique, notre patrie retrouve une Mémoire historique. C'est la mémoire partielle et exclusive que perpétue un gaullisme sectaire, occultant certains faits pouvant ternir son image, qu'ils soient honorables ou pas pour la France. Ainsi, Monsieur Chirac, en conviant son ami, le président algérien Bouteflika (à qui il ne cesse de multiplier honneurs et soutiens en tous genres), espère-il faire oublier les réalités historiques qui suivent ? :
- l'Algérie se composait de départements français bien avant 1944 (année du débarquement de Provence) : ses habitants, Français de toutes confessions, engagèrent environ 260 000 soldats au sein de la 3ème DIA commandée par le futur Maréchal Juin : Français européens nés en Algérie au nombre de 130 000 environ, (représentant 16 % de la population européenne ) et Français musulmans, 130 000 environ (s'ajoutant à cet effectif, au sein de la 3ème DIA, des Français Libres réfugiés en Afrique, les troupes marocaines et tunisiennes et les troupes coloniales)
- ces 260 000 Français de toutes confessions, nés en Algérie, qu'ils soient morts ou vivants, n'ont rien à espérer de la mémoire ou de la reconnaissance d'un Bouteflika, ce 15 août 2004. Au contraire, la présence de ce chef de gouvernement malfaisant est une injure faite aux Français de toute confessions ayant vécu en Algérie : après le cessez-le-feu du 19 mars 1962, conclu cyniquement par De Gaulle (accords d'Evian), Bouteflika oeuvra activement, au sein du FLN, au massacre de nombreux Harkis et Pieds-Noirs (plus de 175.000 Français assassinés, très souvent sous la torture)
- complice de l'assassinat de milliers de Français, en temps de paix (après un ''cessez-le-feu''), Bouteflika n'a pas sa place aux côtés d'anciens combattants de l'Armée d'Afrique et d'autres chefs d'état africains, représentant leurs compatriotes, sacrifiés pour la France. Bouteflika relève plutôt d'une cour de justice internationale. Les crimes contre l'Humanité, Monsieur Chirac, ne s'effacent de cette main que vous osez tendre à un complice de l'assassinat de vos compatriotes Harkis et Pieds-Noirs.

      Auriez-vous osé inviter un ancien officier de la gestapo, tortionnaire de Français, aux cérémonies commémorant la libération de la France ? …
- Bouteflika, Monsieur Chirac, est le rejeton d'une armée du FLN corrompue, continuant, après plus de quarante ans, d'affamer, de torturer le peuple algérien, au vu et au su des observateurs français et étrangers. Soutenu par cette armée, Bouteflika reste le raïs totalitaire : il est sous-produit d'élections successives truquées, dénoncées par la presse mondiale et la presse algérienne d'opposition, lorsqu'elle n'est pas ouvertement décapitée, " bésif " ( " par le sabre ") : M.Benchicou, directeur du journal d'Alger, ''Le Matin'' et d'autres opposants sont fallacieusement inculpés et internés)
- Bouteflika, président totalitaire, complice de crime contre l'Humanité, invité à l'Assemblée Nationale, se permet de tancer, sans vergogne, nos députés, sur la colonisation française en Algérie, oubliant son œuvre humanitaire.
- ce président sans scrupule ose affirmer, lors de votre invitation à Verdun, que les Harkis sont des ''collaborateurs'' (sans doute, pour mieux justifier le massacre de 150.000 d'entre eux, après la fin de la guerre d'Algérie) Depuis, a-t-il changé d'avis ?…

      Aussi, Monsieur Chirac, Pieds-Noirs, Harkis et nombre d'autres Français n'acceptent pas le déshonneur et le mépris de leur mémoire : c'est bien ce que vous voulez leur imposer par la présence du président Bouteflika, aux cérémonies du 15 août 2004. La conciliation à tout prix résume bien le rôle prépondérant qu'occupent démagogie et intérêts particuliers dans la dérive des valeurs de notre pays.

Louis ALBERTELLI                  
Délégué de VERITAS                  
Comité pour le rétablissement           
de la Vérité historique sur l'Algérie Française  

A QUI VEUT L'ENTENDRE!
Par M. Etienne Muvien
et envoyé par M. Hervé Cuesta

      Les nouvelles relations politiques, économiques et " cordiales " que la France, à l'initiative de Jacques CHIRAC, entretient et développe avec l'Algérie de BOUTEFLIKA, nous rendent perplexes, circonspects et pour tout dire, désabusés…

      L'année 2003 qui fut l'année de l'Algérie en France (sans réciprocité, cela va de soi !) n'a pas été celle d'une réconciliation pleine et entière marquant la volonté du Président algérien d'effacer les stigmates d'un drame dont son peuple fut pourtant l'un des deux antagonistes.

      Des dossiers brûlants demeurent même si la France feint de les ignorer.

      Ainsi l'inacceptable situation des harkis perdure et le veto boutéflikien les condamne toujours à l'exil.

