N° 98
Septembre

http://piednoir.net

Les Bords de la SEYBOUSE à HIPPONE
1er Septembre 2010
jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
Cet Ecusson de Bône a été généreusement offert au site de Bône par M. Bonemaint
Les dix derniers Numéros : 88, 89, 90, 91, 92, 93, 94, 95, 96, 97,
  La Marseillaise   
Par : REINHART - GRAPPELLI - 1946
EDITO

LE DEFI MIGRATOIRE 
OU DEJA LA GUERRE CIVILE ?

         Un Député UMP a écrit récemment : " -Le défi des Roms est un réel défi européen en raison de leur non intégration. Toutefois en dépit des cris d'orfraies de certaines associations toujours promptes à accuser les Etats et en l'occurrence les autorités françaises, pour s'intégrer il faut être deux ! Le mode de vie des Roms est la clé du problème et une intégration passe par la modification de ce mode de vie ; l'Europe urbanisée ne peut pas faire face au déplacement permanent de centaines de milliers de personnes, voire de plusieurs millions. "

         Ce défi n'est pas l'apanage des Roms, il est pluriel car il y a une multitude de clandestins ne faisant pas partie de l'espace européen qui pose aussi le problème d'intégration et qui veulent imposer leur mode de vie en venant chez nous la main tendue et le profil bas. Cela nous amène forcément à un choc des cultures et s'il n'y a pas un réexamen des accords de Schengen, la France et l'Europe vont au devant d'inévitables affrontements qui nous amèneront dans une grave guerre civile dont les premiers symptômes sont apparus à plusieurs reprises au cours des dernières années. Ne nous leurrons pas, ces symptômes sont des tests qui deviennent à chaque fois plus violents car ils sont le fait de gens que l'on qualifie de délinquants d'un nouveau genre alors que ce sont le plus souvent des gangs que l'on pourrait nommer "réseaux ou cellules terroristes " qui finiront par coaguler afin de former une armée de bandits, de pirates, de barbares qui mettront les pays à feu et à sang.

         Un autre Député UMP a écrit : " La France devient le territoire de véritables gangs. Armés jusqu'aux dents, influencés par des réseaux de grand banditisme, les délinquants contemporains sont mus par une volonté farouche d'en découdre avec les règles qui régissent notre République, de porter atteinte à la vie de nos policiers ou gendarmes dont il faut saluer le sang froid et la maîtrise. Ces délinquants d'un nouveau genre se comportent comme des étrangers sur notre territoire national et veulent imposer leur loi et cerner leur territoire par la terreur.
         Face à ces nouvelles formes de violence, notre arsenal pénal prouve sa faiblesse et sa trop large indulgence. Il est grand temps de s'engager rapidement dans un durcissement sévère des sanctions. L'angélisme et les circonstances atténuantes banalisent les actes de ceux qui refusent de se plier aux règles de notre société, de ceux qui refusent de respecter notre pacte républicain. Il est urgent de durcir nos réactions et d'apporter des réponses à la hauteur des actes commis envers nos forces de l'ordre. "

         Le premier Député a aussi écrit : " Romano Prodi, ancien Président de la Commission européenne devenu Président du conseil socialiste italien, le 3 Novembre 2007 a pris un décret (dit décret Roms) permettant l'expulsion d'Italie de toute personne citoyenne de l'Union jugée dangereuse ou indésirable et cela par simple décret administratif sans procédure judiciaire !!! "
         Les bonnes langues, les politiciens " autruchiens " ; les intellectuels de la langue de bois ; les journaleux à la plume de " porc et pic " ; les associations moralistes qui font leur lit dans la misère du monde ; les citoyens décervelés et endoctrinés par de la propagande antirépublicaine et antinationale ; tout ce galimatias de donneurs de leçons, à la pensée unique, voulant se dédouaner de leurs véritables devoirs citoyens en culpabilisant le reste de la population et nous rabâchant à longueurs d'années que c'est la faute ;
         - A la situation économique et sociale qui prive d'avenir ces populations majoritairement clandestines,
         - Que c'est la faute à la police et aux contrôles qui ne devraient pas être appliqués à ces gens et qu'il serait normal qu'ils répliquent en légitime défense en tirant sur les forces de l'ordre ou sur tout qui passe car leur situation morale et sociale est telle qu'ils n'ont plus rien à perdre,
         - Que ces gens, dont le très grand nombre est issu de " quartiers dits populaires et défavorisés", (qu'ils ont contribués à rendre ainsi), sont épris de justice (mais eux ne la respecte pas) et que cela les met " en colère ",
         - Que ce ne sont pas les sanctions prises contre ces populations qui calmeront " leurs colères ", que cela décuplera le désemparement, la souffrance, la colère et le désir de vengeance.
         - Que ceci, que cela et blabla et blabla…..

         Par leur hypocrisie et leur faux angélisme, ce galimatias est complice de ces violences urbaines, de cette immigration clandestine et des conséquences futures car leurs gravités nous amènent vers un point de non retour qui fera que les honnêtes gens seront obliger de s'organiser en milice de défense armée pour sauvegarder leurs vies, leurs biens, leur société, leur culture occidentale et ancestrale.

         D'un autre coté, les pouvoirs publics et surtout exécutifs au plus haut niveau avec des déclarations à l'emporte pièce, qui ne sont que les déclarations électoralistes destinées à faire passer la pilule de la mauvaise gestion du pays, savent très bien que ces émeutes ne sont pas spontanées et n'ont rien à voir avec les jérémiades du galimatias irresponsable. Il faudra des actes et des lois plus dures que celle de Prodi car ces émeutes sont travaillées, organisées, programmées par des réseaux anti-France et anti-civilisation occidentale et que tout cela ne conduit qu'à une situation de guerre civile ethnique et religieuse faussement motivée par la situation sociale aggravée par une surpopulation inabsorbable sur le territoire français. Avec 3 millions de chômeurs, la France, 550000 km², a une densité de 97 habitants/km² avec 65 millions d'habitants dont environ 20 millions de " colonisateurs ".
         Alors que par exemple, avec environ 14 millions de chômeurs, un pays d'Afrique 2381000 km², (4 fois plus grand que la France), et environ 36 millions d'habitants, a une densité de 14 habitants/km².
         Au cours des deux siècles précédents, il y eu des flux migratoires en France et ils ont été absorbés car les populations arrivantes se sont fondues dans notre moule.

         Pourquoi ce nouveau flux migratoire important en France et en Europe qui est de fait une véritable colonisation auréolée du mot conquête ?
         Quels sont la carotte et le but qui attirent ce monde ?
         Ce sont deux questions essentielles parmi d'autres et ce n'est pas simplement la raison sociale qui pourrait y répondre comme voudrait nous le faire croire le galimatias.
         Si c'était le cas, alors pourquoi ces populations nous imposeraient-elles leurs modes de vie sociale qui a échoué chez eux ?
         Pourquoi ne se révoltent-elles pas dans leurs pays d'origine au lieu de le faire sur une terre d'accueil ?
         Si la " misère " trouvée chez nous est plus forte que chez eux, le chemin du retour n'est pas interdit, pourquoi ne le prennent-elles pas ?
         Pourquoi refusent-elles la véritable intégration occidentale ?
         Pourquoi, veulent-elles détruire notre mode social tout en bénéficiant des largesses que ce mode leur apporte ?
         Pourquoi, par un mépris de nos lois, us et coutumes, ont-elles des prétentions totalitaires, religieuses et obsessionnelles ?
         Quels sont les véritables enjeux de cette colonisation antagoniste et au nom de quoi, de qui ?

         Chaque question engendre d'autres questions auxquelles les politiques actuels, frappés sans doute par le syndrome de Stockholm, refusent de s'attaquer, ils préfèrent laisser en héritage une France, une Europe en décrépitude au bord du gouffre de la guerre civile.
         - A cause de l'immoralisme absolu qui pourrit nos sociétés et les rends méprisables. La révolution de 1968 porte bien des responsabilités ;
         - A cause de l'asservissement, de la prosternation et parfois même de la soumission servile de la population devant les exigences des colonisateurs et qui engendre leur farouche mépris face à ces faiblesses :
         - A cause de toutes les aides sociales, juridiques, scolaires, médicales distribuées sans réciprocité d'aucune sorte et au détriment des populations respectueuses des lois de la république ;
         - A cause des médias veules et immondes prônant la culpabilisation et la repentance qui créent la perversion de l'expiation des décervelés désorientés ;
         - A cause du silence imposé sur, les crimes odieux contre des innocents, sur les exactions tels que viols de personnes, occupations illégales, vols, incendies, saccages d'écoles, profanations d'églises et de cimetières et cela quotidiennement ;
         - A cause de cette politique volontairement laxiste avec des graves déraillements et débordements teintés d'horribles scandales ;
         - A cause du laxisme juridique et judiciaire et de la magistrature plus prompte à lever un permis de conduire ou à saisir un pauvre type qu'à punir sévèrement et mettre hors d'état de nuire toute la racaille ;
         - A cause d'accords internationaux qui favorisent ou qui poussent des populations à émigrer. Ces populations sont culturellement très différentes et dans certains cas hostiles ou résistantes à l'intégration et à l'assimilation.

         Oui à cause de tout cela et c'est dans l'ordre des choses, les européens et la France surtout seront obligés d'affronter une guerre civile de décolonisation, pire que la peste noire, pour obtenir leurs indépendances ou alors écriront-ils de leur sang le futur livre culte " La décadence de la culture de l'ère européenne et occidentale ".
         Même si elle est réelle et gênante, l'histoire des Roms, n'est qu'une larme destinée à faire pleurer les gogos et la France ne peut malheureusement pas accueillir toutes les misères du monde. Le vrai et grave défi est celui du " Défi Migratoire " dans son ensemble. Est-ce que l'Europe et la France sont prêtes à le relevé ou devons-nous, nous citoyens, être prêts à nous défendre dans cette guerre civile qui a déjà commencée.

         Il y aurait tant à dire sur ce vaste sujet, mais pour prédire ou annoncer tout cela, il ne faut pas être un prophète, ni un historien, ni un oiseau de mauvais augure, ni un fou, ni un imbécile, ni un extrémiste, ni un fataliste, ni un indifférent mais être tout simplement un réaliste humain capable de replacer les interrogations contemporaines dans une perspective historique longue.

         Il y a près de 50 ans, un célèbre Maréchal de France a fait cette déclaration dont je crois me souvenir :
         "Que les Français en grande majorité aient, par référendum, confirmé, approuvé l'abandon de l'Algérie, ce morceau de la France, trahie et livrée à l'ennemi, qu'ils aient été ainsi complices du pillage, de la ruine et du massacre des Français d'Algérie, de leurs familles, de nos frères musulmans, de nos anciens soldats qui avaient une confiance totale en nous et ont été torturés, égorgés, dans des conditions abominables, sans que rien n'ait été fait pour les protéger : cela je ne le pardonnerai jamais à mes compatriotes : la France est en état de péché mortel. Elle connaîtra un jour le châtiment."

         Hélas, ce jour approche pour cette France en état permanent de péché mortel car l'histoire des peuples est un éternel recommencement, les hommes ne retiennent jamais les leçons de l'histoire et ce sont toujours leurs enfants qui en subissent les conséquences et en paient la note.
        Oh Misère, diocamadone !

Jean Pierre Bartolini          

        Diobône,
        A tchao.


Spécial Anniversaire
Longue vie à notre toujours
"Jeune Centenaire Bonoise"

La Seybouse souhaite à Jeanne un joyeux anniversaire
dans le bonheur et la santé.


Notre Centenaire Bônoise a eu 103 Ans

            Bonjour à tous,

             Je vous envoie les notes que j'ai fait parvenir à la presse à l'occasion de l'anniversaire de Jeanne.
             C'est aussi un petit hommage que je lui rends. Sylviane


             Mme SINIGAGLIA Jeanne a vu le jour le dimanche 18 août 1907, à BÔNE LA COQUETTE, en Algérie.
             Elle a partagé son enfance avec ses 3 frères et sa soeur, entourée de parents formidables, Louis et Marie FELECETTI.
             L'école des soeurs, le travail, sa vie de femme avec ses enfants et les jours s'écoulent sous le doux climat de cette cité algérienne.
             1962, le vent de l'histoire transporte Mme SINIGAGLIA en France : Paris puis Montpellier.
             Le 2 janvier 2001, elle se rapproche de sa fille qui vit à Duras (Lot et Garonne) et vient vivre à l'Hôpital Local de Monségur (Gironde).

             Mais comme elle nous le dit, son coeur est resté "LA-BAS".
             "Là-bas", en langage pied-noir, veut dire : son pays, sa terre natale, là où sont enfouis ses racines et aussi ses tendres souvenirs d'enfance, son adolescence, ses années bonheur.
             Si cette terre pouvait parler, elle nous dirait que les saisons s'écoulent, les années passent, les souvenirs bourdonnent dans les têtes et que malgré la "nostalgérie", Mme SINIGAGLIA, coquette, souriante, aimant chanter continue son chemin avec la sagesse acquise par l'expérience de sa longue vie.

             Alors, Jeanne la coquette, nous vous souhaitons pour vos 103 ans : "Bône anniversaire"
Hôpital Local de Monségur
Maison de retraite
53 r St Jean 33580 Monségur










LE MUTILE N° 190, 24 Avril 1921

Peut-on le dire

        Peut-on dire que, dans le Journal officiel du 26 juin 1920, n° 173, page 9020, il est dit, après bien d'autres choses, que les chefs de corps pourront proposer pour la médaille militaire ou la Légion d'honneur les militaires ayant deux blessures ou deux citations ?

