N° 20
Juillet/Août

http://www.bartolini.fr/bone

Les Bords de la SEYBOUSE à HIPPONE
1er Juillet 2003
jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD se trouve dans la page: La Seybouse,
Numéros Précédents: 1 , 2 , 3 , 4 , 5 , 6 , 7 , 8 , 9 , 10 , 11 , 12 , 13 , 14 , 15 , 16 , 17 , 18 , 19 , ,
EDITO

Chers Amis

Pour ce dernier numéro avant les vacances que tout le monde mérite, je ne peux vous laisser jusqu'à la rentrée sans vous parler d'Uzès.

Le 1er juin 2003 à Uzès, accueilli fraternellement, par les bénévoles de l'ABCT et en plus avec une entrée gratuite. A 9 heures, déjà les places à l'ombre sont rares.
Nous commençons à peine à nous installer, tables et chaises pliantes, que déjà les premières retrouvailles avec les habitués de cette journée nationale m'entraînent hors de notre emplacement vers le grand tableau pour inscrire mon nom

Puis la belle et merveilleuse " Ronde Infernale " commence avec l'arrivée des copains, puis celle des collègues du site qui venaient pour la première fois, ce qui nous a permis de faire connaissance autrement que par le clavier de la machine. C'est formidable de pouvoir mettre un visage sur un nom. Je les remercie tous d'avoir fait le déplacement, parfois de très loin. Certes, je ne peux les citer tous, de peur d'en oublier mais je déroge un peu pour notre jeune Pieds-Noirs Stéphane Sant. Stéphane, accompagné par ses parents a tenu à venir malgré ses difficultés à se déplacer surtout sur les chemins du camping.
Rien qu'à voir son enthousiasme et sa joie d'être à Uzès, cela m'avait déjà comblé pour toute la journée.
Mais, j'ai eu du bonus. En effet, et malgré l'énorme et saine fatigue ressentie en fin de journée, les nombreux appels du podium, ou les habitués qui m'amenaient ou m'interpellaient pour me présenter tel Ami de la Seybouse et du Site, ou ami d'un ami, etc….
Tous m'ont apporté un bonheur et une satisfaction personnelle et en même temps collective pour les Rédacteurs de la Seybouse et collaborateurs par Internet, du site.
Ces bonheur et satisfaction prouvent que le site de Bône (comme tous les autres sites P.N.) ont une utilité indispensable.

Ce que je constate souvent dans de tels rassemblements, c'est qu'il y a beaucoup de Pieds-Noirs qui ne sont adhérents à aucune association, qu'ils viennent grâce au bouche à oreilles et maintenant grâce à l'écran clavier.
Donc nos site Internet qui contribuent très largement à la connaissance, la conservation et la diffusion de notre mémoire contribuent aussi à une convivialité nationale Pieds-Noirs.
Uzès, rassemble déjà tous les 1er dimanche de juin l'Est de l'Algérie Française et les 2ème dimanche de juin les natifs d'Alger et de sa Région. Je pense sincèrement, qu'Uzès devrait devenir le lieu de rencontre Annuel de tous les Pieds-Noirs. Je sais que cela demande une organisation exceptionnelle, nous avons des P.N. exceptionnels, mais surtout une entente et une fraternisation à toute épreuve pour faire au niveau national ce que l'ABCT et les Enfants de l'Algérois réalisent à leurs nivaux chaque année. C'est possible et souhaitable, car chaque année les rangs des Anciens s'amenuisent, et la tendance tire toujours vers le vide même si l'on voit plus de jeunes arriver.
Bien sur, j'ai d'autres suggestions pour ces journées, comme vous amis lecteurs, et c'est pour cela que je vous en laisse le soin de le faire savoir aux associations, ou si cela vous chante, la Seybouse vous tend la page, saisissez en l'opportunité.

Après cet égarement naturel, je reprends le fil de la journée, à 11 heures, une foule de fidèles assista à la messe avec les Amis de St-Augustin, tandis qu'une autre foule commença à entamer l'autre messe, celle de l'apéro.
L'anisette présente sur toutes les tables accompagnait une kémia comme là-bas.
Venait l'heure de se restaurer, des couffins sortaient la scabetche, les fougasses, les caldis, les cocas, les salades, les tourtes ; les poulets et rôtis ; les fromages ; les fruits avec en bonne place les melons et pastèques ; les pâtisseries avec naturellement les pâtisseries orientales ; puis les " kaouas ".
A partir de là, quelques bedaines ou brioches descendaient tellement bas qu'elles tiraient vers eux les paupières, ce qui permettait à leurs propriétaires de se taper une petite sieste.
Je peux décrire cela, parce que je n'ai pu profiter pleinement du repas, n'ayant fait que quelques apparitions à la table de notre groupe. Mes chevauchées de tous cotés m'ont permis de me nourrir du spectacle qu'offrait chaque table ou groupe.

L'après-midi, chacun essayait de revoir ses amis ou d'en reconnaître d'autres pour se raconter des souvenirs. Certains étaient plus attirés par " la piste poussiéreuse " pour danser sur des morceaux de leur jeunesse exécutés avec maestria par l'excellent Orchestre Pieds-Noirs.
Je tiens, ici, à remercier les membres de l'Orchestre qui ont diffusé tous les messages, sans distinction, et avec une amabilité que d'autre Disc Jockey pourraient prendre comme exemple.
A 17 heures, le tirage de la vraie tombola organisée par l'ABCT faisait des heureux avec des lots divers.
Les plus éloignés d'entre nous pliaient bagages et reprenaient la route en priant le ciel d'être au rendez-vous de l'année prochaine.
Pour ma part, je réussi à m'éclipser vers 20 heures car j'avais 280 km à faire avant de reposer mes jambes qui flanchaient et reprendre le boulot le lendemain
FATIGUE mais HEUREUX.
Deux petits regrets :
1) je n'ai pu consacrer à chacun tout le temps nécessaire pour discuter plus amplement. Pour l'année prochaine, il faudra envisager une solution de regroupement.
2) je n'ai pas eu le temps de faire des photos. Les deux photos ci-dessous nous sont offertes par François Pelletan, un fidèle du site et des rassemblements. Merci François.

J.P. BARTOLINI (à gauche) avec Robert LEON

Anne-Marie BERGER-GALLO (assise) avec ses copines de Bône-Elèves

Avant de prendre congé (pour la Seybouse), jusqu'au 1er septembre je me dois de remercier tous les rédacteurs d'articles de la Seybouse. Sans ordre préférentiel, merci à vous tous et continuez à nous régaler :
Colette LEVY ; Pierre ZAMMIT ; Henri LUNARDELLI ; René VENTO ; Rachid HABBACHI ; Christian AGIUS ; Pierre LATKOWSKI ; Jean Pierre FERRER ; Jean Bernard LEMAIRE ; Marcel CUTAJAR ; Georges BAILLY ; Régis GUILLEM ; Jean Yves SARDELLA ; Albert BUONO ; Jean Louis VENTURA ; Marcel FERRERES ; Francis JOSSE ; Jean ROSSI ; A. LANGLOIS ; André LACROIX ; Georges BARBERA ; Hervé CUESTA ; Georges VIALA ; Pierre BARISAIN ; Claude TROISE ; Marc DONATO ; J.A. ARNAU ; Gilles MARTINEZ ; Luc DEMARCHI ; Jacques TORRES ; Armand BELVISI ; Jean Pierre RONDEAU ; François PELLETAN ; Jean François MENDEZ ; Alain LEBLANC ; Maurice CALMEIN ; Christian MIGLIASSO ; Jean Pierre ROCHE ; Jean François COLLIN ; Guy BERZINA ;
Si par hasard, j'ai oublié des noms, prière de me le faire savoir et je réparerai, je ne suis pas infaillible.


Aprés votre visite,
(---n'oubliez pas de Cliquer --- ou de téléphoner ---)
LES CHRONIQUES BONOISES
Par René VENTO
Numéro 6

----- Tous les faits et événements relatés dans ces chroniques sont purement fictifs. Toute ressemblance avec l'actualité n'est évidemment pas fortuite . Les chroniques bônoises ont pour finalité de vous divertir en vous ramenant à Bône, comme si vous y habitiez encore, dans un pays imaginaire où toutes les communautés vivraient ensemble en parfaite harmonie .
René VENTO

Trois camarades de classe, Christian Agius, André Gabard et René Vento, anciens élèves du lycée Saint-Augustin, se sont réunis du 9 au 14 juin 2003, dans la propriété de ce dernier , à Gonfaron dans le Var. L'ordre du jour de cette rencontre, intitulée " SYMPOSIUM DE LA CHOUMARELLE ", était exclusivement consacré à la tchatche, pour combler les quarante années de silence auxquelles ils avaient été condamnés depuis leur départ de Bône. Pendant cinq jours, nos trois compères se sont rajeunis de plusieurs décennies pour revivre à l'heure bônoise, par leur langage, leur tenue, leurs histoires, et l'incontournable cuisine allant des merguez, façon Redzin, jusqu'aux haricots de mer et les poulpes, en passant par un couscous, bon comme là-bas dit ! Le tout arrosé de vingt litres du Tannières local et de trois litres d'anisette pour accompagner la kémia.
Les habitants de Gonfaron se souviendront longtemps de ce Symposium qui a laissé des traces , surtout chez les commerçants du coin. En raison des propos importants qui ont été tenus lors de cette rencontre. j'ai le plaisir d'annoncer à nos fidèles lecteurs qu'ils trouveront dans cette chronique Bônoise, ainsi que dans les prochaines, le compte-rendu détaillé de ces journées.


TROIS BÖNOIS AU PAYS OÙ LES ÂNES VOLENT

Selon la légende locale, en 1645, un âne aurait volé du haut de la colline sur laquelle était bâti le vieux village de Gonfaron et aurait atterri au fond du ravin, à la grande stupéfaction des habitants qui , depuis cette époque ,célèbrent la fête de l'âne volant.
Aussi, nos trois bônois, en guise de bienvenue, furent-ils soumis à la tradition ancestrale qui voulait que chaque visiteur entame son séjour à Gonfaron en subissant l'épreuve de l'âne. Celle-ci consistait à tenter de faire voler un âne, en chair et en os, sur la place du village, afin de réitérer l'exploit de 1645. Bien entendu, jusqu'à présent, personne n'avait réussi à décoller du sol , ne serait ce que de quelques centimètres, l'animal récalcitrant. Il faut dire que le procédé employé était pour le moins saugrenu , car il s'agissait de souffler dans le cul de l'animal à l'aide d'une paille plantée dans son trou de balle, afin de le gonfler comme une baudruche.

Le premier à qui revint l'honneur de planter la paille fut René, car il était l'hôte de ses copains et gonfaronnais d'adoption depuis 1963. Il lui fallut plus de dix minutes pour introduire l'accessoire, car comme il est guitche, il ne trouvait pas le trou et recevait de violents coups de queue du quadrupède piqué au vif dans son fondement.

Le second qui s'engagea fut André. Comme il était toujours premier de la classe à Bône, il n'allait tout de même pas se laisser impressionner par un vulgaire bourricot, patos de surcroît. Il inspira fortement, puis lâcha d'un seul coup son air dans le rectum de l'âne qui se mit à braire de plaisir mais qui ne bougea pas d'une semelle.

Le troisième fut Christian. Il gonfla son torse et souffla dans la paille afin d'introduire tout l'air de La Colonne ,qu'il avait stocké dans ses poumons depuis des années. Mais sa tentative ne réussit qu'à faire sursauter l'animal, sans doute excité par la chaleur du sirocco qui venait de s'engouffrer dans son arrière train.

Déçus, nos trois bônois retrouvèrent leur langage d'antan en traitant l'âne, ses morts, ses os,…..de tous les noms , celui de coulot étant largement majoritaire. Le garde champêtre, intrigué par ce vacarme, se mit à l'écoute de ces " estrangers " exubérants qui parlaient une drôle de langue. Grâce à leurs gestes, il comprit enfin quel était l'objet de leur courroux. Aussi, leur donna-t-il une seconde chance de faire voler l'âne. Il saisit la paille, mais comme il était délicat, il la retourna pour leur éviter de reposer les lèvres au même endroit que précédemment.
C'est alors que l'âne, sentant que l'on venait d'inverser le sens du tube à dégagement, refoula vers l'extérieur tout l'air injecté par nos deux amis, suivi par d'autres gaz dont l'odeur n'avait rien de commun avec les senteurs de La Colonne. Sous l'action de la poussée en avant créée par l'éjection des gaz, connue par les physiciens sous le nom de réaction, notre âne décolla du sol et retomba plus loin devant un vieux gonfaronnais aux cheveux blancs qui s'exclama :
- Diocane, c'est pas des tchalefs l'histoire du bourricot qui vole !

Le vieux gonfaronnais, c'était un bônois, un ancien harki qui, avec ses compagnons d'infortune, avait été déporté dans un camp proche du village, en 1962..


