N° 49
mars

http://piednoir.net

Les Bords de la SEYBOUSE à HIPPONE
1er Mars 2006
jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
Les dix derniers Numéros :
EDITO

L'OUTRANCE ! POURQUOI ?

    La pression, sociale, politique ou médiatique avec des technologies modernes, où le temps semble passer plus vite, conditionne la vie de nos concitoyens nationaux ou étrangers.

    Dans ce conditionnement de vie, où tout est à la démesure des actions gouvernementales ou citoyennes, l'outrance verbale ou physique occupe une place prépondérante.

    L'outrance est utilisée à la plus petite occasion donnée et même provoquée pour engendrer des réactions de violence.

    Nous avons plusieurs formes d'outrance :
        - Celle des émissions de télé réalité avec des scénarios montés de toutes pièces qui scotches les téléspectateurs décervelés devant leur écran.
        - Celle des publicités de produits de consommation avec des spots outrageant ou complètement idiots. C'est devenu un véritable produit industriel.
        - Celle de l'art, du cinéma, de la vidéo, du théâtre, des livres, d'Internet ou de la chanson qui occupe une part très importante.
        - Celle de la désinformation médiatique, politique et associative qui se croit investit d'une mission directement dictée par l'idéologie malsaine qui conduit notre société dans les bas fonds du nouvel esclavage.
        - Celle des élus et de la création de lois discriminatoires qui ne font qu'augmenter let accélérer le communautarisme.
        - Celle de la présidence de la République qui n'hésite pas à défaire des lois et à abuser de son pouvoir depuis près de cinquante ans. M. Chirac vient d'en administrer une bonne dose à notre communauté de Français d'Algérie mais aussi à la France.
        - Celle des élus politiques qui quelquefois sont obligés de disjoncter publiquement face à des agressions verbales à la limite du physique. Nous avons eu les exemples avec Le Pen, Sarkozy et dernièrement Frêche entre autres. Il faut dire aussi que le théâtre des Assemblées Nationales, sénatoriales, Régionales, Départementales ou Communales, nous donnent de beaux exemples d'outrances verbales par des discussions ou dans le vote et le choix de certaines lois ou décisions. L'outrance politique va jusqu'à conditionner des groupuscules pour faire tomber un adversaire. Le dernier événement de Montpellier en est l'exemple type.
        - Celle des révoltes des banlieues conditionnées par des extrémismes religieux et politiques.
        - Celle des revendications sociales de certaines catégories les mieux nanties de nos couches sociales.
        - Celle pratiquée à l'école par un enseignement de peur générée par le politiquement correct où même l'histoire entre autres matière est tronquée par une fange de l'éducation minée par la pensée unique. Cela crée des tensions permanentes avec des réactions de violences physiques. " Le politiquement correct constitue l'expression même de l'outrance, transformée en norme " (Professeur Charles Melman)
        - Celle, des mœurs sexuels, homosexuels ou hétérosexuels, qui s'affiche n'importe où et en plus avec des revendications immorales qui conduisent notre société vers la décadence.

    De toutes ces outrances, ce sont les outrances verbales qui sont le plus démesurées et les moins combattues notamment celles des chansons de RAP avec la montée en puissances des propos racistes, antinationaux ou guerriers. Cette outrance pour survivre et franchir à chaque un nouveau palier doit augmenter sa dose de pigment, de sel ou d'acide.
    Dans l'encadré (chansons Rap), vous lirez toute une série d'outrances tirée des chansons de RAP qui passent à longueur de journée sur les ondes, ou diffusées bruyamment dans les rues. Il faut que le Monde sache comment on fabrique des révoltes ou insurrections. En 1954, nous avions la radio du Caire qui nous abreuvaient d'outrances similaires. Résultat, l'Algérie a gagné une indépendance qui ne profite pas au peuple et notre communauté à subit un exode des plus terribles. La France à du souci à se faire.

    Il y a aussi mon outrance éditorialiste provoquée par celle des messages reçus et des outrances citées plus haut.

    En résumé, l'outrance nous entraîne dans une mouvance destructrice de notre société voulue par des minorités politiques, religieuses ou communautaires.
    C'est le combat de cette décennie, il conditionnera la survie de notre civilisation, le prix à payer risque d'être très lourd.

FRANCE Réveille-toi, pour l'amour de tes enfants.

Merci à tous                                   Jean Pierre Bartolini                         

        Diobône,
        A tchao.

    Mon Adresse est : jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr


Aprés votre visite,
(---n'oubliez pas de Cliquer --- )
Pétition contre un traité d'amitié Franco-Algérien baclé.
La pétition est ouverte à tout le monde Pieds-Noirs

VOYAGE A BÔNE/ANNABA
DU 16 au 27 avril 2006

795 Euros TTC
Par personne pour 12 jours / 11 nuits
Hébergement demi-pension dans un Hôtel 5 étoiles


Le 2ème voyage de notre site vers Bône est lancé.
C'est le retour vers notre mémoire, vers nos souvenirs.
Le prix est très attractif, c'est le moins cher en qualité/prix pour un voyage de groupe.
Inscriptions et Programme: cliquez ICI
POSSIBILITE pour ceux qui auraient des difficultés à avoir 12 jours de congé,
un séjour de 8 jours peut leur être proposé.

Mon Adresse est : jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
Pour tous renseignements.


Son Excellence René Mayer
Républicain de gauche à droite
N° 3 de Janvier 1950
de M. D. GIOVACCHINI
Envoyé par sa fille

         Permettez, Monsieur le Ministre, qu'un Français qui a le respect des lois et de l'Autorité, s'adresse à vous, avec toute la déférence due à vos nobles fonctions.
         J'ai eu le privilège d'approcher brièvement, certes, bien des Ministres et d'autres Eminences. Certains me laissèrent l'impression qu'ils servaient leur pays d'abord : c'étaient des hommes d'Etat.
         D'autres pensaient à leurs affaires, et plaçaient les intérêts de la Nation au niveau de leur mare électorale.
         Dans quelle catégorie puis-je vous situer ? Ayant l'habitude de ne point juger à la légère, j'attendrai quelques semaines pour mieux savoir et mieux apprécier.
         Mais, pour l'instant, je n'ai qu'un préjugé défavorable. Pourtant, vous m'aviez, pendant deux longues heures, dans un aparté presque cordial, agréablement impressionné par des propos portant la marque de la familiarité et de la valeur.
         Vous êtes intelligent, certes. Mais vous n'êtes pas seul à l'être au Parlement et dans le Pays.
         Et l'intelligence n'est qu'une vertu, négative si elle n'a pas comme corollaires la logique et la sincérité.

         Vous êtes une centaine, dans cette Chambre introuvable, d'hommes lettrés et parfois savants.
         Eh bien ! Qu'avez-vous fait de cette belle FRANCE ? Vous avez ruiné ses finances, vous avez divisé ses meilleurs enfants, vous avez subi implacablement la démagogie communiste, vous avez même par votre fameux slogan. " du neuf et du raisonnable " enlevé à l'ouvrier et au fonctionnaire le goût du bon travail.
         Vous avez tout compromis. Il faut qu'une autre Chambre corrige le mal que vous avez Fait. Mais vous demeurez incrustés à vos sièges telle est la source de nos malheurs.
         Vous avez une solide formation intellectuelle.
         Tout en m'inclinant bien bas devant votre savoir, je crois que vous auriez rendu plus de services à la Direction d'un contentieux, qu'à la tête d'un quelconque Ministère.
         Vous étiez, il y a quelques mois, notre Grand Argentier National, chargé de veiller aux finances du Pays. Qu'avez-vous fait ? Rien. Le mal ne fit qu'amplifier.
         Pouvez-vous excuser ma présomption si j'ose vous présenter un remède radical - c'est le mot - â la portée de tous les hommes de bon sens, qui n'ont jamais connu Pypo, ni même le Lycée.
         Vous avez, en France et en Algérie, deux ou trois millions d'individus qui ont réalisé des bénéfices considérables, qui ont accumulé des richesses dans le marché noir et la spéculation.
         Il existe toute une tourbe d'aigrefins qui vivait et progressait avec comme outils la sueur et le sang d'une masse inconsciente, docile et résignée.
         Pourquoi avoir hésité à prescrire la conscription des fortunes afin que les profiteurs rendent des comptes au Pays exsangue et en proie à des convulsions légitimes.

         A BONE et dans la région, vous aviez une dizaine de milliards à récupérer. Voyez par là, Monsieur le Ministre, ce que pareille opération généralisée aurait pu et pourrait rapporter à l'Etat en monnaie saine et fraîche " comme vous dites en jargon spécialisé du monde de la Phynance.
         Vos séances de nuit coûtent cher au contribuable et vous n'arrivez jamais à équilibrer ce pauvre budget qui n'est plus qu'une assiette au beurre pour convives insatiables.
         Vous cédez au chantage permanent des électeurs organisés et turbulents, mais vous ignorez qu'un Procureur de la République ou un Agrégé gagnent moins qu'un Secrétaire Général de Mairie, qu'un Contremaître aux Chemins de Fer ou à l'E.G.A.
         Vous nous faites marcher sur la tête parce que vous n'avez plus qu'une peur : celle de l'électeur.
         Je sais que les nationalisations, la Sécurité Sociale, l'équipement national, etc... ont besoin d'être assainis, apurés, régularisés à tout point de vue.
         Mais vous n'avez pas le droit d'y toucher sans avoir au préalable fait un inventaire chez les usurpateurs de la fortune publique.
         Alors, et alors seulement, vous pourrez vous adresser à la classe ouvrière pour lui parler de devoir, et au besoin pour le lui imposer.
         L'Etat est pauvre et trop de gens sont riches, voilà une bien triste réalité.
         Que diriez-vous, Monsieur le Ministre, d'un père de famille marchant en guenilles dans la rue, pendant que ses enfants vivent clans le luxe et la débauche ?
         Personnellement, vous ne sauriez prendre de mesures contre les Trusts et les trafiquants.
         Vous appartenez au monde capitaliste : vous le servez. Et quand vous paraissez défendre une réforme avec opportunisme, vous êtes plus dangereux parce que vous camouflez le mal, en endormant la vigilance de ceux qui souffrent.
         M. le Ministre. .vous appartenez au Parti Radical, à ce même parti qui devrait demeurer le parti des classes moyennes et des républicains qui se tiennent à égale distance de la Réaction et du Communisme.

         Mais, au fait, êtes-vous avec D... ou H.... ? Avec De GAULLE ou contre ? Seriez-vous polygame ?
         Nous voudrions bien savoir. Excusez notre curiosité.
         Comme tant d'autres, vous avez constaté que l'heure de l'homme du 18 Juin n'arrivait pas assez tôt. Alors, vous avez repris la livrée du radicalisme orthodoxe, tout en restant prêt à servir les couleurs gaullistes, si la victoire changeait de camp.
         A Paris, vous marchez coude à coude - style B... - avec les socialistes. Je ne saurais vous en blâmer. Mais, dès que vous débarquez en Algérie, vous devenez le serviteur de vos frères de classe, c'est à dire des agrariens et des pires réactionnaires.
         Je vous dis sans fard, que du jour où vous avez patronné un T..., les républicains véritables ont vu leur conscience ébranlée.
         A cette heure, vous êtes le Chef politique du Département. Que vous dominiez tous les maîtres ès nage de ce pays, c'est un fait. Et nous le constatons non sans peine pour nous, mais avec honte pour les soi-disants modérés, serviles et désemparés.
         Vous avez même éclipsé P..., qui, à tort ou à raison, bénéficiait jadis d'une belle popularité.
         Votre ascension politique dans ce Département semble être un défi aux règles normales du succès.
         Pendant que l'on discutait à la Maison de l'Agriculture sur les combinaisons de la fameuse " union républicaine ", j'entends encore G... LL... proférer cette menace en souriant : " Si vous n'êtes pas d'accord, j'ai R... M... au bout du fil à l'Hôtel Aletti. Je lui demanderai de venir ".
         Et vous êtes venu !
         Et vous voilà en terre conquise !
         Et vous les avez tous asservis ! Tout cela parce qu'on vous dit très puissant.
         Tout cela parce que vous êtes l'homme de la Banque et des Féodalités économiques.
         Tout cela parce " que trop de personnes attendent avec la Légion d'Honneur, des prébendes et des... affaires.
         Seulement, prenez garde, M. le Ministre, trop de finesse nuit. -
         Vous connaissez mieux que moi l'histoire récente et aussi éternelle du Maréchal PE.... Vous n'ignorez pas celle du Général De GAULLE ?
         Vous êtes convaincu certainement qu'un avenir proche remettra les gens et les choses en place et que les comitards, vivant sur cette escroquerie qu'est la Proportionnelle, paieront tôt ou tard à la manière des faux résistants.
         Je conviens que vous êtes d'une autre classe - en style parlementaire - que P..., B.... ou AUG.... Vous jouez un rôle de ministrable : les autres votent.
         Mais vos votes seuls intéressent justement des citoyens qui suivent les jeux de cirque à l'Assemblée Nationale.

         Vous n'êtes pas seul responsable, mais comme guide, vous négligez les chemins du radicalisme de la belle Troisième République pour vous embourber dans les sentiers de la Régression sociale.
         Alors, M. R... M..., il ne vous reste plus qu'à réagir. Abandonnez donc la vieille guimbarde de l'opportunisme, et mettez votre beau talent au service d'un socialisme travailliste, collaborant avec un radicalisme ardent mais toujours national.
         " II faut prendre l'argent où il est " disait R..., un apôtre du Socialisme.
         Faites-le et nous vous donnerons l'absolution, même sans confession.
         Vous servirez alors la République et vous porterez en même temps le coup le plus mortel au communisme qui vous effraie.
         Ministre de la Justice, ouvrez-donc les portes des prisons à ceux qui étaient de, bons français sans penser comme PE... ou De GAULLE.
         Ne punissez que les mouchards ou, ceux qui trafiquaient avec l'ennemi. Soyez surtout sévère pour les faux résistants, pillards ou assassins.
         Si vous redevenez Ministre des Finances, ne faîtes plus, d'impôts. Sachez braver l'impopularité pour réaliser d'abord des économies dans tous les domaines.
         Il est facile d'augmenter les cigarettes, l'alcool, les tarifs des Chemins de fer, les droits de mutation, etc...
         Il est plus difficile de dire aux profiteurs et aux satisfaits

         " Vous gagnez trop, rendez te superflu. "
         Faites pour l'Etat ce que vous faites au moins pour vous-mêmes.
         Il m'a été narré que dans les hôtels que vous honoriez de votre démocratique présence, les notes étaient payées par vos Bureaux, et que le personnel était privé du moindre pourboire.
         Votre poulain H... A... est bien plus généreux...
         Détail vulgaire en apparence, mais combien expressif
         Ne dites plus aussi, comme dans l'antique CALAMA : " Je n'ai pas pris cette mesure, comme en Frange, parce que, vous comprenez, je suis votre député ".
         Raisonnement seulement digne d'un Pontife de la trop fameuse Quatrième
         Et le tour de " vache " que vous avez joué à P..., pensez-vous qu'il soit de nature à rehausser votre prestige ?
         Pendant que l'on cherchait B... à la Réunion et M... dans les gratte-ciel de New-York, volas faisiez s'abstenir le Député de BÔNE, pour faire échec à l'investiture de J. M... afin de lui succéder.
         Tout cela fut bien laid, Monsieur le Ministre. Et P..., qui n'est pas tombé de la dernière pluie, eut raison .de manifester sa rancoeur.
         D'ailleurs, tenez-vous sur vos gardes. Le lion est assez édenté, mais il lui reste encore des molaires bien accrochées et des gencives saines.

         L'ironie des choses a voulu que dans un Département où il n'y a pas de radicaux - il y en avait un, G... L... l'a ravi trop tôt -vous dominiez des éléments divers, nombreux mais divisés.
         Si j'étais à la place d'un simple électeur moyen j'affirmerais qu'un AUG... ou B... m'inspireraient davantage confiance quant à la défense de mes intérêts.
         Vous ne vous dérangez que pour les potentats et les rupins. Quant au populo, il ne connait de vos démarches que la lettre dactylographiée, répandue à l'infini et ainsi conçue :
         " Cher Monsieur,
         J'ai bien tenu compte de votre requête et vous tiendrai au courant de la suite qu'elle comporte.
         Veuillez compter sur mon dévouement ".
         Et l'électeur naïf, montre la lettre en soupirant de déception, pendant qu'H... A... demeure navré de n'avoir pu aboutir dans ses démarches.
         Vous êtes, cependant plus influent que tous les autres, mais vos interventions sont de pure forme.
         Si j'étais cruel, je citerais des cas qui ridiculiseraient vos secrétaires " politiques ". Mais, j'ai encore quelques égards pour l'homme de confiance que vous avez à BÔNE, et qui transpire en permanence pour donner satisfaction aux solliciteurs qui frappent à sa porte.

         M.R. M..., faites-nous un petit plaisir. Sortez de l'équivoque et dites-nous exactement ce que vous êtes et avec qui vous êtes ? :
         Surveillez vos fréquentations. Le peuple n'est pas si sot que vous le pensez : il a parfois des réflexes dangereux.
         Un repas chez Henry A.. est toujours supportable. Chez T.., il est indigeste : les queues de cerises sont d'une acidité malsaine.
         Et si vous descendez à l'Hôtel d'Orient, n'oubliez jamais le pourboire des garçons.
         J'imagine M. le Ministre, qu'en homme intelligent, vous ne me tiendrez aucune rigueur pour les rosseries que j'étale ici bien consciemment.
         Je suis même persuadé que vous préférez un adversaire qui vous éclaire à un flagorneur intéressé.
         Ne demeurez pas un politicien de village : élevez-vous à, la hauteur d'un, G... T.....

         Si nos " Grands Hommes " sont rages, nous achèverons seulement la série qui comprend douze brochures.
         Nous comptons sur leur sang-froid pour pouvoir mériter ensuite quelque répit.



Ça qu'on vous a pas dit … !      N° 34
Christian AGIUS
le Maltais de la route de Bugeaud,
y ramasse dans les poubelles de luxe…
ma, tombe de ses morts, c'est la franche vérité !!!


Chaque immigré qui se rentre en France par là où y peut y coûte 100.000 zorros par an, payés ac tes poches, ô tchoutche !
C'est le président de l'institut géopolitique des populations qui l'a dit…
Tous les zimmigrés réunis ça fait donc 2 fois le budget de la Recherche………


Quand la banlieue elle était réchauffée ac les voitures en feu, un maire il a appelé les gendarmes mobiles en-dedans leur caserne de sa ville. Réponse : "…nous sommes assiégés…. Nous n'avons pas de barbelés sur les murs afin de ne pas choquer en raison de la proximité de Drancy……nous avons garé nos engins blindés dans la cour pour faire croire à une forte présence… " !!!!!


Le fiancé à le ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie, Patrick Ollier, député-maire de Rueil-Malmaison, il a reconnu qu'il avait camouflé à la presse les dégâts aux bagnoles de sa ville, parce qu'il est " attaché à son image de ville où il fait bon vivre… "
Au chaud, bien sûr…


Tu peux gueuler méteunant tranquille " enculé de ta race " à n'importe qui, passe que :
- la loi anti-homophobie elle dit que traiter quelqu'un de coulot, c'est un honneur…
- les races ça existe pas…
On va pouvoir se régaler !!!!


Au Portugal, la dernière édition du " Harry pomme de terre " elle a été battue à la vente par…………..la dernière édition en portugais de…………………..Mein Kampf de tonton Adolf !!!!!!
Diocane, il a la peau dure celui-là, que 60 ans après sa mort y fait encore recette……..


Le ministe des affaires étrangères de Louis XV, Choiseul, il avait fait à son roi le rapport suivant, après la mort de la tsarine : " …en poussant aussi loin que possible les spéculations sur l'avenir, il semble qu'on ne peut faire que trois hypothèses, la première que le nouvel empereur suivra l'ancien système ; la seconde qu'il en adoptera un tout opposé ; la troisième qu'il prendra un parti intermédiaire… ". Diocane, du Douste tout craché……


Juste la veille qu'on lui arrête ses indemnités d'ancien ministe, Nicolas Forissier il a été nommé délégué interministériel aux industries agro-alimentaires !
Zotche !!!! Il était temps……..


Le Colonel Chateau-Jobert, qui vient de mourir, il a eu une messe aux Invalides.
Au premier rang, une fatche de con : Messmer !!! Qui………………………….s'était toujours farouchement opposé à sa promotion au grade de Grand Officier de la Légion d'Honneur !!!!!!!
Et personne il l'a sorti à grands coups de pied en-dedans le cul………..


