N° 54
Septembre

http://piednoir.net

Les Bords de la SEYBOUSE à HIPPONE
1er Septembre 2006
jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
Les dix derniers Numéros :
EDITO

LES VACANCES SONT FINIES

    Comme toujours, à cette date, c'est la rentrée pour chacun. Tout d'abord celle des enfants et petits enfants qui retrouvent le chemin de l'école, du lycée ou de l'université. Celle des gens encore en activité qui retournent au travail en pensant déjà aux prochaines vacances. Celle des retraités qui reprennent le chemin des associations ou des clubs du 3ème age. Et puis la mienne où je dois associer, travail professionnel et travail sur Internet.

    Au cours des mois de juillet et août, je m'étais promis de me mettre à jour dans mon courrier et dans les mises à jour ou la création de nouvelles pages avec la nombreuse documentation reçue depuis des mois. Mais l'actualité de la " Fatwa " lancée contre moi, a bouleversé mes plans de travail et j'ai du surtout penser à autre chose et aussi à délaisser de l'important. Bon rien n'est perdu, tant qu'il restera un souffle, il restera de l'espoir et je ferai mon possible pour être au poste.

    Ce mois-ci je ne vais pas m'éterniser dans cet édito, je vais plutôt m'adresser au N° 1 des français. Oui, lui-même. Ce que je vais lui dire, chacun est invité à le lui dire s'il en ressent la nécessité ou le devoir. Il faut qu'il sache qu'il y a un peuple qui vit et souffre en dehors des associations, (censées nous représenter et reconnues par lui), et qu'il peut s'exprimer sur Internet, le seul média encore à peu près libre. A vos plumes ou claviers si le cœur vous en dit.

    Donc à tout le monde " Bonne rentrée "

Jean Pierre Bartolini          

        Diobône,
        A tchao.


Aprés votre visite,
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PANTALONI DANS SON REPERTOIRE
N° 3 de Janvier 1950
de M. D. GIOVACCHINI
Envoyé par sa fille

   
         Lisez, en phrases cinglantes et pittoresquement imagées, l'opinion que M. PANTALONI a de ses amis de " l'Union " républicaine et de ses collaborateurs,

         MUNCK : Un grain, de blé soufflé par le sirocco.
         Henry ALOI : Un hibou que j'ai fait homme. Il croît me... posséder, eh ! bien, je 1'....aurai sans caleçon.
         FADDA : il est capable de reclouer les pieds, et les mains de Jésut-Christ. Toute la nuit, il pense à ce qu'il va débiter le lendemain : un perroquet qui souffle du vent.
         TUCCI et PANCRAZI : Deux Lucquois dégriffés, l'un et l'autre en violettes.
         BUSSUTIL : Un mulet normand qui ruait dans mes brancards. Je l'ai satisfait avec une auto qui ne me coûte rien.
         NATAF : Une feuille d'asphodèle qui ne fait peur qu'aux revenants.
         GUILLEMIN : Un hanneton bien balancé.
         VIRICEL : Si on dit que l'homme le plus intelligent de BONE va mourir, il se couche illico.
         BENOTMANE : J'en ai besoin pour le quorum et aussi pour compromettre le P.P.A.

         Vous avez apprécié comme moi, ces définitions savoureuses et si finement colorées.

         PANTALONI est physiologiquement et moralement un amalgame de vices divers et de qualités certains. Mais il faut reconnaître qu'il porte la marque d'une personnalité puissamment originale.
         Et des électeurs inconstants songeraient à nous en débarrasser !

         Que Dieu protège les Bônois ! Gardons-le, car nous ne retrouverons jamais un spécimen de si belle allure.
         NERON, en voyant ROME brûler, disait : " Quand je mourrais, quel grand homme le monde va perdre ".

         PANTALONI dit mieux : " A UCCIANI(1) on ne veut pas de moi, et ces c..,. de Bônois m'adorent autant que je me moque d'eux... ".
         Et tout cela est vrai !...

1) UCCIANI est le nom du village natal de Pantaloni.



Ça qu'on vous a pas dit … !       N° 38
Christian AGIUS
le Maltais de la route de Bugeaud,
y ramasse dans les poubelles de luxe…
ma, tombe de ses morts, c'est la franche vérité !!!


Tu connais pas le dernier secret d'état ? Je vas te le dire : on vient de saoir que le ministère de l'écocologie il employait…….700 fonctionnaires !!!


C'est pas vrai, diocane, que Chirac il a attrapé un accident à le cerveau : c'était pour faire croire qu'il en avait un…


Raffarin-et-Danube il a été nommé le premier ministe le plus gay de la raie publique n°5…


Les deux ennemis écocolos pour l'érection présidentielle, La Voynet et le Cochet, y…………..zont été amants pendant une dizaine d'années ! On comprend pourquoi y savent tout dessur l'autre !


L'A.N.P.E. elle vient d'augmenter ses effectifs : elle passe de 17000 à 21000 fonctionnaires !
Juste pour trouver du travail à……………………………..3 % de ses demandes !!!


L'écocolo Alain Lipietz et sa sœur Hélène Lipietz y zont attaqué la SNCF, pourquoi elle a transporté leurs parents à la déportation : 60000 zorros de gagné !
Ouais, mais alors qu'est-ce qui foutaient au gala offert par le président de cette SNCF à la tour Montparnasse ?...


Serge July, le grand donneur de leçon de politique, il a été lourdé du journal Libération, ma diocane ac 500.000 zorros en dedans les poches…


La candidate des " damnés de la terre " Ségolène, elle tchatche pas trop dessur sa fortune !


Ac son fromage de hollande, elle possède une propriété dans le midi et une société civile immobilière à Paris au capital de 914.694 zorros…
Elle peut prendre la défense des pôvres et des zopprimés……


Cécilia et le petit Nicolas y zont recommencé, ac photos à l'appui dans VSD.
Ma, les photos c'étaient celles d'avant qui zavaient cassé la carte !!!!!!


Un député écocolo espagnol y veut proposer une loi pourquoi les chimpanzés, les gorilles et les grands dégoûtants y doivent avoir des " droits fondamentaux ", ac la " garde morale " de l'état.
Le pluss rigolo, c'est que le Zapatero il est d'accord !
Ma pas question de donner des droits aux enfants à naître !!!


Les copains et les coquins : Chirac il a amnistié Guy Drut.
Pas rancunier : le Drut il avait fait partie du comité de soutien à François Mitterrand !
Tous les mêmes, diocane !


Madone de guerre de l'Israël pour récupérer ses deux soldats !
La franche vérité, c'est que l'eau qu'elle arrive atchez eux, elle vient des montagnes du Liban…


Quand le p'tit Sarközyzy y va aux Antilles, diocane le trésorier général payeur du coin y sait combien y doit payer :
14 millions de zorros, pour aller palucher les mains et recevoir quelques bananes dessur la gueule !

La suite au prochain numéro :
te fais pas de mauvais sang,
J'en ai encore des tas en dedans les tiroirs….

LE PLUSSE DES KAOULADES BÔNOISES (40)
La "Ribrique" de Rachid HABBACHI
LA PATOSIE, UN TOUR DE…. BISQUILETTE

          Quan c'est que je dis un tour, je mens un peu, diocamadone, à cause qu'y faut plutôt dire les tours pasque dans z'un, t'y en as plusieurs, çui-là là de la Patosie, çui-là là de la Bochie, çui-là là de la Nolande, çui-là là de la Belle Chic et çui-là là du Luxe Embourre (comme quan c'est que tu joues aux biz'agates) et, pour pas que j'oublie, y a eu aussi quèques coups de pédales chez les spagnols (l'âme de tes morts arrête un peu de penser du mal).

          Ces tours que j'te parle, y nous ont tenus dedans la laine pendant trois semaines pleines et j'te dis pas la chaleur qu'elle a fait pour ces pauv' coureurs, pas à cause la laine qu'elle était en dedans de nous z'aut', non, à cause le temps et le soleil de l'été, déjà que moi,en devant ma télévision, j'te tirais une langue comme ça que rien qu'à la oir, tu te dis çui-là là, y s'appelle bobby. Areusement, j'avais z'à boire et pas qu'un peu, beaucoup même eh non! eh non! pas du govinal, sérieux, j'te jure, rien que d'l'eau fraîche, d'la bonne eau, bien fraîche avec qu'à même dedans un p'tit peu d'l'anisette mais entention, juste pour donner du goût, vas pas coire que je suis un gaziste.

          Ces pauv' z'essportifs y te faisaient d'la peine à oir dessur leurs bisquilettes que même, si qu'elles z'étaient chères, belles et pas lourdes ça restait qu'à même des bisquilettes que dessur, y te fallait par force pédaler si que tu voulais avancer et quan j'te dis par force, c'est par force pasque, quan c'est que, y avait d'la descente ou du plat, ça allait encore, tout il était facile mais quan c'est qu'elle leur venait la côte, que celle-là là de Bugeaud y s'l'avaleraient comme toi tu fais avec le créponnet, les pauv' y te tiraient une langue que même les chiens y z'en ont pas des z'aussi longues.

          Tout ça pour te dire que ces pauv' coureurs qu'y te savaient même pas pourquoi y couraient sauf peut-ête pour la couleur d'un tricot et t'y as remarqué, j'ai pas dis maillot pasque t'y as des tchoutches qu'y vont encore coire qu'on va aller se baigner à La Caroube ; un tricot des fois jaune, des fois vert, des fois avec des pois qu'y peuvent même pas ête chiches à force qu'y sont rouges et le pire, c'est pour le blanc qu'il a même pas une couleur. Y font comme ça pendant trois semaines et què semaines, pas un jour en moins, pour arriver, tu devineras jamais z'où, comme toujours, à Paris que c'est la capitale de la Patosie, dessur un Cours qu'eux, y z'appellent ça les champs alors que c'est en plein en dedans la ville, vas comprende ces patos…et quan c'est que t'y es là et que tu cois que t'y es arrivé, eh ben! macache, y te faut encore faire un tour et encore un aut' jusqu'à elle sonne une cloche pour te dire que c'est le dernier. A l'arrivée, les z'officiels qu'y sont pas fatigués eux, à cause qu'y z'étaient en dedans des oitures avec des climaseurs qu'y donnent de la fraîcheur, rien qu'y te touchent les mains mais entention seulement à ceux-là là qu'y z'ont gagné l'étape, le tour, la montane et chais plus quoi encore et les z'aut', on leur dit d'aller s'la pile en courses dessur des z'aut' circuits que, cois moi, y sont pas courts.

          Après, tout l'monde y rente chez lui, les z'uns plusse fatigués que les z'aut', les spectres acteurs plusse que les coureurs pasqu'eux, y z'ont attendu debout, au soleil, toute la journée et quan c'est qu'on coit que tout il est fini eh ben! on se trompe pasque c'est seulement là que le tour y te vient intéressant à cause que, on commence à agader en dedans l'écrou lisse du tour et laisse que les mauvaises langues elles commencent à dire comme ça que,çui-là là y s'est dropé, que c'est comme ça qu'il a gagné depuis qu'il a fait un stage chez Carlos Singe le spagnol, tu me cois pas, vas demander à Jean-Pierre, c'est lui qu'il a kaouédé, que l'aut', il a travaillé pour le gagnant rien que pour une poignée des fèves mais ça qu'il oublie d'le dire, c'est que c'est des fèves en or et que l'aut', le patos, que si qu'il était pas tombé à la première étape, le premier jour et si qu'y s'était pas cassé l'homme au plâtre et aussi la canicule, c'est lui qu'il aurait gagné haut la main, une main que de toute façon il aurait pas pu la lever à cause l'homme au plâtre cassé exétera…exétéra.

          Et pour te revenir au gagnant, çui-là là que, bessif y s'est dropé, lui, que déjà depuis quèques temps c'est toujours une fatche à broutche d'américain, que je suis sûr, même pas y te comprend le tchapagate que comme tout l'monde y sait, c'est pas donné à tous, même pas à certains bônois de chez nous z'aut', un américain que cette fois tous, y l'appellent Floyd Lendis eh ben! c'est bien fait pour lui à cause qu'il a refusé ça qu'il a fait pendant sept ans un aut' américain, Lance Armstrong, il a pas voulu goûter à ma bouillabaisse au gras double total, qu'est-ce qu'il a fait, y s'est retrouvé positif et ça, qu'y veut ou qu'y veut pas, c'est tout négatif pour le sport.

          Avant de finir, j'voudrais qu'à même vous rappeler à tous des coureurs de chez ous z'aut', des z'anciens, bien sûr et les meilleurs, t'y as compris, que ceux-là là que j'les z'ai oubliés, y me pardonnent, des coureurs comme y en n'a plus bézef, des coureurs comme ZAMMIT, LANGELLA, BENTAHAR, ZAAF que eux, y z'ont toujours gagné leurs courses mais propes, jamais y z'auraient eu l'idée d'avaler les salop'ries que le monde moderne y s'a inventé pour son malheur. Je salue nos champions vivants et je m'incline devant la mémoire des morts.

          Mortalité: (sans faire des jeux de mots) Au lieu de chercher çui-là là qu'y s'est dropé et çui-là qu'y s'a gardé ses boyaux propes, les organisateurs des courses y devraient t'obliger main'nan tout l'monde à te prende ces produits qu'on les dits dropant et comme ça, tous les coureurs y sont pareils, tous kif-kif bourricots en dedans les courses et en devant la mort qu'elle viendra s'les prendre, tous comme y sont, à la fleur de l'âge pour te laisser que des bisquilettes mangées par la rouille, les pauv'.

Rachid HABBACHI

LE COUIN DU POETRE
Par Rachid Habbachi            N° 3

        

        J'exhorte donc tous les lecteurs de la Seybouse à nous faire part des lectures sérieuses, ou photos insolites qui font référence à leur ville natale en Algérie, cela va de soi, et de nous adresser les paragraphes et commentaires sur ces lectures.
Nous comptons sur vous tous pour alimenter cette rubrique

Rachid HABBACHI



Pour finir de passer l'été à la fraîcheur du vivier de Bône.


BUCOLIQUE
BÔNE son Histoire, ses Histoires
Par Louis ARNAUD

          Couleur locale

          LA campagne bônoise est agréable et charmante.
          Elle est variée et diverse et forme un ensemble plein de grâce et d'harmonie, tantôt plaine, tantôt collines ou coteaux, mais partout la verdure et les fleurs abondent, partout la nature est riche, riante et attrayante.
          Elle était autrefois, bien plus proche de la ville, presque à ses portes, et les chemins ombreux qui la traversaient, menaient vite, en pleine nature, au pied des pentes de l'Edough et des Béni-Ramassés, ou bien vers l'Orphelinat et le Ruisseau d'Or et l'Allélick, ou encore du côté de la mer si bleue.
          Ici, les chemins étaient bordés par des genêts, des coquelicots, des bleuets ou des chardons épineux, aux grosses boules bleues ou violacées, là, ils allaient vers de jolis lauriers-roses qui mettaient un peu de leur couleur d'aurore dans un horizon déjà lumineux, et, par ailleurs, ils parvenaient au bord de cette mer si calme et pourtant, sans cesse, mouvante.

***

          Des gamins de la ville, qu'ils fussent " à pieds nus " ou " avec souliers " allaient et venaient sur les chemins qui, s'ils ne menaient pas tous à Rome, les conduisaient au Paradis, à leur Paradis.
          Ce n'était, sans doute, pas toujours le même paradis, puisque les uns allaient vers la mer, et les autres, vers la montagne ou la plaine.
          Mais où qu'ils allassent, ils aboutissaient toujours pour eux à un Paradis qui n'était point artificiel, lieu de délices et de rêve de cette marmaille inconsciente et vagabonde qui s'évadait toujours, et, en toute hâte, vers son coin de prédilection.
          A la mer, c'était la baignade joyeuse et tapageuse, au " bloc carré " ou " au 160 " ou à la plage " d'à chez Gassiot, ous qui y a les " pins-pignons " ou " les pins-pistaches ". C'était des plongeades à la " gobbo ", ou des " sauprieux " dans l'onde pure et familière des " nefs " et des " mayonnades en dessous la mer ", à n'en plus finir.
          C'était aussi la pêche aux oursins, au " mounghis ", la razzia des " arapèdes " et des " crappes poileuses ".
          Puis c'était le retour, frais et roses et bien lavés, avec " le caneçon " sur la tête pour qu'il sèche avant d'arriver à la maison.
          Qui dira exactement ce qu'était autrefois l'engouement de la jeunesse de nos rues pour les plaisirs de la mer ?
          C'était vraiment une espèce amphibie qui passait, en été, la moitié de son existence dans l'eau.
          Certains se baignaient dans le port même, à quelques pas, à peine, du Cours, sans le moindre caleçon, ni vêtement quelconque qui put cacher leur nudité totale.
          Ces jeunes nudistes occasionnels donnaient un mal de chien " aux poulices " qui les pourchassaient au nom de la pudeur offusquée et qui parfois parvenaient à s'emparer de leurs " habits ", découverts, sous une bâche, ou, sous des planchons, où ils avaient été pourtant soigneusement cachés.
          Alors, la situation de ces baigneurs enragés, venus impudemment et imprudemment " nager ", tout nus, dans le port, devenait tragique. Comment allaient-ils pouvoir rentrer " à chez eux " où leur mère n'aurait pas besoin de leur lécher le dos de la main ou le poignet pour y trouver un goût de sel et savoir ainsi qu'ils s'étaient baignés malgré la défense qui leur avait été faite.
          Force leur était donc, alors, de se laisser conduire au bureau du Commissaire et d'accepter les taloches d'un représentant de l'autorité, afin de récupérer le " patalon " et la chemise qui formaient tout leur bagage vestimentaire puisqu'ils marchaient " à pieds nus ".

***

          Il y avait sur nos routes, et plus particulièrement sur le joli chemin de ceinture, entre le cimetière et les Quatre-Chemins, de superbes et majestueux micocouliers, qui se mêlaient à des frênes, plantés en bordure.
          Ces grands arbres, de fort belle venue, produisent, comme fruit une toute petite figue, de forme parfaitement sphérique, si petite que le gland de la fable qui était tombé sur le nez du paysan malchanceux endormi, paraîtrait énorme s'il lui était comparé.

          Ainsi vont les contrastes et les anomalies de la nature. (Ces arbres magnifiques ont été abattus dans le saccage impitoyable de nos promenades d'antan).
          Les petites figues rondes ont donc disparu, et cela au grand dam de nos garnements.
          Ces petites figues, si joliment vertes, étaient appelées par eux des " Carmousses ", mot arabe qui sert à désigner les figues, et le micocoulier, par suite, était devenu " l'arbre des carmousses ", dans le langage picaresque et réaliste de la gent vagabonde de nos routes d'autrefois.
          Ces " arbres de carmousses " fournissaient à nos garnements des projectiles qu'ils lançaient, sur le premier passant venu, en soufflant dans des bouts de roseau taillés en petites sarbacanes.
          Le noyau de ces " carmousses " parfaitement rond, dégagé d'une pulpe fort mince et sucrée, ressemblait assez, en effet, à une grosse chevrotine.
          Inutile de dire combien il était désagréable de recevoir, dans la figure, cette petite balle ronde.

***

          Lorsque la bande de galopins abandonnait la route pour s'égailler dans la montagne à travers les lentisques, les myrtes, les cistes et les arbousiers, c'était une toute autre affaire.
          C'étaient des " ventrées " d'arbouses, ces fruits rouges qui ressemblent à des fraises poussées sur des arbustes d'" Abraham " dont le jus noir faisait des bouches affreuses, couleur d'encre de Chine.
          Et dans ces flancs rocailleux de la montagne, quelques " crampoutches " parfois retenaient leur attention. C'était une sorte de haricots grimpants sauvages que certains de ces végétariens amateurs prisaient tout particulièrement.
          Puis, des jujubiers, rois déchus de la flore locale, autrefois aimés au point d'avoir servi à former le nom arabe de la ville et, d'avoir été insérés dans ses armoiries, offraient leurs fruits rouges à la horde dévastatrice que n'arrêtaient pas les épines qui servirent, dit-on, à la couronne du Christ. Les pommetiers, ou pour parler le langage populaire du pays, " les arbres des pommettes ", qui vont de pair avec les jujubes, et dont on ne sait, ici, exactement, si ce sont des petites pommes sauvages ou des azeroles, se défendaient à peine, malgré leurs épines, contre les atteintes de nos garnements voraces. Les caroubiers épais et lourds aux gousses trapues et charnues, douces comme du miel, étaient aussi, parfois, le but des pérégrinations agrestes de nos jeunes vagabonds gourmands.

***

          Parfois, dans les endroits plus arides, ils rencontraient des " tamaragasses " dont ils s'emplissaient les poches.
          " Les Tamaragasses " comme c'est loin tous ça, dirait le " Captain Cap " du doux Alphonse Allais. Peu de gens connaissent, peut-être encore, ces petits fruits jaunes, légèrement teintés d'or rouge, qui viennent en grappes serrées, autour d'une tige rigide sous les feuilles étalées en éventail des palmiers nains.
          Ces palmiers nains sont des chamérops dont les feuilles servent après rouissage, à la fabrication du crin végétal

          Les nombreuses fabriques locales de crin végétal les ont considérablement raréfié, de sorte que leurs fruits sont aussi devenus plus rares.
          Ces jolis petits fruits avaient un gros noyau, qu'entourait une pulpe fibreuse légèrement mielleuse, que l'on se contentait de mâcher pour conserver la saveur de leur suc. C'était une anticipation de ce chewing-gum si cher aux Américains.
          On en vendait sur la place du marché arabe, côté de la rue Gambetta, où le marchand en remplissait une poche pour un sou, et, bien souvent, pratiquant le troc, en échange du morceau de pain du goûter de l'enfant qu'attiraient souvent la couleur vive et le caractère exotique et bizarre de ces " tamaragasses " ou " dattes sauvages ", comme on les appelait encore.
          Ce marchand, spécialiste des produits de palmier nain, vendait aussi des " abjoumars ", nom baroque et barbare qui désignait des plants de ces palmiers nains tronçonnés au ras des racines et dépouillés de toutes parties dures et inutiles.
          Ce qu'il en restait se présentait sous la forme d'un petit fût de 12 à 15 centimètres de longueur, formé par les extrémités larges et aplaties des branches, à leur naissance, collées les unes aux autres à la façon des artichauts.
          Ces extrémités, couleur d'ivoire, étaient étonnamment tendres. On les mâchait pour en exprimer aussi un suc, doux et rafraîchissant.