IL NOUS MANQUE UN HOMME !
N°5 de Mai 1950
de M. D. GIOVACCHINI
Envoyé par Georges Bailly

       Enumérez les noms les plus en vue du monde de la politique ? Cherchez un " Chef " dans tous
       les coins de l'horizon parlementaire ou même, hélas ! national !

            Vos efforts seront vains.

       Nous avons, certes, une équipe d'hommes intelligents, de bons orateurs, mais pas un seul n'émerge parmi eux, qui puisse prendre en mains les destinées de notre si belle mais si malheureuse FRANCE.
       Nous avions, au temps même de la vaillante Troisième, une équipe de " valeurs " morales et intellectuelles à offrir en exemple aux nations européennes jalouses et susceptibles.
       Où sont les De MUN, les Jules FERRY, les CLEMENCEAU, les POINCARE, les JAURES, etc… Où sont donc les GALLIENI, les LYAUTEY, etc…, ces grands coloniaux qui savaient aimer la France et la faire respecter ?
       Nous n'avons plus que des hommes de second plan, tous bavards et encombrants, occupés à supputer leurs chance dans les prochaines consultations électorales et à jeter, par les fenêtres grandes ouvert es de la démagogie, l'argent des contribuables

       Consolons nous, car il nous reste encore du passé un vestige glorieux : Edouard HERRIOT. Il fut f peut-être rhéteur beaucoup plus qu'homme d'action. Mais il symbolise encore avec distinction, I'Intelligence, la Probité, l'amour du Bien Public.
       Ces pygmées de la Quatrième allaient nous fabriquer du " neuf et du raisonnable " Ils ont réussi à mettre la maison à l'envers, et - se trouvant pris à leurs propres pièges -constatent qu'ils sont dans l'impossibilité de gouverner.
       La Constitution de 1875 était une merveille de sagesse et d'équilibre. Ils l'ont démoli à la manière des fantaisistes les plus inconscients.
       A quoi sert le Conseil de la République, sinon à caser des copains laissés pour compte, aux modestes appointements de 1.500.000 Francs par tête "d'honorable ".
       A quoi servent les cooptés ou les favoris divers qui siègent à l'Union Française ? Ils vous diront eux même qu'ils sont là pour prévenir les araignées qu'il y a du monde dans le palais du Grand Roi, dûment assermenté et largement rétribué, pour empêcher la pose de leurs toi!es les plus ténébreuses.
       Les rigolos de la Quatrième ont inscrit dans leur Constitution, et en lettres d'or, le droit de grève, sacré et imprescriptible. Aujourd'hui, ils voudraient bien le réglementer, mais ils sont prisonniers de leurs propres actes, et demeurent condamnés à se déjuger ou à se " dissoudre ".
       Alors, dès qu'une agitation grave surgit, ils offrent au bon public la diversion d'une nouvelle loi réprimant le sabotage ?
       La même loi existait déjà, mais elle demeurait et demeura toujours inopérante, tant que le pouvoir sera dans les mains des mêmes politiciens véreux ou trembleurs.
       Il faut bien dire la vérité. Les Communistes mènent la danse au Parlement et dans le Pays. Ministres, Préfets, Magistrats ont trop souvent peur d'eux,
       Par crainte des électeurs, on subit la surenchère stalinienne en gaspillant les deniers de l'Etat, et en infligeant, huit jours de prison avec sursis ! aux saboteurs les plus criminels,
       THOREZ, DUCLOS et leurs enfants de chœur, ne se gênent pas pour déclarer aux yeux du monde qu'ils ne feront jamais la guerre à l'U. R. S. S, -- En bon français, et en traduisant bien simplement, ils sont donc coupables D'APPEL A LA DESERTION ET A L'INSURRECTION,

       Au lieu d'agir en conséquence, nos gouvernants font comme l'autruche : ils n'osent pas regarder le danger en face.
       On simule de vagues représailles sur les pauvres bougres, mais les Chefs restent libres d'offenser la conscience nationale, plastronnent avec leurs égéries dans des autos de luxe, et sèment partout sur leur passage la haine et la guerre civile.
       Par ailleurs, des firmes et des consortiums réalisent des bénéfices scandaleux, en publiant même leurs héroïques bilans !

       Que font nos gouvernants ? Ils parlent d'une loi anti-trust pour abuser de la naïveté du bon peuple. Une belle diversion !
       Nous n'avons plus d'Armée. Nos casernes abritent des dactylos, des bureaucrates. Une propagande infâme démoralise nos Chefs Militaires aussi bien que nos soldats qui luttent en Indochine
       Sitôt qu'on parle d'économie, nos hommes de " gauche " ne pensent, qu'aux crédits affectés à la Défense Nationale ! Mais ils oublient les gaspillages éhontés qui favorisent les potentats de l'E. G.A., les sinécures et les travaux inopportuns, les prévarications et les subventions qui ruinent les finances.
       Et tout cela dans une atmosphère de corruption ! Un scandale chasse l'autre. Après celui des vins, qu'on a laissé vieillir, sans doute pour lui donner un meilleur bouquet, celui des Généraux !
       Vous verrez qu'en fin de compte, personne n'aura déjeuné avec PEYRE, et que les suspects obtiendront sinon une Vice-Présidence du Conseil Général, au moins l'avancement et des dommages intérêts.

       La résistance fut une sublime aventure, mais elle s`acheva dans le banditisme parce qu'elle divisa trop de bons Français et qu'elle substitua au sentiment de l'honneur, le goût des gains les plus vils.
       A la Libération, tous les profiteurs, sans titres réel, dansaient la valse du gang, que SCRIBE définissait ainsi :

            Qu'on nous place (bis)
            Et que justice se fasse
            Qu'on nous place
            Tous en masse
            Et que les placés
            Soient chassés...

       Mais qu'ils s'en aillent, ces incapables qui ont fait de THOREZ un, Ministre, et par ce lait, sont disqualifiés pour le mettre, hors d'état de nuire.

       Qu'ils s'en aillent, ces incapables qui par des nationalisations mal organisées, ont permis à l'ouvrier de se mettre en grève contre l'Etat, donc contre lui-même
       Qu'ils s'en aillent, ces incapables, qui par leurs idéologies insensées, compromettent l'avenir d'un empire colonial, qui faisait notre gloire et notre richesse ?
       Mais, qu'ils s'en aillent donc, tous ces bavards qui se gargarisent encore de ces mots désuets et vides de mâle substances : " gauche " et " droite ".
       Qu'ils s'en, aillent les enfileurs de perles, les primaires à oeillères rembourrées, les casuistes de dogmes étriqués et nuisibles

       La France est menacée par ce que Léon BLUM appelait le nationalisme étranger ". La France et l'Europe sont menacées par cette entreprise de destruction slave qu'est le Communisme.
       Seuls, ceux qui ont des âmes de lapins, ou des cerveaux de serins ne le voient pas.
       Alors, il ne doit plus y avoir de Socialistes, de Démocrates-Chrétiens, de Radicaux, de Pétainistes Du de Gaullistes !
       Il ne doit plus y avoir que des Français qui ont le devoir de se comprendre et de s'aimer, avant que la barbarie asiatique ne déferle sur l'Europe, citadelle dernière de la Civilisation humaine et Chrétienne.

       Mais Ministres et Députés sont sourds. Ils supportent même les séances de sport offertes par les Communistes, plutôt que de plier bagages.
       Cette Chambre remplie de gadoue, devra, bon gré, mal gré, finir lamentablement.

       Mieux vaudrait quelle se mette en vacances pour, un temps indéterminé, en confiant le Pouvoir à un Ministère composé de quatre hommes seulement :
       DE GAULLE, Président du Conseil,
       JULES MOCH, à l'intérieur,
       DALADIER, à la Guerre,
       Robert SCHUMAN aux Finances, et quelques fonctionnaires énergiques aux autres postes de commande.

       L'équipe n'est pas composée de grands hommes, mais on ne trouverait pas mieux pour l'instant. Un pis-aller.
       Je parie avec Ie Socialiste, le Radical, ou le M.R.P. le plus aveuglé par l'esprit de parti, que tout cela arrivera.
       Il n'est guère besoin d'être sorcier, ni de sortir de Polytechnique pour le comprendre.
       Les événements mènent les hommes et les partis. Et notre besoin d'ordre et de paix, groupera tous les Français qui, divisés par des mots, sont plus prés les uns des autres qu'ils ne le pensent.


x
ICI, IL Y AVAIT UN ARTICLE INTITULE
LAMORICIERE
Qui a été autocensuré par son auteur le 4 octobre 2003
Voir l'Edito de la Seybouse N° 23

Ça qu'on vous a pas dit … !
Christian AGIUS,
le Maltais de la route de Bugeaud,
y ramasse dans les poubelles…
ma, tombe de ses morts, c'est la franche vérité !!!
Didier Morville y vient de se ramasser sa 12ème condamnation ! Il a voulu cracher dessur la canusse qu'elle était avec lui, ma le molard il a raté sa trajectoire pour atterrir dessur la joue du videur ! Devine la baroufa… Les gendarmes qui se gardaient l'ambassade d'Israël, juste à côté, y sont intervenus, et…y se sont ramassés, comme les beignets, quelques molards de plus ! Résultat : Didier Morville il est, une fois de pluss, à l'ombre.
Ma…..vous savez peut-être pas que Didier Morville c'est ….Joey Starr…de « Nique ta mère » !!!

Le Concorde il a fait tchoufa ! Les Zaméricains y z'arrêtaient pas de lui mettre les bâtons en dedans les roues, tellement qui z'étaient jaloux, ces coulots. Y zaccusaient la bollution, comme y disent, les Patos. Ma les Français y zaffirmaient que l'avion y faisait pas plus de bollution que la fumée à les merguez à Redzin ! Même qui zont ont annoncé un vol en dessur New-York, tel jour telle heure, en disant à les Yankees de faire les mesures. Ces gatarelles y zont trouvé des chiffres " alarmants " au jour et à l'heure endiqués ! Ma, morts de rire y zétaient les Français, pourquoi ce vol……c'était un tchalèfe !!! Il avait pas eu lieu………

Raffarin et Danube il a fait tchoufa ac son livre « La France de Mai ». 1800 exemplaires vendus, seulement ! Qué tchoutche !!! Il aurait dû faire comme Ferry, qu'il a les cheveux longs ac les idées courtes, ma pas complètement courtes pour faire distribuer 800.000 exemplaires de sa « Lettre à ceux qui aiment l'école » aux frais……des couillons de contribuables !!!

Gaillot, l'«évêque » ( ???) qu'il aime les caleçons à fleur, que Béatrice Pereire elle a dit qu'il « avait ses mains en forme de nouilles trop cuites et son regard d'huître pas fraîche », il a fait monter la honte à la fugure à Catherine Lara, chez ce coulot de Fogiel, en la félicitant d'avoir joué un morceau, alors qu'elle en avait joué…… un autre…

Les sifflets dessur la Marseillaise du match Bastia-Lorient y zétaient pas spontanés. Sarközizi il avait été averti par les R.G… Ma il a laissé faire pour…..provoquer un choc en dedans l'opinion !
La Ligue Contre la Violence Routière elle s'a organisée une manif « 24 heures pour sauver 24 vies » où 500 zétudiants y s'étaient zallongés dessur les pelouses du Luxembourg pour symboliser les 500 blessés de tous les jours dessur les routes de France.
C'était pas la matsame qui manquait, à cette occasion : Sarközizi, Robien, Darcos… Du beau monde quoi !
Ma……les 500 zétudiants, c'étaient des fugurants recrutés par une agence d'la réclame !

Les cas de cannibalisme y se multiplient au Congo : les morts y zarrivent en dedans les zhôpitaux ac le foie et le cœur en moins ! Entention ! On peut plus parler de Redzin… Ma que des hommes y bouffent des hommes ça fait pas propre, ma ça peut calmer la faim. C'est pas ça. Voilà la franche vérité : les bouffés en question, c'est tous des Pygmées, les p'tits nains, parce que leur viande elle est considérée affreudisiaque !!! Plus que le Catsored de la Catsocoop, présidée par René Vento…
Sinafisi Makelo, le représentant des Pygmées auprès de l'ONU, il a tiré dessur la sonnette d'alarme…

Kouchner il avait pris position pour les Zaméricains à la guerre d'Irak, deuxième acte.
Pas pour détruire la dictature à Sa Dame, tié pas tchoutche, ! Y croyait que les Yankees y zallaient lui donner un poste après la guerre, comme l'ONU elle lui avait donné au Kosovo. Il est allé faire le lèche-cul là-bas, dis ! Ma, y sa retrouvé ac une main en devant et une main en derrière… Pluss la baroufa qu'elle lui a fait sa taulière, la Christine Ockrent !