      Ainsi, une Nation qui se veut souveraine et responsable au mépris de ses engagements, n'a jamais honoré la moindre particule des accords d'Evian et les spoliations après l'Indépendance suffiraient à justifier une condamnation internationale.

      Ainsi, la France, devenue par l'immigration le vase d'expansion démographique et économique de l'Algérie, demeure malgré la sursaturation, l'annexe providentielle des surplus algériens générés par le gouvernement de BOUTEFLIKA !

      Ainsi, ce dernier n'a jamais consenti à reconnaître l'œuvre de la France en Algérie et admettre que des générations de pionniers ont lutté, souffert pour sortir du néant un pays dont il peut s'enorgueillir…

      Ainsi, un million de français contraints à l'exode, qui, par le " droit du sol " auraient pu revendiquer une pseudo nationalité algérienne (leur carte d'identité ne porte-t-elle ADZ ?), sont ignorés, exclus d'une concertation de rapprochement avec une communauté qu'ils connaissent pourtant mieux que quiconque…

      Ainsi, les membres du F.L.N., auteurs de massacres, de sévices de toutes sortes, ont toujours bénéficié d'une grande mansuétude française mais la réciprocité algérienne de Monsieur BOUTEFLIKA n'existe pas !

      Il reste droit dans ses fausses convictions et feint de croire que la France demeure débitrice envers l'Algérie !

      L'attitude de Jacques CHIRAC le conforte dans ses prétentions…

      La stratégie élyséenne se persuade d'un leader ship nord africain que le matois subodore et encourage…jusqu'à preuve du contraire.

      Cette duplicité conduit à l'aberration .

      Ainsi, Monsieur BOUTEFLIKA reçoit l'insigne honneur d'assister, du porte-avions " Charles de Gaulle " à la commémoration du débarquement des forces alliées du 15 Août 1944 sur les côtes fréjussiennes !

      Malgré le lourd contentieux dont il ne veut pas se défaire, le voilà indûment propulsé au prestige national !

      A la lecture de ce qui précède, vous comprendrez l'indignation des Rapatriés et la désapprobation unanime d'un protocole jugé infamant, ne s'avérant pas ,ô combien, indispensable.

      Décidemment, l'écharde de l'Indépendance reste toujours plantée dans nos cœurs et la France s'emploie à l'y maintenir…

Etienne MUVIEN      
1er août 2004-08-02       

L'Armée d'Afrique Sacrifiée !!!
par le Général De Lattre
Envoyé par Bernard Martinez

POUR L'HISTOIRE
Bataillons de choc et commandos de la 1ère Armée

Des Vosges à l'Allemagne 1944-1945
par Raymond Muelle aux Presses de la Cité

Extraits de la lettre de De Lattre à de Gaulle expédiée de Montbéliard, le 18 décembre :

       "D'un bout à l'autre de la hiérarchie et particulièrement chez les officiers, même de haut grade, l'impression générale est que la nation les ignore et les abandonne. Certains vont même jusqu'à s'imaginer que l'armée régulière, venue d'outre-mer, est sacrifiée de propos délibéré. La cause profonde de ce malaise réside dans la non-participation apparente du pays à la guerre.

       Le combattant venu d'Italie ou d'Afrique du Nord voit ses camarades tomber autour de Iui sans que jamais un Français de France vienne combler les vides causés par la bataille. Certes il n'ignore pas que les unités FFI, maintenant en nombre substantiel, viennent se battre avec vaillance à côté de son régiment, mais, dans le créneau de son unité, il ne voit toujours personne venir re compléter les effectifs qui fondent. Le malaise est aggravé par la fatigue de quatre mois de campagne ininterrompue, sans aucune relève, et par des conditions atmosphériques particulièrement inclémentes... je me permets d'insister d'une façon particulièrement insistante auprès de vous pour que la 1ere armée française reçoive au plus tôt les 8 000 ou 10 000 jeunes Français qui lui sont indispensables pour retrouver son équilibre moral et sa valeur combative du début de la campagne."


Détachement de Tirailleurs de l'Armée d'Afrique

Une fois de plus,
les falsificateurs de l'Histoire...
par Michel Lagrot
Envoyé par Bernard Martinez

Ces derniers mois, le musée d'art de Toulon, présentait une exposition au titre alléchant :

« Nos Libérateurs »

Exposition consacrée aux évènements de 1944 et à la libération de la ville pendant la seconde guerre mondiale. Enfin, ont pensé les naïfs, on va rendre hommage aux oubliés de l'Histoire?

       Pour ceux là, s'ils ont lu le Figaro du 11 décembre dernier, ils ont été édifiés : Un certain Georges-Picot, qui, sans rire, se pose en historien, nous y explique tout de go que, Toulon ayant été prise « sous la botte » de sa précédente municipalité, il importe de « rappeler ici même que les pères des immigrés d'aujourd'hui furent un jour accueillis en libérateurs »?