Combien le coulot Delanoé y subventionne d'associations de tarlouzes et de gouines : 100 selon l'opposition ; 17 selon son " cabinet ". Patos parisiens : à vos fouilles…


Tu sais pas combien le prince (princesse ?...) de Monaco il a reçu de subventions de la Politique Agricole Commune ?
287.308 zorros ! Pourquoi y vend du blé dans ses propriétés de l'Aisne……et y fait du blé ac l'argent des gougoutses !!!


Les radars dessur le bord des routes y ramassent le pognon. On sait déjà.
Ma, ça qu'on vous a pas dit (déposé), c'est que leurs caméras elles filment tout le temps les voitures qui passent !!! Si tu vas chez Titine, ta copine, en douce, Sarközy y le sait, et même à quelle heure.
C'est la presse anglaise qu'elle a craché le morceau !
Total : tu prends les petites routes qu'elles zont pas les caméras cachées !!!!!!!


Les deux Chirac y zont bouffé 730 zorros par jour quand y zétaient à la mairie de Paris, rien que pour…………justement la bouffe !!!
Diocane la Bernadette elle a dû changé le calibre de la culotte !!!


Ségolène, madame Royal, elle a fait un voyage remarqué au Chili, où elle a visité un quartier populaire, obligatoire, ma…………………………….ac une paire d'escarpins vernis à talons-aiguilles qui zauraient payé le SMIC à dix couillons de Chiliens pour une année……….
Les gougoutses, comptez-vous !!!!!!!!!!!!

La suite au prochain numéro :
te fais pas de mauvais sang,
J'en ai encore des tas en dedans les tiroirs….

LE PLUSSE DES KAOULADES BÔNOISES (35)
La "Ribrique" de Rachid HABBACHI
LES BABAOUS ET LES GOIYES

       Du temps de nous z'aut', quan c'est qu'on étaient encore goiyes et que, en dedans les foyers, comme y dit l'aut', y avait pas encore la télévision, y avait que les z'histoires des fées et des babaous qu'elles nous faisaient passer les longues soirées de l'hiver pasqu'en été, y avait aut' soge à faire comme par exempe, aller se taper le créponnet dessur le Cours à chez l'Ours Polaire.
       Ces z'histoires que j'te parle, elles te commencent toujours par : il était une fois et moi que, j'ai pas beaucoup l'imagination pasque ma cafetière elle chauffe un peu à cause du schkoll qu'elle a en dedans, j'vas vous raconter une histoire que ma grand'mère, la pauv', elle nous la racontait tous les soirs, mais entention, elle nous les racontait par épisodes comme ceux-là là des films qu'on allait s'les oir au cinéma le jeudi et le dimanche.
       Y'alors, il était une fois…deux babaous ou, comme y dit le patos qu'il a lu les contes du perdreau, deux ogres… attends, attends, qué c'est, t'y as juré me faire venir jdof ou quoi ? j'ai dis ogre, pas orgue que ça fait d'la musique, non pas un musicien diocamadone, un instrument comme t'y en as dedans les églises… brèfle, t'y avais deux babaous, un homme et une femme, je dis comme ça pasqu'à saouar comment la femme du babaou elle s'appelle. J'te disais donc que ces deux babaous qu'y z'étaient fiancés seulement et pas z'encore mariés depuis à saouar combien du temps, cent ou deux cents z'ans si que c'est pas plusse pasque tu sais peut-ête pas, les babaous ça vit très longtemps, j'te jure et ceux-là là que moi j'me les connais par les z'histoires de ma grand'mère à moi qu'elle aussi elle, s'les connaissait bessif, eh ben, si qu'y avait pas eu cette télévision que j'en ai déjà parlé, les goiyes de mes goiyes y z'auraient fait leur connaissance, tu ois…
       Ces babaous que c'était un vieux coupe et même un très vieux coupe, y z'avaient pas des goiyes, les pauv' et y z'en avaient jamais eu à cause, que comme j'l'ai dit, y z'étaient pas mariés et comme y pouvaient pas faire Pâques avant les Rameaux…ouai ! comme ça y z'étaient les babaous, y z'avaient l'inducation comme chez nous z'aut' avant, qu'on voulait pas donner aux mauvaises langues l'occasion de casser du suc' dessur not'dos. Un jour, la femme babaou qu'elle s'ennuyait beaucoup et que de sa fenêtre qu'elle donne dessur le square Randon, elle se oiyait des femmes, beaucoup des femmes avec des marmailles de goiyes autour pour pas dire des wagons et en plusse, que ces femmes, rien qu'elles papotaient entre elles en riant fort pasqu'elles étaient heureuses et heureuses pourquoi, justement à cause de ces goiyes qu'y leur faisaient la joie. Ce jour-là, qu'elle z'avait un peu les z'abeilles la femme babaou elle s'a pris son fiancé de babaou et elle l'y a dit comme ça, y vient Azrine, tu te débrouilles pour trouver un curé et un maire, tous les deux babaous et on se marie vite fait bien fait, pasque toi, tu sors déhors toute la journée, tu vas rodailler dedans tous les cafés de la ville avec tes amis babaous et moi, misquinette, rien que je reste à la maison à t'attende et rien que je m'ennuie et y'alors comme tu sais, j'adore les goiyes et je veux z'en aouar plein et pour ça, y faut qu'on se marie tous les deux, toi et moi.
       Et comme ça, les babaous y z'ont fait et y sont venus monsieur et madame babaou par un beau jour de l'été d'à saouar quan et depuis ce jour-là, diocamadone, y vécurent heureux et y mangèrent beaucoup d'enfants que pour nous z'aut', c'est des goiyes.
       MORTALITE DE L'HISTOIRE : Si que tu chasses l'âne naturel, y te revient bourricot.

Rachid HABBACHI

Bône Couleur

              Je peins mes mots en bônois
              Mais personne ne les voit,
              Il n'y a que moi
              Qui me promène dans leur émoi
              Et je le fais malheureusement
              Seul, le plus souvent.
              Ils me le rendent, ils vivent en moi,
              En vase très clos,
              Lorgnant sur ce bientôt
              Qui annonce déjà leur mort
              Dans l'indifférence qui scelle leur sort.
              Il y a eu les bônoises d'après, An deux mille,
              Des bônoises à de bon, moins faciles,
              Ensuite, là où t'y as des mots
              Bessif t'y en as des gros
              Et des kaoulades
              En cascades,
              Tout ça pour rien, mais pour dire
              Que notre bônois, on va le finir,
                 …. On va l'achever……….
Photo M. Rachid Habachi

       Cette langue que, purée de sa race affoguée elle colle à moi comme elle colle la gale, j’peux pas l’oublier à cause qu’elle me gratte jusqu’en dedans la cervelle et comme ça, elle me vient la grattelle jusqu’au bout des doigts que j’en ai cinque pasque j’te parle seulement de la main droite, celle-là là que moi, j’écris avec, quan c’est qu’y m’arrive d’écrire. Cette langue que j’te parle et que les jeunes, les pauv’, y s’la connaissent pas ou qu’y z’ont oublié son nom, c’est le Tchapagate qu’il est cousin avec le Pataouète d’Alger et le Tchaparlao d’Oran. Ce Tchapagate comme j’te dis, il a pas envie de s’affoguer comme ça, bêtement pasqu’un jour il a déménagé de Bône vers la Patosie, il en a pas l’envie, mais alors pas du tout et un jour, tu ois pas, y m’a fait de l’œil et y m’a dit, t’y es pas capabe de me remettre en dessur la selle et me faire oiyager jusqu’à ceux-là là qu’y coient plus z’en moi, qu’y sont en train de me perde et les z’aut’, ceux-là là qu’y m’ont perdu à de bon.

  Pour acheter le livre de notre parler, me contacter : caroube23@yahoo.fr

Rachid HABBACHI

ELLES SONT BIEN BÔNE
Par M. Fernand Bussutil dit OTTO BUS
Envoyé Par Jean Louis Ventura               N°19
ELLES SONT BIEN BÔNE
FERNAND BUS

A tous mes Amis bônois, si douloureusement éprouvés par les événements d'Algérie et dispersés dans tous les coins de France et du Monde, avec mes affectueuses pensées.

F.B.

" FUGIT IRREPARIBILE TEMPUS " (Virgile)
AUGU AC LES SOLDATS

                     
LE SERGENT AUGU:       " Qu'est-ce t'y as, ô Dandalon, te marches comme la bécasse
                                     Et pourquoi quand te vas, on dirait que te viens ?
PREMIER BONOIS:       " Pourquoi j'a quelque chose dans ma grosse godasse
                                     Qui me fait mal un tas. Je boite, je te préviens.
LE SERGENT AUGU:       " Et qu'est-ce c'est ?
PREMIER BONOIS:       " Le stomac "
LE SERGENT AUGU:       " Sors-toi le mon collègue on va faire comme Chichette,
                                     Vite, vite prépare le feu, on se cuit les brochettes.
DEUXIEME BONOIS:       " J'le ventre plein des vents, qu'on dirait la grégale "
LE SERGENT AUGU:       " Entention de pas faire une madone de cigale "
TROISIEME BONOIS :       " Je me tiens une fringale, ma rien à dévorer
                                     Ah ! quelque chose de bon et qui te met du lest 1 "
LE SERGENT AUGU:       (lui tend un journal)
                                     " Tiens 1 La " Dépêche de l'Est "
QUATRIÈME BONOIS :       " Le ministre à Paris y mange, Mamamia !
LE SERGENT AUGU:       " Dis z'y qu'il nous envoie un p'tit peu de kémia "
CINQUIÈME BONOIS :       " Je m'la saute à pieds joints, c'est pas des boniments. "
LE SERGENT AUGU:       " Si te joues garde-but, ça te fait d'l'entraînement. "
TOUS LES BONOIS :       " On a faim ! on a faim ! on a faim ! on a faim !
LE SERGENT AUGU:       " Atso ! Ma vous pensez rien qu'à manger.
                                     - Approche ô Paolo, I'Maltais, l'ancien berger,
                                     Sors-nous l'accordion sans aoir de remords
                                     Tape et joue-leur à toutes ces caisses de mort
                                     Les airs de chez nous autres qui montent comme l'enscenceur
                                     Qui te font rappeler le père, la mère, la sœur ; i
                                     Ces airs qui sont légers qu'on dirait d'la fumée
                                     Qu'elle ose pas s'en aller telment qu'elle est charmée
                                     Des airs qui sont connus, qui sont pas à la noix
                                     De la belle musique ac le refrain bônois.
                                     Que tes doigts aujourd'hui doucement y s'appliquent
                                     Et nous nous t'écoutons sans donner la réplique
                                     Laisse parler à ton cœur et ne sois pas caplate
                                     Fais-nous le chardonneret ou l'appel à Farfatte,
                                     Joue-nous une java vache et la valse à p'tits pas,
                                     Nous sommes tous des Bônois, pas des fils à papa.
                                     Ecoutez, les Bônois avant que je m'arrête
                                     On est,plus au désert, en plein bled de Mareth,
                                     On est dans la forêt remplie des arbres d'arbouses
                                     Et on se oit d'en haut, couler la grande Sybouse.
                                     Ecoutez, c'est Saint-Cloud, Beauséjour, Joannonville,
                                     Le Pont-Blanc, la Caroube et toute la Vieille Ville
                                     C'est la Cité Auzas et enfin la Colonne,
                                     Ecoutez les Bônois, c'est toute la ville de Bône.

                                     (Toutes les têtes se sont inclinées, tous les yeux rêvent, et des larmes sont furtivement essuyées avec un revers de manche).
DE GUITCHE A AUGU (bas)        " Ma, te t'les fais pleurer ! "
LE SERGENT AUGU:       C'est en faisant du son et patin et couffin
                                     Que je m'régale mes hommes et leur lève la faim. "

Cette histoire termine le cycle d'histoires de notre compatriote Fernand BUSSUTIL
MERCI CHER OTTO BUS

SAINT- COUFFIN
BÔNE son Histoire, ses Histoires
Par Louis ARNAUD

          PAQUES, c'est le retour du Printemps, c'est la nature en fête qui éclate de vie et de couleurs.
          C'est l'avril qui chante et la fleur qui s'ouvre.
          Les prés reverdis et les arbres au feuillage nouveau resplendissent sous les rayons dorés du soleil qui va re-prendre sa royauté que l'hiver avait affaiblie.
          Le vent aigre et glacé a cédé la place à une atmosphère tiède et fluide, toute embaumée par les mille senteurs des fleurs et des bois.
          Et c'est la " St Couffin ", comme on nomme le lundi pascal, à cause des repas sur l'herbe que l'on va faire dans la campagne, sur le bord des chemins ou sur le rivage, et de la " Mouna " que l'on mange en famille.
          Le peuple de Bône a toujours préféré, le lundi de Pentecôte au lundi de Pâques, et les joies du bord de la mer aux plaisirs champêtres.
          Est-ce la manifestation d'un sentiment filial qui ramène ce peuple au plus près de sa mère spirituelle, la Méditerranée.

          Le lundi de Pentecôte, c'était aussi la journée du Grand Prix des courses de Bône, qui rassemblait sur l'hippodrome de l'Allélick presque toute la population, turfistes, élégants et flâneurs, vidant ainsi, de leur substance habituelle, la promenade de la Corniche et les plages.
          Lors, les charretiers et les dockers et tout le peuple de la Marine et de la Colonne étaient les vrais seigneurs de tous les coins et recoins ensoleillés de la côte.
          Il fallait voir leur exode grégaire vers les plages. Ils allaient " à la mer ", disaient-ils.

          Dès avant le lever du soleil, la route du Fort Gênois était sillonnée de charrettes, de chariots et de véhicules plus ou moins hétéroclites, délabrés, branlants, criards ou plaintifs pour la plupart.
          Les charrettes, seules, étaient solides et normales, car c'était son propre instrument de travail que chaque charretier utilisait ce jour-là.
          Il l'avait emprunté au patron qui n'avait pas pu la leur refuser, car c'était devenu une coutume, cela faisait partie de ses obligations vis-à-vis de ses employés.
          Lui-même, au temps où il n'était pas encore patron, en avait usé ainsi, et même, après qu'il eut accédé à cette situation aisée et enviée, il lui plaisait de se joindre à quelque joyeux cortège de charrettes et de participer avec sa famille à ces folles équipées d'un jour.
          Les charrettes et les carrioles allaient, dans le clair-obscur du petit jour naissant, cahotant, sur la vieille route poussiéreuse du Fort Gênois toute coupée de trous et d'ornières.
          Malgré les saccades et les brusques ressauts, tout était léger dans cet aller, l'air frais du matin, le trot allègre des mulets et des chevaux, le coeur des hommes, des femmes et des enfants entassés sur les véhicules, leurs chansons et leurs rires.

          Jamais, une charretée quelconque de ces campeurs éphémères n'a songé à s'installer sur l'une des plages de la Corniche, proprement dite, où les " gens bien " et, le " grand monde " auraient pu venir troubler la fête, rien qu'en passant en " Calèche " ou en " voiture " (il n'y avait pas encore les autos) sur la route trop proche.
          La première halte qui s'offrait à leur camping d'un jour, était ce petit bois d'eucalyptus touffus, blotti dans le creux du tournant qui monte de la " Mer Chapuis " pour aller à la " Caroube ".

          Les arbres qui se pressaient tant les uns contre les autres ont disparu. Ils ont été coupés, rasés, et le sol tourmenté, escarpé, fait aujourd'hui la grimace aux promeneurs qui cherchent du regard le riant et vert bosquet d'autrefois.
          Entre les troncs, de vieilles couvertures délavées ou des lambeaux de drap étaient, vite, tendus pour servir de rideau contre quelque rayon d'un soleil trop gêneur, ou pour marquer les limites des logements improvisés, Des foyers étaient rapidement organisés avec des pierres, les couffins de victuailles et les bonbonnes de vin rouge étaient amenés à proximité ; les enfants s'en allaient à la recherche de brindilles de bois mort pour alimenter les feux qu'on allait allumer.

          L'essentiel était accompli. Il ne restait plus qu'à attendre l'heure du repas, car c'était la ripaille ou mieux, la macaronade classique, autant que populaire, qui formait le clou et, peut-être, la raison de cette journée de liesse.
          Tandis que les vieilles s'affairaient autour des brasiers ajustant l'équilibre d'une marmite destinée aux macaronis, que des enfants allaient faire des provisions d'eau à la borne-fontaine placée, presque à leur intention, sur l'autre bord de la route, les jeunes lutinaient les filles qui poussaient en se sauvant de petits cris faussement effarés.
          Les cordes des charrettes avaient servi à faire des " balances " où les jeunes femmes se faisaient " balancer " par des cavaliers qui les poussaient, par derrière.
          Ces parties de " balances " n'avaient, certes, ni la grâce, ni la poésie que Lancret et Fragonard ont su mettre dans leurs scènes d'escarpolette, mais elles ne manquaient pas d'originalité, ni de rusticité primitive. Elles étaient, en tout cas, pour les spectateurs, un réel divertissement.

          Ailleurs, un peu à l'écart, un accordéoniste faisait valser des couples, qui s'accordaient " bien " pour la danse en attendant de s'accorder mieux et autrement, peut-être ailleurs.
          Un chanteur s'accompagnant de la guitare débitait en " dolce amoroso " :
          Si tu vole venir avec moi à la marine
          Je te ferais voir comment on pêche à la sardine

          Tandis que le choeur, qui s'était formé autour de lui, au hasard des passants, reprenait en " Forte " et même " fortissimo " le refrain :
          O marianina
          con ta soeur le montera
          con ta soeur la montera

          En modifiant involontairement peut-être l'euphonie et le rythme des mots.
          Et l'on entendait fuser les lazzis en vogue dans nos rues et sur le port :

          " O z'yeux. - " Ma qu'est-ce qu'ya " - Entention " tu glisses et tu casses la pièce de dix ".

          Puis, en fin de matinée, avant de se rassembler, à même le sol rocailleux autour des marmites bouillantes et des plats fumants, tous allaient prendre un bain général pour stimuler l'appétit et chasser la poussière et la sueur.
          Il n'était question alors ni de Bikini, ni de maillots à la mode.
          Les femmes se baignaient avec un jupon léger et un caraco ou une camisole qui se plaquaient vite sur leur corps, faisant apparaître, dans leur transparence mouillée, les formes des corps et la teinte rosée de la chair.
          Les hommes ôtaient leur pantalon et leur chemise et gardaient simplement leur caleçon de toile grossière.
          Le flot n'en était pas moins accueillant, caressant et voluptueux presque. Il n'était troublé que par les ébats tapageurs et joyeux des baigneuses qui criaient lorsqu'un homme, en plongeant pour faire un " nefs ", arrivait jusqu'à elles pour leur faire des " chatouilles " dans les jambes ou une " mayonnade " traîtresse.

          Enfin, venait l'heure de la maraconade. Tout le monde se groupait alors sous les arbres. C'était un grouillement pittoresque d'hommes et de femmes assis ou accroupis sur le sol, mangeant sans soin et buvant de longs coups de vin à même le goulot de bouteille. Spectacle d'une truculence et d'une trivialité, d'une bestialité même par moments, outrée, mais dont personne ne s'offusquait.
          L'après-midi se traînait presque languissante. Tout avait été dit et chacun avait dépensé sa verve dans l'enthousiasme du matin et la fraîcheur des sensations nouvelles.
          Puis, le repas avait alourdi les estomacs et les corps et les rasades innombrables n'avaient pas manqué de troubler les esprits qui s'appesantissaient aussi au fur et à mesure que le soleil déclinait et que le soir tombait.
          Il fallait songer au retour et surtout au lendemain où il faudrait reprendre le travail dès la pointe du jour.
          Et le retour s'accomplissait lamentablement et silencieusement presque funèbrement.
          Ce n'était plus le trot léger et allègre du matin, mais le pas lent et lourd des chevaux et des mulets qu'aucune main ferme ne tenait plus et qu'aucune voix n'avait la force de stimuler.
          Les enfants dormaient. Les chanteurs s'étaient tus et l'accordéon, la guitare et la mandoline gisaient, abandonnés, au milieu des marmites et des bonbonnes vides, toutes choses inertes, devenues inutiles.
          La fête était finie et toutes les charrettes se suivaient et se ressemblaient, elles avaient l'air, toutes, celles de Chapuis et celles de la Caroube, de porter un lourd chargement de lassitude et de désenchantement.
          La fête était finie !