***

          Parmi les plaisirs et les attraits de la campagne verte et fleurie de Bône, si facilement accessible à la jeunesse d'antan, il y avait encore la " glu ", car les oiseaux ont toujours été associés aux fleurs et aux fruits qu'ils viennent picorer.
          On allait poser des gluaux dans des endroits frais et silencieux en ayant soin de placer à leur proximité une cage dans laquelle était un oiseau chanteur qui attirait ses congénères ailés par la virtuosité de ses roulades. C'était, pour ces chasseurs délictueux " un appel de chardonnerets ". Les autres accessoires nécessaires étaient constitués par des morceaux de ces joncs qui poussent par touffes dans les endroits humides et dont la partie inférieure, tendre et sucrée, avait été préalablement mâchée et sucée à cause du jus sucré quelle contenait. On achetait la substance visqueuse qui servait à enduire ces bouts de joncs chez les mozabites qui faisaient toujours grand mystère en les vendant.
          Les chardonnerets, nombreux dans la région à cause des chardons innombrables d'où est venu leur nom, et les Verdiers que les oiseleurs bônois ont transformés en " Verdrons " n'avaient qu'à bien se tenir.

***

          La campagne bônoise par sa beauté et les plaisirs variés qu'elle offrait à nos jeunes vagabonds champêtres d'autrefois aurait certainement tenté Théocrite ou Virgile qui lui auraient, sans doute, consacré plus d'une églogue et maintes pastorales.
          Nul poète de chez nous, hélas, n'a seulement été tenté de la chanter.


BÔNE MILITAIRE
du CAPITAINE MAITROT
                              Envoyé par M. Rachid Habbachi                      N° 18

Bône Militaire                                                   44 SIÈCLES DE LUTTES
du XXIVème avant  au XXème Siècle après notre ère
Médaille de Bronze à l'Exposition Coloniale de Marseille 1906
Médaille d'Argent de la société de Géographie d'Alger 1908

Deuxième Partie
         BÔNE FRANÇAISE

CHAPITRE XVIII
Général de Castellane - Général Guingret
        
1838 - 1841

        Les événements des années 1836 et 1837 avaient détourné l'attention du gouvernement de l'administration immédiate des provinces. La population s'était accrue d'elle-même et, par la force des choses ; on trouve à Bône, 2.622 Européens, dont 954 Français et 1.668 étrangers. Mais tout se ressentait du manque de surveillance.
        Les rues étaient retombées dans l'état de saleté d'où le général d'Uzer avait eu tant de mal de les tirer. La police, non surveillée, s'était relâchée ; les colons, marchands d'absinthe et d'alcool frelatés, étaient accourus en nombre à la suite du corps expéditionnaire et se faisaient, en honorables commerçants, un devoir d'empoisonner impartialement Européens et Indigènes.
        Un officier écrivait le 17 février 1838 :
        " Une mesure non moins importante et aussi pressée à prendre (que la fermeture des cabarets), c'est l'établissement d'une bonne police civile et militaire.
        " L'ivrognerie, le vol et les tapages nocturnes sont extrêmement fréquents. Il serait temps, enfin, de sortir de cet état de barbarie en envoyant à Bône des administrateurs à santé forte, à volonté ferme et à grande persévérance. Que l'on ne craigne pas de les récompenser et de les soutenir, même dans les actes qui paraîtraient arbitraires en France et qui sont ici nécessaires pour organiser l'ordre au milieu des Maltais, des indigènes, des fainéants et des voleurs. Que l'on admette dans la colonie, si on le juge convenable, les repris de justice, les condamnés au boulet et aux travaux, les rebuts de la nation française, mais que l'on y envoie des hommes faits pour diriger les administrations et des troupes bien disciplinées pour les protéger. La culture à la charrue n'a pas été mise en usage dans la plaine de Bône, c'est un genre d'industrie et de spéculation qui demande trop de travail et de persévérance et qui ne produit pas assez pour les colons avides et paresseux. On sera forcé d'organiser des colonies militaires si on veut coloniser.
        " Le service des eaux n'a pas encore été régularisé. Nous avons des marais pendant six mois et une sécheresse absolue pendant six autres. Tels sont les résultats des désordres dans lesquels on se débat depuis six ans à Bône, pour ne pas avoir eu d'idées fixes sur la position à occuper et un peu plus de conduite invariable. "

        La lettre de cet officier peut sembler exagérée et dictée par le sentiment trop militaire d'un professionnel à l'égard de la population civile. Mais il n'est rien. Des pièces officielles viennent confirmer ces assertions.
        Dans un ouvrage édité en 1840 (1), Bône figure en bonne place avec trois états des opérations commerciales qui y furent effectuées au cours de l'année 1838. Il faut remarquer l'importance que tiennent les boissons. Et, ajoute M. de Prébois :
        " Il faut remarquer que toute l'importation est à l'usage des Européens et que l'exportation (au point de vue industriel) se réduit à 500.000 fr. si l'on en déduit le corail et ce qui, sans emploi, était réexporté. "

ETAT
du commerce effectué par les Arabes de la côte
pour le port de Bône pendant l'année 1838

        Mais cet état de choses allait rapidement changer ; pour s'en convaincre, il suffit de reprendre l'histoire de Bône, jour par jour, comme il a été fait jusqu'à présent.
        Le colonel Larreau, du 3ème chasseurs d'Afrique, partit en congé de convalescence, le 1er janvier 1838, laissant le commandement du régiment au lieutenant-colonel Kœnig.
        Cet officier avait demandé à permuter avec le lieutenant-colonel Miltzen, du 3ème lanciers. Cette permutation avait été autorisée le 27 décembre 1837, mais n'eut lieu que le 1er mars 1838.
        Le général de Castellane vint prendre le commandement des provinces de Constantine et de Bône, le 2 janvier 1838, mais il se rembarqua le 5 février suivant, laissant le commandement au colonel Roux.
        Le siège du chef-lieu fut alors transporté à Constantine où commandait le général Négrier.
        Le même jour que le général de Castellane, Ben Aïssa s'embarqua à Bône pour Alger. Il avait essayé de tenir dans les montagnes de Sétif, mais voyant que c'était inutile, il fit sa soumission et fut nommé khalifa du Sahel.
        En 1841, destitué par le général Négrier, il passa, le 2 avril, au conseil de guerre pour fabrication de fausse monnaie et fut condamnée à 20 ans de travaux forcés. Gracié le 18 mars 1842, il se retira à Constantine, puis à Alger et mourut dans la plus noire misère.
        Quelques expéditions eurent lieu dans le cours de l'année 1838. Le capitaine adjudant-major de Mirbeck avait été nommé chef d'escadron et commandant supérieur de La Calle, le 11 novembre 1836.
        Il conservait, par intérim, le commandement des spahis. Le 15 février, le commandant Yusuf fut nommé lieutenant-colonel des spahis d'Oran et le commandant de Mirbeck, commandant des spahis de Bône qui, quittant Guelma, rejoignirent leur poste d'origine.
        Le commandant fut chargé, en avril 1838, de recouvrer les impôts Achour et Hockor. Il partit avec ses quatre escadrons et deux cents hommes des Turcs, qui avaient pris la dénomination officielle de demi-bataillon turc de Bône, par analogie avec le demi-bataillon turc de Constantine.
        Le commandant opéra avec la plus grande douceur, ne faisant jamais usage de sa force. Le 26 avril, il fut attaqué près d'Aïn Ghiar par les débris des troupes d'Ahmed Bey, par les Oulad Ali, Oulad Amor et Beni Mezen, excités par les émissaires de Hasnaoui.
        Les révoltés perdirent 20 hommes. Le capitaine de Lachaize, du 2ème escadron fut blessé en s'emparant d'un drapeau, le spahi Jacquet, du 4ème escadron se précipita pour le dégager et fut tué. La colonne rentra à Bône à la fin du mois.
        Elle repartit au mois de niai et visita les environs du lac Fetzara où elle fut très bien reçue, mais les impôts rentrèrent en aussi petite quantité que la première fois ; au mois de juillet, elle sortit une troisième fois et se dirigea sur Guelma. Le commandant de Mirbeck eut alors un conflit avec le colonel Gueslard, du 23ème de ligne. A la suite de ce conflit, le maréchal Vallée arriva à Bône, le 21 septembre, il venait étudier l'organisation de la province.
        La province de Bône fut administrée à la française ; la province de Constantine fut divisée en arrondissements, suivant les traditions et les coutumes en usage. Le commandement supérieur des deux provinces fut exercé par un officier général.
        La province de Bône fut divisée en quatre cercles dont les centres furent Bône, Guelma, La Calle et Bône pour l'Edough. (2)

        Le Conseil d'administration de l'arrondissement avait été créé par arrêté du 3 septembre. Il avait pour but, de contrôler la perception de l'impôt et de régulariser l'administration des biens du beylick. Toutefois, le conseil d'administration de Bône différait de celui de Constantine en ce que les indigènes n'y pouvaient siéger.
                Les membres en étaient :
                L'officier général commandant la subdivision : Président.
                Le sous-directeur de la province.
                Le chef de service des domaines.
                Le payeur du trésor.
                Le cercle de La Calle fut placé sous les ordres du comandant de Mirbeck, celui de Guelma, sous les ordres du commandant Herbillon. Celui de l'Edough releva directement du général.

        Le colonel Larreau, des chasseurs, rentra de congé, le 17 novembre, et le commandant Berthier de Lasalle, alla à Constantine relever le chef d'escadron Lacaze qui rentra à Bône.
        Le général Guingret vint prendre le commandement de la subdivision le 28 décembre 1838.
        Le 16 mars, le général poussa une pointe de quatre jours sur le lac Fetzara ; ce fut une simple promenade.
        Au mois d'avril, le commandant de Mirbeck alla razzier les Oulad Arid qui firent leur soumission.
        Le 31 août, une ordonnance royale supprima les spahis réguliers d'Alger, mais en raison des services qu'ils avaient rendus, maintient ceux de Bône, tout en les réduisant à trois escadrons.
        El Hasnaoui essayait de soulever les tribus de l'Est. Il vint razzier, avec des Tunisiens, les douars d'Ain Guettar.
        La garnison de La Calle, trop faible, ne put les poursuivre et Hasnaoui prétendit que nous n'étions pas capables de défendre nos alliés.
        En septembre, les Oulad Dieb se soulevèrent à la suite de ces bruits et au moment de la perception des impôts, El Hasnaoui écrivit alors à Ahmed Bey de venir le rejoindre. L'ancien bey qui était dans le sud, répondit :
        " Tout cela est mensonge, je sais mieux que toi ce qui se passe ; les Français font venir une grande armée de 30.000 hommes, dont 10.000 pour Bône où je sais bien d'ailleurs qu'il y a peu de Français pour le moment, mais toutes les tribus de la plaine sont pour eux. Je n'ignore pas qu'on veut me poursuivre partout ".
        Et tout en resta là.
        Du côté de Guelma, tout était calme ; en décembre, cependant deux spahis envoyés par le commandant Herbillon, chez les N'bails du Djebel Tactoun et les Beni Mezzeline se virent refuser l'entrée du campement. Repoussés à coups de fusil, ils rentrèrent à Guelma.
        Le 13, le commandant en tira une vengeance éclatante.
        Je n'entrerai pas dans les détails de cette expédition, cependant bien intéressante ; ce serait sortir un peu de mon sujet.
        Dans les premiers mois de 1840, la tribu des Eulma, du lac Fetzara, chassa son cheick, maltraita les cavaliers auxiliaires et détruisit les dépêches.
        Le 15 février, à la pointe du jour, les spahis réguliers et une section d'ambulance, sous les ordres du capitaine Rouverol, plus une division de chasseurs, se dirigèrent sur un douar qui se croyait imprenable de par sa position.
        Le 16, tout fut enlevé et quelques hommes tués.
        Les Eulma vinrent à la première halte du retour, implorer leur pardon ; on leur rendit tout le butin sauf le bétail qui fut remis à l'administration.
        Le capitaine Rouverol fut cité à l'ordre.
        Le mois de mars débuta par une épouvantable catastrophe.
        Le 5, à midi, le vent qui, depuis quelques jours soufflait fortement, se déchaîna en tempête. A cinq heures du soir, tous les navires couverts d'eau chassaient sur leurs ancres. Le général Guingret et son officier d'ordonnance, le capitaine de Tourville, se rendirent sur le rivage et prirent la direction des secours qu'avaient organisé la garnison et la population toute entière.
        Le brick français l'Arlequin s'ouvrit sous les pieds de son équipage. Huit matelots et le capitaine s'embarquèrent sur la chaloupe qui se retourna immédiatement.
        Trois marins du brick goélette sarde l'ltaliano se jetèrent dans un canot et sauvèrent, après des efforts surhumains, cinq des Français. Ces héros se nommaient : Fortunato Viquol, Giacomo Cossipi et Dominico Demajo.
        Le capitaine fut sauvé un peu après par un bateau maltais, monté par six hommes.
        Le maître Andrieux et le pilote Emily, avec cinq marins s'embarquèrent dans le grand canot du port ils avaient sauvé deux matelots quand l'embarcation fut recouverte et coula.
        Le capitaine Gélin, avec sept hommes, se précipita dans le canot de sauvetage et réussit à recueillir deux des matelots de l'Arlequin et deux marins du pilote Emily.
        Le général écrivit à propos du capitaine Gélin " Qu'on est habitué à voir le premier partant où il y a péril et preuve de dévouement à donner ".
        Le canot repartit ensuite sous les ordres du capitaine Fortin, directeur du port et sauva encore un marin.
        Les victimes de cette sinistre soirée furent assez nombreuses, parmi elles deux marins de l'Arlequin, deux des héroïques matelots de l'Italiano et le pilote Emily, dont le corps retrouvé quatre jours plus tard à l'entrée de la Boudjima eut des funérailles splendides.
        Peu après, le général quitta Bône avec différentes troupes dont le 3ème Chasseurs d'Afrique entier, qui devait rester à Constantine.
        On arriva dans cette ville, le 11 avril. Une colonne fut formée sous les ordres du général baron Galbois, commandant supérieur de la province, pour marcher contre les Haractas qui venaient de se révolter. La colonne rentra à Bône, le 26 avril.
        Le 1er juin, le colonel d'Arbonville partit dans l'Edough où les montagnards avaient refusé l'impôt. Dans la nuit du 2, le camp fut attaqué et presque surpris par les Kabyles.
        Les Français repoussèrent leurs adversaires, puis prirent l'offensive jusqu'au moment où le capitaine d'artillerie Léon mit fin à la poursuite par un coup d'obusier à mitraille.
        Le 10 octobre, les soldats indigènes et les gendarmes maures de Bône furent réorganisés en demi bataillon de trois compagnies et un peloton (4).

        Le même mois, le général écrivit au ministre :
        " Un malheur est arrivé dans la subdivision de Bône qui m'oblige à tenter une vengeance éclatante.
        " Le caïd Mahmoud ben Hassen, du cercle de La Calte, homme distingué et des plus dévoués, était parti avec les instructions les plus sages et les plus prudentes pour collecter l'achour. M. le capitaine d'état-major Saget, chargé du service topographique, jeune sujet de grande espérance, avait profité de l'occasion pour faire la levée du pays ; l'escorte (lu caïd et du capitaine se composait d'une vingtaine de spahis.

        Tout avait été au mieux jusque dans les Bénis Salah de la plaine ; le caïd avait été reçu partout avec respect et affection.
        " Les douars des cheicks Ez Zobéir et Oulad Oussif, des Béni Salah Oulad Ahmed les avaient aussi parfaitement accueillis et leur avaient donné une généreuse hospitalité. Un cheick voisin, nommé
        Ahmed ben Chaïb, dont le douar était enfoncé entre les Béni Salah Oulad Mihoub et les Béni Salah de la montagne est venu inviter le caïd Mahmoud et le capitaine Saget à visiter aussi son douar, leur exprimant, qu'ils seraient déshonorés et obligés de quitter le pays s'ils leur faisaient l'affront de ne pas venir manger le couscoussou dans sa tente.
        " Le caïd et le capitaine eurent l'imprudence de céder aux perfides instances d'Ahmed ben Chaïb quoique les cheicks des Oulad Zobéir et des Oulad Oussif leur insinuassent qu'il y avait des risques à courir et que l'on ne pouvait guère compter sur la foi de Ben Chaïb.
        " Mais le capitaine Saget, qui déjà avait poussé la veille jusqu'aux ruines de Ksar el Achour, au coude de la Seybouse, entraîné par la passion du métier et par le désir de lever un pays inconnu, détermina le caïd à accepter l'invitation, ce qu'ils firent quoique les instructions sévères de M. de Mirbeck, commandant du cercle de La Galle, leur interdisant de pousser aussi loin.
        " Une fois arrivés dans le douar, le caïd étant à se reposer dans sa tente et le capitaine Saget occupé à dessiner un point de vue, le cheick Chaïb a tiré un coup de pistolet à bout portant dans le flanc de ce malheureux officier. Un autre Arabe, Fretah Ould el Ferchy a, en même temps, tiré un autre coup de pistolet sur le caïd Mahmoud qui se reposait dans sa tente ; un autre spahi aussi a été tué ainsi que l'ordonnance du capitaine Saget ; huit spahis ont perdu leurs chevaux et leurs armes et ont été complètement dépouillés ".
        " La mort prématurée du capitaine Saget est, non seulement un grand malheur, mais c'est aussi une bien grande perte pour l'armée et la science.
        " A peine le crime commis, le cheick Chaïb et son douar ont abandonné le pays qu'ils occupaient pour se retirer à quelques lieues de là, dans une position inexpugnable où je ferai pourtant en sorte d'aller les surprendre lorsque j'aurai pu réunir quelques troupes.
        " J'ai envoyé chercher les corps du caïd et du capitaine Saget, les honneurs funèbres leur ont été rendus à Bône ".

        Cet assassinat avait eu lieu le 21 octobre. Le 22 décembre, le général sortit de Bône, puis, après avoir à Guelma fait sa jonction avec une colonne venue de Constantine, se dirigea de manière à tourner les Béni Salah.
        Pendant ce temps, le commandant de La Calle, le chef d'escadron de Mirbeck, partit de Dréan à la tête de 1.000 hommes et entra dans la plaine ; enfin, 300 hommes et les auxiliaires indigènes marchèrent sur les montagnes de Talha.
        La marche de ces colonnes ruina complètement le pays, les douars furent incendiés, les hommes massacrés, les femmes et les enfants enlevés, les troupeaux capturés, les silos vidés. La perte faite par les Béni Salah a été évaluée à 500.000 francs.
        Ahmed ben Chaïb réussit à s'échapper, le marabout Ali ben Djabahlah fut décapité, aussitôt pris, avec 60 de ses complices. Les têtes furent exposées sur le marché de Bône, le douar fut complètement anéanti. On retrouva, chez le marabout, les effets, les papiers et les instruments du capitaine Saget (5).
        Ce fut la dernière colonne du général Guingret, il rentra en France peu après, emportant les regrets de la garnison et de la population.
        Vers cette époque, arriva à Bône un agha des Boudjia Djebbia, du cercle de Mascara, nommé Kaddour ben Moghfi. Ce chef indigène s'était fait remarquer, à la fin de 1839, dans les sorties que dut faire la garnison de Mascara pour secourir Mazagran. Il avait marché avec les colonnes, en 1841, et avait été blessé à la main.
        Impatient de recevoir la récompense qu'il croyait avoir méritée, et s'étant, d'autre part, fait beaucoup d'ennemis par sa fierté, son arrogance et la liberté de ses propos, il avait été sur le point de s'attirer de grands malheurs. Son ambition non satisfaite avait donné à sa conduite des allures qui l'avaient fait suspecter et il fut exiler à Bône où il resta neuf mois (6).
        Le 23 décembre 1839, la ville de Bône avait vu la création d'un nouveau corps de cavalerie.
        Une ordonnance royale, en date du 31 août 1839, avait prescrit la formation du 4ème Régiment de Chasseurs d'Afrique, avec les 6ème escadrons des 2ème et 3ème régiments de même arme et des détachements des 2, 3, 4, 5, 7, 9, 11 et 12ème dragons, 1, 2, 3, 5, 6, 7ème lanciers, 2ème hussards et 1er chasseurs d'Afrique.