       On admirera au passage qu'une ville ait pu se mettre de son plein gré sous une botte, quelle qu'elle soit, et on pourra se demander de quels immigrés il s'agit? Le contenu de l'expo répond à cette dernière question : de nombreuses photographies en noir et blanc, des panneaux didactiques bien composés, des interviewes filmées, composent un ensemble animé par tous les moyens de la muséographie moderne, et s'illustrent de surcroît par des agrandissements des croquis de guerre d'un artiste de haut niveau? un joli spectacle ! on y a mis les moyens?

       Pour le fond, voyons un peu : Pas de chronologie, pas de statistiques, pas de travail proprement historique. Des panneaux de textes nous exposent abondamment la 1°DFL, des récits nombreux nous parlent de la Résistance, les Américains aéroportés sont l'objet d'un juste hommage, la vraie Croix est en bonne place ( la croix de Lorraine, vous l'avez deviné ) ? Des interviewes complaisantes font parler des sénégalais et des provençaux prolixes, ces derniers résistants et décorés à plaisir. La libération de la ville, c'est clair, fut l'œuvre à part égale des résistants et des troupes coloniales?

       Mais quid de l'Armée d'Afrique ? question saugrenue ! On voit bien qu'elle n'a jamais existé? Son nom n'est écrit, avec une discrétion de violette, que pour entretenir la confusion avec les unités coloniales avec lesquelles pourtant elle n'a rien à voir. Lorsqu'un Pied-Noir est interviewé, sa qualité n'est jamais évoquée. Le nom de Français d'Algérie n'est prononcé qu'une seule fois, et c'est par Alain Mimoun? merci Alain !

       Les exploits de la Résistance, évidemment, ne sont pas ignorés : on nous dit même, pensez donc, qu'ils ont incendié quatre camions allemands dans un garage ! et on se divertira en écoutant l'enregistrement d'un ancien combattant sénégalais qui nous explique, en riant bien quand même, que les Allemands résistaient aux légionnaires mais fuyaient devant les unités noires? !

       Quant à nous exposer que l'Armée d'Afrique était le noyau de l'opération, qu'elle était composée à peu près à part égale de français d'AFN et d'indigènes musulmans, que le taux de mobilisation de ces Français était de 16,5%, le plus fort de l'histoire de France, celui des musulmans étant de 2,13%, il ne semble pas que c'était le but de l'exposition : un oubli, sans doute !

       Nous préciser que les commandos qui ont investi la région hyéroise et toulonnaise, avec des pertes énormes, étaient presque exclusivement pieds-noirs était sans doute indélicat. De même que le nom de Salan ne figure que dans un petit coin, que le maître d'œuvre incontesté de la préparation de cette victoire, le général Weygand, est totalement ignoré.. Et puisque les troupes gaullistes sont complaisamment citées, nous permettra-t-on de rappeler les chiffres ?
       Dans la campagne de Tunisie, où les archives militaires les ont décomptés séparément, l'Armée d'Afrique a eu 2156 tués et 10276 blessés, les FFL ayant pour leur part 38 tués et 69 blessés : de quoi ramener les historiens, même toulonnais, à une plus juste appréciation des évènements? Il y avait d'ailleurs dans la région de Toulon suffisamment d'acteurs de ces combats, des vrais, pour en témoigner : à condition que le but fut d'établir la réalité historique, bien sur.

       Nous abordons le soixantième anniversaire du débarquement de Provence et beaucoup de manifestations et commémorations sont prévues. Toutes, déjà, se présentent dans la même confusion volontaire entre notre Armée d'Afrique, celle qui est née en Algérie, et les Troupes coloniales, glorieuses elles aussi, d'origines totalement différentes. Confusion dont le but ne peut nous échapper? Surtout si on sait qu'il est même prévu, suprême provocation, d'y inviter Bouteflika !

       Merci, Messieurs de la Propagandastaffel du musée de Toulon : vous avez bien mérité de la République.


M. Lagrot, Responsable
CVR Hyères, mars 2004

Vous avez dit média ?
Sur un texte de Mme Cucchi
Envoyé par M. Gabriel Chaudet
Paru sur la Revue "Trait d'Union" N°39