BÔNE MILITAIRE
du CAPITAINE MAITROT
                              Envoyé par M. Rachid Habbachi                      N° 14

Bône Militaire                                                   44 SIÈCLES DE LUTTES
du XXIVème avant  au XXème Siècle après notre ère
Médaille de Bronze à l'Exposition Coloniale de Marseille 1906
Médaille d'Argent de la société de Géographie d'Alger 1908

Deuxième Partie
         BÔNE FRANÇAISE

CHAPITRE XIV
Renseignements donnés par les registres de l'état-civil.
        


        II est curieux de feuilleter les registres de l'état civil des premiers temps de l'occupation, ils nous permettent de nous rendre compte de l'organisation des services et, en même temps, nous mettent au courant de certains faits.
        Le premier registre est de 1832 et le premier acte de décès, inscrit à la date du 25 avril, est celui de Divet François-Pierre, fusiller à la 5ème Compagnie du 1er bataillon du 4ème régiment d'infanterie, décédé à l'hôpital militaire de Bône.
        Il y est dit que " le présent a été rédigé sur l'expédition adressée à la mairie de Bône par l'adjudant d'administration de 2ème classe Grangé, comptable de l'hôpital militaire de Bône, signée par le sieur Prévost, officier de santé en chef et vue par le sous-intendant militaire, baron d'Armandy, chargé de la surveillance de l'hôpital de Bône. "
        Le tout est constaté suivant la loi " par moi Louis Hubert Edmée Gabriel, Marie, comte de Beaumont-Brivazac, chargé de la police générale de la province de Constantine, juge royal de la dite province et maire de la ville de Bône, faisant fonctions d'officier public de l'Etat civil. "
        Presque tous les actes de décès inscrits en 1832 sont ceux de militaires appartenant aux 4ème régiment d'infanterie de ligne, 55ème régiment d'infanterie de ligne, 3ème régiment d'artillerie, 15ème batterie, corps du train des équipages, 15ème compagnie, corps des troupes auxiliaires turques.
        Le terme de soldat au corps auxiliaire n'est pas le seul qui fui employé pour désigner les Turcs.
        Le 13 juillet 1833, on trouve l'acte de décès de Fatema... morte chez Hamet ben Caspe, soldat de Joseph.
        La même expression est employée, le 14 septembre de la même année, pour Deli Ibrahim et Mohamed le Tunisien. Dans le second de ces actes, un témoin, Omar, est traité de renégat de Constantine, âgé de 40 ans, soldat de Joseph.
        Le 26 septembre, toujours en 1832, fut dressé l'acte de décès de Ali ben Axe, natif du Levant, soldat au service de Joseph. Ce n'était pas positivement un jeune homme, il avait 71 ans.
        Les femmes payèrent également leur tribut à la mort ; le 23 juillet 1832, mourut à l'hôpital militaire Malarte (Marie-Anne), cantinière au 4ème de ligne, née le 4 mai1809.
        La ville, dès les premiers jours, s'était peuplée de nombreux Français, qui, militaires ou civils, n'avaient pas craint d'amener leurs enfants et leurs femmes, quelques-unes de ces dernières avaient affronté la mer et l'inconnu d'une vie nouvelle, quoique sur le point d'être mères.
        La première naissance est du 18 juin 1832 ; c'est celle de Gaston Sauvaire, fils de Salivaire (Joseph-Laurent), cordonnier et de Marie Elisabeth Négrel, sa légitime épouse, demeurant présentement à Bône, rue d'Alger, 2, avant à Alger et ci-devant à Marseille, rue du Pavillon, 6. Les témoins furent Trazza (André), quincaillier, rue Philippe, 11 et Quet (henry), glacier, rue d'Orléans, 2.
        La seconde naissance est du 7 juillet 1832. Léon Joseph-César Lesurques, musicien au 55ème régiment de ligne, reconnaît Marie Lesurques, fille d'Anne Mazeau, demeurant tous deux ensemble à Bône.
        Ces deux premiers petits Français de Bône moururent, le même jour et à la même heure, le 21 juillet à quatre heures du soir.
        Ces morts furent suivies bientôt de celles d'une petite Française de France ; le 26 juillet 1832, on trouve l'acte de décès de Tondu (Aimée-Antoinette), née à Paris, le 13 mai 1828, fille de Tondu (Antoine), soldat au 1er bataillon du 4ème de ligne et de Marie-Aune Didot, décédée, à midi, rue Bélisaire, 12, et dresser " sur l'attestation de M. Faifet, médecin du régiment. "
        Si nos compatriotes mouraient en grand nombre de maladies ou d'accidents comme Cassagneau Pons, soldat du 4ème régiment d'infanterie de ligne " trouvé noyé sur le rivage de la mer, près de la Casbah, ainsi que l'atteste le procès-verbal dressé le 18 mai 1832 par M. Lubespére, officier de paix ", d'autres trouvaient une mort glorieuse dans les sorties opérées contre l'ennemi et c'est à coup sûr un beau trait d'héroïsme inconnu, que fait revivre l'acte suivant :

        Du 29 juin 1837, à midi :

        " Acte de décès de Biville (Bibin Alphonse), caporal au 1er bataillon, 2ème compagnie, signalé au registre matricule du corps sous le n° 4398, fils de Louis-Nicolas Biville et de Anne Follet, né à Rouen, département de la Seine-Inférieure, sur un procès-verbal déposé à la mairie ce jourd'hui constatant que François-Isidore Aude, âgé de 25 ans, caporal ; François Morey, âgé de 20 ans, fusilier ; Jean-Paul Saurine, âgé de 23 ans, fusilier, tous trois au 4ème régiment d'infanterie de ligne, 1er bataillon, 2èmecompagnie, ont attesté que le 28 juin présent, vers les onze heures du matin, ledit Biville était resté en arrière de Beniacoub.

        " Que M. le baron d'Armandy, âgé de 37 ans, capitaine d'artillerie, employé à la place de Bône, et M. Joseph, âgé de 25 ans, capitaine commandant le détachement turc, ont déclaré, d'après le rapport verbal qui leur a été fait par les Arabes, ledit Bibin Alphonse de Biville, ayant été aperçu par un berger qui avait appelé un parti de treize Arabes qui retournaient à leur tribu, ledit Biville s'était défendu contre eux et en avait tué un d'une balle, tué le cheval d'un autre et, au moment où il rechargeait son fusil, lui-même reçut une balle dans la poitrine et un coup de sabre sur la tête et était mort sur le champ de bataille, dans l'après-midi du 28 juin 1832. "

        Il est très curieux de relever, le 7 avril 1833, la naissance d'une fille d'Auguste Heinzly, de Neufchâtel (Suisse), rentier, et de Moïna Joséphine de Berjon, à qui furent donnés les noms d'Alexandrine-Julie-Hyponie.

        Le 17 avril, la fille de François Baudet, artificier au 3ème d'Artillerie, et de Marie-Simone Peioux, reçut avec celui de Marie, le même prénom peu commun d'Hyponie.

        L'année suivante, vers la même époque, le 9 avril la femme du cavalier Ravry, du 3ème escadron du 3ème régiment de chasseurs d'Afrique, ne voulut pas attendre d'être à Bône pour donner le jour à un enfant qui reçut les prénoms de Charles Bugaroni et naquit à bord de la corvette de charge la Caravane, commandée par le lieutenant de vaisseau Poux et se rendant de Toulon à Bône.

        Les registres de l'état civil nous ouvrent quelques aperçus sur les corps plus ou moins ignorés qui faisaient partie du corps d'occupation.

        Dans ces divers corps, se trouvaient les professions les plus diverses. On cite des boulangers, des blanchisseurs et des blanchisseuses, des cantiniers et des cantinières, des serruriers, des couturières...
        Nous apprenons par eux qu'il y avait un bataillon d'ouvriers d'administration et le deuxième bataillon des vétérans d'Afrique, dit quelquefois bataillon d'Afrique, à six compagnies.
        La police était composée en grande partie de Maures et s'il y avait un commissaire de police français, il y avait un commissaire de police maure Mustapha ben Kerim, qui était en même temps interprète.
        Mais on se mariait aussi à Bône, entre deux sorties contre les tribus ; le premier mariage est celui de Esquive (Joseph), soldat au bataillon d'ouvriers d'administration et de Armand (Marie), blanchisseuse à Bône, rue Joséphine, 10, célébré le 9 juillet 1833.
        Le second unit des notabilités de la ville, le 25 août 1833, M. Julien (Balthazard-Henry-Joseph), courtier de commerce, rue Tabarka, épousa Melle Destin (Victor-Alphonsine-Bernadine), fille du lieutenant de vaisseau Pierre-Michel Gestin, capitaine du port.

        Je signale, en terminant, le mariage, en 1834, du sous-lieutenant Pierre-Michel Hérouard, de la Légion étrangère, et de Melle Joséphine-Madeleine Raimbert, fille de M. Jean-Dauphin Raimbert, agent diplomatique à Bône.
        M. Raimbert est le personnage que nous avons vu à Bône, au moment de l'expédition du général de Damrémont.
        

A SUIVRE       

COLONISATION de L'ALGERIE
  1843                           Par ENFANTIN                      N° 10 
1ère PARTIE
CONSTITUTION DE LA PROPRIÉTÉ.

1er Chapitre : État ancien de la propriété en Algérie.
2ème Chapitre : État actuel de la propriété en France.
3ème Chapitre : État de la propriété pour l'Algérie française.

CHAPITRE III.

CONSTITUTION DE LA PROPRIÉTÉ
POUR L'ALGÉRIE FRANÇAISE.
SOMMAIRE DES PRINCIPES DE CE CHAPITRE.


- CONSERVER les principes communs à l'Algérie et à la France.
- DÉTRUIRE les principes contraires à l'union des indigènes et des Européens.
- INTRODUIRE des principes nouveaux pour les uns ou les autres, avantageux à tous deux, et dont les germes sont déjà en Algérie ou en France.

        I. - Quel doit être le régime de la propriété dans notre possession française d'Afrique? Telle est la question que je me propose de résoudre, après avoir fait connaître l'état de la propriété chez les indigènes, et rappelé les principes de la propriété en France.
        Mais d'abord, y a-t-il là vraiment une question à résoudre ? N'est-il pas possible et naturel de conserver entièrement la législation et les coutumes des indigènes aux indigènes, et de transporter purement et simplement la législation et la coutume des Européens pour les Européens ? - Évidemment, ce n'est pas possible ; cela le serait à peine si notre intention était de refouler tous les Arabes en dehors de la zône que nous voudrions consacrer à notre colonisation, si, en outre, nous les laissions se gouverner et s'administrer eux-mêmes, si nous les traitions, en un mot, comme un peuple voisin, comme Maroc ou Tunis, par exemple, et non comme un peuple soumis à la France ; et nous ne pourrions nous-mêmes conserver les lois et les coutumes de France, que s'il y avait en Algérie les mêmes conditions de climat, de sol, de sécurité que celles qui existent en France.
        Si, au contraire, les deux populations doivent avoir un même gouvernement, il est clair qu'il s'établira entre elles, sous le rapport de la propriété, des relations qui les modifieraient inévitablement l'une et l'autre ; et le Gouvernement doit prévoir dans quel sens auront lieu ces modifications réciproques , afin de les favoriser, ou du moins de ne pas les contrarier, et afin d'éviter les inconvénients qui en résulteraient, si on les abandonnait, comme on dit, au temps et à la force des choses, c'est-à-dire si l'on faisait oubli de l'une des plus belles facultés humaines, de la plus utile chez les gouvernants, de la prévoyance.
        La question est donc : Dans quel sens le contact des Européens et des Africains, sur le sol d'Afrique et sous un gouvernement français, modifiera-t-il la manière de concevoir la propriété, en Algérie, soit dans l'esprit des indigènes gouvernés par des Français, soit dans l'esprit des Européens transplantés en Afrique ?
        Jusqu'ici, le problème politique a été généralement posé d'une autre manière; on s'est demandé : Comment transplanter en Algérie les moeurs, les usages, la législation de France, et, par conséquent, son régime de la propriété ? Il n'est pas étonnant qu'un problème posé ainsi n'ait donné que des solutions pitoyables.
        J'admets, pour un moment, que nous ayons tout à enseigner aux Africains, et que nous n'ayons rien à apprendre d'eux qui puisse nous être utile en France ; je l'admets, dis-je, quoique je sois parfaitement convaincu du contraire : toujours est-il qu'il serait merveilleux que nous n'eussions rien à apprendre qui fût utile, nécessaire et même indispensable à ceux d'entre nous qui veulent vivre avec eux, dans leur patrie, sous leur soleil, et surtout qui nous fût utile pour bien gouverner des Africains.
        Ne peut-on pas, par exemple, sans exagérer l'admiration pour les Algériens, conseiller aux Français qui veulent s'établir en Algérie, d'apprendre l'arabe, tout en cherchant à enseigner le français aux indigènes ? La langue française est certainement fort belle, et je la crois même supérieure, en thèse générale de philologie, à la langue arabe, quoique ceci soit contesté par les orientalistes ; mais, au cas particulier, je crois qu'il vaut mieux savoir l'arabe que le français, pour habiter l'Afrique aussi bien que l'Asie ; et c'est pourquoi les Maltais sont plus facilement colons d'Algérie que les Français.
        J'en appelle d'ailleurs aux militaires qui ont fait la guerre contre les Arabes, aux agriculteurs européens qui ont voulu cultiver la terre dans ce pays, à tous les Français qui ont essayé simplement de vivre sans fièvre, sans dysenterie, sans ophtalmie, dans un climat si différent de celui de la France; tous diront franchement qu'ils ont appris des Arabes beaucoup de choses excellentes pour la guerre, pour l'agriculture et pour l'hygiène africaines.

        II. - Il en est de même pour la question qui nous occupe. Je crois que notre constitution de la propriété convient peu, je ne dis pas seulement aux indigènes, mais à nos colons européens. Elle ne leur convient pas plus que notre costume étriqué, que notre alimentation excitante, que nos maisons, espèces de serres chaudes, que.... mais je m'arrête, afin de ne pas toucher trop rapidement à des choses délicates qui ne doivent être abordées que lorsqu'on est décidé à les exprimer entièrement.
        Examinons, en effet, les principales raisons qui expliquent et légitiment même, en France, l'état actuel de la propriété. Je parle ici uniquement de la propriété foncière.
        Population tout-à-fait homogène; inutilité absolue de précautions de défense commune contre des attaques à main armée, contre la dévastation et le brigandage hygiène publique facile, vu la douceur d'un climat tempéré et salubre; petite culture favorisée par cette température, par l'abondance des eaux, par la longue préparation donnée à la terre, sans interruption, depuis des siècles ; habitude générale d'indépendance personnelle qu'on peut tout au moins nommer égoïsme de famille, indépendance qui n'exclue pas précisément le patriotisme, mais qui a détruit le sentiment communal, et qui, sous ce rapport, place un de nos villages à une distance immense d'une tribu; enfin, moeurs sédentaires et habitudes d'ordre, chez les hommes qui sont propriétaires dans leur patrie, qualités difficiles à rencontrer dans les hommes qui consentent à se dépayser, à tenter l'aventure d'un établissement colonial, et surtout à transplanter, du nord dans le midi, leur chaude nature, leur bouillant caractère , qui gèlent dans nos brouillards et cherchent le soleil.
        En réfléchissant à ceci, on conçoit que la propriété puisse avoir, en France, un caractère très individuel et morcelé, et qu'elle soit abandonnée au fameux laissez faire des économistes de la vieille école ; on conçoit aussi que les administrateurs des communes ne soient à peu près que des enregistreurs de naissances, de mariages et de morts et des teneurs de listes de conscrits. Nos maires ne sont pas des Cheiks, il s'en faut, et je m'en féliciterai, si l'on veut, pour la France ; mais je serais désolé si les Cheiks français que nous donnerons à nos tribus françaises, à nos colonies de l'Algérie, n'étaient que des maires ce serait pitoyable.
        Ceci exige un développement que j'aurais déjà pu donner, lorsque j'ai parlé de l'état de la propriété en France ; mais, ici, je le crois mieux à sa place.

        III. - Aux vieux temps de la propriété féodale (il n'y a, de ces temps au nôtre, que l'espace d'un demi-siècle), le seigneur, qui était le propriétaire de sa seigneurie, exerçait une influence directrice, gouvernementale et administrative sur la distribution, la culture et la jouissance de la terre. Je n'examine pas si cette influence était bonne ou mauvaise, quoique ce soit une question assez intéressante qui reçoit deux solutions contraires, selon les époques que l'on étudie ; je constate simplement un fait, et je dis que le seigneur gouvernait et administrait la population et même la culture de sa seigneurie. A cette époque, les principales fonctions qui occupent aujourd'hui le temps des maires étaient une des attributions du curé, qui enregistrait les naissances, les mariages et les morts. C'était le seigneur qui distribuait le sol comme il l'entendait, qui prescrivait même les cultures, c'est-à-dire qui indiquait quelles terres et combien de terres seraient consacrées aux pâturages, aux bois, aux labours; c'était encore lui qui distribuait les eaux et garantissait leur jouissance; il faisait faire les travaux d'utilité commune, de communication, d'irrigation, d'assainissement selon son bon plaisir ou son intelligence; enfin, la commune avait en lui un vrai directeur de travail , un administrateur.
        Le maire, assisté même de tout son conseil municipal, n'est rien de tout cela aujourd'hui.
        Sans doute, les temps sont différents, les hommes ne pensent plus de même ; personne ne voudrait être serf, et l'on ne veut plus de seigneur; chacun chez soi, chacun, son droit ! Rien de mieux, peut-être.... pour la France.

        IV. - Mais qui donc pourrait croire qu'il nous sera possible d'établir en Algérie des villages européens, si nous ne leur donnons pas un gouvernement qui ait autorité, une administration qui ait puissance? Dieu nous garde de ces administrateurs ! qui n'ont d'autre pouvoir que celui de faire balayer le devant de chaque maison et allumer des réverbères ! Que nos maires algériens ne soient pas des Cheiks autocrates, je ne demande pas mieux, mais qu'ils soient un peu Cheiks ; car nos gouvernants ont besoin d'apprendre ici à commander et nos gouvernés d'apprendre à obéir, et, sans contredit, les Français ont beaucoup à apprendre, sous ce double rapport, des Arabes.
        Revenons aux deux opinions que je réfutais tout à l'heure.
        En résumé, conserver intact le régime de propriété des indigènes, et importer fidèlement pour les Européens, le système de la propriété française, ce serait faire preuve d'un optimisme arabe et français qui accuserait tout simplement peu d'efforts d'intelligence et une grande paresse d'esprit ; - et vouloir soumettre la population indigène à la loi française dans toute sa pureté, ce serait un travers de vanité française et une injustice à l'égard des Arabes.

        V. - Nous avons vu que la propriété foncière, en Algérie, existait sous deux formes très différentes, selon qu'on l'examinait dans les villes et leur banlieue, circonstance exceptionnelle dans ce pays, ou bien dans les campagnes, ce qui est le cas général ; nous aurons donc à rechercher les modifications que le gouvernement français de l'Algérie devra faire subir, immédiatement et progressivement, à la propriété selon les Maures, et à la propriété selon les Arabes.
        Déjà nous avons fait remarquer que la propriété foncière selon les Maures se rapprochait beaucoup de notre propriété foncière, et qu'elle n'en différait que par le habous, la loi des successions et le régime hypothécaire. Elle consacre le droit privatif individuel, la transmission par vente, échange, héritage et donation, et, quoiqu'en droit suprême musulman, en droit religieux et politique, le souverain soit le vrai et universel propriétaire, en fait, et sauf les confiscations politiques, il n'usait pas de ce droit.
        Nous avons moins parlé de la propriété mobilière et de la législation et des coutumes, des habitants des villes et de ceux des campagnes sous ce rapport, parce que nous avons craint que, malgré l'intérêt de cette question, elle n'agrandit encore notre cadre, déjà bien vaste. Quoique nous ayons exprimé l'espoir de voir modifier, même en France, et à plus forte raison en Algérie, une portion importante des lois relatives à la richesse commerciale, et malgré le désir que nous aurions de traiter ici la question des douanes, celles des patentes, de l'impôt personnel, ainsi que les monopoles du gouvernement turc, et la pénalité arabe pour la dette, le vol et même pour le prix du sang, nous pensons qu'on nous permettra de renvoyer à un travail spécial ce qui touche à la richesse mobilière.
        Nous, nous occuperons donc surtout de la constitution de la propriété foncière; c'est la question pressante, celle qui aurait dû précéder toute tentative de colonisation, et qui doit présider aux nouvelles tentatives que l'on se proposerait de faire.