(1) La nécessité de substituer le gouvernement civil au gouvernement militaire pour le succès de la colonisation d'Alger, par M. Leblanc de Prébois, capitaine d'état-major

(2) Arrêté du 1er novembre 1838 qui pourvoit au gouvernement des populations arabes et kabyles comprises dans la partie de la province de Constantine dont la France conserve l'administration directe.
Article premier. -- Le territoire de l'arrondissement de Bône sera partagé en quatre cercles qui porteront les noms de Cercle de Bône, Cercle de La Calle, Cercle de Guelma et Cercle de l'Edough.
Art. 2. - Le commandement de l'arrondissement de Bône relèvera du commandant supérieur de la province de Constantine dont il recevra directement les ordres.
L'autorité des fonctionnaires civils français sera successivement étendue sur tous les cercles avec les réserves que les circonstances rendront nécessaires.
Lorsqu'une ordonnance du roi ou un arrêté du gouverneur général aura placé une partie du territoire sous l'autorité des fonctionnaires de l'ordre civil et la juridiction des tribunaux, le commandant supérieur de la province ne pourra s'immiscer dans les affaires administratives et judiciaires qu'en vertu d'ordres spéciaux du gouverneur général ou sous sa responsabilité personnelle dans les circonstances intéressant la sûreté du pays.
Les commandants des cercles soumis à l'administration civile n'auront d'autorité que sur les populations indigènes.
Art. 3. - Les commandants de cercles, toutes les fois que des dispositions spéciales n'auront pas décidé le contraire, réuniront tous les pouvoirs militaires, civils et judiciaires.
Des articles spéciaux régleront les formes suivant lesquelles ils doivent exercer ces différentes attributions.
Art. 4. - Les populations indigènes seront placées dans chacun des cercles de Bône, de La Calle et de l'Edough sous les ordres d'un caïd qui restera dans la dépendance du commandant du cercle.
Dans le cercle de Guelma, il y aura deux caïds : l'un arabe et l'autre kabyle ; ils seront indépendants l'un de l'autre et relèveront directement du commandant du cercle.
Art. 5. - L'achour et le hochor seront levés sur toutes les tribus qui habitent le territoire administré par les autorités françaises.
Le tiers du hochor sera abandonné au caïd du cercle pour appointements, frais de représentation et de perception.
Les caïds paieront l'impôt au commandant du cercle qui sera assisté pour la perception de l'hochor d'un employé de l'administration des finances et pour la perception de l'achour d'un membre de l'intendance militaire.
Les versements seront faits à Bône dans la caserne du payeur en présence du conseil d'administration de l'arrondissement, organisé par arrêté de ce jour.
Des reçus provisoires seront remis aux caïds par les commandants du cercle. Les reçus deviendront définitifs quand ils auront été approuvés par le conseil d'administration d'arrondissement.
Art. 6. - Les propriétés da beylick et celles sous le séquestre seront régies par le conseil d'administration de l'arrondissement de Bône ; elles seront affermées par l'adjudication publique et les revenus en seront versés au Trésor.
Art. 7. - Les cavaliers irréguliers et auxiliaires des tribus seront placés sous les ordres du commandant du cercle. Ils ne pourront se réunir qu'avec son approbation et entreront dans "leur tribu dès qu'ils en auront reçu l'ordre.
Art. 8. - Dans chaque cercle, il pourra être nommé un cadi musulman qui jugera les différends survenus entre les indigènes.
Lorsque les européens seront en cause, les conseils de guerre et la justice ordinaire, pour les parties du territoire soumises à son autorité, seront chargés de la poursuite des crimes.
Art. 9. - Les caïds du cercle et les cadis seront nommés par le commandant supérieur de la province de Constantine sur la proposition de l'officier général, commandant l'arrondissement de Bône.
Les cheiks seront nommés par le commandant de l'arrondissement sur la proposition du commandant du cercle.
Les chefs indigènes, quel que soit leur titre, pourront être révoqués par le gouverneur général sur la proposition du commandant supérieur de la province qui, en cas d'urgence, les suspendra provisoirement de leurs fonctions.
Art. 10. - Les caïds du cercle recevront la gandoura au moment de leur investiture ; ils prêteront, sur le Coran, serment de fidélité au roi et d'obéissance au commandant du cercle. Ils seront dispensés de tout droit d'investiture (3).
Le commandant supérieur de la province de Constantine est chargé de l'exécution du présent décret. Au quartier général,
Signé : COMTE VALLÉE.

(3) Jusqu'à ce moment, d'après M. de Prébois, les droits d'investiture du caïd de ligne avaient eté de 1500 boudjou (2.700 francs).

(4) Arrêté du 10 octobre 1840 portant réglementation du demi-bataillon de tirailleurs de Bône.
ARTICLE PREMIER. - Les troupes indigènes à pied, à la solde de la France, dans l'arrondissement de Bône, formeront un demi-bataillon de trois compagnies qui portera le nom de demi-bataillon de tirailleurs de Bône.
La composition du demi-bataillon de tirailleurs de Bône sera conforme au tableau B ci-annexé.
ART. 2. - L'habillement des sous-officiers, caporaux et soldats indigènes du demi-bataillon de tirailleurs de Bône sera conforme à celui indiqué dans le tableau D ci-annexé.
Les officiers et les sous-officiers porteront l'uniforme français en drap bleu clair du modèle indiqué dans ledit état.
ART. 3. - Les officiers de tirailleurs de Bône auront droit à la solde et aux autres prestations allouées aux officiers de même grade dans les troupes françaises.
La solde des sous-officiers, caporaux et soldats est fixée par le tarif ci-joint, tableau C.
Une première mise de 100 francs est accordée à chacun des militaires qui font actuellement partie on qui seront ultérieurement admis dans les tirailleurs de Bône.
Le complet de la masse de chaque homme est fixé à cinquante francs.
Le paiement de la solde et le décompte de la masse s'effectueront conformément aux règles prescrites pour les corps réguliers.
Les tirailleurs, lorsqu'ils seront de service à une distance de plus "de cinq kilomètres de leur tribu, auront droit à une double ration de pain.
ART. 4. - A l'avenir, l'emploi de lieutenant commandant le demi-bataillon de tirailleurs de Bône sera donné à un sous-lieutenant du corps.
Les emplois de sous-lieutenant seront donnés aux sous-officiers français du corps.
ART. 5. - L'administration du demi-bataillon de tirailleurs de Bône sera confiée au conseil d'administration du corps indigène de l'arrondissement de Bône.

TABLEAU B
Composition du demi-bataillon de tirailleurs de Bône

ÉTAT-MAJOR
Lieutenant-commandant français 1
Sous-lieutenant, officier d'habillement français 1
Adjudant, sous-officier français 1
COMPAGNIE
Sous-lieutenant commandant français 1
Sergent-major français 1
Sergent-fourrier français 1
Sergent français 1
Sergent indigène 1
Caporaux indigènes 4
Soldats indigènes 105

TABLEAU C
Tarif de la solde du demi-bataillon de tirailleurs de Bône

TABLEAU D
Uniforme adopté pour le demi-bataillon de tirailleurs de Bône

POUR LA TROUPE


Veste arabe en drap bleu clair, avec passe-poils et ornements en soutache et galons jaunes ;
Ceinture rouge en laine ;
Culotte large en drap bleu clair ou en toile grise ;
Guêtres en cuir comme les zouaves ;
Souliers arabes ;
Calotte de Tunis, pour coiffure ;
Turban blanc, grande tenue ;
Paletot ou kaban à capuchon et à manches en drap blanc, comme celui des manteaux de cavalerie ;
Petit sac en peau, de modèle turc, pour porter le supplément de cartouches et les vivres ;
Deux demi-gibernes turques, courant, ainsi que le fourreau de la baïonnette, sur une ceinture en cuir ;
L'uniforme de l'artillerie sera semblable pour la forme et différera pour la couleur du fond qui sera bleu roi et celle des passepoils qui sera écarlate.

POUR LES OFFICIERS
Habit capote bleu céleste, à la polonaise, boutonnant droit sur la poitrine au moyen de neuf gros boutons à grelots jaunes, à basques tombantes en forme de jupon à gros plis de ceinture, croisant par devant et ouvert par derrière, collet bleu céleste avec pattes à trois pointes blanches.
Pantalon garance, à larges plis de ceinture par devant, à brayette, à poches de côté et bande bleu céleste ;
Casquette garance comme les chasseurs ;
Ceinture noire vernie ;
Sabre d'infanterie ;
Épaulettes d'or.
Comte VALLÉE.

Arrêté du 10 octobre 1840 portant réorganisation du peloton de gendarmerie maure de Bône :
Art. I. - Le peloton de gendarmerie maure de Bône sera composé conformément au tableau ci-annexé.
Art. 2. -- Les gendarmes maures de Bône seront pris parmi les spahis irréguliers qui, par leur bonne conduite, auront mérité cette récompense. Ils seront nommés par le commandant supérieur de la province.
Les emplois de brigadiers seront donnés à ceux des gendarmes maures qui se seront fait remarquer par leur zèle et leur dévouement.
Les maréchaux de logis seront choisis parmi les brigadiers réunissant les conditions de capacité nécessaires.
Les maréchaux des logis et les brigadiers seront nommés par le commandant supérieur.
Art. 3. - L'officier commandant le peloton de gendarmes maures de Bône aura droit à la solde et aux autres prestations allouées aux officiers de même grade dans la gendarmerie.
La solde des sous-officiers, brigadiers et gendarmes est fixée par le tarif ci-joint (tableau C). Elle se divise en solde proprement dite et en prime journalière d'entretien. Le compte de la masse d'entretien est fixé à 200 francs.
Les sous-officiers, brigadiers et gendarmes auront droit à une ration de fourrages et à une ration de vivres.
Art. 4. - Les sous-officiers, brigadiers et gendarmes maures seront habillés, montés et équipés à leurs frais, au moyen de la solde qui leur est allouée.
Ils porteront le costume en usage dans l'Algérie : ce costume sera de couleur bleu clair ; le burnous et le turban seront de la même couleur.
Le commandant du peloton portera l'uniforme de la gendarmerie française.
Art. 5. - L'administration du peloton de gendarmes maures sera confiée au conseil d'administration des corps indigènes de l'arrondissement de Bône.

TABLEAU A
Composition du peloton de gendarmes maures de Bône

Sous-lieutenant-commandant français 1
Maréchal des logis indigène 1
Brigadiers indigènes 2
Gendarmes indigènes 25


TABLEAU C
Tarif de la solde des Gendarmes maures de Bône

(5) Le général Guingret dès sa rentrée à Bône fit paraître l'ordre suivant : " Le lâche assassinat commis par les Beni Salah sur le valeureux Saget, a enfin reçu un juste châtiment. La vengeance a été terrible. Les Arabes de cette province ne violeront plus traîtreusement les lois sacrées de l'hospitalité. Soldats, vous avez parcouru et sillonné dans toutes Ise directions des montagnes jusqu'alors réputées inaccessibles. Les assassins ont été traqués comme des bêtes fauves ; pendant dix jours, vos colonnes ont tout tué, tout détruit sur leur passage et les tribus amies se sont enrichies des dépouilles des coupables, grâce à votre courage. Cette expédition aura une grande influence sur la soumission et la tranquillité du pays. Camarades, je ne puis citer dans mon rapport que quelques uns de vos noms, mais cette fois encore, vous avez tous dignement rempli votre devoir. "
L'ordre de la division parut le 16 janvier 1841.
Les capitaines Rouverol et St-Hilaire, le lieutenant Galfallo et le brigadier Bourouga y étaient cités.

(6) " Notices biographiques concernant les chefs arabes ". - Manuscrit du bureau arabe de Mascara (1847).

A SUIVRE       

LE MERLE AU PIEGE
Envoyé par M. Marc Dalaut
Ecrit par M. Gaëtan Dalaut


Au dessous d'un buisson de ronces épineuses,
AU milieu des fruits mûrs éparpillés au sol,
Il gît là, le merle, un piège autour du col.
Les bois n'entendront plus ses trilles ricaneuses.

Un gros ver blanc aux chairs jaunâtres et pulpeuses
Remuait sur la terre, apercevant le mol
Appât, l'oiseau sur lui s'abattit en plein vol.
Le piège a fermé ses mâchoires preneuses.

Poudré de poussière, tant il s'est débattu,
Son bec jaune entr'ouvert, dans son frac noir de faille,
Il est mort étranglé le roi de la broussaille.

Dans un dernier spasme le gai merle s'est tu
Face à la larve dont la masse encore tremble,
Et les fourmis, déjà, les dépècent ensemble.


Lettre ouverte à M. Jacques Chirac, Résident du Palais de l'Elysée dont le bail arrive à expiration et qui a encore le temps d'engager la réparation de nos droits.

Monsieur Le Résident

    Monsieur,

    A vrai dire, ce titre de M. le Résident vous va le mieux puisque vous occupez un poste prestigieux, que vous n'êtes que de passage et que vous vous exprimez au nom de " tous les français " et aussi en notre nom, celui des " Rapatriés ". Euh, excusez-moi, des Exilés.
    Sur des photos, journaux et autres revues ou télés, on pourrait croire à une grande adhésion ou un grand soutien à vos actions, mais les clichés sont trompeurs.
    Nous avons connu en Algérie ces foules, c'était une grande duperie dans une période tragique dont nous porterons toujours les marques.

    L'un des peuples les " plus civilisés ", dit-on, des plus épris de liberté, de fraternité et d'égalité a sombré dans la haine du Pieds-Noirs, le racisme, le mensonge, la trahison.
    1,5 million de personnes, dans leur sang et leur chair ; leur mémoire ; leur dignité ; leur foi en la parole donnée, ont subi cette indépendance dans des conditions si atroces que seul le mot barbarie peut lui être associé.
    Ce fut d'abord quelques fanatiques régentés par des puissances étrangères, puis des français musulmans endoctrinés, et peu à peu est apparu au grand jour les communistes, les intellectuels, les porteurs de valises, les déserteurs et les barbouzes. On appela cette indépendance " Guerre d'Algérie ", ce fut en réalité " une guerre civile " savamment orchestrée par des hommes de pouvoir.
    Ce fut surtout une guerre menée et conditionnée au nom de la foi et de la liberté en utilisant tout l'abject contre l'être humain et sans discernement.
            - Des écoles furent détruites où l'enseignement était dispensé sans discrimination de race ou de religion.
            - Des fermes et usines furent brûlées où des milliers de gens de toutes conditions travaillaient pour faire vivre des familles dont la très grosse majorité, étaient nombreuses.
            - Des mitraillages fauchaient n'importe qui.
            - Des bombes explosaient dans des lieux publics et faisaient leur lot quotidien de victimes sans distinction d'age ou d'ethnies.
            - Les égorgements étaient devenus si familiers et naturels, qu'ils ne faisaient même pas l'objet d'articles de presse en France. L'indifférence de la métropole pour les victimes innocentes, (dont les musulmans français payaient un lourd tribut) avait atteint un tel degré de froideur qu'on en ressent encore les effets. Rien que d'y penser, j'en ai les " osses " gelés.
            - Des milliers de gens furent déportés et disparurent dans l'horreur des sévices et de l'oubli.
            - La " californisation " de l'Algérie fut brisée au profit de qui …. ! Et au détriment de tous les ressortissants de ce pays merveilleux.

    Et puis, si vous le permettez, j'en viens à l'espèce humaine. Non, pas celle des parents qui aurait voulu s'exiler mais qui n'ont pas eu d'autre choix que le cercueil. Celle des Exilés, ceux qui ont réussi à partir avec une valise en carton. Cette espèce humaine que la majorité des français a envoyée en enfer. L'enfer des camps ; des villes inhospitalières ; de l'administration plus tatillonne que jamais et même très souvent odieuse ; de la répression " post-guerre " ; de ce détachement quasi général avec froideur face à nos malheurs ; de la haine, du racisme et de la discrimination en tout genre.
    C'est vrai qu'à l'époque, ce peuple ne représentait pas grand-chose à vos yeux, il devait payer et supporter les fautes commises par la France pendant la colonisation. Car il faut le dire, même si la colonisation a été dans son bilan final positif, il y a eu des fautes dont les conséquences font dire à nos ennemis que la colonisation a été négative.
    Cette espèce humaine, magma comme l'appelait le maître de la France, n'était ni plus riche, ni plus influente que celle de la métropole. C'étaient des hommes et des femmes qui continuaient l'œuvre entreprise depuis 1830 par leurs ancêtres, avec leur foi en l'avenir ; leur façon de vivre, de penser et de souffrir ; leur bonheur d'être sur une terre qui pouvaient unir toutes les communautés ; leur soif de création ; leur fidélité à une mère patrie qui les a trahie ; et à leur honneur par leur sang donné et en Algérie et en France pour la sauver.

    Cette espèce humaine, ces exilés, n'ont toujours pas compris pourquoi en France depuis 1962 on ne les aimait pas, pourquoi on les mettait plus bas que terre. Ils furent, ils sont encore, humiliés, salis, torturés, ils en ressentent toujours les affres.

    Vous savez parfaitement tout cela, mais je vous le redis pour ces raison là, car cette espèce humaine, ces " rapatriés " que vous nommez, ce peuple à droit :
            - A la reconnaissance officielle de son malheur et de son œuvre.
            - D'exiger la repentance de la France contre les crimes d'Etat commis à son encontre.
            - A la juste réparation des préjudices financiers et moraux.
            - A la conservation de sa mémoire dans des lieux publics et privés. Elle fait partie du patrimoine national au même titre que n'importe quelle communauté.
    Et la dernière raison, qui ne vous conviendra pas, mais c'est la réalité, c'est qu'ils ont apporté au monde et en particulier à la France, une façon de vivre ; des âmes de découvreurs et de créateurs ; des pionniers ; des chercheurs et savants dans toutes les matières ; des sportifs de très haut niveau qui respectaient la Marseillaise ; des militaires de haut rang dont deux Maréchaux ; une intelligence longtemps restée enfouie et qui ne demandait qu'à éclore ; une conception de la vie et du respect d'autrui. Et c'est souvent cela que vous avez voulu rayer de la carte, vous et vos prédécesseurs, appuyé par la majorité " du bon peuple de France ", ce troupeau de veaux comme le surnommait votre " maître à penser ". L'abrogation de l'article 2 de la loi de février 2005, nous permet de bien vous situer sur la même ligne que " tous les exterminateurs " de notre communauté et de sa mémoire.

    M. le Résident vous avez le droit, à titre personnel, de vous croire plus " fraternaliste " avec des ennemis de la France, de ne pas aimer " les rapatriés ", mais vous n'avez pas le droit au nom de tout le peuple français mais surtout de la dignité humaine de nous traiter comme vous le faites depuis plus de 40 ans.

    Les hommes qui ont organisé le retour de l'exterminateur N°1 et qui ont décidé froidement l'anéantissement des français d'Algérie, sont presque tous morts. Ils n'ont pas laissé un grand souvenir de leurs actions pour, en et contre l'Algérie et naturellement vous suivrez ce destin.
    Je souhaite seulement, que pour vous-même, pour le " bon peuple français ", pour la descendance du pays qui survivront au cataclysme annoncé, qu'il ne vienne à personne l'envie de souiller votre tombe comme l'on a craché sur les notres.

Jean Pierre Bartolini                      

P.S : Lettre inspirée après avoir lu un texte de M. François Léotard adressé au Président Iranien. Bien que j'approuve sa lettre, je pense qu'il aurait pu en faire de même pour la défense de notre peuple qu'il a, à sa porte. C'est pourquoi je l'ai pastiché.

****************

Voici le texte de M. Léotard.
Lettre ouverte au président Ahmadinejad

    Monsieur le Président,

    Franchement, en commençant cette lettre, je n'avais pas envie de vous appeler de cette manière. Ce titre implique en effet un minimum de respect. Je le fais néanmoins parce que c'est vous qui vous exprimez au nom des Iraniens. Sur les photos, je vous vois devant des foules, des visages, des mains levées. Sans doute peut-on y deviner une forme d'enthousiasme, en tout cas d'adhésion.
    Nous avons, en Europe, connu ces foules. C'était un mauvais moment pour nous. Une période tragique dont nous continuons à porter la honte et l'angoisse. L'un des peuples les plus cultivés du monde, un peuple qui avait élevé à un haut degré la philosophie, la musique, la poésie, la science, un peuple qui avait étonné ses voisins par son rayonnement, avait sombré dans la haine, la folie raciale, l'ignominie. Des dizaines de millions d'individus ont subi, dans leur chair, leur culture, leur dignité, cette étrange barbarie qui se voulait un ordre nouveau. Ce furent d'abord les propres ressortissants de cet État, des Allemands, puis peu à peu les autres, tous les autres... On appela cette folie une guerre mondiale.
    Mais ce fut surtout une guerre contre ce qu'il y avait d'humain en nous. Les livres furent brûlés, les enfants déportés et assassinés, les intelligences brisées. Tout ce qui faisait l'honneur de l'homme fut piétiné. Et puis...
    Et puis, j'en viens à vous : une partie de l'espèce humaine, le peuple juif, fut destiné à l'enfer. Oh, je vous le concède : une petite partie. Ce n'était ni les plus nombreux ni les plus riches, ni même les plus influents. C'étaient des hommes et des femmes qui avaient porté très longtemps et très loin leur foi, leurs questions sur le monde, sur Dieu, sur

    la nécessité de vivre ou de souffrir, sur le bonheur d'aimer. Généralement ils fréquentaient les livres. Ils réfléchissaient beaucoup. Ils ne comprenaient pas bien pourquoi on ne les aimait pas, pourquoi on les appelait des " sous-hommes ", des Untermensch, pourquoi on les considérait comme des insectes... Ils furent pourchassés dans toute l'Europe, pendus, fusillés, brûlés...
    Vous savez parfaitement tout cela. Mais je l'évoque devant vous pour trois raisons au moins :
            - la première, c'est que nous (je dis " nous ", c'est une façon de parler) n'accepterons pas que ça recommence. Je ne suis pas juif mais les Juifs sont, comme les Perses, mes frères en humanité.
            - La seconde, c'est qu'ils ont le droit, comme vous, comme moi, d'avoir une patrie. Que ce soit la France ou Israël ne change rien à l'affaire.
            - La troisième raison ne vous plaira pas. Mais tant pis : ce qu'ils apportent au monde (et probablement c'est cela que vous voulez " rayer de la carte "), c'est une conception de l'homme et de son destin, qui a enrichi plusieurs siècles de civilisation, et qui fait honneur au peuple juif comme à l'État d'Israël.