Ya des fonctionnaires qui zont le titre « d'ornithologues d'état » ? Et oui, ça existe… Y comptent les zoiseaux, ma y se les attrapent pas ac la glu… Zézé Micaleff, des Quat'Chemins, il aurait pu être chef de service ?!..

L'évêque de Côme, en Italie, Mgr Maggiolini, il a été interrogé dessur les devoirs des catholiques pour l'immigration. Réponse : « Tout comme il n'existe pas un droit à l'invasion, il n'y a pas un devoir à se laisser envahir »…


x
ICI, IL Y AVAIT UN ARTICLE INTITULE
LE POILU DE MONDOVI
Qui a été autocensuré par son auteur le 4 octobre 2003
Voir l'Edito de la Seybouse N° 23

LE PLUSSE DES KAOULADES BÔNOISES (10)
La "Ribrique" de Rachid HABBACHI

Kaoulade d'été

Parole d'honneur, quan c'est que t'y as rien à dire, ouallah, j'te jure que c'est difficile de dire quèque chose. Aga, moi par exempe que j'ai les deux pieds escagassés, eh ben c'est comme si que c'est ma langue qu'elle est coupée, j'te jure ouai, à de bon, je suis muet. Y en a qu'y vont dire comme ça qu'un poète il a déjà dit que les grandes douleurs elles z'étaient muettes mais moi, c'est tout le contraire, c'est d'ête muet que j'ai mal, de ce mal qu'il est pas à de rire. Diocane, depuis que je suis à l'hôpital j'ai appris un mot que moi j'le connaissais pas avant et y m'est venu comme ça, qu'un jour, le premier d'ailleurs quan un homme en blanc il est venu me toucher un des deux pieds en me demandant si que ça me faisait mal, j'y ai pas répondu, j'ai seulement dis AÏE, c'est ce mot que j'l'ai appris, AÏE sans crier et ça m'a soulagé un peu mais j'ai marroné à de bon quan c'est qu'y m'a dit que si que j'avais mal, c'était bon signe. Alors là, j'y ai insulté ses morts et ses vivants, tous ses meilleurs et affogués par-dessus le marché mais comme je suis bien élevé, j' l'ai fait en dedans ma tête comme ça y m'entend pas. Après deux jours de souffrances en silence, silence à cause que devant l'hôpital t'y as toujours une plaque qu'elle te demande de pas faire du bruit ; Après deux jours pour revenir à ce que je disais, y m'ont fait les opérations que j'vous z 'en parlé la dernière fois et depuis ce jour, misère de mes osses, pas ceux-là là qu'y sont cassés, les z'aut', elle a commencé pour moi la peine, la peine de prison à cause que j'étais enfermé, d'abord les jambes qu'elles sont prises dedans des plâtres qu'à saouar pourquoi main'nan, on les appelle des résines et pis moi, que j'peux pas sortir de la chambre. Areusement encore que le parloir c'est tous les jours, que la famille elle vient me oir avec beaucoup des choses qu'elles se mangent et qu'elles se boivent, comme les caldis au formage, la fougasse comme on s'la fait chez nous z'aut' et des jus de fruits à cause que l'anisette elle est interdite.

Aujourd'hui, j'respire un peu, mes jambes elles z'ont été libérées, on m'a enlevé les plâtres mais à la place y m'ont mis des taouates larges qu'y sont faits y paraît pour pas que le sang y s'arrête de couler dedans mes veines. En attendant le jour où c'est que je sortirai, je me lis beaucoup des choses que j'les comprends pas mais ça fait bien, à cause que les infirmières elles disent toutes poh.. poh..poh ..dès ! qu'est-ce qu'il en a dedans la tête mais vous, vous savez qu'à part un schkoll dedans et des poux dessur, j'ai rien.

Rachid HABBACHI

UNE PETITE PAGE D'HISTOIRE …
L'AFFAIRE DES VEDETTES ANGLAISES

             C'était un après-midi qui s'annonçait ensoleillé et tiède. La cour au Caoutchoutier de l'école " MATTERA "(1) était en effervescence . Comme chaque samedi nous terminions en effet, la semaine, par une séance de " plein air ", ce qui consistait en une promenade champêtre au cours de laquelle nos maîtres nous apprenaient à observer et à comprendre les " choses " de la Nature : c'était en quelque sorte le prolongement de nos cours de leçon de choses… Cette fois-ci, deux ou trois maîtres avaient décidé de conduire ensemble leur classe respective au " Bois de Boulogne ", petite butte sablonneuse recouverte d'une pinède, où ils se proposaient de mieux nous faire comprendre le milieu marin ainsi que sa végétation, dont nous avions eu un aperçu théorique, en salle de cours, quelques jours plus tôt. Mais pour nous qui trépignions d'impatience, à l'ombre de l'arbre vénérable, nous pensions plutôt aux jeux qui s'en suivraient, car nous savions qu'après chaque leçon, il nous était permis de nous ébattre et de nous amuser comme nous l'entendions…
            Enfin, le départ fut donné. Le fameux " Bois de Boulogne " se situait en bordure de mer, entre les plages Gassiot et Saint-Cloud, face au lieudit " LE TROU CARRE " , -un amas de rochers partiellement immergés et dont les limites intérieures constituaient une sorte de bassin réputé dangereux, par gros temps, pour les baigneurs - à environ deux kilomètres de notre école. Le trajet le plus court pour nous, était donc d'emprunter la côte du Pont de la Tranchée, puis la route des Caroubiers et celle de la Fontaine Romaine(2) , avant de descendre, par le Quartier des villas de la Ménadia, vers le Chemin des Sables, où, après quelques centaines de mètres nous arrivions à destination.
            Il était environ trois heures lorsque nous parvînmes en ce lieu que plusieurs d'entre nous connaissions déjà, soit pour y avoir fait une halte avec nos parents, à l'occasion d'une promenade, soit pour l'avoir aperçu de la route, en contre-bas, lorsque nous allions nous baigner sur les plages voisines.
            Nous commencions seulement à nous égayer par petits groupes entre les grands arbres, lorsque certains d'entre nous, regardant vers le large, furent intrigués par la présence, juste en face, à quelques encablures, de deux bateaux grands comme des chalutiers, mais qui pourtant n'en n'avaient pas l'apparence ; ils semblaient à l'arrêt ou, du moins, en avions-nous l'impression. A un moment donné un avion sembla les survoler puis disparut…
            Mais quelques instants plus tard, alors que notre curiosité se dissipait, nous entendîmes un vrombissement : cette fois, c'étaient deux ou trois avions, plus gros que le premier, qui se dirigeaient vers les bateaux . Et aussitôt, des crépitements parvinrent jusqu'à nous. Nous nous regroupâmes tous, spontanément autour de nos maîtres, tout au bord du promontoire, pour assister au mieux au spectacle.
            N'ayant que huit à dix ans, en moyenne, nous ne savions de la guerre, que ce que voulaient bien nous en dire nos parents … et nos maîtres qui, chaque matin, au lever des couleurs, nous faisaient entonner, à pleins poumons, le fameux Chant du Maréchal(3) . Et lorsqu'il nous arrivait d'aller au cinéma, et que nous assistions, avant le grand film, au " Pathé-Journal ", les scènes de combat qui étaient parfois projetées, n'étaient pas, pour nous, très éloignées de la fiction…
            Cette fois pourtant, confusément, nous pressentions la gravité de l'événement qui se déroulait sous nos yeux. Nous vîmes nettement les avions qui piquaient en larguant leurs bombes. Jusqu'au moment où, malgré la riposte des bateaux, l'un d'entre eux explosa littéralement, prenant feu aussitôt. Son compagnon, rejoint par d'autres embarcations, finit par se diriger rapidement vers l'entrée du port.
            Mais notre émotion, déjà vive, ne s'apaisa pas pour autant : un avion, se détachant du lieu de la bataille, sembla se diriger vers nous à faible altitude ! Ce fut alors la panique parmi nous et nous refluâmes en désordre à l'abri des arbres, nous aplatissant à qui mieux -mieux, derrière les grosses racines courant au ras du sol. Lorsqu'il passa au-dessus de nous, dans un bruit assourdissant, nous eûmes le temps de voir qu'il avait plusieurs moteurs (deux ou trois ?). Il disparut ensuite comme il était venu, mais nous avions eu la peur de notre vie, croyant qu'il allait nous prendre pour cible…
            Nous ne nous attardâmes pas au " Bois de Boulogne ", cet après-midi-là. Nos maîtres nous regroupèrent rapidement, et sur le chemin du retour, nos bavardages allèrent bon train sur la bataille aéronavale à laquelle nous venions d'assister bien involontairement. Nous ne nous souvenons même plus si l'on nous fit arrêter, au Pont de la Tranchée, puis repartir au pas, comme d'habitude, jusqu'à l'école, en chantant " MARECHAL NOUS VOILA "…
            Dans les jours qui suivirent, " l'affaire des vedettes anglaises " fut l'objet principal des conversations. Le bateau rescapé ayant jeté l'ancre quai Warnier, parmi les barques de pêcheur des " Sports Nautiques ", les promeneurs, surtout en début de soirée, une fois le travail terminé, ne manquaient pas d'aller l'observer : il s'agissait d'une vedette dont la coque était peinte en noir alors que les superstructures étaient en jaune. Seuls deux ou trois hommes se tenaient à bord. Il se disait que l'équipage avait été fait prisonnier et évacué vers le Sud…
            C'est à l'occasion d'un méchoui à TOURVES(4) , organisé par l'Amicale des Enfants de Bône, en Juin 2OO1, que nous nous remémorâmes longuement cet événement, nous, anciens de l'école " MATTERA ". Il ne s'était pas effacé de nos mémoires, même après de si longues années, et c'est avec exaltation que nous nous en relations les moindres détails, comme s'il venait de se déroulait, nous rappelant jusqu'aux noms de nos maîtres, ROMEO, BLANC, et d'autres … L'un d'entre nous, Alain, nous rapporta même que, quoique n'ayant pas été témoin de l'attaque - il habitait le faubourg de JOANNONVILLE - se rendant en classe, en tout début d'après-midi, il avait croisé une vieille italienne qui, lui désignant, à l'horizon, un rougeoiement - insolite, selon elle - avait murmuré d'un air grave : " SANGUE ! SANGUE ! " (Sang ! Sang !)… Prémonition ?… Emporté par ses souvenirs, notre camarade nous raconta une autre anecdote assez macabre celle-là : après le tragique naufrage de la vedette, son oncle, qui était scaphandrier au port, avait été réquisitionné par la Commission d'Armistice Italienne, en vue d'aller rechercher sur l'épave, un matériel sensible, susceptible de pouvoir être récupéré. L'oncle s'était exécuté, les restes de la vedette reposant sur un haut-fond. Mais il était remonté en affirmant que les dommages étaient tels que le bâtiment était désormais réduit à un amas de ferraille… Il confia cependant, à ses proches, qu'il avait aperçu dans la pénombre, sur le pont, le corps du servant d'une mitrailleuse, encore sanglé à son siège…
            En somme, cette évocation était pour nous une thérapie, et si, à l'époque, nous avions " bénéficié " du soutien d'une équipe de psychologues, comme cela se pratique aujourd'hui, notre mental aurait été tellement bien assaini … que nous ne nous souviendrions peut-être plus de rien, soixante ans plus tard ! A méditer …
            Pourtant il subsistait une faille dans notre mémoire. Nous n'arrivions pas à mettre une date exacte sur ce drame. Certes, il s'était déroulé antérieurement au débarquement des alliés en Algérie, en novembre 1942. Il s'était produit forcément un samedi, puisque c'était ce jour-là qu'un après-midi de " plein air " figurait à notre emploi du temps. Mais ce ne pouvait pas être au cœur de l' été, puisque nous nous trouvions encore sous l'autorité de nos maîtres. Alors ?…
            Alors nous tentâmes un plongeon dans le Temps Passé en procédant à des recherches d'archives…
            Nous découvrîmes d'abord un ouvrage d'histoire écrit par Rosanna GABRIELE, une native et résidente de l'île de PANTELLERIA, livre intitulé " IO, TU E PANTELLERIA " ( en français, MOI, TOI, ET PANTELLERIA ). Précisons que cette île volcanique, minuscule, où vivent quelque 8000 habitants, se situe en plein milieu du Détroit de Sicile, qui sépare cette dernière de la Tunisie.
            Dans un chapitre de son ouvrage l'auteur relate longuement ce qu'elle appelle " LA BATAILLE DE PANTELLERIA ". Selon elle, celle-ci, qui constitue une des " pages les plus glorieuses de la Marine italienne, durant la seconde guerre mondiale ", s'est déroulée au large de son île, et a opposé deux convois britanniques, composés de nombreux cargos, escortés par une armada de croiseurs, torpilleurs, contre-torpilleurs, cuirassiers etc.… qui tentaient d'aller ravitailler l'île de Malte, à plusieurs unités de la marine italienne appuyée par l'aviation. Après trois jours d'un combat acharné, les anglais, quoique s'étant vaillamment défendus, pris dans un véritable goulot d'étranglement ( le canal n'est large, entre les côtes siciliennes et le Cap Bon, en Tunisie, que de 160 km ), subirent une terrible défaite, la majorité de leurs bâtiments ayant été coulés : cette bataille eut lieu entre les 13 et 16 juin 1942 …
            Et le 13 Juin 1942 était un … samedi. Il était dans ces conditions séduisant de penser que deux petites unités anglaises, tentant à tout prix d'échapper à cette lutte à mort, avaient fui pour se retrouver quelques heures plus tard … dans le Golfe de Bône…
            Mais il nous fallait étayer, ce qui n'était, après tout, qu'une hypothèse… Et ce, d'autant plus que d'autres combats s'étaient déroulés dans la même région, à d'autres dates, notamment, celui qui, ayant débuté le 11 août 1942, s'était poursuivi durant plusieurs jours, également dans le détroit de Sicile, au prix de très lourdes pertes pour la " Royal Navy ". ( Quoique, compte tenu de l'époque durant laquelle se produisit ce dernier événement, - le plein été, et donc, hors période scolaire -, il y eut peu de chances, pour les raisons signalées plus haut, qu'il puisse concerner nos recherches…) .
            Pour ce faire, nous espérâmes en retrouver trace , dans les anciens numéros de la Presse locale. Nous savions que ceux de la " DEPECHE DE L'EST " avaient été détruits au cours d'un incendie, alors encore entreposés dans les locaux du quotidien, à BONE. Mais il restait la " DEPECHE DE CONSTANTINE "… dont les archives, microfilmées étaient à disposition, aux ARCHIVES D'OUTRE-MER, à AIX-EN-PROVENCE.Notre ami, Jean RAFFA, résidant dans la localité, voulut bien se charger de ce fastidieux travail : Il consulta l'ensemble des numéros de l'année 1942, jusqu'au débarquement allié en Algérie, en novembre. En vain. Il ne put y détecter aucune trace d'information apte à être reliée à l'affaire qui nous préoccupait. Effet de la censure ? Fait divers considéré comme secondaire, voire banal, en cette période tourmentée durant laquelle, les convois navals britanniques étaient harcelés quasi-journellement tant par l'aviation que par la marine de l'Axe, du Détroit de Gibraltar au fin fond du Golfe de Syrte ?…
            Il ne nous restait, dans ces conditions, plus qu'un recours, pour que soit confirmée ( ou infirmée ), la date du combat dont nous avions été les témoins, que nous présumions être celle du début de la fameuse bataille de Pantelleria, à savoir, le samedi 13 Juin 1942 ( bien plus aléatoirement, celle du mardi 11 août) Ce recours était tout simplement celui d' aller cogner … à la porte du MINISTERE DE LA DEFENSE de Grande-Bretagne. Il faut avouer que nous étions quelque peu sceptiques lorsque nous nous adressâmes, par courrier, à ce prestigieux organisme. Et qu'elle ne fût pas notre surprise lorsque, quelque quinze jours plus tard, nous reçûmes par la même voie, une réponse circonstanciée du département du dit ministère, plus spécialement chargé des archives ayant trait à l'histoire navale du Royaume !
            Et surpris, nous le fûmes d'autant plus que, si notre aimable correspondant confirmait la réalité des faits, il nous indiquait en revanche, que les dates que nous en donnions étaient totalement erronées !
            Mais laissons lui donc la parole :
            J'ai fait des recherches sur l'incident que vous décrivez si précisément. Il ne peut s'agir que d'une attaque d'un avion italien contre deux vedettes à moteur, et la date ne peut être que le 21 MARS 1942, qui était, je crois ,UN SAMEDI. Aucune autre date ne peut coïncider avec votre récit. Je n'ai rien à ajouter à votre description des détails précis de cette attaque. On pourrait se demander pourquoi ces deux bateaux étaient si prés du rivage. La raison en est probablement qu'ils essayaient d'éviter le plus fort d'un grain qui traversait l'Ouest de la Méditerranée à ce moment. Il n'était pas rare que des petits bateaux de cette taille s'échouent par forte mer. Ce mauvais temps était d'ailleurs une des raisons pour lesquelles les Autorités, à MALTE, n'avaient pas trop d'inquiétude pour le retard de ces bateaux " .
            " Les vedettes 129 et 132 quittèrent GIBRALTAR le 14 mars 1942, pour MALTE ; Elles avaient ordre de conserver le silence radio pendant la traversée. Le 23 il était évident qu'elles étaient en retard, et le 30, les autorités britanniques avaient reçu l'information que les deux bateaux avaient été coulés, au large de la côte d'Afrique du Nord, par une attaque aérienne. Trois officiers et vingt-trois marins avaient touché terre à côté de BONE, et avaient été internés (emprisonnés ? ) par les autorités françaises à un endroit nommé LAGHOUAT(5) . Un officier et quatre marins de la vedette 129, perdirent la vie au cours de l'attaque dont vous avez été témoins, et un autre, " Able Seaman "( sans doute, un grade, genre Premier Maître ) Cliffarth WHITEHOUSE, mourut le même jour de ses blessures et est enterré au cimetière militaire de BONE. Les corps des disparus ne furent jamais retrouvés ; leur nom a été porté sur les monuments aux morts de leurs ports respectifs ".
            " Je regrette de ne pouvoir disposer des noms des marins qui ont survécu, mais les deux officiers de la vedette 132, les lieutenants AT READ et RW JAMES, australiens tous deux, ainsi que le lieutenant WS STRANG, de la vedette 129, ont été sans doute rapatriés après le débarquement allié en Afrique du Nord ".
            Le récit de notre correspondant, émouvant dans sa sobriété, se suffit à lui même. Un plan du cimetière où est enterré l'infortuné marin mort à BONE, à la suite de ses blessures, était joint à sa lettre. Il s'agit de ce petit cimetière, situé à flanc de coteau, pas très loin de la route de l'Orphelinat et pas très éloigné de son intersection avec la route de PHILIPPEVILLE …
            Quant à nous, ce que nous n'imaginions pas, à l'époque, c'est que ce bel après-midi, ensoleillé et tiède, du samedi 21 MARS 1942, si dramatiquement interrompu, était aussi une de nos dernières sorties de " PLEIN AIR ", avant longtemps, les bombes déversées sur la malheureuse vedette anglaise, n'étant que le prélude à celles qui, quelques mois plus tard, s'abattraient par dizaines sur notre Cité, bouleversant douloureusement la vie de ses habitants …(6)