        VI. - II nous tarde même de nous délivrer des questions secondaires, pour nous occuper exclusivement de la propriété rurale, de celle qui peut être l'objet de concessions à des Européens, ou qui doit continuer à être occupée par des tribus indigènes, et qui exige, à ce double titre, une prompte réglementation, car c'est là réellement la propriété coloniale, le sol productif de l'Algérie, tandis que les banlieues des villes sont et seront de plus en plus, des jardins, des lieux de repos, d'agréables et coûteuses fantaisies individuelles, des maisons de plaisance de bourgeois.
        Dans ce but, examinons vite l'état de la propriété foncière, dans les villes et leur banlieue.
        Ici, nous avons déjà en présence les deux législations dans leur intégralité ; aussi n'est-il pas étonnant que l'état de cette propriété urbaine ait fait penser à plusieurs personnes qu'on sera obligé d'employer des moyens violents, pour sortir de la confusion produite par le mélange de ces deux législations, qui pourtant se ressemblent beaucoup.
        Je ne le crois pas, parce que je suis convaincu que notre loi sur l'expropriation pour cause d'utilité publique, largement comprise, nous permet de réparer sans violence, progressivement et à mesure que se développerait la colonisation, les inconvénients qui résultent des écarts que l'on a laissé commettre à la spéculation individuelle, dans la propriété acquise par des Français, et que c'est la seule manière de nous délivrer des difficultés que ces spéculations désordonnées ont déjà opposées et opposeraient encore à toute colonisation.
        Je m'explique, car je crains qu'on ne m'accuse de provoquer la réalisation de la triste prophétie de M. Desjobert, et de réclamer pour les colons de la Mitidja une part du budget, comme indemnité de leurs aventureuses acquisitions.
        D'abord je ne suppose pas, comme M. Desjobert qu'une indemnité serait donnée parce que nous abandonnerions l'Algérie, ni même parce que nous ne protégerions pas les colons dans leurs propriétés de la plaine; je parle de les exproprier pour cause d'utilité publique. Ceci implique, je le sais, l'appréciation d'une indemnité ; or, voici comment je la conçois,
        Je suppose que le sol où se trouve une propriété privée soit jugé convenable pour établir une commune rurale, et que le Gouvernement impose, aux habitants futurs de cette commune, un règlement sur la propriété qui lui paraisse conforme aux besoins de la colonisation algérienne. Je suppose, en outre, que le Gouvernement fasse dresser le plan du village futur et du territoire entier de la commune, avec désignation de lots, pour la place des habitations et des terres à cultiver, comme si tout appartenait à l'État, comme si le propriétaire particulier n'existait pas.
        L'adjudication est ouverte ; les concessionnaires font des offres.
        Si le propriétaire dont il est question trouve insuffisantes les offres faites pour les lots dépendant de sa terre, il est libre de surenchérir et de se trouver ainsi concessionnaire de sa propre terre; mais au moins alors il est soumis lui-même au règlement imposé à la propriété. Si, au contraire, les offres le satisfont, il livre sa terre et en touche le prix offert. C'est ainsi seulement que je comprends l'indemnité dont je viens de parler.
        Toute la question est donc de savoir s'il est d'utilité publique, en Algérie, de constituer la propriété selon la fantaisie des propriétaires, sans s'inquiéter s'il en résultera des fermes isolées, des habitations malsaines, des impasses sans communication, une population désunie et facile à piller et à détruire, incapable de se défendre; ou bien, au contraire, s'il est, non seulement utile, mais indispensable, que le Gouvernement détermine l'emplacement et la forme des villages, l'étendue des terres qui en dépendront et leur population probable, la manière dont ces terres seront divisées, pour que cette division, immuable sauf autorisation gouvernementale, facilite les communications, les irrigations, la culture, et aussi la défense et la salubrité ; enfin, s'il faut dire ici : laissez faire l'individu, laissez faire l'égoïsme, ou bien, au contraire, faisons en commun, l'union fait la force.
        Si le Gouvernement doit présider ainsi à la colonisation, c'est dire, qu'il a le droit de soumettre les colons à des obligations qui pourraient nous paraître très despotiques et arbitraires en France, mais qui sont légitimes et sages en Algérie.
        Et d'ailleurs, ne serait-ce pas une véritable plaisanterie que de vouloir appliquer à la lettre, dans l'Algérie, la loi sur l'expropriation faite pour la France? Comment composer ce jury de notables propriétaires voisins, là où les propriétaires n'ont pas de voisins et possèdent une terre entourée de quelques lieues de terrains vagues et de bruyères, une terre qui elle-même, est un affreux champ de mauvaises herbes ? Comment fixer le prix d'une propriété qui n'aura précisément de valeur que si l'on y forme un village, si on la rattache à d'autres villages déjà formés, et si on lui amène ainsi des voisins? Et alors, n'est ce pas d'après la valeur que ces voisins futurs attribuent à cette propriété, qu'on peut équitablement indemniser l'exproprié, qui, d'ailleurs, n'est pas contraint de se laisser exproprier, s'il veut se soumettre lui-même à la loi commune, à la loi suprême, au salut du peuple?
        Je le répète, la loi sur l'expropriation, largement comprise, et appliquée à l'Algérie, suffit pour réparer l'imprévoyance des spéculations individuelles, et, il faut le dire, l'imprévoyance plus grande encore du Gouvernement, qui a toléré et quelquefois excité, par l'exemple de ses représentants, ces malheureuses spéculations.

        VII. - Ce que je viens de dire ne s'applique qu'aux propriétés qui gêneraient les dispositions reconnues bonnes à prendre dans l'intérêt colonial ; or, il est possible que ces dispositions n'atteignent pas du tout la propriété urbaine, et fort peu les campagnes des citadins, et qu'ici la propriété puisse, sans inconvénient, conserver le caractère d'individualité et d'indépendance que lui donnent notre législation de France et celle des Maures. En effet, il y a entre les villes d'Algérie et celles de France d'assez faibles différences, tandis que le village de France ne ressemble pas du tout à la tribu. Partout, d'ailleurs, la propriété urbaine pourra, sans inconvénient, et devra même, pour l'utilité générale, avoir le caractère d'individualité; il faut bien que cette compensation du foyer domestique soit donnée à des familles qui forment cité, et qui, pour se réunir ainsi, sont obligées de subordonner si souvent leur personnalité à la volonté générale.
        Si donc la législation de la propriété urbaine doit être modifiée, je ne pense pas que ce doive être dans le même sens que la propriété rurale ; il me semble, au contraire, que, dans les villes, l'égoïsme de la famille et celui des individus peuvent avoir librement leur cours, et n'être soumis qu'à des mesures générales de police urbaine.
        Les modifications que la loi maure et la loi française auraient à subir, sous ce rapport, me paraissent donc celles qui auraient pour but de supprimer les dispositions qui, dans l'une et dans l'autre, restreindraient, gêneraient la liberté du propriétaire foncier, surtout quant à l'achat et la vente de la propriété.

        VIII. - Et, par exemple, les habous ou biens engagés de la loi maure, et l'hypothèque légale, forme obscure des biens engagés de la loi française, sont deux institutions qui doivent disparaître, afin de dégager la propriété de deux conditions occultes qui la troublent et la rendent incertaine. Déjà plusieurs écrivains ont provoqué l'abolition du habous; M. Blondel, directeur des finances, et M. Jiacobi, conseiller à la cour d'Alger, ont fait des travaux spéciaux sur ce sujet et présenté des projets d'arrêté enfin le Gouvernement s'en occupe, et certainement ce progrès s'accomplira. Je crains qu'il n'en soit pas aussi facilement et aussi promptement de même pour la révision de notre régime hypothécaire.

        IX. - L'hypothèque légale, et, par suite, les formalités de l'expropriation pour remboursement de créances hypothécaires, n'est-ce pas l'occasion de délivrer notre législation de ces deux sources de procès et de ruines, et de faire au moins l'expérience des modifications si généralement réclamées pour notre régime hypothécaire en France ? Le moment et le lieu sont favorables ; car l'Algérie peut souvent être considérée par la France comme une terre d'épreuves, où doivent être semées bien des idées qui germent en France sans pouvoir éclore, parce qu'il faudrait un sol neuf pour les recevoir ; tout est à créer ici ; et même, malgré ce que depuis douze ans nous avons déjà introduit de vieux en Algérie, nous sommes mille fois plus libres d'y essayer du neuf que nous ne le sommes en France.
        Ainsi donc, révision du régime hypothécaire et abolition du habous, telles sont les modifications que devraient recevoir promptement la législation française et la législation des Maures, tel est le sens dans lequel doit être modifiée la propriété urbaine. C'est le principe de liberté, d'individualité, de mutabilité qu'il faut favoriser dans les villes ; nous verrons plus tard qu'il n'en est pas ainsi pour le sol des campagnes.
        Je ne saurais trop insister sur cette différence qui existe entre les propriétés et propriétaires des villes, et les propriétés et propriétaires des campagnes ; j'y reviens encore.

        X. - En Algérie surtout, les villes ne sont occupées que par des commerçants, et par des bourgeois, propriétaires des maisons occupées par ces commerçants et des capitaux employés par ces mêmes commerçants ; ces bourgeois vivent du loyer de ces maisons et de l'intérêt de ces capitaux. Je ne parle pas de la population militaire et administrative, qui est étrangère à la question. Les villes ne renferment pas d'agriculteurs proprement dits, quoiqu'il y ait quelques bourgeois amateurs d'agriculture. Il est donc naturel que la propriété des villes ait le caractère d'une richesse commerciale ou mobilière, tandis qu'au contraire le sol, cultivé ou cultivable, doit avoir le caractère de richesse immobilière.
        Malgré la confusion que notre législation française établit entre ces deux propriétés, urbaine et rurale, en leur attribuant le nom commun de propriété foncière, il est évident qu'il existe une différence radicale entre l'habitation d'un citadin et la terre d'un cultivateur, quand bien même il y aurait, sur cette terre, une habitation pour le cultivateur, ou quand bien même il y aurait, près de la maison du citadin un jardin pour prendre le frais, ou cueillir des oranges ou des fleurs. Pour le citadin, l'habitation est le principal; et le sol l'accessoire ; pour l'agriculteur, c'est le contraire. Appliquer absolument les mêmes principes à deux choses si complètement différentes, c'est une erreur qui peut ne pas choquer en France, vu la longue habitude, quoiqu'elle soit la cause de tous les inconvénients que nous avons signalés et que d'autres ont signalés dans notre constitution de la propriété ; c'est cette cause qui a engendré, par l'influence des citadins, le régime hypothécaire, et, par l'influence des campagnards, la division excessive du sol.
        J'espère que cette erreur choquera en Algérie, parce que les conditions dans lesquelles les agriculteurs peuvent vivre et prospérer sont très différentes de celles que l'on rencontre dans les villes, et parce qu'on devra naturellement rechercher quelle est la forme qu'il faut donner à la propriété, pour que les agriculteurs soient constitués en un corps vigoureux, en association vraiment communale, et pour ainsi dire en tribu, capable de se mesurer avec les tribus indigènes.

A SUIVRE

LE SALAOUECHE
Envoyé par M. Marc Dalaut
Ecrit par M. Gaëtan Dalaut


Il est connu le salaouèche,
Plus encor que n'est le loup blanc,
Il travaille à la tire-au-flanc
Aussi bat - il toujours la dèche.

Il n'en est pas, pour autant bléche,
Son verbe suave est cinglant.
Il est connu le salaouèche,
Plus encor que n'est le loup blanc,

Il lit, flagelle La Dépêche,
A quelque tribun ressemblant,
Il n'est l'esclave d'aucun clan
Mais pour une anisette il prêche.
Il est connu le salaouèche.


ASPECTS ET REALITES
DE L'ALGERIE AGRICOLE
Envoyé par M. Philippe Maréchal                    N° 18


Par cette Brochure qui sera diffusée par épisode au cours des Numéros suivants, nous allons faire découvrir des aspects et des réalités qui ont été déformées par les fossoyeurs de l'Algérie Française et dont les conséquences se poursuivent et dureront encore plusieurs décénies.
             

Les Techniciens
De l'Agriculture Algérienne
Vous présentent
ASPECTS ET REALITES
DE
L'ALGERIE AGRICOLE

" Quand je débarquai à Alger pour la première fois, il y a une vingtaine d'années, j'éprouvai une impression à laquelle, j'imagine, un Français n'échappait guère. J'arrivais dans un des rares coins du monde où nous pouvions nous présenter avec orgueil. "

Jérôme et Jean Tharaud.       

III - TEMOIGNAGES
C. - Kabylie
La Kabylie, ses Figuiers et ses Oliviers
PAR
Par Claude CHAUX
Ingénieur Horticole (1945)
Ingénieur des Travaux Agricoles
Chef de la Station Expérimentale
de Sidi-Aïch (Constantine)

1. Considérations générales et historique.

      Dès le début des troubles, les actions criminelles de quelques bandes mettaient en vedette des régions de la Kabylie dont les noms mêmes étaient très peu connus. Ces faits ont eu pour conséquence de donner de la Kabylie une idée fausse : celle d'un massif montagneux presque inexploré où régnait depuis toujours la plus profonde anarchie. Beaucoup ignoraient l'énorme travail de pénétration matérielle et morale engagé depuis bien des années dans ce pays. Nous pensons que ce court article leur apportera quelques éléments nouveaux de réflexion.
      Les populations berbères, refoulées au cours de l'histoire dans le massif kabyle par les envahisseurs successifs, ont dû tirer d'un pays relativement ingrat l'essentiel de leurs biens de consommation. C'est ainsi que le figuier et l'olivier ont pu, grâce à la conjonction de deux éléments favorables - milieu humain et milieu naturel - prendre un essor considérable. Ces arbres représentent les deux richesses fondamentales de la Kabylie ; celle-ci rassemble effectivement les 9/10 des figuiers et plus de la moitié des oliviers recensés dans toute l'Algérie.
      1.200.000 habitants se partagent le revenu de 6 millions de figuiers et de 5 millions d'oliviers. Ces deux espèces fournissent la base de l'alimentation des populations rurales ; une famille de six personnes consomme annuellement 700 kilos de figues sèches et 300 litres d'huile. Malgré cette consommation, un important surplus est, chaque année, commercialisé, soit en moyenne :
- 15.000 tonnes de figues pour une valeur de 600 millions ;
- 8.000 tonnes d'huile d'olive pour une valeur de 1.500 millions.
      L'association de ces deux cultures fournit donc l'essentiel de la ration alimentaire et constitue la principale source de revenus d'une population très dense ; en outre, elle procure le plein emploi, tout au long de l'année, d'une main-d'oeuvre locale abondante.

II. Le Figuier.



Tank de désinsectisation des figues sous vides partiel en Kabilie

      La production du figuier était, lors de la pénétration française, destinée en grande partie à la consommation locale. Depuis que la France est devenu un client régulier de l'Algérie, les aires de culture ont sensiblement triplé.
      Cependant, bien que le figuier soit l'enfant gâté du Kabyle qui lui réserve les meilleures terres et les soins les plus assidus, on petit observer un relâchement dans les bonnes traditions culturales: la cacaprification - coûteuse, mais indispensable à une bonne récolte - et le séchage des fruits étaient, voici quelques années, fort négligés.

      Les services publics sont alors intervenus pour revivifier l'exploitation des figueraies. Cette intervention s'est manifestée, dans le cadre des S.A.P. et de leurs S.A.R., principalement lors du séchage des fruits qui laissait fort à désirer. On a créé un certain nombre d'ateliers fixes ou mobiles de traitement et de conditionnement des figues. La vente des figues sèches traitées, calibrées et mises en caisses, est alors réalisée par une coopérative de producteurs qui écoule les produits dans les meilleurs conditions.
      Dans le domaine cultural, les S.A.R. ont développé les plantations sur banquettes de D.P.S. et planté des centaines de milliers d'arbres qui assureront la relève des très nombreux sujets plus que centenaires qui déclinent rapidement.
      Par ailleurs, la Station Expérimentale de Sidi-Aïch étudie les problèmes techniques relatifs à la culture du figuier et fournit aux pépinières des dizaines de milliers de boutures provenant de plants étalonnés par son personnel.
      Ainsi, la figue kabyle, anciennement expédiée dans des couffins d'alfa ou des outres en peau de chèvres, peut maintenant, grâce aux améliorations apportées tant à la culture de l'arbre qu'à la préparation de ses produits, concurrencer avec succès les productions turques et italiennes. Notre commerce d'exportation peut également maintenir assez aisément sa position sur un marché international de plus en plus difficile.

III. L'Olivier.

      Orientée vers une production purement familiale dont le surplus servait à quelques échanges, l'olivette - connue la figueraie - répondait assez mal, au montent de l'occupation française, aux exigences d'une économie ouverte. Des arbres, pour la grande majorité centenaires, occupant sur des pentes érodées des terrains épuisés, ne donnaient le plus souvent qu'une récolte tous les deux ou trois ans. LETOURNEUX (1) affirme qu'en 1890 l'olivier était à peu près abandonné et récolté au même litre qu'un arbre forestier.
      A cette situation peu brillante s'ajoutait la carence complète d'une industrie d'extraction. Le producteur devait choisir entre une extraction au trou qui causait la perte d'une grosse quantité d'huile et le traitement à façon pas des procédés semi-mécaniques s'inspirant des méthodes romaines ; le propriétaire du moulin parvenait alors, par de multiples ruses, à prélever une importante partie de l'huile produite.
      Dans les deux cas, le producteur était frustré. En outre, l'huile extraite par ces procédés archaïques était de fort mauvaise qualité ; en 1895, Letourneux écrivait : " Les procédés de fabrication des Kabyles sont défectueux. Les olives rances communiquent un goût désagréable à l'huile qui ne se vend que 0 fr. 50, alors que préparée par les Européens, l'huile de Kabylie vaut 1 franc à 1 fr. 25. "
      La présence française devait, en créant une industrie et un commerce de l'huile d'olive, rendre au cultivateur kabyle la confiance dans l'olivier.
      La Kabylie comptait déjà, en 1900, plus de 100 moulins modernes produisant une huile commercialisable à des cours intéressants qui payaient largement les travaux que les propriétaires s'étaient mis à entreprendre dans leurs oliveraies. Les routes et les pistes, qui ne cessaient de pénétrer plus avant dans les montagnes, accentuaient sans cesse le volume des olives vendues par le producteur à l'industriel.
      Cette influence de la présence française et du dynamisme des premiers oléifacteurs s'est traduite rapidement dans les chiffres puisqu'en 1900 déjà la production commercialisable des arrondissements de Kabylie était évaluée à 80.000 hectolitres.

      Sur le plan agricole, on constate que :
      Dans les zones montagneuses, la culture de l'olivier n'a subi qu'une très modeste évolution. La réduction des parcelles due aux héritages successifs, l'augmentation de population passée en soixante ans de 600.000 à 1.200.000 habitants, la ruine rapide des terres due à des pacages abusifs et aux fortes précipitations, ont été les principaux obstacles à cette évolution.
      Tout au contraire, dans les plaines intérieures de basse altitude, souvent incultes, et où régnait l'insécurité, la création d'exploitations françaises a complètement transformé la culture de l'olivier. Avec de modestes moyens, certes, mais beaucoup de volonté et de persévérance, les nouveaux venus ont créé, aux confins de la Kabylie (forêt de Maillot), les olivettes les plus prospères du bassin méditerranéen. Elles représentent un demi-million d'arbres bien soignés et très productifs (près de 25 kilos de fruits par arbre) qui sont progressivement rachetés par des familles kabyles.
      L'intervention de l'administration française était cependant nécessaire pour étendre à tout le massif kabyle les bons principes d'exploitation de l'olivier apportés par une poignée de colons.

IV. Rôle des Services Publics.

      Grâce à la politique de défense et de restauration des sols, 300.000 oliviers ont pu être plantés et entretenus depuis quelques années, et de nombreuses olivettes en mauvais état parfaitement régénérées.


Olivette de montagne en Kabylie (Dra El-Mizan).