    Monsieur le Président, vous avez le droit d'être nationaliste. Vous avez le droit d'être fier de l'histoire du peuple perse. Vous avez le droit d'être croyant et de prier le Dieu " clément et miséricordieux ", comme il est dit au début de chaque sourate du Coran. Vous pensez avoir le droit de voiler les femmes, de torturer les opposants, d'emprisonner les journalistes qui vous contredisent, de condamner à mort des enfants mineurs, de persécuter vos minorités. Mais vous n'avez pas le droit de porter sur Israël le regard trouble, imbécile et haineux qui accompagne vos discours. Car il me semble que vous haïssez dans cet État la libre parole, la diversité des partis, le rôle de l'opposition, l'indépendance de la justice, la recherche universitaire et sans doute aussi... le courage. C'est-à-dire tout ce que nous sommes en droit d'admirer.
    Les hommes qui ont organisé la réunion de Wannsee où fut décidé l'anéantissement des Juifs d'Europe sont tous morts aujourd'hui. Naturellement, comme chacun d'entre nous, vous suivrez ce destin.
    Je souhaite seulement que pour vous-même, pour le peuple perse, pour les jeunes enfants d'Iran ou d'Israël qui vous survivront, il ne vienne à personne l'envie d'aller cracher sur votre tombe.

M. François Léotard                      

L'indignation face à la schizophrénie
envoyé par M. Gilles Martinez

La schizophrénie guette les maniaco-dépressifs ou aveugles qui parce qu'ils ne produisent que peu de choses, ne veulent pas reconnaître le son des cloches parce qu'elles ne sont pas de leur paroisse.
J'ai été très indigné, Jean-Pierre, en lisant le texte à votre encontre, non signé par le cercle algérianiste national.
Il m'a semblé revenir à un passé récent lorsque à Perpignan, déjà, le cercle Algérianiste affichait ses différences en s'auto flagellant en de sombres et stériles procès.
Hélas trois fois hélas, nous ne sommes pas sortis du ghetto dans lequel notre communauté s'est enfermée.

Alicia, une Franco Américaine née à Alger m'écrivait :

Le meilleur ennemi du Pieds-Noirs est … le Pieds-Noirs.
A méditer pour ceux à qui l'intelligence fait défaut.

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De Baltasar Gracian Morales:

Ne combat jamais un homme qui n'a rien à perdre.

           Les sages du cercle Algérianiste, je veux citer messieurs M Calmein, P Dimech, F Arnaudies, Brazier et tant d'autres… bref, les créateurs du cercle prônaient l'apolitisme et dénonçaient les querelles d'ambitions qui ne pouvaient que desservir et diviser la communauté pieds-noirs. Ce furent des vœux pieux. !

           L'UNITE, règle pourtant nécessaire pour s'imposer aux diatribes de ceux qui ne nous aiment pas est une vieille chimère. Si notre communauté est fidèle à " une mémoire enfouie sous des strates de souvenirs", il n'en demeure pas moins qu'elle offre de regrettables divergences et surtout des écrits malencontreux qui font la joie de nos détracteurs.

           Le Musée de l'Algérie française à Perpignan a si mal été expliqué qu'il est devenu pour un public non averti : " Le Musée de l'O.A.S. et du Colonialisme ". Des pétitions circulent pour sensibiliser la population sur le choix du site retenu, tout comme sur le coût de la réhabilitation d'une ancienne prison dont les murs internes couverts de graffitis expriment la souffrance, la promiscuité et la désolation.
          Comme il n'est pas prévu de relever la murette surplombant les cours, le mémorial où qu'il soit implanté deviendra vite une cible et les noms des disparus vite……. disparus.

           Le collectif des Guelmois a expédié un courriel demeuré sans réponse au cercle algérianiste de Perpignan dans lequel il insiste pour que les noms des disparus soient classés par ordre alphabétique sans tenir compte de l'ethnie ou de la religion et donnait pour exemple les monuments d'outre-atlantique où noirs, latinos, polonais, irlandais et autres… sont sans discrimination alignés de A à Z.

           Gardez-vous de ne pas tomber dans le piège grand ouvert de la discrimination voir de " l'apartheid post mortem " qui servira de base à un rejet pur et simple des habitants du Roussillon.

           Qui peut prétendre être l'intervenant privilégié et le représentant unique des milliers de Français d'Algérie qui habitent les Pyrénées orientales ?

           Ceux qui sont les premiers à dénoncer les actes anti-Pieds-Noirs devraient se tempérer et de ne pas avoir l'inconscience de souffler sur les braises d'une critique négative stérile, de se méfier de propos excessifs et sélectifs qui détournent les plus modérés d'entre nous.

           Il m'a été communiqué ce texte d'un internaute, je cite :
../.. Les contributions à la réhabilitation de l'œuvre Française en Algérie ont été le fait d'hommes politiques ou d'universitaires publiées sans cohésion et sans concertation mais leur ouvrages n'ont suscité qu'un intérêt limité, les français refusant de se replonger dans une histoire trop chargée de souffrance et de cicatrices.
Je suis personnellement attaché à l'Algérie de façon charnelle mais je me refuse de cautionner des réunions de Pieds-Noirs qui croient servir la mémoire de leur père par des propos outranciers ou pire qui se croient autorisés à se servir de leur fonction de responsables d'associations pour engager des polémiques.
Je dis que nous avons perdu l'Algérie par manque de discernement et que nous la perdons une seconde fois par stupidité et par incapacité d'extraire de notre histoire les pépites d'or d'une gangue de médiocrité……/….fin de citation

           Fondé par Charles Quint en 1548, le couvent des Clarisses fut créé en 1550, il abrita ces sœurs jusqu'à leur départ en 1792. Transformé en prison il le sera jusqu'en 1986. A ce jour une partie est propriété de la ville l'autre du conseil général des Pyrénées orientales Une partie est désaffectée et des logements occupent une aile..
          Située dans la vieille ville entourée d'une rue qui la surplombe, la cour qui servait aux exécutions capitales et où devrait se trouver le " mur de la honte " sert d'exutoire aux poubelles, canettes de bières, chats crevés et de pissotière.
          Si cette citadelle présente pour les Catalans et ceux férus d'histoire un intérêt particulier son état actuel ne peut convenir à la création d'un musée du " Souvenir de la présence française en Algérie " en premier parce que le lieu est sinistre et ne convient pas à cette création futuriste, en second parce qu'il est enclavé dans un vieux quartier difficile d'accès et jouxtant un parking réduit et suant l'urine.
          En bref ; les aménagements carcéraux ont effacé les traces du couvent et présente aujourd'hui un triste état d'abandon.

           Je subodore que les responsables municipaux et du conseil général n'ont pas analysé suffisamment le montant de la facture qu'ils présenteront aux contribuables en 2007 veille d'élections, et je ne crois pas que le très lourd investissement de la restauration de l'édifice de l'ancien couvent des Clarisses soit consacré uniquement à la présence Française en Algérie. Et c'est pour ces raisons qu'il faut s'appesantir sur les propositions de Jean Pierre Bartolini.

G Martinez.        

ooooooooooooooo

A ceux qui disent savoir !!!!
Aboyer, solliciter au mal, tout cela est dans les moyens du diable ; mais il peut mordre qui veut être mordu.
Saint Augustin, père de l'église latine et théologien

DECHIREMENT

           Aucun analyste ou sociologue ne s'est encore, à notre connaissance, intéressé à la désunion qui trouble notre communauté. Même si le goût de la " chicaya " constitue une donnée essentielle de notre patrimoine, il est vrai qu'il y a là de quoi dérouter les historiens les plus perspicaces ! Voici presque un demi siècle que nos multiples groupements se jalousent, s'entredéchirent et se scindent en groupuscules au nombre sans cesse croissant. Pour une même ville, il y a parfois cinq amicales ! . D'autre pour survivre incapable de regrouper les natifs d'une citée s'accroche à des motivations éculées pour aboutir à une annihilation du groupe. Longtemps, nous avons subodoré que ces divisions internes n'avaient pas la politique pour origine, ce qui est faux ! Faut-il trouver d'autres explications plus terre à terre et en fin de compte moins flatteuses ? L 'explication politicienne avait pour le moins l'avantage d'être intellectuellement et moralement satisfaisante. Alors, d'où viennent ces scissions multiples et irraisonnées qui apparaissent aussi dans des sites Internet ? . Ce serait utopique de croire qu'une quelconque unité ait pu se dessiner au fil des années, comme pourraient le laisser penser les représentations que donnent périodiquement, au hasard des élections, les grands tirages nationaux, colportant des politiques supposées unitaires, représentées par des pseudo " grands groupements ( ?) ". qui rassemblent tous les " Pieds-noirs " (?) .Ces associations prétendument représentatives ne font que glaner un monopole d'expression octroyé pour " bons et loyaux services " auprès de partis politiques influents. Elles en deviennent des soumises fières d'être abêties. La réalité est, hélas, tout autre car l'opinion publique métropolitaine en est toute à fait consciente de nos divergences et nous observe, goguenarde, incapables de régler nos questions internes et l'on voit des " présidents sortis du chapeau " étaler au grand jour de sordides et inélégants règlements de compte.
          Dans un monde où se donner en spectacle est de plus en plus " valorisant ", il n'est pas étonnant de voir des gens instables s'inventer des histoires et dénaturer la vérité en revendiquant un statut de victime afin de reporter leurs fautes sur ceux qu'ils ne peuvent égaler. La mythomanie devient ainsi le moteur de nos sociétés. Ainsi la meilleure façon d'exister et de revendiquer le statut de victime pour faire du clientélisme parmi nos communautés. Il n'est pas étonnant de voir des gens instables s'inventer une histoire afin de devenir un sujet de conversation.
          Sous César le doigt aurait été pointé vers le sol de l'aréne.

           Ceux qui ont pris conscience, et ils sont nombreux, qu'ils se salissaient en les assistant ont depuis longtemps démissionné ou alors ont créé de nouvelles amicales ou encore ont tout abandonné…..et voilà….la boucle est bouclée.

Texte paru dans le site Internet du collectif des guelmois
GUELMA France en mars 2004

COURRIERS de Soutien et d'Indignation
suite à la Fatwa du Cercle Algérianiste contre le webmaster du site de Bône
(Ci-dessous, un petit échantillon choisi parmi des centaines de messages reçus.
Je m'excuse pour tous les autres.) MERCI à tout le monde.

        M. Le Président du Cercle Algérianiste,

        Votre torchon diffamatoire m'a tout simplement scandalisé.
        Pour quelles raisons publier de tels propos alors que, si divergence il y avait, une explication courtoise avec l'intéressé aurait eu plus de poids et d'élégance.
        Je lis régulièrement "La Seybouse" et n'y ai jamais trouvé de tels propos envers qui que ce soit.
        Faut-il avoir accumulé une sacrée dose de haine pour en arriver là.
        Notre passé commun, à condition que nous parlions de la même chose, ne nous permet pas d'en arriver à ces extrêmes. Mais dans quel camp étiez-vous??
        
        Je comprends tout à fait les réactions de J.P.B. et continuerai à soutenir totalement son action d'informations et de liaison.
        Je précise que je ne le connais pas physiquement, tout comme je ne vous connais pas non plus.

        Pour conclure je ne peux trouver mieux que cette citation de Rousseau:
        " Que jamais rien de vénal et de mercantile ose approcher d'une si pure source pour la corrompre et l'altérer."

Marc Mottet        


        Salut Jean Pierre.
        Vraiment après avoir lu ta lettre nous sommes outrés par certaines personnes qui osent te traiter ainsi. Tu peux compter sur notre soutien, ce ne sont que des lâches qui n'osent même pas signer leur torchon et se cachent derrière une association, heureusement qu'il y a encore des P.N. intègres,,,,
        Et puis comme dit le proverbe : " LA BAVE DU CRAPAUD N'ATTEINT PAS LA BLANCHE COLOMBE. "
        Nous sommes avec et pour toi.

        Puisque il a été écrit que les compagnons de voyage de Jean Pierre pouvaient être assimilés comme porteurs de valises, je me dénonce.
        Effectivement j'ai été moi-même un porteur de valises puisque faisant mon armée en 62/63 AU FORT LAMOUNE à Oran J'ai désobéi à ma hiérarchie militaire pour porter les valises de mes compatriotes et frères oranais qui avaient la chance de pouvoir embarquer sur un bateau. Pour preuve en visionnant les journaux télévisés de l'époque sur TF1 on me distingue, avec d'autres matelots pieds-noirs, montant les valises et même les jeunes enfants malgré les risques de sanctions que nous encourions. Avec un compatriote nous sommes fiers d'avoir pu faire embarquer clandestinement des activistes recherchés en leur fournissant des uniformes de matelot.
        Dites à ces messieurs/dames du cercle algérianiste que des compagnons de voyage de Jean Pierre ont même été témoins du 5 juillet 62 à Oran et qu'ils ont en mémoire les colonnes de pieds-noirs emmenés par les nouveaux maîtres du pays et beaucoup de ces frères emmenés font partie de nos regrettés disparus. On a toujours une immense peine en nous remémorant ces disparus on les aime aussi du plus profond de notre cœur.
        OUI Jean Pierre, ils ont droit à la mémoire de nous tous et à un mémorial, mais pas dans un endroit sordide et retiré dans les P.O.
        OUI ils ont droit à un mémorial bien situé dans le centre du pays à la vue de tout le monde. Cette construction doit être financée par tous les pieds noirs, aucune subvention n'est à mendier à un quelconque organisme. (Etat, Régions, etc.)
        J. P. soit fier de ce que tu fais, que tu a fais et ce que tu feras encore pour tous les pieds-noirs.

ROSE Marie et Marcel Saliba        


        Salut Jeanine et Jean-Pierre,
        J'ai parcouru la Seybouse et je suis outrée par les propos tenus par cette association dont j'ai entendu parler et qui, pour moi, ne représente pas les P.N., les vrais.
        Je suis tout à fait d'accord avec mes amis qui ont eu le bonheur de participer comme moi au voyage à Bône en Avril dernier où tout a été parfait. Nous avons été unis pour les bons moments, je suis moi aussi avec vous dans ces moments difficiles pour vous soutenir et apporter mon témoignage.
        Jean-Pierre, je n'ai cessé de dire que tu es un homme intègre toujours prêt, pour faire vivre et survivre notre cause, à sacrifier les moments que tu pourrais consacrer à ta famille. Tu as tout donné pour cette cause que beaucoup de P.N. ne veulent plus entendre parler. Quant à toi Jeanine, P.N. de coeur, tu es plus P.N. que certains qui ont honte d'avouer leur origine.
        Sachez, en tout été de cause, que vous pouvez compter sur mon soutien.
        Je vous adresse toutes mes amitiés et vous embrasse très fort.

Geneviève.        


Salut Jean -pierre et Jeanine,
Après la lecture de ce " torchon anonyme" je me joins à vous et conteste ce genre de pratique pour salir les gens. La pièce jointe est ma réponse et mon soutien à ton site que j'apprécie.
Amitiés. Gilbert et Juliette

        Mr BARDIN Gilbert
                                                          Au secrétariat général Du Cercle Algérianiste
                                                          A M. Le président national
                                                          A un vice-président national
                                                          A Mme La présidente de perpignan
        Madame, Messieurs,
        Suite à la lecture d'un article du " Cercle algérianiste national, Fédération des cercles algérianiste " sur " Le site Internet de la honte " parut dans " la gazette la Seybouse n°53 " qui ne redore pas vôtre blason.
        Les propos diffamatoires à l'encontre de monsieur Bartolini, de son site, ainsi que des " porteurs de valises " ne vont pas en vôtre faveur et ce n'est pas en calomniant les gens, que vous allez récupérer des adhésions à vos associations et c'est déjà une centaine de personnes qui ne prendront pas les vôtres.
        On dit que " la critique est aisée mais l'art difficile " Monsieur Bartolini a fait ses preuves en organisant ce voyage et en permettant à des pieds-noirs de retrouver leurs racines, cela n'a pas été facile et il ne s'est pas " gavé " comme le font certaines associations pour le profit de leurs dirigeants.

        Je pense que la personne qui a écrit ces propos n'est qu'une irresponsable qui n'a pas d'honneur et se protége derrière le nom d'une association sans signer du sien, j'espère que ce genre de pantin ne représente pas la majorité de vos groupes, ce serait dommage pour les adhérents.
        Je ne vous salue pas.

Mr Bardin        


Cher Jean-Pierre,
Je te transmets en pièce jointe la lettre que j'adresse ce jour au Cercle Algérianiste.
Christian

Union Nationale Laïque des Anciens Supplétifs
e Président National
                                                          A Monsieur le Président du Cercle Algérianiste
        Monsieur le Président,

        A mon retour de vacances, j'ai pris connaissance du texte du cercle Algérianiste : intitulé Le "site Internet de la honte" bafouant l'honneur de notre Ami Jean-Pierre Bartolini, fondateur et rédacteur du Site Internet "La Seybouse". Cette avanie s'adresse aussi à tous ceux et celles qui fréquentent ce site, où qu'ils se trouvent.
        Bien que ce torchon, ne soit pas signé, il ne peut être ignoré du président que vous êtes, vous en portez donc l'entière responsabilité.
        Outre l'écœurement qu'il suscite, permettez-moi de vous dire que vous déshonorez la communauté pieds-noirs toute entière.
        Je n'ai jamais ressenti chez vous "Le Cercle Algérianise" l'âme du peuple auquel j'appartiens.
        Vos propos blasphématoires sont à la hauteur d'une prétendue culture. Je représente la troisième génération née sur le sol algérien. Vous, vous permettez de nous injurier en nous qualifiant de "porteurs de valises". Ces propos encourent une suite judiciaire. Blessé le 2 juin 1956, titulaire de deux citations, de la Médaille Militaire, de la Légion d'Honneur à titre militaire, en tant que supplétif de l'Armée Française, Monsieur le Président vous outragez aussi tous mes frères de combat.

        L'édification d'un cénotaphe à la mémoire de nos chers disparus en Algérie, est louable et indispensable, mais pas n'importe où, ni n'importe comment ! Le futur lieu choisi par quelques irresponsables en témoigne.
        Le Cercle Algérianiste a les moyens de faire une enquête d'opportunité au sein de la communauté pieds-noirs et rapatriée, qu'il se targue de représenter. Vous ne l'avez pas fait, c'est très grave, de ce fait vous ne pouvez donc parler au nom de notre communauté.
        L'emplacement retenu "Musée prison" dont l'Etat ne mentionne même plus le nom sur ses nouveaux établissements en les désignant de "Maison d'arrêt", semblerait tout à fait inopportun, sa situation géographique "Perpignan" est loin de permettre à tous de s'y rendre.

        Quant à notre voyage à Bône que vous critiquez, sans doute à cause de votre incapacité à en faire autant, est un voyage du retour aux sources. L'appel de notre terre génitrice. A l'âge avancé que j'ai, je ne voudrais pas quitter ce monde sans fouler de nouveau le sol qui m'a vu naître, rendre hommage à nos glorieux ancêtres qui ont fait de ces marécages le si beau pays que nous avons abandonné.
        Il est évident que vos propos ne vous permettent pas d'en avoir la même perception, et c'est bien regrettable.

        J'exige donc, au titre d'un droit de réponse, des excuses en même place, pour nous avoir traité de "porteurs de valises" et de la connotation qu'elle véhicule. A défaut la Justice l'exigera.
        Le Président

Christian MIGLIACCIO        

Lettre ouverte
A Monsieur Rolando, Président
du Cercle Algérianiste National.

        La lecture de votre texte intitulé " Le site Internet de la honte " nous a horrifiés.

        Nous sommes épouvantés de lire les monstrueuses contrevérités et les amalgames mensongers de ce texte, qui affirme par exemple que le site de Jean-Pierre " n'hésite pas à apporter son soutien à " divers groupes qui " exigent l'interdiction de l'édification du Mur des Disparus… ou qu'il a la " volonté de nuire … aux algérianistes ".
        Il suffit de lire les articles récents de " La Seybouse " sur le site pour se rendre compte à quel point ces affirmations sont des mensonges.
        De toute évidence, leur auteur " anonyme " cherche à les transformer en vérités, en les faisant largement diffuser avec la caution d'une association connue, le Cercle algérianiste national.

        Nous sommes ulcérés des mots utilisés. L'accumulation de termes blessants et injurieux envers " l'animateur du site " est une offense non seulement pour lui, mais aussi pour tous ceux et celles qui fréquentent ce site.
        Le site "La Seybouse" a droit au respect, au même titre qu'une personne, car il est le dépositaire des souvenirs de chacun d'entre nous, qu' "il" garde en mémoire.
        Quoi de plus précieux que les "souvenirs de plusieurs générations et de notre histoire", et çà, rien, ni personne n'a le droit d'y faire tâche.

        Bon nombre ont contribué à donner "vie" à ce site, par la parution de souvenirs, de textes, de photos des lieux de notre jeunesse, mais aussi les photos de sépultures.
        Est-ce une honte !

        A ce titre, et au nom de tous ceux qui visitent le site, pour le respect des "souvenirs déposés et de ce qu'ils représentent", nous exigeons que le Site par lui-même, nommé "La Seybouse", reçoive des excuses, du cercle algérianiste, pour l'injure odieuse le mentionnant comme "Un site de la honte".

        Nous avons participé au voyage organisé par Jean-Pierre à la recherche des traces de ce qui restait de l'Algérie que nous avions connue, et pour retrouver les tombes de nos morts.
        Est-ce une honte !

        Dans nos valises, nous avions, des présents funéraires, du buis, etc., pour déposer sur les tombes, et pas seulement les nôtres.
        Pour l'insulte ignominieuse de "porteurs de valises" et la suspicion qu'elle suscite, nous exigeons des excuses de la part du cercle algérianiste.

        Personne ne peut prétendre que ce geste empêche d'honorer la mémoire de nos disparus et de compatir ensemble à la douleur de chaque famille.
        Nous avons tous souffert; nous n'avons pas à en avoir honte.

        Le "cercle algérianiste" devrait, comme son nom l'indique être le "Cercle" qui rassemble, qui entoure, l'ensemble de la communauté Pieds-Noirs et non pas le "cercle" qui divise pour mieux régner.
                - Quel dommage que des membres de la communauté pieds-noirs répandent, mensonges et suppositions tendancieuses.
                - Quelle image est donnée de l'ensemble de la communauté Pieds-Noirs, à cause de l'impudence de certains.

        Pour terminer : Nous, membres des voyages organisés par Monsieur Bartolini Jean-Pierre, sommes solidaires, pour réaffirmer avec force, notre soutien indéfectible à notre Ami.

