N° 165
Octobre

http://piednoir.net
    carte de M. Bartolini J.P.
     Les Bords de la SEYBOUSE à HIPPONE
1er Octobre 2016
jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
http://www.seybouse.info/
Création de M. Bonemaint
LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
Écusson de Bône généreusement offert au site de Bône par M. Bonemaint
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EDITO
La Seybouse d'automne
Chers Amis,
         Depuis quelques jours nous sommes entrés dans l'automne, une saison que certains pensent triste de par des événements passés ou récents, mais aussi une belle saison qui prolonge un peu l'été avec de nouvelles couleurs.
         La Seybouse de ce mois, avec ses articles est comme l'automne par des retours sur des moments dramatiques de notre histoire mais aussi des moments de rire et de charmes par des histoires et poèmes.

         Nous débuterons ce Numéro par :
         - Un poème sur " Oran ".
         - Le Mutilé de 1917 s'adressait aux " Pacifistes de 1917 ", il pourrait recommencer pour ceux de 2017 qui ne voient pas le Grand Méchant Loup.
         - M. Marc Donato nous parle de Thomas Cartier le sculpteur du Monument aux Morts de Bône.
         - Une autre histoire bônoise inédite de M. Edmond Brua : " La Chanson du Pot ".
         - Œuvres de Ste Monique N°1874; N°13 , " La Station de Géryville "
         - Des souvenirs de jeunesse de Monique Samut.
         - La saison est propice pour "les figues de Barbarie " de Mme Mas
         - Un bref rappel de ce que nous avons subit, par M. Rémi Lafranque
         - La suite du récit de " L'Algérie à la Normandie " racontée par M. Joseph Aletti par des situations vécues : Les sessions de formations.
         - Des photos diverses de Bône envoyées par Marc Spina.
         - Sans la médecine, l'Algérie française et son épopée eussent été mort nées. Une œuvre que nous envoie M. Marcel Simonet.
         - Bône les Eglises, le Temple et la Mosquée en image par M. Charles Ciantar
         - Souvenirs de voyage en Algérie en 1941 de M. Louis Veuillot : Souvenirs historiques avec les Chrétiens.
         - Les chantiers nord-africains en 1930 : " Le Foyer des Italiens ; L'Exposition Générale du Centenaire à Oran ; Le nouveau pont de Dublineau ; Les Pieux Franki dans les terrains vaseux, à Bône. "
         - Le " Islam, Religion Conquérante ", démontré sans haine par M. José Castano.
         - " Faut-il un arrêté anti-short ?" par M. Hugues Jolivet après l'agression dans le Var.
         - Le docteur Jean Claude Pérez dans le Cycle de l'Adieu, poursuit son enseignement de l'histoire avec les seizième et dix septième épisodes de l'Agonie des Cathédrales. Une histoire passionnante.
         - D'autres photos de Bône de M. Marc Spina.
         - Un Français Déraciné, Poème de M. André Agostini.
         - " Nos ancêtres les Gaulois " des mises au point et une " Belle leçon d'histoire pour les incultes. " Envoyés par M. Alain Sportiello.
         - Rappel : " 18 Juin 1961 : 28 morts et 170 blessés ? " par M. Manuel Gomez.
         - " Les Déracinés " de .M. Hugues Jolivet.
         - 1586ème anniversaire de la mort de saint Augustin _ 28 août 2016.... Envoyé par Mme Nicole Marquet.
         - " Les Harkis, ces oubliés de l' Histoire" par M. José Castano.
         - " Young Pérez : plus jeune champion du monde " par M. Manuel Gomez
         - Les nouvelles de là-bas : " Où va l'Algérie ? " question dans l'Algérie d'aujourd'hui, dont le réseau souterrain de services, trafic d'influence, parrainage et cooptation, magouilles, combines est extrêmement dense. ; " Algérie: la conscience et l'éveil " La réaction des Algériens au contenu du livre scolaire et des livres sur son histoire séculaire ; " Belaïb-Ouyahia : la guerre est déclarée " La guerre de succession est lancée; " Main basse sur le plan d'eau de la Caroube " Des exploitants illicites ont imposé leur diktat sur la plage durant la saison estivale. ; "Au mois de juin 2017, le Creps de Séraïdi sera totalement opérationnel " Après près de 20 ans de retard du projet de réhabilitation. ; "Si vos rues sont sales, elles vous représentent !" crie une Algérienne " Pourquoi ce laisser-aller de la ville et du pays entier ?
         - Un petit message de recherche de M. Patrick Sansano.
         - Deux nouveaux diaporamas sur l'aviation par M. Pierre Jarrige.
         C'est criant de vérité, un texte humoristique clos ce numéro d'automne.
         Bonne lecture
JPB           
         Diobône,
         A tchao.
       

ORAN
ECHO D'ORANIE - N°301

             Comme celle de mes parents
              De ma famille, de mes enfants
              Ma ville natale c'était Oran
              Pour ne pas oublier
              Ce que fut mon passé
              Mes marques et mes repères
              Pour ne plus penser
              A cette terre, à ce cimetière
              Comment faire ?
              Evoquer ce 5 juillet
              Qui m'avait tellement marquée
              Et la chamade de mon cœur
              Dans ma rétrospective frayeur
              Au péril de sa vie
              Le voyage en Kabylie
              D'un père fier de son fils
              Mais inconscient du risque
              Et assister plein de satisfaction
              A sa décoration
              Ne pas l'évoquer
              Serait infidélité au passé
              Oran d'où l'on m'a chassée
              Qui m'a vu naître et grandir
              Et quitter le navire
              Pourtant même lointain
              Le passé nous rejoint
              Non, ce n'est pas possible
              De rester impassible
              Témoin de tant d'évènements
              De joies et déchirements
              Pour ne pas être nostalgique
              Il faudrait être amnésique
              Trente trois ans déjà ont filé sous mes doigts
              J'ai vieilli sans voir passer les mois
              Mais impossible d'oublier
              La ville où je suis née
              Et pourquoi dans la plaie
              Remuer le couteau
              De celle qui fut mon berceau
              Oran, je voudrais garder en moi
              Celle que j'ai connu autrefois
              Oran la belle, bien qu'exilée
              Je ne t'oublierai jamais
Rosarie MARTIN-SOLA                    


LE MUTILE N° 36, 7 octobre 1917 (Gallica)
AUX PACIFISTES !
        " Les beaux jours sont finis pour- toi, peuple de France,
        Illuminé jadis des rayons du bonheur !
        L'ennemi a voulu compléter sa vengeance
        Et de nouveau, hélas ! Tu subis le vainqueur !..
        Tes soldats valeureux s'endorment sous les balles...
        Tous, ils ont combattu pour l'honneur de ton nom,
        Et tes derniers enfants, souillés, maigres et pâles,
        Lèvent les mains au ciel et demandent pardon ! "


        Ainsi parlait un jour, au-dessus des tranchées,
        Une voix dont l'accent trahissait le Germain !..
        Et nos soldats joyeux, songeant à leurs aimées,
        Promettaient au teuton, un triste lendemain !..

        Quoi ? ainsi, l'on croirait, chez toi, ô Germanie,
        Que le français pourrait se déclarer vaincu ?
        Qu'il pourrait humblement, d'une voix qui supplie,
        Te dire : " Grâce ! grâce !, assez ! je n'en puis plus !... "

        Le croirait-on vraiment, chez toi, hideux vampire,
        Que le français meurtri par tes hordes sans nom,
        Laisserait s'envoler, le souffle qui expire,
        En te disant a toi, à toi, Boche, " Pardon " ?.

        Non, non ! détrompe toi ! Ecoute la mitraille.
        S'abattre par monceaux sur ton front de combat !..
        La voix de nos canons, tragique en la bataille.
        Hurle à ta face immonde, que France ne meurt pas !...

        Allons, garde pour toi tes discours pacifistes !
        La Paix, oui nous l'aurons, plus tôt que tu ne crois !..
        Les francs républicains, de tes impérialistes,
        Auront raison, crois-le, et d'ici peu de mois !..

        Au lieu de conseiller aux autres de se rendre
        Ecoute, écoute bien les canons de Verdun.
        De Verdun que jamais, jamais tu n'as pu prendre
        Et qui triomphera des esclaves des Huns !
Maurice VAN GHÈLE                 
Caporal 5ème Compagnie                 
De T.A.K. Secteur Postal 60                 

THOMAS CARTIER
Envoyé Par M. Marc Donato

          1914 - 2014 : l'occasion nous a été donnée de travailler sur le premier conflit mondial.
          Pour Bône, des lectures diverses conduisent au monument aux morts et, en ce qui le concerne, le témoignage le plus fourni a été écrit par Louis Arnaud dans son ouvrage "Bône, son histoire, ses histoires".
          Le texte, polémique, n'est pas tendre ni pour le sculpteur, ni pour les élus, ni pour le monument lui-même.
Le sculpteur.

          "Il fallait un sculpteur, c'est un charcutier que l'on élut… Un inconnu, nommé Cartier".
          Qui était ce charcutier qui "commit" le monument aux morts de Bône ?
          Il s'appelait François Thomas Cartier, né à Marseille le 21 février 1879, du côté du vallon des Auffes, au n° 38 de la rue Samatan, où ses parents habitaient.
          A-t-il été ouvrier charcutier, comme l'affirme Louis Arnaud ?
          Pas de renseignements sur sa jeunesse. Le fait est que son père, Louis Cartier, était cuisinier ; Thomas a peut-être travaillé avec lui. Et c'est par la cuisine que Thomas Cartier a été sélectionné par les autorités bônoises.

Envoyée par M. Marc Donato          A cette époque d'après-guerre, l'hôtel Transatlantique était en construction sur le site de la villa Galtier sur le chemin de la Corniche, qui deviendra plus tard le collège d'Alzon, et le directeur, chef-cuisinier de l'établissement, était le propre frère Thomas Cartier, sculpteur animalier. On ne sort pas de la cuisine.

          Avec une mauvaise foi évidente, Louis Arnaud y va de son couplet sur un mauvais sculpteur, mauvais charcutier également :
          "Ce Cartier, en effet, n'était venu à l'Art qu'en passant par le lard. Il avait débuté dans la vie comme ouvrier charcutier et, c'est en modelant, pour son étalage, sous l'inspiration de Saint Antoine, dans son saindoux professionnel, des animaux qui lui étaient familiers, qu'il avait fini par se trouver plus de goût pour la sculpture que pour la galantine et le cervelas. Et il était devenu sculpteur animalier. Mais cela n'aurait, certes, pas suffi pour le signaler à l'attention de l'édilité bônoise."
          En effet, à Bône, personne ne connaissait Cartier. Peut-être fut-il retenu parce qu'il était tout simplement moins cher que d'autres sculpteurs.

          Pourtant, à partir des années 1900 - il a 24 ans -, l'artiste avait exposé des sujets animaliers allant dans le sens de cette mode et de ce goût de l'époque pour la représentation d'animaux sauvages ou familiers.
          A l'Ecole des beaux-arts de Paris, il avait été élève de Victor Peter et de Georges Gardet, deux des plus grands artistes de l'école française des sculpteurs animaliers.
          Il fréquenta assidûment, de 1904 à 1935, le Salon des Artistes Français où il reçut plusieurs récompenses : mention honorable en 1908 (Agonie, groupe plâtre, et Chat se léchant, statuette bronze), médaille de 2ème classe en 1910 (Agonie, groupe marbre) et une médaille d'or en 1927 (Renard et Panthère, plâtres). On le croise aussi dans la section d'art décoratif avec un Chat persan en céramique en 1912 et des panneaux de Lions en 1930.
          Il avait exercé aussi à La Ruche est une cité d'artistes située dans le 15ème arrondissement de Paris.
          Il a réalisé de nombreux modèles largement diffusés par des reproductions en bronze, régule, plâtres, terre cuite patinée ou non, émaillée ou craquelée, en ciment ou en pierre.
Envoyée par M. Marc Donato          C'est la mode aussi des serre-livres, des lampes de bureau, des garnitures de meubles avec lions, cerfs, biches bondissantes… qui ont repris ces thèmes animaliers source inépuisable de cadeaux de communion ou de mariage.

          Cartier s'est fait connaître aussi comme illustrateur engagé pendant la Grande Guerre, réalisant alors de nombreuses cartes postales de propagande anti-allemande et de soutien aux poilus.

          A la fin de la guerre, Thomas Cartier a 40 ans. Il s'installe dans une ancienne poterie dans la Nièvre à Saint-Amand-en-Puisaye où il réside après les hostilités. Il contribuera à la renommée du village avec ses grès sculptés ou tournés.
          Il réalisera les monument aux morts au village et dans les villages alentour ainsi que dans le Vaucluse (La Tour d'Aigues) et les Bouches-du-Rhône. Une manne pour cet artiste qui trouvait là une source de revenus.
          Alors qui a choisi Cartier pour créer le monument aux morts de Bône ?

Les hommes politiques.
          Divers témoignages évoquent l'esprit polémique de Louis Arnaud. Ici, il en fait preuve tout particulièrement, laissant libre cours à un parti pris sans bornes et livrant une diatribe sans appel contre les élus. Il les connaît bien, ils sont de son monde, d'autant plus qu'il a fait partie du conseil municipal en 1908, dans l'équipe dirigée par Fernand Marchis, le successeur de Bertagna à la mairie. Il appartenait clairement à l'élite politique de Bône.

          Alors ? Propos d'un déçu de la politique ?
          " Il est certain que, dès la fin de la première guerre mondiale, on a pu assister à une déchéance de la conscience morale…
          Un désir excessif et urgent de richesse, un trop grand engouement pour une vie extérieure et tapageuse et un trop vif amour de l'argent sont devenus les véritables impératifs des mœurs.
          Les honneurs et les mandats publics n'ont plus été pour certains, que des degrés qui leur permettaient d'accéder à la fortune, tandis que l'intérêt général et le Bien public devenaient des expressions vides de sens réel peut-être, mais pleines de possibilités ou de promesses de profits personnels.
          Il y eut, pour l'homme de la rue, des affairistes partout et des affaires louches dans tous les marchés d'entreprise ou de fournitures publiques.
          Aucun de ces marchés, pour lui, n'était sans dessous, dessous de table, bien entendu, sans ristournes, ni pourcentages, ni tantièmes. "

          Pas tendre…
Les décideurs.
          Un comité est constitué pour l'érection du monument et au Conseil municipal les discussions sont âpres et passionnées ; les associations patriotiques d'anciens combattants élèvent des protestations unanimes. Le choix n'a pas été facile.
          Deux hommes auraient eu un avis déterminant : "un architecte et à un entrepreneur, tous deux membres influents du Conseil municipal."

          Il s'agirait de Louis JAMMY, Conseiller général et membre de la Chambre de commerce, polytechnicien, impliqué dans la construction du port et dans l'aménagement du quartier de
          Beauséjour, et d'Auguste GALTIER, entrepreneur, lui aussi étant intervenu pour le port.

          Le Maire, c'est encore, à l'époque des discussions précitées, Jean Bulliod, élu en 1919, Conseiller général de Bône, très populaire, qui meurt à Alger en janvier 1921.

Les sculpteurs pressentis.
          Ils ne manquent pas. Après la guerre, les monuments aux morts sont du pain bénit pour ces artistes. Le choix fut difficile.
          "Des sculpteurs réputés, Alaphilippe et Popineau, entre autres, avaient présenté des projets parfaitement conçus adaptés au cadre choisi, qu'ils étaient venus étudier sur place. "

          Arnaud regrette Landowski, sculpteur de renom, qui réalise dans l'après-guerre plus de quatre-vingts monuments aux morts, dont celui d'Alger.
          François Émile Popineau, qui a épousé la fille d'Antoine Gadan, le célèbre peintre de Bône dont il sculpta le buste qui fut installé dans le square de la Colonne. Il créa le monument aux morts de Biskra.

          Camille Alaphilippe, responsable de la section sculpture à l'École des Beaux-Arts d'Alger, auteur des monuments de plusieurs villes d'Algérie : Tipaza, Mostaganem, Aïn Témouchent, Bordj Bou Arréridj, Bougie, Batna, Guelma, Saïda, Tebessa, Philippeville.

          Mais, à Bône, c'est Thomas Cartier qui fut retenu. D'après Louis Arnaud, ses talents artistiques y étaient pour rien.

          "C'est grâce à la délicatesse et la succulence de mets bien arrosés de vins capiteux, que l'architecte et l'entrepreneur entreprirent de démontrer qu'un sculpteur animalier tout à fait inconnu, était parfaitement qualifié pour glorifier par le marbre et le bronze le souvenir de nos morts de la Grande Guerre… Il fallait un sculpteur, c'est un charcutier que l'on élut. "

Et le monument ?
          Le lieu de l'érection, au moins, lui, convient à notre auteur.
          " L'emplacement sur lequel il est érigé avait été judicieusement choisi.
          Ce fond de palmes mobiles, disparues depuis lors, et, par delà, la perspective lointaine de la rue du 4 Septembre, le Palais Consulaire d'un côté et de l'autre, le bel immeuble aux cariatides superbes (le palais Calvin, np.) … Tout convenait admirablement au caractère de l'hommage que la ville entendait rendre à ses enfants morts pour la France. "


          Quant au monument lui-même, Louis Arnaud ne lui trouve aucune qualité :
          "Bône, quatrième ville d'Algérie, a failli à son devoir et trahi son passé et son renom de coquetterie, d'élégance et de distinction. "
          " … banal, sans la moindre originalité, à peine digne d'orner une place de village…. Ce monument aux morts de la grande guerre… surgit brusquement, et beaucoup trop orgueilleusement… [il ] est un sous produit de ces mœurs nouvelles...
          Il est, au surplus, si près de notre Cours, comme un défi à la beauté, à l'art et au bon goût, tout simplement."

A quoi ressemble-t-il ?
Envoyée par M. Marc Donato          Un socle avec 5 marches sur le devant pour établir l'horizontalité, sur lequel s'élève une pyramide, l'ensemble en granit, apparemment.

          Au sommet, un coq en bronze qui lance son cocorico ; sur la face qui regarde le port, une palme en bronze, elle aussi ; un ensemble sculpté dans le marbre, les deux poilus, un "européen" debout qui serre contre sa poitrine la tête d'un "indigène" blessé. Sous ce groupe, un bas-relief représentant un lion grognant plutôt que rugissant. Sur la face arrière, deux cavaliers fougueux.

          Sur les côtés, des plaques de marbre venues d'Italie où furent gravés les noms des soldats européens tombés à la guerre.
          Selon Louis Arnaud, le sculpteur animalier aurait commis de graves erreurs : "Son coq, sur l'étroit sommet de la stèle marche en chantant et son pas est si hardi qu'on dirait qu'il va tomber dans le vide, En outre, jamais, un coq n'a lancé son "cocorico" triomphant, autrement que dressé sur ses ergots et solidement campé sur le sol… Et ce Lion, qui grogne et semble tourner en rond dans une cage, n'a certainement pas la fière allure d'un lion victorieux. Il fait un contraste par trop criant avec le coq qui chante fièrement à l'autre bout de la stèle."

     1921 : L'inauguration.
Envoyée par M. Marc Donato          Que penser ? Louis Arnaud, avocat de métier était connu pour sa parole alerte et ses propos acides. La polémique ici est évidente.

          Va pour le coq…

          Les cavaliers sont un thème d'inspiration de Thomas Cartier et on trouve sur les enchères par internet un cavalier arabe de belle facture de sa création (estimation 2014 entre 3000 et 4000 euros).