        Peut-on dire que tous les chefs de corps ont largement usé de ce pouvoir, mais que les sous-officiers qui ont eu la médaille militaire à l'ancienneté et qui depuis, ont mérité trois ou quatre citations ne peuvent, eux, être proposés pour aucune autre récompense ?

        Peut-on dire que le cas ne se présente que pour eux, car pour les officiers s'ils sont déjà chevaliers de la Légion d'honneur ils peuvent être nommés au grade supérieur de l'ordre ?

        Peut-on dire que l'on pourrait peut être saisi de même pour les sous-officiers militaires de la médaille militaire a l'ancienneté et, lorsqu'ils se sont depuis particulièrement distingués sur les champs de batailles les nommer chevaliers de la Légion d'honneur, puisque, dans la médaille militaire, il n'existe qu'une classe ?

        Peut-on dire que les dossiers des officiers proposés au titre de la commission Fayolle sont, soumis tout d'abord pour avis aux directions d'armes ?

        Peut-on dire que ces directions ne transmettent à la commission que les dossiers sur lesquels elles ont émis un avis favorable ?

        Peut-on dire que cette manière de procéder est contraire à la loi et que tous les dossiers devraient, être adressés directement par les commandants de corps d'armée à la commission ?

        Peut-on dire que, seule cette commission avait qualité pour statuer sur les propositions et que, si cette procédure avait été suivie, on aurait évité des nominations d'officiers avant obtenu des citations à l'arrière ?

        Peut-on dire qu'on adresse actuellement à tous les démobilisés de la grande guerre sous enveloppe affranchie à 35 centimes deux feuilles de papier : l'une avertissant l'intéressé qu'on lui envoie l'autorisation de " porter le ruban de la Médaille de la Victoire " l'autre qui est cette autorisation elle-même ?

        Peut-on dire que c'est très bien et que nous savions déjà que le papier coûte peu aux administrations ?

        Peut-on dire que dans quelques mois cependant, les intéressés recevront, sous enveloppe à 25 centimes, l'autorisation définitive et le brevet ?

        Peut-on dire qu'il y a trois millions de personnes qui recevront ces lettres affranchies 25 centimes ?

        Peut-on dire que l'on peut calculer d'après cela à combien reviendra aux contribuables cet envoi de papiers dont deux au moins sont inutiles ?

        Peut-on dire qu'au moment où on parle de réintégrer un certain nombre de révoqués des chemins de fer il serait bon d'attirer l'attention des directeurs en faveur des mutilés ?

        Peut-on dire que, si les mutilés firent grève comme les autres, il ne faut pas oublier que beaucoup le firent sous la pression de leurs camarades de travail, qui ne les ménagèrent pas et les mirent en avant pour se couvrir eux-mêmes ?

        Peut-on dire que leur situation spéciale est en même temps qu'une circonstance atténuante à leur geste inconsidéré de révolte, une raison de premier ordre pour qu'ils bénéficient d'une mesure d'amnistie ?

        Peut-on dire que puisque les directeurs de compagnies ont promis d'examiner les demandes de réintégration qui leur parviendront dans un esprit de justice et d'équité il faut espérer qu'ils sauront mettre en balance les sacrifices consentis par les mutilés pendant la guerre et l'heure de faiblesse qui motiva leur révocation ?

        Peut-on dire que le lézard vert de la Préfecture n'est pas content de notre article ?

        Peut-on dire que cet emploi de directeur du Mont-de-Piété irait très bien à un mutilé de guerre ?

        Peut-on dire que nous connaissons les sentiments de ceux qui n'ont pas fait la guerre: tout pour eux, rien pour les autres ?

        Peut-on dire que s'il y a des chômeurs chez les valides, il y en a aussi chez les invalides ?

©§©§©§©§©§©§©
              

ANECDOTE
Par


          En feuilletant ce journal du 24 avril 1962, j'ai découvert qu'il existait à Bône une "Compagnie de la Seybouse".
          Je recherche tous documents ou renseignement sur cette Compagnie.
          D'avance Merci. Jean pierre Bartolini


MŒURS ET COUTUMES DE L'ALGÉRIE
  1853                     Par LE GÉNÉRAL DAUMAS                            N° 22 
Conseiller d'Etat, Directeur des affaires de l'Algérie
TELL - KABYLIE-SAHARA

AVANT-PROPOS.
  
Appeler l'intérêt sur un pays auquel la France est attachée par les plus nobles et les plus précieux liens, faire connaître un peuple dont les moeurs disparaîtront, peut-être un jour, au milieu des nôtres, mais en laissant, dans notre mémoire, de vifs et profonds souvenirs, voilà ce que j'ai entrepris. Je ne me flatte pas d'avoir les forces nécessaires pour accomplir cette tâche, à laquelle ne suffirait pas d'ailleurs la vie d'un seul homme; je souhaite seulement que des documents réunis, avec peine, par des interrogations patientes, dans le courant d'une existence active et laborieuse, deviennent, entre des mains plus habiles que les miennes, les matériaux d'un édifice élevé à notre grandeur nationale.
Général E. Daumas

LE SAHARA.
ÉLOGE DU SAHARA
PAR L'ÉMIR ABD-EL-KADER.

Gloire à Dieu !

          O toi qui prends la défense du hader, (1)
         Et qui condamnes l'amour du Bedoui (2) pour ses horizons sans limites,
         Est - ce la légèreté que tu reproches à nos tentes?
         N'as-tu d'éloges que pour des maisons de pierre et de boue ?
         Si tu savais les secrets du désert, tu penserais comme moi;
         Mais tu ignores, et l'ignorance est la mère du mal.

         Si tu t'étais éveillé au milieu du Sahara,
         Si tes pieds avaient foulé ce tapis de sable
         Parsemé de fleurs semblables à des perles,
         Tu aurais admiré nos plantes,
         L'étrange variété de leurs teintes,
         Leur grâce, leur parfum délicieux;
         Tu aurais respiré ce souffle embaumé qui double la vie, car il n'a pas passé sur l'impureté des villes.

         Si, sortant d'une nuit splendide
         Rafraîchie par une abondante rosée,
         Du haut d'un merkeb, (3)
         Tu avais étendu tes regards autour de toi,
         Tu aurais vu au loin et de toutes parts des troupes d'animaux sauvages
         Broutant les broussailles parfumées.
         A cette heure tout chagrin eût fui devant toi;
         Une joie abondante eût rempli ton âme.

         Quel charme dans nos chasses, au lever du soleil !
         Par nous, chaque jour apporte l'effroi à l'animal sauvage.
         Et le jour du rahil,(4) quand nos rouges haouadedj (5) sont sanglés sur les chameaux,
         Tu dirais un champ d'anémones s'animant, sous la pluie, de leurs plus riches couleurs.
         Sur nos haouadedj reposent des vierges,
         Leurs taka (6) sont fermées par des yeux de houris.

         Les guides des montures font entendre leurs chants aigus ;
         Le timbre de leurs voix trouve la porte de l'âme.
         Nous, rapides comme l'air, sur nos coursiers généreux,
         (Les chelils (7) flottent sur leur croupe)
         Nous poursuivons le houache (8),
         Nous atteignons le ghézal (9), qui se croit loin de nous.
         Il n'échappe point à nos chevaux entraînés,
         Et aux flancs amaigris.

         Combien de délim (10) et de leurs compagnes ont été nos victimes !
         Bien que leur course ne le cède point au vol des autres oiseaux.
         Nous revenons à nos familles, à l'heure où s'arrête le convoi,
         Sur un campement nouveau, pur de toute souillure.
         La terre exhale le musc, (11)
         Mais plus pure que lui,
         Elle a été blanchie par les pluies
         Du soir et du matin.

         Nous dressons nos tentes par groupes arrondis ;
         La terre en est couverte comme le firmament d'étoiles.
         Les anciens ont dit, ils ne sont plus, mais nos pères nous l'ont répété,
         Et nous disons comme eux, car le vrai est toujours vrai :
         Deux choses sont belles en ce monde, Les beaux vers et les belles tentes.
         Le soir, nos chameaux se rapprochent de nous,
         La nuit, la voix du mâle est comme un tonnerre lointain.

         Vaisseaux légers de la terre,
         Plus sûrs que les vaisseaux,
         Car le navire est inconstant.
         Nos mahara (12) le disputent en vitesse au maha, (13)
         Et nos chevaux, est-il une gloire pareille ?
         Toujours sellés pour le combat;
         A qui réclame notre secours,
         Ils sont la promesse de la victoire.

         Nos ennemis n'ont point d'asile contre nos coups,
         Car nos coursiers célébrés par le Prophète, fondent sur eux comme le vautour.
         Nos coursiers, ils sont abreuvés du lait le plus pur
         C'est du lait de chamelle, plus précieux que celui de la vache.

         Le premier de nos soins, c'est de partager nos prises sur l'ennemi ;
         L'équité préside au partage; chacun a le prix de sa valeur.
         Nous avons vendu notre droit de cité ; nous n'avons point à regretter notre marché.
         Nous avons gagné l'honneur; le hader ne le connaît point.
         Rois nous sommes; nul ne peut nous être comparé.
         Est-ce vivre que de subir l'humiliation?
         Nous ne souffrons point l'affront de l'injuste ; nous le laissons, lui et sa terre.

         Le véritable honneur est dans la vie nomade.
         Si le contact du voisin nous gêne,
         Nous nous éloignons de lui ; ni lui, ni nous, n'avons à nous plaindre.
         Que pourrais tu reprocher au bedoui ?
         Rien que son amour pour la gloire, et sa libéralité qui ne connaît pas de mesure.
         Sous la tente, le feu de l'hospitalité luit pour le voyageur;
         Il y trouve, quel qu'il soit, contre la faim et le froid, un remède assuré.
         Les temps ont dit : la salubrité du Sahara. Toute maladie, toute infirmité n'habite que sous le toit des villes.

         Au Sahara, celui que le fer n'a point moissonné, voit des jours sans limite,
         Nos vieillards sont les aînés de tous les hommes.


1 Le hader. - Habitant des villes.
2 Le bédoui. - Habitant des lieux sauvages du Sahara
3 aferkeb. - Dans le Sahara, on donne ce nom aux monticules dont l'aspect rappelle la forme d'un navire.
4 Rahil. - Migration, déplacement des nomades.
5 Haouadedj. - Litières rouges des chameaux.
6 Taka. - Fenêtres, oeils-de-boeuf des litières.
7 Chelils. - Voiles flottant sur la croupe des chevaux.
8 Le houache, sorte de buson ou boeuf sauvage.
9 Ghézal. - Gazelle.
10 Délim. - Mâle de l'autruche.
11 Là où est passé le ghézal est restée l'odeur du musc.
12 Mahara, chameaux de course.
13 Naha, sorte de biche sauvage blanche.

FIN

Envie de repos
Envoyé Par Marie


          Deux fonctionnaires ont envie d'un peu de repos : or comme ils reviennent de vacances, ils cherchent à trouver un moyen de se reposer gratuitement (ayant épuisé leur quota de congés maladie).
          L'un des deux dit : Je sais comment faire. Il monte sur son bureau, soulève une dalle du faux plafond, se hisse dans le faux plafond et ne laisse dépasser que sa tête, puis attend.
          Le chef de service arrive, le voit et s'exclame : Mais qu'est-ce qui vous arrive, vous êtes devenu fou?
          Le premier employé répond : Je ne suis pas fou, je suis une ampoule électrique!
          Le chef de service : Mon pauvre vieux, vous êtes vraiment surmené;
          Rentrez chez vous, reposez vous pendant 2 semaines, j'en prends la responsabilité.
          Content de lui, l'employé s'en va.
          Le second employé prend alors son sac et sa veste et commence à partir.
          Le chef de service le retient et lui demande ce qu'il fait.
          Le second employé répond : Et alors, comment voulez-vous que je travaille dans le noir?


CONTE EN SABIR
Par Kaddour

LI BOFF Y LI CHACAIL
[FABLE IMITÉE DE LA FONTAINE]

                Li Chacail, mon zami, cit on grana carrotier !
             Volor ! Sal' bite ! Canaill' ! Y conni son métier.
             Digourdi plous qui loui, ji crois qu'y au a pas,
             Si ti donne la confiance, por sor ji ti fotra.
             Truand ji souis coilloné, jamais y son fir voir.
             Il coillone li zotre ; acoute cit hastoire :
             On soir qui ji brominn' y son voir dans on bir (1)
             El guemmar (2), y ji crois qui ça s'ra on fromag'
             Qui lui portra mon Dio, por ji fir bon blizir.
             Por disceudi dans cit poui, y son fir di corag',
             Ji monte dans l'biiioun (3), y ji discend' en bas-
             Quand j'arrivi au fond, di fromage j'en a pas.
             Li Chacail son coillon, y commence par blorer,
             Barc' qui pense qui por sor, ici ji vas criver.
             Plus di troiss' jours ji rist', barsonne qui viendra.
             Barsonne qui j'en a soif, rian di tout qui bassra.
             Por sor ji soui fout, qui pensi cit chacail !
             Barsonne qui mi sovra, por gani la mardaillee. "!