      De Mme CUCCHI Huguette née RICHARDOT - Ex Constantine Turpin le 10/l/96

      "J'ai lu avec un intérêt particulier les deux derniers bulletins du "Trait-d'Union".
      Il est appréciable que vous interveniez auprès des autorités concernées lorsque certains journalistes, intellectuels ou annonceurs publics, s'ingénient à flétrir le passé de l'Algérie Française. Je salue non seulement votre initiative mais votre obstination à atteindre le but fixé.
      Toutefois, il est dommageable que, sans doute pour des raisons pratiques vous n'ayez pas la possibilité de porter vos propres informations à la connaissance d'un plus vaste public, par le biais notamment des médias, radios, télévision ou grands journaux.
      Malgré le plaisir éprouvé à lire dans le bulletin, ce que nous aurions écrit nous-mêmes, nous demeurons persuadés de la regrettable confidentialité de vos interventions.
      A l'heure où les diverses minorités étrangères, religieuses, linguistiques, ethniques, les multiples associations à sigles mystérieux, actions incertaines et finances douteuses, obtiennent le droit de prendre la plume ou le micro, il serait souhaitable que tous ceux qui ont fait de l'Algérie "le Paradis" dont parle lui-même un ex leader FLN, obtiennent un droit d'expression face à la nation tout entière. Par leurs témoignages vécus, ils donneraient de la Vérité et de la France, une image plus heureusement objective. L'œuvre de la France en Algérie est sans cesse l'objet de critiques acerbes, de calomnies sans que quiconque ne se soucie d'en confondre durement les auteurs, sans doute bénéficiant de ces vilenies..."

NDLR : Merci chère collègue ! Vous imaginez bien que si nous pouvions utiliser les micros et les caméras... Mais les choses ne sont pas si simples ! Il y faut des milliards... ou des mitraillettes ! Toutefois, notre revue "confidentielle" (hélas) figure sur les étagères de Bibliothèque Nationale et peut-être qu'un jour... inch'Allah ! (Trait-d'Union N° 39, avril 1996)

NDLR : Cette lettre est tellement d'actualité que je n'ai pas pu m'empêcher de la reproduire surtout après la désinformation crapuleuse d'un " pouilleux " de journaliste suite aux cérémonies de l'hommage à l'Armée d'Afrique le 16 août 2004 à Saint-Raphaël. Il va sans dire qu'aucun droit de réponse ne nous a été accordé par Var-Matin et Nice-Matin. Deux quotidiens à bannir de nos lectures.
C'est pour ces raisons que notre " Gazette " ainsi que nos sites Internet sont primordiaux dans le rétablissement des vérités historiques, car eux sont gratuits et " désintéressés ". Ils ne sont pas " confidentiels ", donc accessibles à " Tout le Monde ".
Jean-Pierre Bartolini.


LE GRAND NASIQUE

Un nom à particule en pleine république
L'avait tôt convaincu et lui fournit la cause
De se dire, sans rire, au-dessus du public
Qui l'appelait "Machin" ou disait "Le grand chose".

Il était surtout grand par sa taille élevée,
Dominant les Français de son grand nez bourbon,
Ne le baissant jamais car il serait tombé :
Il était le plus grand de tous les fanfarons !

Il était orgueilleux : il méprisait la masse
Tout en sachant qu'un jour elle pourrait servir;
Recherchant l'intérêt, il était de la race
Des intrigants de cour : trahir pour parvenir !

Il avait les galons les plus petits du grade
Qu'on avait alloué à ce grand bon à rien;
Pour ne plus supporter sa morgue,comme on brade
Manière de jeter un bout de pain au chien !

Un jour il s'est sauvé en lâche qu'il était.
Il s'enfuit du Pays pour défendre sa peau,
Laissant les pauvres gens se faire exécuter
Il ne connut jamais l'affreuse Gestapo !

Sur le sol étranger de la perfide Albion
Il distillait ses ordres et ses appels aux masses.
Etant un parvenu, il se croyait lion :
Il était condamné à mort par contumace !

Il prit tout à son compte et surtout la victoire
De tous ces Résistants qui perdirent des plumes :
Ne la méritant pas car ce qui est notoire
C'est qu'il ne se battit qu'à coups de porte-plumes !

Son orgueil insensé l'empêchait de céder,
Tant qu'il ne se trouvait qu'en face de "lavettes";
Dès qu'il trouvait son maître il partait excédé
Croyant être le seul à avoir de la tête !

Et puis un jour, ce faux, ce traître, ce félon,
Attiré par la gloire et se croyant héros,
Manigança si bien : cabinets et salons
Qu'il redevint premier tout en étant zéro !

Ce fut un beau gâchis : il était bon le drôle !
Il donnait tout à tous, surtout aux étrangers :
Ses îles et ses comptoirs et ce, à tour de rôle
Et ses départements qui voulaient se venger !


Il y alla parler soi-disant en ami,
Des propos venimeux, fallacieux, délétères :
"Oui je vous ai compris et je vous l'ai bien mis !"
C'était uniquement pour bien nous faire taire !

Quand il abandonna la fidèle Algérie
Il arriva je crois au faîte de son crime !
Tout se paie dans la vie et ce jour là j'ai ri
Quand il reçut des coups de carabine en prime !

Ce coq de basse-cour se crut le bon apôtre,
Il ne se gênait pas, il avait les moyens :
Donnant des mille aux uns et des milliards aux autres
Il puisait dans l'argent de ses concitoyens !

Son esprit de grandeur, de mégalomanie,
Fit voler le"Concorde" et naviguer le "France";
On sait ce qu'il en est après tant d'avanies :
Ça ne servit à rien tant de magnificence !