      Une station expérimentale, créée dans la vallée de la Soummam voici une dizaine d'années, poursuit, en pleine zone de l'olivier, l'étude des grands problèmes que pose son amélioration culturale (choix des variétés, biologie florale...).
      La vulgarisation des techniques profitables est largement assurée dans une population qui aime l'arbre; au stade de l'école primaire, par les instituteurs qui disposent toujours de petits jardins-vergers ; au stade de l'adulte, par le personnel des Services Agricoles et du Paysanat qui multiplient les visites, conférences. cours pratiques, démonstrations et contacts avec les agriculteurs.
Cliché Hauville
Olivettes de Maillot en Kabylie

      Enfin, dans le domaine industriel une usine-pilote installée à Boghni sous l'égide de la Direction de l'Agriculture (Paysanat), éclaire le producteur sur la qualité et le rendement en huile qu'il est susceptible d'obtenir de sa production. Cette usine-pilote vient d'être récemment doublée, à Ménerville, par une installation dotée d'un matériel moderne qui fonctionne à la grande satisfaction de ses usagers.
*
**

      Qu'il nous soit permis de tirer, de ce bref exposé, la conclusion suivante : d'une région ingrate et difficile où étaient exploités de façon désordonnée et excessive le figuier et l'olivier, la France a fait un verger prospère dont une grande partie de la production, constamment améliorée, est recherchée sur les grands marchés. C'est pourquoi, au milieu des troubles que traverse actuellement la Kabylie, la population lui reste si attachée.

(1) La Kabylie et les coutumes kabiles " Hanotau et Letourneux, Paris 1893 "


A SUIVRE       

QUAND L'ORAGE PASSA
par M. Robert Antoine                  N°20
L'EXODE

PROLOGUE

      Nous venions de franchir la passerelle avec nos deux valises ; la sirène de bord rendit son cri déchirant, les amarres furent larguées ... Un zoom arrière commença.
      Cela dure deux heures, on ne distingue plus les détails de la rue, la ville s'éloigne doucement, mais sa blancheur persiste puis les bleus envahissent tout. Ils estompent les dernières côtes, les dernières terres de l'Algérie française.
      Les larmes coulent.
Photo Robert Antoine

      Pas un mot plus haut qu'un sanglot, c'est une vraie tristesse d'Homme, qui n'a pas compris. À l'instant précis où les terres africaines disparaissent, il devient un vaincu, un paria.
      Son aventure, l'aventure de ses pères est finie. Il n'y aura plus d'au revoir. C'est un adieu dans la douleur. Sa richesse tant convoitée tient dans les hardes de sa valise, sa fortune dans les quelques billets de son portefeuille. Sa femme serre une médaille en or de Notre Dame d'Afrique, mais elle a gardé une main de fatma comme porte-bonheur... Quand il pense à son avenir : il est sombre.
      II ne sait rien de ce côté de la Méditerranée.
      C'est un " Come Back " dans un pays inconnu. Jamais il n'oubliera cette honte qu'on lui inflige et persiste à croire qu'elle est injuste.
      Si j'ai admiré l'esprit d'aventure de mes ancêtres, si je suis fier des générations suivantes pour leur esprit d'entreprise, je dois saluer ceux que le destin a placés sur ce bateau. Ce bateau est un symbole, qui prend pour nom " Ville d'Alger, Ville d'Oran, ou que sais-je.... Si des privilégiés prennent l'avion, ils ont les mêmes sentiments, la même tristesse, la même rancoeur.
      Avant de donner des chiffres, je voudrai faire comprendre que c'est tout un peuple qui quitte sa terre, ses habitudes, son mode de vie. La France est pour la plupart de ces gens, de ces petites gens, une abstraction.
Photo Robert Antoine

      Anéantis par le tout perdu et le plongeon dans un futur de néant, où chaque tour d'hélice les mène, ils ne réagissent plus ; le coup porté est trop fort.
      Les séquelles seront innombrables, mais nous y reviendrons plus tard.
      Certes tous ceux qui partent ne sont pas dans le même dénuement, certains ont prévu, d'autres anticipé. Mais ceux qui ont attendu l'ultime moment, ceux qui ont cru jusqu'au bout que l'Algérie serait terre de France, ceux-là, hélas sont les plus nombreux.
      Quand ils se sont décidés à partir, à quitter leur patrie et tout ce qu'ils possédaient, il était déjà trop tard.
      Alors il a fallu faire jouer les relations, les connaissances du monde des transports, pour pouvoir embarquer au plus vite.
      Le bateau, l'avion, le chalutier, Marseille, Sète, Port-Vendres, Alicante, qu'importe. Il faut sécuriser sa famille.

      Ceux qui n'ont pas de relations attendent des heures, des jours, des nuits, couchés sur les quais du port, ou vivant dans leur voiture, pour obtenir un billet d'avion, délivré à l'aéroport de Maison-Blanche. Les files de voitures représentent plusieurs kilomètres, et elles seront abandonnées là, après l'embarquement du propriétaire.
      Les autorités, qui voulaient ralentir le rythme des départs, avaient réduit de SEIZE à TROIS les rotations hebdomadaires des paquebots entre Alger et la France... Elles avaient multiplié les tracasseries administratives et, les contrôles ...

      Ambiance...
      Cependant deux questions essentielles se posent :
      Pourquoi ce départ précipité ressemblant à une fuite ?
      Que fait l'armée si présente et qui se terre dans ses casernes ?
      Il me faudra répondre, avec justesse, sans gloire et plein de tristesse.

      Je ne sais si les générations futures comprendront le désarroi total de ces familles, l'effort qu'il a fallu faire pour rebondir. Peu en parlent, une sorte de réserve, de pudeur les retient... Le but de ce dernier volet de souvenirs est d'être une MEMOIRE, écrite par un pied-noir qui voudrait qu'au-delà de tout, ses enfants, et les générations qui suivront sachent dans quelles conditions leurs aînés sont revenus... Il n'y a pas de rancune, de revanche à prendre, mais il nous est fait obligation de se souvenir.
      Permettez, avant de quitter ma vraie patrie, de faire un inventaire, hélas réduit à mon village. C'est plus sentimental qu'un audit et j'espère seulement qu'en le consultant certains pourront dire " Tu vois, c'est là que j'avais mon toit ".
      Le petit-fils pensera que le grand père radote, qu'il a des problèmes plus immédiats à régler, que la vie actuelle fait fi des souvenirs et qu'il n'a pas de temps à perdre... Mais la graine aura été semée, plus tard il en sera fier.

Photo Robert Antoine
3ème PARTIE --- A SUIVRE
Histoire écrite en l'an 2001 par Robert ANTOINE
Photographies de l'auteur

A ma femme, à mes filles
A M. et Mme Roger Fauthoux
A ceux qui m'ont aidé à retrouver
une documentation perdue

M. ANTOINE nous fait l'honneur de la diffusion, par épisodes sur notre site, de ce livre de souvenirs. Pour ceux qui voudraient posseder ce livre, il est vendu par l'auteur au prix de 25 Euros (hors frais d'envoi).
Adresse de courriel, cliquez ICI --> : M. Robert Antoine


L'homme dans toute sa splendeur !!!!!!!
Envoyé par Mme Michèle Raphanel

     Une femme rencontre un très bel homme dans un bar.
     Ils parlent, ils se plaisent, ils partent ensemble. Ils arrivent chez lui, et il lui fait visiter son appartement.
     Elle remarque que sa chambre est remplie de petits nounours.
     Une centaine de petites peluches sur des étagères qui font toute la largeur du mur. Les tout petits oursons sur l'étagère du bas, les ours moyens, bien rangés sur l'étagère du milieu, et les immensément grandes peluches sur l'étagère du haut.
     La femme est surprise de voir que cet homme, viril, a une aussi grande collection d'ours en peluche ; elle ne montre pas son étonnement, mais elle est émue par la sensibilité de cet homme.
     Elle se retourne vers lui ... Ils s'embrassent ... Ils s'arrachent leurs vêtements et font l'amour passionnément. A près une nuit intense en ébats et en émotions, ils restent couchés là avec l'esprit un peu dans le brouillard, la femme se retourne dans le lit et lui demande en souriant :

     " Alors, heureux ?"
     Et l'homme lui répond : je sais...c'est odieux
     " Oui, ça peut aller ... tu peux choisir un lot sur l'étagère du bas.


LETTRES A UN METROPOLITAIN
Envoyé par Mme Anne Marie Berger/Gallo
Par le CERCLE D'ÉTUDES ALGERIENNES
ÉDITIONS REGIREX (1960)

L'homme le plus parfait est celui qui est le plus utile à ses frères.
      
 
LETTRE N° 9

       " ...Les départements d'Algérie constituent une partie de la République française. Ils sont Français depuis longtemps et d'une manière irrévocable. Leurs populations jouissent de la citoyenneté française... Entre elles et la Métropole il n'y a pas de sécession concevable. Jamais la France, aucun Gouvernement... ne cédera sur ce principe fondamental ".
(Discours de M. P. Mendès-France, président du Conseil, à l'Assemblée Nationale, séance du 12 novembre 1954. J.O. du 13.)

       " L'Algérie c'est la France. Et qui d'entre vous, Mesdames, Messieurs, hésiterait à employer tous les moyens pour préserver la France ? "
(Discours de M. Mitterrand, ministre de l'Intérieur (même référence).

       Nous nous sommes jusqu'ici efforcés d'analyser le " problème algérien " sous son aspect humain. Mais nous pensons que dans un pays qui se réfère constamment, et à juste titre, aux principes du droit, il n'est pas possible de ne pas examiner également l'aspect juridique de cet-te même question. Nous n'avons pas la prétention de faire une oeuvre de doctrine. Nous voudrions simplement rappeler quel fut, dans le passé, le cheminement du statut juridique de l'Algérie et montrer que les perspectives d'avenir que nous avons découvertes s'inscrivent dans le prolongement de cette évolution.

       Le premier acte juridique qui fit entrer l'Algérie dans l'histoire de notre droit est la " Convention conclue entre le général en chef de l'Armée française et Son Altesse le Dey d'Alger " en date du 5 juillet 1830. La Cour de Cassation (arrêt du 29 mai 1865) a reconnu que ce texte n'avait " pas seulement le caractère d'un acte politique, mais encore celui d'une loi... ". Il a eu en particulier la double conséquence suivante :
- le territoire, qui ne s'appelait pas encore l'Algérie, est devenu possession française en vertu du droit international public ;
- les indigènes (musulmans et israélites) habitant ce territoire sont devenus des "sujets" français. Ils restent régis, quant à leur état, leur capacité et les actes faits entre eux, soit par loi musulmane, soit par la loi mosaïque (arrêts de la Cour d'Appel d'Alger des 29 janvier 1857, 25 novembre 1861, 17 octobre 1866 et de la Cour de Cassation du 29 mai 1865).

       Quant aux Français (c'est-à-dire aux citoyens français) venus s'établir en Algérie, ils restent soumis aux lois générales de la Métropole, "qui sont devenues obligatoires en Algérie par le seul fait de la conquête et de l'occupation, sans qu'il soit besoin d'une promulgation spéciale, dans la mesure où les circonstances locales en permettent l'applicabilité" (Cour de Cassation, 4 février 1863).

       Notons ensuite l'ordonnance de 1834 qui organise le commandement et la haute administration dans " les possessions françaises dans le Nord de l'Afrique" et celle de 1838, qui applique pour la première fois le terme " Algérie " à ces territoires dont le caractère " français " est ainsi nettement affirmé.

       La Constitution républicaine du 4 novembre 1848 stipule que " le territoire de l'Algérie... est déclaré territoire français ". Celle du 27 octobre 1946 dispose (article 60) que la République française comprend "...la France métropolitaine, les départements et territoires d'Outre-mer ". Les départements d'Algérie, dont la création remonte à 1848, font donc partie de la République française. Aussi bien, le décret du 24 octobre 1870, postérieur à la chute du second Empire, déclarait en son article 3 :

       " L'Algérie renferme trois départements : le département d'Alger, le département d'Oran, le département de Constantine, ce qui établit quatre vingt douze départements dans la République française... ". Dans le même ordre d'idées, la circulaire que le commissaire extraordinaire de la République adressait aux préfets d'Algérie le 28 novembre 1870, précisait :

       "Aujourd'hui que l'Algérie n'est plus considérée comme une simple colonie, mais forme en réalité trois nouveaux départements français, il résulte de cette situation nouvelle, si clairement définie par le décret du 24 octobre 1870 (arts. 3 et 4)... qu'il y a lieu, désormais, de se conformer... aux règles établies pour tout le territoire de la République ".
       Nous n'avons rien inventé, pas même la notion d'Algérie française.
       La loi du 20 septembre 1947 portant statut organique de l'Algérie, indique en son article 1er :

       " L'Algérie constitue un groupe de départements, doté de la personnalité civile, de l'autonomie financière (que lui avait déjà conférée la loi du 19 décembre 1900) et d'une organisation particulière définie par les articles ci-après de la présente loi ".

       La Constitution de 1958 est muette en ce qui concerne l'Algérie. Elle prévoit seulement, aux termes de son article 72, 1 °) que :

       " Les collectivités territoriales de la République sont : les communes, les départements, les territoires d'Outre-mer ".

       On pouvait donc se demander si l'Algérie était un groupe de départements ou un territoire d'Outre-Mer. Le doute a été levé par le Premier Ministre lui-même, dont la réponse à la question écrite n° 278, posée par le député Vinciguerra, porte que :

       " Les départements d'Algérie et ceux des Oasis et de la Saoura font partie de la République au même titre que les départements métropolitains... ".

       Lorsque nous affirmons que les treize départements d'Algérie et les deux départements du Sahara constituent une province française, comme ceux du Haut-Rhin et du Bas-Rhin forment la province " Alsace ", nous n'élevons pas une prétention. Nous nous bornons à lire la loi, telle que le chef du Gouverneraient l'a interprétée.

       Nous avons précédemment indiqué qu'à la suite de la capitulation d'Alger (5 juillet 1830), les indigènes (musulmans et israélites) étaient devenus " sujets français ", c'est-à-dire qu'ils avaient reçu la nationalité française sans être admis à la jouissance des droits de citoyens français.

       Par décret du 24 octobre 1870 (dit décret Crémieux) " les israélites indigènes des départements de l'Algérie sont déclarés citoyens français ".

       La loi du 20 septembre 1947 (article 2) confère la qualité de citoyen français à " tous les ressortissants de nationalité française des départements d'Algérie, sans distinction d'origine, de race, de langue, ni de religion, y compris les femmes (article 4) et proclame " l'égalité effective entre tous les citoyens français ".

       La Constitution de 1958 déclarant (article 2) que la France " assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d'origine, de race ou de religion ", il nous faut bien conclure que, juridiquement parlant, il n'y a plus aujourd'hui, de Dunkerque à Tamanrasset, que cinquante millions de Français et Françaises " de la même sorte, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs ", ainsi que le souhaitait naguère le Président de la République.

       Ainsi donc, le droit, l'histoire et la volonté des hommes se répondent. Par un lent processus, le statut juridique de l'Algérie a accompagné l'évolution des rapports des différentes communautés.

       Certes, il y eut des arrêts, des fausses routes, voire même des reculades. Nous avons passé sous silence, pour ne pas alourdir un exposé dont nous ne prétendions pas faire un historique, le projet de " royaume arabe " de Napoléon III, espèce d'association purement artificielle, qui n'eut pas de lendemain, ainsi que la loi cadre (5 février 1958) construction non moins théorique, dont l'Administration chercha pendant plusieurs mois, exactement jusqu'au 13 mai 1958, comment elle pourrait bien appliquer l'inapplicable.

       Mais la direction générale de cette évolution est évidente : de l'état de colonie annexée par droit de conquête, l'Algérie est passée à celui de territoire national peuplé exclusivement de citoyens français. Ainsi l'a voulu le peuple de France, c'est-à-dire les hommes qui ont vécu et ceux qui vivent aujourd'hui en Métropole et en Algérie.

       Et si l'histoire a un sens, c'est dans la mesure où elle raconte l'action des générations qui l'ont écrite avec leur travail, leur peine et parfois leur sang.

       Quant au " sens de l'histoire " dans lequel les événements devraient nécessairement couler comme une rivière dans son lit, on nous permettra d'en sourire en attendant d'en reparler.


Communiqué de presse CNFA
Coordination Nationale des Français d'Algérie

- Pour attendre depuis plus d'un demi siècle de l'Etat français la reconnaissance de sa responsabilité dans les drames du rapatriement des Français d'Algérie ;
- Après l'ignominieuse mise en scène des Gouvernements français et algérien quant au regroupement de nos cimetières saccagés et du rapatriement de ce qui pouvait rester des corps dans nos tombeaux éventrés et pillés, tel le cimetière militaire français de Mers el Kébir ;
- Après la complicité de l'Etat français dans la falsification éhontée des réalités historiques de la présence française en Algérie, à seule fin de culpabiliser la Nation et lui imposer un traité dit d' " amitié " avec l'Algérie qui interdit la libre circulation sur son territoire aux Français Harkis;
- Après l'orientation Présidentielle d'une politique de repentance allant jusqu'à renier la victoire d'Austerlitz et à ignorer les insultes journalières du Président algérien envers la France ;
- Après l'ingérence du Président algérien dans les affaires françaises et ses exigences de retrait de l'article 4 de la loi du 23 février 2005 et la satisfaction qui lui a été offerte au prix d'un outrage aux législateurs français avec le retrait d'un article de loi par deux fois confirmé ;
- Après le subterfuge de l'avis du Conseil d'Etat sollicité sur la loi du 23 février 2005, mais en ignorant soigneusement les lois de même nature telles que la loi Pleven de 1972, Gayssot du 13 juillet 1990, celle du 29 juillet 2001 traitant du génocide arménien, et Taubira du 21 mai 2001 ;
- Après le retrait par le Président de la République de l'article 4 de ladite loi de 2005.

        Cinquante Associations et Amicales de Français d'Algérie, représentant plus de cinquante mille adhérents, se sont réunies le 11 février, à Saint Géniès des Mourgues, Hérault, pour mettre en place la COORDINATION NATIONALE des FRANÇAIS D'ALGERIE.
        A l'unanimité, les Présidents ont décidé de regrouper et de coordonner leurs moyens respectifs afin d'opposer les répliques appropriées aux circonstances, avec toute la force et la vigueur dont notre communauté dispose, ils ont constitué les organes de fonctionnement et nommé les responsables.

        Après en avoir délibéré, la Coordination (C.N.F.A.) a arrêté à l'unanimité des représentants des Associations présentes, les Résolutions suivantes :
1/ Contester la validité du Haut Conseil des Rapatriés en raison de sa constitution en deux collèges et la désignation unilatérale, par le Gouvernement de TOUS les membres ; Ecartant ainsi toute désignation par les rapatriés de Représentants Légitimes à cette instance consultative.
Dénoncer la représentativité factice dont cet organe est affublé et en conséquence rejeter sa caution.

2/ Faire savoir au Premier Ministre qu'il ne serait ni judicieux, ni souhaitable que la Commission, prévue par l'art 13 de la loi du 23 février 2005 et instituée par le Conseil d'Etat, écarte le contexte contemporain de l'examen des dossiers dont elle à la charge et que des retards soient apportés dans la liquidation de ces dossiers " oubliés " de la loi de 1982 et qui concernent des personnes du secteur privé âgées et malades.

3/ S'opposer à la signature d'un traité Franco-Algérien dit d' " amitié " avec un président Algérien qui dans tous ses discours au peuple d'Algérie, entretient et développe la rancœur et la haine de la France, allant jusqu'à institutionnaliser la négation de tout effet positif de la présence française dans ce pays ; Quand on sait qu'il a été créé de toute pièce par la France et par les Français d'Algérie, qu'ils soient de souche européenne (FSE), étiquetés " Pieds noirs " ou nord-africaine (FSNA) ; Quand l'Algérie jouit des richesses pétrolières au nom d'une occupation coloniale algérienne sur le Sahara institué par la " France coloniale ".
Si nos deux peuples sont naturellement appelés à avoir des échanges privilégiés, les conditions de ce rapprochement amical ne sont pas aujourd'hui remplies, eu égard au comportement d'A. Bouteflika.
La France ne peut pas s'en remettre à un traité qui relève de la seule volonté du Président de la République et qui échappe ainsi à l'avis et au contrôle des Français, alors qu'il met en cause leurs intérêts vitaux.

4/ Rejeter la " politique repentante " du Président Chirac et de son Gouvernement, pour affirmer haut et clair que les Français d'Algérie sont fiers de l'œuvre qu'ils ont réalisée par leur travail, par leurs sacrifices et avec l'aide d'une mère patrie trop souvent ingrate envers eux, mais qu'ils continuent d'aimer.
Pour avoir apporté à ce pays aux mœurs moyenâgeuses, des pratiques institutionnelles républicaines et humaines, une structure moderne, hospitalière, d'éducation, universitaire, agricole et industrielle, encore enviées dans le monde d'aujourd'hui. Lui avoir permis de passer en 1830 de la tutelle turque à la souveraineté française, ils sont Fiers d'être Français d'Algérie et n'entendent pas se laisser insulter par quiconque.