             La loune dans troiss jors, y viendra plouss pitite,
             Barc' qui marchi la rot', y qui son corir vite.
             Li Chacail mon zami, il iti biann' coillon ;
             Jami ji son pensi, ji sort di cit prison !
             Voilà qui viann' on boff' ; encor' plus bite qui vous.
             Ji soui bizoann por boir' ji rigard' dans cit poui.
             - " Ah ! bonjor camarade ! Vous ites biann mon rami ?
             (Qui loui dit li Chacail) ; ji soui content beaucoup,
             Ji crois ti trov' la sanche !
             Rigard' : j'a trovi cit frornag' manifique,
             Y rist' solmann on tranch',
             Ji mangi j'osqu'à crivi, qui j'en a la collique.
             Ji riste cit morçon. Si ti vol vous l'manger,
             Discend dans l'otr' bilioun ? Y an a pas di danger
             Ti trov' quiqu' soge di fin, on morceau diliciose
             Qui sentir, akarbi, plous niillor qui la rose...
             Li Boff y son gormand, dans l'billioun y s'mettra,
             Y comme j'y son smin (4), dans l'poui y discendra.
             Li Chacail digordi, dans l'autre bilioun y s'mite.
             Quand li boff y discend, loui ji montra biann vite.

                          MORALE

           Pas bizoann rigoler, vos otr' vos fir kif kif.
             Moi ji voir tous li jor, qui vo coillonne li jouif.
             Ti fir ton mariol, ti fit grann digordi ;
             Li compass, ti n'a pas, por fasir bon forbi.


1) Puits.
2) La lune.
3) Le seau.
4) Gras.  

 

PHOTOS DE VIE BÔNOISE
Envoyé par M. divers donateurs

3ème concours interarmées du bon conducteur de la zone Est Constantinois.
22 et 23 avril 1962


PERI EN MER
Journaux d'Alger du 18 Avril 1821.
Paru sur le Mutilé du 24 avril 1821, N°190


          A bord du Timgad : Samedi vers 16 heures. Une jeune recrue de la classe 1921, penchée sur le bastingage perdit, l'équilibre par suite d'un fort roulis et fût précipité dans les flots.
Pauvre petit conscrit de France...
Cher petit bleu, loi qui vers nous.
Joyeux venais plein d'espérance
Et, défiant le sort, jaloux

Tu pensais aux amis de France
Qui t'accompagnaient l'autre jour,
A tous ceux dont l'impatience
Souhaitaient déjà ton retour !

Tu songeais à celle qui t'aime.
Qui ne devait plus te revoir.
Tu pensais à tous, à toi même,
A la France et à ton devoir..

Tu pensais que bientôt peut-être,
Et cela te rendait joyeux,
Au boche tu ferais connaître
Que les jeunes valent les vieux !

Tout d'un coup la mer en furie
Te saisi, t'emporte en ses flots,
On entend une voix qui crie.
Puis on n'entend que des sanglots.

Pauvre petit conscrit de France,
Cher petit bleu "péri en mer "
Repose en paix dans l'assurance
Que ton souvenir nous est cher !

Capitaine Louis Lardinois                 





BULLETIN        N°12
DE L'ACADÉMIE D'HIPPONE

SOCIÉTÉ DE RECHERCHES SCIENTIFIQUES
ET D'ACCLIMATATION


TAKOUCH (2)
OBSERVATIQNS
SUR LE MEMOIRE DE M. GOUJON

Relatif aux roches et pierre fines de Takouch
Par M. A. PAPIER.

          En louant les efforts que déploie M. Goujon pour nous apprendre à mieux connaître Takouch, ses roches et ses pierres fines, je n'ai fait que m'associer avec empressement, on le sait, aux applaudissements de l'Académie d'Hippone toute entière et lui rendre justice. (Voir Seybouse N° 97)
          Par ses recherches infatigables, ses nombreuses découvertes, notre confrère méritait, en effet, de sincères éloges et de chaleureux encouragements. Son mémoire, dont l'Académie, dans sa séance du 30 janvier 1876, a décidé l'insertion dans ce Bulletin, renferme un grand nombre de remarques très intéressantes, dont la science et l'industrie tireront parti, j'aime à le croire, mais dont je vais néanmoins relever les inexactitudes, dans l'intérêt seul de la vérité et dans la conviction intime que mes critiques ne diminueront en rien l'amitié que m'a toujours témoignée jusqu'ici l'auteur.
          Les critiques ne doivent, du reste, absolument rien ôter au mérite de ses découvertes et à la véritable portée de son travail, comme on va pouvoir en juger par ce qui suit.

          1° En appelant volcaniques des roches feldspathiques et pyroxéniques de Takouch, M. Goujon ne se sert il pas d'une épithète qui rappelle un peu trop les phénomènes de nos volcans actuels, fort différents, comme on sait, de ceux qui s'accomplissaient anciennement ? Il eût mieux fait, je crois, de les désigner sous le nom de plutoniques, qui rappelle bien leur origine, mais qui ne précise rien.

          2° En considérant les porphyres trachytiques verts, avec quartz opale, ou résinite, que l'on rencontre en si grandes masses depuis Takouch jusqu'au Ras-el Hadid, comme de véritables diorites, notre confrère ne fait-il pas erreur ? Parmi les nombreux échantillons qu'il a rapportés de ses fréquentes excursions dans la contrée, il n'en est pas un seul qui puisse, à mon avis, être confondu avec le diorite des auteurs, qui s'accordent, tous, comme on sait, pour appeler de ce nom tout mélange grenu d'amphibole hornblende et de feldspath triclinique, en général d'oligoclase.
          Je ne connais, pour ma part, dans tout le massif de l'Édough, de véritables diorites que ceux qui forment les deux versants et le thalweg de la vallée de l'Oued-Sahel et qui ont été signalés pour la première fois, en 1843, par M. Fournel, comme très amphiboliques et supportant d'énormes bancs de calcaires saccharoïdes.

          3° En nous parlant de la grotte fameuse de Takouch, M. Goujon nous dit qu'elle paraît avoir été pratiquée dans une veine de basalte désagrégé, vidée par les efforts continus de la me, sur laquelle elle est ouverte. Or, est-il bien sûr que ce soit dans un basalte ? Ne pourrait-il pas se faire que ce fût dans un trachyte noir ou dans un grûnstein compacte ?
          S'il fonde son opinion uniquement sur la couleur noire de la roche et sa division en colonne prismatiques plus ou moins régulières, il a tort, car, outre que cette division se retrouve dans les trachytes et les grûnstein, et votre même jusque dans certains grès métamorphiques, rien ne ressemble plus, comme couleur, du basalte, que du grûnstein compacte ou du trachyte noir. II aurait dû, au moins, donner la peine d'en briser et d'en pulvériser quelques morceaux. Il serait assuré, par moyen, de la véritable nature de la roche, car la ténacité et la poussière basalte sont très différentes celles du trachyte et du grûnstein, dont les variétés les plus noires sont, en général, assez faciles casser et ne donnent jamais de poussière verte par la trituration.
          Il aurait dû s'appliquer davantage aussi reconnaître la présence ou I'absence du péridot, qui est la seule substance disséminée qu'on puisse regarder comme caractéristique du basalte, toutes les autres étant absolument insignifiantes. Ainsi, la présence du pyroxène n'est elle-même pas un caractère certain, puisqu'il présente aussi dans les trachytes et les grûnstein. La présence du fer titané n'est pas davantage caractéristique, car cette substance retrouve partout, dans les granites, les syénites, les grûnstein, et jusque dans les oxydes fer terreux.
          Enfin, l'absence de I'amphibole, qu'on avait regardée longtemps comme un caractère suffisant pour distinguer le basalte, est également insignifiante, car loin de dire que cette roche est privée de ce minéral, on peut dire, au contraire, qu'elle en renferme toujours.
          L'illustre minéralogiste Beudant n'a jamais visité une masse basaltique, soit en France, soit en Allemagne, soit en Hongrie, sans avoir le malheur, dit-il, d'y rencontrer de I'amphibole, et quelquefois en cristaux gros comme le poing, ce qui nous fait souvenir qu'autour d'Aïn Témouchent les basaltes en contiennent aussi une immense quantité, souvent en cristaux de plusieurs hectogrammes.
          D'un autre côté M. Goujon aurait bien fait aussi de recourir à l'étude plus approfondie des circonstances environnantes, et nous renseigner quelque peu sur la véritable position de cette roche noire prismatoïde par rapport aux autres masses .plutoniques qui l'avoisinent, car si elle se trouvait intercalée dans la formation trachytique de l'endroit, ce .serait une raison de plus pour lui refuser la dénomination de basalte qu'elle tient de M. Flajolot et de notre confrère et ami.
          Partout où l'on rencontre le basalte rapproché des trachytes, on observe, en effet, qu'il est tout au plus appliqué sur ces derniers, et toujours au pied ou sur les flancs des montagnes qui en sont formées. Souvent même il en est séparé par des conglomérats trachytique ou par des molasses.
          En tout cas, si, par de nouvelles observations, M. Goujon vient à déterminer d'une manière plus certaine la nature basaltique de cette roche intéressante, je lui conseille de renoncer à croire plus longtemps qu'elle occupe sous les eaux une grande étendue, car si, comme tout le fait présumer, les porphyres trachytiques constituent ici la masse principale du terrain pyroïde, le basalte ne doit y exister qu'à l'état d'îlot très restreint. Dans tous les lieux où les masses trachytiques se sont développées sur une grande échelle, on ne trouve, en effet, que des lambeaux de basalte. C'est ainsi qu'en Hongrie il est extrêmement rare partout où le terrain trachytique est très développé, et très abondant, au contraire, partout où le trachyte est peu répandu ou même tout à fait nul, comme dans les plaines du comitat de Veszprém, et surtout sur les bords du lac Balaton. II en est de même en Allemagne, où le Siehengebirge est trachytique, et le Rhongebirge, qui en est fort éloigné, basaltique, et de même aussi en France, où il ne faut pas chercher les grandes formations de basalte au centre des monts Dore et du Cantal, mais bien dans les Cévennes du -Vivarais, du Velay et du Forez, où les trachytes sont excessivement rares. Enfin, sur le nouveau continent, on observe également qui les grandes masses trachytiques et basaltiques se trouvent toujours très éloignées les unes des autres; car, ni le Chimborazo, ni le Cotopaxi, ni l'Antisana, ni le Pichincha n'offrent, suivant de Humboldt, de véritables roches basaltiques, tandis que ces roches, nettement caractérisées par l'olivine, se rencontrent sur le même plateau de Quito, non loin de ces volcans, à l'est de Guallabamba, dans la vallée du Rio-Pisque.

          4° Est-ce bien le feu, comme le prétend M. Goujon, qui a rendu glissante, et comme vitrifiée, l'entrée de la grotte, où il s'est introduit, non sans de grandes difficultés ? Non, assurément. On ne saurait admettre avec lui qu'un feu de bois de quelques heures, laps de temps plus qui suffisant peur asphyxier par la fumée une petite troupe d'hommes, de femmes et d'enfants, réfugiés dans une grotte étroite et peu profonde (100 mètres tout au plus de profondeur), à demi morts déjà par la faim et l'appréhension d'un sort cruel; qu'un feu de bois, dis-je, de quelques heures, voire même de quelques jours, ait pu, si violent qu'on puisse le supposer, altérer de la sorte des roches aussi feu fusibles par leurs éléments constituants que le basalte, le trachyte ou le grûnstein.
          Au lieu d'une action par le feu, il ne faut voir ici, au contraire, qu'une action par l'eau, une sorte de vernissage par l'effet incessant des vagues venant se heurter et se briser contre les parois de la grotte, lorsque la mer est tant soit peu agitée.
          On remarque, en effet, un phénomène semblable en plusieurs points du littoral méditerranéen. Ainsi, d'après M. de Chambrun de Rosemont, certaines dolomies jurassiques subissent, sur la côte de Nice, au contact de la vague et à un mètre cinquante à peu prés au dessus du niveau de la mer, une action chimique qui parait en fondre la surface et étendre sur elle comme un vernis pâteux, noirâtre ou blanchâtre, notamment sous le phare et à l'ouest du cap Ferrat, et sous les grottes fouillées par M. Rivière, près de Menton.
          En Algérie, certains petits caps ou récifs, formés de blocs anguleux de quartzites empilés les uns sur les autres, présenteraient, suivant. M. Velain, sous la pointe Abuja, du côté de la haute mer, Ià où les lames brisent fortement, une zone particulière, où ces roches semblent comme enduites d'un vernis qui en recouvre toutes les parties saillantes. Autour de l'île Plane, entre les caps Falcon et Lindlès, cet enduit vernissé serait encore très remarquable ; il se déposerait là sur les calcaires ferrugineux qui forment presque toute la masse de l'îlot. Enfin, au sud du cap Milonia, chez les Beni-Meghough, et plus loin, vers les gorges du Kis (Maroc), M. Velain aurait encore observé, quelque distance dans les terres et à une altitude qu'il n'a malheureusement pas pu déterminer rigoureusement, faute d'instruments, des traces d'un phénomène semblable, soit sur des roches éruptives (trachytes et basaltes), soit sur des calcaires analogues à ceux de l'île Plane.
          Le fait intéressant, signalé par M. Goujon, n'est donc pas spécial à la roche prismatoïde de la grotte de Takouch, ni dû à l'action d'un foyer d'incendie.

          5° D'après ce que notre confrère dit aussi des masses tufacées qui reposent sur la roche noire et colonnaire de Takouch, on voit qu'il se méprend sur leur nature, leur origine et leur ancienneté.
          Elles ne constituent, en effet, ni travertin, ni un tuf calcaire terrestre proprement dit, mais bien une molasse marine, une véritable panchina, telle qu'on la retrouve sur plusieurs autres points du littoral algérien et notamment au cap de Garde, où elle est également et presque exclusivement composée de petits fragments de coquilles marines, passés la plupart à l'état spathique, au milieu desquels on distingue très facilement des individus encore entiers du cardium edule, du corbula mediterranea, et autres espèces encore vivantes de nos jours dans les eaux de la Méditerranée.
          Par leur composition, ces masses calcaires, même celles où abondent plusieurs espèces terrestres (zonitse et héIix), indiquent donc d'une manière tout à fait évidente qu'elles ont été déposées et formées dans la mer, puis émergées à la hauteur où nous les voyons aujourd'hui, la suite des commotions souterraines qui ont donné naissance à la Somma, au Stromboli, à l'Etna, et au soulèvement des côtes de l'Afrique septentrionale pendant la période quaternaire.
          Elles ne sont donc pas d'une formation postérieure à celle des roches ignées qui les supportent, mais bien du même âge géologique.