Les Signataires

Henri Lunardelli
Claire Giard - Lunardelli
Noëlle Sciberras - Hatrel
Suzette Marchetti
Yves Jan
Angèle Bussola - Castells
Carmen Bussola - Weiss
Geneviève Betro - Camilleri
Philippe L'Hôte

Elie Salfati
Gilbert Bardin
Juliette Bardin
Marie-Paule Corpo - Faure
Bernard Faure
Marcel Saliba
Rose-Marie Saliba
Bernard Gauci
Anne-Marie Vella - L'Hôte

Christian Migliaccio
Denise Duranti - jacono
Georges Jacono
Roland Bussola
Robert Guittard
Alain Iacono
Antoinette Migliaccio
Josiane Betro
Jean Pierre L'Hôte

Lettre ouverte à ceux qui
portent des œillères à la boutonnière.

        Bien que né en Algérie, je ne me suis jamais intéressé aux associations " pieds-noirs ". Il faut dire que je suis " rentré " à 2 ans et que j'en ai 39… je suis donc né après l'indépendance…J'en entends déjà certains pousser des cris d'horreur : ils sont restés après 62 !… " pieds verts ", " porteurs de valise ", " traîtres "…C'est justement ce genre de propos tenus à l'égard de la personne grâce à laquelle j'ai pu retourner voir d'où je viens qui me pousse à écrire. Car je faisais parti du voyage organisé par ce " webmaster isolé " que vous honnissez. Je dois tout d'abord témoigner que non seulement je n'ai à aucun moment eu le sentiment d'avoir à faire à un " gauchiste ", mais qu'il n'a jamais été question d'adhésion à une association, de paiement de cotisation ou autres aspects mercantiles. Et je suis certain que si nous avions fait un sondage parmi nous, nous aurions obtenu un beau panorama de l'échiquier politique français, mais ce n'était point l'objet. Il me semble que les personnes composant ce groupe désiraient simplement retrouver leurs racines, pour beaucoup leur jeunesse, et qu'elles se sont souvent révélées promptes à " positiver " ce qu'elles vivaient. Je n'ai en effet à aucun moment constaté l'expression d'un quelconque ressentiment de la part de personnes qui ont pourtant souffert comme tout un chacun. Je pense que cette attitude n'est sans doute pas étrangère à l'accueil globalement très chaleureux que nous avons reçu. Et je crois que c'est tout ce qui nous sépare…
        Libre à vous de vivre dans le ressentiment dont Nietzsche disait qu'il était une caractéristique des faibles et de vous nourrir de haine. Le problème, c'est que depuis plus de quarante ans, ce sont des gens comme vous qui " représentent " la " communauté pied-noire ". Ces deux termes demanderaient d'ailleurs à être discutés. Tout d'abord concernant l'existence d'une " identité " ou d'une " communauté " pied noire, il faut rappeler que comme tout construit social, ces expressions n'ont de sens que tant qu'il existe des personnes qui se reconnaissent en elles. Ce ne sont point des réalités objectives immuables. Le contenu qu'on leur donne est souvent l'objet d'enjeux politiques ou plus bassement matériels. Votre acharnement à défendre vos actions et à dénigrer celles des autres me semble devoir être interprété dans ce sens. Depuis plus de quarante ans, vous vous prévalez d'une pseudo représentativité gagnée au travers de repas et autres rassemblements auxquels les gens n'assistent bien souvent là encore que pour retrouver des personnes, des émotions, des souvenirs et leur jeunesse. Combien adhèrent réellement à vos positions ? Combien même les connaissent ? Combien savent que vous marchandez ensuite leur présence contre des subventions ou des honneurs de pacotille ? Tel ce personnage suffisant qui se targuait d'avoir déposé " son " sigle représentant deux pieds noirs et certainement prêt à intenter un procès à quiconque oserait arborer l' " original " insigne sans lui avoir au préalable versé prébende. Tout ceci est en somme assez banal et pourrait même être risible mais daignez accepter que d'autres attitudes puissent avoir libre cours. On appelle cela je crois la tolérance qui jusqu'à nouvel ordre n'est plus confinée dans des maisons qui lui étaient réservées. Daignez accepter qu'une personne puisse sans arrière pensée malsaine désirer organiser un séjour sur la terre de ses ancêtres, de sa jeunesse…et dont la seule erreur à mon sens est d'avoir pensé qu'il pouvait s'exprimer librement et proposer d'autres formes d'organisations moins dépendantes de l'Etat sans s'attirer les foudres de ceux qui vivent de ce système et qui tiennent à maintenir une chape de plomb sur les esprits.
        Je voudrai d'ailleurs à ce propos faire une mise au point. Il me semble qu'il serait bon de rappeler que la " communauté pied noire " d'avant l'indépendance ( avec toute la défiance que m'inspire ce terme de communauté qui me semble fondamentalement remettre en cause les valeurs républicaines) était culturellement et politiquement " bigarrée " : européens d'origine française mais aussi espagnole italienne ou maltaise ; chrétiens mais aussi juifs voire même musulmans ; chrétiens démocrates, socialistes ou vichyssois honteux d'après guerre mais aussi gaullistes et même communistes. Certains de ces derniers étaient d'ailleurs inscrits au PCA (dont les membres, ne l'oublions pas, ont pour beaucoup d'entre eux été liquidés par le FLN…) et non au PCF…La guerre d'indépendance a souvent été pour eux un vrai déchirement… et ils n'en étaient pas moins pieds-noirs…
        J'aimerai également rappeler à ceux qui se sont attelés à la constitution d'un " who's who ? " qu'ils ne doivent pas omettre Camus (prix Nobel de littérature), Althusser (enseignant à l'ENS dont les théories ont marqué les années 60 et bon nombre de militants " gauchistes " de mai 68) ni Derrida (penseur de la déconstruction, un des principaux philosophes de la fin du 20ème siècle). Même si les chances de lire ces " intellectuels " dans des revues d'extrême droite sont bien minces. Mais ils n'en sont pas moins pieds-noirs…
        Je crois que ces faits, comme d'autres tels que les exactions commises lors de la colonisation, ou la pratique de la torture, mais aussi la construction d'infrastructures doivent être reconnus en tant que faits historiques. Il n'y a point là matière à jugement de valeur positif ou négatif. Les bilans comme en comptabilité sont toujours en partie double : tout ce qui est comptabilisé en positif pour un agent l'est en négatif pour l'autre. C'est pourquoi je considère que les demandes de " repentance " me semblent pour le moins déplacées et que nous n'avons pas à avoir honte de ce que nous sommes.
        A cet égard, l'article ayant provoqué les foudres me semble mériter d'avantage de considération et de prise en compte objective de son contenu. Il n'en demeure pas moins que j'espère que si nous devons laisser une trace, elle ne se résume pas à l'image que vous donnez des pieds noirs : aigris, revanchards, toujours prompts à justifier le fait colonial, les tortures et à soutenir l'extrême droite dans ses outrances xénophobes.
        Je préfère quant à moi garder l'image de mon ancêtre paternel qui, parti des Vosges dans les années 1850 a contribué à construire des routes et à fonder un village qui était réputé dans toute l'Algérie ; celle de ma famille maternelle venue de Malte pour mettre en valeur des terres dont les " français " ne voulaient pas et retournées depuis à l'état de friches ; celle de gens qui se faisaient un point d'honneur à entretenir de bonnes relations avec les populations "autochtones", marquées par le respect mutuel, ce qui explique peut être qu'aucun membre de ma famille n'a été menacé au moment de l'indépendance et qu'ils auraient pu rester comme beaucoup le leur ont demandé.
        Il me semble en effet qu'il ne serait pas vain que l'on mentionne que certains ont le souvenir d'une expérience historique du "vivre ensemble ", parfois même de relations fraternelles, et ce malgré les différences. Ce qui est parfois décrit rétrospectivement comme une relative " harmonie " entre juifs, musulmans et chrétiens, arabes, berbères et européens est sans doute abusif dans un contexte colonial. Mais cette image me semble plus porteuse d'espoir pour l'avenir que d'attiser les haines.


Philippe L'Hôte retourné vivre et travailler en Afrique sans prétentions civilisatrices        

Une pétition contre le choix de l'emplacement de ce mur

        Monsieur,

        Tous les mois, je lis votre journal 'La Seybouse' et je l'approuve d'autant plus que je le conseille à mes abonnés de Belvédère, du Vieux Maroc la newsletter.

        Dans le dernier numéro, vous avez révélé un différant qui vous oppose avec le cercle algérianiste national et je vous donne entièrement raison.

        D'abord, il faut que vous sachiez que vous n'êtes pas seul devant votre écran à vous battre pour notre liberté : ce n'est pas parce que nous n'avons pas le temps de vous écrire tout de suite 'le dernier numéro de La Seybouse est également excellent', que vous êtes oublié. Il y a aussi les vacances à prendre, de temps en temps, tous les 35 ans en ce qui me concerne, aussi l'on ne peut pas toujours avoir le réflexe du courriel sympathique et rassurant.

        Ce que vous écrivez est superbe, vos pensées sont exactes, vos articles sont flambants neufs et vos chroniqueurs bien ancrés dans le ton : des bains de jouvence ! Il vous est conseillé de continuer dans cette même optique, vous nous rendrez tous particulièrement heureux, du pur bonheur, Merci pour tous les exilés.

        En ce qui concerne le différant qui vous oppose au cercle algérianiste national, j'approuve entièrement votre décision d'autant que, d'après vos explications, si des plaques commémoratives sont posées en contrebas d'un mur, nul doute que des personnes mal intentionnées vont venir uriner dans le vide sur les noms de nos parents, cousins, voisins et amis.

        Je suis native du Maroc, j'ai perdu de la famille en Algérie, je ne veux pas que des saloperies vides leurs seaux sur la mémoire de ma douleur. Je deviendrai très méchante si cela arrive... Alors que la France nous a volé notre jeunesse et nos libertés, déjà qu'ils ne nous offrent qu'une ruine de prison pour afficher les souvenirs de nos libres sacrifiés disparus, si, en plus, des criminels viennent souiller notre histoire, avec tout le mal qu'ils nous ont fait, s'ils continuent de nous insulter dans le présent, s'il n'y a aucun espoir pour notre avenir, alors ce sera la guerre ouverte : je suis militaire à la retraite, je suis pacifiste, je mesure mes paroles et je sais de quoi je parle.

        Pour éviter cela, je vous invite à mettre en place une pétition que nous ferons circuler sur Internet afin de joindre le maximum de personnes et refuser cette mauvaise solution.

        Par ailleurs, je vous envoie par courriel séparé un petit texte écrit pour amuser mes amis internautes ; si La Seybouse s'intéresse à la politique française contemporaine, cela pourrait amuser vos lecteurs.

        Dans l'attente de votre pétition et avec mes remerciements,

        Cordialement,


Denise Guiramand des Pellicérie        

NBLR: Cette idée de pétition est excellente. Elle m'a été proposée dans plusieurs messages et comme je l'ai dit à plusieurs correspondants, elle mérite une bonne réflexion que je promets de faire ce mois-ci. je suis à l'écoute des suggestions et aides.
D'avance Merci.
Le webmaster du site (non isolé derrière le clavier). Jean Pierre Bartolini

Algérie chérie
Envoyé par M. Pierre Rio

Algérie, mon égérie
Je t’écris, je te décris
Sur les sanglots de ma vie
Je garde en moi
Qu’un cœur au désarroi,
Je vivais dans ma bergerie
A bichonner mes brebis
Du bonheur de la vie !..

Mon pays, mon pays
Ma douce litanie
Se perd en nostalgie
Sur les méandres de mon cœur
Dans les mailles du bonheur
Aux milles couleurs
Sous tes cieux infinis
Qui ne m’ont jamais quittés …

Algérie ; mon pays
Histoire d’une vie
Ma chère patrie
Que je chérie
De la plume, de ma main
Sur ce petit manuscrit
Chaque mot s’écrit
En larmes de Bidaoui,
Mon cœur stoïque
Bat du rythme qui la nourrit …

A mes amis d’Algérie Rio pierre


 LES FRERES PIEDS-NOIRS
Par Christian Roehrig
N° 5             

PREFACE

     A travers un survol virtuel de mes souvenirs, moi, petit et humble piednoir de Bab-El-Oued (Place Lelièvre) je retrace certains faits historiques qui m'ont profondément marqué.
     Mi goguenard, mi-cynique, quelquefois acerbe, je décris en pataouète, mes états d'âme et mes ressentiments à l'égard de certains hommes politiques qui ont failli à leur parole d'honneur.
     Depuis ces désillusions, j'observe les charognards se disputer le pouvoir.
     Devenu grand-père, je doute, si rien ne bouge, de la nationalité future de mes arrière- petits enfants que je ne connaîtrai pas et à qui je veux, par le présent, laisser le témoignage d'une vérité.
C. ROEHRIG     

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Les Trois Horloges, les Trois Symboles…

        Christian : Ouais tias raison, mais c'est quand même dommage d'avoir laissé un si beau Pays dans les mains de ... .Allez j' vais pas m'étendre là-dessus pace qu'y vont dire que j 'fais d 'la politique et que j 'suis raciste, comme si j 'pouvais ête raciste ! Moi j'ai du sang Italien par ma grand-mère, des origines germaniques (ou Alsaco) par mon grand-père, du sang espagnol par ma mère, et une influence Orientale par mon lieu de naissance et certaines de nos coutumes alors tu veux qu'j' sois raciste ? Dis moi ? Allez passons à aute chose va.
        Tu t'souviens de la Basseta ? Le cinéma le Rialto, y' avait tell 'ment de chinchesses (punaises) qui te faisaient grossir sans manger. Tu rentrais t'asseoir, tu pesais 20 kilos, quand tu ressortais Ces chinchesses y t'avaient tell 'ment piqué que tu avais grossi de 10 kilos. Çui qui faisait tourner les projecteurs, enfin les machines quoi, il était laouère, des fois y mettait la bobine à l'envers. On voyait tarzan dans les figues sèches, Zorro, les Cow boys, tiens en parlant de Zorro, je pense à José Ségui tu t'rappelles L.. Sa mère elle lui avait fait un costume de Zorro pour le Carnaval, il était tout fier, y faut reconnaître que le costume il était bien beau, mais après, lui il a été un Fan comme y disent main'nant de John 1Naynes, c'était son idole.
        En parlant cinéma, j'me souviens de tous les cinémas qu'on avait, le Marignan, le Majestic, les Variétés, le La Perle, le Bijou, le Plaza, le Trianon, Le Suffren, non mais tu trends compte tous ces cinés qu'y avait à Bab-El-oued ? Punaise on s'rendait pas compte hein ! Et l'avenue de la Bouzaréah, comme elle était grande cette avenue combien des vas et viens qu'on faisait ! Tu vois pour nous c'était naute lieu d'rencontre à partir de 6 heures du soir c'était un grouillement permanent et bien plaisant si tu voulais voir quelqu'un ti allais la-bas et ti'étais sur d 'le voir, c'est pour ça qu'on s'connaissait tous à Bab-El-Oued

        Tu t 'souviens ! On s'interpellait d'un trottoir à un autre sans gêner son voisin, y faut reconnaître qu'on avait le verbe un peu haut mais comme tout l'monde on était pareil ça embêtait personne. Main 'nant qu' je pense à c'que j'viens de dire, j'crois qu'elle était pas si large que ça hein ! Enfin ! Et Ces filles comme elles étaient belles ! Mama mia !!! Des jolies fleurs que c'étaient, avec les robes qui se transformaient en de superbes corolles lorsqu'elles pirouettaient, sur elles-mêmes ? Aye ! Aye ! Aye ! Nous on s'arrêtait et on z'yeutait tout c'qui passait à naute portée, Ces piropos qu'on leur balançait ! Boye ! Boye ! Boye ! rouges qu'elles devenaient des fois, mais j 'suis sur qu'elles aimaient ça..
        Ah ! C'était l 'bon temps d 'naute jeunesse, on était fort beau ? et fauché mais c'était l 'bon temps d 'l 'insouciance. C'était vraiment un beau Pays naute Pays hein? On n'était pas riche mais on était heureux d 'vivre comme ça, nous on pensait pas à la maison d 'campagne ni au cabanon. Les congés on restait à la maison alors....la beauté elle était autour de nous, même le Cassour y nous paraissait beau alors !...

        Joseph : Tu m'tapes en plein coeur avec tous ces souvenirs. A la basseta y avait la plaque qui commémorait le souvenir de Cagayous, le père de Cagayous y s'appelait Monsieur Robinet, j'connais sa nièce qui est restée très belle, c'est une ancienne danseuse, elle est toujours aussi sympa, c'est une amie à Marinette la femme de Fernand Kalafa, Ce cousin de Michel. Tu vois qu'j'me rappelle. On parle de là-bas et y a plein d'images qui sont dans mes yeux, tiens le square Guillemin, un beau et grand rectangle de verdure qui s'plongeait presque dans la mer juste en face des bains Padovani.
        Ti'as dit tout à l'heure, qu'les filles d 'l'avenue de la Bouzaréah étaient belles et c'est bien vrai, mais ti'as pas dit, p't'êtes que tu t 'souviens pas, qu' les cafés où on s'tapait la Kémia, eux aussi y z'étaient beaux et en plus y z'étaient généreux, c'était à celui qui mettait le plus d'honneur à allonger sur son comptoir la kémia la plus variée. Aye ! Aye ! Aye ! Les escargots à la sauce piquante, qu'on se léchait les doigts en oubliant les serviettes qui z' étaient accrochées au comptoir pour s'essuyer les mains, et çui qui était près des escaliers qui rejoignait l'avenue Durando, y faisait les merguez qu' ça sentait jusqu'aux trois horloges. Rien qu'l'odeur y donnait l 'gusto. Purée, ici quand y t 'mettent une p'tite kémia mais vraiment p'tite hein, y faut qu'tu la payes, pour peu y t 'font payer l 'sourire, quand ils le font ! .4tchidene. Qu'est-ce qu'on est venu faire dans c'Pays ?... Ah oui ! J'oubliais la valise ou le cercueil?

        Tiens en parlant d' l'avenue d 'la Bouzaréah j'pense aux trois horloges, voilà le vrai symbole de la fraternité, de la tolérance et de la liberté qu'on avait chez nous. R'gardes, j'vais te dire queque chose que ti'as même pas pensé. Victor Hugo, Alexandre Dumas, Montaigne, Voltaire, Pascal, Montesquieu, Jean-Jacques Rousseau et les autes, tous des grands écrivains hein, eux y t'ont parlé de cette liberté, des droits de l'homme et j'sais pas encore plus, pace qu'eux y font d 'la tchatche ça y faut pas leur enlever, mais nous, sans rien dire on avait les trois horloges. Ouais ! A elles seules elles représentaient les 3 Religions et la liberté en même temps. Est-ce que ti'as vu toi, Ces trois horloges avoir la même heure ? Non, alors ? C'est pas la Liberté ça ? Et pourtant elles avaient le cul qui se touchait, tu veux plus tolérant toi, plus de Liberté ?
        Macache oualo mon frère, tu veux qu'j'te donne la preuve, quand j'donnais rendez-vous et que j'disais à telle heure aux trois horloges, j'arrivais toujours à l'heure, ni en avance ni en retard car j'avais trois heures différentes à ma disposition, qu'est-ce ti en dis hein !. Plus libéral que ça tu meurs.
        Tu vois, j'dis bien qu'mon quartier de Bab-El-Oued y pouvait représenter la France.
        Christian : Ti'as raison, j'avais pas pensé à ça, mais y faut dire que j'ai pas beaucoup de connaissance dans la culture, moi j' préfère l'agriculture. Tu t 'rappelles les écuries de la rue de Dijon, mon oncle Joseph, le demi-frère de mon père, ouais ma mémé elle était veuve et elle s'est mariée avec mon grand-père. Mon oncle y s'appelait Joseph Albi, il avait un frère Ferdinand et une soeur Fifine. Bon j 'vais pas t'parler d 'ma famille, alors mon oncle Joseph, il avait deux écuries avec des chevaux, deux noirs et deux gris pommelés, il avait aussi les calèches pour les mariages. Tu sais, là où y avait les melons, les fruits bien sûr, ah !

        J'vois que ti'as eu une pensée mauvaise hein ? Bon, j'continue, eh bien juste derrière, il avait ses écuries il avait aussi des poules pace qu'il aimait gober les oeufs, alors quand y en avait il les gobait et après sans rien dire il les mettait dans le panier à oeufs chez ma grand mère. Un soir elle a voulu faire une omelette avec tous les oeufs qu'elle avait, mais quand elle les a pris y z'étaient tous vides. Qu'est-ce qu'on a rit mais elle, elle était pas contente. Dans cette rue y avait, le garage de Planeles, qu'y l'avait un chien qu'on aurait dit un bourricot tell 'ment il était grand. Y avait aussi le siège du Sporting à côté de la Poste. Et puis la synagogue qui était à coté de la cité des messageries. Là aussi c'était une pépinière de jolies filles. Après la guerre y avait le cirque Amar et le cirque Bouglione qui venaient s'installer... y avait aussi le commissariat du 5ème arrondissement et presqu'en face la rue Rochambeau, avec son école, c'est là que j'ai inscrit ma fille à la maternelle, elle était avec le fils de Paco et de Josiane. A l'angle de cette rue et de la rue Wembrener (j'sais pas si c'est comme ça qu'ça s'écrit) mon beau-père il avait sa petite échoppe de cordonnerie. Eh ouais !! On pourrait écrire un livre avec tous ces souvenirs.
        C'était quand même un beau, un magnifique Pays. Tu peux m'dire pourquoi on l'a abandonné ? Pourquoi qu'on est parti ? Ouais c'est vrai y avait les fellouzes qui rentraient dans Alger alors la valise ou le cercueil fallait choisir. Tu vois, encore une fois, j'avais oublié. Mais moi j'ai pris ni la valise ni le cercueil, les mains dans l'dos et en avant marche, j'étais pas gêné par les bagages, toi non plus hein !