        Pour le Secrétariat Général de la Coordination Nationale des Français d'Algérie :

Pierre Barisain-Monrose.
CNFA, 130 Avenue de Palavas, 34070 MONTPELLIER
Email : cnfa@infopn.net


"Centenaire de l'Algérie française
(janvier-juin 1930)
envoyé par Jean Louis Ventura

Annonce retrouvée dans le journal (L'Ouest, 29 décembre 1929).
"Centenaire de l'Algérie française (janvier-juin 1930)

Programme


          Important - Les visiteurs qui viendront en janvier et février 1930 trouveront un confort plus grand dans les hôtels moins encombrés.
          Visitant le pays du sud à l'époque où les circuits sahariens sont les plus agréables, ils recueilleront des souvenirs inoubliables dans l'atmosphère heureuse d'un printemps plus précoce que partout ailleurs.

          Les manifestations du Centenaire de l'Algérie surpassent par leur intérêt les expositions qui, au début du siècle, prouvèrent au monde la vitalité de la France et de sa richesse. Il ne s'agit pas seulement d'une exposition de produits algériens au lieu même de leur origine, mais d'un ensemble très vivant de manifestations à la gloire de la pensée et de l'activité humaines.
          Nul ne restera insensible à l'attrait d'un tel programme :

AGRICULTURE : semaine du Palmier à Touggourt et Ouargla (10 au 19 mar) : du mouton à Laghouat-Ghardaïa (20 au 30 mars) ; exposition permanente de produits agricoles à Béni-Ounif, Lahouat, Toggourt (1er février au 15 mai) ; foire oléicole à Tizi-Ouzou (mars) ; congrès de la Rose et de l'Oranger à El-Goléa (22 janvier au 4 février) ; inauguration du Musée forestier à Alger (13 avril) ; congrès national des Associations agricoles (25 mars au 5 avril) ; congrès international du Vin (2e quinzaine de mai).

INDUSTRIE : exposition permanente des produits miniers et manufacturiers du sud (1er février au 15 mai) ; congrès de la houille blanche (8 au 15 juin), du froid (2e quinzaine de mars), de l'industrie minérale (1ère quinzaine de juin).

COMMERCE : congrès de la Fédération des unions économiques (11 au 13 mars) : congrès des conseillers du Commerce extérieur de la France (12 au 17 mai) ; réunion des présidents de Chambres de commerce de France t d'Algérie (11 mars et jours suivants) ; nombreux congrès des principaux commerces.

ENSEIGNEMENT : visite par grandes écoles de France (2e quinzaine d'avril) ; congrès des anciens élèves des Ecoles nationales d'arts et métiers (22 mars) ; des anciens élèves des Ecoles primairzs supérieures de France et des colonies (16 au 26 avril) ; des anciens élèves des Ecoles d'agriculture françaises (1ère quinzaine d'avril) ; congrès des Etudiants de France (5 au 14 avril) ; de l'Union des associations départementales universitaires (avril) et de l'Association française pour l'avancement des sciences (15 au 19 avril).

ARTS : inauguration du Musée des beaux-arts d'Alger (2 mars) ; d'Oran (16 mars) et de Constantine (mai) ; représentations théâtrales à Alger (1er janvier au 31 mai) ; reconstitution des costumes historiques français et indigènes (janvier, mars, avril et juin) ; exposition de l'Artisanat, et de l'Enseignement professionnel (1ère quinzaine de mars) ; inauguration de l'Ecole des tapis à Tlemcen (26 janvier) ; exposition du Livre français (mars) ; congrès des spectacles (15 au 30 mai) ; concours international de musique (8 et 9 juin, Pentecôte).

SPORTS : épreuves automobiles sahariennes (5 février au 31 mars) ; grande manifestation de ski à Blida (6 au 9 février) ; tournoi international de tennis (23 au 30 mars) ; fête fédérale de gymnastique à Alger (17 au 24 avril, Pâques) ; championnats d'Algérie d'épée, de fleuret, de sable (avril) ; courses d'automobiles et de motocyclettes, Grand Prix d'Algérie (26 et 27 avril) ; courses hippiques, Grand Prix du Centenaire de l'Algérie (6 avril) ; championnat du cheval d'armes de l'Afrique du nord (1er juin) ; meetings d'aviation dans les trois départements : Alger, la Sénia, Constantine (2e quinzaine de mai) ; fête nautique, régates à la voile, régates pour canots automobiles (1er au 15 juin) ; grandes régates à l'aviron à Alger (30 juin) ; boxe championnats amateurs (mai) ; matches de rugby à Alger, ORan, Constantine, Batna (janvier à mai) ; de football à Alger (même époque).

TOURISME et FÊTES : circuits touristiques (Kabylie, Aurès, ruines antiques), (avril) ; fêtes antiques (juin) ; tournée des villes d'or (mars) ; visite des massifs forestiers (1ère quinzaine de mai) ; semaine maritime (même époque) ; cérémonie de Sidi-Ferruch (15 juin) ; voyage du Président de la République (1ere quinzaine de mai) ; parade en l'honneur des troupes indigènes (2e quinzaine de mai) ; inauguration de la Maison des congrès à Alger (6 avril) ; inauguration de la salle de conférences et d'auditions musicales d'Alger (13 avril) ; exposition générale d'Oran (23 mars au 26 mai) ; fête des Eclaireurs de France à Alger (15 au 26 avril) ; fête des patronages de France (14 et 15 juin) ; fête des felurs, cavalcades, vegliones (27 mars, Mi-Carême), corso fleuri (4 mars, Mardi Gras).

          Pour tous renseignements et inscription s'adresser à : L'Office des transports et logements, 30 boulevard des Capucins à Paris".

P.S. : Je crois que c'est intéressant de savoir comment cet anniversaire a été fêté à l'époque !...
Bonne lecture
Dom (jdlropri@yahoo.fr)


Le Rôle Positif de la Colonisation
Envoyé par Alain MAS

Sous le coup de l'indignation j'ai écrit ces quelques lignes,
au courrier de Nice Matin (avotreecoute@nicematin.fr)

La Colonisation

Je vous demande instamment de bien vouloir publier cette lettre dans le courrier des lecteurs.
Je vous en serais infiniment reconnaissant.

          Faut-il renier le Maréchal LYAUTEY ?
          Et voilà ! nous allons jusqu'au bout de notre lâcheté, de notre veulerie, de notre abandon. Le président de la République a demandé la suppression de l'article 4 de la Loi du 23 Février 2005 sur le "rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord."
          Notre présent est sombre, notre avenir, celui de nos enfants surtout, est angoissant. Il nous restait notre passé pour nous réconforter et nous laisser à penser que nous avions capacité à réagir.
          Eh bien non ! lui aussi est balayé, il faut en avoir honte, le renier. Mais pourquoi s'indigner ? nous ne sommes pas à un reniement près !
          Il me revient en mémoire ce que disait le Maréchal LYAUTEY, ce grand patriote, Académicien français :
"La colonisation est un élément de l'Histoire de France; Elle doit toucher le coeur de tous les Français. Le devoir colonial est devenu une forme de devoir civique et patriotique : Aimer la France, c'est aimer la plus grande France, celle qui n'est pas enfermée dans ses frontières."
          Il disait encore ( mon émotion est grande en le citant) :
"Nous apportons dans nos colonies les formes du bien-être le plus élémentaire, nous apportons le progrès, l'hygiène, la culture morale et intellectuelle, nous les aidons à s'élever sur l'échelle de l'Humanité. Cette mission civilisatrice nous l'avons remplie à l'avant garde de toutes les Nations et elle est un de nos plus beaux titres de gloire."
          Monsieur le Président de la République, je vous le demande, ne faut-il pas renier aussi le Maréchal LYAUTEY ?

Jocelyne MAS
Rapatrié d'Algérie
Infâme "colonisateur"
http://www.jocelynemas.com


LE PETIT CIREUR
Envoyé par M. Marc Dalaut
Ecrit par M. Gaëtan Dalaut


Qu'il s'appelle Salah, Kacem ou Mohamed,
C'est le petit cireur sa boite en bandoulière,
Maigre sous des haillons ou sa blouse roulière
Dont les siens ont quitté, jadis, l'ancestral bled.

Il est né citadin, à Bône ou Bab-el-Oued
Mais la rue est pour lui partout hospitalière
Qu'il s'appelle Salah, Kacem ou Mohamed,
C'est le petit cireur sa boite en bandoulière.

Il connaît sa ville, de son A jusqu'au Z.
Il cire les souliers pour tâche journalière,
Mais en une pour tout de façon cavaliere
C'est Gavroche,Algérien,le petit yaouled
Qu'il s'appelle Salah, Kacem ou Mohamed.



Histoire de l'esclavage
Décryptage - 03 février - - Jean-Germain Salvan*
envoyé Par le Capitaine (H.) Francis JOSSE

Depuis les palinodies de Dieudonné, plusieurs journalistes se sont répandus sur l'esclavage, presque toujours pour sangloter sur les péchés de nos ancêtres (1). J'ai quand même passé plus de dix ans de ma vie en Afrique, qu'elle soit du Nord ou noire. J'y ai connu beaucoup d'Africains, et j'ai tenté de comprendre ce que furent les traites négrières.

Il était plaisant d'entendre Dieudonné affirmer "je suis fils d'esclave". Mais qui est sûr en France de n'être pas descendant d'esclave ? Combien de nos ancêtres les Gaulois furent réduits en esclavage par les Grecs ou les Romains ? Jules César aurait vendu un million de nos aïeux en dix ans. Du Ve au XIVe siècle, l'esclavage, sous l'influence de l'Église, fut transformé en servage en France. En 1313, Pierre 1er de Puylaurens affranchissait à Magrin (Tarn) une famille de serfs nommée Salvan : c'est la première mention de mon patronyme dans l'Histoire.

Les différences entre le servage et l'esclavage furent souvent réduites. Et jusqu'en 1830, quiconque était capturé par les Barbaresques en Méditerranée finissait ses jours comme esclave en Afrique du Nord ou au Proche-Orient - si un ordre religieux comme les spiritains ne parvenait pas à le racheter. Le premier résultat de la prise d'Alger par nos troupes en 1830, ce fut la libération de milliers d'esclaves chrétiens et la fin d'un fructueux commerce pour la Turquie.

Cela dit, et un colloque tenu en 1990 à Dakar sur l'esclavage le rappelait, cette pratique fut inventée très tôt, en Afrique et au Moyen-Orient.

L'esclavage est mentionné sur une tablette sumérienne il y a quelques quatre millénaires. Selon la Bible, lorsque les frères de Joseph décidèrent de se débarrasser de lui, c'est à des marchands ismaélites qu'il fut livré, avant d'être vendu en Égypte. En Afrique, où nous sommes accusés d'avoir déstructuré les sociétés traditionnelles, faut-il souligner que celles-ci reposaient sur le travail servile et donc sur la capture et la vente d'esclaves ? Où devrait et devait commencer et se terminer le devoir d'ingérence ?

Les commerçants turcs, arabes, portugais, britanniques, néerlandais, français ou espagnols qui se livraient à la traite des Noirs sont-ils les seuls coupables? C'est bien à des négriers africains que les navigateurs achetaient leurs sinistres marchandises. Pour l'Afrique d'expression française, c'est à Rufisque, et non pas à Dakar ou Gorée, que l'on embarquait les esclaves. Et ce ne sont pas les roitelets africains, Samory, Béhanzin, Rabah, etc. mais les militaires coloniaux qui firent cesser le trafic d'esclaves à partir de 1848.

On ne peut rien comprendre à la haine qui sépare en Afrique les peuples côtiers et ceux de l'intérieur sans se souvenir de ces siècles de chasses aux esclaves, destinés à travailler pour leurs maîtres noirs, ou vendus par des Africains soit aux négriers européens avant d'aller cultiver les Amériques, soit aux négriers musulmans, avant d'aller fournir de la main d'ouvre au Proche-Orient et en Arabie.

La colonisation en Afrique, depuis 1870, ce fut l'affrontement des puissances européennes contre les chefferies musulmanes dont le trafic d'esclaves était le principal fond de commerce. Pour mémoire, la dernière caravane d'esclaves fut interceptée au Tchad par nos troupes en 1919. Destination prévue : la côte de l'Afrique orientale, pour une vente en Arabie.

Il serait bon de s'en souvenir !

*Jean-Germain Salvan est général CR, ancien professeur d'histoire militaire à l'université de Bordeaux. Dernier ouvrage paru : Soldat de la guerre, soldat de la paix (Italiques, 2005).

(1) Ce Décryptage a déjà été diffusé le 11 mars 2005. Devant la montée en puissance des controverses récentes sur cette question délicate, et les gesticulations politiques qu'elles ont entraînées, il nous a paru opportun de rediffuser cette note du général Salvan. Le prochain numéro de Liberté politique (n° 33, hiver 2006) portera largement sur les relations entre Histoire, mémoire et politique (Ndlr).

Sur ce sujet, voir également d'O. Pétré-Grenouilleau, Les traites négrières, essai d'histoire globale NRF-Gallimard, (Ndlr).


Les Supplétifs dans la tourmente !
COMMUNIQUÉ de PRESSE
de l'Union Nationale Laïque des Anciens Supplétifs

         Samedi 18 février 2006, une manifestation est organisée à Montpellier pour s'indigner contre les propos tenus par un élu de haut rang de la région.

         Certes les paroles de cet homme ont dépassé sa pensée, mais le vrai problème des supplétifs, dont font partie les Harkis, est ailleurs.

         Notre lutte, plutôt que d'accabler un élu pour son dérapage verbal, nous devons rejeter tous ensemble, Musulmans et Européens la discrimination que le gouvernement Gaulliste nous impose depuis 1962. Il pérennise les deux collèges d'Algérie le Premier collège (Non Musulmans) et le Deuxième collège (Musulmans arabo berbère). Nous sommes pourtant tous français comme le veut l'article premier de la constitution française de 1958. Malheureusement l'héritage du gaullisme perdure toujours favorisant les uns au détriment des autres, et alternant ses considérations suivant les besoins électoraux du moment.

         Quelques élus locaux, se battent contre ces libéralités constitutionnelles, sans pour autant dénoncer l'article 6 de la même loi, qui fait une distinction raciale et xénophobe entre les anciens combattants supplétifs de la guerre d'Algérie.

         Toutes les lois adoptées " en faveur " des supplétifs appelés communément " Harkis " sont entachées de racisme et de discrimination puisqu'elles s'appliquent aux anciens combattants rapatriés français de statut civil de droit local (droit musulman en opposition au statut de droit civil de droit commun pour les juifs et les chrétiens). Le Ministre des anciens combattants le sait bien, puisqu'il a proposé la loi 2005-158 du 23 février 2005 (dite loi Mékachera). En faisant promulguer cette loi raciste, discriminatoire, xénophobe, ethnique et confessionnelle, il démontre si besoin était que 44 ans après les ex deux collèges d'Algérie existent encore et toujours sur notre territoire national. Il marginalise encore plus les anciens combattants musulmans dans un ghetto.

         Mes frères supplétifs et tout particulièrement Harkis, ne vous laissez plus berner par des aumônes au détriment de vos droits de français à part entière et non de français entièrement à part
         Mes frères Harkis, demandez aujourd'hui aux élus et principalement à ceux qui nous gouvernent de ne plus nous séparer comme c'est le cas avec l'Article 6 de la loi 2005, qui est raciste et xénophobe. Il n'y a en France que des Français toutes origines confondues, avec les mêmes devoirs et les mêmes droits.
         Ne vous trompez pas d'adversaire.

         Certes ce qui a été dit n'est pas beau, mais à qui la faute ?

         Tant que l'on promulguera des lois racistes, xénophobes, confessionnelles, ethniques, au sein même d'une République qui se voudrait laïque, il y aura des dérapages verbaux, prenons garde qu'avec tant d'injustices et de mépris, que cela ne dégénère pas en bataille rangée, nous n'en sommes plus très loin !

Christian Migliaccio       
Président de l'U.N.L.A.S 


COMITES DE DEFENSE
DES FRANÇAIS D'ALGERIE
Union des Comités de Défense des Agriculteurs Rapatriés

NOTE D'INFORMATION    
Béziers le 13 Janvier 2006      

Voici la lettre que l'un des nôtres a adressée au Ministère des Affaires Etrangères

A Monsieur Le Ministre des Affaires Etrangères
Direction des Français à l'étranger et des étrangers en France
Sous Direction de l'Administration Consulaire et de la protection des biens
244, BD SAINT GERMAIN
75303 paris 07 SP

Réf : Votre lettre n°2804 du 16 Mai 2005

Monsieur Le Ministre,                           

      En réponse aux interrogations et aux inquiétudes exprimées par Madame CASTANET, vous lui avez adressé une lettre qu'elle nous a transmise pour tenter de déterminer le degré de crédibilité à accorder à vos assertions.

      Par ma qualité de descendant de nombreux Français inhumés en Algérie, de par ma vie en ORANIE à partir de1971, de part les activités professionnelles que, j'y ai exercées, de par ma participation pendant plus de dix ans à tous les comités consulaires et parfois aux réunions consulaires présidées par l'Ambassadeur, en raison enfin des responsabilités que j'ai assumé dans le domaine associatif, je suis, avec d'autres, porteur de la mémoire de notre communauté et acteur de son histoire récente dans ce pays ; Je me sens donc en capacité de me prononcer à travers l'exégèse de votre correspondance, sur les problèmes que vous avez évoqués et sur votre manière de les aborder.

      Vous indiquez :
      " Pendant prés de 10 ans il a été impossible d'intervenir dans la quasi-totalité des cimetières en Algérie…."

      D'emblée vous évoquez la survenue d'évènements graves pour tenter d'atténuer ou de dégager la responsabilité de l'état.
      L'inaction de cette période décennale, que rien ne justifie, se surajoute à l'incurie quasi-permanente de vos services consulaires en ce domaine.
      Dés 1983, le sort de la plupart des cimetières était déjà scellé ; ils avaient subi d'irréparables atteintes encore aggravées pendant le premier semestre de l'année 1989, après " la révolte du pain " de la fin 1988.
      Dans l'ouest Algérien, les efforts consentis pour l'entretien des sépultures émanaient principalement d'individus :
-Monsieur BOUISSET jusqu'en 1978.
      Il mettait ses fonctions d'agent enquêteur au service d' l'agence des biens et intérêts des rapatriés, qui l'obligeaient à d'incessant déplacement, pour visiter les cimetières et faire réaliser les travaux qui s'imposaient ; une " Association pour la protection et l'entretien des cimetières Français ", habillage juridique fictif, permettait d'obtenir quelques crédits ;
- Le père LANSALOT
- Monsieur Pierre LAGARDE dans la région de Mostaganem
- Monsieur SEGURA pour celle de Tlemcen
- Monsieur RIPPOL et MARCIANO dans la wilaya de Tiaret
- Monsieur MESTRE à Béchar
      A l'opposé, inertie et passivité ont parfaitement caractérisé l'attitude de l'administration consulaire.
      A titre d'illustration en 1985 et 1986, le consulat s'est déchargé sur l'ANIFOM du soin de recenser les nécropoles et les sépultures civiles de Français, opération préparatoire au regroupement envisagé aujourd'hui.
      Entre 1985 et 1987 l'opération dignité, la seule qui ait prévu l'utilisation de crédits conséquents, aurait pu fournir au consulat de se racheter ; des carences dans la désignation des acteurs et dans le contrôle de l'usage des crédits conduisirent à des détournements et interdisent d'enrayer le processus de dégradation des cimetières.
      La seule réalisation à inscrire à l'actif des services consulaires se situe entre 1968 et 1971 ; après établissement d'un programme de regroupement de 43.000 tombes, 8.000 tombes seulement furent regroupées dans 11 columbariums : l'absence de " souffle "et de crédits interdisait de poursuivre.
      Par ailleurs, comment des cimetières comme ceux de
- SIDI KADA (ex CACHEROU) dont une école occupe aujourd'hui l'emplacement ;
- BOU HANIFIA, transformé en terrain de foot-ball par les enfants du village ;
- OUED LILI (ex DIDEROT) où, en 1985, une seule tombe subsistait à l'état de trace
- EL BORDJ où seul subsiste le mur d'enceinte, etc…..
ONT-ILS PU DISPARAITRE SANS QUE LE CONSULAT ET L'AMBASSADE AIENT ELEVE LA MOINDRE PROTESTATION ?
      La révolte de ceux qui vivaient très douloureusement ces exactions ainsi que les profanations graves et répétées des sépultures de leurs proches, s'exprimait, dans une version expurgée, par le biais de questions écrites au gouvernement des sénateurs CANTEGRIT, CROZE, DE CUTOLI, DE VILLEPIN !
      Les réponses manifestaient implicitement plus de mépris que de compassion et de volonté réelle de mettre fin à ces situations intolérables.
      Au-delà de la passivité récurrente, hautement condamnable, il y a parfois l'ignominie.
      Dans le courant du second trimestre 1992, le consulat de France à ORAN, accompagné par le Président local de l'association " in mémoriam ", demande à rencontrer " le Maire " de cette ville ( Monsieur HENNI , Avocat, actuellement membre du Conseil économique et social en Algérie).
      Viennent-ils légitimement se plaindre de nouvelles profanations, destructions ou exactions constatées dans le cimetière Chrétien, ou israélite d'ORAN ?
      NON !
      Ils ont mitonné une proposition qu'ils sont impatients de soumettre au Président de l'Assemblée Populaire Communale : " La moitié sud du grand cimetière Tamasouhet d'ORAN (18 hectares de superficie) est en mauvais état ; nous vous le cédons à charge pour vous d'édifier un mur qui matérialisera les nouvelles limites de la nécropole !! "
      Monsieur HENNI, homme admirable, qui pourtant manque cruellement d'espace pour mener à bien les missions de sa charge, refuse.
      Il nous informe de la teneur de sa réponse et du trouble profond que cette démarche a provoqué chez lui.