          6° Quoi qu'en pense M. Goujon, je maintiens ce que j'ai dit des agates algériennes dans l'une des notes de mon Catalogue minéralogique. Dans les conditions de gisement où on les rencontre en quelques points assez restreints de la colonie, elles ne peuvent être, je le répète, que très rares, peu volumineuses, peu foncées et variées en couleur, parce que les roches éruptives qui les renferment (porphyres, basaltes et trachytes), sont presque toutes d'origine tertiaire ou quaternaire, c'est-à-dire d'époques géologiques où les causes génératrices des minéraux avaient depuis longtemps déjà perdu beaucoup de leur énergie.
          On n'en trouve, en effet, de réellement belles et grosses que dans les roches dont l'origine remonte à une époque plus reculée où, sous l'influence d'une chaleur et d'une pression énormes, les eaux tenaient en en dissolution déposaient une bien plus grande quantité de silice et de principes colorants qu'elles n'en ont contenu et déposé plus tard. Et, par ces traits sommairement esquissés, j'entends désigner, on le devine aisément, cette phase de transition si tourmentée et si remarquable surtout, non seulement par la puissance et la cohérence de ses roches, la richesse et la variété de ses gîtes métallifères, mais encore .par .la finesse, la dureté et la limpidité de ses pierres précieuses.
          Les agates les plus renommées, celles d'Oberstein, par exemple, se rencontrent en nodules ou rognons souvent très volumineux dans des labradophyres contemporains du nouveau grès rouge qui ont fait éruption bien avant les premières assises du terrain secondaire, et sont d'un âge beaucoup plus ancien, par conséquent, que les roches plutoniques de Takouch, dont l'apparition ne remonte pas au-delà l'étage éocène pour les unes, et de la période quaternaire pour les autres.
          Je pourrais en dire autant de celles qui nous viennent de la Saxe, de l'Écosse ou du Brésil. Les plus belles sont toujours d'origine ancienne, et cela est si vrai que tous les joailliers se considèrent comme autorisés à établir entre elles, comme entre toutes les pierres fines, du reste, une distinction assez profonde, fondée sur ce principe. Ils divisent toutes ces productions minérales en pierres de vieille roche, ou nobles, et nouvelle roche, ou communes, en donnant naturellement une valeur beaucoup plus considérable aux premières qu'aux dernières.
          J'ai donc tout lieu d'être étonné que cette distinction, si universellement adoptée dans le commerce de la joaillerie, soit restée ignorée de M. Goujon. Elle I'eût certainement amené, s'il l'avait connue, à me donner raison et à ne pas entreprendre des recherches qui devaient fatalement rester infructueuses.

          7° M. Goujon a pris évidemment toutes les matières siliceuses vertes, jaunes, rouges, brunes ou laiteuses de Takouch pour des agates, alors qui .ce ne sont, en réalité, que des variétés de calcédoine. Ne va-t-il pas, du reste, jusqu'à prendre pour de l'agate violette du quartz améthyste, comme si l'on pouvait .confondre l'une avec l'autre ? L'améthyste se rencontre très souvent en cristaux, l'agate jamais, pas plus que la calcédoine.

          8° Il divise les opales de Takouch en quatre genres, suivant la nature plus ou moins résistante des roches au milieu desquelles elles gisent. Le premier existerait dans un quartzite, le second dans une serpentine, le troisième dans le trachyte, en compagnie de la calcédoine, et le quatrième, enfin, dans une argile jaune assez tendre.
          Je ne m'élèverai certainement pas contre cette distinction qui a bien sa raison d'être et sa valeur; seulement je ferai observer qui dans la Hongrie, qui est en quelque sorte la patrie de I'opale, la masse des montagnes dans laquelle on découvre cette belle substance est entièrement formée, comme au Mexique, de conglomérats trachytiques présentant un grand nombre de variations, suivant que les fragments de trachyte ont été plus ou moins broyés, plus ou moins altérés, et qu'ils sont .plus ou moins nombreux au milieu de la pâte qui résulte de leur trituration.
          Il s'en trouve aussi, il est vrai, dans d'autres genres de débris, comme dans les conglomérats porphyriques de Bzenicza, et ponceux de Saïba, de Borfo, de l'Auvergne, des îles Argentiera, Scorgotisa, Santorin, Feroë et d'Islande, par exemple ; mais, en tous ces divers lieux, elle est, en général, beaucoup moins bien caractérisée. Elle se rapproche beaucoup de la ménilite blanchâtre ou brunâtre, des environs de Paris, et passe souvent au jaspe opale.
          Enfin, elle présente bien encore dans la perlite même, où elle semble s'être infiltrée dans les cellules ou les fissures de la roche, comme l'extrémité de la vallée de Glashütte et Telkebanya, dans le groupe trachytique de Tokaj, au sud-ouest de Padoue, dans les monts Euganéens, et près de Zimapan, de Xaschi, d'Ismiquilpan et de Guatemala, dans les Cordillères du Mexique ; mais, cette exception près, on n'en voit jamais dans aucune des autres roches de la formation trachytique, les matières siliceuses que renferme le porphyre molaire, par exemple, étant toujours, d'après l'illustre auteur du Voyage minéralogique et géologique en Hongrie, à l'état de calcédoine, de jaspe ou de silex. (Je dois dire néanmoins qu'on trouve en Silésie la variété nommée hyalite dans des roches de quartz et de serpentine et en Bohême, près de Waltsch, sur le basalte.)

          9° Bien que la serpentine soit d'origine plutonienne on ne la rencontre jamais dans les terrains pyroïdes. Elle appartient particulièrement aux terrains cristallophylliens ou de transition, où elle est toujours liée d'une manière intime avec l'euphotide. Bien qu'elle soit aussi généralement assez tendre, elle est toujours néanmoins très tenace. Sa cassure est mate, conchoïde. En fait de matières accidentelles, elle renferme très rarement autre chose que du fer chromé ou oxydulé, des grenats, du quartz, de l'asbeste, des pyrites, de la chaux et de la magnésie carbonatée, du cobalt et du mercure.
          0r, la roche verte que notre confrère a prise pour de la serpentine, se trouve intercalée dans un des groupes du terrain pyroïde (trachyte) ; elle n'est liée â aucune roche ressemblant, de près ou de loin, à de l'euphotide ; elle est généralement très dure, et se brise en éclats esquilleux sous le marteau. Sa texture est tantôt finement grenue, tantôt massive ou globuleuse. Dans le premier cas, elle est d'un aspect terne, dans le second, d'un aspect assez luisant. Enfin, sa poussière est grisâtre. Tout nous invite donc à la considérer plutôt comme une amphibolite ou grûnstein en masse compacte (aphanite) ou sphéroïdale, passant en certains endroits à une saussurite ou jade vert clair ou vert foncé.

          10° Si grande que soit la latitude laissée aux auteurs d'augmenter ou de restreindre à volonté le nombre de variétés d'un minéral, ils ne sauraient cependant dépasser certaines limites à cet égard sans s'exposer à la critique. C'est ainsi qu'on peut reprocher à M. Goujon d'avoir estime à au moins quinze le nombre de variétés d'opales qu'il a recueillies à Takouch, alors qu'en tout bien et tout honneur il ne pouvait en compter que sept, qui sont : l'opale irisée, ou de Hongrie ; l'opale de feu, ou du Mexique ; l'hyalite, la résinite, le cacholong, le jaspe opale et l'hydrophane. Les autres variétés, telles que la ménilite, la fiorite, la geyserite, la michaélite et la randamite, appartiennent toutes à des terrains qu'on ne rencontre pas à Takouch.

          11° Suivant M. Goujon, l'irisation des opales serait due la position relative de trois surfaces à cassures polies, dont deux juxtaposées, et la troisième, celle par laquelle entrerait et sortirait la lumière, légèrement inclinée sur les deux autres. L'effet produit serait analogue à celui du prisme de glace qui réfléchit la décomposition de la lumière qu'il fait naître.
          Leurs feux seraient, de la sorte, triangulaires, soit ; mais à son assertion j'opposerai celles de quelques-uns de nos plus illustres minéralogistes.
          D'après Beudant, les irisations de cette magnifique pierre précieuse ne seraient pas dues à des fentes ou gerçures, parce qu'on n'y voit, dit-il, pas la moindre fissure dans les plus beaux échantillons, et que les plus petits fragments présentent des jeux de lumière tout aussi variés que les plus gros. Il explique ces effets merveilleux par la distribution inégale de vacuoles de diverses grosseurs dans lesquelles serait enfermée de l'eau, et dont il est facile, d'après les couleurs observées, de calculer le degré de grandeur ou de petitesse en partant de la théorie des anneaux colorés de Newton.
          Pour M. Des Cloizeaux, ces couleurs paraîtraient liées, non seulement l'existence de très petites cavités intérieures disposées par files parallèles en réseaux réguliers, très visibles dans certains échantillons à reflets flamboyants, mais encore à la présence d'une faible quantité de matière organique.
          Pour M. Behrens, enfin, le jeu de couleurs propres à l'opale serait dû à des lamelles minces, réfléchissantes, originairement horizontales, puis fissurées et ployées plus tard par suite d'une dessiccation. En tout cas, il y a eu certainement une contraction inégale, car on constaterait, d'après M. Behrens, une double réfraction très forte, et toutes les opales nobles seraient même à deux axes. II n'a pu observer les cavités que Brewster, Beudant et M. des Cloizeaux considèrent comme la cause des couleurs si brillantes de l'opale. (Nombreuses opales ont été examinées au microscope par M. Behrens. II a reconnu que leur masse peut contenir de l'hydrophane, du quartz, de l'hématite, de la limonite, de la limonite, de la nontronite de la serpentine, du sulfure d'arsenic et de la chaux carbonatée, mais rarement des matières organiques. Quelque fois leur structure devient oolique, par suite de petites concrétions de tridymite. (Jahresbericht dèr Chemie, 1871.)

          Je ne me prononcerai certainement pas en faveur de l'une plutôt que l'autre de ces théories ; je dirai seulement quelles répondent tout ce que le progrès a. droit d'exiger de la science dans l'état actuel de nos connaissances, et qu'à ce titre elles méritent la plus grand confiance.
          Je conclus. Quoi qu'il en soit des inexactitudes et des suppositions plus ou moins fondées que je viens de relever dans le mémoire de M. Goujon, j'estime que ses recherches et ses découvertes à Takouch sont des plus intéressantes.
          Qu'il ne se décourage pas, surtout. L'opale irisée qui fait l'objet principal de ses investigations se trouve en Hongrie plutôt à quelques mètres de profondeur qu'à la surface du terrain qui la renferme, et si elle y est assez abondante, elle y est, en tous cas, en morceaux presque toujours très petits. On y travaille quelquefois des années entières avant d'en rencontrer une de la grandeur d'une pièce de vingt sous, et d'une épaisseur proportionnée. La plus grosse qu'on ait jamais trouvée est, à ce qu'il parait, celle qui existe au cabinet impérial de Vienne ; elle est de la grosseur du poing et pèse environ 530 grammes; encore n'est-elle pas entièrement dépouillée de sa gangue.

          Or, en cherchant bien, qui sait s'il n'en découvrira pas une pareille un jour et plus tôt qu'on ne pense peut-être, pour peu, du moins, qu'il veuille se souvenir de ce proverbe des Latins : Qui nucleum esse vult frangit nucem, " et veuille se donner la peine, par conséquent, de sonder et briser la roche qui la dérobe à ses yeux.

Bône, le 12 mars 1876.        


PHOTOS D'ECOLE
Envoyé par Mme Michèle Rochas née Dilettato

ECOLE VACCARO
1935

___________________
LYCEE MERCIER

6ème en 1956/1957


___________________
3ème en 1959/1960

Est-ce que d'autres amies se reconnaîtront-elles ?
Merci Michèle

L'ŒUVRE DE F.-C. MAILLOT
                                                                                                          N° 6

ANCIEN PRÉSIDENT
DU CONSEIL DE SANTÉ DES ARMÉES

Deuxième Edition
PARIS 1894
OCTAVE DOIN, ÉDITEUR
8, PLACE DE L'ODEON

MAILLOT François-Clément, né à BRIEY (Moselle) le 13 Février1804. Ancien Président du Conseil de Santé des Armées, Commandeur de la Légion d’Honneur, récompense nationale attribuée par la loi du 25 juillet 1888. Ancien médecin en chef de l’hôpital militaire de Bône 1834-1836.