Un jour, ce vieux fumer, ce second Thrasybule,
Comme il avait trahi fut trahi par les siens :
Il n'avait pas versé, têtu comme une mule
Pour la première fois un peu d'eau dans son vin !

Il se croyait, vieux fou, vraiment irremplaçable;
Il se croyait le seul, il se croyait Génie,
Il se croyait Sauveur, il n'était que le Diable :
Pour le Pays entier son départ fut béni !

La mort qui le creva fut trop douce à ce chien
Qui aurait du finir en prison, pour la vie.
Comme il avait su faire au Maréchal Pétain,
Il en aurait bavé et j'en serais ravi !

Il faut démythifier légende et personnage,
Briser son auréole et sa statue vomique;
Que la Population malgré les maquillages
Reconnaisse les vraies fourberies du Nasique !

Il faut dès maintenant que toutes les mairies
Débaptisent partout ce souvenir du mal :
Des rues, des places et même des porcheries,
A Triffouillis-les-Oies ou place de l'Étoile !

Que son nom soit proscrit, qu'on l'oublie tout à fait,
Que sa croix de Lorraine soit enfin abattue
Et de tous ses bouquins faire un autodafé
Où l'on irait chanter : "Salaud, maudis sois-tu !".


LES ECHOS DIVERS
Par les VIGIES DU NET
1) ORAN : Derrière le front de mer, le front de la misère
Par F. Boumediène
Enquête (Edition du 24/6/2004) liberté-Algérie

Vieux bâti, une bombe à retardement

      Le site est réellement beau… de loin ! tout comme le front de mer... carte postale pour une ville qui, derrière ses façades, craque et tombe en ruine, laissant sur le carreau des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants.

      Oran en chiffres
      Les statistiques rendues publiques font état de 5 personnes qui ont trouvé la mort en 2003 suite à l’effondrement de leurs habitations. En 2004, on compte un décès. Ce sont pas moins de 130 effondrements de bâtisses vétustes qui ont eu lieu en 2003 et près d’une soixantaine depuis le début de l’année 2004. Un dernier recensement établi par les services de la mairie d’Oran fait état de l’existence de 932 immeubles menaçant ruine. 80% de ces habitations seraient des biens privés et abriteraient plus de 4 890 familles, qui sont donc en danger permanent. Une opération de restauration du vieux bâti a touché dans les années 1990 une quarantaine d’immeubles pour une somme avoisinant les 50 milliards de centimes. Une autre opération serait en cours de finalisation pour toucher des immeubles répartis dans 7 quartiers.
F. B

(envoyé par Pierre Barisain)

2) Cela se passe à Marsat Ben-M’hidi

RADAR (Edition du 14/8/2004) . Liberte Algérie
Les mendiants envahissent les plages

Des dizaines de mendiants envahissent chaque jour la station balnéaire de Marsat Ben-M’hidi. En plus de l’air marin iodé, certains mendiants squattent le boulevard du Front de mer, hautement fréquenté par les estivants. Jeunes, vieux, femmes et enfants y font la manche. D’autres n’hésitent pas à fouler le sable brûlant en quête d’âmes charitables. Par ailleurs, une troupe de derdbâ, arborant l’emblème national, sillonne les quartiers pour collecter l’obole en hommage à Sidi Blel. Comme quoi, tous les moyens sont bons pour engranger du fric.

NDLR: Ils devraient aussi, collecter l'obole en hommage à Germaine Tillon, qui avait déclaré, en parlant de l'Algérie: " Nous avons clochardisé l'Afrique". Heureusement, l'indépen-danse ( devant le buffet) a africanisé les clochards.

(envoyé par Pierre Barisain)

3) Échange de bons procédés

Actualité (Edition du 15/8/2004)
Par Guemache Lounés

Chirac aux festivités du 1er Novembre à Alger

Jacques Chirac à Alger le 1er Novembre prochain ? À Paris, c’est une idée qui fait son chemin. Depuis quelques semaines, des proches collaborateurs du président français travaillent discrètement sur cette idée, émise par le conseiller diplomatique de Jacques Chirac en personne.
Le président Chirac aurait même accueilli l’initiative favorablement.
Après la réconciliation franco-allemande, consacrée définitivement par la participation, le 6 juin dernier, du chancelier allemand Gerhardt Schröder, aux festivités du 60e anniversaire du Débarquement allié en Normandie, une présence de Jacques Chirac à Alger le 1er novembre prochain pour assister à la célébration du 50e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale devrait faire de la réconciliation franco-algérienne une réalité. Depuis quelques mois, les deux pays entretiennent de bonnes relations politiques.
Mais les rapports entre Paris et Alger manquent toujours de spontanéité et demeurent quelque peu crispés. Selon certaines indiscrétions, Jacques Chirac devrait évoquer ce sujet avec Abdelaziz Bouteflika cette semaine.
Le chef de l’État algérien, qui va passer ses vacances en France, devrait l’accueillir favorablement. Les conseillers des deux présidents prendront ensuite le relais pour préparer techniquement ce déplacement hautement symbolique

(envoyé par Bertrand)

4) CHERCHELL / Le cimetière chrétien à l’abandon

Il suffit de contourner une clôture qui fait face à la RN11, du côté nord, pour pénétrer dans le cimetière chrétien qui se trouve dans un état de dégradation avancé. Des amas d’ordures ménagères et de gravats s’amoncellent dans la partie ouest de l’ancienne ville de Cherchell.