      Vous écrivez ensuite : " L'Algérie étant une priorité, la France y réserve la plus grande part des crédits qu'elle consacre aux sépultures civiles de Français dans le monde ".

      Il existe une vingtaine de pays dans le monde où sont situés des cimetières Français.
      Aucun autre pays ne présente les particularités de l'Algérie :
      Composée jadis de départements Français peuplés d'un million d'européens susceptibles d'être inhumés dans plus de 500 cimetières systématiquement profanés depuis 30 ans.
      Ces particularités imposaient d'y consacrer plus de moyens et, en ce domaine, comme en d'autres, les conséquences des choix politiques ayant conduit l'Algérie à l'indépendance n'ont pas été assumées.
      Compte tenu de ce qui précède, les crédit employés à la sauvegarde des 523 nécropoles peuvent être considérés comme dérisoires ; à titre d'exemple :
- 1988 : 540.000,00 Frs
- 1989 : 390.000,00 Frs
- 1990 : 285.000,00 Frs
- 1991 : 402.000,00 Frs
      Ces sommes ont varié à la baisse pour les années suivantes.

      Vous écrivez encore : " Dans un souci de cohérence et d'efficacité le Président de la République a fait dresser un plan… sur cette base un état des lieux aussitôt lancé à permis de faire un diagnostic… "

      Vous tentez d'accréditer l'idée d'un élan nouveau qui animerait nos responsables politiques et les aurait conduits à établir récemment un état des lieux et un diagnostic.
      Vous savez qu'il n'en est rien !
      L'état des lieux a été dressé de longue date, il y a prés de 20 ans, et la situation n'a fait qu'empirer depuis.
      Déjà en 1985 dans le seul ouest algérien, 65 cimetières avaient été classés dans la catégorie : EN TRES MAUVAIS ETAT.
      Pour savoir ce que recouvrent ces termes, il faut se référer à un exemple concret, celui du cimetière d'ORAN considéré alors comme se trouvant dans un état moyen qui peut être traduit ainsi qu'il suit : des milliers de sépultures profanées, partiellement ou totalement béantes, dans les carrés pillés et dévastés du sud, sud-ouest, centre-ouest et, après l'édification d'immeubles à l'est du cimetière et l'écroulement du mur d'enceinte, dans les carrés du sud-est et du centre est.
      Chacun pourra imaginer le spectacle cataclysmique, cauchemardesque offert par les cimetières en très mauvais état.

      Vous poursuivez en écrivant, à propos des regroupements : " 62 cimetières et environ 4000 tombes sont concernés sur les 523 cimetières et les 210.000 tombes (soit 2% des tombes) recensés dans toute l'Algérie. "

      Les chiffres que vous donnez comme embrassant la situation dans son intégralité sont faux ; vous indiquez vous-même, un peu plus loin, que cette liste des cimetières à regrouper est incomplète et n'englobe pas ceux de l'ouest algérien.

      Vous continuez ainsi : " Les regroupement s'effectuent dans des conditions de respect du aux morts scrupuleusement observées. "

      Nous souhaiterions que la notion de regroupement soit clairement définie.
      A l'instar de l'Association pour la sauvegarde des cimetières en Algérie (A.S.C.A.), censée œuvrer au respect de nos morts et comme en témoigne le document n°1 joint en annexe, s'agit-il d'opérer dans chaque cimetière un prélèvement symbolique, d'araser le terrain en détruisant les ouvrages funéraires et de " VEILLER A CE QU'IL NE RESTE AUCUN OSSEMENT VISIBLE. " Version parfaitement partagée par l'Association " in mémoriam " d'ORAN lors de sa réunion du mois de mars 1993 présidée par le consul de France.
      Pour mieux cerner cette notion de regroupement, nous souhaiterions être éclairé sur les points suivants :
- Montant de l'enveloppe budgétaire prévue à cet effet côté Français et côté Algérie;
- Composition des équipes appelées à exécuter cette mission ;
- Des groupements seront-ils associés à ces opérations et, dans cette éventualité, lesquels et à quelles fins ;
- Comment sera arrêtée la liste des entreprises prestataires des services attendus ?
- Un calendrier des opérations sera-t-il publié ? si oui, dans quel organe ?
- Si la présence sur le terrain d'un représentant de l'administration française n'est pas prévue, de quel recours disposeraient les familles concernées par ces opérations pour tenter d'en modifier le cours ?
- Un contrôle sur place des prestations fournies est-il envisagé ? Par qui serait-il assumé ?
- Enfin le nombre, par cimetière, de dépouilles mortelles ainsi transférées sera-t-il communiqué ?

      Vous poursuivez en indiquant : " Les cimetières de regroupement ont été sélectionnés sur la base de critères précis…, garantie de gardiennage et de surveillance… "

      Ou vous ne connaissez rien à la réalité algérienne et au problème que vous êtes censé devoir résoudre ou bien, à l'instar de bien des agents des affaires étrangères, vous nourrissez le plus grand mépris à l'égard de la communauté pied-noir.
      Dans l'un et l'autre cas votre conduite est indigne !
      La garantie de gardiennage et de surveillance est purement illusoire.
      Reprenons l'exemple du cimetière d'ORAN : dans le courant des jours ce cimetière n'est " gardé " que par une personne et par deux personnes les jours fastes.
      La loge du gardien se situe au Nord, point à partir duquel il lui est impossible de surveiller une nécropole qui couvre dix huit hectares et dont le mur de clôture, facilement escaladé, est détruit par endroit. Faut-il ajouter que le gardien est dépourvu de moyens de locomotion et qu'à l'approche du soir, il s'interdit de quitter sa loge !
      Voleurs et profanateurs se livrent alors librement à leurs basses œuvres.
      Le jour n'interrompt pas toujours leur besogne : plusieurs compatriotes ont demandé et obtenu l'intervention de la police pour tenter de mettre fin aux agissements diurne de petits groupes d'adolescents armés de barres à mine.
      Ces garanties étant illusoires, il n'y aura pas, comme vous le pensiez à tort, de réconfort pour les familles concernées dont vous disiez qu'elles n'ont " que de rares occasions de se rendre en Algérie et qui devraient être ainsi rassurées ", comme si, se rendre en Algérie, pour des dizaines de milliers de pieds-noirs, était affaire de choix, de goût, de caprice : par dizaines de milliers ils ont renoncé définitivement à se rendre en Algérie.
      A vous lire, nous avons le sentiment que vous n'avez jamais connu ni le poids écrasant de l'histoire ni celui de drames incommensurables.
      Pour dire vrai nous ne croyons pas un seul instant à votre volonté de parvenir à une situation satisfaisante ; nous percevons une tentative lamentable d'effacer à bon compte et l'intolérable et la preuve évidente d'une incurie coupable qui a plongé la plupart de nos cimetières en Algérie dans le chaos le plus total.
      Ne voyez-vous pas que les dimensions du problème requièrent d'autres solutions et la mise en œuvre de moyens exceptionnels seuls aptes à y conduire ?

      Veuillez croire etc….

===================

Commentaires :
Bien qu'il ne nous l'ai pas demandé, pour sa sécurité, nous prenons la décision de ne pas divulguer le nom de l'auteur de cette lettre mais nous garantissons son authenticité.
Bouleversés par son contenu, nous vous demandons de réagir devant ce désastre qui s'amplifie tous les jours, certaines municipalités laissant faire, plus que jamais, pour récupérer le plus rapidement possible les espaces ainsi libérés.
Que compte faire le HAUT CONSEIL DES RAPATRIES pour faire cesser cette monstruosité qui s'apparente, faute de réactions de la France, à une complicité entre deux états pour faire disparaître toutes traces de notre présence pour les générations futures.
Si les informations qui y sont contenues sont de nature à vous remuer et à susciter chez tous ceux qui sont concernés, un sentiment de révolte.
A votre tour écrivez sans délai à ce ministère en exigeant de lui qu'il infirme ou confirme ces informations et qu'il réponde point par point aux questions posées.
Depuis le grand exil nous avons supporté mille épreuves mais nous n'acceptons pas, si elle est avérée, la mascarade qui se trame.


Alain ALGUDO      

COMMUNIQUE

REUNION ANNUELLE 

HOMMAGE AUX MORTS DE MERS EL KEBIR

           Un Site signalé par Jean Louis Ventura

http://mers-el-kebir.net/
           Faites un tour, regardez le diapo avec la chanson, c'est sublime.

           Si vous voulez écouter directement cette musique et voir le diapo cliquez à cette adresse.
http://gronmeyer1.free.fr/musique/diaporama.swf.html

L'équipe du net et le bureau de Mers-el-Kébir, d'avance vous remercient de votre visite. Le responsable du site Monsieur André Alicand. Les photos du cimetière, Monsieur Raymond Quessada, de Mers-el-Kébir, Moi même Alain Garcia, D'Oran. La musique Monsieur Alain Blouc'h, les camardes du net, qui oeuvrent pour nous.
Ce site est un combat, les dispositions seront: la dissolution de l'association quand les marins seront sur le sol de France. En attendant, nous sommes très honnorés de votre soutien.

"De gros nuages noirs poussés par un vent d'est cachaient les premiers rayons du soleil et assombrissaient le ciel en ce début de journée du six janvier 1972.
Une légère bruine flottait dans l'air et enveloppait la ville de Saïda encore assoupie et silencieuse. Il était à peine sept heures du matin quand deux gros camions communaux s'arrêtèrent devant le parvis de l'Eglise en faisant crisser leurs freins fatigués. Une dizaine d'hommes sautèrent du premier camion et s'affairèrent autour du second véhicule d'où ils descendirent tout un arsenal de démolition: pelles, pioches, masses, barres à mine, brouettes, échelles et marteaux piqueurs.
Après avoir fait installer un cordon de sécurité autour de l'édifice imposant de l'Eglise, le chef d'équipe tint un rapide briefing: "cette église a été laissée par les colons. Nous avons pour mission de la démolir car elle n'est plus d'aucune utilité sur notre terre qui est une terre d'Islam. Dieu saura vous récompenser pour chaque pierre que vous enlèverez. .."http://perso.wanadoo.fr/guerredalgerie/




CHANSONS "RAP" des banlieues
Récoltés sur Internet et Radios

      ATTENTION, les mots sont retranscrit dans leur cruauté naturelle. Ames sensibles s'abstenir.

Le groupe 113

Extrait de leur chanson ''j'crie tout haut'':
" J'baise votre nation " L'uniforme bleu, depuis tout p'tit nous haïssons On remballe et on leur pète leur fion. Faut pas qu'y ait une bavure ou dans la ville ça va péter, Du commissaire au stagiaire: tous détestés !
A la moindre occasion, dès qu'tu l'peux, faut les baiser.
Bats les couilles les porcs qui représentent l'ordre en France"

Le groupe Sniper

Extraits de leur chanson "Nique le système" :
Niquer l'systeme, ils auront le feu car ils ont semé la haine, qu'on les brûle, qu'on les pende ou qu'on les jette dans la Seine, Elle cherche à brûler nos racines, mais ya des soldats, des vrais guerriers dans l'ghetto
J'aimerais être dans la peau de ce flingue tenu dans la main d'un beur qui se verrait caler Lepen

Extraits de leur chanson "J'aime pas" :
J'aime pas ce pays la France et le latin ,son système son baratin

Extraits de leur chanson "Fait divers" :
" Quand j'vois le score du FN, j'me dis qu'on peut contrer ça Tant d'fils d'immigré, si on s'mettait tous à voter On est en guerre, fréro, et c'est juste un simple fait divers

Extraits de leur chanson "La France" :
Pour mission exterminer les ministres et les fachos La France est une garce et on s'est fait trahir On nique la France sous une tendance de musique populaire Les frères sont armés jusqu'aux dents, tous prêts à faire la guerre Faudrait changer les lois et pouvoir voir Bientôt à l'Élysée des arabes et des noirs au pouvoir Faut que ça pète !
Frère je lance un appel, on est là pour tous niquer La France aux français, tant qu'j'y serai, ça serait impossible Leur laisser des traces et des séquelles avant de crever.
Faut leur en faire baver v'la la seule chose qu'ils ont mérités T'façon j'ai plus rien à perdre, j'aimerais les faire pendre Mon seul souhait désormais est de nous voir les envahir Ils canalisent la révolte pour éviter la guerre civile

Salif

Extrait d'une de ses chansons :
Allez-y, lâchez les pitts, cassez les vitres, quoi Rien à foutre, d'façon
En face c'est des flics C'est U.N.I.T.Y., renoi, rebeu, babtou, tway Mais si On veut contrôler Paris, tu sais que ça sera tous ensemble Ça y est les pitts sont lâchés, les villes sont à chier, les vitres sont cassées, Les keufs sont lynchés, enfin, ça soulage, Faut que Paris crame Ce soir à mort Le Pen,
On redémarre la guillotine, pire qu'à Djibouti Poitiers brûle et cette fois-ci, pas de Charles Martel On vous élimine, puisque que c'est trop tard
La France pète, J'espère que t'as capté le concept

Ministère Amer

Extrait de la chanson "Flirt avec le meurtre" :
j'aimerais voir brûler Panam au napalm sous les flammes façon Vietnam tandis que ceux de ton espèce galopent où 24 heures par jour et 7 jours par semaine J'ai envie de dégainer sur des f.a.c.e.s. d.e. c.r.a.i.e. dommage (...) que ta mère ne t'ait rien dit sur ce putain de pays me retirer ma carte d'identité, avec laquelle je me suis plusieurs fois torché

Smala

Extrait de la chanson "meurtre légal" :
Quand le macro prend le micro, c'est pour niquer la France Guerre raciale, guerre fatale œil pour œil dent pour dent organisation radicale, par tous les moyens il faut leur niquer leurs mères Gouers c'est toi qui perds….
Flippent pour ta femme tes enfants pour ta race…on s'est installé ici c'est vous qu'on va mettre dehors
Extrait de la chanson "Du miel les abeilles" :
La France est un pays de pute

Expression Direkt

(a notamment signé la bande original du film La Haine de Matthieu Kassovitz)

Extrait de la chanson "Au mike j'kicke" :
Ma bite tu peux l'astiquer ! Les arabes et les noirs vont tout niquer,
j'm'répète, j'm 'en bats les couilles je veux repartir friqué

Fabe

Extrait de la chanson "L'impertinent" :
C'est physique, biologique au bleu, blanc, rouge j'suis allergique, Je leur en fait baver, ces navets, j'peux les braver, la vie est une manif, la France une vitre et moi le pavé

La Clinique ….
Voulez-vous une lutte armée ? Si c'est oui, on est préparé, les jeunes sont équipés, fusils à pompes pour vous zigouiller Boss 3e œil Stop les larmes, place au combat il est temps de lutter, buter ces férias Un par un sur le carreau on va les baiser, trop d'années qu'on supporte ces cons sans broncher
Le rendez vous est à 5 h à Vitrolles avec tous les gaillards, ''Bon les gars, code table raz on efface la ville pire que la nuit de cristal, on nique tout, on brûle tout le monde, on frappe'' Mes lascars ont la rage, pire qu'les pits, casse tous Ménage à 3
Car mon armée, en un seul attentat va tout exploser, le troisième front en force contre le front J'parle aux boys
Cé-fran 98 la 3e guerre se passe maintenant J'les saigne, faut qu'y m'craignent On rosse les gringos du front Faut …Calotter Jean Marie et Debrey, envoyer le GIA Mafia K'1 fry j'suis fier d'être rebeu.
J'peux pas trahir mon couscous au lait caillé. J'ai passé toute ma jeunesse à racaille (...)
Comme le gros Nacine, le gros Nordine, mes potos Les Algériens, danger ils ont du mal à nous gérer Les Algériens, danger le passé on l'a mal digéré

Lunatic :

Extraits de leur chanson "Temps mort" :
ALLAH à Toi seul l'homme doit toute son adoration, les vrais savent, On a pas oublié, l'or que le pape porte au cou est celui qui nous a été pillé.
Allo c'est B2O encore en chien d'chiennes, les hyènes ressentent la tumeur
et moi j'suis d'humeur palestinienne. Qui veut la paix, prépare la guerre, j'te l'rappelle. ..vote pour emmener les porcs à la morgue, Eh négro ! C'est l'heure d'manger, Brûler leur sperme en échantillons, souder leurs chattes
J'suis pas le bienvenue, mais j'suis là,(...), j'suis venu manger et chier là.
Quand j'vois la France les jambes écartées j'l'encule sans huile. Z'ont dévalisé l'Afrique... J'vais piller la France Tu m'dis "la France un pays libre" (...) attends-toi à bouffer du calibre. J'rêve de loger dans la tête d'un flic une balle de G.L.O.C.K.

Extraits de leur chanson "Mauvais Oeil" :
Les colons nous l'ont mis profond, A l'envers on va leur faire, On est venu récupérer notre du
Dans vos rues on va faire couler votre pu Attends toi à plus d'un attentat
Ici en France, loin des ambiances "pétard" 14 juillet
Microphone ouvert et nos actions s'amorcent féroces A.L.I., Booba, Lunatic,
Hauts de seine, on te saigne.

Extraits de leur chanson "Guerre/Jihad" :
on repartira avec leur argent, leur sang et leurs pes-sa La France n'est pas territoire neutre. Mes troupes sont mobilisées Ils ont leurs paradis fiscaux
Nous à défaut on impose nos lieux de non-droits Et si c'est ça qu'ils veulent on va s'armer et s'entourer d'Khos

Extraits de leur chanson "Islam" :
Mains on reste pratiquants, délinquants Nos psaumes récitées Par nos mômes de cité à cité.
Nique la justice Y'a qu'dieu qui peut me juger Rien qu'j'dors plus, sur cette terre de colons impurs L pour ma Loi suprême représentée par le I Islam.

Extraits de leur chanson "Violence/délinquance" :
J'aime voir des CRS morts J'aime les pin-pon, suivis d'explosions et des pompiers Un jour j'te souris, Un jour j'te crève J'perds mon temps à m'dire qu'j'finirais bien par leur tirer d'ssus. Lunatic dans la violence incite.

Extraits de leur chanson "Racisme" :
Et si ma haine diminue C'est qu'les porcs sont morts et qui m'reste plus qu'dix minutes On met leurs femmes sans dessous Mais attention y'a tension quand j'vois un porc chez moi. A rien apprendre sauf que les porcs sont à pendre

Extraits de leur chanson "l'Effort de Paix" :
J'suis venu en paix, pour faire la guerre aux bâtards... Chante pour que,
Les porcs rampent .... Et sur mon palier, ça sent que l'maffé, le couscous ou l'tiep
En tout cas pas l'porcou bien l'cassoulet Comme chez les gens chez qui j'vais cagoulé... J'leur veux la guerre, donc laisse-moi en paix frère... On vend du @!#$ aux blancs...