TRIBUT DE RECONNAISSANCE DU COMITÉ
D'ÉTUDES MÉDICALES DE L'ALGERIE

IV. - NOSOLOGIE

NOUVELLES REMARQUES
SUR LES FIÈVRES PSEUDO CONTINUES

       Une lettre que M. Casimir Broussais a inséré dans le premier numéro de janvier de la Gazette Médicale, à l'occasion du mémoire que j'avais publié sur les fièvres pseudo-continues (Gazette Médicale, 1846, n° 52), m'oblige à présenter quelques nouvelles remarques sur ce sujet.
       Je ne pensais pas avoir à revenir si vite sur cette question ; j'espérais surtout, l'ayant traitée exclusivement au point de vue scientifique, que M. Broussais la maintiendrait dans les mêmes limites. Il a préféré se glacer sur un autre terrain; il me permettra de ne pas l'y suivre ; et, quoi qu'il en soit, je ne lui sais pas moins gré de la franchise avec laquelle il a déposé en faveur de la droiture qui a présidé à la rédaction de mes travaux sur les maladies de l'Algérie. Quant aux principes que ceux-ci renferment, j'ai la confiance que le temps démontrera qu'ils sont la conséquence rigoureuse des faits qui se sont passés sous mes yeux.
       Pour démontrer que pendant les chaleurs on ne trouve, dans un grand nombre de fièvres paludéennes, même pas ces signes fugitifs qui révèlent les fièvres rémittentes obscures, et qu'il est alors très facile de les confondre avec de véritables fièvres continues, j'avais cité textuellement ce que l'on avait écrit sur I'épidémie de Bône en 1832. M. Broussais, s'appuyant ces mêmes documents, y voit au contraire que l'on avait parfaitement saisi la nature des fièvres continues de l'été et qu'il n'y avait que le nom de changé.
       Mais, s'il n'y avait eu que le nom de changé, on n'aurait pas traité ces fièvres exclusivement par les saignées, par les sangsues et par la diète. Certes, telle n'eût pas été la thérapeutique de M. Huet, s'il avait porté le diagnostic qu'on lui prête, si les exacerbations quotidiennes qu'il mentionne n'avaient pas été pour lui de la nature de ces exacerbations que l'on remarque dans nos vraies fièvres continues, sans que personne y voie dis signes de rémittence.

       Si donc M. Huet a vu, comme l'avance M. Broussais, des affections à quinquina dans ces fièvres continues de l'été, pourquoi sa médication ? Mais à quoi bon discuter cette question, quand, pour la trancher, il me suffit de dire que M. Hutin, aujourd'hui chirurgien à l'hôtel royal des Invalides et qui, en 1833, était à Bône en même temps que M. Huet, m'a écrit en 1835: " C'est vous qui nous avez démontré la nature intermittente des gastro-céphalites de Bône. Nous reconnaissions tous des gastro-entéro-céphalites. . . " J'ajoute, avec un sentiment d'amertume, que j'ai dû demander cette déclaration à la loyauté de M. Hutin, pour défendre ma médication contre les préventions qu'elle avait rencontrées dans les hommes qui tenaient mon existence militaire entre leurs mains. C'était un bill d'impunité !
       Pendant deux ans donc, comme je l'ai dit, les fièvres continues à quinquina, au nombre de plusieurs milliers, ont été regardées et traitées pour de vraies fièvres continues, tant les symptômes des unes et des autres sont identiques, tant leur marche se ressemble dans un certain temps de leur parcours.
       C'est un des médecins traitant qui le déclare. Voilà, ce qui semble, un argument sans réplique et à la nature duquel nous sommes peu habitués.
       Quant au traitement en harmonie avec la nature de ces maladies, j'ai dit, en 1835, qui j'y suis arrivé sous l'égide de Torti; mais je crois qui, dressé par des accidents, j'ai été plus loin que lux et j'ai fini par outrepasser les préceptes qu'il pose dans son livre IV, ch, v. Pourquoi donc Torti aurait-il, en Italie, posa la limite où s'arrêtent les fièvres à quinquina de l'Afrique? Pourquoi donc celles-ci ne seraient-elles pas aux fièvres de l'Italie ce que serait aux fièvres de l'Algérie la fièvre jaune, si l'expérience continue à confirmer l'opinion qui la range aussi parmi les affections à quinquina?

       Dans ce retour aux idées des Anciens, dans leur exagération peut-être, je suis arrivé à voir des fièvres à quinquina dans toutes les fièvres des pays chauds et marécageux, pendant I'été, sauf quelques cas exceptionnels dont la nature ne peut être révélée le plus souvent que par l'insuccès du sulfate de quinine administré pendant quelques jours ; et j'ai conseillé de prescrire ce médicament dans tous les cas, sans jamais attendre, pour le faire, ces signes de rémittence, et aussitôt, pour ainsi dire, que l'on approche le malade. On a dit, M. C. Broussais insiste de nouveau sur ce point, que telle était aussi la doctrine MM. Antonini, Roux, Pallas, Faure. Cependant, on vient le voir, pour donner le sulfate de quinine, je n'attends pas, avec M. Antonini, le déclin du paroxysme qui ne peut laisser qu'un intervalle très court; avec M. Roux, l'intervalle apyrétique; avec M. Pallas, la rémission; je ne dis pas enfin, avec M. Faure, qu'il faut le faire, pour peu qu'une maladie qui a été continue offre d'intermittence.
       Que ces habiles praticiens, en exigeant ces conditions, fassent mieux que moi, c'est que je n'examine pas ; je veux tout simplement constater un fait, c'est que nous différons.

       Je reviens encore une fois sur la mortalité et j'y reviens avec complaisance, comme dit M. Broussais, parce que, en dernière analyse, c'est son chiffre qui est la pierre de touche des traitements ; j'y reviendrai, s'il le faut, avec la même persévérance que l'on mettrait à me l'opposer si ce chiffre m'avait été défavorable. M. Broussais me reproche de n'avoir pas tenu compte de certaines conditions qui ont dû influer sur la mortalité, Cependant, en 1835, j'ai écrit ceci, en parlant des épidémies de 1832 et de 1833 : Les hôpitaux ayant été encombrés dés le premier jour, les malades ne purent être admis à temps; ils arrivaient dans un état toujours fort grave, souvent désespéré ; dans des casernes, dans des hôpitaux, partout on voyait des affections typhoïdes ; il n'était plus possible, au milieu de ce désordre, de saisir les diverses nuances par lesquelles passent les fièvres intermittentes, pour devenir des affections continues. On peut donc dire, sous ce rapport, que, si la pénurie et l'encombrement des hôpitaux ont, en 1832 et 1833, amené de si déplorables revers, ces malheureuses circonstances n'ont pas été cependant sans utilité, puisqu'elles ont appris ce que deviennent les fièvres intermittentes du nord de l'Afrique, lorsqu'elles sont abandonnées à elles-mêmes ou combattues par un traitement incomplet. " En parlant de la sorte, c'était faire une large part aux conditions hygiéniques; c'était publier une faute médicale que je savais bien avoir été commise. Si plus tard je suis sorti de cette réserve extrême, c'est dans l'intérêt de la cause que je défends, et j'ai dû le faire parce que j'ai été abandonné par les hommes dont le devoir était de me soutenir.

       Quand bien même, au surplus, j'eusse persisté dans cette voie, on aurait pu encore m'opposer, comme le fait M. Broussais, les recherches de M. Villermé qui ont " prouvé que l'augmentation de mortalité qui a eu lieu dans toute épidémie est suivie d'un abaissement proportionnel dans cette même mortalité ". Ce qui est exact, dans les circonstances signalées par M. Villermé, est ici d'une application impossible. En effet, dans le premier cas, c'est la même population, mais débarrassée de ses valétudinaires qui ont été emportés par l'épidémie et n'ayant conservé que ses sujets vigoureux; dans le second, c'est une population entièrement renouvelée, puisque le 55° était renouvelé par le 59°, par les canonniers gardes-côtes et par les recrues de la Légion étrangère.
       M. Broussais désire que je lui donne la démonstration de la part exacte de ce qui revient à ma thérapeutique, dans la diminution de la mortalité. Je vais essayer de le satisfaire. J'ai rappelé plus haut la pénurie des hôpitaux en 1832 et 1833 ; j'ai dit la fatale influence de ces circonstances d'une manière aussi brute que j'avais donne le chiffre de la mortalité. La vérité est que j'ai exagéré ces désavantages, relativement à notre position de 1834, car nous n'avions guère plus de ressources que dans les derniers mois de 1833; mais nous avons su mieux les utiliser et les féconder. C'est surtout parce que nous avions plus de matelas à notre disposition que nous étions dans des conditions meilleures : mais l'hôpital proprement dit était resté avec le même nombre de lits, et dès le mois de juin on avait dû convertir plusieurs casernes en salles de malades. Dans le fort de l'épidémie, il avait fallu placer une partie de nos fiévreux dans des maisons sans portes, ni vitres aux croisées.

       Néanmoins, nous avons pu recevoir à l'hôpital beaucoup plus de malades que les années précédentes ; et c'est par là surtout que s'est révélée l'influence d'une médication qui nous donnait ce résultat, on imprimant une marche rapide à des affections qui auparavant passaient souvent à l'état ataxo-adynamiques et étaient suivies de maladies chroniques qui, retenant des mois entiers les malades à l'hôpital, avaient ainsi amené très vite l'encombrement. M. Broussais peut, à l'égard de ces fièvres ataxo-adynamiques et de ces maladies chroniques, consulter un mémoire manuscrit de M. Hutin, qu'il a à sa disposition en qualité de rédacteur du Recueil des Mémoires de Médecine militaire. Quand au premier chef de ma proposition, je donnerai à l'appui le résultat suivant, qui s'est présenté dans les salles de deux de mes collaborateurs, dont d'un avait adopté ma médication et l'autre ne t'avait pas fait; tous deux ont pris le service en même temps et dans des salles d'à peu près la même contenance.
       Dans le même nombre de mois, le premier a eu 2043 sortants et le deuxième 1427. On comprend de suite combien des différences aussi notables ont du considérablement et directement influer sur la mortalité, en laissant dans certaines divisions des lits vides pour recevoir les malades en temps opportun. Ces chiffres, mis eu regard, donnent la solution du problème.

       Je prends ensuite les résultats comparatifs de deux des principales divisions de fiévreux, pendant l'épidémie de 1834. Ici, ce sont des mêmes conditions de lieux, de temps, de maladies; mais se trouvent, en regard, deux théories opposées, deux médications différentes. Un médecin voit des fièvres à quinquina dans les affections continues, et les attaque immédiatement par le sulfate de quinine; il a 1 mort sur 25 sortants. Un autre médecin a des idées médicales différentes, conformes à celles que l'on m'oppose aujourd'hui, et il a une mortalité de 1 sur 12 sortants. Cette comparaison roule sur les mouvements de ces deux services du, 1er juillet au 31 décembre 1834. Que l'on applique maintenant ces résultats différentiels à 11181 sortants, pendant l'année, et l'on verra, où conduisent ces proportions. J'ajoute, pour compléter ces renseignements, que la moyenne de mon service, pour le temps de mon séjour â Bône, a été de 1 mort sur 27 sortants, â quelques fractions près.
       Ainsi 1° imprimer aux maladies une marche plus rapide; 2° concourir, de la, sorte, à prévenir l'encombrement qui a été fatal en 1832 et 1833; 3° et, ce premier résultat obtenu, toutes conditions égales d'ailleurs, fournir une mortalité de 1 sur 25 au lieu de 1 sur 12, telle a été la part que les faits ont réservée à ma thérapeutique à Bône en 1834, dais la diminution de la mortalité. Je ne sais si ce sont là des merveilles; Triais ces chiffres, qui ont un caractère officiel, en ce que, par ordre, ils ont été transmis mensuellement à l'autorité militaire, démontrent que la médecine a été plus puissante à Bône en 1834, que les éléments, que les constitutions médicales, que les conditions hygiéniques.

       M. Broussais dit encore que ce qui a rendu notre position bien meilleure, c'est que, en 1834, il n'y a pas eu d'épidémie d'hiver, comme en 1832. Je regrette d'avoir à constater une erreur ; mais j'extrais textuellement ce qui suit de notre correspondance avec les officiers de santé en chef de l'armée, à la date du 14 décembre : " Au moment où tout nous faisait espérer la plus grande amélioration dans l'état sanitaire de la garnison, une horrible recrudescence est venue nous surprendre, ainsi que nous vous l'avons annoncé, et nous apprendre que, dans ce pays, I'exemple de 1832 ne devrait pas être perdu de vue. Du reste, il n'y a rien d'extraordinaire dans ce développement de maladies si nombreuses et si graves. Aussi cette recrudescence de I'épidémie ou, si l'on aime mieux, cette nouvelle épidémie est-elle de même nature que toutes celles qui ont régné à Bône depuis qu'on occupe cette ville ; ce sont des fièvres intermittentes et rémittentes, et rien autre chose... des accidents ne nous inquiètent nullement et n'ébranlent en rien notre croyance médicale ; ils ne sont que momentanés et le résultat forcé des conditions dans lesquelles nous nous trouvons."
       Cette citation prouve : 1° que nous avons eu, en 1834, une épidémie d'hiver, tout comme en 1832 ; 2° qu'au mois de décembre nous étions en mesure de rassurer entièrement les officiers de santé en chef de l'armée sur les idées de fièvres typhoïdes, ataxiques, adynamiques, etc., qu'avaient laissées dans leur esprit les épidémies des années précédentes ; 3° que, fort de notre observation, nous leur avons toujours écrit que nous persistions à voir la nécessité de traiter comme des fièvres intermittentes la brande généralité de ces affections, quelque fait leur type. Le .11 janvier 1835, je les entretenais encore de cette question et je leur écrivais ; " Dans les lettres de service due nous avons eu l'honneur de vous adresser, à peu près par tous les courriers et spécialement dans le rapport que j'ai remis à M. Stéphanopoli (Médecin en chef de l'armée) à son voyage à Bône, je me suis attaché à vous exposer mon opinion sur la nature des maladies de ce pays et à vous faire connaître les bases de ma thérapeutique. "
       " En rapprochant ces divers documents, les résultats que je vous présente aujourd'hui, et qui sont la démonstration évidente des propositions que j'ai émises depuis plusieurs mois déjà, vous pourrez arriver à établir deux grands faits, savoir : " 1° que les épidémies de Bône sont des fièvres intermittentes et rémittentes ; 2° que souvent, et surtout à l'époque des chaleurs, l'intermittence et la rémittence cessant d'être distinctes, ces affections passent à un état pseudo-continu... "

       Je m'abstiendrai de rechercher quelle part ces idées médicales ont pu avoir dans les proportions minimes suivant lesquelles la mortalité a encore décru pendant l'année qui a suivi mon départ de Bône : on leur en accorde une parcelle, cela me suffit. Cette discussion, qu'il est inutile de prolonger, ne modifiera d'ailleurs ni l'opinion de M. Broussais ni la mienne, puisque nous n'avons pas à recommencer les expérimentations qui nous ont conduit au point où nous sommes. J'en appelle à de nouveaux travaux pour décider si les fièvres à quinquina en peuvent, oui ou non, être rattachées exclusivement aux types intermittent et rémittent ; pour savoir, en un mot, s'il y a utilité pratique à admettre des fièvres pseudo-continues, ou si l'on aime mieux des fièvres continues à quinquina, pour mieux entrer dans le progrès que l'on doit à M. Boudin.