A l’entrée du cimetière chrétien, une cabane partiellement détruite dégage des odeurs nauséabondes. A l’intérieur, il est impossible de faire un pas sans marcher sur des excréments. L’espace où reposent les morts est «labouré». On a fait table rase des tombes. Il reste quand même des morceaux de marbre qui portent des inscriptions en hébreu. Des herbes sauvages envahissent les lieux. Les derniers vents violents ont fait plier les arbres et leurs branches sèches couvrent complètement ces tombes. Des canettes et des bouteilles de boissons alcoolisées jonchent les lieux. On devine le genre de gens qui le fréquentent. Les caveaux sont dans un état lamentable, s’ils ne sont pas détruits. Une colonne érigée au milieu de ce cimetière se dresse devant notre regard. Elle a résisté au vandalisme. A l’intérieur des rares caveaux pas encore vidés de leurs «habitants», des cercueils ouverts où y voit des squelettes. Des images qui donnent des frissons. Des plaques de marbre portant les noms des familles de confession chrétienne traînent ici et là. Impossible d’identifier les tombes ou plutôt ces «trous». Des constructions ont vu le jour au début des années 1990 juste à côté de ce cimetière. La volaille erre parmi les sépultures. Le consul général de France s’est rendu en ce début d’année dans ce cimetière. Les autorités ont effectué un léger lifting à l’entrée «officielle» du cimetière. Protocole exige. C’est la manière habituelle, dans la wilaya de Tipaza, de dissimuler la réalité. Il n’y a point de respect pour les morts.
Par M’Hamed H.
http://www.elwatan.com/journal/html/2004/08/25/sup_html.htm

NDLR: Les photos de cimetières sur le site de l'ambassade de France http://www.ambafrance-dz.org/consulat/Cimetieres/index_cimetieres.htm sont bien choisies mais les journalistes algériens ne voient pas la même chose et si "Le consul général de France s’est rendu en ce début d’année dans ce cimetière" visiblement rien n'a été fait pour améliorer la situation.

(envoyé par Bertrand)

5) La délinquance tolérée des cortèges nuptiaux

Par Mustapha Hammouche (Liberté Algérie)
À Relizane, un cortège nuptial a provoqué un accident au bilan de guerre : treize morts et dix blessés ! Ce genre de désastre est plus courant qu’on ne le conçoit. Mais les dégâts étant généralement moins cruels, l’écho de ces tragédies quotidiennes ne parvient pas jusqu’à l’opinion.
Inutile donc de se fier aux éventuelles véhémences officielles de circonstance. Ce genre de drame était parfaitement prévisible. Il suffit d’observer n’importe quelle voie, rurale ou urbaine, pour constater l'irrespect de toute règle de sécurité et de civisme auquelle ce genre de défilé donne lieu.
Le drame renvoie à cette démarche démissionnaire d’un État qui tolère tous les désordres qui ne sentent pas la contestation politique. Toutes les démonstrations sont permises à partir du moment où il n’est détecté quelque slogan revendicateur. L’autorité ne se soucie guère des risques encourus par les citoyens, pour peu que leur incivisme ne signifie pas quelque insoumission politique mais juste un besoin d’extériorisation des multiples insatisfactions populaires. S’il s’agit seulement de s’infliger de réciproques désagréments par le bruit, de se gêner l’un l’autre sur la voie publique ou de se mettre mutuellement en danger, en quoi l’État serait-il dérangé ? Dans les régimes autoritaires, l’ordre public n’est défendu que si le possible désordre menace l’ordre politique. La police y fait plus de politique que le citoyen commun et sait discerner entre l’agitation politique et l'excitation psychologique.
À cette désinvolture officielle devant les débordements apolitiques qui envahissent la voie publique répond la soif d’indiscipline qui tient des Algériens interdits de point de vue mais libres de cabrioler et de s’égosiller.
Les expressions les plus originales s’engouffrent alors dans les occasions de défilé automobile. Les frustrations les plus élémentaires s’extériorisent, par décibels musicaux, à travers les vitres baissées des voitures d’adolescents roulant carrosse ; des bandes improvisent leurs interminables parades mécanisées au moindre exploit sportif de quartier et les mariages sont devenus des opportunités de démonstrations motorisées de clans en mal d’ostentation. La surenchère dans la jubilation et la cascade fait que, souvent, l’attelage se débride et la cavalcade tourne à la catastrophe.