          Quant au lion, s'il ne rugit pas en signe de victoire, il évoque peut-être tout simplement toutes les souffrances endurées par les uns et par les autres.

          Cartier a réutilisé cet animal a plusieurs reprises, soit dans des plaquettes en bronze et en réduction, soit dans la dimension de celui de Bône. Ce fut le cas à Saint-Amand En-Puisaye, dans la Nièvre. Le monument qu'il avait créé a dû être détruit et remplacé ; la pierre artificielle utilisée par Cartier dans un souci d'économies ne résista pas dans le temps. Le lion, thème récurent chez Cartier puisqu'il présente encore des panneaux de Lions en 1930 au salon des Arts décoratifs.

          Finalement, en 1921, Elie-Félix Pétrolacci, maire, successeur de Jean Bulliod, inaugure le monument.

          Manifestation "sans faste excessif et sans enthousiasme

          … La foule …silencieuse et recueillie… triste…ne pensait qu'aux morts, auxquels, enfin, on venait de rendre l'hommage qui leur était dû et qui avait été trop longtemps différé."


          Les années ont passé. Louis Arnaud publie son texte en 1959, 40 ans après l'inauguration du monument.

Envoyée par M. Marc Donato          L'historien, aujourd'hui, sait aussi le recul qu'il faut prendre par rapport à "Bône, son histoire, ses histoires", document oh! Combien précieux par ailleurs. Ceux qui ont approché Louis Arnaud se souviennent de quelqu'un de très dur, peu souriant, au caractère bien trempé, supportant mal la contradiction, ce qui induisait des relations difficiles avec ses relations et son entourage.

          Les plus jeunes de cette époque, parmi nous, ont adopté le coq, le lion et tout le monument ; sur les plaques, d'autres noms sont venus s'ajouter aux premiers. Ville martyre, Bône a été citée, le 11 novembre 1948, à l'Ordre de l'Armée avec attribution de la Croix de Guerre avec Palme qui figure dans les armoiries de la ville.

          Deuxième guerre mondiale et "événements"…

          Jusqu'en 1958, la clique locale interprétait les hymnes de circonstances aux cérémonies. En 1958, le dernier à lancer la sonnerie aux morts fut Edmond Vento, le père de notre irremplaçable René (voir photo).

Envoyée par M. Marc Donato          Le pire était à venir avec l'indépendance : le monument de Bône fut détruit en 1963. Disparues les plaques avec les noms, jetées peut-être dans le port ; disparu le coq tant critiqué et qu'on aimerait bien retrouver malgré ses tares. La tête du poilu été récupérée par J. Coquard et le lion de Thomas Cartier nargue Louis Arnaud devant le consulat de France à Annaba.

Envoyée par M. Marc Donato          Aujourd'hui, une panthère en bronze de Thomas Cartier est évaluée à 4850€, deux lévriers à 4800 €, un chat en bronze, à 1500 €, certains plâtres à 250 €.

          Un palmarès honorable pour un charcutier !


Marc DONATO          
Novembre 2014.          
        




Fables Bônoises
De M. Edmond Brua
Envoyé Par M. Carpy Dominique

LA CHANSON DU POT
(Se chante sur l'air du Petit Chaperon Rouge
qui est aussi celui des Deux Bavardes.)

I
                Par un beau matin d'été,
                Un tram et sa jardinière
                S'en allaient vers Hussein-Dey
                En faisant des tas d'manières.
                C'était un convoi des C.F.R.A.
                Et voilà soudain qu'à l'arrêt d' l'Agha
                Grimp' dans la motrice un gosse et sa mère.
                Tous les gens s'écrient : - Oh ! le pauv' chouchou,
                Que sa têt' bondée elle est gross' comm' tout
                Pa'c' qu'il est fartasse ou qu'il a des poux !
II
                On fait asseoir le petit.
                On cède un' place à la dame.
                Mais dès qu' le tram est r'parti,
                Il éclate un drôl' de drame.
                Parc' que le moutard a l'air d' marronner,
                Bing ! sa mèr' lui colle un pain sur le nez !
                Ça fait un bruit d' cloche à vous fendre l'âme
                Et bien entendu ça révolt' les gens.
                - Allez, tape encor ! - C'est entelligent !
                - On s'I'a trépané pa'c' qu'c'était urgent.
III
                Profitant d'cet intérêt,
                V l à qu'le môme entame un' scène.
                I s'met d'abord à pleurer
                Comm' s'il avait la migraine.
                Pan ! sa mèr' le gifle et lui dit : Tais-toi !
                Ça le fait gueuler plus fort qu'un putois.
                Alors la brav' dame, ôtant ses mitaines,
                Sur le cran' bandé cogne à tour de bras.
                - Ell' va s'le tuer ! - Je veux pas oir ça !
                - La matsoïdit', oilà ça qu'il a !
IV
                On entour' le pauv' mignon,
                On l'enlève à la mégère.
                On lui pos' des tas d' questions.
                On lui d'mand' s'il a son père,
                Si c'est bien sa mèr' cett' personn' sans coeur
                Si l'on s'est soucié de voir un docteur,
                Si ça fait bobo quand on vous opère,
                Si l'opération a bien réussi.
                Petit patata, petit patati.
                Le petit martyr en est abruti !
V
                A la fin, sortant d' ses gonds,
                La brav' dam' prend la parole.
                - Vous êt' bons comm' des melons !
                Leur dit-ell' par hyperbole.
                Si j'suis sa manman, ça vous régar' pas !
                Pis d'abord, le pauv', il a son papa.
                Mâ le vase en fer, scusez mes paroles,
                I ' s'l'a renfoncé kif-kif un chapeau.
                J'a tapé dessur un p'tit peu de trop.
                Faut que le plombier il y lèv' le pot !
Edmond Brua


 Bulletin - Oeuvre de saint Augustin et de sainte Monique, patronne des mères chrétiennes  
N° 11 - octobre 1874 - Brochure trouvée à la BNF

VOYAGE DANS LE SAHARA
ET LE MZAB.

               
STATION DE GÉRYVILLE.

               Monsieur le directeur,

                Vous ne serez pas fâché, sans doute, de recevoir quelques détails sur la station de Géryville, pour en faire part aux lecteurs du Bulletin. C'est pourquoi je me permets de vous adresser cette lettre, afin de les en entretenir un instant.
               Placé au pied du Djebel Boundjaia, à l'entrée d'une vallée qui coupe les trois principales chaînes parallèles du grand Atlas fermant le Sahara à l'Est, Géryville est un poste qui no peut manquer, en raison de sa situation même, d'acquérir de l'importance lorsque se multiplieront les relations de l'Algérie avec le Soudan et les peuples du centre de l'Afrique. Notre arrivée dans cette ville fut un événement inattendu qui surprit fort les indigènes et les quelques familles françaises qui s'y trouvent. On se demandait avec étonnement qui nous étions et quel motif pouvait nous y amener.

                Au bout de quelques jours d'installation, nous ouvrîmes le dispensaire et l'école; mais les enfants fuyaient à notre approche, et les malades ne s'empressaient pas de réclamer nos soins. Notre petite communauté avait commencé à faire régulièrement ses exercices, et nous attendions patiemment l'occasion d'entrer en rapport avec les indigènes. Bientôt la gratuité des remèdes et la curiosité déterminèrent les plus entreprenants à visiter ces marabouts français habilles comme les Arabes et parlant leur langue. Les Arabes, qui sont généralement très ignorants, sont fort surpris de nous voir lire et écrire comme des Tholbas, et conçoivent de suite une haute idée de nos connaissances.

                Les bons soins que nous tâchons de leur prodiguer, avec toute la charité possible, le soulagement apporté par nos remèdes, la grande patience que nous mettons à laver et à panser leurs plaies les plus rebutantes tout cela ne laisse pas que d'impressionner ces pauvres gens, et finit par nous gagner leur confiance. Les malades maintenant nous arrivent de toute part, car notre réputation de médecins s'étend au loin. Il faut quelquefois de la patience pour entendre jusqu'au bout les explications interminables et diffuses qu'ils donnent sur leur maladie, sur un cas semblable qui s'est présenté chez un individu d'une autre tribu, etc. Ou bien encore, après avoir indiqué à un autre, à trois ou quatre reprises différentes, la manière de s'administrer telle ou telle potion, il ne faut pas s'étonner de le voir encore revenir à la charge pour demander, par exemple, s'il doit prendre son remède avant ou après le lever du soleil, ou la face tournée vers l'Orient. Les procédés naturels que nous employons dans le traitement des maladies les étonnent, et ils sont surpris de ne pas nous voir recourir aux grigris, heusouz, etc. (talismans, amulettes.) Il faut savoir que toute leur médecine se borne à peu près a l'emploi de ces moyens superstitieux.
               On va trouver le marabout, ou encore mieux quelque derviche en renom, qui, moyennant une bonne gratification, griffonne quelques lignes du Coran ou même simplement des caractères arabes quelconques sur un morceau, de papier ou de parchemin. Le tout est soigneusement enroulé dans une enveloppe d'étoffe ou de cuir, et forme une sorte de petit sachet que le malade suspend sur sa poitrine. Puis on le congédie là-dessus " Tebra in cha- Allah Tu guériras, s'il plaît à Dieu"

                Je suis porté à croire que le démon se permet de donner parfois de l'efficacité à ces pratiques superstitieuses car on m'a cité des faits qui dénoncent manifestement une intervention surnaturelle et diabolique. Mais l'emploi des amulettes n'est pas réservé seulement pour le cas de maladie les marabouts en vendent aussi pour servir de préservatifs suivant leur spécialité, par exemple pour prévenir les ophtalmies, la fièvre, et même pour ne point courir risque de perdre son argent ou de tomber entre les mains des voleurs tant il est naturel à l'homme dès qu'il n'est pas éclairé par les lumières de la foi de s'égarer dans les plus puériles superstitions Cependant, comme l'usage des amulettes est assez coûteux, je crois qu'ils y renonceraient bien vite dès qu'ils auraient facilement et sans frais des remèdes naturels à leur disposition.

                Un Arabe qui a son gourbi à dix kilomètres de Géryville, nous a demandé si nous voulions prendre chez nous son neveu, pour l'instruire et le soigner en même temps. car le corps de cet enfant, que nous avons eu occasion de voir dans une de nos sorties, n'est pour ainsi dire qu'une plaie. Nous lui avons demandé s'il avait encore ses parents.
               Il a répondu qu'il n'avait plus au monde ni père, ni mère, ni frère, ni sœur, et qu'il n'espérait plus qu'en la compassion de notre cœur. Heureux de pouvoir par amour pour Notre Seigneur qui ne repoussait personne, soigner de semblables malades, nous l'avons accepté. Nous pourrons le garder chez nous et l'instruire sans inconvénient, car le pauvre enfant n'a probablement pas longtemps à vivre et nous serions bien consolés de lui faire échanger une existence de douleur et de misère contre le bonheur sans fin de la vue de Dieu.

                Souvent nos malades, touchés des bons soins que nous leur prodiguons, veulent .nous prouver leur reconnaissance et nous offrent le marauf (gratification d'usage). Ils nous apportent des fruits, du lait, différents petits objets, de l'argent même, et nous pressent d'accepter. Mais nous refusons obstinément tout malgré la peine que nous leur causons quelquefois si nous acceptions, nous compromettrions notre ministère de charité qui cesserait d'être désintéressé à leurs yeux. Nous leur donnons plutôt nous-même quelque chose, en dépit de notre pauvreté, et nous disons au malade qui a été l'objet de nos soins " Je te remercie de grand cœur de tes présents. Sache que nous faisons le bien pour l'amour de Dieu seul qui a créé l'homme à son image. C'est pour Dieu que j'ai quitté mon pays et ma famille pour venir servir les pauvres et les malheureux, et lui seul peut me récompenser, car je n'aurais point voulu faire cela en échange de toutes les richesses du Soudan et du Tell. Si donc je reçois la récompense de l'homme, quel droit aurai-je à attendre la récompense de Dieu ? " Ces simples paroles, sans leur révéler encore le divin caractère de la charité chrétienne, ne laissent pas cependant de leur en faire concevoir une certaine idée. Ils se montrent touchés, et répondent presque toujours à peu près en ces termes " O marabout ! tu as raison, et la vérité est sur tes lèvres comme le bien est dans ton cœur !" Ils nous font aussi une foule de questions sur tout ce qui a rapport à nos personnes et à notre genre de vie.
                Ils s'informent comment nous prions combien de fois par jour, si notre religion prescrit des ablutions et des jeûnes. A toutes ces questions que provoquent chez eux un peu la curiosité, mais surtout l'action de la grâce qui les sollicite et le désir naturel que Dieu a mis dans le cœur de l'homme de connaître la vérité, nous répondons avec toute la discrétion et toute la prudence possible et toutes les fois que la réponse serait intempestive, et qu'au lieu de les édifier, elle risquerait de froisser la susceptibilité de leurs habitudes religieuses, nous gardons le silence et nous nous contentons d'ajouter : " Je ne puis pas te parler de ces choses que tu ne saurais comprendre les chrétiens ont avec Dieu des relations mystérieuses Que les autres hommes ne comprennent pas avant que la lumière céleste n'ait éclairé leur intelligence et que la grâce de Dieu n'ait purifié leur cœur. " Et l'un d'eux me demanda un jour t Est-ce que, de ma vie je ne saurai point ces choses-là ? - Mektoub rebbi, répondis-je, c'est le secret de Dieu ! - In cha- Allah !"
               Et il partit en me souhaitant les bénédictions de Dieu.

                On sait que les musulmans fidèles aux pratiques de leur loi prient cinq fois le jour le visage tourné vers la Mecque. Grâce à ces prières réitérées, ils se regardent comme bien supérieurs aux chrétiens, qu'ils croient n'être pas astreints à prier, et il faut avouer que trop de chrétiens malheureusement, par leur indifférence habituelle, les confirment dans ces préjugés. Aussi, ont-ils peine à revenir de leur étonnement lorsqu'ils apprennent qu'outre nos pratiques de pure dévotion, nous prions sept fois le jour par la récitation des sept heures de l'office divin. " Mais quelles sont ces prières me demanda Ben-Hadj. - Connais-tu Sidna Daoud en-Nebi (le prophète David) ? - Oui, répondit-il, Je le révère que la bénédiction de Dieu soit sur lui ! - Eh bien! sache donc que nous récitons les prières de Sidna Daoud, le zabour (les psaumes) et l'andgil Sidna Aïssa (l'évangile de Notre Seigneur Jésus-Christ) que tu sais tous deux être des livres divins, et c'est Sidna Dàoud lui-même qui nous a donné l'exemple de cette prière faite sept fois le jour, puisqu'il a écrit Sbaâ marrât fen-Nahar Sabbah'tek, Mon Dieu je vous glorifie sept fois le jour. - Gloire à Dieu qui t'a enseigné ainsi à lire les livres des Prophètes " Paisse le Saint-Esprit qui les a inspirés lui faire la grâce de les lire un jour avec l'intelligence de la foi !

                C'est ainsi que, d'eux-mêmes, les musulmans amènent la conversation sur des matières de religion et se montrent désireux de connaître eux que trop habituellement on regarde comme ennemis de tout examen de toute discussion. Mais il ne suffit pas que l'intelligence entrevoie la vérité par les seules lumières naturelles il faut que la grâce d'en haut vienne la disposer à recevoir le don de la foi; il faut qu'un rayon de flamme vienne fondre la glace d'un cœur endurci par l'effet des passions désordonnées c'est alors qu'une mystérieuse transformation s'opère intérieurement dans l'âme de ceux que l'eau baptismale n'a pas encore purifiés mais qui déjà sont devenus chrétiens par désir. Puissent les prières des associés pour la conversion des musulmans favoriser ce travail intérieur de la grâce et hâter pour eux le grand jour de la résurrection à la foi de Jésus-Christ.
PASCAL,          
Missionnaire du Sahara et du Soudan.                   
               
SALEM OU ALY L'ENFANT DE L'ATLAS

               Monsieur le Directeur,

                Depuis une quinzaine, j'ai, au nombre de mes élèves, un jeune Kabyle récemment arrivé au Petit-Séminaire arabe de Saint-Eugène. Les circonstances un peu extraordinaires de son entrée dans cet établissement vous ont semblé devoir intéresser les lecteurs du Bulletin de Sainte-Monique. Je suis heureux de pouvoir en cela leur être agréable, et je m'empresse de vous transmettre, dans leur naïve simplicité, les détails que j'ai recueillis de la bouche même de l'enfant.

                Au mois d'octobre dernier, le R. P. supérieur du Petit-Séminaire indigène de la mission fit un voyage dans la Kabylie pour visiter les différentes stations de missionnaires qui y sont établies. Dans leurs maisons, les missionnaires ont des écoles où ils reçoivent les jeunes indigènes et tâchent de leur donner quelque instruction. Ils leur enseignent les premières notions de la politesse le français, l'arabe et les éléments des connaissances les plus usuelles. Quoique très inconstants, ces jeunes élèves manifestent généralement assez de bonne volonté, et plusieurs d'entre eux ont même un grand désir de devenir savants. Salem ou Aly, dont nous allons parler, est un de ces intéressants sujets.

                Dès qu'il eut appris l'arrivée du R. P. supérieur du Petit-Séminaire dont il avait entendu parler précédemment, il demanda avec instance la faveur de s'en retourner avec lui pour être élevé dans cet établissement. Car il voulait, disait-il, étudier la science et apprendre des choses que pas un Arabe ne sait, pas même les Tholbas (lettrés). On chercha vainement à éluder la question.
               L'enfant surveillait le départ du R. P. supérieur, et lorsque celui-ci se mit en route pour quitter la station des Ouadhia, Salem le suivit avec quelques-uns uns de ses camarades, persistant plus que jamais dans le dessein qu'il avait manifesté. On essaya de s'opposer à leurs projets, et l'on eut même recours à la menace du bâton mais l'enfant de s'écrier " Tue-moi (eqtolni), si tu veux à coups de bâton, pourvu que tu m'emmènes à Saint-Eugène."

                Les Pères, déconcertés, laissent faire nos petits Kabyles, comptant bien qu'ils rebrousseraient chemin à la rencontre du torrent. L'eau était profonde et rapide, et il était difficile de passer autrement qu'à dos de mulet. Mais, arrivés sur l'autre rive, ils se retournent, et quel n'est pas leur étonnement de voir Salem et ses compagnons traverser la rivière malgré l'impétuosité du courant. Dans quelques minutes les courageux enfants avaient rejoint les missionnaires. Ceux-ci les engagent de nouveau à retourner dans leurs familles et pour appuyer davantage leurs raisons, ils offrent à nos petits intrépides une belle pièce de cinq francs. On sait assez quelle fascination ce métal exerce sur les Arabes. Cependant Salem répond sans se laisser ébranler "En vérité, c'est bien peu, en échange de la science que nous voulons acquérir nous vous suivrons quand même. Mes chers enfants, dit alors le Père, je vois bien maintenant que vous êtes poussés par l'amour de la science mais je ne puis pas vous emmener sans une permission signée de vos parents. Allez donc la leur demander et nous verrons ensuite. " Les enfants repartirent, bien à contre-coeur et la saison des pluies étant arrivée, les chemins devinrent impraticables et leur projet s'évanouit.