A SUIVRE

CYCLISME EN ALGÉRIE
Envoyé par Mme Jocelyne Mas

LE TOUR CYCLISTE D'ALGERIE

            Le cyclisme, Sport de courage, de sacrifice, de volonté, de mélange de sueur, de sang et de larmes, de joie et quelquefois de mort ; ce sport vénéré et sacralisé, a été introduit en Algérie par les pionniers français. Personne n'aurait imaginé que ce sport allait prendre une dimension internationale par le biais du Tour d'Algérie de 1949 à 1953 et de tous les grands prix régionaux. Les plus grands coureurs d'antan attirés par la réputation de ce sport et de ce prodigieux Tour d'Algérie allait franchir les frontières du territoire algérien.

            Une de nos anciennes gloires s'y est illustrée avant de montrer son talent sur le Tour de France entre autres. Abdel-Kader Zaaf est un ancien coureur cycliste algérien (de nationalité française), né le 27 janvier 1917 à Chebli, dans la région de Blida en Algérie et mort le 22 septembre 1986 en Algérie. Il participa quatre fois au Tour de France (1948, 1950, 1951 et 1952), mais n'alla jusqu'à Paris qu'une seule fois, en 1951 où il termina 66ème au classement général. Il n'en fait pas moins partie de ceux qui ont écrit leur nom dans la légende du tour d'Algérie 1949.
            " 1er de la 13e étape,
            " 2e de la 16e étape,
            " et 2 fois 3e dans la 7e et 12e étape du Tour d'Algérie 1949.

            Petit résumé de la dernière étape 1949 :
            Titre: "le sport" - Vue générale de TIZI-OUZOU - Départ de la dernière étape du Tour cycliste de l' Algérie - Poteau indicateur: "TIZI-OUZOU" - Coureurs sur la route - Passage au CAMP DU MARÉCHAL - Passage et côte d'HAUSSONVILLERS, KEBAILI qui terminera premier des Nord-africains - Plusieurs passages sur route - Arrivée au stade municipal d'ALGER - VAN DYCK sprinte et gagne la dernière étape - Le belge COUVREUR, gagnant du Tour d'Algérie faisant un tour d'honneur - Vues générales du vélodrome avec foule (plusieurs angles) - Tour d'honneur de DUQUESNE.

Palmarès du Tour d'Algérie et parcours de celui de 1949

1949 du 13 mars au 3 avril
1. COUVREUR Hilaire (Bel) ; 2. DEQUENNE Roger ; 3. VAN DYCK Edward (Bel)

1950 du 18 mars au 2 avril
1. COUVREUR Hilaire (Bel) ; 2. MENON Angelo (Ita) ; 3. CLOSE Alex (Bel)

1951 du 6 au 17 mars
1. ROSSEEL André (Bel) ; 2. QUENTIN Maurice ; 3. VARNAJO Robert

1952 du 4 au 15 mars
1. VITETTA Vincent ; 2. DOTTO Jean ; 3. MEUNIER Georges

1953 du 4 au 14 mars
1. DERIJCKE Germain (Bel) ; 2. IMPANIS Raymond (Bel) ; 3. NEYT Maurice


LES PRÉLUDES
(Fragment), par Lamartine
Envoyé par Bartolini


         O vallons paternels, doux champs, humble chaumière
Au bord penchant des bois suspendue aux coteaux,
Dont l'humble toit, caché sous des touffes de lierre,
Ressemble au nid sous les rameaux;

Gazons entrecoupés de ruisseaux et d'ombrages;
Seuil antique où mon père, adoré comme un roi,
Comptait ses gras troupeaux rentrant des pâturages,
Ouvrez-vous, ouvrez-vous! c'est moi.

Voilà du Dieu des champs la rustique demeure.
J'entends l'airain frémir au sommet de ses tours;
II semble que dans l'air une voix qui me pleure
Me rappelle à mes premiers jours.

Oui, je reviens à toi, berceau de mon enfance,
Embrasser pour jamais tes foyers protecteurs.
Loin de moi les cités et leur vaine opulence!
Je suis né parmi les pasteurs.

Enfant, j'aimais comme eux à suivre dans la plaine
Les agneaux pas à pas, égarés jusqu'au soir;
A revenir comme eux baigner leur blanche laine
Dans l'eau courante du lavoir.

J'aimais à me suspendre aux lianes légères,
A gravir dans les airs de rameaux en rameaux,
Pour ravir le premier, sous l'aile de leurs mères,
Les tendres oeufs des tourtereaux.

J'aimais les voix du soir dans les airs répandues,
Le bruit lointain des chars gémissant sous leur poids,
Et le sourd tintement des cloches suspendues
Au cou des chevreaux dans les bois.

Et depuis, exilé de ces douces retraites,
Comme un vase imprégné d'une première odeur,
Toujours loin des cités des voluptés secrètes
Entraînaient mes yeux et mon coeur.

Beaux lieux, recevez-moi sous vos sacrés ombrages!
Vous qui couvrez le seuil de rameaux éplorés,
Saules contemporains, courbez vos longs feuillages
Sur le frère que vous pleurez.

Reconnaissez mes pas, doux gazons que je foule,
Arbres que dans mes jeux j'insultais autrefois;
Et toi qui loin de moi te cachais à la foule,
Triste écho, réponds à ma voix.

Je ne viens pas traîner dans vos riants asiles
Les regrets du passé, les songes du futur
J'y viens vivre, et, couché sous vos berceaux fertiles,
Abriter mon repos obscur.

S'éveiller le coeur pur, au réveil de l'aurore,
Pour bénir, au matin, le Dieu qui fait le jour;
Voir les fleurs du vallon sous la rosée éclore,
Comme pour fêter son retour;

Respirer les parfums que la colline exhale,
Ou l'humide fraîcheur qui tombe des forêts;
Voir onduler de loin l'haleine matinale
Sur le sein flottant des guérets;

Conduire la génisse à la source qu'elle aime,
Ou suspendre la chèvre au cytise embaumé,
Ou voir ses blancs taureaux venir tendre d'eux-mêmes
Leur front au joug accoutumé;

Guider un soc tremblant dans le sillon qui crie,
Du pampre domestique émonder les berceaux,
Ou creuser mollement, au sein de la prairie,
Les lits murmurants des ruisseaux;

Le soir, assis en paix au seuil de la chaumière,
Tendre au pauvre qui passe un morceau de son pain,
Et, fatigué du jour, y fermer sa paupière
Loin des soucis du lendemain;

Sentir sans les compter, dans leur ordre paisible,
Les jours suivre les jours, sans faire plus de bruit
Que ce sable léger dont la fuite insensible
Nous marque l'heure qui s'enfuit;

Voir de vos doux vergers sur vos fronts les fruits pendre,
Les fruits d'un chaste amour dans vos bras accourir,
Et, sur eux appuyé, doucement redescendre ;
C'est assez pour qui doit mourir.
Lamartine - 1823      



NOS BUVARDS D'ANTAN
Envoyé par M. Jean Pierre PEYRAT


Source : collection personnelle de M. J.P. PEYRAT



LE CONDOR D'ALGER
Envoyé par Mme. Jocelyne Mas
HECTOR, LE CONDOR EST MORT
le 26 juillet 2010

IL ÉTAIT AU ZOO  D’ALGER DEPUIS 1900

              Hector, le condor centenaire de la cordillère des Andes, le plus vieux au monde, est mort lundi au parc zoologique du jardin d’Essai d’El Hamma (Alger).
              Selon un responsable du jardin, le condor ne se portait pas bien, depuis quinze jours. Il avait une mauvaise mine et semblait très faible, a indiqué Abderrezak Zeriat, directeur général du jardin d’Essai.
              Hector, figurant dans le Guiness Book des records, avait été amené des Andes par un mécène français, Joseph d’Ange, qui avait créé en 1900, avec son épouse, le zoo d’Alger.
              Plusieurs spécialistes internationaux, notamment des responsables de zoo, dont celui de Vincennes (Paris), le docteur Jean Rinjard, ont reconnu le caractère exceptionnel du cas d’Hector, a indiqué pour sa part Dr. Fayçal Haffaci, vétérinaire et ancien directeur du jardin botanique et du parc zoologique du jardin d’Essai.
              Pour lui, la longévité du condor s’explique par sa constitution physique, l’alimentation et surtout par le micro-climat dans lequel se trouve le zoo. Cet oiseau nécrophage de la famille des cathartidés mesurait 107 cm et pesait 15 kg pour une envergure de 3,25 m. Il était le plus grand des vautours, a encore précisé Dr. Haffaci, spécialiste de la faune sauvage. Hector, était le plus vieux condor du monde.
              R.N


NOTES
Bulletin de l'Algérie
N° 3, janvier 1856

L'ALGÉRIE
A L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1855.

PROVINCE D'ORAN. — 229 exposants.

Dans les livraisons de novembre et décembre dernier, nous avons offert à nos lecteurs la nomenclature des exposants qu'ont fournis les provinces d'Alger et de Constantine. Aujourd'hui, avec la livraison de janvier, nous complétons ce travail en donnant la liste de ceux de la province d'Oran, ainsi que celle des fabricants de France qui ont été admis à l'Exposition en employant des matières diverses de provenance algérienne.