Des convois en double file ont été inventés ; des courses-poursuites entre les véhicules qui composent le cortège s’organisent ; les barrages de voies par obstruction sont imposés aux autres automobilistes, etc. Tout cela sous le regard indifférent d’agents de l’ordre probablement convaincus qu’il s’agit là de la marque naturelle et vénérable d’expression coutumière.
L’indifférence politique devant la criminelle anarchie des exultations routières, traduite par le laisser-aller des responsables de la circulation est à la base de cette étrange évolution : les cortèges nuptiaux — au demeurant interdits dans tous les pays qui prennent les problèmes de délinquance routière au sérieux —, constituent désormais un fléau national. ( fin de citation)

NDLR: Le problème devient identique en métropole. Il suffit de voir des cortèges de mariages , par exemple place Masséna à Nice, avec des jeunes à moitié sortis des fenêtres brandissant des drapeaux algériens et les femmes poussant des Yous Yous. Et même, sans le prétexte du mariage, le déplacement de front en double file occupant la totalité de la voie, les occupant discutant entre voitures de tête, les arrêts en pleine rue, bloquant la circulation pour discuter avec un coreligionnaire sur le trottoir avec le fameux médius en l'air pour répondre à ceux qui s'impatientent et klaxonnent, le doublement d'une file au feu rouge pour passer le premier, les passages à répétition en scooter en sens interdit, avec les insultes à ceux qui s'étonnent. La transgression automobile devient une manière de marquer son territoire.
A noter dans un autre domaine, mais dans le même sens ( marquage du terrain), le drapeau algérien, flamboyant de couleurs , gravé sur les tombes algériennes dans certains cimetières, comme cela est visible au cimetière de Marignane. A ce régime, on verra un jour le drapeau algérien sur le porte avion Ch. De Gaulle et des tombes portant la même marque à Colombey,...

(envoyé par Pierre Barisain)


MESSAGES
S.V.P., lorsqu'une réponse aux messages ci dessous peut, être susceptible de profiter à la Communauté, n'hésitez pas à informer le site. Merci d'avance, J.P. Bartolini

Notre Ami Jean Louis Ventura créateur d'un autre site de Bône a créé une nouvelle rubrique d'ANNONCES et d'AVIS de RECHERCHE qui est liée avec les numéros de la seybouse.
Après avoir pris connaissance des messages ci-dessous,
cliquez ICI pour d'autres messages.
sur le site de notre Ami Jean Louis Ventura


De M. Gilbert Ibanez

AVIS IMPORTANT AUX ABONNÉS
Réalisation d'un document historique exceptionnelsur la tragédie des Français d'Algérie -
Pour l'obtenir voir les liens suivants:
http://www.algerie-francaise.org/afcdrom/index.shtml
http://www.algerie-francaise.org/donation/

Pour en savoir plus n'hésitez pas à visionner les bandes annonce et à suivre les instructions si vous voulez le recevoir rapidement.
Trois ans et demi pour rassembler les documents - 1 mois pour réaliser le cdrom.
Pour les personnes ayant l'intention de se procurer ce document, nous leur conseillons, s'ils ont des parents ayant vécu cette tragédie d'éviter de leur visionner les vidéos ou alors de prendre les dispositions nécessaires pour intervenir en cas de malaise.
Le webmaster qui n'a pas envie de plaisanter et qui sait de quoi il parle.
Adresse : nouvelles@algerie-francaise.org


De M. Augustin Figarella

Bonjour,
J'aimerais bien retrouver des amis d'enfance ou voisins. J'habitais à la Ménadia. Je n'avais que 10 ans au moment du départ.
Mes parents ont passé 20 ans de leur vie là-bas...
Merci d'avance pour vos réponses.
Adresse : courrier=fira@cario.com

De M. Jean Pierre Ferrer

Salut à Tous
Qui se souvient des paroles de la chanson "Algérie Française" qui était au dos du 45 tour des Africains ?
Les premières paroles étaient celles-ci :
"Algérie, Algérie Française
Ton jour de gloire est arrivé !
Comme ceux de 93
Tous tes enfants se sont levés.
Aux accents de la Marseillaise
Ils ont juré........"

Voilà une bonne recherche pour l'histoire. J.P.F.
Adresse : jeanp.ferrer@wanadoo.fr

De M. Gérard Pouységur

Je vous informe que le dimanche 19 septembre une trés belle journée sera consacrée à l'Armée d'Afrique.
Défilé de véhicules et de troupes à pieds Exposition et ventes d'objets de collections.
Je vous passerai le détail dés que je l'aurai reçu.
Réservez votre journée et venez nombreux. Je pense qu'il y aura du beau monde.....!
A+ Gérard
Adresse : pouysegurgerard@yahoo.fr

De Mme Monique Del Fabbro.