Petit cimetière anglais où repose l'infortuné marin Cliffarth WHITEHOUSE
à l'intersection des routes de l'Orphelinat et de Philippeville

Marcel CUTAJAR

1) Ecole primaire du Boulevard Victor Hugo, communément appelée " école MATTERA ", du nom d'un de ses anciens directeurs, dit " P'TIT COQ ", en raison de son impulsivité…
2) Très ancienne fontaine dans une niche constituée de belles mosaïques bleues, à proximité d'un bois d'eucalyptus, d'origine inconnue, et improprement qualifiée de " romaine "…
3) Jusqu'au débarquement allié, en novembre 1942, ce chant remplaçait quasiment l'hymne National.
4) Jolie ville de l'arrière -pays varois, où la communauté bônoise a pris l'habitude de se réunir chaque année, pour un méchoui, au début de l'été.
5) Ville saharienne au sud du département d'Alger.
6) Douloureuse période pour les bônois qui se poursuivit de novembre 1942 à mai 1943…

LA MACARONADE
Envoyé par Albert BUONO

" Pasta, Mamma et Famiglia "
C'est la triade sur laquelle s'édifie toute Saga italienne.

Voilà la vérité que je m'en va, bien pensant et mal disant, vous illustrer de récits authentiques, garantis.

D'abord, en premièrement de préambule, j'avoue que j'ai jamais compris, pourquoi les vrais Français qu'ils parlent toujours correct, ils disent " une fête de famille ".

Dans ma culture, la " famille " c'est déjà la fête, quand on est tous réunis autour de la même table, les ceux qui sont de la famille par droit de naissance et les ceux qui se sont rajoutés par mariage ou concubinage et que les mauvaises langues elles appellent les " rapportés " ; quand tous ces membres de la famille, les naturels et les greffés tant bien que mal, ils se rassemblent, toutes les brouilleries au fond des poches, le mouchoir par " dessur(1) ", avec dans les bouches rien que sourires d'anges, des mots de miel et des baisers qu'ils pétillent de tendresse, alors c'est la famille et cette famille-là c'est la fête.

Aussi, sans vous offenser, quand vous dites " une fête de famille " moi que je connais pas la langue française comme ceux qu'ils sont nés dans son sein, je crois que vous faites une faute que les littérateurs ils appellent un pléonasme.

La fête d'une famille italienne, elle remplit un espace extensible par la grandeur de la famille qu'elle se rallonge à l'infini, par la venue des oncles, des tantes, des neveux, et des cousins. Elle " gonfe(2) " l'air de l'atmosphère du brouhaha des conversations qu'elles s'entremêlent, des notes haut perchées des voix des enfants qu'ils ont droit de cité dans la parole et du ton si haut des convives que les échanges familiers ils passent pour des disputes.

Une fête de famille italienne, elle s'installe dans un repas gargantuesque qu'il dure plusieurs heures ; la moitié de la journée elle se passe à bien manger, bien boire et bien parler pas question de perdre son temps à sortir de la maison pour visiter les alentours. Les promenades, elles conduisent à l'éclatement de la famille mieux qu'on reste tous ensemble, dans la chaleur " congénitale ", l'estomac béatement rassasié de pasta, la tête bourdonnante du plaisir de dire et d'entendre.

Si je vous détaille toutes les manières de fignoler la pasta, je vous fabrique un livre de cuisine, au lieu de 11?iistoire de ë famille que je vous ai promise.

Pour celles et ceux qu'ils zarrivent des terres d'Anjou, d'Auvergne ou de Vendée .... (vous remarquez que je dis pas : " les rapportés ! "), pour eux donc, et avec la bénédiction plénière de la Mamie, qu'elle en est l'auteur, tous droits de reproduction réservés, je dévoile la recette de la sauce qu'elle fait la renommée d'une macaronade ; une sauce d'un rouge brun qu'à côté les sauces qu'on sert dans les provinces que j'ai susnommées, elles ont l'air anémiques. La couleur et le moelleux de cette sauce, ils doivent approcher de ceux qu'on obtient à Naples à grand renfort des vraies tomates séchées sur des claies au soleil du Midi italien qu'il est plus sec que le Midi français.

Comme ici, on n'a que du concentré de tomates et pas des vraies tomates qu'elles sont tellement pas chères qu'on peut en mettre à volonté, pour bien forcer sur le rouge, la cuisinière d'ici, elle doit avoir du talent pour atteindre les résultats de ses sœurs napolitaines.

Admirez-là ! elle fait revenir le concentré au fond de la cocotte, à petit feu, en le tournant avec une fourchette, longtemps, mais " entention (3) " pas trop ; faut pas qu'il brûle le concentré, si tu veux pas servir du charbon au lieu de la sauce. Elle ajoute des gousses d'ail et de la noix muscade, une grosse boîte vide de concentré et remplie du bon vin rouge, et quelques rondelles des carottes, mieux qu'un sucre pour enlever l'amertume.

Combien de temps il faut que la sauce elle mijote ? ça je peux pas le dire. C'est l'intuition qu'elle décide ; une bonne cuisinière ça doit avoir du goût, le tour de main, du flair et de l'intuition.

L'intuition, elle est la quatrième dimension de la cuisinière ; la plus importante. Comme dans la marche : tu peux aller devant, derrière, sur le côté, comme tout le monde, mais la quatrième dimension, celle qu'elle fait la différence du " kif?kif bourricot (4)", le " must " comme ils diraient ceux qu'ils parlent moderne: c'est en l'air. Pareil pour la cuisson des pâtes. Ne te fie pas à la durée inscrite sur les paquets, même des " Barilla ". Ils t'indiquent " 8 minutes " mais les minutes des marchands des pâtes, c'est comme celles des coiffeurs et des dentistes : elles sont élastiques ; on peut jamais " saoir (5)" d'avance si elles sont longues ou courtes. Si tu veux que tes nouilles elles " soyent " al dente, fais confiance à ton intuition, .... et tu goûtes quand tu penses qu'elles sont à point.