        Joseph : On peut plus rien faire main'nant, on a été trahi, y z'étaient tous des falsos, heureusement qu'le courage c'est pas un bagage, comme ça, on a pu l'emporter avec nous hein ! Pace que nous on n'a pas eu le reclass'ment comme y font main'nant, mais on s'est quand même bien débrouillé pour se reclasser nous-même. Le bagage qu'on transporte encore avec nous c'est çui des souvenirs qui, des fois, y nous fait encore bien mal.
        En parlant souvenirs. Tu vois, tu parfais de la Rue Rochambeau, elle aussi elle arrivait au square Guillemin, en bas y avait Padovani, sa plage et son dancing là où on faisait presque tous les mariages, et même que des fois on n'était pas invité mais on faisait un peu de tcheklallas et y nous laissaient entrer, on attrapait la première mouquère qu'on voyait et on dansait. Puis le boulevard du front de mer, où les soirs on allait, en amoureux, s'taper la paille. Main'nant on peut plus taper la paille, toutes façons on a plus de dents pour mordre dans la pomme alors...
        Quand on traversait le square, on arrivait avenue de la Marne et au Lycée Bugeaud avec la caserne Pélissier.

        Christian : En parlant de la Caserne Pélissier. Tout à l'heure j't'ai parlé d 'mon oncle Joseph, eh bien lorsqu' y a eu la bombe qu' y est tombée pendant la guerre à 7 heures du matin, c'est là qu'il est mort avec son copain, y z'allaient au travail tous les deux (ouais, mon oncle y faisait les mariages avec la calèche mais comme y avait pas d 'mariage tous les jours alors y faisait le chauffeur de taxi en attendant qu'on le demande pour transporter les mariés, y z'ont été s'abriter au Lycée, manque de bol, la bombe elle a loupé la Caserne mais elle a pris le Lycée et mon oncle avec, mon père, comme il était dans la défense passive et pompier, il est parti là-bas pour dégager les victimes et il a vu son frère, il a reconnu qu'c'était lui par la montre gousset qu'il avait sur lui et qui était à mon arrière grandpère l'alsaco donc au grand-père d 'mon père. J'te dis pas la tristesse qui nous a tous pris.

        Joseph : Ouais ! C'était Ca guerre de quarante, pas celle d'Algérie. Et le Jardin Marengo avec la rampe Vallée qui montait jusqu'aux tournants Rovigo. Tu remarques que c'est beaucoup des noms que Napoléon y nous a transmis, Rovigo, Marengo y a même Ces villages qui s'appellent comme ça, comme Castiglione, c'est des noms Ritals, des noms de chez les mangeurs de Spaghetti. Comment qui doivent s'appeler main nant ?
        Le lycée Bugeaud c'était la frontière de Bab-El-Oued, d'ailleurs Bab-El-Oued veut dire la Porte de l'Oued et l'Oued c'est un ruisseau, c'est pour ça qu'chez nous ça coulait douce. Après c'était l'avenue de Bab-El-Oued qui allait jusqu'à la Place du Gouvernement, avec les arcades, la Place de la Victoire et son Eglise. Ouais, pendant la bataille d'Alger, qui a été gagnée par Massu, n'en déplaise à ce fumier d'Yacef Saadi y z'avaient mis des barbelés pour empêcher de sortir de la Casbah des fois qu'le terroriste y voulait s 'faire la malle, mais y z'ont pas pensé qu'le terroriste, il était aussi protégé par les barbelés (On peut pas penser à tout). `Une fois il a jeté la grenade sur le tram qui passait, heureus'ment que la vitre elle était montée, la grenade elle a fait tchouffa.

        Christian : Heureus'ment comme tu dis pacequ' alors, j'te dis pas l 'carnage, remarque ça aurait fait un de plus.
        Après on arrive au Square Bresson, avec ses bourricots, que quand on était petit on faisait des tours. Y avait aussi l'Opéra, avec de chaque côté les escaliers qui montaient vers la rue H. Martin et rue de la Lyre, et puis y avait le Tantonville où elle chantait Anaïs, celle qu'y habitait rue Jean Jaurès avec sa mère au-dessus de chez Paco. Elle avait une belle voix. J'me souviens, pendant les américains, un après-midi j'avais été avec ma mère et elle chantait (Anaïs pas ma mère hein) Le P'tit train sentimental, y'avait un américain qu'avait voulu lui faire du gring, pace qu'elle était très belle, juste quand la patrouille y passait, le pôvre il a reçu une tchelba que j'crois, s'il est encore en vie, y doit s en souvenir.
        Après, là on commence à ête chez les gens d 'la haute comme on disait, on commençait à monter la rue Dumont d'Urville. Tiens j 'vais m'arrêter un peu pour t 'raconter un peu d' l'histoire de ce bonhomme.
        Il a été capitaine dans la marine, mais lui il avait pas fait les écoles non, c'est à la force de son intelligence et de son travail personnel, un autodidacte quoi, eh bien il a été un explorateur célèbre et il a terminé comme Vice-Amiral de la marine française , tu t'rends compte ! Et nous, comme on est généreux, on l'y a donné le nom d'une rue importante puisqu'elle rejoint la rue d Isly qui va jusqu'à la Grande Poste.
        Naute générosité elle était sans borne. Nous, on avait l'habitude de dire " y a pas d'soleil chez vous ? 'Venez chez nous on vous l'prête. 'Vous avez soif ?
        Vous voulez une anisette ? Venez ! entrez avec nous dans ce beau café et payez-nous la tournée. " Tu vois plus généreux toi ? Allez ! Allez 'Va ! 'Va !

La Suite au prochain Numéro

COLONISATION de L'ALGERIE
  1843                           Par ENFANTIN                      N° 14 
IIème PARTIE
COLONISATION EUROPÉENNE

CHAPITRE PREMIER.

LIEUX ET ORDRE FAVORABLES
A LA FONDATION DES COLONIE CIVILES ET MILITAIRES

  
        I. - Sécurité, salubrité, fertilité, telles sont le trois conditions qui doivent déterminer le choix d'un établissement colonial. Lutter sans cesse contre des hommes ennemis, contre un climat mortel ou contre un sol aride, c'est se condamner à l'inquiétude, à la maladie, à la misère. Les travaux militaires, ceux d'assainissement et enfin de défrichement, sont donc trois mesures GENERALES qui doivent précéder tout établissement, et ces travaux doivent être naturellement entrepris d'après un système politique, hygiénique et agricole, qui soit basé sur l'état des populations, du climat et dû sol. Telle est l'œuvre préparatoire qui appartient d'une manière spéciale au GOUVERNEMENT, et qu'il doit accomplir avant d'autoriser des tentatives individuelles, qui seraient impuissantes à concevoir et à réaliser ces trois premières conditions GENERALES d'établissement.
        Si ces trois mesures sont nécessaires au bien-être futur de la colonie, si l'on peut apprécier par elles les probabilités de succès ou de revers qui l'attendent, elles ont déjà dû porter leur fruit dans les temps qui nous ont précédés, elles ont dû être déjà en rapport avec la fortune diverse des populations qui ont habité l'Algérie, comme aborigènes ou par droit de conquête; en un mot, l'histoire peut nous dire, aussi bien que la statistique actuelle du pays, dans quels lieux se sont placées les populations les plus sociables, quels sont ceux où l'on trouve le climat le plus sain et la terre la plus fertile.
        Remarquons-le d'ailleurs, il existe entre ces trois choses un lien nécessaire qui permet de les découvrir toutes trois en ne recherchant que l'une d'entre elles, puisque, de tout temps, les populations les plus sociables ont occupé généralement les parties les plus saines et les plus fertiles des territoires qu'elles possédaient.
        Toutefois, les données de l'histoire, qui nous raconte la vie des peuples, doivent être appuyées de considérations géographiques et économiques qui confirment qu'en effet, là où étaient fixées les sociétés les plus civilisées, là aussi la configuration du sol et la nature du climat se prêtaient à leur développement, là aussi la fertilité de la terre favorisait leur richesse ; car des circonstances politiques pourraient avoir gêné leurs dispositions naturelles dans le choix de leur habitation.

        Depuis l'occupation romaine, l'Afrique carthaginoise nous est assez connue ; nous savons la forme générale que cette conquête lui a donnée ; et, depuis lors, deux grands événements, l'invasion arabe et l'établissement du gouvernement des Turcs, sont encore venus nous révéler clairement les principales conditions de sa vie.

        II. - Une circonstance commune à ces trois phases de l'histoire de l'Afrique Septentrionale, circonstance qui tient, il est vrai, en grande partie à la position des contrées d'où venaient les conquérants, mais qui ne tient pas seulement à cette cause, ainsi que nous le montrerons tout à l'heure, c'est que la conquête, l'occupation, et je dirais aussi la colonisation (quoique ce mot ne puisse s'appliquer que par extension forcée à la période de l'administration turque), se sont faites de l'est à l'ouest. Non seulement les conquérants marchaient dans cette direction avec leurs armées, mais ils suivaient la même route pour organiser et civiliser progressivement le pays conquis.
        Si bien que Rome, par exemple, pendant sa longue domination d'Afrique, a toujours conservé (depuis Carthage jusqu'à l'Océan) son caractère purement militaire dans l'ouest, tandis qu'elle avait porté tout son ordre civil dans l'est. De même, les Arabes, après avoir fondé passagèrement leur capitale d'invasion à Kairouan, à mi-chemin d'Egypte en Espagne, n'organisèrent solidement leur gouvernement qu'en Espagne même, tandis qu'ils étaient harcelés en Afrique, à Fez, au Maroc, à Tlemcen, par les révoltes continuelles des tribus indigènes. Et enfin les Turcs, qui ont successivement étendu, leur empire sur toute la côte de la Méditerranée, depuis l'Asie Mineure jusqu'à Oran, se sont arrêtés à ce dernier point, et le Sultan de Constantinople a trouvé, dans Maroc, un Sultan rival, de race indigène, qui a limité l'empire, soi-disant universel, du successeur du prophète.
        J'ai dit que cette marche des conquérants n'était pas due seulement à ce que ceux-ci partaient des contrées orientales, et s'éloignaient par conséquent de la mère patrie à mesure qu'ils marchaient vers l'ouest; la preuve en est dans rétablissement brillant des Arabes en Espagne. Certes, si l'Algérie avait semblé aussi favorable que l'Espagne à leur établissement, ils l'auraient préférée, puisqu'elle était moins éloignée des villes saintes ; tandis .qu'au contraire, sur toute la ligne qui joint le Caire à Cordoue, les Califes n'ont posé qu'en passant leur tente à Kairouan, et les Arabes n'ont pas laissé, sur cette longue route, un seul monument qui annonçât la volonté de s'y fixer pour des siècles. C'est donc par d'autres considérations que celle de l'éloignement de la mère patrie, que se foraient les établissements fixes d'une conquête.
        Quant aux Romains, si Carthage est le point de l'Afrique le plus rapproché de Rome, Saldœ n'était guère plus loin de Rome qu'Adrumette; Césarée n'en était pas plus éloignée que Gabes , et enfin Lambesa était plus difficile à atteindre qu'Oran; et pourtant, nous voyons les Romains former leur première province du territoire qui est aujourd'hui une partie de la régence de Tunis, puis organiser la Numidie, ensuite coloniser la Mauritanie de Sétif, mais rester en armes dans la Mauritanie Césarienne et dans la Tingitane. Le christianisme lui-même confirme, par l'histoire de l'Église d'Afrique, cette marche de la civilisation de l'est à l'ouest; après Carthage, Hippone, Cirta et Mila, quelles sont les villes dont l'Église a rendu le nom célèbre ? - Dans un mémoire sur la division territoriale établie en Afrique par les Romains(1), mon collègue et ami, M. Carette, a fait remarquer que le nombre des évêchés diminuait dans une progression très rapide, en allant de l'est à l'ouest; que le nombre des villes portant le nom de colonia diminuait également dans cette direction, à mesure que croissait, au contraire, le nombre des noms indicateurs de camps, de forteresses, d'établissements militaires ; que l'est renfermait plusieurs lieux désignés par le nom d'horrea, tandis que l'ouest n'en renfermait aucun ; que, dans tous les écrivains anciens, les mots qui rappelaient la fertilité de la terre et la facile soumission des habitants, s'appliquaient à la partie orientale, et que ceux qui rappelaient au contraire la rigueur du climat, l'aridité du sol et la férocité des habitants, s'appliquaient surtout à la partie occidentale ; enfin, que les révoltes principales contre l'autorité romaine partaient toujours de l'ouest.

        Et quant aux Turcs , outre ce que j'ai déjà dit de leur envahissement successif des côtes orientale et méridionale de la Méditerranée, jusqu'à Oran, si nous limitons même la question à leur établissement dans la régence d'Alger, toujours bien moins soumise à la Porte que celles de Tunis et de Tripoli, et infiniment moins que le pachalik d'Egypte et celui de Syrie, nous reconnaîtrons qu'indépendamment de l'importance du port d'Alger, comme capitale d'un Gouvernement dont la piraterie était une des principales ressources, les trois grandes divisions de la régence, Constantine, Titteri et Oran, étaient entre elles dans un rapport conforme à la thèse que je soutiens. Le beylik de Constantine était un vrai royaume dans le royaume ; sa nombreuse population, l'étendue et la richesse de son territoire, ses relations faciles avec la fertile régence de Tunis, sa profondeur dans l'intérieur des terres, l'élévation, et par conséquent la température de la plus grande partie des terres cultivables, .enfin la douceur d'une population qui se laissait gouverner par quelques centaines de Turcs, faisant chaque année une promenade de perception d'impôts, rendaient cette province et son bey incomparablement supérieurs aux beyliks et aux beys de Titteri et d'Oran. Et ajoutons aussi ce qui a été souvent signalé, à propos d'Abd el Kader et de son père Maheddin, que c'est toujours dans l'ouest qu'ont eu lieu des protestations de tribus indépendantes et belliqueuses et des tentatives de révolte contre la domination des Turcs.

        III. - Si ces considérations générales sur les trois grandes conquêtes de ce pays que nous possédons aujourd'hui sont vraies, ne devons-nous pas profiter pour nous-mêmes d'un pareil enseignement, surtout si nous y ajoutons, pour la France et pour notre époque, d'autres motifs encore qui doivent nous faire suivre la même route?
        Pour la France, la considération de la distance de la métropole est à peu près indifférente; néanmoins les trois ports de Toulon, Marseille et Cette sont plus rapprochés de Bône et de Bougie que d'Alger et d'Oran ; et Port-Vendres, qui n'est pas toujours facile à aborder, n'est point un débouché ni un lieu d'approvisionnement. Mais une puissante considération de politique générale indique, ce me semble, notre route. L'humanité ne marche plus aujourd'hui d'Orient en Occident; c'est vers l'Orient, au contraire, que toute l'Europe tourne les yeux et s'avance. J'ignore si les événements politiques dont notre époque est grosse nous porteront vers l'Asie Mineure, vers la Syrie ou vers L'Egypte, nous qui, dernièrement, avons vu tous les peuples de l'Europe y aller sans nous ; mais ce dont je suis convaincu, c'est que cet avenir nous force à attacher plus d'importance à Tunis qu'au Maroc.
        Nous échangerions avec l'Espagne son vieil Oran contre Mahon, que je n'en serais ni surpris ni affligé ; et même, si l'esprit du traité Desmichels et du traité de la Tafna pouvait prendre corps, s'il était possible que les Arabes et les Kabiles de l'Ouest organisassent une nationalité, je crois qu'avec certaines précautions on pourrait en prendre son parti et peut-être tirer avantage de cette union prématurée. Mais ce dont je ne saurais me consoler, ce serait de voir porter nos efforts de colonisation de ce côté, et négliger notre belle frontière de Tunis, les lacs et les forêts de La Calle, la riche vallée de la Seybouse, les immenses plaines à l'est et à l'ouest de Constantine, et même les vallées de l'Aurès et les plaines méridionales, où sont encore debout de si belles et de si nombreuses ruines romaines.
        Oui, c'est par l'est de l'Algérie que nous devons commencer notre colonisation ; c'est de ce côté que nous trouverons, comme les Romains, les Arabes et les Turcs, le plus de facilités pour nous établir, sous le triple rapport de la nature des populations, du climat et du sol.
        Mais comment se fait-il que je me croie obligé de démontrer une vérité aussi palpable? Que possédons-nous à Oran, pour songer à coloniser? Que possédons-nous même dans la province d'Alger? - Dans la province d'Oran, absence complète de sécurité; dans celle d'Alger, insécurité presque partout, et demi sécurité dans des lieux empestés ! Et voilà douze ans que nous bataillons à Alger, à Oran, tandis que si nous avons quelques escarmouches dans la province de Constantine, c'est parce que notre armée et surtout nos officiers se lassent de n'y rien faire.
        Cette démonstration est pourtant nécessaire; car n'est-il pas vrai que, lorsqu'on parle de colonisation de l'Algérie, presque tout le monde croit, si l'on dit colonies civiles, que c'est de la Mitidja qu'il s'agit ; et que c'est d'Oran qu'il est question, si l'on dit colonies militaires ? Et ceci vient de ce que les hommes .qui parlent le plus de colonies civiles sont des colons d'Alger, désappointés, qui voudraient voir revivre leurs mortelles espérances, et que ceux qui ont parlé le plus haut de colonies militaires sont des militaires qui n'ont fait la guerre qu'à Alger et Oran, et ne connaissent pas Constantine !

        IV. - Au reste, je me hâte d'ajouter qu'on aurait tort de voir, dans cette initiative que j'attribue à la province de Constantine, une opinion exclusive de toute tentative coloniale, immédiate et simultanée, dans les deux autres provinces. Non seulement je crois indispensable de tenir compte des choses commencées, qu'on ne saurait abandonner sans imprudence et sans injustice, et même d'avoir égard à des préjugés nombreux, soutenus par des intérêts vivaces et puissants ; mais je crois aussi qu'il y a une partie de notre œuvre coloniale qui doit toujours marcher, autant et aussi vite que possible, à côté de notre occupation militaire, et qui est de la plus haute importance pour le bien-être physique et moral de notre armée. Je crois, en d'autres termes, que dans les points occupés militairement et jugés utiles à la sécurité générale de la colonie, nous devons nous efforcer de grouper, auprès de nos soldats, une population, je ne dis pas de cantiniers et cabaretiers, mais d'agriculteurs, soit que ces agriculteurs sortent eux-mêmes de l'armée, soit qu'ils viennent directement des fermes de France, pourvu qu'ils forment familles et villages; c'est l'absence de cette condition d'existence, indispensable pour tout Français, qui est la vraie cause de la nostalgie africaine.
        C'est même par de pareilles créations qu'il faut, avant tout, commencer la colonisation. Or, cette idée s'applique à tous les points que nous voulons occuper d'une manière définitive; et comme nous occupons militairement une bien plus vaste étendue de terre dans la province de Constantine que dans les deux autres, la proportion que j'ai signalée reste toujours la même; c'est-à-dire que c'est la province de Constantine qui appelle le plus d'efforts de colonisation combinée avec l'occupation.
        Remarquons d'ailleurs qu'il ne suffit pas, pour la fondation de ces villages, voisins des points occupés par nos troupes, que la sécurité des personnes soit garantie dans l'enceinte des villages, mais qu'il faut, en outre, que la culture soit praticable, et la récolte suffisamment protégée, et qu'il faut encore que la communication de ces villages, avec les lieux de débouché des produits et d'achat des instruments et provisions, soit facile et sûre. C'est dans la province de Constantine et dans la banlieue d'Alger que toutes ces conditions indispensables d'établissement colonial se rencontrent aujourd'hui.

        Je le répète, on ne saurait trop se hâter de fonder des villages de cultivateurs près dés lieux occupés militairement; le Gouvernement a même plusieurs motifs pour faire des sacrifices considérables dans ce but. Ainsi, j'ai parlé du bien-être physique et moral qui résulterait, pour le soldat, de ce voisinage; c'est donc, pour réduire cette pensée en calculs administratifs, diminuer la consommation d'hommes et les frais d'hôpital. Mais il y a plus, ces villages ne fourniront-ils pas bientôt, en partie du moins, le foin, l'orge, le froment, la paille, les légumes, le bois, la viande, le vin même, nécessaires à la consommation des troupes en garnison, à meilleur prix que ne peut les leur procurer l'administration, avec ses achats au loin et ses transports ruineux? D'un autre côté, les villageois ne trouveront-ils pas, dans le travail du soldat, un secours peu coûteux, indispensable dans un pays où la chaleur force à faire les labours et les récoltes deux fois plus vite que chez nous, travail qui sera favorable à la santé et à la bourse du soldat? Enfin, même sous le rapport de la sécurité générale, et en vue de faciliter notre domination sur les Arabes, ne sent-on pas que cet accroissement de population française aurait une influence favorable, quand bien même cette population ne serait pas militaire?
        Malheureusement, -toutes ces considérations ne sauraient entrer, pour rien dans la détermination de la plupart des individus qu'on appellerait à former des villages, parce que l'intérêt individuel n'apprécie de pareils résultats qu'à l'époque où ils sont effectivement réalisables ou même réalisés. Aucun cultivateur ne se décidera à s'établir près de Guelma, par exemple, avec le seul espoir de vendre ses blés et ses bœufs, dans quatre ou cinq ans, à l'intendant de Guelma, pour la garnison de Guelma; et surtout il ne calculera pour rien, dans ses bénéfices probables, l'influence politique que son établissement personnel pourrait avoir sur les tribus voisines, résultat dont pourtant il profitera, quand la réunion de plusieurs colons, formant un village, et celle de plusieurs villages, fondés sur une route, auront rendu ses rapports avec les Arabes plus fréquents et plus sûrs. C'est donc au Gouvernement à prévoir ces avantages et à faire quelques sacrifices qui encourageraient immédiatement le colon à se fixer, le village à s'établir ; il retrouverait plus tard une compensation de ces sacrifices, dans le secours d'hommes et d'impôt que l'État pourrait en tirer.