                Cependant, au retour de la belle saison, Salem s'informe du chemin qui mène à Alger et se remet en route; seul cette fois, car tant d'obstacles ont fini par décourager ses camarades.
               Les six mois écoulés avant la mise à exécution de son projet n'ont pas été sans difficultés ni sans combats de plus d'une sorte. Il faut l'entendre raconter lui-même combien de luttes son âme énergique a eues à soutenir

                " Les marabouts arabes voulaient me faire renoncer à mon projet : Tu deviendras comme les Français, tu mangeras du cochon (Takoul-el-hallouf) et tu ne rougiras pas de manger pendant le jour dans le temps du Ramadhan (temps d'abstinence des musulmans), etc., etc. Mais je répondais, moi "Ne suis-je pas libre de prendre le chemin de droite tandis que vous suivez celui de gauche ? Que vous importe, prenez soin de votre tête, et ne vous mettez pas en peine de la mienne (sellekou raskoum)."
                Vous autres, vous n'enseignez que l'arabe, et si l'on vous demande d'écrire une lettre, il faut tout de suite vous porter de l'argent, et vous ne rendez aucun service sans exiger le marouf (gratification). Les marabouts chrétiens, au contraire, font toute chose gratis et pour l'amour de Dieu (ala khateur rabbi). Ils font la classe, ils donnent du papier et des livres pour rien.

                Mon oncle me disait aussi, pour me retenir " II est vrai, les marabouts français ne te demandent rien maintenant mais qui sait plus tard s'il ne faudra pas leur payer quarante ou cent douros pour ton éducation ?
               - Ne crains rien, lui dis-je, jamais les marabouts français ne te feront débourser un sou à mon sujet, car la générosité est dans leur cœur aussi bien que la vérité sur leurs lèvres. "

               Ma mère enfin, tout en m'accordant pleine liberté, me représenta néanmoins les dangers que j'allais courir pendant mon voyage Qui sait si les voleurs ne te tueront pas en chemin pour avoir ton pauvre bernous !
               Ma mère, lui répondis-je, sache que lorsque j'aurai acquis la science, ma tête voudra plus que son poids de pièces d'or! Cela vaut bien la peine de courir quelque danger. "


                J'avais encore un autre motif de quitter ma tribu pour, aller chez les marabouts chrétiens. Je voulais rester toujours sage et ne pas être exposé à devenir mauvais comme les enfants de mon âge. A peine ils ne sont plus sous les yeux de leurs parents qu'ils commencent à commettre le mal, et ils ne songent pas que Dieu les voit.
               Et aussi, lorsqu'ils sont dans leur famille, ils font encore beaucoup d'actions mauvaises, parce qu'il n'y a personne pour diriger les pères et les enfants dans le droit chemin. Ils disent toutes sortes de mauvaises paroles, et c'est pourquoi un jour ils mangeront du feu (iront en enfer) Ceux au contraire qui ne disent point le mal ni dans leur bouche ni dans leur cœur habiteront un jour dans les maisons d'or (c'est ainsi que son imagination enfantine se représente la vie future).

                Pendant plus d'une semaine que dura le voyage, j'ai eu beaucoup de peine mais l'espoir de devenir savant me donnait des forces.

                A la vue de la grande el-Djezair (Alger) mon cœur fut étonné mais ne fut point ému. D'un seul coup d'œil j'aperçus plus de maisons que je n'en avais vu de toute ma vie, et à chaque pas je voyais beaucoup de belles choses dont je n'avais jamais entendu parler dans nos montagnes. Je cherchais à qui demander le chemin, lorsque je vis un marabout chrétien. Je le reconnus aussitôt à son costume, car il portait une grande gandoura noire comme le Père Alary lorsqu'il était encore en France, et il m'avait montré deux fois son portrait d'alors. Je demandai "Monsieur, aller Saint-Eugène " et il m'indiqua le chemin. Lorsque je fus sorti d'Alger, je marchai pendant quelque temps, et j'aperçus bientôt une grande mosquée chrétienne bâtie sur une montagne (Notre-Dame d'Afrique) j'y arrivai en peu de temps et Dieu me montra le chemin jusqu'au bout. Je trouvai le Père supérieur qui venait précisément de faire sa prière. Il me reconnut très bien et m'accueillit comme son enfant. On me présenta ensuite à Monseigneur le grand marabout, dont le Père Alary m'avait montré le portrait. Je le reconnus tout d'abord et le saluai avec un grand respect en l'appelant Monseigneur. Mais lui feignit de n'être pas le grand marabout. Je lui dis: " Ne te joue pas de moi, car le Père Alary m'a montré ton portrait, et je sais bien que tu es le grand cheikh (chef) de tous les Pères. Il me fit ensuite chanter en kabyle avec un autre kabyle du Petit- Séminaire, et puis il me reçut au nombre de ses enfants "

                Le lendemain, tout fier et tout joyeux, jouait avec ses nouveaux camarades. " Eh bien Salem, lui demandais-je, ta santé est-elle bonne ? - Mon père, me répondit-il, un enfant kabyle n'est jamais malade. Je ne demande que de la lecture et du. pain (el-queraya ou el-khobz), et cela me suffit ". Arrivé en classe, je lui remis son cahier et ses livres qu'il reçut en pouvant à peine modérer sa joie. " Oh mon père s'écria-t-il, comme je veux te faire du bien et te rendre des services lorsque je serai devenu savant. Puis il se met à exhiber son petit savoir. Mais bientôt il me dit d'un air triste " Mon père, je ne sais point encore prier, apprends-moi à prier Dieu car ce matin j'ai été tout confus de ne pas savoir prier comme mes condisciples, qui eux prient si bien ".

                Je ne vous dirai pas avec quelle émotion je lui pris la main droite pour tracer sur le front de cet ardent catéchumène le signe de la croix, et je lui enseignai l'Oraison dominicale qu'il sut parfaitement au bout de quelques jours. Ce signe sacré de notre sainte religion, comme beaucoup d'autres enfants kabyles, depuis longtemps déjà il le porte tracé sur son front d'une empreinte indélébile. C'est un usage très répandu chez ces peuples berbères, dont les ancêtres étaient chrétiens, de tatouer des croix sur le visage des enfants et lorsqu'on leur demande la raison de cette pratique, ils répondent cette coutume nous vient de nos pères, car nos pères étaient chrétiens ; ils suivaient la voie droite qui conduit au bonheur. La classe terminée, au signal donné, tous se levèrent avec joie suivant l'usage bien connu des écoliers. Salem restait immobile, les yeux fixés sur son livre. Ses condisciples rient et lui font entendre que le temps du travail est fini, et la récréation arrivée. Mais lui, très étonné, répond qu'il veut encore lire, et n'a pas l'air de comprendre l'empressement de ses camarades à aller s'amuser.

                Salem est maintenant accoutumé au règlement et au genre de vie du Petit-Séminaire. Il est doué du plus heureux naturel à une parole peu aimable d'un condisciple, il répond sans se fâcher par un proverbe chez lui fort en honneur : " Hakem lisanek (gouverne ta langue) ". Sa docilité et son application ne laissent rien à désirer le sentiment religieux est très développé. chez lui et fait chaque jour place à une piété plus éclairée. Sa santé robuste, sa taille bien proportionnée, son front large, ses yeux purs et intelligents, en un mot tout un ensemble de qualités naturelles réunies en cet enfant permettent de concevoir de lui d'heureuses espérances pour l'avenir.
               Veuilles agréer, etc.
A. LOUAIL, missionnaire d'Afrique.          
A SUIVRE

Archives de BÔNE
Envoyée par Monique et Robert Leon

Document Robert Léon


Document Robert Léon

Document Robert Léon

Document Robert Léon

Document Robert Léon

Document Robert Léon

Document Robert Léon

 Les souvenirs
Envoyé par Mme Jocelyne MAS
Photo de Mme J. Mas

              Vous avez, j'en suis sûre, déjà déguster une glace, en fermant les yeux, tout à votre plaisir gustatif.

              Mais avez-vous déjà dégusté un souvenir ?
              Mais oui ! Un souvenir ça se déguste!

              Prenez par exemple une figue de barbarie, enlever la peau épaisse et parsemée de piquants très fin, ensuite portez ce fruit rouge et granuleux à votre bouche. Se diffuse alors dans votre palais une douceur étrange, mais fermez les yeux et vous voilà reparti dans le jardin de grand-père, quand il cueillait, pour vous, ces fruits charmeurs.

              Vous vous voyez enfant courant dans ce jardin, chantant à tue tête, essayant d'attraper un papillon, poursuivi par votre chien, fidèle compagnon, sautant et jappant autour de vous.

              Vous pouvez ainsi déguster un souvenir de jujube croquante, ou encore une grenade ou une gousse de caroube.

Extrait de Pensées Nostalgiques
Jocelyne MAS
Poète-Ecrivain - Conférencière

Site Internet : http://www.jocelynemas.com



DOCUMENTS DE BÔNE
Envoi de M. Rémi Lafranque

Document de M. Rémi Lafranque
Dépêche de Constantine
Une preuve de ce qu'on a vécu en Algérie !


De l'Algérie à la Normandie...
Écrit et envoyé par M. Aletti

2ème partie -
L'AIDE SOCIALE A L'ENFANCE
SESSIONS DE FORMATION

Ecole Nationale de la Santé Publique - Rennes
Sur le plan de la formation personnelle, j'ai participé en 1966 à la 4ème session d'études organisée par l'Ecole Nationale de la Santé Publique de Rennes à l'intention des Directeurs de Foyers de l'Enfance.

Le Ministère avait le souci d'adapter les responsables de foyers de l'enfance à leur fonction. La formation permanente était un moyen d'acquérir une qualification professionnelle supplémentaire, voire l'espoir d'une valeur ajoutée pouvant favoriser une meilleure prise en charge de son propre destin.
Ces stages ont été des lieux où se sont confrontées des expériences et où, précisément, l'apport de connaissances répondait aux souhaits des participants désireux de développer leurs capacités à s'adapter non seulement à un poste de travail, mais aussi pour mieux répondre à l'évolution des services.
Par la suite, j'ai participé, toujours à l'Ecole Nationale de la Santé, à d'autres sessions de formation sur les normes d'encadrement, le service unifié de l'Enfance dans les directions de l'action sanitaire et sociale, ainsi qu'à différents jurys. (Personnel de Direction)

LE PERSONNEL

La constitution d'une équipe :

Au-delà du recrutement et de la formation du personnel éducatif, il fallait également que dans la perspective d'un travail d'équipe, l'on puisse faire appel à des techniciens animés d'un esprit de coopération pour nous permettre d'avoir une large base de connaissances de l'enfant, y compris pour les cas considérés comme les plus simples ( cas sociaux, orphelins...).
Chez les préadolescents et les adolescents, on pouvait observer des retards scolaires doublés de difficultés marquées probablement par l'instabilité d'un vécu personnel, placements itératifs ou difficultés à établir ou organiser leur devenir sur des bases stables et normales.

La vie quotidienne avec ces jeunes en souffrance nous a fait découvrir la problématique d'enfants carencés dont les passages à teintés d'agressivité, de violence et de haine, projetés contre soi-même ou autrui, avaient besoin d'être compris et expliqués pour apporter, si possible, des réponses mieux adaptées. Incontestablement, la prise en charge d'un jeune nécessitait presque toujours un soutien psychologique, voire une aide médico-psychologique.
Il était urgent de se doter d'outils nouveaux, à l'image des établissements dits spécialisés. A cette époque, on ne savait pas encore dans les services que vivre avec des enfants carencés affectifs n'était pas facile. Nous étions tout au début de la diffusion de connaissances médicales ou psychologiques. Certes, pour exercer une fonction éducative, il était nécessaire de posséder un solide équilibre moral, une bonne santé, beaucoup de patience, voire une aptitude à la vie collective et surtout de bénéficier d'un éclairage, voire d'un soutien médico-psychologique ; le travail collectif pouvant éviter des glissements vers une aggravation des formes d'inadaptation.

Au regard des troubles de la conduite et du comportement de certains sujets, il devenait urgent de connaître les causes des manifestations produisant certains désordres. D'une manière simple, nous savions que la vie psychique est un mouvement qui vient de ce qu'il y a, en nous, des forces latentes, des tendances inconscientes, ou pas, une foule de sentiments émotifs pouvant nous faire perdre contact avec la réalité. Nous étions en présence de jeunes en butte à des difficultés, qualifiées globalement de familiales chez qui le mal-être entraînait des dérives (marginalité, délinquance). Ces troubles motivaient une décision de rejet ou de séparation de leur milieu de vie, parental ou de substitution.

Dans l'administration, il n'était pas facile, comparativement au secteur associatif, de recruter aussi facilement. Il fallait argumenter pour faire créer des emplois en fonction des textes en vigueur. Or à cette époque un médecin psychiatre ne pouvait être recruté qu'à la vacation et il n'était pas aisé de recruter un psychologue, même en rappelant que les textes 1958 et 1959 prévoyaient qu'un recours pouvait être fait à celui-ci pour les cas les plus graves.
Nous avons pu, tout de même, faire procéder au recrutement de deux psychologues à temps partiel et d'un médecin psychiatre vacataire. Ces professionnels avaient compris que le fonctionnement d'un établissement de ce type imposait des compétences mais aussi des qualités d'engagement qui n'étaient pas monnaie courante.
Désormais, le foyer pouvait s'inscrire dans une dimension technique plus élargie, il était possible d'établir un bilan scolaire, médical, psychologique et social, assorti d'une proposition d'orientation en relation avec les travailleurs sociaux.
C'était le début du fonctionnement d'une consultation Médico-psychologique, dans le cadre du foyer de l'Enfance (1966). Cette initiative qui allait nous permettre de sérier les différents types d'action en préconisant des attitudes d'autorité ou de souplesse, en tenant compte des missions du foyer: accueil, observation et orientation.

Au niveau de la vie quotidienne, il me fallait être constamment sur la brèche, être à l'écoute, conseiller, stimuler, sanctionner, être sévère tout en étant juste, maîtriser mes réactions, faire confiance, le tout pour canaliser les énergies de chacun et surtout des aînés acceptant difficilement la vie en collectivité. Parfois, et c'est humain, je me sentais envahi par la colère, et pourtant je savais qu'il fallait éviter de m'emporter ou de crier dans un service au rythme perpétuellement rompu. L'éducateur devait être un exemple pour qu'il soit possible à un jeune de se référer à son comportement. C'était une tâche difficile mais naturelle qui consistait à garder le souci constant du respect de la personnalité d'un jeune, même dans les situations les plus invraisemblables.

Le foyer devenait le foyer de l'enfance en danger.

- Que dire à un jeune pétri de qualités mais écorché vif, faisant le rejet de son milieu nourricier et l'accusant de vol ?
- Que dire à une jeune adolescente immature, carencée affective, pour qui les soldats américains étaient les compagnons de vie nocturne ?
- Que dire à une jeune mère célibataire venant déposer son bébé à la pouponnière et s'en repartant sans émotion, vers le véhicule qui l'avait conduite ?
- Que dire à de jeunes Eurasiens ramenés du Viêt-Nam et admis au foyer en vue d'adoption ?
- Que dire à un jeune apprenti placé à gages, venant confier ses difficultés d'adaptation aux horaires et à la pénibilité des tâches à effectuer ?
- Que dire à un parent agressif, hostile au placement de ses enfants, venant avec l'intention de les reprendre malgré une interdiction de visite ?
- Que dire à un enfant qui attend dans le hall, valise prête pour être placé au secret ?
- Que dire à une adolescente convoquée en vue d'un placement à gages sans préparation ?
- Que dire à une jeune mère célibataire victime d'un inceste ?
- Que dire à une fugueuse par habitude qui, ramenée au service, repart presque aussitôt en entraînant une autre pensionnaire ?
- Que dire à un adolescent, seul rescapé d'un incendie ayant provoqué la mort des siens ?
- Que dire à une maman de 3 enfants nés d'une liaison incestueuse avec son père ?
- Que dire à un père exaspéré qui jette sans ménagement sa fille dans le hall de l'établissement en lui reprochant de forniquer avec son frère ?
- Que dire à un jeune dont la sexualité exacerbée est l'unique préoccupation ?
- Que dire à une fratrie de cinq enfants déposés dans le hall par la mère partie sans laisser d'adresse ?
- Que dire à une mère et à ses enfants ayant passé plus, de 24 heures dans une étable, avec comme seule vision, celle d'un pendu, l'époux et le père ?
- Que dire à un jeune renvoyé d'un établissement spécialisé ?

....... ce tableau d'interrogations n'est pas exhaustif, il a été dressé pour indiquer, qu'au-delà de l'aspect social commun aux jeunes admis, leur parcours présentait un résultat de conduites qui ont abouti à une accumulation de déficits et de retards ne permettant pas de trouver un équilibre dans leur évolution ( socialisation, acquisition de connaissances, affectivité.....). Des conduites de refus, de violence, d'angoisse, de tristesse, d'inquiétude... tout simplement des manifestions qui avaient besoin d'être comprises, analysées et expliquées à des personnels vivant avec des jeunes qui réclamaient non seulement le sourire, mais aussi le réconfort moral et physique.
Il était nécessaire de gérer ces multiples cas en demeurant un adulte sensé et responsable. Il fallait penser l'éducatif pour ces jeunes en grande difficulté en n'admettant pas qu'un séjour bref, de passage ou de courte durée, pouvait être la solution éducative. Il convenait de s'orienter vers une fonction d'hébergement, d'investigation et d'accompagnement avec le souci constant d'une insertion sociale, il fallait donc s'inscrire dans la durée.

ETUDE SUR LA POPULATION DES FOYERS (1969)

Membre adhérent depuis le 1er mai 1964 de l'Association Nationale du Personnel de l'Aide Sociale à l'Enfance, en 1969, j'ai été chargé d'effectuer une enquête auprès de 80 établissements publics pour tenter de cerner le profil des populations accueillies dans ces établissements.
Il nous fallait faire comprendre que le public admis dans les foyers avait changé, nous vivions les conséquences de l'application de l'ordonnance du 23 décembre 1958 et du décret du 7 janvier 1959 sur la prévention et l'assistance éducative.
A l'issue du dépouillement, seules 14 réponses étaient exploitables pour un total de 1246 fiches individuelles car, seuls les foyers possédant une équipe technique avaient répondu d'une façon cohérente au questionnaire.

Les résultats étaient édifiants :
- 34 % des jeunes présentaient des difficultés d'adaptation au mode de vie proposé pour des séjours parfois supérieurs à plus d'une année.
- 41% présentaient des troubles nécessitant une aide psychologique qui, hélas ne pouvait pas être apportée en raison de l'insuffisance de formation des personnels.
- 50 % des jeunes avaient un quotient intellectuel inférieur à 80, autorisant un enseignement adapté. (Certains jeunes présentant un retard scolaire de 2 à 3 ans).
- 8 % étaient des handicapés physiques ou sensoriels.
- 7 % présentaient des troubles graves de la personnalité.
- 28 % seulement ne semblaient pas poser de problèmes apparents, sans oublier le fait que la séparation pouvait entraîner des troubles du comportement (indifférence affective, révolte, blocage.)

D'une manière générale, ces indications sur le profil de la population accueillie faisaient apparaître une accumulation de déficits, (Evolution affective, acquisitions de base…) autorisant un mode de prise en charge plus adapté.
Tous les bilans psycho-sociaux concernant les mineurs dont il s'agit montraient une inadaptation assez générale, le retard scolaire était la règle courante. La dégradation du milieu familial restait principalement liée à la sous-qualification professionnelle, à l'éthylisme, aux vraies ou aux fausses débilités et à des difficultés sociales (logement, emploi…)
Cette étude effectuée en équipe, avec le croisement de points de vue de professionnels, avait pour but de mettre l'accent sur la nécessité de structurer les établissements et services en les dotant de moyens humains importants.