Pour compléter la sauce, au propre et au " défiguré ", n'oublie pas d'ajouter la viande ou bien le bœuf en daube de tout le monde, ou, si tu veux régaler la famille les boulettes. Dire que notre première bru, (l'Angevine, que Dieu il lui pardonne, à cause qu'elle a mis au jour Béatrice et Caroline qu'elles sont maintenant en âge de " propager " la race) ; Nicole, pour pas la nommer, elle a osé nous avouer que " nos boulettes c'étaient plutôt des boulets de canon " et " qu'elle gardait un souvenir affolé des premières boulettes qu'elle avait mangées chez nous ". Laisse courir ! Dieu il est grand et il reconnaît ses enfants et les bonnes boulettes. Même que si je te dévoile la recette, je garantis que la salive, elle te vient dans la bouche en marée montante. Dans un grand saladier tu verses la viande de bœuf hachée ; tu mets de la mie de pain mouillée et des oeufs pour bien lier ; tu l'assaisonnes dans ta volonté avec du sel, du poivre, du persil haché pareil au bœuf, de l'ail pilé et des épices, que j'te dis pas. Tu mélanges la bouillie, et tu la goûtes bien crue, bien gluante des oeufs battus, du sang et de la mélasse du pain mouillé. Je t'ai averti que la cuisinière elle doit avoir du goût ; mieux j'aurais dit qu'elle doit avoir de l'estomac " pourquoi(6)" il en faut à revendre pour vérifier si ton mélange il est " gued-gued (7)" pour le sel, le poivre et tout ce qu'il s'en suit. Après, tu formes des boulettes, que tu tasses bien entre tes mains pour qu'elles " soyent " bien fermes. Tu te roules les boulettes dans la chapelure de chez Tipiak et tu les fais dorer dans la poêle avec de l'huile dans une odeur qu'elle te remplît la maison de bon appétit, qu'il te rentre dans les narines et se " sinue(8) " jusqu'aux papilles de l'estomac qu'elles se mettent à saliver à son tour. Il te reste plus qu'à verser les boulettes dans la cocotte où elles clapotent dans la sauce de cuisson. Ces boulettes, c'est le repas des Dieux, n'en déplaise aux mal?disant. Quand elles décorent une bonne platée des nouilles bien rouges, " hakarbi (9)" qu'elles vous calent sur votre chaise, pour tout une après-midi d'été ou bien d'hiver, mieux qu'une sieste arabe.

Même que Georges, le copain, l'ami, le frère de Bernard et, de fil en aiguille, le fils de nous autres qu'on l'a pas engendré, il en est le témoin assermenté. Un jour on lui a fait le coup des boulettes arrosées d'un p'tit Bordeaux et qu'on l'a un peu forcé à en reprendre, parce que c'est dans les bonnes politesses de chez nous et qu'il était tellement maigre, "michkîne " (10) , ce fils de nous autres, sans ressemblance génétique ; ni une, ni deux, les boulettes elles l'ont fauché de pied en cap le Georges et il a sombré, lui et sa digestion, dans un sommeil jusqu'à la nuit tombante et que, si la nuit elle était pas tombée, pas même un boulet de canon il aurait tiré Georges de son grand sommeil des boulettes.

1) " Dessur " = dessus
2) " Gonfe " = gonfle
3) " Entention " = attention
4) " Kif-Kif bourricot " =pareil
5) " saoir " = savoir

6) " Pourquoi " = parce que
7) " Gued-Gued " = à point
8) " Se sinue " = s'insinue
9) " Hakarbi " =je vous jure
10) " Mchkine " = le pauvre


LES   NOUVELLES   D'ANTAN
LA SEYBOUSE
JOURNAL DE BÔNE
Samedi 4 janvier 1868 - N° 1
Envoyé par Pierre LATKOWSKI
(Suite d'un article paru en décembre 1867.)
ACADÉMIE D'HIPPONE.. A BATONS ROMPUS
Par Olivier DELAMARCHE

Revenons à nos ours. ? Trois ours découverts ensemble dans une même caverne; voilà le thème de notre dernier article. ? Trois ours algériens, d'espèces distinctes, d'époques différentes, s'il faut en croire leur savant parrain, ensevelis depuis des siècles dans le sein d'une même montagne. ? Quatre ordres d'idées également faites pour exciter la curiosité et provoquer les méditations de la science.

D'abord : Y a-t-il eu de mémoire d'homme des ours en Algérie? Hérodote dit oui, Pline dit non. Même question, mais plus précise et plus positive : Y a-t-il encore des ours en Algérie? A ce sujet, je m'empare d'une page citée dans la brochure de M. Bourguignat sur l'Ursus Faidherbianus : " Le climat brûlant de l'Afrique, dit M. l'abbé Poiret dans son Voyage en Barbarie pendant les années 1785 et 1786, ne convient point à l'ours qui ne se plait qu'au milieu des neiges et des glaces. Cependant, comme le mont Atlas s'élève très haut dans le royaume d'Alger vers celui du Maroc, et que plusieurs montagnes sont couvertes d'une neige presque continuelle, les ours bruns y habitent; ils sont très carnassiers; quelquefois ils descendent dans les plaines. Pendant mon séjour chez Ali-Bey, à la Mazoule, un Arabe rapporta la peau d'un ours qu'il avait tué à la chasse... Cet Arabe me montra une blessure qu'il avait reçue à la jambe, étant poursuivi, disait-il, à coups de pierres par l'ours qu'il avait tué... "

A la suite de ce document, M. Bourguignat en rapporte d'autres qui établissent qu'il existe encore des ours à cette heure sur la frontière du Maroc. Mais ce qui nous touche de plus près, c'est que M. Letourneux affirme avoir appris de la bouche des Arabes, durant sont séjour à Bône, qu'autrefois l'ours était fréquent dans l'Edough, dans le Djebel-bou-Abed, dans les Djebel?Gherar et Debhar. On lui a même assuré qu'il en existait encore dans le Djebel-Thaya.

Un lieutenant attaché au bureau arabe de Guelma a entendu dire par des indigènes que leurs pères avaient connu des ours aux environs de Jemmapes.

Enfin, j'ai personnellement souvenir qu'il y a quelques années un Arabe, habitant près de Sidi- Abd-es-Selma, m'a dit qu'il était de tradition dans sa famille qu'il y avait anciennement, des ours dans l'Edough!

Il est constant, en tous cas, qu'à un moment donné il en a existé, et en grand nombre, dans un espace assez restreint dé notre arrondissement, puisque les flancs du Djebel-Thaya renferment une quantité considérable d'ossements d'ursidés.

Pourquoi, comment se sont-ils rencontrés là ?

Ce n'est rien en apparence que ces débris d'os ramassés dans de la boue, et cependant voyez, chers lecteur, que de questions cela soulève.

Sont-ce des inondations diluviennes ou des cours d'eau, formés par des lacs prenant leur écoulement, qui auraient engouffré ces ossements dans les crevasses de la montagne où ils reposent maintenant dans trois couches de terre d'environ vingt mètres cubes! Mais alors, comment se serait-il fait que les couches intérieures n'aient pas été lavées et mêlées aux couches encore en suspension dans le liquide de la dernière inondation ? - Serait-il possible que ce fussent des ossuaires religieux comme ceux de l'Egypte ? La superposition et la différence d'âge des couches écartent cette supposition. Enfin l'ours aime l'obscurité et les souterrains; ceux du Djebel-Thaya avaient-ils établi leur repaire dans ses brèches? y déposaient-ils leurs proies, près desquelles ils seraient morts à leur tour ? Il serait curieux que cette dernière hypothèse fût la vraie, bien que la plus naturelle.

Voilà déjà d'intéressants problèmes à résoudre ; ce ne sont pas les seuls.

D'après M. Bourguignat, on vient de le lire, trois couches de terrains également ossifères, mais différentes d'âge, seraient assises l'une sur l'autre dans le Thaya ; et dans chacune de ces couches de ses animaux se rencontrent d'espèces distinctes. Ainsi dans la couche inférieure l'Ursus Lartetianus, dans l'intermédiaire le Rouvieri, dans la dernière le Faidherbianus qui existe peut être encore; parmi les débris d'ursidés, des ossements de bubals, de chevaux, de porcs-épics, d'antilopes ; mais pas de hyènes, pas de chacals, de lions ni de panthères, bêtes fauves si commune maintenant auteur de nous. Qu'était-ce donc que l'Afrique au temps de ces couches inférieures ? quelle était l'altitude de ses montagnes, son hydrographie, sa température ? quelle était sa végétation ? ? Sa faune mammologique, nous arriverons probablement à la connaître, puisqu'on en retrouve des échantillons indicateurs dans le sein de la terre? Peut-être par eux parviendra-t-on à se faire une idée du reste. Car, de même qu'existe dans le squelette d'un animal quelconque une harmonie qui permet d'en juger l'ensemble sur un seul de ses os, de même qu'il y a entre un ensemble d'animaux et leurs conditions d'existence un lien nécessaire qui trahit l'aspect du pays où ils ont vécu.

C'est cette admirable corrélation de formes entre elles et des êtres vivants avec leur habitat qui, découvert par l'illustre Cuvier, et confirmé depuis par une incessante confrontation, nous permet aujourd'hui de reconnaître et de recomposer l'animal entier avec une mâchoire ou un fémur. Voilà une seconde série de questions sur lesquelles les découvertes récentes faites au Thaya appellent également l'attention.

Là paléontologie qui a pour objet ce travail de recomposition des fossiles, l'anthropologie qui cherche dans les caractères physiques de l'homme en général des lumières pour son histoire, enfin la géologie, leur sœur, dont la terre est l'objectif, sont trois sciences Modernes; et cependant combien d'étonnantes notion, combien d'idées nouvelles n'ont-elles pas déjà répandues parmi les nations civilisées ? Il faudrait être aveugle pour ne pas reconnaître l'esprit critique qu'elles ont inspiré à l'histoire et la largeur de vue que leur doit la philosophie.

- Descartes peut être fier de ses arrière-neveux.

Bien des incertitudes et des luttes se produisent encore dans ce champ à peine défriché, dont l'hypothèse, cette ivraie du savoir, ne saurait encore être éliminée; mais, en dépit de ces tiraillements enfantés surtout par des vanités individuelles, Ies recherches et les documents se multiplient, les expériences se font avec plus de scrupule, les observations deviennent plus mesurées et plus méfiantes ; et I'on peut dire que si le char de la science oscille fréquemment entre les mécomptes de l'induction et les malignités de la critique, il n'en avance pas moins d'un pas rapide.

Aussi quelle acuité et quelle portée inaccoutumées la science n'a-t-elle pas donné à l'intelligence humaine au moins dans le sens de ses problèmes ! De combien d'aperçus mystérieux, que l'antiquité ne soupçonnait même point, n'a-t-elle pas soulevé le voile ? combien d'images et de conceptions immenses n'a-t-elle pas fait entrer dans le cadre même du savoir vulgaire.

La terre où nous naissons et mourons si vite n'est plus un centre de création, c'est une intime individualité dans la foule des mondes; le ciel qui nous enveloppe n'est plus une voûte de lapis semée de paillettes d'or et de diamants étincelants, c'est l'infini ! l'infini sinon de durée au moins d'espace, dans lequel se meuvent les innombrables formes du fini, innombrables à ce point que le seul essai d'en chiffrer le total donne le vertige. Ces myriades d'étoiles où notre oeil se perd ne sont plus seulement les notes lumineuses de l'harmonie divine exécutée par la création à la gloire du créateur, ce sont des centres de vie ; des soleils, sans doute, entourés de tourbillons où se meuvent, comme dans le nôtre, des corps solides et habités.

Ce n'est rien encore que, cette première immensité de l'espace; l'esprit humain s'y est fait depuis Galilée. Grâce à la science, une autre immensité se révèle : celle de la durée; et voici que bientôt cette durée n'aura plus de limites perceptibles; voici que cet autre infini accuse dans I'univers, outre une vie générale et d'ensemble, une vie propre à chaque astre et soumise, comme la nôtre, à des orages, des révolutions, dés maladies, des cataclysmes.

Notre planète si petite er si grêle, que de tourmentes n'a-t-elle pas subies, que de changements éprouvés ! Là où mugit la mer à celle heure, un temps fut où il se dressait des montagnes; là où le sable brûlant, s'étend à perte de vue, c'était une mer. Des continents se sont élevés du sein des eaux, d'autres s'y sont affaissés. Que de volcans éteints, que de fleuves et de lacs desséchés, que de terres surgies ! et de ces terres chacune a été, à maintes reprises sans doute, couverte de plantes et d'animaux d'espèces inconnues; puis, un ébranlement quelconque, encore inappréciable pour nous, changeant l'équilibre du globe ou la position relative de telle ou telle de ses parties, toute une génération de végétaux et d'êtres vivants était broyée, anéantie pour une refonte prochaine; et ces bêtes ennemies, peut-être, poussées, pressées l'une contre l'autre, déchirées, entremordues, enlacées comme les damnés, de la Sixtine, s'allaient engloutir dans une caverne où, bien des temps après, un académicien studieux va les déterrer et les nommer.

Oh ! Ursus Faidherbianus ? au nez camard, Ursus Rouvieri aux longs, membres, Ursus Lartetianus il la tête courte comme celle de l'hyène, dites nous depuis combien de siècles vous dormez pêle-mêle dans cette tombe ?