LES MARCHANDS DE BROCHETTES
Envoyé par M. Marc Dalaut
Ecrit par M. Gaëtan Dalaut


Sur la table qui sert comme planche à hacher,
Près d'un petit kanoun où de la braise brille,
Le marchand a posé la fressure qu'on grille
Qu'il avait, le matin, achetée au boucher,

Au soir, il découpe, pour pouvoir embrocher,
Coeur, mou, foie, en morceaux pas plus gros qu'une bille,
Sur le feu maintenant la brochette grésille,
Et de la fumée âcre, ainsi que d'un bûcher,

S'élève en exhalant l'odeur du suif qui fume,
Mais le client qui l'aime, avec plaisir la hume
Et de la brochette qu'il tient dans une main

Il sort chaque morceau de viande encor brûlante
Qu'il roule dans du sel, du piment, du cumin
Et mange satisfait de sa saveur violente.


COMMUNIQUE
APOLOGIE DE CRIMES DE GUERRE !
Le 13 mars à 14 heures Annie Robert, Jean-Pierre Papadacci et Jean-François Collin, de l'ADIMAD, sont cités à comparaître devant le Tribunal correctionnel d'Aix en Provence (40, boulevard Carnot).
Pour "Apologie de crimes de guerre " !

Pourquoi ? Parce que l'ADIMAD a érigé la Stèle des Combattants tombés pour que vive l'Algérie française à Marignane.

La citation à comparaître demande de fortes sommes d'argent et la démolition du Monument.

Venez nombreux, dans le calme et la dignité, soutenir nos Camarades victimes de la haine recuite des amis des terroristes FLN.
ADIMAD

COMMUNIQUE
Du Cercle Algérianiste

Le MRAP et la ligue des Droits de l'Homme poursuivent leur offensive tous azimuts en considérant ni plus ni moins que l'hommage rendu aux morts de l'Algérie Française s'apparenterait à de l'apologie de crimes de guerre, les même soutenant par ailleurs l'apposition publique à Paris d'une plaque à la mémoire du terroriste Maurice Audin. Je ne peux donc que vous inviter pour tous ceux qui le peuvent à manifester votre soutien à nos compatriotes poursuivis en vous rendant au tribunal le 13 mars prochain à Aix en Provence afin de montrer que nous ne saurions céder à l'intimidation de ceux qui demain demanderont l'interdiction du Mur des Disparus aux motifs que cela constituerait une provocation à l'égard du Président Bouteflika.
Thierry Rolando
Président National du Cercle Algérianiste

COMMUNIQUE
Envoyé par M. Joseph Josse

Jean Pierre Mezure nous a envoyé cette annonce sur E Bay de la vente du drapeau des goums de l'Aures.

    La vente d'un drapeau des Goums .... Scandaleux, vis à vis de la mémoire de ceux qui se sont cotisés pour l'achat.
    Encore un Président ou Porte-Drapeau dont les Héritiers pensent que c'est un bien personnel.
    Prevenez le Musée des Goums ou la Fédération à laquelle pouvait appartenir cette Association.
    Merci pour eux.
    Capitaine Mezure.

DECES de NORBERT GAMBELOU
le 24 AOUT 1961 en ALGERIE
Envoyé par Stella Jean-Claude


          Norbert, mon frère a été tué lors d'une patrouille de nuit la veille de son retour en France, il était radio, ils sont tombés dans une embuscade, organisé par leur guide Harki, qui avait demandé à ne pas prendre les chiens avec la patrouille pour surprendre les fellaghas.
          Hélas il les conduit dans un piège, il y a eu 3 tués et 5 blessés.
          Mon frère a été le premier tué lors de cet accrochage.
          Les faits nous ont été relatés par un de ces camarades lors de son retour en France en octobre 1961.
          Car nous avons attendu presque un mois et demi le corps, pour l'enterrer au LUC.
          Et j'ai une anecdote à vous raconter, quelques jours après son décès, le Commandant de l'armée dans le Var, est venu rendre visite à mes parents, pour leur annoncer qu'il avait été décoré et il a demandé de l'argent pour les 2 décorations; La médaille du mérite militaire et une autre (je ne souviens plus laquelle).
          Mon père fou de rage lui a envoyé son poing dans la figure, et lui a interdit de revenir, et a refusé que lors des obsèques, les honneurs militaire lui soit rendu.
          Ce commandant n'a pas porté plainte.
          Ce jour là, La Comtesse de Rodehrer était présente, amie de ma famille depuis de nombreuses années (cousine de Michel Debré) -Ministre des Armées- à cette époque.
          Elle a téléphonée à son cousin, pour lui expliquer le coup de poing et lui faire part de son indignation à propos de l'argent pour payer ces 2 médailles.
          Elle a été à St Raphaël, et elle a achetée les 2 médailles avec son argent, estimant qu'il devait avoir sur son cercueil ces médailles lors de son enterrement.
          Plusieurs mois après nous avons reçu, de la part de Michel Debré, 2 nouvelles médailles GRATUITEMENT et l'attestation officiel de ces décorations.
          Je trouve cette histoire très triste de la part du gouvernement de l'époque, et je me demande si cette pratique est toujours en vigueur.
          Être tué pour la France et devoir payer pour recevoir les décorations ??
          Bien sincèrement.
          Hervé GAMBELOU
gambelouh@wanadoo.fr

          Nota de M. Jean Claude Stella
Je suis scandalisé qu'on ait envoyé en patrouille, de nuit de surcroît, un militaire la veille de son retour en France. Dans ce cas, le soldat dans sa tête se sent démobilisé, pour lui c'est déjà fini et il n'est plus, inconsciemment, en état de combattre, ni même de se défendre. Je ne comprends pas non plus le manque de méfiance de celui qui a commandé cette patrouille devant l'attitude du guide musulman qui ne veut pas qu'on emmène les chiens. Ce genre de trahison était pratique courante en Algérie. Il était difficile à un algérien de résister au FLN car la sanction était immédiate, il était égorgé sur le champ et ceux qui tenaient à leur vie étaient contraints d'obéir aux fellaghas. Ainsi dans un village minier, El Hallia, où les européens et les musulmans vivaient en parfaite harmonie, les ouvriers ont un jour massacré sans pitié tous les cadres européens avec leurs femmes et leurs enfants.
Face à ce commandant qui lui demandait de l'argent pour les médailles décernées à titre posthume, ce père de famille a eu la meilleure attitude possible.
Un bon coup de poing dans la figure, c'est tout ce que méritait ce chef qui s'est conduit comme un goujat et a déshonoré l'Armée Française.
Quant à Michel Debré, il aurait dû profiter de l'occasion pour décider par une loi que dorénavant ce serait l'Etat Français qui prendrait en charge les frais d'achat des décorations décernées à titre posthume, d'autant plus que ces soldats morts pour la France ne pourront pas toucher leur retraite d'anciens combattants.


AVIS DE MESSE
envoyé par M. Nicole Ferrandis

EN MEMOIRE
DES VICTIMES DE LA RUE D'ISLY A ALGER LE 26 MARS 1962,
DE CELLES DE L'ORANIE LE 5 JUILLET 1962,
DES HARKIS ET DE TOUS NOS DISPARUS EN ALGERIE,
Une messe sera célébrée le VENDREDI 24 MARS 2006 A 18H30

En l'Eglise Saint Nicolas du Chardonnet
23 rue des Bernardins 75005 PARIS
( métro Maubert - Mutualité )

Nous nous recueillerons devant la statue vénérée de NOTRE-DAME D'AFRIQUE
ASSOCIATION DES FAMILLES DES VICTIMES DU 26 MARS 1962


AVIS DE MESSE
envoyé par M. Pour M. Claude Rochette
ASSOCIATION "SOUVENIR DU 26 MARS 1962"

CÉRÉMONIES du "26 MARS 1962" en 2006 à PARIS

EN MEMOIRE
DES VICTIMES DE LA RUE D'ISLY A ALGER LE 26 MARS 1962,
DE CELLES DE L'ORANIE LE 5 JUILLET 1962,
DES HARKIS ET DE TOUS NOS DISPARUS EN ALGERIE,
Programme et informations

- Le SAMEDI 25 MARS à 16 h 30 - Eglise St Augustin 75008 PARIS
Messe du Souvenir avec drapeaux et Bannière de Notre Dame d'Afrique
- Le DIMANCHE 26 MARS À l8 h 30 - Arc de Triomphe
Ravivage de la Flamme et dépôt de gerbes

L'association "Souvenir du 26 mars 1962" vous invite chaleureusement à participer aux cérémonies du Souvenir en cette année 2006.
Aux victimes du 26 mars 62 d'Alger, nous associons celles du 5 juillet 62 d'Oran, du 20 août 1955 du Constantinois, les Disparues et les Harkis. Ces cérémonies du Devoir sacré de Mémoire sont une eéponse aux mensonges, aux insultes, au mépris dont nous sommes toujours les cibles.
Votre présence massive et digne à ces cérémonies sonnera comme une réponse à ces calomnies et aux comportement inadmissibles de leurs auteurs. Nous espérons vivement que vous comprendrez, chers amis l'importance et l'enjeu dec votre participation à ces cérémonies exceptionnelles en ces lieux sacrés chargés de symboles et d'histoire.
Tous les drapcaux d'Associations, d'amicales, de villages, d'anciens combattants sont spécialement invités. Cette annéê nous serons seuls à l'Arc de Triomphe.
Nous vous rerommandons de suivre à la lettre les consignes indiqués par les organisateurs (Comité de la Flamme et Souvenir 26 mars 62). La fin de la cérémonie à l'Arc sera marquée par le chant des Africains.
Ces cérémonies doivent se dérouler dans la plus grande dignité, sans cris, sans banderole.
Chacun, chacune y est invité à titre personnel et aucune représentation politique n'est souhaitée.
Aucune distribution de tracts n'est permise.
Attention au changement d'heure.
Nous comptons sur votre discipline et votrc compréhension.
Le 15/02/06
Claude Rochette
Pour tout renselgnement
Siège social : Le Clos Saint Joseph - 94 Impasse des lauriers - 84120 Pertuis


MESSAGES
S.V.P., lorsqu'une réponse aux messages ci dessous peut, être susceptible de profiter à la Communauté, n'hésitez pas à informer le site. Merci d'avance, J.P. Bartolini

Notre Ami Jean Louis Ventura créateur d'un autre site de Bône a créé une nouvelle rubrique d'ANNONCES et d'AVIS de RECHERCHE qui est liée avec les numéros de la seybouse.
Après avoir pris connaissance des messages ci-dessous,
cliquez ICI pour d'autres messages.
sur le site de notre Ami Jean Louis Ventura

--------------------


De M. PRIETO
Je recherche un Bônois M. Maximilien PISANI, connu au service militaire en 61-62, en qualité de chauffeur.
Merci de me contacter. M. Laurent PRIETO (un Oranais) tél : 03.83.64.23.14 - levy22@club-internet.fr qui transmettra------------------

De M. Jean-Claude Manchin
Bonjour,je m'appelle JC Manchin et je suis né à Bône le 18/8/43.
J'ai habité rue du 4 septembre puis très peu de temps avant mon départ le 31/8/62, aux mille logements Tour C2.
Grâce à internet,j'ai réussi à retrouver trois de mes meilleurs amis d'enfance que je n'avais plus revus depuis notre départ de Bône.
Par contre je n'ai pas réussi à retrouver la trace de mon entraineur de basket Nicolas CROCE. Si quelqu'un pouvait m'aider, je l'en remercie par avance.
Mon adresse : nichnam@hotmail.fr

De Mme Françoise Merciecca
Je cherche une photo de l'Ecole Victor Hugo pour mon père YVES MERCIECCA né le 1/4/34 à Bône à qui je veux faire une surprise pour son anniversaire.
Je ne sais pas dans quelle rubrique ce message apparaitra.
Je remercie toute les personnes qui pourrait me transmettre une photo de cette école !
Mon adresse : francoise3@free.fr

De M. Pierre Said

Bonjour, je recherche tous documents, témoignages et photos relatifs au club hippique de BÔNE et à la société "L'EPERON" qui en était l'émanation.
Je recherche aussi tous documents, témoignages et photos des "LOUVETEAUX" à Bône, période 1957/1962.
Merci Amitiés Pierre.
Mon adresse : pysaide@wanadoo.fr

De M. Laurent Prieto
"M. Laurent PRIETO : un Oranais - recherche un Bônois M. Maximilien PISANI, connu au service militaire en 61.62 en qualité de Chauffeur - merci de me contacter au n° indiqué".
Pour mon contact, SVP : levy22@club-internet.fr

De M. Keddad Salim
Monsieur, Jean-Pierre bonjour.
je vous envoie ce message de N'Gaous (Algerie) qui se trouve à l'est algerien et bravo pour votre site.
Je suis entrains de faire un livre sur N'Gaous et je suis à la recherche de cartes postales, photos anciens ou documents qui parle sur N'Gaous ou bien de rentrer en contact avec les gens qui ont connu N'Gaous.
Je vous signale, monsieur que je derige une association culturelle à N'Gaous.
Un grand salut et je vous souhaite une grande reussite dans vos projets
cordiallement
Adresse : keddad_salim@yahoo.fr

De M. Jean Claude Hestin
Le 15 Avril 1962, devant le marché à bestiaux de Maison Carrée, vers midi, 4 jeunes miltaires Pieds-Noirs de l'Ergmeb de Boufarik partant en voiture en permission à Alger, se sont fait arreter à un barrage, 3 d'entre eux se sont faits massacrés et tués.
il s'agit de : Laurent Formosa de Constantine/ Le Kroubs
de Jean claude Mosca de Constantine
et de Gerard Chessa de Blida.
Le 4éme a réussi a fuir, malgré les coups reçus.
D'aprés le rapport que j'ai obtenu de son ancien capitaine de compagnie, il se serait réfugié chez sa famille à Rouiba, et aurait donner signe de vie aux autorités 48 heures aprés le drame.
Son nom de famille Calabuig.
j'ai entamé depuis de nombreuses années un devoir de mémoire pour la recherche du lieu de sépulture de ces garçons.
j'ai obtenu de la part du ministére de la défense site mémoire des hommes des renseignements précieux qui m'ont permis de retrouver les 3 familles.
La mention Morts pour la France est notée sur les documents reçus.
Les anciens de Rouiba ne se souviennent pas du nom de Calabuig, mais cela ne veux rien dire, je vais continuer mes recherches dans ce sens.
Je trouve que cet événement tragique n'a pas pu passer par pertes et profits, dans l'indifférence génèrale.
J'en appelle à vous tous que que vous puissiez m'aider dans mes recherches.
Amitiés pieds noirs à vous. Jean Claude Hestin (1940), né à alger.
Mon adresse : Ducdcars@aol.com

DIVERS LIENS VERS LES SITES

Bonjour à tous
Le site de Bône a grossit donc j'ai été obligé de trouver un autre hébergeur le site de tiscali vous renvoie sur la nouvelle adresse.
Nouvelle adresse http://jeanlouis.ventura.free.fr/bone/PAGE.htm
Merci de votre fidélité, Jean Louis Ventura

Avec mes Amis Gilles Martinez et Jean Roda nous sommes heureux d'accueillir dans notre groupe des Sites Pieds-Noirs des Pyrénées Orientales un nouveau venu.
M. Robert Antoine et son site de STAOUELI qui ne demande qu'à grandir grâce à vous tous.
Son adresse: http://www.piednoir.net/staoueli
Nous vous invitons à le visiter.
Jean Pierre Bartolini

Je suis à la recherche de mon père André Nakache.
Sa famille est originaire de Tunisie, mais de Bône à Tunis, sur la route de Constantine, ou il y a beaucoup de Nakache, peut être que quelq'un reconnaitra mon père.
J'ai créé une page perso, concernant cette recherche. Si vous pouviez mettre un lien vers cette page, cela multiplierait mes chances de le retrouver.
Merci de votre aide.
Cordialement Yvan Kautzmann

Mon adresse: Kautzmannyvan@aol.com

cliquez ICI pour d'autres messages.

LA FOURMI HEUREUSE ...
Envoyé par J. OUDIN

         Une petite histoire bien sympathique... et pourtant réaliste et tragique...

Il était une fois, une Fourmi heureuse et productive qui tous les jours arrivait de bonne heure à son travail.
Elle passait toute sa journée à travailler dans la joie et la bonne humeur, poussant même la chansonnette.
Elle était heureuse de travailler et son rendement était excellent mais, malheur!, elle n'était pas pilotée par un manager...

Le Frelon, PDG de l'entreprise, considérant qu'il n'était pas possible que la situation puisse perdurer, créa un poste de manager pour lequel il recruta une Coccinelle avec beaucoup d'expérience.
La première préoccupation de la Coccinelle fut d'organiser les horaires d'entrée et de sortie de la fourmi.
Elle créa également un système de compte-rendu et de fiches navettes.
Très vite, il fallut engager une secrétaire pour l'aider à préparer les dossiers et le reporting, si bien qu'elle recruta une Araignée qui mit sur pied un système de classement et qui fut chargée de répondre au téléphone.

Pendant ce temps là, la fourmi heureuse et productive continuait de travailler, travailler, travailler.
Le Frelon, PDG de l'entreprise, était ravi de recevoir les rapports de la Coccinelle, si bien qu'il lui demanda des études comparatives avec graphiques, indicateurs et analyse de tendance.
Il fallut donc embaucher un Cafard pour assister le manager et il fallut acheter un nouvel ordinateur avec une imprimante.

Assez vite, la Fourmi heureuse et productive commença à baisser de rythme et à se plaindre de toute la paperasserie qui lui est dorénavant imposée.
Le Frelon, PDG de l'entreprise, considéra qu'il était temps de prendre des mesures.
Il créa donc le poste de chef de service pour superviser la Fourmi heureuse et productive.
Le poste fut pourvu par une Cigale qui changea tous le mobilier de son bureau et qui demanda un nouveau fauteuil ergonomique ainsi qu'un nouvel ordinateur avec écran plat.

Seulement, avec plusieurs ordinateurs, il fallut aussi installer un serveur réseau.
Le nouveau chef de service ressentit rapidement le besoin de recruter un adjoint (qui était son assistant dans son ancienne entreprise) afin de préparer un plan stratégique de pilotage ainsi que le budget de son nouveau service.

Pendant ce temps-là, la Fourmi était de moins en moins heureuse et de moins en moins productive.
"Il va nous falloir bientôt commander une étude sur le climat social", dit la Cigale.
Mais, un jour, le Frelon, PDG de l'entreprise, en examinant les chiffres, se rendit compte que le service dans lequel la Fourmi heureuse et productive travaille n'était plus aussi rentable qu' avant. Il eut donc recours aux services d'un prestigieux consultant,M. Hibou, afin qu'il fasse un diagnostic et qu'il apporte des solutions.

Le Hibou fit une mission de trois mois dans l'entreprise à l'issue de laquelle il rendit son rapport: "il y a trop de personnel dans ce service". Le Frelon, PDG de l'entreprise, suivit ses recommandations et... licencia la Fourmi!

Moralité:
Ne t'avise jamais d'être une Fourmi heureuse et productive.
Il vaut mieux être incompétent et ne servir à rien.
Les incompétents n'ont pas besoin de superviseur, à quoi cela servirait puisque tout le monde le sait! Si malgré tout, tu es productif, ne montres pas que tu es heureux au travail, on ne te le pardonnerait pas.
Si tu t'obstines à être une Fourmi heureuse et productive, monte ta propre entreprise: au moins tu n' auras pas à faire vivre les Frelon, Coccinelle, Araignée, Cigale, Hibou et autre Cafard.
Lamentablement, tout ceci est basé sur des études scientifiques universitaires qui démontrent que la majorité des être humains tendent à devenir des parasites...

Cette histoire m'a été envoyée par un ami ce Jeudi 02 Février 2006, juste après que j'ai eu discuté longuement avec un acheteur chez EXXON au Havre. Désormais, un fournisseur qui souhaite savoir où en est le réglement d'une facture doit maintenant téléphoner à Prague, en Tchéquie, où sont rassemblés tous les personnels des services comptabilité des filiales EXXON en Europe et où les salaires sont 4 fois moins élevés !
Les services achats des usines européennes sont pratiquement tous déjà délocalisés en Hongrie à Budapest.
Les feuilles de salaires arrivent par courrier au domicile des employés, les services paie mondiaux étant basés à Bangkok, Thaïlande !
D'ici quelques années en France, à condition que les immigrés veuillent bien accepter de leur laisser la place, il restera aux ouvriers français la possibilité de balayer les c...ommuns ! Il y en a qui ont de quoi se faire du mourron !



Vous venez de parcourir cette petite gazette, qu'en pensez-vous ?
Avez-vous des suggestions ? si oui, lesquelles ?
En cliquant sur le nom des auteurs en tête de rubrique, vous pouvez leur écrire directement,
c'est une façon de les remercier de leur travail.

D'avance, merci pour vos réponses. ===> ICI


Numéro Précédent RETOUR Numéro Suivant