Elle a servi de thème aux journées d'Etudes de l'ANPASE (Paris 1970) en présence des représentants du Ministère de la Santé Publique et de la Famille. L'accent fut mis sur la nécessité de structurer les établissements, en les dotant de moyens humains importants, pour mettre en œuvre des réponses mieux adaptées à la problématique des mineurs confiés. (Amélioration du nombre et de la formation du personnel ainsi que la mise en place d'une organisation donnant priorité à l'action humaine).
Ces journées marquèrent le début d'une série de mesures d'ordre qualitatif et financier qui allaient bouleverser le paysage social des services de l'ASE.
Photo M. J. Aletti

LES TRAVAUX D'EXTENSION
Photo M. J. Aletti

Il devenait évident que le Foyer des Pupilles ne pouvait pas rester un simple lieu d'accueil, une véritable cour des miracles, contraignant à faire vivre sous un même toit, dans des locaux insuffisants, des caractériels graves, des délinquants, des handicapés mentaux et des enfants tout simplement normaux. Il devenait impératif de modifier les méthodes de travail et de revoir les types de placement. Incontestablement, l'établissement était un " déversoir complaisant ". Cette conception avait des incidences sur la vie des hébergés, sans parler de l'inconfort causé au personnel en raison de la diversité des situations rencontrées. Le travail exigé dans un foyer de l'enfance était pénible, sinon peu gratifiant, en raison de l'hétérogénéité de la population et de la fluctuation des effectifs.

Début 1967, l'extension du foyer, y compris la construction du pavillon pour le Directeur, s'effectua par tranches successives en raison de la présence de pensionnaires.
Durant toute la durée des travaux, nous avons vécu sur un véritable chantier. Les jeunes ont assisté tout d'abord à la démolition de vieilles demeures, puis à l'édification de bâtiments importants, tandis que la vie au foyer se poursuivait sous le regard des ouvriers de différentes entreprises. Cette opération en tiroirs a duré deux années environ. Elle constituait pour tous, adultes et enfants, un réel centre d'intérêt car nous savions que de nouveaux locaux seraient bientôt mis à notre disposition. De 70 lits la capacité d'accueil fut portée à 120, y compris une section d'isolement infirmerie. L'apport de locaux supplémentaires, réalisé par du bâtiment d'origine, a favorisé l'ouverture de structures d'enseignement ainsi qu'une meilleure répartition des groupes de vie.

C'était une avancée malgré l'aspect collectif des dortoirs et l'absence de salle de jeux. C'est avec beaucoup d'attention que j'ai suivi l'exécution de ces travaux qui, cependant, ont été la cause d'une inondation par suite de la crue de la rivière Iton. Ceci nous a conduit à transférer l'effectif du foyer au préventorium de Saint Georges Motel. Dans cet établissement nous avons partagé avec les jeunes une véritable vie de réfugiés, tout en respectant les horaires et le rythme de fonctionnement d'un établissement médicalisé.
Avec Luce et nos enfants, nous avons participé à ce transfert inopiné, dans la bonne humeur, malgré la précarité des conditions d'hébergement. Nous étions tous, adultes et enfants, embarqués sur le même bateau et il me fallait tenir la barre dans ces moments difficiles.

En 1968, les troupes américaines qui occupaient la base aérienne et un hôpital dans des bâtiments appartenant à l'Etat et au Département quittèrent le pays. Les locaux devenaient disponibles, il fallait saisir cette opportunité. Grâce à la compréhension et au soutien des Elus et des Fonctionnaires de l'Administration, il a été possible d'aménager une annexe de 30 places supplémentaires pour l'accueil et l'hébergement d'adolescents, la création d'un service de suite ayant été décidée pour éviter d'abandonner ces jeunes et de les laisser aller au désespoir. Ce nouveau service a été inauguré en 1969 en présence du Préfet de l'Eure et des membres de la commission de Surveillance.

L'insertion des jeunes était désormais possible, le recrutement de personnel qualifié s'améliorait lentement, malgré un statut qui n'offrait pas l'équivalence des conditions de travail et de rémunération appliquée dans le secteur privé.
Le foyer qui avait offert pendant près de 4 ans, le spectacle d'un chantier inachevé comportait désormais 156 lits répartis sur 2 sites, ainsi qu'une organisation pédagogique proposant une école publique annexée de 3 classes spécialisées, 2 ateliers de préapprentissage (menuiserie et cours ménager) ainsi que 2 jardins d'enfants.

Pour mesurer le travail accompli au cours d'une année, il convenait de jeter un regard sur son activité générale, par exemple l'exercice 1970 :
- 2.996 entrées et sorties au cours de l'année pour un total de 44.401 journées d'hébergement.
- 1.065 consultations médicales (médecine générale)
- 314 consultations (tous spécialistes).
- 486 examens, contrôles ou entretiens au niveau de l'activité médico-psychologique, à l'exclusion des interventions à l'extérieur. (C.M.P.P. ou autres services).
- 156 élèves en classes spécialisées, sans tenir compte de ceux dirigés ou intégrés dans un cycle normal, ou occupés dans les ateliers pour les aînés.

Sur 5 ans, la progression des journées d'hébergement a été la suivante :
- 25.291 en 1966, -28.781 en 1967, -36.226 en 1968, -42.390 en 1969 - 44.401 en 1970.

On enregistrait une progression importante de mesures judiciaires justifiant un retrait du milieu familial, principalement au titre de l'assistance éducative. Cette mesure s'appliquait chaque fois que la santé, la moralité ou tout simplement l'éducation d'un enfant était menacée, elle ne répondait en aucun cas à une faute de l'enfant mais à des besoins de suppléance, elle était concentrée sur l'avenir du jeune. Par ailleurs, le juge des enfants et le juge d'instruction pouvaient décider du placement d'un mineur à l'A.S.E. au titre de l'ordonnance du 2 février 1945. Cette progression d'activité était liée à l'augmentation du nombre d'enfants en danger menacés d'inadaptation sociale.

A ce rythme d'évolution, le foyer s'éloignait de son image l'accueil de mineurs sans appuis parentaux, pour qui le placement en famille était la règle. La manière de répondre aux besoins des enfants et des familles s'était modifiée, mais la fonction de l'établissement n'avait pas changé, l'internat étant une solution parmi d'autres. Il nous fallait assumer différentes fonctions dans un même lieu : accueil, hébergement, restauration, entretien des bâtiments, lavage et repassage du linge, soutien psychologique, scolarisation, loisirs, gestion comptable...... soit une véritable entreprise à caractère social.

L'arrivée et l'installation d'un personnel qualifié plus nombreux permettait de poursuivre notre action collective en nous appuyant essentiellement sur le dynamisme propre à l'enfant, malgré la diversité des cas arrivant avec des histoires inimaginables.
Une administration compréhensive, une équipe unie et faisant preuve de solidarité, des actions concertées ont permis de mettre un outil technique à la disposition de cas sociaux. Derrière ce vocable, un jeune pouvait relever de différentes filières : sociale (ceux dont les parents sont en difficulté), judiciaire (ceux qui ont affaire à la police ou à la justice), scolaire - éducation spécialisée (classe d'adaptation, section d'éducation spécialisée) voire médico-sociale.
Les objectifs définis en 1964 étaient atteints, il nous fallait poursuivre en maintenant un esprit-maison : d'avoir envie de faire son travail et croire en son utilité en donnant du sens aux actions entreprises, offrir l'image d'une institution unie, dans laquelle il fallait réagir à n'importe quelle situation.

Il était évident que le foyer ne pouvait pas rester un simple lieu d'accueil. Ainsi le département de l'Eure pouvait se féliciter d'avoir permis une évolution dans la prise en charge des mineurs confiés à l'Aide Sociale à l'Enfance, avec le souci permanent d'adaptation à la vie en internat dans un cadre aéré et clair. Le début de l'installation de petits groupes de vie favorisait quiétude, ordre, sérénité et une certaine discipline.
La finalité voulait que l'enfant ne stagne pas, mais qu'il baigne dans un climat sécurisant, une ambiance de vie qui le fasse progresser et lui permette de prendre confiance en ses possibilités; cette tâche ambitieuse et écrasante a été accomplie par l'équipe cohérente que j'avais réussi à constituer. En effet, j'ai su m'entourer et mobiliser des énergies autour de l'élaboration d'un projet pour chaque jeune en comptant sur la compétence, la force de travail, l'esprit d'initiative et les capacités d'adaptation de chacun.

Compte tenu de l'augmentation d'activité :
- 16.089 journées en 1959 - 44.401 en 1970 -, un projet d'ouverture d'une structure pour adolescentes était à l'étude. La commission de surveillance avait émis un avis favorable pour l'acquisition d'un terrain à Evreux-Navarre, en suggérant que le financement se fasse par un prélèvement sur les excédents de la section de fonctionnement du foyer. L'acquisition de ce terrain s'est réalisée dans les conditions préconisées. Toutefois, c'est la bibliothèque départementale qui a été édifiée à l'emplacement du projet initial, en raison de l'application de la loi sur l'abaissement de l'âge de la majorité.

A SUIVRE


PHOTOS de BÔNE
Envoyées par M. Marc Spina
Envoyé par M. Marc Spina
Vue aérienne des quais
Envoyé par M. Marc Spina
Enveloppe Salfati
Envoyé par M. Marc Spina
Facture Jean Greck dit Chacal
Envoyé par M. Marc Spina
Enveloppe Felix Harki - RIC et RAC

Envoyé par M. Marc Spina
Facture Auguste Agius
Envoyé par M. Marc Spina
Gare


Envoyé par M. Marc Spina


Envoyé par M. Marc Spina



SANS LA MEDECINE, L'ALGERIE…..
Envoyé par M. Charles Ciantar, septembre 2016

Envoyé par M. C. Ciantar           Sans la médecine, l'Algérie française et son épopée eussent été mort nées. "Si l'Algérie n'a pas été abandonnée, c'est au médecin militaire MAILLOT que nous le devons" a écrit le docteur Lucien RAYNAUD en 1930 : s'il n'avait pris son audacieuse initiative thérapeutique à Bône, en 1834, il est très vraisemblable que la France, capitulant devant le paludisme, aurait retiré ses troupes. Au cas où elle les y aurait maintenues, malgré d'effroyables pertes par maladies, les premiers colons auraient totalement disparu.
          Une fois cette victoire acquise, les médecins, par leurs découvertes ultérieures, leur labeur acharné, leur dévouement parfois héroïque, ont peu à peu éradiqué les nombreuses maladies locales. Et même certains d'entre eux, notamment les équipes pastoriennes, se sont attaqués avec succès à la pathologie locale du bétail et des végétaux.

           La tragédie des premiers colons.

          Reportons-nous, non sans émotion, aux années qui ont suivi la prise d'Alger en 1830.
          Quand nous parcourions, dans nos plaines sublittorales, les vignobles les plus beaux du monde, les orangeraies somptueuses, quant nous circulions à l'ombre des platanes géants des anciens jours, avions-nous un regard assez attentif pour les vieux cimetières des villages, une pensée pour ceux que l'on avait jadis inhumés en hâte hors de leurs murs ?
Envoyé par M. C. Ciantar Envoyé par M. C. Ciantar          C'est plus que jamais un devoir d'évoquer les souffrances inouïes, les hécatombes de ceux qui ont défriché les maquis, drainé les marécages où devaient prospérer par la suite, grâce à leurs sacrifices, les merveilleuses plantations que nous avons contemplées. "La Mitidja, écrivait le général BERTHEZENE, sera le tombeau de ceux qui oseraient l'exploiter". Et en 1841 encore, le général DUVIVIER de renchérir : "L'infecte Mitidja est un foyer de maladies et de mort". Il en était pareillement pour les plaines de Bône, de Philippeville, la vallée de la Soummam...
          N'est-il pas admirable que dans cette Mitidja, des Français terrassés par les fièvres, voyant succomber tant de leurs compagnons, soient parvenus en 1839, à cultiver 9 000 hectares, planter 85 000 mûriers, alors que, la trêve avec ABD EL KADER étant rompue, les belliqueux Hadjoutes déferlaient, coupant des têtes ? Ces malheureux égrotants, déguenillés, mal nourris, couchant sur des grabats dans des buttes, continuaient de travailler, le fusil en bandoulière. L'armée ayant décidé de les évacuer, cette première colonisation fut anéantie, sauf en de rares îlots.
          Une fois refoulés les Hadjoutes, des colons se remirent au travail et les maladies poursuivirent leurs ravages. A Boufarik la mortalité atteignit un sur trois ! Les gens d'Alger reconnaissaient de loin les survivants à leur aspect pitoyable ; "Il a une tête de Boufarik" disaient-ils.
          Même désastre au Fondouk où, en 1845, sur 263 habitants 127 moururent ; à la Trappe de Staouéli : 8 morts sur 38 moines, 47 sur 150 détenus travaillant avec eux ; dans les basses plaines du Constantinois, où, à côté des pionniers français, tentaient de s'enraciner des Italiens ; un peu moindre dans l'Oranie, plus salubre, où prédominaient les Espagnols, autres émigrés de la misère. Dans le Sahel d'Alger lui-même, entre 1831 et 1847, sur un total de 1522 enfants, 705 moururent, (près d'un sur deux...).

Envoyé par M. C. Ciantar          Jusqu'à la fin du siècle, dans certains sites particulièrement malsains, comme Montebello, proche du lac Halloula tardivement asséché, la situation resta tragique. MALLEBAY raconte, dans sa revue "Les Africains"

          "La porte s'ouvre ; une grande femme blême apparaît. Pour nous ouvrir elle s'est levée de son lit où elle gisait tout habillée ; elle claque des dents et a dans ses yeux profonds une tristesse infinie. Nous l'interrogeons: elle a perdu récemment son mari et ses deux enfants. J'irai bientôt les rejoindre, dit-elle simplement ; avant peu tout le village suivra".

          Le fléau des fièvres et les autres maladies algériennes

          Quelle était donc la nature de cette malédiction meurtrière ? Dans l'ignorance de l'époque on l'intitulait globalement "les fièvres". Parmi elles, dominait la malaria, reconnaissable quand elle se bornait à des accès fébriles intermittents de tierce ou de quarte ; mais trop souvent ces immigrés récents, sans accoutumance, étaient emportés par ses formes gravissimes, accès pernicieux, bilieuse, hémoglobinurique.
          Ce terme générique de fièvres recouvrait aussi d'autres maladies infectieuses, dysenterie, typhoïde, parfois typhus.
          Parallèlement, des épidémies de choléra importées dans les ports et les villes, se propageaient aux villages de l'intérieur, véhiculées par les troupes. Et l'Algérie restait un réceptacle d'autres maladies peu fréquentes en Europe l'une des plus répandues dans les régions d'élevage, le kyste hydatique, parasitose des moutons, transmise par les chiens, se développait dans le foie, les poumons et toutes les parties du corps, nécessitant le recours à la chirurgie.
          Dans le sud, la conjonctivite granuleuse - le trachome - très fréquente chez les autochtones, contaminait parfois les Européens.

          L'œuvre considérable des médecins militaires

Envoyé par M. C. Ciantar          En décidant de traiter les paludéens par la quinine à forte dose, François-Clément MAILLOT "a assuré le salut de la colonisation européenne en Algérie. Grâce à lui la race des immigrants a pu faire souche dans une patrie nouvelle" avait écrit Elisée RECLUS dans sa "Géographie Universelle" en 1886, près de 50 ans avant le docteur Lucien RAYNAUD. Peu d'années avant la prise d'Alger, en 1820, deux pharmaciens français, PELLETIER et CAVENTOU avaient isolé de l'écorce de quinquina le sulfate de quinine, découverte providentielle pour l'Algérie.
Envoyé par M. C. Ciantar

Envoyé par M. C. Ciantar          En mars 1834, MAILLOT est affecté comme médecin-chef à l'hôpital militaire de Bône ; il n'est âgé que de 30 ans mais, étant passé, les années précédentes, par les hôpitaux d'Ajaccio et d'Alger, il s'est familiarisé avec les fièvres intermittentes. La situation locale est catastrophique, la mortalité des malheureux militaires atteint 1 sur 3. MAILLOT décide de faire absorber par ses malades le sulfate de quinine à haute dose. En moins d'un an la mortalité tombe à 1 sur 20. Pendant la première phase de son histoire, de 1830 à 1870, administrée par les militaires, l'Algérie rurale bénéficia grandement de leur Service de santé.
Envoyé par M. C. Ciantar          Leurs recherches atteignirent un triomphe avec la découverte par LAVERAN, en 1880, à Constantine, de l'agent du paludisme, l'hématozoaire, dans les globules rouges d'un soldat : événement historique d'un retentissement mondial et qui valut à son auteur le prix Nobel.
          Très tôt avaient été édifiés, partout en Algérie, de solides hôpitaux militaires - au nombre de 38 en 1845 - qui s'ouvrirent aux civils ou même leur furent concédés, comme celui de Douéra en 1847. Après 1870, les médecins de l'armée restaient prépondérants dans les territoires du Sud. Et à l'hôpital du Dey à Alger, (qui devait prendre le nom d'hôpital MAILLOT) de savants chercheurs continuèrent leurs travaux. C'est là, entre autres, que Hyacinthe VINCENT élabora la vaccination antityphoïdique, à une époque où la fièvre typhoïde restait fréquente et meurtrière pour les Européens.


Ci-contre : Hyacinthe Vincent

          La médecine civile dans le bled.
Envoyé par M. C. Ciantar         Envoyé par M. C. Ciantar         Envoyé par M. C. Ciantar
Le Baron Antoine Porta        Le Baron Auguste de Vialar        Sœur Émilie de Vialar
          Dès 1835 le Dr POUZIN créait une " ambulance" à Boufarik, qui reçut surtout des indigènes et ne survécut pas à la reprise de la guerre contre ABD EL KADER. Mais la même année, l'un des premiers colons, le baron de VIALAR petit-fils du baron PORTAL, fondateur de l'Académie de Médecine, prit l'initiative de faire appel à des religieuses soignantes, les sœurs de Saint-Joseph de l'Apparition sous la conduite de leur fondatrice, sa propre sœur, Emilie de VIALAR (canonisée par l'Eglise). Quelques années plus tard affluèrent des Trinitaires en Oranie, puis dans l'Algérois et le Constantinois les sœurs de Saint-Vincent de Paul et de la Doctrine Chrétienne, non seulement dans les villes mais jusque dans de petits villages, tels que Novi, Meurad, Condé Smendou.
Envoyé par M. C. Ciantar          C'est en 1845 que l'administration recruta des médecins fonctionnaires pour les petits centres européens du Sahel algérois et ceux proches de Philippeville, de Bône, d'Oran. En 1853 fut créé, sous le beau titre de médecins de colonisation, un corps original et admirable, dont la tâche principale fut d'apprivoiser les indigènes aux thérapeutiques occidentales en se dévouant pour eux sans compter ainsi que pour les Européens dispersés dans le bled. En retour, il convient d'insister sur la générosité de ces colons d'autant plus méritoire que bien peu firent fortune. C'est grâce au legs d'un million de francs, en 1853, par l'un d'eux, FORTIN D'IVRY, que put être commencée la construction de l'hôpital de Mustapha. Et plus tard SELTZ finança un hôpital à Boufarik. Pendant la guerre de 1942-45 le sénateur BORGEAUD offrit au service de transfusion sanguine un centre de lyophilisation du plasma édifié sur domaine de la Trappe.