Vous nous le direz, squelettes muets ; car notre science galvanisatrice prêtera une voix à vos os; elle vous contraindra de parler dans la mort, de lui révéler et ce que la tradition a oublié, et ce qu'elle n'a jamais su.

Tels sont les miracles de la science ; tel est le relief qu'elle donne à ses adeptes. Honneur aux hommes qui la cultivent, heureuses les cités qui les secondent !

Vieille Hippone, c'est à peine si tu sais qu'il existe dans les murs un embryon d'académie, et cet embryon, venu avant terme, a déjà plus fait pour ta renommée que toute la richesse agricole. Oui, j'ai la joie à le répéter, ce nom de Bône est partout depuis deux ou trois ans ; je n'ouvre pas un recueil d'histoire naturelle, d'entomologie surtout, où je le trouve; maintenant c'est la paléontologie, c'est l'anthropologie, la linguistique qui vont forcer les échos sonores de l'Europe à répéter ce nom naguère si peu connu.

Apprenez donc, vous tous qui me lisez, et retenez ceci : c'est que la matière ne vaut que par l'intelligence, tandis que l'intelligence vaut par elle même ; c'est que la pensée est la vie charnelle ce que le souffle du vent est à la poussière. Nous ne savons pas comment se fabriquait la pourpre; nous savons encore les vers du poète d'Andromaque et de Nausicaé. Le torrent des âges entraîne et engloutit dans les profondeurs où il se jette toutes les choses matérielles; le génie ailé comme l'oiseau du ciel plane au-dessus de l'abîme, emportant avec lui dans la lumière et la durée les noms de ceux qui l'ont aime.

OLIVIER.

CE MATIN-LÁ

La brume étire ses ailes
Sur les montagnes bleues.
Légère, elle tisse le ciel.
Nuages, souvenirs bleus.

Ce matin-là, mille senteurs,
Mille parfums flottaient sur la terre,
M'enivraient de leur douceur,
M'attiraient vers cette terre.

Plus loin, là-bas, la mer.
Plages au sable blond et doux.
Le rocher du Lion, fier,
Toujours là, au rendez-vous.

Ce matin-là, j'étais heureux.
L'été arrivait serein.
Pour l'enfant tout est lumineux.
Son bonheur est dans l'écrin.

Mois de juin, mois de lumière.
Mois de juin, mois des vacances.
Juin, école buissonnière,
Juin à qui j'offre ces stances.


Ce matin-là… Point final …
Ce matin-là … L'ai-je su ?
Pour l'enfant, c'était banal …
C'était les vacances prévues.

Ce matin-là, à Alain,
Jean-Louis, André et consorts,
Il leur avait serré la main.
La page se tourna alors.

Alors, l'enfant pris son chemin.
Derrière lui, ses jeunes années.
Et doucement de la main
Fit un signe. L'heure avait sonné.

Ce matin-là, 4 juin.
Il s'envola vers son futur.
Au fond de lui, ce petit rien
Qui fait que les choses ne durent !

La brume étire ses ailes
Sur les montagnes bleues.
Légère, elle tisse le ciel.
Nuages, souvenirs bleus.

Et oui, le 4 juin, pour moi est une date des plus mémorables,
car ce fut mon dernier jour à Bône
Je décollais des Salines à 15H30 et hop ! Fini...
… C'était à Bône, le 4 juin 62, la fin des chimères …
Jean-Yves SARDELLA, Francin le 3 juin 2003

Le Crépuscule du Coq
de Yves REMY
présenté par J.P. Bartolini


La parution de ce Numéro 20 de la Seybouse coïncide volontairement avec la sortie officielle d'un nouveau livre.
Un livre écrit par Yves REMY, Algérois de naissance, un cousin, un frére même, il porte le titre du "Crépuscule du Coq", du coq français bien sur.
Ce n'est pas un livre d'écrivain, c'est un livre écrit par "M. tout le monde", écrit avec les tripes et les souvenirs.

Ce livre qui au départ était destiné à ses enfants et petits enfants est devenu au fil du tracé sur le papier un livre destiné à tous nos enfants et petits enfants pour qu'ils n'oublient jamais :
Qu'ils ont été, comme leurs parents, victimes d'une épuration.... Ethnique.
Et qu'ils sachent que nous sommes fiers et eux aussi d'appartenir à la nation qui fût la nôtre; "La Nation Pieds-Noirs", et qui le restera jusqu'à notre dernier souffle.

Il est aussi adressé aux Gaullistes de la dernière heure pour qu'ils sachent que si nous avons eu, des milliers de morts, ils ont été chez nous. Des milliers, et des milliers à être exécutés, sur ordre, des plus hautes instances Politiques, de l'Etat Français.

Ce livre pose la question de savoir si nous avons droit, comme les Arméniens, les Palestiniens, les Juifs, les Arabes, de revendiquer et d'imposer ... au calendrier des Commémorations Nationales le souvenir de notre Communauté : Assassinée, Massacrée.
Afin que vive une France, tranquille... et rassurée : sur l'échelle de la Tolérance, et de la Compassion, qui caractèrise la Nation Française, "Berceau des Droits de l'Homme"? Les vérités criées dans ce livre montrent que les critères, pour en atteindre le degrés requis sont largement dépassés.

Aucun éditeur n'a voulu le sortir, certains ont voulu que des passages soient coupés, d'autres n'ont même pas répondu.
En France la censure est mieux respectée que la liberté d'expression, donc ce livre est en vente directement chez l'auteur :


M. Yves REMY - Résidence Plein Ciel
- 9, rue Claude Farrere - 34500 BEZIERS
AU PRIX DE 16 EUROS + 5 EUROS de frais d'expédition.
Adresse Email d'Yves REMY:
yves.remy@tiscali.fr


Photos envoyés par M. François Pelletan et representant Yves REMY, l'Algérois, le 1er juin 2003 à Uzés avec les Bônois.

Pour en savoir plus, cliquez sur la couverture du livre


RAPPEL La Stèle aux Fusillés !
A PERPIGNAN le 5 Juillet 2003
Communiqué de l'ADIMAD SUD
RETENEZ BIEN CETTE DATE: 5 Juillet 2003 ET RESERVEZ-LA
Inauguration de la stèle des Fusillés et Combattants morts pour l'Algérie Française au cimetière principal, Route de Narbonne, à l'entrée Nord de Perpignan.
Chacun des 102 combattants de l'OAS morts au combat, recensés à ce jour, aura, en outre, son nom gravé sur une plaque scellée au pied de la stèle. Ces héros, le plus souvent anonymes pour le public, seront ainsi honorés comme il se doit.

Pour avoir plus de précisions, prière de prendre contact avec M. Jean François Collin, Président de l'ADIMAD-SUD.
Adresse: Jean François Collin


UNE BELLE REDACTION
Envoyé par J. B. Lemaire

       A de nombreuses occasions, mes enfants m'ont déclaré qu'assez souvent leur venaient à l'esprit, à l'école ou avec des camarades non-initiés, certains mots ou expressions que nous utilisons à la maison comme une sorte de code de complicité, à tel point qu'il leur arrive parfois de se reprendre au dernier moment ou même d'en laisser échapper au grand étonnement de leurs interlocuteurs qui se demandent certainement ce que peut bien signifier cette onomatopée.
       Il est vrai que j'ai toujours voulu maintenir en vie le vocabulaire, en voie de disparition, de notre " Filiville ", sans que cela ne porte atteinte à notre langue française académique ou du moins je l'espère.
       Au cours d'une de ces conversations familiales, nous avons eu l'idée d'imaginer ce que donnerait une composition française émaillée de mots et d'expressions de notre ancienne cité que, vous rappelez vous, nous surnommions avec fierté " le petit Nice ". Et bien maintenant, nous sommes dans le grand …. Ou pas loin…

       Trêve de nostalgie…

       Supposons que le sujet soit : " Votre famille se rassemble pour un jour ou deux, racontez ".

       A l'occasion du baptême de l'un de nos petits cousins, nous avons retrouvé une grande partie de notre famille dispersée aux quatre coins de France à la suite du chambardement de 1962.
       Les retrouvailles eurent lieu au bout de quarante ans, âge de la maturité dit-on, chez notre grand'mère dans une petite station balnéaire de la Côte d'Azur.
       Tous parvenus à bon port sans atchidente et répartis dans les différentes pièces sur des matelas par terre comme dans les cabanons du Guerbès, nous nous installâmes à l'ombre d'un dey autour d'un apéritif afin de convenir des activités qui allaient nous occuper au cours de ces deux jours de joie et de solidarité.
       A chaque nouvel arrivant c'était un récital de " oualio ", " ça gaze " accompagnés de grandes tapes dans le dos pour les hommes et de bises sonores pour les femmes qui les agrémentaient de " ma belle " et " ma fille " en exprimant leur émotion devant ces retrouvailles.
       Comme un nuage de sauterelles sur un champ de blé dur, les plus petits (et les plus grands…) se jetaient déjà sur les coupelles de " kémia " disposées sur des tables revêtues de belles nappes blanches brodées à la main sur une trame souvent brochée et provenant des vestiges de trousseaux de nos mères et grand'mères. Il y avait des " caramousses ", des cacahuètes préparées de deux façons différentes, grillées dans leur coque ou salées sans coque mais avec de petits grains de sel blancs collés sur la peau rouge, des olives, naturellement, de toutes sortes et toutes préparations, des vertes, des noires, à la saumure, des grosses amères de couleur bistre, au piment " et tutti quanti ". On avait rapporté de la région parisienne (puisqu'il y pleut tout le temps) de petits escargots que l'on avait mis à dégorger dans un " bidon " avant de les préparer à la sauce piquante. Les anciens nous racontaient qu'ils foisonnaient après la pluie dans les différents squares de " Filiville ", notamment celui où se trouvait le monument aux morts, au pied de l'église et que pour les manger on les sortait de leur coquille au moyen de grosses épines d'acacia.
       Dans une épicerie indienne, on avait trouvé des pois chiches grillés et salés qui rappelaient les " blablis " ou "blabis " bien que ceux-ci puissent être également sucrés et colorés en rouge ou blanc, comme à " Costantine ".
       Dans une épicerie turque on s'était procuré des " pépites " qui sont des graines de courge séchées et salées, ainsi que de la " caca pigeon " nature et aux pistaches dont mon frère s'est mangé une " palanquée ".
       Naturellement nos cousins d'Espagne ont rapporté d'Alicante des "soubrossades " et autres boudins séchés servis en petites rondelles au plaisir de la plupart des assistants qui faisaient couler l'anisette comme le " Saf-saf " et la " Zeramna " après la pluie.
       N'oublions pas le saladier de pois chiches bouillis légèrement salés et saupoudrés de cumin moulu, ni celui de fèves, préparées de la même façon naturellement.
       Certes tous ces produits ne sont pas typiques de la " kémia " mais ils représentaient un assortiment de tout ce que nous grignotions en " tchatchant " dans le but de déterminer les activités qui allaient nous occuper, en dehors du baptême bien entendu.
       Evidemment les activités nautiques allaient être de rigueur et un petit groupe de quatre voulait se préparer pour la pêche en débattant des techniques de là-bas perfectionnées par celles d'ici. La conversation s'orienta vers la préparation du " bromège ", pas celui, verbal, que les politiques, les commerciaux ou les baratineurs débitent pour " empapaouter " leur prochain mais le vrai, celui qui se prépare avec un peu de " semouille ", deux ou trois " chevrettes " écrasées, une pointe de " cascavale " bien " soua soua ", le tout mouillé et pétri laissé à mariner à l'air libre en attendant un ou deux jours.

- " aoua " dit quelqu'un, ton " bromège " c'est de la " zoubia " !
- Où c'est de la " zoubia " ?
- Y vaut mieux de la mie de pain que de la " semouille ", sinon tu prends que des " bazouks " !
- " Atso " ! qu'est-ce que " t'yattrape " avec de la mie de pain ? Des mulets ? Nous on les mange pas, " pasque " c'est pas propre. Et " pis " même, pour les mulets, pas besoin " de rien ", tu les attrape à la volée, " au croque " ou comme " quant y a " du sirocco et qu'ils dorment à la surface, tu les assommes d'un coup de bâton sur la " caboche ".
- Où tu te crois, y a pas de sirocco en ce moment pour qu'ils remontent comme pour une sieste.

       D'un autre coté, quelques femmes discutaient le menu. Comme on était au bord de la mer, l'une d'elles originaire de l'oranais se proposa de préparer la " scabètche " mais avec des " cavales " ou des " alatches " ?