        V. - Ces sacrifices généraux dont je parle, et que le Gouvernement doit s'imposer, s'il veut fonder des villages près des points militaires, dans des lieux que l'intérêt individuel ne ferait pas choisir, et auxquels on préférerait souvent des points plus rapprochés des ports ou mieux placés pour la culture, ces sacrifices généraux, dis-je, consistent, comme je l'ai déjà indiqué, dans les travaux de défense, d'assainissement, de défrichement, de communication, d'irrigation et d'établissements publics. Dans certains cas, il faudra même construire les habitations, distribuer des arbres et des semences, et faire l'avance du bétail, restituable à époques convenues.
        Lorsqu'on parle de sacrifices de ce genre, je le sais, on est généralement peu écouté. Autant il paraît naturel que le Gouvernement dépense des millions pour l'armée qui doit conquérir l'Algérie et défendre cette conquête, autant on craindrait qu'il en dépensât quelques uns pour faire cultiver, pour rendre productive cette coûteuse conquête; on lui permet d'avoir 60, 80, 100,000 hommes à sa solde, parce que ces hommes s'appellent soldats; mais s'il demandait seulement 10,000 hommes, pour les employer, non à tuer des Arabes, à brûler leurs tentes, leurs chaumières et leurs moissons, mais à bâtir des villages et cultiver la terre, on jetterait les hauts cris.

        Et pourtant il me paraît évident que si, depuis douze ans, nous avions envoyé en Algérie autant d'agriculteurs que nous y avons envoyé de soldats, si nous avions même dépensé pour ces agriculteurs la même somme que nous avons dépensée pour nos soldats, l'Algérie nous aurait coûté en argent le double de ce qu'elle nous coûte, mais elle serait complètement à nous depuis longtemps.
        Sans doute cela aurait été coûteux; mais qui ne voit pas de suite l'oubli que je fais volontairement dans cette hypothèse?
        Les soldats venus en Algérie ont consommé leurs rations, leurs armes, leurs chevaux, tout leur matériel et leur propre personne; de plus, ils ont détruit, tant qu'ils ont pu, par devoir, par état, par habitude, la richesse des Arabes; les agriculteurs auraient bien aussi consommé beaucoup de choses, pour leur vie et pour leurs travaux, mais ils auraient PRODUIT; ils auraient planté plus d'arbres que nous n'en avons coupés et brûlés ; ils auraient bâti plus de maisons françaises que nous n'avons démoli de maisons maures et de gourbis kabiles, ou déchiré de tentes arabes ; enfin ils auraient certainement produit, en partie du moins, le grain, la viande, le lait, les fruits nécessaires à leur nourriture. Ils seraient donc riches, aujourd'hui, de tous les sacrifices faits par la France; tandis que nos pauvres soldats, ceux dû moins qui ont eu le bonheur de revoir la patrie, y sont rentrés épuisés, vieillis de campagnes qui comptent plus que double dans la vie, et pauvres comme auparavant.
        Les sacrifices que ferait le Gouvernement pour l'appel des colons et l'établissement de leurs villages, seraient loin d'ailleurs d'égaler les dépenses qu'un même nombre de soldats exige; il n'est pas un colon, quelque peu intelligent, qui ne s'engagerait à établir, non pas mille hommes, mais mille familles, avec une dotation annuels, égale à la dépense annuelle de mille soldats, y compris celle de l'état-major et du matériel que ce nombre de soldats comporte ; et encore se contenterait-il de cette dotation, pour un temps fort limité, une année ou deux au plus, c'est-à-dire pour les frais de premier établissement. Je suis convaincu que M. de Stockmart aurait accepté du Gouvernement des conditions semblables et les aurait tenues.

        VI. - Reprenons l'exposé de notre opinion sur l'ordre selon lequel il faut procéder à la colonisation.
        Nous avons montré, par l'histoire des trois invasions qui ont précédé la nôtre, que les conquérants ont importé leur civilisation en Algérie dans un ordre constant, de l'est à l'ouest, s'établissant pacifiquement à l'Est, lorsqu'ils étaient encore et restaient même toujours en guerre ou sur la défensive dans l'Ouest; et nous nous sommes laissé détourner de ce mode d'argumentation, par une réflexion sur la situation où nous nous trouvons nous-mêmes, depuis douze ans que la France a commencé la conquête de l'Algérie. N'est-il pas remarquable, en effet, qu'il nous ait suffi de prendre Constantine pour assurer la tranquillité, au moins relative, d'une province qui a près de cent lieues de plus grande largeur, sur soixante ou quatre-vingts de profondeur, tandis que nous avons pris plusieurs fois Médéa et Miliana, Mascara et Tlemcen, sans obtenir plus de sécurité à Alger, à Cherchell, à Mostaghanem, à Oran ; au contraire ! Je suis très éloigné d'en conclure que cette grande ligne, de Constantine à Tlemcen par Médéa, ne soit pas, ainsi que l'ont pensé nos généraux les plus habiles, la véritable ligne stratégique de l'Algérie; cette pensée a été, selon moi, heureusement exprimée par M. le colonel Cavaignac, lorsqu'il a écrit que, pour être maître du littoral, il faut y arriver par l'intérieur et non par la mer. Notre tranquillité dans l'Est, comparée à notre insécurité de l'Ouest, ne tiendrait-elle donc pas aussi, en partie, à ce que notre établissement de Constantine est capital, et domine réellement la province ; tandis que nos établissements de Médéa et de Mascara ont toujours été faibles et provisoires, comme des avant-postes, et que le siège de notre force restait à Alger et Oran?
        Je suis convaincu qu'il existe d'autres causes de la différence entre les trois provinces; cependant celle-ci n'est pas sans effet; il est bon de l'examiner.
        Si Alger était, par rapport à Médéa ou Miliana, et Oran par rapport à Tlemcen ou Mascara, ce que Philippeville est pour Constantine, c'est-à-dire si Miliana ou Médéa était la capitale de la province d'Alger, et Mascara ou Tlemcen la capitale de celle d'Oran; si ces villes étaient le siège du gouvernement et de l'administration des deux provinces, le centre de leur force, cette situation, très différente de ce qui a existé jusqu'ici, produirait nécessairement un résultat différent.
        De ce point de vue, l'importance que Blida a prise, le projet de coloniser cette ville, l'obligation de ravitailler Miliana et Médéa, les travaux faits pour lier par des routes ces divers points, enfin le nombre des troupes que ces trois places exigent pour leur défense, sont des éléments qui tendent à réaliser, pour la province d'Alger, une partie de la supposition que je viens de faire, c'est-à-dire qui tendent à constituer, dans l'intérieur, un point central de force qui n'a été jusqu'ici que sur la côte; mais est-ce tout ce qu'il y a à faire?

(1)Tableau de la situation des établissements français dans l'Algérie en 1840, publié par le Ministre de la guerre. Appendice, p. 305.

A SUIVRE

L'ORAGE
Envoyé par M. Marc Dalaut
Ecrit par M. Gaëtan Dalaut


Tout le ciel s'est couvert d'une chape de plomb
Et poussé par un vent chaud qui souffle avec rage,
Un nuage arrive puis éclate en orage.
Tout travail a cessé, maintenant le Colon

N'attend pas que tombe le tout dernier grêlon
Du nuage nombre qui quitte le parage.
Il court à travers champs, au milieu du fourrage
Pour juger les dégâts du haut d'un mamelon.

Voyant, loin devant lui, lorsqu'il en est au faîte,
Tous ses tabacs hachés et sa vendange faite,
Un profond désespoir a noyé son esprit.

Aussi n'aura-t-il pas entendu les paroles,
Chères aux Musulmans, qui de tout les consolent
D'un Arabe disant - " Mektoub " -c'était écrit.


ASPECTS ET REALITES
DE L'ALGERIE AGRICOLE
Envoyé par M. Philippe Maréchal                    N° 22


Par cette Brochure qui sera diffusée par épisode au cours des Numéros suivants, nous allons faire découvrir des aspects et des réalités qui ont été déformées par les fossoyeurs de l'Algérie Française et dont les conséquences se poursuivent et dureront encore plusieurs décénies.
             

Les Techniciens
De l'Agriculture Algérienne
Vous présentent
ASPECTS ET REALITES
DE
L'ALGERIE AGRICOLE

" Quand je débarquai à Alger pour la première fois, il y a une vingtaine d'années, j'éprouvai une impression à laquelle, j'imagine, un Français n'échappait guère. J'arrivais dans un des rares coins du monde où nous pouvions nous présenter avec orgueil. "

Jérôme et Jean Tharaud.       

III - TEMOIGNAGES
D. - CONSTANTINOIS
Le Paysannat
dans la région de Saint-Arnaud

PAR
Par KARA Abdelbaki
Ancien Elève de l'Ecole d'Agriculture
de Philippeville
Agent technique du Paysannat

                                    " Labor improbus omnia vincit. "
                                    " Un labeur opiniâtre vainc tout. "


      Telle est la devise de Saint-Arnaud, ancienne Tafhkia, créée par décret impérial du 26 avril 1862, et qui englobait jusqu'en novembre 1874, le territoire de l'actuelle commune mixte des Eulma.

Situation géographique.

      Située à la fois sur la route et la voie ferrée qui relient Alger à Constantine, elle est à 100 kms de cette dernière et à 27 de Sétif. Elle se trouve dans les Hautes Plaines du Constantinois, à près de 1.000 m d'altitude, dans un pays plat et dénudé à climat très sain mais rigoureux tant en été qu'en hiver. Sa population comprend 1.234 Européens (Français, Italiens, Maltais...) et 12.606 Musulmans (Arabes, Kabyles, Berbères du Souf et du M'zab...).
      C'est un centre économiquement très actif, agricole et commerçant. important point de rassemblement et de passage de la transhumance. marché aux bestiaux et aux céréales très fréquenté.
      Le territoire de cette importante région agricole s'étend sur près de 200.000 hectares, sous le régime de la petite propriété essentiellement :
      5.750 propriétés, on en compte 4.000 d'une superficie inférieure à 10 ha, et 1.300 entre 10 et 50 ha.

Ressources agricoles.

      Céréales et élevage constituent les principales ressources de cette région. La culture des céréales, soumise aux caprices et à l'inclémence du climat (300 mm de pluie par an, très inégalement répartis), donne des résultats très variables. L'élevage est très prospère, surtout celui du mouton. Cependant les races chevalines et bovines, la basse-cour, sont également très rémunératrices.
      Les cultures fourragères et maraîchères sont susceptibles d'un large développement.

Mise en valeur

      L'unité culturale familiale est estimée à 10 ha dans le Nord, 15 à 20 dans le Sud. Chez les fellahs moyens et pauvres, malgré l'intervention de la S.A.P. et des S.A.R., les méthodes de culture sont trop souvent routinières et surannées.
      La S.A.P. apporte son aide à la population agricole par ses différents Secteurs d'Améliorations Rurales (S.A.R.) dirigés par un important personnel spécialisé. On compte un S.A.R. de céréaliculture, deux S.A.R. d'élevage, six centres de stockage de céréales, des sections " Matériel agricole ", Exploitations agricoles ", " Crédit", etc...

Constatations, Orientations.

      Abstraction faite des Européens et de quelques Musulmans privilégiés qui depuis quelques années semblent être dominés par le souci de se mettre à jour, le reste de la masse des " Fellahin " est resté stationnaire, et dans sa conception, et dans sa technique.
      Aussi, à mesure que la population augmente chaque année dans de notables proportions, les terres s'appauvrissent, la production agricole reste bien au-dessous du niveau normal.

S. A. P. de la région des Eulma.
Cliché Kara Abdelbaki)

      C'est sur 120.000 hectares les plus atteints, qu'il faut apporter des solutions dans l'intérêt bien compris du pays. Il nous faut :
      1° Dès maintenant songer à reconstituer ce qui a été défait : les pâturages et l'élevage ovin. Un plan de reconversion portant sur dix ou vingt ans, serait alors dressé avec l'aide du crédit et des subventions.
      2° Favoriser l'accroissement intensif de la production céréalière par:
      a) L'amélioration des méthodes culturales et la vulgarisation des techniques modernes.
      b) La mise en valeur rationnelle de toutes les terres (à céréales) mal cultivées.
      c) L'aide par une puissante intervention financière (crédit, subvention), soit directe, soit sous forme de coopération.
      d) La S.A.P. des Eulma, grâce à ses sections "Crédit", "Céréales", " Autres produits ", et notamment les S.A.R.. de céréaliculture et d'élevage, répond avec les moyens dont elle dispose à cette oeuvre de solidarité humaine.

Le S.A.R. de Khezaras (Constantine).
Labour à la charrue à disques chez un propriétaire ressortissant du S.A.R. Les labours étaient autrefois de simples grattages à l'araire ancestral.
(Cliché Paul Lecherbonnier)


A SUIVRE       

LETTRES A UN METROPOLITAIN
Envoyé par Mme Anne Marie Berger/Gallo
Par le CERCLE D'ÉTUDES ALGERIENNES
ÉDITIONS REGIREX (1960)

" En défendant l'Algérie, ce n'est pas seulement la France que vous défendez, mais aussi et surtout l'Europe.
" Quand on saura l'oeuvre colossale que vous avez réalisée ici, quand on saura le mépris du danger, le désintéressement dont vous avez dû faire preuve pour arriver à ce résultat, on sera plein d'admiration pour les Français et pour les Pieds Noirs, pour les pionniers que vous êtes et à qui la France et un jour l'Europe, devront l'Afrique. "

MARIQUE
      
 
LETTRE N° 14

       La déclaration ci-dessus a été faite par un Luxembourgeois, M. Marique, secrétaire général du Conseil des Communes de l'Europe, à l'issue d'un voyage en Algérie.

       Il y a longtemps, en effet, que nous ne nous battons plus pour " l'Algérie française ", mais bien pour la France. Nous avons pris conscience, mais à quel prix, de l'exacte nature du danger mortel que courent notre pays et notre civilisation tout entière. Nous avons remporté sur le communisme une première et éclatante victoire. Dans cette âpre bataille, notre province aura été à la fois, la Marne et Verdun. Nous aurons eu l'honneur d'être aux avants postes et, une fois encore, d'y protéger notre patrie. Nous avons fait le serment d'y demeurer et de nous y battre jusqu'au dernier quart d'heure, celui de la victoire définitive. L'Armée, dont nous partageons les périls, à laquelle nous nous mêlons trente jours par an, sait qu'il existe entre elle et nous, les civils européens et musulmans, un pacte sacré que nous ne trahirons pas.

       Mais maintenant nous avons besoin de vous. Vous nous envoyez vos milliards et vos enfants, dont nous savons qu'ils vous sont encore plus précieux. Nous avons aussi besoin de votre compréhension et de votre affection. Les circonstances nous ont placés au contact de l'ennemi et le dos à la mer, sans autre possibilité que de vaincre ou de périr.
       Nous avons choisi de vaincre, parce que nous sommes comme vous, de cette race qui n'accepte pas " de se coucher de peur d'être abattue " (l'expression est d'Agrippa d'Aubigné), mais, comme on disait pendant la guerre de 14-18, nous avons besoin que les arrières tiennent. Et c'est vous qui êtes nos arrières.

* * *

       Nous voudrions que vous compreniez que cette "bataille d'Algérie " ne peut pas être séparée de son cadre qui est la " guerre subversive ", sans que le problème algérien devienne incompréhensible.
       Cette bataille est longue, interminablement longue, et nous sommes les premiers à en souffrir, parce que l'Armée doit, non seulement détruire les rebelles presque un à un, mais encore assurer la pacification, c'est-à-dire protéger, rassurer et reconquérir la confiance des populations musulmanes. Nous avons déjà dit, et nous sommes heureux de le redire, quelle a été et quelle est toujours la fidélité de ces populations. Elles ont largement payé pour savoir que le F.L.N. ne pardonnait jamais et que si la France quittait ce pays, tous ceux qui lui auraient apporté une aide aussi minime soit-elle, seraient exposés à d'impitoyables représailles. Aussi bien, la masse des musulmans s'est-elle repliée sur elle-même, dans l'attente de la décision de la France. Pacifier c'est, en grande partie, persuader que cette décision est prise et qu'il est désormais possible de se proclamer Français sans risquer la mort.
       Car, parmi les diverses solutions plus ou moins théoriques que l'on a proposées au prétendu " problème algérien ", la guerre subversive n'en admet que deux l'indépendance et la solution française.
       De l'indépendance, le Chef de l'Etat a déjà dit, dans sa déclaration du 16 septembre 1959, à quel affreux chaos elle conduirait. Nous pensons que les conséquences en seraient encore beaucoup plus graves : non seulement l'Algérie entrerait, pour longtemps sans doute" dans une ère de violences et de misère, mais surtout, l'Europe perdrait l'Afrique et ne tarderait pas à subir, elle aussi, les assauts directs de la subversion. Et à vous. tous, peuples d'Europe, à vous en particulier, Français de Métropole, la perte de l'Algérie vous coûterait plus de larmes et de sang que vous n'en verserez jamais pour la conserver.
       On a certes pensé à des " moyens termes ", à des solutions transactionnelles dont l'adversaire se contenterait pour accepter ce " cesser le feu " auquel chacun aspire. L'histoire n'est peut-être qu'une science conjecturale ; elle n'en livre pas moins, à défaut de lois exactes, de précieux enseignements, et il nous souvient de certains accords de Munich qui, au prix d'abandons pourtant douloureux, devaient assurer la paix du monde.
       L'une de ces solutions est la " partition ", c'est-à-dire le partage de l'Algérie en deux zones : l'une serait abandonnée au F.L.N. et aux populations qui opteraient pour lui ; dans l'autre seraient regroupés les Européens et les Musulmans qui auraient choisi de rester Français. Nul ne s'est encore risqué à décrire les modalités pratiques de cette opération et il suffit d'imaginer le Languedoc et la Bretagne échangeant chacun la moitié de leur population, pour penser que les dites modalités ne sont pas près d'être arrêtées. Mais à supposer même que ce partage soit réalisable, il faut comprendre que dans l'optique de la guerre subversive, il équivaudrait pour nous à une défaite irrémédiable. Nous nous retrouverions, en effet, placés dans la quatrième phase (cf. lettre n° 13), que notre Armée a toujours empêché l'adversaire de parfaire, celle où le F.L.N. disposant d'un " Gouvernement" installé sur un territoire " national ", obtiendrait à la fois sa reconnaissance en tant que " puissance " et l'internationalisation du problème algérien. Et on pense bien que l'adversaire, mis en confiance par ce succès inespéré, ne s'arrêterait pas en si bon chemin. II ne resterait plus, en d'autres termes, qu'à reconstruire le barrage " Est " sur la nouvelle frontière et à envisager une nouvelle " partition ".
       On a paru mettre égaiement beaucoup d'espoir dans la formule dite de l'" association " qui aurait même la secrète faveur du Président de la République. Encore qu'aucune confirmation officielle n'ait été donnée de cette préférence, nous avons le devoir de dire, avec autant de respect que de fermeté, qu'entre l'association et l'indépendance, il n'existe qu'une différence de degré, ou même, comme l'affirmait Boileau, " qu'il n'est pas de degré du médiocre au pire ".

       L'association postule, en effet, que l'Algérie constituerait une entité politique distincte de la France, puisque, pour s'associer il faut être deux. En d'autres termes, l'Algérie deviendrait un " Etat " possédant, au moins partiellement, les attributs de souveraineté qu'implique cette notion, c'est-à-dire un pouvoir législatif exercé par une Assemblée ; un organe exécutif composé de différents ministres, et la possibilité de se donner des lois et des structures administratives propres.

       C'est très exactement ce que souhaite le F.L.N. et ce contre quoi nous nous battons depuis six ans. II est, en effet, très facile d'imaginer ce qui se passerait si une telle formule était appliquée, même en supposant qu'elle soit entourée de toutes sortes de restrictions réservant à la France certains domaines.
       Il est bien évident, tout d'abord, qu'à moins de dénaturer le sens des mots, et ce genre d'illusionnisme pourrait être très dangereux, l'octroi d'une autonomie partielle à l'Algérie mettrait fin à l'oeuvre de pacification de l'Armée. Le F.L.N. agissant par l'intermédiaire de personnes qui sont jusqu'à présent, restées à l'abri de toute compromission, pourrait donc exercer sur les populations musulmanes une pression psychologique comportant notamment les deux thèmes suivants :
              - la France a perdu la partie puisque, après avoir fait le 13 mai au cri de l'Algérie française, elle est aujourd'hui obligée de reconnaître l'Algérie algérienne. C'est le F.L.N. qui est donc vainqueur et c'est lui qui va devenir le maître. II est encore temps pour ceux qui veulent éviter les représailles (elles s'appelleront alors " épuration "), de donner des gages de loyalisme
              - la surenchère démagogique. Il est très facile de promettre plus et mieux que ne fait l'adversaire et, à cet égard, le degré de crédulité des foules est insoupçonné. C'est ainsi que, vers 1956, le F.L.N. répandit le bruit que les domestiques musulmanes se verraient attribuer, au jour de la " libération ", l'appartement des Européens chez qui elles servaient. Et ces pauvres femmes vinrent naïvement demander à leur patronne un certificat de travail afin de pouvoir, elles le disaient en toute candeur, faire, le cas échéant, valoir leurs " droits ".