Mon nom de jeune fille est FAMBRI. Je suis née le 03/04/1947.
Je recherche mes copines qui étaient avec moi à l'école CARAMAN. J'ai quitté BONE après l'indépendance.
Merci d'avance.
Adresse : monique_del_fabbro@hotmail.com

De M. Gilles Martinez

Bonjour amis de Guelma
Le journal de Guelma est sur la toile, consultez le. Vous trouverez de l'histoire, des photos, une retrospective de notre visite à Guelma en 1990, des informations, Guelma en 2004
Nous vous souhaitons bonne lecture. Gilles
Si vous désirez me contacter
Adresse : michel.martinez53@wanadoo.fr

DIVERS LIENS VERS LES SITES

Un site perso sur mon vecu en Algérie, Francis Mauro
http://www.francismauro.com
=====================================

Un site de photo sur l'enfance en Algérie, Bernard
http://enfance.site.voila.fr
=====================================

De M. Jean Pierre Bartolini

RECHERCHE DE DOCUMENTS:
De même, je serais preneur des N° "de la Dépêche de l'Est", de la "Seybouse"
ou de tout autre publication Bônoise ou pas, comme : "Le Réveil Bonois"; " Le Ralliement"; "L'Indépendant de Constantine" ; "L'Oasis" ; "L'Akhbar" ; "Le Morbacher" ; "Le Courrier de l'Algérie"; "Le Commerce Algérien, de Sétif" ; "Le Sémaphore" ; "La Gazette des Abonnés" ; "L'est Algérien"; "Le Mahouna" ; "Le Progrés de l'Algérie" ; "Le Zeramna" ; "L'Electeur Libre" ; "Le Potache" ; "La Démocratie Algérienne" ; "La Dépêche de Constantine" ; "Démocratie" ; "Dépêche de l'Est" ; "Le Courrier de Bône" ; "La Liberté" ; "Le Petit Bônois" ; "Le Bônois" ; "L'Impartial" ; " Echo de Bône" ; "La Gazette Algérienne" ; "L'Avenir de l'Est" ; "Echo d'Hippone" ; "La Petite Revue Agricole" ; "Le Chêne Liège" ; "Les Clochettes Bônoises" ; ETC...
"Le Calvaire des Colons de 1848" de Maxime Rasteil.
Ces recherches sont faites pour sauvegarder numériquement, et faire connaître notre passé. Ce site en fait foi.
Il va de soi, que ces journaux devront être mis en lieu sur, accessibles facilement à tous (toutes communautés confondues d'hier et d'aujourd'hui).
Seules la connaissance et la diffusion permettront la sauvegarde de notre mémoire, de rétablir des vérités et de montrer au Monde que nos communautés vivaient trés bien ensemble.
Je remercie d'avance tous les chercheurs.


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MISE A JOUR DES RUBRIQUES
  1. Rubrique "Seybouse d'Antan" : Numéro 834 du 24 août 1861 envoyé par M. Pierre Latkowski
  2. Rubrique "Actualité" : La Patrie trahie par la république par Jean Raspail
  3. Rubrique "Actualité" : Oran, le Fronf de la misère par F. Boumédienne
  4. Rubrique "Actualité" : Congrés du Cercle Algérianiste octobre 2004 par Thierry Rolando
  5. Rubrique "Photos" : 40 Photos de Mme Anne Marie Borg
  6. Rubrique "Fables et Récits" : Bonne aniversaire M. Baby Jourdan
  7. Rubrique "Cimetiéres": actions entreprises par Eric Wagner
  8. Rubrique "Associations" : Mise à jour des calendriers de l'AEB d'Aix et de l'ABCT d'Uzès

Encore une Histoire de pitbull
Envoyé par Michèle Raphanel

Un touriste prenait son petit-déjeuner à la terrasse d'un café lorsqu'il vit passer une procession funéraire qui se dirigeait vers le cimetière voisin.
Une voiture contenant un cercueil noir était suivie d'un second véhicule portant un autre cercueil noir à une distance d'environ vingt mètres.
Derrière le deuxième véhicule marchait un homme seul tenant un pitbull en laisse, suivi d'une file de plus de 2000 hommes seuls.
Le touriste, n'en pouvant plus de curiosité, s'avança respectueusement vers l'homme au pitbull:
- "Monsieur, je sais que le moment est très mal choisi pour vous déranger mais je n'ai jamais vu un enterrement comme celui-ci. Qui enterre t'on?"
- "Ben, le premier cercueil est celui de mon épouse."
- "Que lui est-il arrivé?"
- "Mon chien l'a attaquée et l'a tuée."
- "Et qui se trouve dans le second cercueil ?"
- "C'est ma belle-mère. Elle a essayé de porter secours à ma femme et le chien l'a attaquée et tuée aussi."
Après un long moment solennel de silence entre les deux hommes:
- "Monsieur, auriez-vous l'obligeance de me prêter quelque temps votre chien?"
- "Faites la queue..."


Vous venez de parcourir cette petite gazette, qu'en pensez-vous ?
Avez-vous des suggestions ? si oui, lesquelles ?
En cliquant sur le nom des auteurs en tête de rubrique, vous pouvez leur écrire directement,
c'est une façon de les remercier de leur travail.

D'avance, merci pour vos réponses. ===> ICI


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