- Achpète, si les hommes y nous rapportent des " doblades " ou un beau " méro ", il vaut mieux prévoir autre chose, on pourrait faire un bon couscous au poisson.
- Ma fille, comme ça fait longtemps qu'on n'en a pas fait, je ne sais même pas si on ne l'a pas oublié !
- Ouh ! regarde la petite comme elle pleure ; viens à maman, viens " michkinette ", pourquoi tu pleures ?
- " O Madone " ! regarde, elle a mordu une olive avec le noyau, elle va être " chkougnade " si elle ne fait pas " entention ". Et oui, dans le nord ils n'ont pas l'habitude d'avoir des noyaux dans les olives. C'est déjà une petite " francaoui " elle les préfère fourrées au poivron ou aux amandes !
- " Man-gué-gangue ! " C'est pas croyable ce que tu dis là, ils sont tellement " roseau " qu'ils n'ont pas le courage d'enlever les noyaux ; pourtant c'est ça qui donne le goût ! une olive sans noyau, c'est comme une orange sans pépins, un gigot sans os ou un poisson sans " épines " ou sans tête, ça vaut " oualou "!

       Le lendemain matin à l'aube, les pécheurs se divisèrent en trois groupes : les uns partirent en " canote " pour pêcher à la palangrotte au large en espérant avoir quelques " étoiles " et qui sait, quelques sars ou autres " ombrines " .
       Un autre groupe se dirigea vers le rivage pour s'essayer au lancer et les plus entraînés, ceux qui résident dans le midi ou en Corse, les plus jeunes aussi, allaient plonger avec fusil-harpon, ils partirent en " périssoire ".
       Plus tard, vers 8 ou 9 heures, les enfants iraient barboter au bord de l'eau avec une partie de leurs mamans pendant que les autres restaient au logis pour préparer les repas.
       Une mère bien informée, elle courait les plages avec ses frères lorsqu'elle était petite, là- bas, appris aux plus grands comment pêcher à la bouteille. Prendre une bouteille avec culot, casser le bord du culot pour faire comme une nasse. Mettre un peu de sable et de petits morceaux d'aliments au fond de la bouteille à plat. Après avoir mis un bouchon la poser dans l'eau pas loin du bord et attendre quelque temps. Les petits poissons du secteur, attirés par la nourriture viennent à l'intérieur et sont piégés, ils ne peuvent plus sortir. Lorsque la bouteille renferme suffisamment de prises, la sortir de l'eau, la déboucher et la secouer pour faire tomber les poissons sur le sol. Au bout de quelques heures on peut avoir un kilo de " matsame " avec quelques " matsagounes ", de quoi faire une soupe appétissante.
       Au retour vers 11 heures, les palangrottiers " étalèrent leurs nombreuses prises à l'admiration de tous, quatre sars, une vingtaine d'étoiles, trois ombrines belles comme des loups et des petits poissons variés " en pagaille ".
       Les pêcheurs du bord rentrèrent bredouilles, à cause dirent-ils des " védettes " et des jetskis qui ont commencé de bonne heure leur " noria " polluante.
       Les plongeurs, eux s'étaient concentrés sur les crustacés et le premier brandissait quatre magnifiques cigales sans vouloir dire où il les avait eues. Un autre tenait à bout de bras un faisceau de superbes rougets de roche de différentes tailles et aux coloris variés. Un troisième, rentrant sans sa flèche,déclara l'avoir laissée à 20 mètres de fond dans un " méro " qui transpercé, s'était gonflé et coincé dans son trou. Il se fit traiter de " tchoutche " et affirma qu'il irait la chercher demain.
       Il était midi passé et l'on commençait à songer au repas, il faisait assez chaud, les femmes restées à la maison avaient préparé une " tchoutchouka ", on était loin des projets de couscous et de soupe de poisson, ce serait pour plus tard car il fallait parer au plus pressé, nourrir cette tribu affamée et assoiffée. On décida donc de commencer par faire griller quelques unes des belles prises de la matinée et l'on prépara le " canoune ", ce qui prit un certain temps pendant lequel les commentaires allaient bon train en laissant couler une anisette légère pour les adultes et un " cidre " de la marque " selecto " pour les petits : c'est à ce moment que grand-père nous raconta que lorsqu'il était adolescent, en revenant de la pêche au " bateau coulé " à " jean d'arc " ou au phare de Stora après " Mollo ", tout ceci à pieds bien entendu, il mourrait littéralement de soif et achetait chez Bafou Loulou le mozabite, une bouteille de ce fameux " cidre " de chez " De Siano " qu'il buvait presque d'une traite avant de casser la croûte avec une poignée d'olives et un morceau de pain, non pas le bien blanc que l'on appelait " viennois " mais le pain courant très légèrement gris et un peu acide que l'on peut placer entre le pain complet et le pain de campagne que l'on trouve de nos jours.
       Après le repas, pendant lequel les anciens ne manquèrent pas d'évoquer le " Guébar " et le vin qu'ils allaient acheter chez Abadie, en bas de la rue Passérieu, par dame-jeanne remplie à la tireuse directement dans les tonneaux.
       L'après midi fut plus calme, en raison de la sacro-sainte sieste d'une part et des préparatifs pour la cérémonie du lendemain.
       Celle-ci se déroula très bien mais tout le monde était assez fatigué par la rude journée d'activités physiques de la veille. Ce à quoi les nordistes, essentiellement, n'étaient ou n'avaient jamais eu l'occasion de s'habituer, maniant plutôt le parapluie que la canne à pêche.
       Le soir du Dimanche venu, on commença à songer aux préparatifs de départ au cours desquels la branche " costantchinoise " se rappela les retours du temps des " évènements " où il fallait partir de bonne heure pour éviter le couvre-feu à 16 /17 heures en hiver et 19 heures/ 19h30 en été. Sans oublier le passage du col d'El Kantour où de nombreuses voitures chauffaient et devaient s'arrêter, capot levé, alors que d'autres montaient péniblement pour terminer les deux heures minimum de trajet nécessaires pour rallier " le vieux rocher ", s'estimant heureux de le faire en si peu de temps car en train il fallait 4 heures, au bas mot, avec les 10 arrêts de Danrémont, Gastonville, Robertville, St Charles (où il fallait attendre la correspondance de ou pour Bône), Bougrina, Col des Oliviers, El Arrouch, Condé-Smendou, Bizot, le Hamma-Plaisance et enfin la montée vertigineuse vers Constantine à 637 m d'altitude dont on apercevait en premier le monument aux morts et à partir de 1961 la statue de Notre-Dame de-la-Paix, avant de laisser plonger son regard vers les piscines de Sidi M'cid, à travers les scories de la fumée de la locomotive à charbon puis au moteur Diesel.

*****
Nous espérons que cet essai aura retenu votre attention quelques instants et vous invitons à vous joindre à notre hilarité en imaginant la tête de l'enseignant qui se trouverait confronté à un texte de ce type.
J.B. Lemaire pour " l'ECHO " et " La Seybouse "

Destins de Rapatriés :
Une famille Bônoise à Nice

La Provençale : la boulangerie aux quatre générations
Article paru dans la revue " Nice quartiers " de Mars 2003
Dans la rubrique " figures "

       A la Boulangerie Provençale, chez Josiane et Jacky Rosano, on est tout d'abord accueilli par l'odeur du pain frais, des oignons frits de la pissaladière, mais surtout par quatre sourires, celui de Paulette, de Josiane sa fille, de Béatrice sa petite-fille et enfin les jours de congés s'ajoute celui d'Alexandra, son arrière-petite-fille.

Quatre générations,ça n'est pas la première fois mais toutes en même temps, toutes derrière le comptoir, là, tout de même, c'est plus rare.

       Tout a commencé en 1966. Les Rosano arrivaient de Toulon, où ils avaient fait escale avant de poser définitivement leurs bagages à Nice.

Mais laissons plutôt la parole à la seconde génération : " Originaires de Bône, en Algérie où ils tenaient une boulangerie pâtisserie sur la place du théâtre, mes beaux-parents ont repris cette boulangerie. Béatrice, ma fille avait cinq ans, Frédéric, mon fils est né peu après notre arrivée, on le posait là, dans un couffin au milieu des baguettes ", raconte Josiane dans un large sourire.
       Aussi, c'est tout naturellement que Béatrice, malgré de bons résultats scolaires et son bac réussi, a préféré lâcher ses études pour intégrer la boulangerie familiale, rejointe par son frère Frédéric, diplôme de pâtissier obtenu.

Pourtant, l'emploi du temps aurait pu les dissuader, les diriger vers d'autres métiers, car on ne chôme pas chez les Rosano, peu s'en faut. Ecoutez plutôt. A une heure, le réveil sonne, une heure après, toute la famille est au laboratoire. Papa Rosano, spécialiste du pain, prépare la pâte, le fils, les pâtisseries et les chocolats, tandis que fille, mère et grand'mère se partagent les croissants et les salaisons (feuilletés au jambon, fougasses aux anchois, pizzas, pissaladières …). Six heures enfin, Jacky ouvre le magasin et s'en retourne au pain pendant que les dames, en coulisses, changent de tenue pour l'entrée en scène.
       Et puis, il y a aussi les courses au marché, tous les produits, pommes, poires, blettes pour la tourta di bléa, oignons, tomates, tout vient du marché de la Libération. Mais ça c'est plutôt un plaisir, la plupart des marchands sont devenus des amis. Depuis le temps qu'ils se connaissent !
       Tout comme les clients. Des habitués pour la plupart, qui défilent dans un joyeux va et vient, les nouveaux venus mêlés aux anciens : " un de nos clients a débuté comme apprenti dans la boulangerie alors tenue par nos prédécesseurs la famille Altare ", commente Josiane.

       Une heure de l'après-midi, on s'octroie tout de même une pause jusqu'à 16 heures, enfin le soir venu, le magasin fermera ses portes à 20 heures.

       Mais loin de se plaindre, Josiane s'exclame : " si c'était à refaire, je n'hésiterai pas une seconde et au même endroit, ça c'est sûr ! " Elle se souvient de ses débuts, de l'accueil chaleureux des gens du quartier, de ses voisins : " je me rappelle de M. Lemaire qui avait le pressing et de l'autre côté, c'était une boucherie tenue par M. et Mme Richerme. Un peu plus haut, il y avait les galeries Garnier de M. Dambrun, qui vendait des vêtements et une autre boulangerie, celle de M.Brusquier, un Pieds-noirs, réputé pour la Mouna, une spécialité d'Algérie, un des premiers à l'introduire à Nice ".
       Le bon pain de Jacky, les pâtisseries de Frédéric, les oreillettes de Paulette ont régalé bien des Niçois mais pas seulement : " Dans les années 60, beaucoup de films étaient tournés sur la place de la Libération. Nous avons servi Anthony Quinn, jules Dassin, Michael Lonsdale, mais aussi Jean-Pierre Foucaud,Frédéric Gérard… Je me souviens de Guy Lux, il était venu assister à un match de foot : Nice-Marseille, Nice avait gagné, il était furieux, il était pour Marseille. Et nous avons même eu la visite de Jacques Chirac qui était venu, nous a-t-il dit, voir la boulangerie aux quatre générations ", conclut avec fierté Josiane.

NICE-QUARTIERS (Mars 2003) - page XII

J.B. Lemaire

L'ALGÉRIE EST UNE CREATION EXCLUSIVEMENT FRANCAISE.
par M. Roger Brasier
Fondateur du Musée de l'Algérie Française de Perpignan

Il me semble nécessaire de rappeler quelques vérités historiques.

Le 14 juin 1830, le 5 juillet 1830, dans la Presqu'île de Sidi-Ferruch, lors de la reddition de la Ville d'Alger, le Corps expéditionnaire français débarquait dans une province de l'Empire Ottoman.

Le 14 octobre 1939, Le Ministre, Schneider, Secrétaire d'Etat à la Guerre, décidait que tous les territoires occupés en Afrique du Nord s'appelleraient désormais "ALGERIE"
En 1846, lors de la fin de son gubernatoriat et son retour en Métropole, le maréchal Thomas BUGEAUD avait fixé les frontières de l'Algérie, frontières qui resteront, pratiquement invariables, jusqu'en 1956.
En 1848, la Constitution de la 2ème République, fait de l'Algérie une partie du Territoire national en la partageant en trois départements.
Les archives de la Ville d'Amboise prouvent que l'Emir Abd-el-Kader lui même approuvait cette annexion puisqu'il a tenu, avec toute sa suite, à participer au Référendum de 1851.
En 1870, le Décret Crémieux nationalisait tous les Indigènes juifs, les contraignant à abandonner leur statut mosaïque pour les soumettre au statut civil français.
On peut se demander les raisons pour lesquelles des décisions identiques n'ont pas été prises pour l'ensemble de la population ?
- Est-ce pour ne pas créer une agitation supplémentaire ?
- Est-ce pour respecter les conditions de la convention signée par le Dey d'Alger et le Général en Chef de l'Armée française ?