Aboukir. — 6 exposants.
Blé dur- - Damoux.
Doliques à ongle. — Galbrun.
Blé tendre, seigle, vin rouge. — Journet.
Coton. — Lecordier.
Coton, blé tendre, pois, lentilles. — Salès.
Lentilles. — Thirion.
Aïn-Beïda
Coton Géorgie égrené. — Scherer.
Aïn-Nouissy. — 4 exposants.
Pierre à plâtre, graine de ricin, sandaraque. — Anus.
Moulin arabe. — Dumont.
Sparterie. — Foucault.
Coton Géorgie longue-soie, bourre de palmier, eau minérale sulfureuse, pommes de terre. — Quintaine.
Aïn-Sidi-Chérif.
Vannerie, paniers, ruche à étage. — Bechet.
Aïn-Tédelès. — 4 exposants.
Soie grège dévidée. — Buisson.
Spécimen de bois thuya. — Deleto.
Soie grége dévidée, buisson de cocons. — Roumain.
Tabac chibli, garance, huile d'olives sauvages. — Lagier.
Coton Géorgie égrené et non égrené. — Lalleman.
Sorgho blanc, kermès, miel et cire, chapeau en palmier, etc. — Royer.
Coton Géorgie longue soie. — Verlingue.
Arbal.
Coton longue soie. — J. Dupré de Saint-Maur.
Arzew. — 4 exposants.
Coton non égrené. — Esturgot.
Vin muscat. — Garcia.
Coton non égrené, tabac, arachides, etc. -- Oliva.
Millet, anis, semoule, blé dur, etc. — Vicedo.
Beni-Abbés (tribu des).
Arachides. — Abd-el-Kader-Ould-Zin.
Bled-Touaria. — 2 exposants.
Produits divers. — Petrus Borel.
Lin brut et taillé. — Pierre.
Bousefer. — 2 exposants.
Coton longue soie. — Gabé et Dubois.
Blé tendre, blé dur, coton Géorgie. — Joyot.
Bréa.
Vin. — René.
Djaffras.
Couverture de cheval. — Tribu des Djaffras.
Fleurus. — 4 exposants.
Farine de blé tendre et semoule. — Brevune.
Blé tendre. — Ferrier, Martin.
Semoule, farine de blé tendre. — Paillas.
Hazedj.
Musette. — Tribu des Hazedj.
Hennaya. — 2 exposants.
Coton, tabac. — Bonnemaizon.
Tabac. — Civatte.
Humaya.
Tabac. — Lendemaine.
Khémis. — 2 exposants.
Blé tendre et dur, orge, avoine, seigle, garance, coton longue et courte soie. — De Franqueville.
Minerais divers. — Compagnie des mines.
Kléber. — 2 exposants.
Blé tendre. — J. David.
Moutarde blanche, blé tendre, graine de lin. — Suret.
Lalla-Maghrnia.
Coton égrené, tabac en feuilles. — Les officiers.
Libérés (les). — 2 exposants.
Vin rouge. — Martel.
Coton Géorgie long. — Delattre.
Mansourah.
Céréales, huiles, olives, légumes secs. — Nicaise.
Mascara. — 16 exposants.
Vins rouge. — Auguet.
Haïk blanc. — Abd-el-Kader-Ould-Mohamet-ben-Kroura.
Huile d'olive de 1854. — Barlier, Ganze.
Vin blanc et vin rouge de 1854. — Cabassol.
Vin rouge de 1853. — Cuny.
Laine lavée, selle brodée en or, etc. — Mohamed-ben-Kroure.
Vin blanc sec de 1854. — Ninet.
Vin doux de 1854. — Rivoire.
Raisin sec, vin blanc de 1854. — Savelli.
Couverture de cheval. — Si-Hamed-Ould-Kady, Si-el-Menouard, caïd.
Alcool de figues de Barbarie. — Plantier et Cady.
Fragments de souche de thuya poli et verni et fragments de divers bois, échantillons de glands doux, de charbon de chêne et de thuya. — Service des forêts de Mascara.
Coton Géorgie longue soie, coton nankin, garance. — Pépinière.
Burnous noir. — Le commissaire civil.
Massadjas.
Tapis. — Tribu des Massadjas.
Mazagran. — 5 exposants.
Figues sèches. — Combes.
Vin rouge. — Gillot, Roux.
Tabac, coton longue soie, vin rouge. — Graillot.
Tabac. — Grenier.
Misserghin.
Coton Géorgie égrené, non égrené, soie blanche et jaune, laine noire et blanche, garance, tabac en feuilles, opium, pavots, miel, patates, oranges, citrons, etc., etc. — Orphelinat.
Mostaganem. — 7 exposants.
Album de gravures. — Chatelain.
Bride arabe et cartouchière. — Kaddour-Si-ben-Aouda.
Méthode pour l'enseignement de l'histoire, de la chronologie et de la géographie. — Machuel.
Fruits confits. — Mauriès.
Henné. — Mustapha-ben Dif.
Farine et semoule. — Servajean.
Arbres forestiers, arbres fruitiers à feuilles caduques, arbres fruitiers toujours verts, arbres exotiques acclimatés, arbrisseaux d'agrément, etc. — Pépinière (M. Mauriès, directeur).
Négrier.
Farine. — Leroy.
Nemours.
Vases en poterie. — La ville de Nedromah.
Oran. — 28 exposants.
Burnous et haïk. — Ben-Caïd.
Henné en graines, en feuilles et en poudre, cire, kermès, haïk, bur­nous, couverture, tapis. — Ben-Daoud.
Coton (graine envoyée par le ministre de la guerre), coton égrené, vin de 1854. — Bertou.
Tabac à fumer et à priser, cigares. — Bosson.
Coton égrené et non égrené. — Brest et Jourdan.
Tabac manufacturé. — Browjames.
Semoule indigène. — Cauquil.
Alcool d'asphodèle et de figues, sucre d'asphodèle. — Coudert.
Avoine, blé tendre. — Dandrieu.
Albâtres onyx translucides des carrières romaines d'Aïn-Tecbaleck, près Tlemcen, ouvrages divers en albâtre onyx. - Delmonte et compagnie.
Minerai de plomb argentifère de Gar-Couban, zinc et argent, plomb argentifère, fer oligiste, etc. — Fayard.
Vins de 1853 et de 1854. — Gaussens.
Fontes et cartouchières arabes. — Hadj-Bou-Rari.
Farines de blé tendre et semoule. — Jacques, Tardieu.
Table en bois de cèdre de Teniet-el-Hâd. — Montauban, général de division.
Corail. — Manégat.
Coton Géorgie non égrené. — Mardoché Darmou.
Soie en cocon. — Préfecture d'Oran.
Alcool d'asphodèle. — Rousson.
Miel. — Si-Hamida.
Toisons. — Bonfort.
Bois de thuya, chardons à carder, cocons, coton longue et courte soie. — Costérisan.
Dessin et plan d'une machine dite l'Oranaise, propre à charger et à décharger les marchandises, etc. — Laujoulet.
Dessin représentant une cathédrale. — Noutarde.
Pâtes indigènes, semoule, blé dur et kermès. — Medioni.
Albâtres onyx de l'Oued-Isser, marbres du Djebel-Orousse, minerais de fer et de plomb argentifère, lignites, sel gemme, etc. — Service des mines
Tabacs. — Service des tabacs.
Ouled-Ali.
Laines. — Tribu des Ouled-Ali.
Ouled-Brahim.
Ceinture de femme. --- Tribu des Ouled-Brahim.
Oulhassa.
Chapeau et panier en sparterie. — Hadj-Cada.
Pont-du-Chélif. — 6 exposants.
Blé dur. — Avesque, Gousset.
Fossile, albâtre, terre rouge. — Joubert.
Coton Géorgie long. — Morin.
Arachides, pistaches, pierre de taille. — Quion
Haricots de deux espèces. — Sigala.
Rouhan.
Minerais divers. — Compagnie des mines.
Sahara.
Dattes, burnous en laine. — Un ksour, village du Sahara.
Saint-Cloud. — 4 exposants.
Blé tendre, moutarde blanche, lin, coton. — Cartois.
Huiles diverses. - Chirouze.
Coton non égrené, tabac, blé tendre. — Gosselin.
Blé tendre et vin blanc. — Tissier.
Saint-Denis-du-Sig. – 3 exposants.
Coton Géorgie longue soie. — Bleur, Sibour.
Pieds de cotonniers, coton Géorgie longue soie. — Héricart de Thury.
Coton Géorgie longue soie, vin, patates. — J.-B. Noé.
Tabac, coton Géorgie longue soie. — Nom de Deu.
Coton Géorgie non égrené. — J.-B. Ferré.
Coton longue soie. — Mosquelier fils et Comp., et Jules du Pré de Saint-Maur.
Saint-Leu.
Coton égrené et non égrené. — Liotier.
Saint-Louis. – 10 exposants./span>
Blé tendre. — Andréal, Girardin, Philippon.
Blé tendre et lentilles. — Gential.
Lentilles. — Lassus.
Blé dur. — Marcin, Vincent.
Blé dur, blé tendre, lin. — Thiedey, Trouin.
Blé tendre, pois chiches. — Pagès.
Sebdou (tribu de).
Minerais. — Compagnie de Maazig.
Sénia (la). – 2 exposants.
Vin blanc sec et muscat. — Dubois.
Gerbe de blé dur et tendre, orge. — Bruguier.
Sidi-bel-Abbès. – 7 exposants.
Vin rouge de 1854. — Baulet.
Blé dur et tendre, garance. — Cousin et Nouzille.
Eau de rose. — Le cadi.
Corde en feuilles de palmier. — Dumurget et Comp.
Arachides. — Lacretelle, Rebhun.
Farines. — Roquefère.
Sidi-Chami. – 3 exposants.
Garance et pois chiches. — Jacques Ajouc.
Soude. — Estibot.
Graines de colza. — Sommer.
sig.
Farine, semoule, blé dur, orge, arachides, ricin, graine de garance, lin, moutarde, anis, lentilles, pois, haricots, coton Géorgie longue-soie, etc., etc. — L'Union agricole du Sig.
Souk-el-Mitou. – 3 exposants.
Houblon, boisson de figues de Barbarie. - Desbœuf.
Caroube et garance sauvage. — Didier.
Tabac chibli, blé tendre. — Lejeune.
Tiaret. – 2 exposants.
Tapis, couvertures, musettes. Din-ben-Paya.
Etoffes pour tentes, toisons, couvertures. Si-Kaddour-Oul-et-Hadj-Sahrraoui.
Tlélat. – 2 exposants.
Tabac. — Sohn.
Farine de blé dur et de blé tendre. — Winterlig.
Tlemcen. — 64 exposants.
Œufs d'autruche, éventail en plumes d'autruche. — Abd-el-Kader-ben-Haoud.
Haïk et burnous. — Abd-el-Selam-Ould-Brahim (tribu des Ghossel).
Laines filées et manuscrit indigène. — Amed-ben-Ayad.
Henné pilé et en feuille, kermès de chêne. — Ali-ben-Hadj.
Haïks (assortiment de). — Ali-ben-Redjeb.
Cire en pain, bougies de cire. — Bak-Medin-el-Menouer.
Bois et meubles. — Beauséjour.
Haïk en laine, ratine. — Ben-Ali-ben-Zirdjel.
Garances. — Beni-Ournid (cercle de Tlemcen).
Ecorces. — Beni-Simel (cercle de Tlemcen).
Sabre avec fourreau. — Ben-Salem.
Table arabe. — Ben-Si-Houssaïn.
Bougies indigènes. — Bou-Medin-el-Memouer.
Inscription arabe gravé sur verre. — Bouzian-Remili.
Sabre indigène. — Chérif-el-Bou-Chaadgi.
Figues sèches, ricin en graine, lin en graine, chanvre, etc. --- Desaitre.
Merghata et garou. — Doui-Yaya (cercle).
Pâtes diverses fabriquées avec le blé dur. — Dreyfus.
Olives et huiles de 1853 et de 1854. — Facio.
Cire jaune et vin rouge de 1854. — Gatinois.
Soie filée. — Gouirand.
Fusil incrusté. — Hadj-Braham-ben-Salem.
Fusil indigène incrusté en argent. — Hadj-Eraham-ben-Anizam.
Souliers indigènes pour hommes et femmes. — Hadj-Hidris.
Peaux de chèvres teintes. — Hadj-Mohamed-Bakhtsi.
Poterie indigène. — Hadj-Mohamed-el-Bekkar.
Tabacs à la rose, ordinaire et en feuilles. — El-Hadj-Mohamed-el-Dib.
Boucles d'oreilles. — Haïem-ben-Sadoun.
Collier en or et autres objets d'orfèvrerie indigène. — Heïem Henenzia.
Laine cardée, filée et tramée. — Hamou-ben-Loustan.
Farine et huile. — Imbert Scipion.
Soierie brute, peignée et cardée. — Imbert aîné,
Garance en racine et en poudre. — Kader-ben-Klouch.
Cafetan de femme. — Liaou-ben-Kemoun.
Huile et vin blanc de 1854. — Lombard.
Vin rouge de 1854, vin de figues de Barbarie et de grenade. — Mery.
Kermès, laine teinte et ceinture indigène. — Mockthar-el-Baroudi.
Peaux préparées pour sellerie et cordonnerie. — Mohamed-ben-Bakhtsi.
Selle complète, ceinture de combat, etc. — Mohamed-ben-Bouzian.
Pantoufles. — Mohamed-el-Gheribi.
Manuscrit (poésies). — Mohamed-ben-Merabeth.
Table et coffret en noyer. — Mohamed-ben-si-Hossaïm.
Anneau de pieds. — Moïse Bélia.
Vin blanc. — Mouchi-Lheraki.
Feuilles de haschich, miel. — Mouley –Mohamed.
Robe juive. — Mathan-ben-Meyer.
Cordon de montre. — Messim-ben-Sousan.
Charbon de terre. — Oulad-Mimoum (cercle).
Terre à foulon. — Oulad-Riah (cercle).
Vin. — Parodi.
Huile. — Pons.
Bracelet de femme. — Salem-ben-Ichou.
Lanternes. — Samuel-Soto, Soute.
Pantoufles brodées. — Séliman-ben-Hadj.
Vin rouge de 1853 et garance. — Soulié.
Tan de chêne vert. — Trotabas.
Châle en laine à franges d'or, robe de soie brodée d'or et poudre d'or. — Yacoub-Khalfoun.
Cafetan brodé. — Yaou-ben-Kemoun.
Bandelette. — Youssel-Aknin
Kermès de chêne pilé et en feuilles. — Ahmed-ben-Ayad.
Racine de thuya, bois de térébinthe — Abd-el-Oued (cercle).
Cuillères en bois. — Beni-Ouarson (cercle).
Antimoine. — Oulhassa (cercle).
Tounin.
Echantillon d'étoffes. — Louis Eck
Zebdou (Cercle de). — 3 exposants.
Etoffes pour tentes. — Beni-Senousse.
Œufs et peaux d'autruches. — Hamian.
Etoffes pour sacs et pour tentes. — Oulad-Ali-ben-Ancel.


Articles fabriqués avec des matières
et des produits venant de l'Algérie.

PARIS. — 32 exposants.
Meubles en bois de thuya. — Veuve Allard, Charmois, Fourdinier, L. Gradé.
Albâtre onyx translucide. — Autel.
Billard en bois d'olivier et de thuya. — Barthélemy.
Objets divers fabriqués avec du thuya. — Becker et Otto.
Liqueur arabe (Oued-Allah, Ruisseau de Dieu) composée avec diverses plantes aromatiques. — Brocart.
Orgue en bois de thuya. — Bruni.
Fil et cordes en palmier nain. — Chauchard.
Brosseries en bois divers. — Fauquier.
Tissus de mousseline, dentelles, tulles, bas. — Fournier.
Porte-cigares et autres objets en bois. — Gosset.
Fils et tissus fabriqués avec des cotons algériens. -- Hartmann et fils.
Pianos en bois d'Algérie. — Herz.
Meubles en bois d'Algérie. — Hoefer.
Objets d'art, nécessaires fabriqués avec du bois de thuya. — Kapp.
Pianos en bois de thuya. — Kriegelstein, S. Mercier, Pleyel, Schottus.
Collection de bois propres à l'ébénisterie. — Lambert de Roissy.
Nécessaires et objets divers en bois de thuya. — Laurent et Leruth.
Caves à liqueurs, porte-huiliers, etc., en bois de thuya. -- Maréchal.
Collection de tabatières en bois algérien. — Mercier.
Pianos en bois de thuya et d'olivier. — Montal.
Sabres, épées, couteaux de chasse et de table, fabriqués avec des aciers provenant des fontes aciéreuses des mines d'Allélik, près Bône. — Polidor.
Ouvrages divers en bois algérien. — Raimond, Rivart.
Peluches fabriquées à Sarreguemines avec des soies d'Algérie. -- Renard frères et Camp.
Service de table et objets divers en bois de cactus. — Toussaint.
Table Louis XV en bois de thuya. — Vandergoven.
BULLETIN DE L'ALGÉRIE, revue mensuelle des provinces d'Alger, d'Oran et de Constantine, 12 livraisons par an, avec pl. Franco, 6 fr. 50.
TABLEAU DE L'ALGÉRIE, Manuel descriptif et statistique de l'Algérie, par M. Jules Duval. 1 vol. in-18 de 500 pages, avec une carte de l'Al­gérie. 3 fr. 50 ; franco, 4 fr. 50.
CATALOGUE EXPLICATIF ET RAISONNÉ DES PRODUITS ALGÉRIENS, Guide pour l'exposition permanente de l'Algérie à Paris, publié sous les auspices du ministère de la guerre (par M. Jules Duval). In-8. 1 fr. 50 ; franco, 2 fr. 50.
ANNALES DE LA COLONISATION ALGÉRIENNE. 12 livraisons par an. Franco, 14 fr. (4 années sont publiées).