          L'institut PASTEUR.
Envoyé par M. C. Ciantar

          En novembre 1894 un "Institut PASTEUR d'Alger" avait été organisé par deux professeurs de l'École de Médecine, B. TROLARD et H. SOULIÉ, assurant le traitement antirabique et la vaccination antivariolique.
Envoyé par M. C. Ciantar Envoyé par M. C. Ciantar          Six ans plus tard, deux jeunes médecins élèves de l'Institut Pasteur de Paris, les frères Edmond et Étienne SERGENT, étaient envoyés à Alger en "mission permanente", (tous deux étaient nés dans le Constantinois ; leur père officier des affaires musulmanes était devenu administrateur civil de Mila ; leur mère appartenait à la vaste famille MERLE DES ISLES, colons de la région).
          C'est à eux qu'en 1909 le grand gouverneur général JONNART décidait de confier la création d'un "Institut PASTEUR d'Algérie", établissement de recherches pour "l'étude des maladies virulentes et contagieuses de l'homme, des animaux et des plantes". Ce seul intitulé indiquait bien l'ampleur de la tâche.

          Rapidement fut édifié l'établissement principal dans le quartier du Hamma, au-dessus du jardin d'Essai, complété par une annexe rurale à Kouba et plus tard, en 1922, par un laboratoire saharien à Biskra.
Envoyé par M. C. Ciantar          L'objectif fondamental de l'Institut, la lutte antipaludique, en liaison avec les services du Gouvernement Général et la Faculté de Médecine, reposa sur la quininisation préventive, la destruction des moustiques par élimination des eaux stagnantes, épandage de pétrole, ensemencement de gambouses (poissons friands d'anophèles), administration de quinine aux indigènes porteurs de virus, détectés par l'augmentation du volume de leur rate.

          Appliquée rigoureusement, cette stratégie fit la preuve de sa pleine efficacité : plus de cas mortels chez les européens, leurs accès fébriles résiduels jugulés, et les populations indigènes retrouvant vigueur. Résultats d'autant plus remarquables que le paludisme restait ailleurs sur la planète la maladie la plus répandue, responsable encore d'un million de morts par an.

          Contre beaucoup d'autres maladies algériennes, l'action de l'Institut PASTEUR rendit des services irremplaçables, avant l'ère des antibiotiques : sérothérapie du typhus, de la poliomyélite, de la fièvre récurrente, vaccination contre la typhoïde et jusqu'au sérum antiscorpion d'Étienne SERGENT, car des cas mortels n'étaient pas rares dans le Sud. En 1936, 4 000 cas avaient été ainsi soignés en 10 ans.

          L'apport des médecins à l'agriculture et l'élevage.

          Plus qu'en d'autres pays et que dans la France métropolitaine, médecins et pharmaciens et non des moindres, à commencer par le fondateur de la chirurgie moderne en Algérie, le professeur Eugène VINCENT ont été liés à la colonisation agricole : certains ont dirigé des domaines parfois importants, d'autres se sont occupés de l'élevage des moutons.

          On doit de salutaires initiatives, entre autres, aux professeurs à l'école de Médecine, TROLARD qui lutta énergiquement pour la défense des forêts, TRABUT qui non seulement introduisit le ficus dans les rues et jardins des villes, mais avait aussi réalisé des levures sélectionnées pour la fermentation des moûts, des ferments lactiques thermophiles pour l'ensilage...

          Conformément aux directives du Dr ROUX, successeur de PASTEUR, l'équipe de l'institut pastorien d'Algérie avait multiplié ses recherches en pathologie végétale et animale. Ainsi avait-il été appelé à combattre en 1921 une épidémie des palmiers très menaçante, originaire de l'oasis de Figuig, le bayoud. SERGENT et BEGUE détectèrent l'agent causal, un champignon se propageant dans le stipe: cette fusariose était insensible à des traitements locaux. Fort heureusement l'on découvrit que certaines espèces de palmiers lui étaient naturellement résistantes ; en les substituant aux palmiers vulnérables, les oasis de l'ouest saharien furent préservées de la destruction. La propagation vers l'est était stoppée.

          Contre les épizooties, l'action de l'Institut PASTEUR d'Algérie fut considérable. Ayant reconnu l'agent de la piroplasmose transmise par les tiques qui frappait les bovins d'ictère, SERGENT, DONATIEN, PARROT et LESTOQUARD proposèrent un vaccin préventif efficace. D'autres vaccins protégèrent chevaux, mulets et ânes contre la lymphangite cryptococcique et les chèvres contre la brucellose (fièvre de Malte des humains).

          Plus importante encore avait été la vaccination contre la clavelée. Bien supportée par les moutons algériens, cette maladie, à laquelle, ceux d'Europe étaient très sensibles, entravait l'exportation en provenance d'Algérie. Elle fut l'Europe. longtemps assurée par l'Institut PASTEUR d'Algérie, fabriquant de 1913 à 1914, 28 millions de doses, dont une partie fut fournie a plusieurs pays étrangers. Dans le Sud, dès 1902, les frères SERGENT avaient démontré que le debab du dromadaire était provoqué par un hématozoaire et transmis par la piqûre des taons dans le bled, des stomox dans les fondouks. Ils l'avaient combattu avec succès leurs romans. par chimiothérapie et mesures préventives.

          Histoire d'un marais algérien.

          Cette vocation agricole de l'Institut PASTEUR d'Algérie s'était concrétisée à partir de 1927 par une démonstration pratique ayant valeur de symbole.
          "L'histoire d'un marais algérien" écrite par les frères SERGENT est le plus beau des romans. Un domaine de 300 hectares acquis dans un site mitidjien réputé malsain encore, près de Birtouta, aux Ouled Mendil, allait permettre d'appliquer à la lettre les directives du Dr ROUX "prendre une terre inculte rendue inhabitable par le paludisme et montrer que, grâce aux méthodes prophylactiques modernes, on peut d'emblée cultiver ces terres et y vivre en bonne santé".

          On laissa un quart d'hectare en son état primitif comme témoin de ce qu'il y avait avant la colonisation française ; on assainit tout le reste par de judicieux drainages ; on planta 26 000 arbres ; Envoyé par M. C. Ciantaron usa de tous les moyens de défense et de prévention, tant pour les autochtones sur place que les européens venus y résider : les uns et les autres obtinrent des cultures fécondes et un cheptel magnifique.

          Ainsi, ce marais métamorphosé, microcosme de notre agriculture algérienne sur fond de souffrances, de morts, de mines, était-il parvenu au prix d'immenses efforts conjugués, obstinés et intelligents, à un véritable chef-d'oeuvre.

          Retentissement au-delà de nos frontières.

          Cette épopée de médecins et d'agriculteurs solidaires déborda les limites de notre petite patrie. L'expérience acquise en terre algérienne par des médecins nés sur son sol a été telle que, pendant la première guerre mondiale, les frères SERGENT, en 1917-1918, furent envoyés en Macédoine pour y diriger la lutte antipaludéenne ; en délivrant l'armée d'Orient des désastres subis jadis par l'armée d'Afrique, ils contribuèrent grandement à son offensive décisive.
          Et en 1935 la Société des Nations fit appel à Edmond SERGENT pour présider la commission mondiale du paludisme.

          Au terme de cet aperçu, il importe de souligner, comme un enseignement exemplaire, la coordination aussi étroite qu'efficace (rarement sans doute réalisée dans le monde à ce degré) qui a uni les artisans de l'oeuvre civilisatrice et humaine que fut en réalité la colonisation de l'Algérie.

          II y avait alors, dans cette province française, beaucoup moins de cloisonnements qu'ailleurs entre les différentes catégories professionnelles. Une relative et bénéfique décentralisation permettait d'incessants échanges entre techniciens, administratifs et hommes de terrain. Grâce à quoi la Berbérie demeurée dans un état médiéval a pu, en quelques générations, aligner ses structures sur celles de l'Europe.

          Mais cette situation ne pouvait se maintenir que par une symbiose euro-algérienne. Les Français partis, agriculture et médecine étaient condamnées à dépérir parallèlement en portent témoignage non seulement les visiteurs venus d'Europe mais aussi ce qu'en écrivent aujourd'hui les Algériens eux-mêmes dans leurs journaux et certains de leurs romans.
          Devant cette involution prévisible, les anciens colons et médecins de l'Algérie française ne peuvent qu'éprouver tristesse, regrets et inquiétudes.

          Voir pages 111 à 117, édition 1990 de :
L'ŒUVRE AGRICOLE FRANÇAISE EN ALGERIE 1830 - 1962
Tout ce qui n'a jamais été dit ni écrit à propos de la colonisation.
Documentation sur demande
-Vente par correspondance
EDITIONS DE L'ATLANTHROPE
B.P 165, 78001 VERSAILLES Cédex

Avec l'aimable autorisation de M. Marcel Simonet Webmestre du site de l'Amicale des anciens élèves des écoles d'agriculture d'Algérie.
http://www.ecoles-agriculture-algerie.org/1%20Amicale/amic.htm
Les Images ajoutées sont glanées sur des livres et sur Internet.


A demain, Monsieur.
Envoyée Par Eliane

         C'est un jour de MAI 2017 ........ C'est pour bientôt !!!!

         Un vieux Monsieur est assis sur un banc en face de la grille du Coq du Palais de l'Élysée.

         Au bout d'une heure, il se lève et s'approche du Garde Républicain :

         - Bonjour monsieur, j'aimerais visiter l'Élysée et rencontrer le Président François Hollande.
         Le Garde Républicain lui répond : - Monsieur Hollande n'est plus président et il n'habite plus ici.
         Le vieux Monsieur s'en va sans dire un mot.

         Le lendemain le vieux Monsieur est de nouveau assis sur son banc. Au bout d'une heure, il se lève, va voir le Garde Républicain et lui dit :
         - Je veux visiter l'Élysée et rencontrer le Président François Hollande.
         Le garde lui dit - Monsieur Hollande n'est plus président et il n'habite plus ici.
         Le vieux Monsieur s'en va sans dire un mot

         Le troisième jour, le vieux Monsieur est assis sur le même banc et fixe longuement l'Élysée.
         Il se lève enfin, va voir le Garde Républicain et lui dit à nouveau :
         - J’aimerais visiter l'Élysée et rencontrer le Président François Hollande, Le pauvre Garde Républicain est très embêté.
         - Monsieur, cela fait 3 jours que vous demandez à rencontrer Monsieur Hollande et ça fait 3 jours que je vous dis que Monsieur François Hollande n'est plus président et qu'il n'habite plus ici.....

         Est-ce qu'il y a quelque chose que vous ne comprenez pas ?
         - Non..... Non. .... dit le vieux Monsieur, c'est juste que ça me fait tellement plaisir de l'entendre dire.

         Alors le Garde Républicain se met au garde-à-vous, le salue et lui dit :
         - A demain, Monsieur.





Bône les Eglises,
le Temple et la Mosquée

Envoyé par M. Charles Ciantar, octobre 2016


Photo de M. Charles Ciantar

Photo de M. Charles Ciantar

Photo de M. Charles Ciantar
Saint Augustin

Photo de M. Charles Ciantar
La Basilique de Saint Augustin



Photo de M. Charles Ciantar     Photo de M. Charles Ciantar
Lampe à Huile                     Veilleuse de Saint Augustin




Photo de M. Charles Ciantar    Photo de M. Charles Ciantar
La chaire



Photo de M. Charles Ciantar


Photo de M. Charles Ciantar
La Cathédrale


Photo de M. Charles Ciantar


Photo de M. Charles Ciantar
Eglise Sainte Thérèse Inaugurée en 1936


Photo de M. Charles Ciantar
Bône villa du Curé de Sainte-Thérèse

Photo de M. Charles Ciantar
La Chapelle Saint Michel Archange à la Caroube

Photo de M. Charles Ciantar
C'est le curé de Ste Thérèse qui faisait la messe le dimanche.
Les pêcheurs de la Caroube chaque été faisaient un pèlerinage en bateau à la Vierge Noir
Photo de M. Charles Ciantar
Eglise Sainte Anne de la Colonne

Photo de M. Charles Ciantar

Photo de M. Charles Ciantar  Photo de M. Charles Ciantar
Autel Eglise Sainte Anne                    Intérieur de l'Eglise


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Ancienne Eglise St Antoine à la Cité Auzas

Photo de M. Charles Ciantar
Ancienne Eglise de Joannonville

Photo de M. Charles Ciantar
Eglise Sainte Monique de l'Orphelinat

Photo de M. Charles Ciantar
Intérieur Eglise de l'Orphelinat


Photo de M. Charles Ciantar
Eglise de Bugeaud

Photo de M. Charles Ciantar
Bugeaud Chapelle de l'Edough

Photo de M. Charles Ciantar
Le temple
Photo de M. Charles Ciantar
Le Temple rue Bugeaud

Photo de M. Elie Salfati Photo Seybouse 35
La Synagogue, la Ghriba

Photo de M. Charles Ciantar
La Mosquée Salah Bey



LES FRANÇAIS EN ALGERIE (1845)
Source Gallica : Louis Veuillot N°2
Souvenirs d'un voyage
fait en 1841, par Louis Veuillot,

COUP D'ŒIL HISTORIQUE

          La première chose qu'on aime à connaître clans un pays nouveau, c'est l'ensemble des événements qu'il a vu s'accomplir; on se fait ainsi, du sol même, une vieille connaissance, avec qui l'on peut, à défaut des amis absents, s'entretenir du passé, du présent, de l'avenir.
          Lorsque l'on jette un regard sur l'histoire de l'Afrique, le sentiment qui tout d'abord s'empare de l'âme et qui ne la quitte plus est celui d'une profonde tristesse. Terre de malédiction donnée en héritage au dernier-né du mauvais fils, elle n'a pu se relever de l'anathème qui semble l'avoir frappée. Sur d'immenses espaces, elle se refuse à nourrir l'homme; et l'homme, là où le sol est habitable, se montre presque partout déshérité d'intelligence et de bonheur ; la bête féroce, moins misérable que lui, ne fuit pas sa présence et son voisinage; Il est contraint de disputer aux monstres, dont il se rapproche par ses mœurs et dont il est souvent la proie, ce recoin aride où s'écoule, au milieu des angoisses, sa vie incessamment menacée. Là, point de société, point de liberté, point de famille, point de Dieu. Sous un ciel inclément, sous des maîtres abominables, sous des coutumes immondes, l'être humain sans lois, sans art, sans industrie, n'est supérieur à l'animal que pour être plus vil et plus dégradé. Il adore de grossiers et d'impurs fétiches ; le mariage lui est inconnu; il n'a ni l'instinct de la générosité, ni celui du courage. La femme ignore la pudeur, le sentiment maternel n'émeut pas ses entrailles ; le père vend le fils, et s'il ne le vend pas, c'est le fils lui-même qui vend son père, ou qui l'égorge et parfois le dévore. Telle est l'Afrique intérieure, l'Afrique des noirs enfants de Cham le Maudit ; et quelque chose de leur sort funeste échoit à quiconque vient toucher cette contrée des esclaves. Les fils de Sem et de Japhet n'y ont séjourné tour à tour que comme dans une prison fermée aux lumières de la terre et du ciel. Toutes les civilisations l'ont côtoyée, aucune n'y a pu vivre. Après un éclat passager, le flambeau s'en est éteint dans les guerres, dans le sang, dans la barbarie. A quelque page qu'on ouvre les sinistres annales de l'Afrique, une lueur de feu les éclaire, ou c'est une nuit profonde, du sein de laquelle sortent par intervalles d'effroyables clameurs de mort et d'inconsolables gémissements.

          L'histoire de Carthage est pleine de meurtres, de soulèvements, de rapines et de guerre. Guerre contre les Grecs de la Cyrénaïque, guerre contre Rome, guerre contre les indigènes, de la soumission desquels les envahisseurs phéniciens n'ont jamais été sûrs. Les Libyens étaient ce que sont aujourd'hui les Berbères ou Kabyles, habitants de leurs montagnes, héritiers de leur sauvage indépendance. Ce fonds barbare a vu passer les hôtes étrangers, il les a servis, il les a combattus, et n'a point changé.
          Cependant Carthage fut pour tout le littoral de la Méditerranée un puissant agent de civilisation ; mais qu'était cette civilisation antique? Une soif de l'or et des voluptés plus savante que celle des barbares. La florissante Carthage adorait Saturne, et lui sacrifiait des enfants nouveau-nés; la mère, présente au sacrifice, devait le contempler sans gémir.
          Rome, après son triomphe, n'entreprit pas De se substituer immédiatement au pouvoir qu'elle venait d'abattre. Massinissa travaillait pour la République. Sage, puissant, énergique, habile, ce roi, qui n'avait reçu que des terres et des espaces, créa véritablement un royaume : il fonda des villes, fit fleurir l'agriculture et les arts ; par ses soins et ceux de son fils Micipsa, les Numides devinrent un peuple policé. Dans un vaste rayon, les alentours de Cirta, augmentée et embellie, se couvrirent de riches moissons. Metellus, pendant la guerre de Jugurtha, y trouva de quoi nourrir son armée, et il est plus facile, nous l'avons appris à nos dépens, de soumettre un grand peuple qui possède des champs et des villes, qu'un petit nombre de guerriers qui n'ont que leurs armes, leur cheval et leur tente.

          Cependant cette guerre de Jugurtha mit pendant dix ans toute la Numidie en sang et en flammes. Salluste nous a raconté par quelles ruses, par quelles effronteries, par quelles ressources d'habileté, de corruption et aussi de courage, ce hardi barbare sut longtemps déjouer les plans de la république. Ardent, mobile, cruel, souvent découragé, jamais abattu, savant à relever par le mensonge l'ardeur épuisée des siens, prompt à fuir, plus prompt à reparaître, Jugurtha offre le type du caractère numide; rien n'est plus intéressant pour nous que son histoire. Abd-el-Kader semble avoir lu Salluste, et je crois que le général Bugeaud l'a médité.
          Après la chute de Jugurtha, Rome se contenta d'ajouter à ce qu'elle possédait sous le nom de province Pro-consulaire, c'est-à-dire à l'ancien territoire de Carthage, quelques cantons limitrophes appartenant à la Numidie. Le royaume entier ne fut réuni à la province romaine que par César, lorsqu'il vint eu Afrique combattre les restes du parti républicain, commandés par Scipion et fortifiés par Juba.

          Les portions de pays qu'on a depuis nommées Mauritanie-Césarienne (l'Algérie actuelle) et Mauritanie-Tingitane (le Maroc) furent léguées à l'empire par les rois Bocchus et Bogud. Auguste en fit un nouveau royaume pour Juba II, prince sage, éclairé, mais surtout soumis par l'éducation romaine. Juba II fonda une ville qu'il nomma Césarée (Cherchell) en mémoire des bien-faits de l'empereur. Elle devint la capitale de la province; ses ruines témoignent encore aujourd'hui de son importance et de sa splendeur. Sous Claude (an 43) le royaume de Juba fut définitivement annexé à l'empire et divisé en deux provinces qui reçurent leurs noms des deux capitales, Césarée et Tingis (Tanger). Cette réunion eut lieu cent quatre-vingt-neuf ans après la prise de Carthage : ce n'est pas le moins bel exemple de la persévérance romaine. Les envahissements de la civilisation furent alors si rapides, qu'au commencement du règne de Vespasien la seule Mauritanie-Césarienne comptait treize colonies romaines, trois municipes libres, deux colonies en possession du droit latin, et une colonie jouissant du droit italique; au temps de Pline, la Numidie avait douze colonies romaines ou italiques, cinq municipes et trente villes libres. Ces deux provinces renfermaient en outre un certain nombre de villes tributaires.
          Néanmoins, même alors, le pouvoir de Rome n'était pas partout également fort et incontesté. Une savante notice publiée par M. le capitaine du génie E. Carette, établit, par les témoignages historiques consultés avec soin et par la configuration même du pays, que la conquête romaine, complète dans la province d'Afrique proprement dite (territoire de Carthage), et dans la partie orientale de l'ancienne régence d'Alger comprenant la Numidie et la Mauritanie-Sitifienne (notre province actuelle de Constantine), avait seulement entamé par le littoral les deux autres Mauritanies, Césarienne et Tingitane, et ne comporta jamais, dans l'intérieur de ces dernières provinces, que des lignes stratégiques et une ceinture de ports fortifiés.