J'en rappelle les termes : 'IL 'exercice de la religion musulmane restera libre ; la liberté des habitants de toutes les classes, leur religion, leur commerce et leur industrie, ne recevront aucune atteinte; leurs femmes seront respectées.... II
Cela entraîne le maintien d'un statut coranique qui régira une partie importante de la population et, sur le plan politique, l'existence de deux collèges.
En 1956, la départementalisation des Territoires du Sud a pour effet de modifier les frontières de l'Algérie et d'accroître sa superficie.

Le 8 avril 1962, par référendum plus de 90% du peuple français adopte " une Loi concernant les accords à établir et les mesures à prendre au sujet de l'Algérie sur la base des déclarations gouvernementales du 19 mars 1962 " loi qui officialise "Une Déclaration Générale du 19 mars 1962 relative à l'Algérie " (Accords d'Evian). Cette loi référendaire précise les mesures à prendre au sujet de l'Algérie. Elles aboutiront à l'Indépendance de l'Algérie qui deviendra effective le 3 juillet 1962.

Entre autres conséquences, elle aura pour effet de restreindre la signification de terme "ALGERIEN" qui ne concernera plus, à partir de cette date, que les citoyens de la nouvelle République Indépendante.


Les Vérités de l'histoire
par M. Claude DELAUNE
(ACEP-Ensemble N°237 - Avril 2003)

A l'époque de la présence française, l'université d'Alger était la 2ème de France après celle de Paris.

Les Sociétés Indigènes de Prévoyance financées par un fond commun (1933) venaient en aide aux Algériens par des prêts, des assistances contre les sinistres, l'organisation de services pour la transformation, le stockage et la vente de produits.

L'artisanat indigène

(Extrait d'une brochure publiée en 1939 par les services de l'économie sociale du Gouvernement Général de l'Algérie.)
Il est précisé dans cette brochure que les indigènes algériens cultivaient
- 1 022 000 hectares de blé sur 1 308 000 hectares. Ce qui permet de dire que la culture Européenne ressort à 286 000 hectares.
- 1 152 000 hectares d'orge sur 1262 000 hectares, d'où une part pour l'Européen de 110 000 hectares.
- 15 823 hectares de tabac sur 22 289 et donc 6 466 hectares pour l'Européen.
- On ajoute que les indigènes possèdent la presque totalité du bétail dont: 170 000 chevaux, 773 000 bovins, 5 181 000 ovins, les 6/7' des figuiers, les 5/8' des oliviers et presque tous les palmiers du sud.
Commentaires :
Voilà d'un seul coup brisé le slogan abominable qu'ont répandu en France certains esprits malfaisants affirmant que le colon français a réduit en un état d'esclavage le malheureux indigène Algérien, dont la misère justifie ainsi les révoltes et soulèvements !
Car cette affirmation a eu cours dans les journaux, parmi les médias, dans les rues, les écoles et les églises ! elle s'est répandue effrontément. Elle fut de nature à fausser en France, une opinion publique admettant, de bonne foi, de telles affirmations !
La vérité est que la colonisation française n'a pas, à l'instar de la colonisation Américaine éliminé les tribus du pays, car en un siècle l'indigène est passé de 1000 000 à 10 000 000 d'habitants ! La colonisation française a créé de la richesse, planté, défriché, assaini, construit, donné du travail rémunérateur à une main d'oeuvre alors inoccupée etc...
Nous avons le droit et le devoir d'être fiers de l'oeuvre de nos ancêtres qui ont donné à la mère patrie un magnifique domaine. Ils ont en plus créé, au sud de la Méditerranée, une pépinière de citoyens soldats qui a fait ses preuves en 1870, en 14/18 et en 39/45 (en 14/18, 5 % des contingents enrôlés sont tombés au front, en 39/45 le rapport entre le nombre des incorporés et celui des inscrits est de 93 % alors qu'en France métropolitaine il est de 91 % ! Ils furent présents sur tous les fronts de Sicile, de Tunisie, d'Italie, de France, du midi aux pays rhénans).
Tous ces efforts furent accomplis par des français de l'Afrique du Nord, encadrant des contingents indigènes tous confondus dans notre esprit de reconnaissance et de fierté patriotique.
A tous ces français d'adoption, la France devait une protection clairvoyante et fraternelle...
Hélas ! Elle devait leur éviter d'être entraînés dans une folle propagande.
Hélas! Elle aurait dû assimiler ces harkis afin de ne pas créer un problème grave avec leurs descendants...

Hélas! Elle devrait aujourd'hui, sur son sol, savoir tirer les leçons du passé...

LES COLONIALISTES
par M. Jean CIANFARANI
(ACEP-Ensemble N°237 - Avril 2003)

A tous les Métropolitains qui voyaient en nous d'affreux colonialistes couverts de l'or provenant de la sueur des burnous, je dédie ce poème de notre regretté collègue Jean Cianfarani, écrit en 1963 à Rivesaltes (décédé à l'âge de 43 ans)

Les Colonialistes

Voilà un an déjà, sur les quais de Port-Vendres,
je regardais songeur, des larmes plein les yeux,
Un bateau accoster ... et j'en ai vu descendre
De gros capitalistes, des jeunes et des vieux...
Les Comités d'accueil étaient déjà en place
C'est grand, c'est généreux, je le savais, la France
La Croix-Rouge, était là ... d'officiels pas de trace,
A part les CRS, mais sans armes, nuance...
Il y avait aussi, pour accueillir ces hères,
Le Secours Catholique, une OEuvre d'Israël,
Mais j'ai cherché en vain d'un fameux Ministère,
Quelque représentant ... Incroyable et réel !
je les ai vus descendre du bateau de l'exil,
Ces gros capitalistes ... avec pour tout bagage
Qui, un vieux chat pelé, qui une vieille cage,
Et les plus fortunés un tourne-disque à piles
je les ai vus descendre comme un troupeau vendu
je les ai vus parqués, dans les halls, sur les quais.
je les ai vus pleurant, certains à moitié nus,
Ces gros capitalistes... dont on a tant parlé


Jean et Edmond Darré, descendants des colons qui défrichèrent ce pays inculte, préparent devant leur maison à Aïn Tagrout (Sétif) la moissonneuse-batteuse pour une dure journée de travail sous un soleil de plomb (photo de l'ouvrage "Les Hauts Plateaux Sétifiens".

MESSAGES
S.V.P., lorsqu'une réponse aux messages ci dessous peut, être susceptible de profiter à la Communauté, n'hésitez pas à informer le site. Merci d'avance, J.P. Bartolini


De Mme Elodie Banessy
Mon arrière-grand père était peintre, il vivait à Souk-Arhas et passait souvent à Bône paraît-il. J'ai vu dans le livre de Marion Vidal Bué sur "l'Algérie des peintres", qu'un des cafés de la ville était couvert de ses toiles, puisqu'il aimait bien s'arrêter y boire un verre en rentrant de la chasse et leur faisait cadeau d'un tableau assez régulièrement. Peut-être des personnes collaborant au site se souviennent-elles de cela ou en ont entendu parler, puisque cela remonte un peu loin, il est décédé en 1925 !
Le livre de Monsieur Arnaud sur l'histoire de Bône parle de lui, donc cela devait être un personnage assez marquant de la ville.
Mon arrière grand-père s'appelait Gaspard de Toursky, et je serais très heureuse si quelqu'un avait quelques renseignements sur lui. Nous savons peu de choses à son sujet, sauf qu'il adorait cette région pour peindre et pour chasser, c'est pour cela d'ailleurs qu'il s'y était installé.
En vous remerciant,
Adresse : Elodie Banessy

De Mme Nicole Marquet
L'association des Anciennes des E.M.S.I. (Equipes Médico-Sociales Itinérantes) en Algérie, de 1957 à 1962, recherche leurs camarades, pour des retrouvailles, à Paris, en octobre.
Contact : Ginette Thevenin-Copin
10 rue de la Fontaine de Lattes - 34000 Montpellier

De M. Redouane Kechkoul
je serai gré à toute personne qui pourrait me faire parvenir des information sur le peintre miniaturiste algérien Mohamed Kechkoul ayant vécu dans la période 1882-1942 en Algérie, et sur lequel j'ai entamé une recherche.
Veuillez, croire, à l'expression de mes salutations distinguées
Redouane Kechkoul, petit-fils du peintre
Adresse : Redouane Kechkoul

De M. ULYSSE
Un nouveau livre en téléchargement GRATUIT sur :
http://www.heureux-qui.com/listing.php Le Gouvernement de l’Algérie - Par M. Louis Millot
Professeur à la Faculté de Droit d’Alger - Cahiers du Centenaire de l’Algérie
Publication du Comité National Métropolitain du Centenaire de l’Algérie. 1930.
1 vol. in 8 - 50 p.
Amitiés, A bientôt. Ulysse
Adresse : Ulysse

De M. Jean Louis Ventura, Jean François Damore
et Jean Pierre Bartolini

CECI est un appel à la Mémoire de notre jeunesse :
Dans les mois qui suivent nous allons lancer une rubrique sur les jeux que nous avions quand on était plus jeunes.
Dans cette rubrique, il faudraif faire apparaître les noms des jeux, mais aussi les "règles de jeu" (bien qu'elles différaient souvent d'un quartier à l'autre). Alors rappelez-vous ces jeux et envoyez nous ce qui vous en reste, de règles de jeu et de fabrication. Roseaux, couteau, osselets, noyaux d'abricots, boutons, cerceau, carricot (carriole à roulement à billes), billes, toupie à ficelle, toupie à fouetter, jeu de dames arabe, marelle, béret, ballon prisonnier, jonglage avec des mottes d'herbe, tir à la tawate, cerf volant, etc... Nous vous en remercions d'avance, d'envoyer vos réponses sur les sites de Bône, ci-dessous.
Adresse : Jean Louis Ventura
Adresse : Jean Pierre Bartolini

De M. Jean Pierre Bartolini

RECHERCHE DE DOCUMENTS:
Je recherche, même des photocopies des N° de la revue "Les Grands Hommes Bônois" de M. D Giovacchini.
De même, je serais preneur des N° "de la Dépêche de l'Est", de la "Seybouse"
ou de tout autre publication Bônoise ou pas, comme : "Le Réveil Bonois"; " Le Ralliement"; "L'Indépendant de Constantine" ; "L'Oasis" ; "L'Akhbar" ; "Le Morbacher" ; "Le Courrier de l'Algérie"; "Le Commerce Algérien, de Sétif" ; "Le Sémaphore" ; "La Gazette des Abonnés" ; "L'est Algérien"; "Le Mahouna" ; "Le Progrés de l'Algérie" ; "Le Zeramna" ; "L'Electeur Libre" ; "Le Potache" ; "La Démocratie Algérienne" ; "La Dépêche de Constantine" ; "Démocratie" ; "Dépêche de l'Est" ; "Le Courrier de Bône" ; "La Liberté" ; "Le Petit Bônois" ; "Le Bônois" ; "L'Impartial" ; " Echo de Bône" ; "La Gazette Algérienne" ; "L'Avenir de l'Est" ; "Echo d'Hippone" ; "La Petite Revue Agricole" ; "Le Chêne Liège" ; "Les Clochettes Bônoises" ; ETC...
"Le Calvaire des Colons de 1848" de Maxime Rasteil.
Ces recherches sont faites pour sauvegarder numériquement, et faire connaître notre passé. Ce site en fait foi.
Il va de soi, que ces journaux devront être mis en lieu sur, accessibles facilement à tous (toutes communautés confondues d'hier et d'aujourd'hui).
Seules la connaissance et la diffusion permettront la sauvegarde de notre mémoire, de rétablir des vérités et de montrer au Monde que nos communautés vivaient trés bien ensemble.
Je remercie d'avance tous les chercheurs.


MISE A JOUR DES RUBRIQUES

1)- Dans la Rubrique "OU SONT-ILS ?", 2 nouvelles photos envoyées par Robert Léon
1 nouvelle photos envoyées par Robert Léon
6 nouvelles photos envoyées par Roland Siniscalchi
6 nouvelle photos envoyées par André Furno
1 nouvelle photos envoyées par Marc Mottet

2)- Dans la Rubrique "Histoire de Bône", un texte Honneur à l'Armée d'Afrique par René Pasquini
un texte Méthode de Sélection des Colons par Maurice Villard
un texte Notre Théâtre par Doris Natali-Bravin
un texte Un Ange au Ciel par Louis Arnaud
un texte Bône l'Aimable par Doré Ogrizek

3)- Dans la rubrique "Insolites", Les Journaux de Bône et sa Région par Jean Pierre Bartolini
Le Palmarés du Centre Culturel un document d'André Furno

4)- Dans la rubrique "Associations", l'UNFAN, Edito de juin 2003
- Assemblée du 19 juin 2003

5)- Dans la rubrique "Associations", dans les mises à jour des calendriers, ABCT-UZES ; - AEB-AIX ; AEB-VAR ; vous découvrirez les nombreuses activités des associations, n'oubliez pas de faire un tour.




Numéro Précédent RETOUR Numéro Suivant