___________________

ALTKIRCH (Haut-Rhin).
Mousselines et jaconas tissés à la mécanique avec des numéros 150 et 250. — X. Jourdain.
ANDELYS (les) (Eure).
Fils et tissus de coton fabriqués avec des cotons d'Algérie. — Levavasseur et Delamarre.
BAR-LE-DUC (Meuse).
Corsets sans couture tissés avec des cotons de 1854. — Werly-Robert et Comp.
BERNAY (Eure).
Cotons filés d'Algérie. — Leboullanger.
DORNACH (Haut-Rhin).
Fils câblés, fils à coudre, tissus écrus blancs et imprimés, fabriqués avec du coton de 1854. - Delfus, Ming et Comp.
GUEBWILLER (Haut-Rhin).
Cotons filés et tissus fabriqués avec des cotons de 1854. -- Schlumber­ger et Comp.
KAYSERSBERG (Haut-Rhin).
Cotons filés, chaîne et trame. — H. Hofer et Comp.
LILLE.
Fil de lin en filasse (province de Constantine). — Barrois frères.
Cotons divers, fil de tulle blanchi, fil à dentelle gazé blanchi, tissus de Tarare, tissus de Saint-Quentin, dentelles de Lille. — Cox (Ed.).
Filés de coton et mousselines. — Delebart et Lardemer.
Cotons filés avec des cotons des récoltes de 1853 et 1854. — Manet frères, à Esquermes.
Lin brut, fil fabriqué et toile tissée avec le fil provenant de ce lin. — Scrive frères.
LOGELBACH (Haut-Rhin).
Cotons filés avec du coton d'Algérie de 1854. — Ant. Herzog,
LYON.
Pâtes dites d'Italie et semoules en blé dur d'Afrique. — Bertrand et Comp.
Soieries fabriquées avec des soies de la province d'Oran, groupe de fleurs brochées. — Godemar et Meynier.
Satin gris tin divers. — Heckel aîné et Comp.
Etoffe brochée à bouquet, fond blanc. — Lemire père et fils.
Velours noir et de diverses couleurs. — Mathevon et Bouvard, Savoie-Ravier et Chanut.
MUNSTER (Haut-Rhin).
Fils et tissus fabriqués avec des cotons d'Algérie. -- Hartmann et fils.
NANTES.
Cotons filés avec les cocons de 1854. — Bureau.
PONT-SAINT-PIERRE (Eure).
Cotons filés avec des cotons courte-soie des provinces d'Alger et de Constantine. — Delamarre et fils.
ROUBAIX.
Fils en bourre de soie d'Algérie, avec le cocon bombyx-Cinthia. -- Lepoutre-Parcot.
SOULMAT (Haut-Rhin).
Cotons filés, chaîne et trame courte-soie. -- Fr. Kissler.
SERVILE (Calvados).
Cotons filés avec des cotons de 1854. — Thibout.
TOULOUSE.
Crin végétal fabriqué avec la feuille de palmier-nain. — Averseng et Comp.
TOURCOING (Nord).
Collection de tissus de coton pour pantalons. — Laurent fr. et soeurs.

J. R. FABRE.


Nouvelle recrue à la gendarmerie.
Envoyé Par Marie


          Dans une caserne de Gendarmerie, le Capitaine croise un jeune élève-gendarme fraîchement débarqué de l'école de Gendarmerie.
          - « Comment vous appelez-vous, mon garçon ? »
          - « Yves, et vous ? »
          Le capitaine, furieux, s'écrie :
          - « Mon petit bonhomme, je ne sais pas d'où vous arrivez, mais sachez que je suis le Capitaine et que je m'appelle Mon CAPITAINE. »
          « De même, dans ma compagnie, j'appelle les gens par leur nom de famille.
          Si vous vous appelez Yves Tartenpion, je vous appellerai Tartenpion, mais pas Yves.
          Me suis-je bien fait comprendre ? »
          - « Oui, mon capitaine. »
          - « Alors, c'est quoi votre nom de famille ? »
          - « Montcherry. »
          - « Très bien, Yves, au travail. »


"Inversion des valeurs"
Envoyé par M. Chamalo
Lettre d'une mère à une autre mère, après le journal télévisé de RTP1 (Portugal). HISTOIRE VRAIE.

              Chère madame,
              Jai vu votre protestation énergique devant les caméras de télévision contre le transfert de votre fils de la prison de Porto à la prison de Lisbonne. Je vous ai entendue vous plaindre de la distance qui vous sépare désormais de votre fils et des difficultés que vous avez à vous déplacer pour lui rendre visite. J’ai aussi vu toute la couverture médiatique faite par les journalistes et reporters sur les autres mères dans le même cas que vous et qui sont défendues par divers organismes pour la défense des droits de Lhomme, etc…
              Moi aussi je suis une mère et je peux comprendre vos protestations et votre mécontentement. Je veux me joindre à votre combat car, comme vous le verrez, il y a aussi une grande distance qui me sépare de mon fils. Je travaille mais gagne peu et j’ai les même difficultés financières pour le visiter. Avec beaucoup de sacrifices, je ne peux lui rendre visite que le dimanche car je travaille tous les jours de la semaine et aussi le samedi et j’ai également d’autres obligations familiales avec mes autres enfants.
              Au cas où vous n’auriez pas encore compris, je suis la mère du jeune que votre fils a assassiné cruellement dans la station service où il travaillait de nuit pour pouvoir payer ses études et aider sa famille. J’irai lui rendre visite dimanche prochain. Pendant que vous prendrez votre fils dans vos bras et que vous l’embrasserez, moi je déposerai quelques fleurs sur sa modeste tombe dans le cimetière de la ville… Ah, j’oubliais… vous pouvez être rassurée, l’état se charge de me retirer une partie de mon maigre salaire pour payer le nouveau matelas de votre fils puisqu’il a brûlé les 2 précédents dans la prison où il purge sa peine pour le crime odieux qu’il a commis. Pour terminer, toujours comme mère, je demande à tout le monde de faire circuler mon courrier, si intime qu’il soit… nous parviendrons ainsi peut-être à arrêter cette inversion des valeurs humaines.
              Les droits de L’homme ne devraient s’appliquer qu’aux hommes droits !!!

LE CHANSONNIER DE LA MONTAGNE,
OU
RECUEIL DE CHANSONS, VAUDEVILLES,
POTS-POURRIS ET HYMNES PATRIOTIQUES;
PAR DIFFÉRENTS AUTEURS.

SECONDE EDITION
Augmentée du Décadaire républicain
A PARIS
Chez FAVRE, Libraire, maison Egalité
Galeries de bois, N° 220.
L'an deuxième de la République française, une et indivisible.

CHANSON DE LA GAMELLE.
Air de la Carmagnole.

Savez-vous pourquoi, mes amis,
Nous sommes tous si réjouis ?
C'est qu'un repas n'est bon.
Qu'apprêté sans façon,
Mangeons à la gamelle,
Vive le son,
Mangeons à la gamelle,
Vive le son du chaudron.

Point de froideurs point de hauteur,
L'aménité fait le bonheur,
Oui, sans fraternité
Il n'est point de gaîté.
Mangeons à la gamelle,
Vive le son,
Mangeons à la gamelle,
Vive le son du chaudron.

Nous faisons fi des bons repas
On y veut rire, on ne peut pas.
Le mets le plus friand,
Dans un vase brillant,
Ne vaut pas la gamelle.
Vive le son,
Mangeons à la gamelle,
Vive le son du chaudron.

Une fille à tempérament,
Qui veut se choisir un amant,
Aux faquins du bon ton
Préféré un bon garçon
Qui mange à la gamelle.
Vive le son,
Mangeons à la gamelle,
Vive le son du chaudron.

Savez-vous pourquoi les Romains
Ont subjugué tous les humains ?
Amis, n'en doutez pas,
C'est que ces fiers soldats
Mangeaient à la gamelle.
Vive le son,
Mangeons à la gamelle,
Vive le son du chaudron.

Ces Carthaginois si lurons,
A Capoue ont fait les capons.
S'ils ont été vaincus,
C'est qu'ils ne daignoient plus
Manger à la gamelle.
Vive le son,
Mangeons à la gamelle,
Vive le son du chaudron.

Bientôt les brigands couronnés,
Mourant de faim, proscrits, bernés,
Vont envier l'état
Du plus mince soldat
Qui mange à la gamelle,
Vive le son,
Mangeons à la gamelle,
Vive le son du chaudron.

Ah! S'ils avoient le sens commun,
Tous les peuples n'en feraient qu'un.
Loin de s'entr'égorger,
Ils viendraient tous manger
A la même gamelle,
Vive le son,
Mangeons à la gamelle,
Vive le son du chaudron.

Amis, terminons ces couplets
Par le serment des bons Français,
Jurons tous, mes amis,
D'être toujours unis.
Vive la république,
Vive le son, vive le son,
Vive la république,
Vive le son du canon.


MESSAGES
S.V.P., Lorsqu'une réponse aux messages ci dessous peut, être susceptible de profiter à la Communauté, n'hésitez pas à informer le site. Merci d'avance, J.P. Bartolini

Notre Ami Jean Louis Ventura créateur d'un autre site de Bône a créé une rubrique d'ANNONCES et d'AVIS de RECHERCHE qui est liée avec les numéros de la seybouse.
Pour prendre connaissance de cette rubrique,
cliquez ICI pour d'autres messages.
sur le site de notre Ami Jean Louis Ventura

--------------------

De M. Jean Claude Hestin

Bonjour,
   Est-ce que quelqu'un pourrait me dire et situer s'il y avait à Bône un quartier appelé "DAMIER", sinon est-ce que cela serait-il une cité ou un immeuble dans une cité.
   Par avance, je remercie les réponses qui pourraient y être apportées.
Jean Claude Hestin
Mon adresse : Jean Claude Chestin

De M. Pierre Jarrige

Chers Amis
Voici les derniers Diaporamas sur les Aéronefs d'Algérie. A vous de les faire connaître.
Diaporama 22                                           Diaporama 23
Diaporama 24                                           Diaporama 25
Diaporama 26                                           Diaporama 27
Diaporama 28                                           Diaporama 29
Diaporama 30                                           Diaporama 31
Diaporama 32                                           Diaporama 33
Pierre Jarrige
Site Web:http://www.aviation-algerie.com/
Mon adresse : pjarrige@orange.fr

DIVERS LIENS VERS LES SITES

M. Gilles Martinez et son site de GUELMA vous annoncent la mise à jour du site au 1er Septembre 2010.
Son adresse: http://www.piednoir.net/guelma
Nous vous invitons à visiter la mise à jour.
Le Guelmois

Bonjour
Je vous invite à découvrir des photos exceptionnelles de nos villes d'Algérie.
Le site 'Couleurs d'Algérie' est disponible désormais en trois langues:
          arabe :          http://www.labbize.net/Arabic
          française :          http://www.labbize.net/French
          et anglaise :          http://www.labbize.net/English
Ne pas hésiter à transmettre tous les commentaires, suggestions et corrections.
Bonne balade.
Abdelkhalek LABBIZE

cliquez ICI pour d'autres messages.

Le Trader
Envoyé par Janina

      Devant l'entrée du siège social de sa banque, un trader gare sa Porsche Panamera (Turbo!) flambant neuve, histoire de frimer devant ses collègues. Comme il commence à sortir de sa voiture un camion, à toute allure, passe si près qu'il arrache la porte ! Puis disparait aussi vite.
      Le trader se rue sur son portable et appelle la police.

      Cinq minutes après les flics sont là. Avant même qu'un des policiers n'ait pu poser la moindre question, le trader commence à hurler: "Ma Panamera, ma superbe Turbo est foutue. Quoi que fassent les carrossiers, ce ne sera plus jamais la même ! Elle est foutue, elle est foutue !"

      Quand il semble avoir enfin fini sa crise, le policier hoche la tête avec dégoût et dit :

      "C'est absolument incroyable à quel point, vous autres banquiers, vous êtes matérialistes ! Vous êtes si concentrés sur vos biens que nous ne pensez à rien d'autre dans la vie."

      "Comment pouvez-vous dire une chose pareille à un moment pareil ?" sanglote alors le propriétaire de la Porsche.
      Le policier répond: "Vous n'avez même pas conscience que votre avant-bras droit a été arraché quand le camion vous a heurté."

      Le banquier regarde son bras avec horreur.
      "PUREE !!!" Ma Rolex ?!!!!..."



Vous venez de parcourir cette petite gazette, qu'en pensez-vous ?
Avez-vous des suggestions ? si oui, lesquelles ?
En cliquant sur le nom des auteurs en tête de rubrique, vous pouvez leur écrire directement,
c'est une façon de les remercier de leur travail.

D'avance, merci pour vos réponses. ===> ICI


Numéro Précédent RETOUR Numéro Suivant