          Nous lisons en effet dans la Vie de saint Cyprien, évêque de Carthage, qu'il fit, vers l'an 250, une quête dans son diocèse pour racheter un grand nombre de chrétiens emmenés en captivité par les Barbares, qui avaient pillé plusieurs villes de la Numidie. Saint Cyprien, en envoyant la somme considérable recueillie parmi les fidèles de Carthage, mande aux évêques de s'adresser toujours à lui dans de semblables occasions.
          Une inscription, relevée à Cherchell, mentionne une expédition qui eut pour résultat le pillage d'une tribu au-delà du lac (du lac de Titteri sans doute). Ainsi on en était encore au régime des razzias dans une contrée gouvernée provincialement depuis cent cinquante ans. Cela se passait sous Dioclétien.
          "Vers la même époque, Maximien Galère ordonna une nouvelle délimitation des provinces. La Bizacène, paisible et fertile, fut formée d'un démembrement de la province Proconsulaire ; la Mauritanie-Sitifienne fut composée d'une portion de la Mauritanie-Césarienne. Il existait entre les deux extrémités de cette province des oppositions dont il fallait tenir compte. D'un côté, les districts réfractaires de l'ouest, sans cesse menacés par les incursions des tribus voisines, languissaient sous le régime doublement désastreux de la possession inquiète et de la protection armée ; de l'autre, Sétif voyait le vaste plateau qu'il domine se couvrir d'établissements actifs, de cités florissantes, et partageait avec la Numidie, sa voisine, les fruits d'une paix franche et vivace. Maximien reconnut le contraste; il consacra, par une nouvelle division territoriale, le partage que les moeurs, les événements et la nature elle-même, avec sa barrière de montagnes avaient déjà fait. Il sépara l'occupation stérile de la possession productive, et forma sous le nom de Mauritanie-Sitifienne une nouvelle province, qui eut Sétif pour capitale, et pour frontière la ligne brisée formée par le cours du Nabar (Oued-el-Adous), depuis Sald? (Bougie) jusqu'aux Bibans d'une part, et de l'autre, depuis les Bibans jusqu'à Zabi (Msilah)." Nous n'avons pas retrouvé les richesses et la prospérité qui couvraient autrefois la Mauritanie-Sitifienne ; mais, comparativement du moins, nous y avons retrouvé la paix.

          " En 311, Maxence, proclamé empereur en Italie, eut à combattre en Afrique un Pannonien nommé Alexandre, auquel les légions avaient offert la pourpre. La victoire fut facile. Au premier choc les soldats d'Alexandre s'enfuirent. L'armée impériale désola Carthage et ruina Cirta, déjà si souvent ruinée. La ville des Numides ne sortit plus de ses décombres que par la main du vainqueur de Maxence, et sous le nom de Constantine."
          A l'occasion de la révolte d'Alexandre, le capitaine Carette remarque que le désordre qui régnait dans l'Afrique prenait un caractère différent suivant le génie des populations ; les provinces de l'est pouvaient disputer sur le choix d'un maître; les provinces de l'ouest ne voulaient pas de maître.
          "L'esprit d'indépendance qui s'y était manifesté depuis les premiers jours de la conquête, poursuit-il, semblait n'avoir rien perdu de son activité et de son énergie. Il lutta jusqu'à la fin contre la domination romaine, et le comte Boniface, entre les mains de qui elle s'éteignit, avait encore à réprimer les incursions des Maures, lorsque tout fut submergé sous le flot des Vandales."

LES CHRETIENS

          L'an 200 de l'ère chrétienne, la huitième année du règne de Sévère, le 16 juillet, sept hommes et cinq femmes, nés à Scillite, ville de la province Proconsulaire, furent amenés au tribunal du proconsul Saturnin. Ils se nommaient Spérat, Narzal, Cittin, Véturius, Félix, Acyllin, Lactantius, Januaria, Générose, Vestine, Donate et Seconde. On leur reprochait de n'avoir pas voulu sacrifier aux dieux de Rome. Spérat fit entendre des paroles qui, depuis près de deux siècles, avaient déjà bien souvent retenti dans l'empire, mais que les tribunaux de Carthage entendaient peut-être pour la première fois, et qui allaient consacrer un genre de courage encore inconnu sur cette terre, où de tout temps les hommes, acharnés à la poursuite de l'or, du pouvoir et des voluptés, semblaient s'être fait un jeu de la mort : " Nous n'avons commis aucun crime, dit Spérat; nous n'avons insulté personne ; au contraire, lorsqu'on nous a maltraités, nous en avons remercié le Seigneur. Sachez que nous n'adorons que le seul vrai Dieu, qui est le maître et l'arbitre de toutes choses. Nous conformant à sa loi, nous prions pour ceux qui nous persécutent injustement. " Le proconsul les pressa de jurer par le génie de l'empereur. " Je ne connais point, répondit Spérat, le génie de l'empereur de ce monde ; mais je sers par la foi, l'espérance et la charité, le Dieu du ciel, que nul homme n'a vu ni ne peut voir. Je n'ai fait aucune action punissable par les lois publiques et divines. Si j'achète quelque chose, j'en paye les droits aux receveurs. Je reconnais et j'adore mon Seigneur et mon Dieu, le Roi des rois et l'Empereur de toutes les nations. " Saturnin, injuriant Spérat, se tourna vers les autres chrétiens et les pressa d'obéir. " O proconsul, dit Cittin, ce que notre compagnon Spérat a confessé, nous le confessons, et vous n'entendrez point de nous d'autres paroles. Nous n'avons à craindre personne que notre Dieu et Seigneur qui est au ciel. " Saturnin les renvoya en prison, ordonnant qu'on les mit au cep.
          Le cep, nervus, était une machine de bois, percée de plusieurs trous de distance en distance. On y attachait les pieds des martyrs, et on leur écartait quelquefois les jambes jusqu'au quatrième ou cinquième trou.
          Le lendemain il se les fit présenter, pâles et meurtris. Il s'adressa aux femmes : " Honorez notre souverain et sacrifiez aux dieux," leur dit-il. Donate répondit : " Nous rendons l'honneur à César ; mais la crainte ou le culte, nous le réservons au Christ. - Ce que méditera toujours mon cœur, dit Vestine, ce que prononceront toujours mes lèvres, c'est que je suis chrétienne. - Je suis aussi chrétienne, ajouta Seconde, je veux l'être ; nous le serons et nous n'adorerons point vos dieux. " Le proconsul commanda de les séparer, et fit approcher les hommes ; puis adressant la parole à Spérat : "Persévères-tu ? lui dit-il ; es-tu toujours chrétien? - Je persévère, répondit Spérat, et j'ai la confiance d'avoir cette persévérance chrétienne, non par mes propres forces, mais par la grâce de Dieu.

          Si donc vous voulez savoir la pensée de mon coeur, je suis chrétien ! Ecoutez tous : Je suis chrétien ! " Tous ceux qu'on avait arrêtés en même temps que lui s'écrièrent, à son exemple, qu'ils étaient chrétiens. " Réfléchissez, leur dit Saturnin, délibérez sur le parti que vous avez à prendre. " - Il ne nous faut point de seconde délibération, répondit Spérat; lorsque, régénérés par la grâce du baptême, nous avons renoncé au diable et suivi les pas du Christ, nous avons alors délibéré de ne l'abandonner jamais. Faites ce qu'il vous plaira, nous mourrons avec joie pour le Christ. " - Quels sont les livres que vous lisez, demanda encore le proconsul, et qui contiennent la doctrine de votre religion? " Spérat dit : " Les quatre évangiles de Notre-Seigneur Jésus-Christ, les épîtres de saint Paul, apôtre, et toute l'écriture inspirée de Dieu ".

          Saturnin, dans l'espoir de vaincre la résistance de ces étranges criminels, leur dit qu'il leur donnait un délai de trois jours pour rétracter leur confession et revenir aux sacrées cérémonies des dieux. " Ce délai, répondit Spérat, nous est inutile; délibérez plutôt vous-même, abandonnez le culte si honteux des idoles, embrassez la religion du vrai Dieu. Que si vous n'en êtes pas digne, ne différez pas davantage, prononcez la sentence. Tels vous nous voyez aujourd'hui, tels nous serons, n'en doutez pas, à l'expiration du délai. Je suis chrétien, et tous ceux qui sont avec moi sont chrétiens, nous ne quitterons pas la foi de Notre-Seigneur Jésus-Christ."
          Saturnin, les voyant inébranlables, rendit la sentence, que le greffier écrivit en ces termes : " Spérat, Narzal, Cittin, Veturius, Félix, Acyllin, Laetantius, Januaria, Générose, Vestine, Donate et Seconde, s'étant avoués chrétiens et ayant refusé l'honneur et le respect à l'empereur, j'ordonne qu'ils aient la tête "tranchée." On lut la sentence aux condamnés, et aussitôt, d'une voix unanime, ils bénirent Dieu. Conduits au lieu du supplice, ils se mirent à genoux et renouvelèrent leurs actions de grâces. Les bourreaux leur tranchèrent la tète pendant qu'ils priaient.

          Les fidèles qui transcrivirent sur les registres du greffe le récit authentique dont on vient de lire la traduction, le terminent ainsi : "Les martyrs du Christ consommèrent leur sacrifice au mois de juillet, et ils intercèdent pour nous auprès de Notre-Seigneur Jésus-Christ, auquel soient honneur et gloire avec le Père et le Saint-Esprit, dans les siècles des siècles (1)." Il n'y avait pas longtemps qu'ils avaient souffert, lorsque Tertullien, leur compatriote, alors âgé d'environ quarante ans, adressa son Apologie de la religion chrétienne aux gouverneurs des provinces de l'empire(2).
          (1) Les actes des martyrs scillitains ont été copiés sur les registres publics par trois différents chrétiens, qui y ont ajouté de courtes notes Baronius les a publiés sous l'an 202; Ruinart, page 75; Mabillon, 2, III.
          (2) Il rapporte, dans son livre à Scapula, que Saturnin, qui, le premier en Afrique, tira le glaive contre les disciples de Jésus-Christ, en fut puni peu de temps après par la perle de la vue. Scapula était proconsul d'Afrique. Tertullien l'exhorte à mettre fin a la persécution. "Un chrétien, lui dit-il, n'est ennemi d'aucun homme; à plus forte raison ne l'est-il pas de l'empereur."


          Ainsi l'Eglise d'Afrique donnait presque au même instant au ciel douze martyrs, et à la terre l'un des plus puissants apologistes de la vérité; double et durable triomphe de cette force nouvelle qui, sans armes, sans défense, par la vertu, par la prière, par la parole, allait vaincre le monde et le changer.
          Si l'on trouve que je m'arrête trop au fait peu important de la confession et de la mort des douze chrétiens de Scillite, c'est qu'il a pour moi quelque chose de plus qu'une valeur historique: il est à mes yeux, et je l'ose dire, le premier titre de la France chrétienne à la possession de l'Afrique infidèle. Si celui qui plante le premier le drapeau de la civilisation sur une terre sauvage en devient le possesseur au nom des biens véritables qu'il lui promet, quels ne sont pas les droits de la famille chrétienne sur le sol où ses aînés ont répandu leur sang afin d'y féconder toutes les idées de justice et d'humanité, d'y enraciner le principe de toute vertu, la science de tout bonheur durable, afin de le conquérir, en un mot, à l'amour de Jésus-Christ? Oui, les martyrs scillitains ont acquis et légué à la croix cette terre, où, tandis qu'ils mouraient, l'idolâtrie pratiquait encore les cérémonies barbares de religions usitées chez les Scythes ; et quelques lecteurs comprendront le sentiment pieux qui m'a fait tressaillir, lorsque, feuilletant la Vie des Saints, ce livre trop peu lu dans la famille catholique, dont il retrace les annales glorieuses, j'ai appris que les reliques de saint Spérat, apportées d'Afrique en France par des ambassadeurs de Charlemagne, furent placées avec respect dans l'église de Saint-Jean-Baptiste à Lyon.

          A dater de ce grand jour, le 16 juillet de l'an 200, les martyrs se multiplièrent en Afrique, et Dieu seul en connaît le nombre. Ce fut trois ans après, le 7 mars 203, sous le proconsul Minucius Timinien, que souffrirent, encore à Carthage, les deux illustres saintes, Vivia Perpétue et Félicité, et leurs compagnons Révocat, Saturnin et Secundulus; tous les cinq jeunes et simples catéchumènes. Perpétue, d'une famille considérable, avait épousé un homme de qualité ; Félicité et Révocat étaient esclaves. Satur, qui les avait instruits, se livra pour leur être réuni. Félicité était enceinte. Perpétue, âgée d'environ vingt-deux ans, avait un enfant à la mamelle. Son père, encore païen, la conjurait avec larmes de revenir au culte des dieux ; sa mère et ses frères appartenaient à Jésus-Christ. Le christianisme s'était introduit dans toutes les familles et dans toutes les conditions ; nul doute qu'il n'eût fait de grands progrès depuis quelques années. Le martyre de sainte Perpétue, dont elle nous a elle-même laissé le récit, terminé par quelque témoin oculaire, est si célèbre et si connu dans l'Église, que je n'ai point à en retracer ici les détails, car j'écris pour des chrétiens. Rien de plus beau n'a été légué par l'homme à l'admiration des hommes, jamais plus sublime courage ne lutta contre une plus lâche férocité.

          La civilisation romaine livrait aux huées de la multitude, aux fouets des gladiateurs, à la dent des bêtes, des enfants, des jeunes femmes qui chantaient paisiblement les louanges de Dieu au milieu de ces supplices, et qui, se tenant par la main, se donnaient le baiser de paix avant de mourir.
          Lorsque les spectateurs virent Perpétue si délicate, et Félicité, nouvellement mère, dont les mamelles dégouttaient encore de lait, exposées dans un filet aux cornes d'une vache furieuse qui les traînait sur l'arène, leur pitié alla jusqu'à ordonner que ces jeunes femmes et leurs compagnons ne mourussent pas ainsi, mais seulement par le glaive ; néanmoins ils voulurent avoir le plaisir de leur mort. Les martyrs se rendirent d'eux-mêmes au milieu de l'amphithéâtre, et reçurent le dernier coup, immobiles et en silence. Le gladiateur qui frappa Perpétue fut obligé de s'y reprendre à plusieurs fois : elle conduisit elle-même la main tremblante de son bourreau. Satur fut égorgé à part, au Spoliarum, où l'on achevait ceux à qui les bêtes n'avaient pas entièrement arraché la vie. Là était le soldat Pudens, qui les avait gardés dans la prison et qui était déjà croyant. "Adieu, lui dit Satur, souvenez-vous de ma foi ! Que ceci ne vous trouble point, mais vous confirme !" Puis il lui demanda l'anneau qu'il avait au doigt, le trempa dans sa blessure, et le lui rendit comme un gage de son amitié et du zèle avec lequel il allait prier pour lui. On a de fortes raisons de penser que ce Pudens est celui que l'on honore comme ayant subi le martyre en Afrique peu de temps après. Ainsi prêchaient, ainsi mouraient les chrétiens, ainsi se propageait leur foi sainte. Les noms de Perpétue et de Félicité ont été insérés dans le canon de la messe, tant le combat de ces deux femmes admirables parut glorieux et leur palme éclatante ; et depuis seize siècles l'adorable sacrifice des autels n'a pas été célébré une fois dans le monde, que le prêtre et les fidèles n'aient solennellement prié Dieu de leur donner part et société avec Félicité et Perpétue. Les précieuses dépouilles des martyrs étaient, au cinquième siècle, dans la grande église de Carthage. Leur fête, au rapport de saint Augustin, attirait plus de monde pour les honorer, que la férocité païenne n'avait jadis attiré de spectateurs et d'insulteurs à leurs supplices.

          Dans cette foule qui blasphémait au cirque, outrageant à la mort des serviteurs de Dieu, se trouvait sans doute, enfant du temps de Félicité et de Perpétue, et plus tard jeune homme, et plus tard encore homme fait (car, malgré quelques intervalles de repos, la persécution ne cessait guère), le fils d'un des principaux sénateurs de Carthage, Thascius Cyprianus, aimable et plein de vices, il l'a dit lui-même, comme tous les heureux de cette époque pompeuse et flétrie. Déjà avancé en âge, professeur célèbre et considéré, il honorait peu les dieux de l'empire et méprisait la superstition des chrétiens, lorsqu'il se lia d'amitié avec Cécilius, cet africain de Cirta qu'Octavius et Minucius Félix convertirent à Ostie. Le brillant incrédule ouvrit les yeux, reçut le baptême, et tout aussitôt abandonna sa profession, vendit ses biens, en distribua le prix aux pauvres, et fit admirer enfin de telles vertus, que le peuple demanda qu'il fût ordonné prêtre. Depuis un an il servait en cette qualité l'Église de Carthage, quand l'évêque Donat mourut. Thascius Cyprianus, malgré ses prières et ses larmes, fut élu pour remplacer le pasteur défunt. Il reçut la consécration épiscopale (248), et c'est lui que nous honorons comme Père de l'Église, évêque et martyr, sous le nom de saint Cyprien. L'Église jouissait alors d'une paix qui ne dura pas longtemps. Décius monta sur le trône et recommença la persécution (250). La conversion et le zèle de Cyprien l'avaient rendu odieux aux idolâtres : qui s'est jamais mis du parti de Dieu sans s'attirer l'aveugle haine du monde? Ils s'ameutèrent dans les rues et les places, criant: " Cyprien aux bêtes ! " Cyprien désirait le martyre, et sa fin l'a montré; toutefois, obéissant aux inspirations de Dieu, qui voulait le conserver quelque temps encore au monde et à son troupeau, il se déroba pour cette fois aux recherches des tyrans, ne cessant, dans son exil, de pourvoir aux besoins des âmes avec la même tendresse et le même zèle que par le passé.