       En face de cette propagande, confiée à des agitateurs parfaitement entraînés et s'appuyant sur une organisation extérieure qui dispose de moyens financiers considérables, les Français d'Algérie, c'est-à-dire les Européens et les Musulmans dont le coeur a depuis longtemps choisi, seraient absolument désarmés. De sorte que, même dans l'hypothèse où il se dégagerait, des premières élections dites libres, une majorité parlementaire et un Gouvernement respectueux de la convention d'association, ce Gouvernement ne tarderait pas à être " débordé à gauche ", selon la manoeuvre que nous avons décrite dans notre 13ème lettre.
       En apprenant que l'association était l'une des options offertes, Ferhat Abbas a poussé un cri de joie " l'association c'est l'indépendance dans six mois ".
       Dans six mois ou dans six ans, le délai importe peu. Les communistes ne sont pas pressés. Comme ils sont les seuls à agir, le temps travaille nécessairement pour eux, et Mao Tsé Toung, qui est orfèvre en la matière, les a même mis en garde contre tout excès de précipitation.
       Dans six mois, dans six ans, ni à jamais, nous ne voulons pas que l'Algérie devienne communiste, ni que la France, puis l'Europe, glissent derrière le rideau de fer, ni que le monde libre disparaisse et avec lui toutes les valeurs spirituelles dont pendant mille et mille ans, des générations d'hommes ont, au prix de leurs peines et de leurs vies, su conserver la flamme.
       Nous savons qu'en politique, c'est-à-dire dans l'art d'accorder les hommes, il faut souvent composer, transiger, adapter, fléchir pour revenir ensuite. Cela est vrai pour autant qu'il s'agit des modalités. Mais lorsqu'on en vient aux principes fondamentaux eux-mêmes, il faut inéluctablement choisir. On peut admettre, au nom de la tolérance, que les hommes prient Dieu dans des langues, et selon des rites différents, mais à la question de savoir si Dieu existe on ne peut répondre que par oui ou par non.
       Entre l'idéologie communiste et sa conception matérialiste et communautaire du monde, et l'idéal des peuples libres, fondé sur les notions de liberté, que nous devons aux Grecs, d'égalité, que nous devons aux Romains, de justice et de fraternité que nous ont apportées les Saintes Écritures, puis le Coran, il faut aussi choisir et répondre par oui ou par non.
       Sur la question, enfin, de savoir ce que sera l'Algérie de demain, sur quel principe sera fondé son existence, nous ne croyons pas qu'on puisse répondre qu'elle sera plus ou moins française ou plus ou moins algérienne. Nous pensons qu'elle doit rester française et c'est pour cela que nous avons besoin de vous.


ANNONCE
La Chanson du Pied Noir


Pochette CD Viot


      J’ai mis en musique un poème « La Chanson du Pied Noir », que j’ai écrit il y a bien longtemps, et je viens d’en réaliser un CD
      Ci-contre la couverture du CD qui comprend
1/ Chanson (4 30 m.) (Refrain et 3 couplets)
2/ Texte complet (env. 3 m.) du poème avec fond musical reprenant le thème musical de la chanson (dit par l’auteur)
      Il est disponible et peut être commandé au prix de 8 euros + 1,22 euro de port
Distributeur : Cie Delta Th. 114 Rue Ferrari – 13005 Marseille 04 91 47 50 11
Merci de diffuser cette info.
      L’auteur, Bernard VIOT

Chanson interprétée par Anne et Michel
Texte complet dit par l'auteur
Arrangeur : Gérard Burlando


Pour écouter un extrait, cliquer 2 fois à gauche sur le bouton "Flêche"


Le choc des mondes

           Bonjour,

           D'abord il y a Sarkozouille la tiquouille, laid, méchant, sale, menteur, canard, traitre, nervi, nazi, prétencieux, aux yeux de cocker et dont aucune femme ne veut, qui a recommencé ses effets d'annonce pendant que la shih-tzu Michèle Alliot-Marie cabotait sur une autre chaîne... et Jacouille les grandes paluches qui s'est étalé le lendemain soir pour expliquer que seule la républica banana France pouvait ramener la paix dans le monde.

           Puis tous les partis politiques se sont racontés leurs vacances aux universités d'été et chaque adhérent et demi a décidé de se présenter pour les élections présidentielles de 2007 ; ce qui promet la bagatelle, gauche-droite confondue de 244 428 candicats potentiels. Mais ils vont tous voter pour les primaires et se mettre d'accord, peut-être, sur un seul représentant par camp. Il va y avoir beaucoup de déceptions sans compter les alliances qui risquent de ne pas se confirmer et les désistements de changer d'avis.

           As-tu suivi ? Tu as vu, c'est simple, la rentrée.

           Par ailleurs, tu as les parents qui occupent les écoles parce que des classes vont fermer, il manque des professeurs, la tambouille est trop salée, un avion s'est cassé la figure et un volcan s'est rallumé.

           Une petite grève de la faim dans un local public, un rassemblement devant un tribunal en solidarité à des marchands de lisiers subventionnés accusés d'avoir fauché du maïs OGM à Barbotan les Bains pendant qu'ils étaient au forum social mondial de Porto Cruz, des Palestiniens et des Israëliens qui s'envoient quelques tonnes des derniers explosifs en vente sur les circuits parallèles d'un côté à l'autre de la frontière flottante (elle change tellement souvent celle-là que les institutrices refusent à présent à la faire dessiner à leurs élèves), un braque ou deux qui veulent absolument construire une énorme bombe atomique à partir de centrales nucléaires, un festival de cornemuses et hautbois qui ferme sous un violent orage surprise dû au changement climatique (surprise ! surprise ! quelques oeufs de poule en grelons), un petit ouragan aux Etats-Unis, un ours pyrénéen qui bouffe des brebis alpines et un loup italien qui éventre des moutons pyrénéens et Britney Spears qui attend encore un bébé.

           De ce côté-là que l'on se rassure, maintenant que Brad Pitt a fait sons lardon, le monde peut mourir en paix.

           Il manque : un ex-PDG qui se tire avec la caisse, les comptes parallèles et quelques trillions de stocks option, une petite grève parce qu'une entreprise rentable ferme en Républica Banana pour rouvrir en Roumanie et au Sri Lanka et quelques petites manif pour protester contre le prix du hareng saur en fût de trois litres car il ne nous reste plus que cela à manger avec les patates vu que le smic n'a pas été augmenté depuis 1968.

           Et on termine sur les images d'une girafe qui a adopté une mygale et l'allaite tous les jours à 16 heures (gros plant sur les mamelles). Ce journal étant terminé, on vous laisse à présent pour faire place à la météo en attendant la publicité pour voir des voitures qui roulent très vite et des femmes à poil.

           Vive la rentrée, non je ne rentrerai pas, non je ne rentrerai pas !

           Dans tout cela, il y a quand même quelques questions qui se posent. Par exemple, pourquoi est-ce que ce sont toujours les avions des pauvres ouvriers immigrés qui tombent et jamais ceux de Bush, Chirac ou même le bêlâtre-là, Dominicouille les lèvres pulpeuses.

           Villepin le beau. Tu lui dis en face : 'Vous êtes nul, vous ne faites rien', il sourit. Même les trisomiques n'y arrivent pas aussi bien que lui. Il a une araignée qui se roule un pois chiche dans le cerveau, celui-là, du pur jus de m.rde. Si seulement il allait chez le coiffeur de temps en temps, le chevreuil... Je vais organiser une quête paroissiale pour lui payer une coupe : en cassant tout le système public français, il engrange tellement d'argent qu'il en oublie d'enlever ses épis. Quelle honte à l'élégance française ! Non, il n'est pas noble, l'aristocratie ne ressemble pas à ce... pfiiitttt !

           Une autre qui mérite le détour, c'est Mam, la madelon, un-deux-trois les petits soldats. Superbe la manière d'arriver dans les prises d'arme : petit tailleur deux pièces veste-pantalon YSL, 'ralliez-vous à mon écharpe blanche' au vent, elle s'y croit tellement qu'elle balance les bras d'avant en arrière comme sur la place rouge ; il ne lui reste plus qu'à lever les jambes, mdr. Sauf qu'elle oublie qu'elle ne sera jamais militaire. Ce n'est pas parce que, lors de sa prise de fonction, le Ministre de la Défense fait un saut en parachute à Pau qu'il a le droit de porter l'écusson des troupes aéroportées. Qu'ils aillent donc s'essayer au parcours du risque à Saint Maixent ou un stage d'altitude chez les Chasseurs alpins, alors ils pourront commencer à parler de l'Armée, petits civils amateurs ! Tu es ministre des armées, - un poste très facile à occuper parce que tout est déjà écrit - parce que les militaires te tolèrent, la grande muette n'ayant pas le droit de dire ce qu'elle pense, comme toujours, Nunuche, mais que l'on donne le droit à la parole à l'uniforme et l'on sera bien surpris des déclarations... Là, il n'y aura pas d'effet d'annonce sans suite concrète, à commencer par la présence de la France au Moyen-Orient alors qu'il faut organiser des tables rondes à Genève !

           Ah la la ! Si seulement la Paix revenait en Israël ! Avec l'avancée technologique de ce pays, quels bonds en avant feraient tous les pays arabes, d'un seul coup ! Que ce serait beau, là-bas ! Que de magnifiques espaces touristiques à découvrir ! Au lieu de cela, il y a du sang, rien que du sang et de la haine, depuis 1948, c'est d'un triste...

           Enfin, toi, Nicolas, surtout continue comme cela : tu voulais les laver au karcher ? A force de griller des voitures, en appel au secours parce qu'ils n'existent pas, ils ont tellement domestiqué le feu qu'ils vont te sortir au lance-flammes.

           Continue de les ignorer, Nicolas, alors que ce sont les tiens qui les ont appelé à venir en France dans les années 70, continue de les jeter dehors, tu vas voir comment ils vont célébrer ton Nowel : il va être lumineux ton sapin, espèce de SS, un bel empilement de carcasses de joyeuses voitures en feux d'artifice.

           Continue de les mépriser, Sarko, casse leur les bras et la nuque dans les avions du retour... Te sens-tu invulnérable avec les déploiements militaires alors que tu es ministre de la police ? Tu as tellement peur au milieu de ton cortège de miliciens - alors que les milices sont interdites en France - que tu fais même appel à l'armée pour protéger ton Barisss. On voit bien que tu ne les connais pas. Quand ils décideront de l'attentat dans l'Hexagone, à présent qu'ils ont la politesse de prévenir, quand tu te seras pris un joli bruit d'obus sec dans ton Passy-Auteuil-Neuilly, que tes précieux se seront envoyés en l'air autrement que dans des partouzes et au champagne, tu te calmeras d'un coup. On verra bien ce que tu annonceras, à ce moment-là, toi qui es si pressé de passer sur toutes les chaînes !

           Ces gens ont rêvé de venir travailler en Europe et en France, c'est leur pensée unique, gagner honnêtement leur vie, c'est-à-dire voler des voitures, tuer les vieilles dames, cambrioler les petits bourgeois, vendre du bédo, casser du babyfoot dans les sous-sol des cités, violer en tournantes des jeunes filles, que du bon vrai travail de pros, et toi, Nicolas, tu leur enlèves leurs rêves ! Tu es vraiment une tache : si tu les ramènes chez eux, tu les remets en enfer et tu crées la révolution en Afrique, en Europe du Nord et en Chine. C'est pas assez des zaméricains qui font les drôles au Moyen Orient, il faut aussi déclarer la guerre au reste du monde. L'avenir appartient uniquement aux marchands d'armes.

           Au lieu de cela, Nicolas, arrête de faire le caniche des milliardaires de Neuilly et dis à tes policiers de commencer à travailler : il y en a assez de les voir à la queue dans les hyper marchés à ramener des quilles de 45° pour les pots au commissariat en tapant la carte de la belote pour attendre la retraite !

           Non, je ne rentrerai pas ! Non je ne rentrerai pas ! Veux pas y aller, na !

           Et ce n'est pas cela, le pire : Superman France, notre Superdupont, lui aussi est en panne. ATTAC, tu sais, les seuls qui peuvent encore sauver le monde, bonne nouvelle, ils ont passé l'année à se taper dessus, pour une question de virgule à déplacer dans les statuts et à la rentrée, ils remettent cela : ils se font des procès entre eux, à présent, le paradis à l'américaine !

           Dans ce jus de merdouille, il n'y en a aucun qui travaille pour changer notre quotidien. Ils ne pensent tous qu'au pouvoir et engranger le max de pognon le temps de leur gloire. Parallèlement, les prix augmentent et il faut payer. Tu payes, tu payes, tu payes. Pour cela, ils savent où nous sommes et se rappellent bien de nous.

           Heureusement, parfois, il y a de bonnes nouvelles : on est arrivé à se débarrasser d'un pourri, Berlusconi, mais rassure-toi, il y a Juppé qui revient. Tu en jettes un par la porte, l'autre revient par la fenêtre. D'abord, il se présente à la mairie de Bordeaux et ensuite, joker de Chirac, 'le plus doué d'entre eux' se retrouve contre Sarkozouille pour les présidentielles parce qu'elle a beau faire la Juanita (Junita banana, la meuf à Jacouille les grandes paluches), Chirac y peut pas s'encaisser un petit comme Sarko. Alors, vieille recette UMP pour faire parler d'eux au premier tour, ils vont faire semblant de s'engueuler, ils se partagent les voix de leur fromage et au deuxième, on retrouve Ségolène contre Le Pen l'alipathique alzheimer, le choc des mondes.

           Alors là, j'attends la droite française : est-ce que l'UMP va renvoyer l'ascenceur de toute la gauche unie en 2002 'Votez tout sauf Le Pen' ? Mdr ce scénario.

           Je te l'ai dit, cette année, il ne faut pas que je rentre : c'est l'apocalypse qui nous attend. Fais comme moi, reste en vacances, laisse-les se tuer entre eux. Bains de soleil et lunettes noires.

           Allez, je te donne un coup de boule sur le thorax pour te dire au revoir à la Française et bonne journée,

           Coup de boule, coup de boule !

           Cordialement,
http://www.levieuxmaroc.com

        

Algerie-gale à Bône pendant
qu'on joue France-gale à Lens



Annaba : Multiplication des cas de Gale et des MTH

             En l'absence de toute réaction des services sanitaires de la wilaya, le nombre de citoyens atteints de gale se multiplie ces dernières semaines à Annaba.

             Il s'agit d'une maladie contagieuse que caractérisent une lésion spécifique et une vive démangeaison. Selon plusieurs sources médicales et paramédicales de différentes polycliniques de la commune, chef-lieu de wilaya, la plupart des cas ont été enregistrés dans les quartiers et cités à forte concentration de population. C'est le cas à la cité Safsaf, où les services de la polyclinique sont intervenus sur une douzaine de cas en une seule journée. " Mine de rien, c'est une épidémie de gale qui s'installe sans que nul s'en inquiète. Quotidiennement, nous recevons pour consultation et soins plusieurs patients atteints de gale. Si rien n'est fait pour sensibiliser la population, nous risquons de nous trouver confrontés à des problèmes lors de la rentrée scolaire. A contagion très rapide, cette maladie nécessite 3 jours de traitement à base d'antibiotique ", a indiqué une source médicale. A ce problème d'extension de la gale pourrait s'ajouter celle des maladies à transmission hydrique. La cause serait la distribution d'une eau potable de qualité douteuse. En effet depuis quelques jours, l'eau distribuée par l'Algérienne des eaux de Annaba est caractérisée par une couleur anormale et une odeur d'égout. Malgré les dénégations des responsables de cette entreprise publique économique qui ont parlé d'analyses négatives, cette situation perdure, ce qui a entraîné une consommation plus qu'anormale des eaux minérales par les familles.

             La multiplication des cas de gale et de Maladies à Transmission Hydrique (MTH) n'intéresse pour le moment aucun responsable. Ils sont en majorité en congé. Contactés, leurs intérimaires se disent dans l'incapacité de prendre une quelconque initiative ou de répondre aux questions. Un autre problème est venu s'y greffer. Il s'agit du ramassage des ordures ménagères dont l'enlèvement n'est pas effectué depuis des jours dans plusieurs quartiers et cités. La rue Benouhiba à proximité du lycée technique en est un exemple. De jour comme de nuit, les habitants de ce quartier vivent au contact des rongeurs et de la puanteur dégagée par le dépotoir à ciel ouvert qui s'est formé. Est-ce le décès, mercredi dernier, d'un adolescent de 14 ans écrasé par un camion poubelle de la commune de Annaba qui serait à l'origine du non enlèvement des ordures ? Le drame est survenu au dépotoir communal de Berka Zerga au moment où l'adolescent fouillait les immondices. Le malheureux avait été écrasé et tassé par l'engin. Ou est-ce la récente menace de grève des agents de la voierie qui auraient émoussé la vigilance des élus et responsables de la commune de Annaba ?
Adnène D
El Watan Edition du 17 août 2006 Régions


Epidémie de gale à l'hôpital de Lens

             Cette maladie de peau bénigne s'est déclarée dans un hôpital de Lens, dans le Pas-de-Calais. Deux patients et 18 membres du personnel ont été atteints.

             C'est par le biais d'un patient de 48 ans que le parasite s'est introduit dans le service de gastro-entérologie du Centre hospitalier de Lens. Admis le 28 juillet dans un état grave et décédé depuis, ce sans-abri vivait dans le plus grand dénuement. " Il avait d'importants problèmes dermatologiques. Nous avons tout de suite lancé une recherche de la gale mais les résultats ont été négatifs à deux reprises et ne sont revenus positifs que dix jours plus tard ", a souligné samedi Lucien Vicenzutti, le directeur du CHL.

             La gale est une maladie de peau bénigne et facilement traitable qui se manifeste essentiellement par des démangeaisons. Mais elle est très contagieuse et longue à se déclarer. Sa période d'incubation peut même atteindre trois semaines. La contamination se produit par toucher prolongé et le germe peut se nicher dans les vêtements. " Cela fait partie des maladies qu'on ne voyait plus en France et qui réapparaissent notamment avec les cas d'extrême pauvreté ", explique Lucien Vicenzutti.

             70 agents médicaux sous traitement

             L'épidémie s'est déclarée dans le service de gastro-entérologie avec la contamination d'un deuxième patient et de 18 agents soignants. " Nous avons réagi rapidement, prévenu les autorités sanitaires et mis en place une cellule de crise ", a précisé le directeur du CHL.

             Le service a aussitôt été confiné, les admissions étant suspendues jusqu'à lundi ou mardi. Des précautions supplémentaires comme des surblouses et gants ont été prises pour les visiteurs, tandis qu'une quarantaine de patients étaient traités. Près de 70 agents médicaux sont également sous traitement. Linge et fauteuils ont été désinfectés systématiquement, et la cellule de crise installée à l'hôpital doit réévaluer la situation mardi.
Le 19.08.06 : AP. - Le Figaro - Nouvel Obs - Antenne 2 à 13 H


Les deux ...
Envoyé par René Michaut
Blague Belge

C'est un Belge qui monte dans un train.
Dans le compartiment se trouvent déjà deux Français costumés et cravatés qui tapent sur leur ordinateur. Notre brave Belge s'installe près de ces deux Français et commence à manger son sandwich. Au bout de quelques minutes, il demande à l'un des deux hommes, avec un fort accent Belge :
"Puiche-je savoir où vous z'allez ?"
"Et bien moi, je vais à PARISS", répond, d'un air moqueur, le français.
Le Belge a mal compris et répond :
"PARISSSS ?"
Et le cravaté rétorque :
"OUI, PARIS avec deux S !!!"
Le Belge se demande pourquoi Paris avec deux S mais n'en rajoute pas et continue à déguster son sandwich. Un peu plus tard, il s'adresse à l'autre Français et lui demande :
"Et vous, où allez-vous ?"
"Et bien moi, répond le deuxième Français, également d'un air moqueur, je vais à Bordeaux avec deux X !!!"
Le Belge ne répond pas et s'interroge sur ces deux hommes qui se moquent de lui. Tout à coup l'un des deux Français cravatés se tournent vers notre Belge et lui demande :
"Et toi, où vas-tu ?"
"Et bien moi, j'vais à Mâcon, avec deux cons"


SOUVENIRS
Pour nos chers Amis Disparus
Nos Sincères condoléances à leur Familles et Amis


Envoi de Christiane SAVALLI

Décès du Père André FEBO

"Chers(es) amis (es),

       je vous informe du décès de André FEBO l'un de nos prêtres à la Cathédrale d'Aix. Il aurait eu 76 ans le 24 Août, Il était un AMI.
       Son enterrement a eu lieu à TOULON. Nou avons aasisté à ses obsèques. Il y avait 14 prêtres, pour célébrer la messe. Une très belle homélie a été prononcée par un prêtre ami né à bougie comme lui.
       A l'église de nombreuses personnes ont assistées à cette grande et belle messe. Mais, je pense personnellement que si nous n'étions pas en période de vacances et si la diffusion avait faite, de nombreuses personnes auraient assistées à son enterrement.
       Le sentiment et le souvenir que j'ai gardé de cet homme c'est qu'il était d'un grand coeur et avait su garder cette fidélité, tant sur sa famille, ses amis, et notre Algérie.
       Voilà, je voulais vous en faire part.
       Christiane SAVALLI





MESSAGES
S.V.P., lorsqu'une réponse aux messages ci dessous peut, être susceptible de profiter à la Communauté, n'hésitez pas à informer le site. Merci d'avance, J.P. Bartolini

Notre Ami Jean Louis Ventura créateur d'un autre site de Bône a créé une nouvelle rubrique d'ANNONCES et d'AVIS de RECHERCHE qui est liée avec les numéros de la seybouse.
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sur le site de notre Ami Jean Louis Ventura

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Pfffffffffffff...
Envoyé par René Micaut

Un instituteur demande à ses élèves, pour le cours du lendemain sur l'électricité, d'apporter chacun un appareil électrique.
Le jour suivant, ils arrivent avec des radios, des fers à repasser, des magnétophones, des sèches cheveux, etc..
Et voilà que l'un d'entre eux entre en classe en poussant péniblement un gros caisson métallique monté sur roulettes.
- Qu'est-ce que c'est que ça ? demande l'instituteur.
- Un poumon d'acier, m'sieur.
- Ton père est au courant que tu trimbales un engin pareil ?
- Oui, m'sieur.
- Et il n'a rien dit ?
- Si, m'sieur. Il a fait : Pfffffffffffff...


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