          La mobilité africaine se révéla dans le cours de cette persécution, et le saint put prévoir les malheurs réservés à son église. Déjà le relâchement s'y était introduit; le schisme ne tarda pas à y apparaître : de là des apostasies douloureuses. Les vrais fidèles mouraient héroïquement, les chrétiens faibles, ceux qui avaient embrassé le christianisme par désir de changement et par goût pour la nouveauté plutôt que par amour sincère de la vertu, couraient d'eux-mêmes et s'empressaient autour des idoles. Décius périt en 251 : une trahison l'avait élevé sur le trône, une trahison l'en fit descendre ; les fidèles respirèrent.
          Cyprien profita du calme pour rétablir l'ordre et la discipline. Deux conciles nombreux s'assemblèrent à Carthage ; le second prit des mesures pour préparer les fidèles à la persécution dont l'avènement de Gallus annonçait le retour. Ce fut à cette époque que saint Cyprien quêta pour racheter les chrétiens de Numidie, emmenés en captivité chez les Barbares. Un autre fléau sollicitait sa charité et faisait couler ses larmes. Une peste horrible, née en Ethiopie, avait gagné l'Afrique et la dépeuplait. On voyait tous les jours succomber des familles entières.
          Chacun, ne pensant qu'à soi, cherchait à se garantir de la contagion par la fuite. Les païens abandonnaient les malades, les mettaient hors de leurs maisons, comme s'ils eussent pu par-là chasser la mort. Les rues regorgeaient de moribonds qui imploraient le secours des passants. Les passants s'éloignaient en toute hâte ; quelques-uns s'arrêtaient, mais pour piller leurs frères. Saint Cyprien assembla les fidèles; il leur représenta qu'ils devaient non-seulement s'assister entre eux, mais encore secourir leurs ennemis et leurs persécuteurs. Il fut obéi : les riches donnèrent de l'argent, les pauvres offrirent leur travail, l'évêque se donna et se prodigua tout entier.

          Quinze siècles plus tard, de l'autre côté de la mer, en face de Carthage anéantie, Cyprien revivait à Marseille dans l'âme sainte de l'évêque Belzunce. La peste d'Ethiopie dura depuis l'an 250 jusqu'à l'an 262. En 257 éclata la cruelle persécution de Valérien, successeur de Gallus et d'Emilien, massacrés. Elle ne s'éteignit qu'au bout de trois ans et demi, quand le persécuteur tomba au pouvoir des Perses. Les révolutions punissaient les tyrans et donnaient quelque relâche à l'Église. Saint Cyprien avait relevé le courage des fidèles, et Dieu, multipliant les épreuves, les aidait à faire moins de cas de la vie. Le saint évêque décrit dans ses lettres la constance admirable qu'ils faisaient paraître au milieu des supplices. On les frappait avec des verges et des bâtons ; on les étendait sur des chevalets et on les faisait rôtir ; on leur déchirait le corps avec des tenailles brûlantes, on coupait la tête aux uns, on perçait les autres avec des lances.

          Souvent on employait, pour tourmenter le même homme, plus d'instruments de supplice qu'il n'avait de membres en son corps. On les chargeait de fers dans les prisons, et on les en tirait ensuite pour les exposer aux bêtes ou pour les livrer aux flammes ; les bourreaux fatigués se relayaient les uns les autres; quand ils avaient épuisé les tortures ordinaires, ils en inventaient de nouvelles et de plus raffinées ; c'était un art d'accroître les tortures en prolongeant la vie. Il y avait des chrétiens qu'on gardait étendus sur le chevalet pour qu'ils mourussent comme par degrés, et que la durée des douleurs les rendit plus atroces. N'ayant pas une place sur le corps qui ne fût déjà déchirée, ils voyaient encore, selon le mot énergique de Tertullien, tourmenter non plus leurs membres, mais leurs plaies. Cependant ils lassaient les tortionnaires par une patience, par un courage invincible à tout le génie de la cruauté : sur ces visages saignants et déformés éclataient la douceur et la paix d'un sourire céleste ; de ces troncs qui gisaient dans une boue sanglante, mutilés par le fer et par le feu, les proconsuls, les bourreaux, la populace païenne s'épouvantaient d'entendre sortir des cantiques de joie, des paroles qui les menaçaient de la mort éternelle, des prières même qui invoquaient, en leur faveur, la clémence du Dieu tout-puissant, de ce Dieu qui avait de tels adorateurs !
          Souvent aussi des voix s'élevaient du sein de la foule : c'étaient des chrétiens, c'étaient des païens même qui, à la vue des martyrs, confessaient Jésus-Christ et demandaient à mourir. Ces choses ne se passaient pas seulement à Carthage, mais dans toutes les villes de la Numidie et de la Mauritanie où il y avait des fidèles, et il y en avait partout. Cyprien ne cessait d'exhorter son peuple aux combats généreux de la foi, indomptable et désarmée, contre la fureur sanguinaire des impies : il fut le père d'un immense nombre de pénitents et de martyrs. On l'arrêta enfin lui-même. Ce fut une joie pour lui, et un deuil pour la ville. Le proconsul, suivant l'usage, lui offrit la vie et la richesse s'il voulait abjurer, car on ne demandait autre chose à ces chrétiens, qu'on accusait de tous les crimes les plus infâmes, sinon de dire qu'ils n'étaient plus chrétiens. Cyprien refusa. Le proconsul ordonna qu'il aurait la tète tranchée. Cyprien loua Dieu. Les chrétiens qui étaient présents s'écrièrent qu'ils voulaient être décapités avec lui.

          Le saint sortit du prétoire, accompagné d'une troupe de soldats; les centurions et les tribuns marchaient à ses côtés. On le conduisit dans un lieu uni et couvert d'arbres, sur lesquels, à cause de la foule, plusieurs montèrent pour mieux voir. Il ôta son manteau, se mit à genoux et pria. Il se dépouilla ensuite de sa dalmatique, qu'il donna aux diacres. Quand le bourreau s'approcha, il lui fit faire un cadeau de vingt-cinq pièces d'or, se banda lui-même tes yeux et demanda à un diacre de lui lier les mains. Les chrétiens mirent autour de lui des linges pour recevoir son sang (3), et on lui trancha la tète, le 14 septembre 258. Il était évêque depuis dix ans, chrétien depuis onze ou douze ans; il avait, durant cet espace, conquis plus d'âmes à la religion, par conséquent plus de fidèles sujets à l'empire, que les armes de Rome ne s'en étaient soumis en un siècle. Les chrétiens portèrent son corps dans un champ voisin, et l'enterrèrent pendant la nuit avec beaucoup de solennité, sur le chemin de Mappale.
          (3) Presque toujours les païens tolérèrent ces hommages rendus par les chrétiens à ceux qui avaient souffert pour la religion. Je ne puis, a celte occasion, m'empêcher de remarquer qu'ayant, dans un écrit public, témoigné mon estime et ma vénération pour un pieux prêtre condamné par le jury, j'ai été accusé d'avoir fait son apologie et condamné moi-même à l'amende et à la prison.

          On bâtit, depuis, deux églises en son honneur ; l'une sur son tombeau, qui fut appelée Mappalia ; l'autre à l'endroit où il avait souffert, et qui fut appelée Mensa Cypriana (table de Cyprien), parce que le saint s'y était offert à Dieu en sacrifice. Les mêmes ambassadeurs de Charlemagne qui rapportèrent en France les reliques de saint Spérat, y rapportèrent aussi celles du grand évêque : elles furent successivement déposées à Arles, puis à Lyon, puis enfin, sous Chartes le Chauve, à Compiègne, dans la célèbre abbaye de Saint-Corneille. Elles sont aujourd'hui perdues.

          Les martyrs qui, selon le langage admirable de la foi, reçurent leur couronne durant la persécution de Valérien, furent plus nombreux peut-être en Numidie que partout ailleurs. Il y avait parmi eux des évêques, des clercs, et une telle multitude de laïques, hommes, femmes, enfants même, que le gouverneur qui les fit exécuter avant les ecclésiastiques y employa plusieurs jours. Les clercs furent égorgés dans un vallon, entre Lambese et Cirta, sur le bord du fleuve. On les mit en ligne, afin que l'exécuteur n'eût qu'à passer de l'un à l'autre en coupant les tètes; autrement le massacre eût duré trop longtemps, et il y aurait eu trop de corps en un monceau. Quand ils eurent les yeux bandés, Marien, qui était lecteur, prédit que la vengeance du sang innocent était proche, que le monde serait affligé de peste, de captivité, de famine, de tremblements de terre, d'insectes; ce qui marquait la prise de l'empereur Valérien et les guerres qui suivirent sous les trente tyrans. La mère de saint Marien était présente, et l'encourageait à faire généreusement le sacrifice de sa vie. Le voyant mort, elle embrassa son corps, baisa son cou sanglant et rendit grâces à Dieu de lui avoir donné un tel fils.

          Vers la fin de ce troisième siècle, si glorieux pour l'église d'Afrique, naît dans la Libye-Cyrénaïque, un homme dont les doctrines rempliront de sang le monde entier, mettront à deux doigts de sa perte la foi catholique, et feront égorger en Afrique à peu près tout ce que les Vandales y trouveront de chrétiens fidèles : c'est Arius. Tandis qu'il commence à répandre dans Alexandrie le poison de ses blasphèmes, la persécution de Dioclétien, qui ordonnait aux chrétiens de livrer les saintes Écritures pour être brûlées, occasionne le crime des traditeurs, et donne naissance au schisme des donatistes. Les artisans de ce schisme furent sans doute des misérables dont les uns voulaient se venger, les autres s'emparer des dignités de l'Église, et les autres piller ses richesses. " Ceux qui troublent la paix de l'Église, dit saint Augustin, ou sont aveuglés par l'orgueil et entraînés par l'envie, ou sont séduits par l'amour des biens du monde, ou enfin se laissent dominer par des passions honteuses. " Mais on peut reconnaître dans le rapide accroissement de la secte cet emportement de caractère, ce goût pour la dispute et pour les subtilités, cette mobilité et tout ensemble cet entêtement qui firent tomber Tertullien et condamnèrent saint Cyprien à tant de travaux et de luttes.

          Tel est le génie africain : il fit de l'Afrique le pays du monde le plus fertile en rhéteurs, et Juvénal, dès le premier siècle, l'appelait une pépinière d'avocats. Le principe du schisme fut une sévérité outrée contre les traditeurs, que le pieux évêque Cécilien de Carthage avait cru devoir traiter avec miséricorde; plusieurs prêtres et évoques, traditeurs eux-mêmes, s'y jetèrent pour faire oublier leur apostasie et ne s'en montrèrent que plus emportés. Du schisme à l'hérésie le pas est aisé à franchir. Bientôt il y eut dans chaque siége épiscopal un évêque donatiste; on en comptait près de cinq cents au temps de saint Augustin, et le peuple, embrassant ce parti, lui donna en beaucoup de lieux la force brutale du nombre. Divisés en sectes qu'eux-mêmes ne pouvaient plus compter, les donatistes s'unissaient dans une haine commune contre les catholiques et tes persécutaient partout. En vain le triomphe de Constantin (312) donna la paix à l'Eglise dans le reste du monde; l'infortunée Eglise d'Afrique vit, sous le règne de ce prince, commettre des horreurs dont les païens ne l'avaient pas épouvantée. L'illustre évêque de Milève, saint Optat, qui s'est placé au nombre des Pères de l'Église par son beau livre contre les donatistes, leur reproche d'avoir violenté les vierges, renversé les autels, brisé les tables sacrées, fondu et vendu les vases saints, et enfin, ô crime ! ô impiété inouïe ! jeté l'eucharistie aux chiens ! Les protestants n'ont rien inventé. On vit les populations donatistes retourner à la barbarie : ce fut dans leur sein que naquit (346) la secte immonde des circoncellions, comme plus tard, du sein des populations corrompues par les doctrines de Jean Hus et de Luther, surgirent les taborites, les anabaptistes et tant d'autres sectaires ou fous ou impurs.

          L'hérésie des donatistes dura environ cent ans. A demi-ruinée par le zèle et le talent de saint Optat, dont l'admirable livre est devenu, dans la suite des siècles, une arme puissante contre tant d'autres hérésies, elle succomba sous les coups de saint Augustin. Saint Optat existait encore en 384. A cette époque Augustin vivait dans l'erreur et le péché ; mais le jour béni du ciel et du monde n'était pas éloigné, le jour où ce noble cœur, embrassant la foi qu'il avait tant combattue, allait commencer de gagner les âmes et les intelligences par l'héroïsme de ses vertus et la sublimité de ses lumières. Le vieil évêque de Milève a pu vivre assez pour saluer (386) ce grand jour, et pour voir entrer dans la carrière l'athlète qui terminerait son ouvrage.

          Je dirais volontiers de saint Augustin ce que Salluste dit de Carthage. J'aime mieux n'en point parler que d'en parler peu. Prêtre saint, moine humble et mortifié, missionnaire infatigable, docteur très illustre, fondateur d'œuvres sans nombre, modèle de charité, maître en toute science de salut, le plus aimable des hommes, le plus tendre et le plus zélé des pasteurs, " on voit en lui, dit Érasme, comme dans un miroir, le modèle de cet évêque parfait dont saint Paul trace le caractère. " Evêque d'Hippone, mais en réalité patriarche de l'Afrique par l'influence de ses vertus et de son génie, il servit pendant près de quarante ans Dieu et ses frères avec une ardeur qui s'accrut jusqu'au dernier jour et que Dieu couronna.

          Déjà religieux avant d'être prêtre, il établit à Hippone, lorsqu'il eut reçu le sacerdoce, une nouvelle communauté d'où sortirent un grand nombre évêques qui, par leur savoir et par la sainteté de leur vie, devinrent l'ornement de l'Église d'Afrique : tels furent entre autres Alipius de Thagaste, Évode d'Izale, Possidius de Calame, Profuturus et Fortunat de Constantine, Sévère de Milève, Urbain de Sicca., Boniface et Pèlegrin; ces hommes formés par lui combattirent avec lui. Les restes des tertullianistes disparurent, les donatistes rentrèrent en foule dans le giron, les mœurs que tant d'hérésies avaient ruinées se relevèrent, du moins en partie. Hélas! dernière lueur de vertu et de gloire destinée à s'éteindre bientôt dans le sang ! d'immenses crimes avaient été commis et se commettaient encore; Dieu regardait l'Afrique avec un œil de colère, et semblait n'y avoir envoyé tant de saints que pour se préparer une dernière moisson de martyrs. En 430, les Vandales, maîtres de tout le pays, n'étaient plus arrêtés que par les murailles d'Hippone, à l'abri desquelles saint Augustin, âgé de soixante-seize ans, rendait le dernier soupir (28 août 430). On peut dire que la domination des Romains expira avec lui en Afrique, en même temps que la civilisation chrétienne, dont l'existence ne fut plus qu'une longue agonie jusqu'à l'invasion des musulmans, sous laquelle elle disparut pour ne plus renaître que quatorze siècles après, en 1830, sur ces points mêmes du territoire, Alger et Bône, qu'illustrèrent plus spécialement la vie et la mort de saint Augustin.
          Tous les auteurs chrétiens du temps s'accordent à regarder cette terrible invasion des Vandales comme un châtiment de la colère divine. L'Afrique, en effet, était alors une sentine de tous les vices. Parmi les nations barbares chacune avait son vice particulier, les Africains surpassaient chacune de ces nations ; mais, quant à l'impudicité, ils se surpassaient eux-mêmes.

          Plusieurs, quoique chrétiens à l'extérieur, étaient païens dans l'âme, adoraient la déesse céleste ou l'ancienne Astarté, se dévouaient à elle, et, au sortir des sacrifices idolâtres, allaient à l'église et s'approchaient de la sainte table. Les grands et les puissants, principalement, commettaient ces impiétés ; mais tout le peuple avait un mépris et une aversion extrêmes pour les moines, quelque saints qu'ils fussent. Dans toutes les villes d'Afrique, quand ils voyaient un homme pâle, les cheveux coupés jusqu'à la racine, vêtu du manteau monacal, ils ne pouvaient retenir les injures et les malédictions. Si un moine d'Egypte ou de Jérusalem venait à Carthage pour quelque oeuvre de piété, sitôt qu'il paraissait en public, on le chargeait de reproches et de huées. Le courage n'y était pas une vertu moins rare que les autres, et le bon sens même semblait avoir abandonné ces hommes perdus. Durant le siège de Carthage, tandis qu'une partie des habitants étaient égorgés par l'ennemi au pied des murs, les autres s'occupaient au théâtre à siffler les acteurs et à pousser des cris de joie. Il fallut que les Vandales les réduisissent en esclavage pour réformer leurs moeurs. Ces Barbares étaient chastes. Ils défendirent, sous peine de mort, les débauches que les Romains autorisaient. Ainsi, ajoute Salvien, prêtre de Marseille et contemporain de ces événements, Dieu employa les Barbares non-seulement pour punir les Romains de leur perversité, mais aussi pour rendre quelque moralité au genre humain.

          L'Église, cependant, fut elle-même cruellement désolée. Les Barbares étaient ariens, et leur férocité naturelle s'accrut de la haine qu'ils portaient aux catholiques. Plus de chants dans les églises; les églises mêmes étaient pour la plupart réduites en cendres. On ne voyait plus évêques, prêtres, vierges consacrées à Dieu, les uns privés d'une partie de leurs membres, les autres chargés de chaînes ou exténués de faim. L'Afrique entière fut ainsi ravagée par le fer, par le feu, par la famine, avec une fureur impitoyable. Les Vandales avaient conscience de leur mission. Ils disaient que ce n'était pas d'eux-mêmes qu'ils usaient de tant de rigueur, mais qu'ils sentaient une force qui les y poussait comme malgré eux. Leur roi Genséric avait en lui-même une confiance sans bornes ; il se sentait conduit par une main toute-puissante : un jour qu'il mettait à la voile, son pilote lui demanda quelle route il fallait prendre. " Suis le vent, répondit Genséric, il nous conduira vers ceux que Dieu veut punir." Ce souffle terrible qui ne manqua jamais à ses vaisseaux les fit aborder (455) sur les rivages de Rome. L'impératrice Eudoxie l'y appelait pour se venger de l'usurpateur Maxime, qui l'avait contrainte à l'épouser après avoir fait assassiner Valentinien III son premier mari. Étrange rencontre dans la destinée de ce Vandale, qui devait déjà la possession d'un royaume aux intrigues de la cour impériale, et qui s'emparait de Rome, sur l'invitation d'Eudoxie, comme il s'était emparé de l'Afrique, sur l'invitation de Boniface. Rome ne se défendit même pas ; elle fut pillée pendant quatre jours.

          A la prière du pape saint Léon, le même devant qui Attila s'était trouvé miséricordieux, Genséric s'abstint des incendies, des meurtres et des supplices. Carthage te vit revenir, apportant avec lui tes immenses dépouilles et l'immense déshonneur de la ville de Caton. Au nombre de ces dépouilles étaient les vases sacrés autrefois pris à Jérusalem par Titus. L'impératrice Eudoxie, ses deux filles, plusieurs milliers de captifs, réservés à l'esclavage sur la terre que les Scipion savaient conquise, chargeaient la flotte du vainqueur. Ces infortunés furent rachetés par la charité de Deo-gratias, saint vieillard, ordonné évêque à Carthage en 454, à la prière de Valentinien, après une longue vacance. L'homme de Dieu vendit, pour cette œuvre de miséricorde, ce qui restait de vases d'or et d'argent dans les temples appauvris. Ayant donné la liberté aux esclaves, il leur procura encore un asile en les recueillant dans deux grandes églises qu'il avait fait garnir de lits et de paille. Jour et nuit il les visitait faisait soigner les malades, les servait lui-même malgré sa grande faiblesse et son âge avancé. Au milieu des horreurs dont ces temps sont remplis, de tels exemples reposent l'âme. Les ariens, envieux de la vertu de Deo-gratias, voulurent le faire périr par des embûches auxquelles il échappa ; mais il mourut peu de temps après, n'ayant tenu le siége de Carthage que trois ans. Genséric défendit alors d'ordonner des évêques dans la province Proconsulaire et dans la Zeugitane, où il y en avait soixante-quatre, qui, manquant peu à peu, se trouvèrent réduits à trois au bout de trente ans, lorsque Victor, évêque de Vite, écrivit l'histoire de cette persécution. Il y eut plusieurs confesseurs et plusieurs martyrs. On vit même alors un exemple de la facilité avec laquelle les Maures païens pouvaient recevoir l'Évangile. Quatre frères, qui avaient refusé d'embrasser l'arianisme, ayant été donnés comme esclaves à un roi, nommé Caphar, dont tout le peuple était païen, surent, par leurs discours et la sainteté de leur vie, attirer les Barbares à la connaissance de Dieu. Désirant établir la religion, ils députèrent à l'évêque de la ville la plus voisine, le priant d'envoyer des prêtres et des ministres à ce peuple converti.
          L'évêque le fit avec joie, et l'on baptisa une multitude de Barbares. Genséric, furieux, fit attacher les serviteurs de Dieu par les pieds derrière des chariots qui, courant dans des lieux pleins de ronces et de bois, les mirent en pièces. Les Maures se Lamentaient ; mais les martyrs se regardaient l'un l'autre en passant, et disaient : Il se fit de grands miracles à leurs tombeaux.

          Après la mort de Genséric, Son fils Hunéric permit aux catholiques de Carthage d'élire un évêque. Depuis vingt-quatre ans cette Église était sans pasteur. Eugène, homme singulièrement estimé pour son savoir, sa piété, son zèle et sa prudence, fut élu d'une voix unanime. Sans revenus, il faisait d'immenses aumônes, trouvant dans le cœur des fidèles une ressource assurée contre la misère des indigents ; d'ailleurs il se refusait presque tout à lui-même, et disait cette belle parole, lorsqu'on lui conseillait de songer aussi à ses propres besoins : " Le bon pasteur doit donner sa vie pour son troupeau; puis-je donc m'inquiéter de ce qui concerne mon corps ? "
          La bienveillance que lui avaient d'abord témoignée les ariens fit bientôt place à des sentiments de haine et de jalousie ; cette vertu les offusquait. Le roi lui défendit de s'asseoir sur te trône épiscopal, de prêcher le peuple, et d'admettre dans l'église ceux des Vandales qui étaient catholiques. Saint Eugène fit la réponse d'un évêque : il dit que la maison de Dieu resterait ouverte à quiconque voudrait y venir prier. Hunéric, furieux, mit aux portes des temples des bourreaux qui jetaient sur la tête de tous ceux qu'ils y voyaient entrer avec l'habit vandale, un bâton dentelé dont ils leur entortillaient les cheveux, et qu'ils tiraient ensuite avec force, de façon à arracher la chevelure et la peau de la tète. Quelques-uns en perdirent les yeux, d'autres la vie, plusieurs survécurent longtemps. On menait par la ville des femmes avec la tête ainsi écorchée, précédées d'un crieur pour les montrer à tout le peuple.

          La foi des catholiques brava cette cruauté, aucun n'abjura. Hunéric priva de leurs charges les orthodoxes qui servaient à la cour et les condamna aux travaux de la campagne ; il défendit d'admettre aux fonctions publiques quiconque ne serait pas arien, et s'irritant de plus en plus contre les Vandales qui résistaient à ses ordres, il les chassa de leurs maisons, tes dépouilla de leurs biens, et en exila plusieurs en Sicile. Ce fut le commencement de ses persécutions. Un grand nombre de Vierges consacrées à Dieu furent cruellement tourmentées : les bourreaux espéraient les contraindre à déposer contre les mœurs des évêques et des clercs. On les suspendait avec de grands poids aux pieds; on leur appliquait des lames de fer rouge sur le dos, sur le ventre, sur le sein ; on fit craquer sur le chevalet leurs membres rompus. Beaucoup d'entre elles moururent, aucune ne donna prétexte à la calomnie. Des évêques, des prêtres, des diacres, des laïques distingués, furent bannis au nombre de cinq mille, et menés dans le désert par tes Maures ; ils chantaient en marchant cette parole du psaume : "Telle est la gloire de tous les saints." Le peuple accourait de tous côtés pour saluer les confesseurs. Les chemins étaient trop étroits, et les fidèles couvraient tes vallées et les montagnes, portant des cierges à la main et mêlant leurs plaintes aux cantiques des serviteurs de Dieu ; les mères poussaient leurs enfants aux pieds des saints : "A qui nous laissez-vous en courant au martyre? Qui baptisera ces enfants? Qui nous donnera la pénitence et la réconciliation ? Qui nous enterrera quand nous serons morts ?
          Qui offrira le divin sacrifice avec les cérémonies ordinaires ? Que ne nous est-il permis d'aller avec vous ?" Je ne puis me défendre de transcrire un détail touchant et naïf, rapporté par Victor, évêque de Vite : Un jour que nous marchions ainsi avec l'armée de Dieu, nous vîmes une vieille femme portant un sac, et tenant par la main un petit enfant qu'elle encourageait par ces mots : " Courez, mon seigneur! voyez tous les saints, comme ils se pressent avec joie d'aller recevoir la couronne !"

          Nous la grondions de ce qu'étant femme elle voulait aller avec tant d'hommes et se joindre à l'armée du Christ. Elle répondit : "Bénissez-moi, seigneurs, et priez pour moi, ainsi que pour cet enfant qui est mon petit-fils, car, quoique pécheresse, je suis fille du défunt évêque de Zurite.- Mais, lui dîmes-nous, pourquoi marcher dans un si chétif accoutrement et venir de si loin?" Elle répondit : "Je vais en exil avec ce petit, votre serviteur, de peur que l'ennemi ne le trouve seul et ne l'entraîne de la voie de la vérité à la mort." A ces mots nous fondîmes en larmes et ne pûmes dire autre chose, sinon : "Que la volonté de Dieu soit faite !"

          Pendant la marche, quand les vieillards ou les jeunes gens les plus faibles étaient harassés, on les piquait avec des dards, ou on leur jetait des pierres pour les faire avancer. On commanda aux Maures, moins cruels que les ariens, de lier par les pieds ceux qui ne pouvaient marcher, et de tes traîner comme des bêtes mortes à travers les pierres et tes ronces, où ils furent déchirés. Il en mourut un grand nombre, que leurs frères enterrèrent comme ils purent sur ce chemin d'agonie. Les plus valides arrivèrent seuls au désert; là ils furent abandonnés à la faim. Les scorpions et les autres bêtes venimeuses dont ce lieu était rempli ne leur faisaient point de mal. Dieu semblait donner aux animaux la compassion qui n'était plus dans le coeur des hommes."

          Le jour de l'Ascension 483, te persécuteur fit publier dans toute l'Afrique un écrit conçu en ces termes : "Hunéric, roi des Vandales et des Alains, aux évêques catholiques. Il vous a souvent été défendu de tenir des assemblées dans te partage des Vandales, de peur que vous ne séduisiez les âmes chrétiennes. On a trouvé que plusieurs, au mépris de cette défense, y ont célébré des messes, soutenant qu'ils conservaient l'intégrité de la foi chrétienne. C'est pourquoi, ne voulant point souffrir de scandale dans les provinces que Dieu nous a données, sachez que, du consentement de nos saints évêques, nous avons ordonné que vous veniez tous à Carthage, le jour des calendes de février prochain, pour disputer de la foi avec nos évêques, et prouver par les écritures la croyance que vous tenez, afin que l'on puisse connaître si vous avez l'intégrité de la foi. "

          On croirait lire une ordonnance d'Elisabeth d'Angleterre, ou un ukase de Nicolas de Russie. Les évêques furent consternés ; ils virent que Hunéric avait juré la perte des catholiques. Néanmoins ils obéirent courageusement, et se rendirent à l'assemblée non-seulement de toute l'Afrique, mais encore des îles sujettes aux Vandales. Hunéric, dans l'espoir de les intimider, fit d'abord subir divers tourments aux plus renommés et aux plus habiles. Il brûla Létus, célèbre par sa science, et en retint d'autres en prison. Enfin la conférence s'ouvrit. Les ariens trouvèrent les catholiques mieux disposés au combat qu'ils ne l'avaient cru. Ils leur dirent des injures et rompirent brusquement les discussions. Les catholiques présentèrent une confession de foi rédigée par saint Eugène, et se tinrent prêts à souffrir tes violences qu'ils avaient prévues. La persécution devint horrible ; mais jamais l'Église d'Afrique ne se montra plus sainte devant le Seigneur.

          La terre fut, à la lettre, arrosée du sang des martyrs. Le 25 février 484, toutes les églises avaient été fermées en même temps, tous les ecclésiastiques chassés des villes, tous les catholiques, vandales ou romains, déclarés inhabiles à hériter ou à disposer de leurs biens, de quelque nature qu'ils fussent. Partout, dans les villes et dans les campagnes, il se trouva en grand nombre des âmes généreuses qui préférèrent à l'apostasie, la ruine, l'humiliation, l'exil, la mort et les plus épouvantables tourments. Le persécuteur descendait au-dessous de la brute, mais les persécutés s'élevaient au-dessus de l'homme ; ils savaient souffrir et mourir en priant pour leurs bourreaux, comme l'Homme-Dieu qu'ils adoraient. Une femme, nommée Denise, demandait au milieu des tortures qu'on lui épargnât seulement la honte de la nudité. Tandis qu'on la battait de verges et que les ruisseaux de sang coulaient de son corps, elle exhortait les autres au martyre, et par son exempte elle procura le salut à presque toute sa patrie. Elle avait un fils unique, encore jeune; le voyant trembler à l'aspect des tourments qu'il allait endurer : "Souviens-toi, lui dit-elle, que nous avons été baptisés au nom de la Trinité, dans le sein de l'Église catholique notre mère. La peine qui est à craindre, c'est celle qui ne finit jamais; la vie qui est à désirer, c'est celle qui dure toujours. " Le jeune homme, relevé par la vertu de sa mère, souffrit avec constance et reçut saintement la mort.
          Pour Denise elle avait lassé les bourreaux. Ayant embrassé tendrement le corps de son fils, et rendu publiquement grâces à Dieu, elle voulut enterrer dans sa propre maison le généreux enfant qu'elle avait donné deux fois au Ciel, afin de pouvoir offrir tous les jours sur son tombeau des prières à la sainte Trinité, et de se fortifier dans l'espérance de lui être réunie au dernier jour ( 4).

          (4) Sainte Denise, saint Majorie, son fils, sainte Dative, sa sœur, saint Emilien, son parent, saint Léonce, saint Tertius et saint Boniface, ses compagnons, sont honorés le 6 décembre.

          A Cucuse, les martyrs furent innombrables ; à Carthage, Victorien, gouverneur de la ville, préféra les chevalets et la dent des bêtes aux immenses richesses qu'il possédait déjà, et aux faveurs que lui offrait Hunéric ; une foule de chrétiens imitèrent son exemple et moururent ou furent mutilés ; à Typase, ville de la Mauritanie- Césarienne, située entre Cherchell et Alger, les habitants, détestant la présence d'un évêque arien, quittèrent la ville et s'enfuirent en Espagne, à l'exception d'un petit nombre qui ne purent passer la mer. L'évêque arien essaya inutilement d'effrayer ou de séduire ces derniers. Ils s'assemblaient dans une maison et y célébraient, sans se cacher, les divins mystères. Hunéric leur fit couper la main droite et la langue, et néanmoins ils parlèrent comme auparavant. Ce miracle fut public; mais Dieu, qui consolait ainsi les fidèles, endurcit le coeur d'Hunéric comme il avait endurci celui de Pharaon (5). Saint Eugène et les autres évêques, frappés, injuriés, dépouillés de tout, même de vêtements, ayant vu expirer dans les tortures quatre-vingt-huit d'entre eux, furent enfin condamnés à l'exil.
           (5) Victor de Vite, témoin oculaire du fait, dit à ceux qui en douteraient, qu'ils pouvaient s'en assurer eux-mêmes en allant à Constantinople, où ils trouveraient un sous-diacre nommé Réparat, du nombre de ceux à qui on avait coupé la langue jusqu'à la racine, qui parlait nettement, sans aucune peine, et qui, pour celte raison, était singulièrement honoré de l'empereur Zenon et de l'impératrice. Enée de Gaze, philosophe platonicien, qui était alors à Constantinople, dit, dans un dialogue écrit avant l'an 533, qu'il avait vu lui-même des personnes qui avaient eu la langue coupée, qu'il les avait entendues parler distinctement, et que, ne pouvant s'en rapporter à ses oreilles, il leur avait fait ouvrir la bouche, et vu toute leur langue arrachée jusqu'à la racine; qu'il était étonné, non de ce qu'ils parlaient, mais de ce qu'ils vivaient encore. Procope, qui écrivait quelque temps après, dit qu'il en avait vu se promener à Constantinople, parlant librement, sans se sentir de ce supplice; mais que deux d'entre eux ayant péché contre la pureté perdirent l'usage de la parole. Le comte Marcellin, dans sa Chronique, l'empereur Justinien, dans une constitution pour l'Afrique, attestent également avoir vu ce miracle. (Hist. univers, de l'Église catholique par l'abbé Rohrbacher Tom. VIII.)
          Saint Eugène écrivit à son troupeau une lettre admirable, que Grégoire de Tours nous a conservée. Il les conjure, par le redoutable jour du jugement et par la lumière formidable de l'avènement de Jésus-Christ, de rester ferme dans la foi de la Trinité et d'un seul baptême, sans souffrir d'être rebaptisés, car les ariens d'Afrique, semblables aux donatistes, rebaptisaient ceux qui embrassaient leur secte. Il proteste qu'il sera innocent de la perte de ceux qui succomberont, et que sa lettre sera lue contre eux au tribunal de Jésus-Christ; il leur recommande le jeûne, la prière et l'aumône, qui ont toujours fléchi la miséricorde de Dieu, et de ne point craindre ceux qui ne peuvent tuer que le corps. On a le catalogue des évêques de toutes les provinces d'Afrique qui étaient venus à la conférence, et qui furent martyrisés ou envoyés en exil: 54 de la province Proconsulaire, 125 de Numidie, 107 de la Byzacène, 120 des deux Mauritanies (Césarienne et Tingitane),'44 de la Mauritanie-Sitifienne, 5 de la Tripolitaine, 10 de la Sardaigne et des îles voisines; 88 moururent comme nous l'avons dit; il y en eut 46 relégués en Corse, 302 ailleurs; 28 s'enfuirent (6).
(6) Voici la nomenclature la plus complète des évêchés d'Afrique ; elle a été relevée par M. Carette.
Province Proconsulaire 132
Numidie 152
Byzacène 135
Mauritanie-Sitifienne 46
Mauritanie-Césarienne et Tingitane 133
Il faut remarquer, dit M. Carette, que les quatre premières provinces occupaient ensemble deux cent trente-six lieues de côtes, et les deux dernières quatre cents. Cependant le nombre des évêchés de celles-ci est à peine le quart de celui des autres. Les premières n'offrent pas un seul de ces noms qui expriment l'état de guerre: dans les deux Mauritanies, au contraire, on en trouve huit, tels que Castelli-Mediani, Castellum-Ripense, etc, etc., et ce ne sont pas ceux que nous avons signalés dans l'itinéraire d'Antonin. Tout ce qui se rattache à celle partie de l'Afrique porte l'empreinte de la résistance et de la lutte.


          Un de ces évêques bannis, nommé Fauste, alla s'établir dans la Byzacène, près de Telepte. Il y fonda le monastère où saint Fulgence, alors âgé de vingt-deux ans, voua sa vie au service de Dieu. Après saint Eugène, Hunéric bannit tout le clergé de Carthage, composé de plus de cinq cents personnes, non sans leur avoir fait souffrir la faim et toutes sortes de tourments.

          Les enfants de chœur mêmes n'obtinrent pas grâce. Cependant un apostat, nommé Theucérius, qui avait été lecteur, conseilla d'en rappeler douze, à cause de leurs belles voix. Ces enfants ne voulaient pas quitter les saints et s'attachaient à leurs genoux en pleurant. Il fallut les ramener l'épée à la main. On essaya de les gagner par des caresses, on tes tourmenta ensuite à plusieurs reprises : ils demeurèrent inébranlables. La persécution étant passée, la ville de Carthage les respectait comme des apôtres. Victor de Vite les connut : ils habitaient la même maison et chantaient ensemble les louanges de Dieu. Mais Hunéric et ses Vandales étaient moins féroces que leur clergé. Les évêques ariens marchaient partout l'épée au côté, suivis de la troupe brutale de leurs clercs; ils pénétraient chez les catholiques à toute heure du jour et de la nuit, les aspergeaient d'eau, puis criaient qu'ils les avaient baptisés. Ils en usaient de même envers ceux qu'ils trouvaient sur les chemins, renouvelant les scènes de folie et d'impiété des circoncellions. Un grand nombre de fidèles, simples et ignorants, se croyant souillés par ces violences, ne pouvaient contenir leur douleur : ils allaient devant les tribunaux, se proclamaient catholiques, passaient par les supplices et recevaient la mort. Dieu, cependant, sévissait contre ces aveugles persécuteurs. Toute l'Afrique fut frappée d'une effroyable sécheresse qui causa d'abord la famine et ensuite la peste.

          Bientôt il n'y eut plus de commerce, plus d'industrie, plus de famille; chacun s'en allait où il pouvait, cherchant vainement à fuir un air empoisonné qu'ils trouvaient partout, et une faim qui tes suivait partout. Les montagnes, les collines, les routes, les places des villes étaient jonchées de cadavres ; beaucoup d'endroits, auparavant très peuplés, demeurèrent entièrement déserts. Les Vandales habitués à l'abondance, et ceux qu'ils avaient séduits, ressentirent plus particulièrement l'atteinte du fléau. On avait promis aux apostats qu'ils ne manqueraient de rien. Ne trouvant plus de quoi vivre dans les provinces, ils arrivèrent en foute à Carthage, comme pour sommer le roi de tenir sa promesse. Hunéric, les voyant expirer l'un sur l'autre, les fit expulser tout d'un coup, craignant qu'ils ne fissent de la ville un tombeau. Ils allèrent mourir sur les chemins. Cette dernière cruauté qui vengeait Dieu fut aussi te dernier crime d'Hunéric : il mourut lui-même(484) d'une maladie de corruption, le corps mangé des vers et tombant par lambeaux. Son successeur, Gontamond, laissa respirer l'Église, rappela saint Eugène en 487, rouvrit les temples en 494 et mourut en 496, laissant te trône à son frère Trasimond. Ce dernier, moins violent qu'Hunéric, fut plus dangereux peut-être pour la vertu des fidèles. Il leur promettait des charges, des dignités, de l'argent, ou l'impunité des crimes. Toutefois saint Eugène reprit le chemin de l'exode, et vint mourir, l'an 505, à Albi, dans les Gaules. Saint Fulgence, alors évêque de Ruspe, eut également à souffrir des caprices despotiques du roi vandale ; il fut déporté en Sardaigne, ainsi que plus de deux cents autres évêques, qui emportèrent avec eux tes reliques de saint Augustin. Il est doux de penser que les saints pontifes furent consolés dans leurs misères par la nouvelle des grandes choses qui se passaient non loin d'eux, au pays des Francs.

          Cette date de 496, qui vit renaître la persécution en Afrique, est célèbre dans l'Église. La foi orthodoxe se voyait partout abandonnée, trahie, persécutée : l'empereur Anastase protégeait les eutychiens ; Théodoric, roi des Ostrogoths, en Italie; Alaric, roi des Visigoths, dans l'Espagne et dans l'Aquitaine; Gondebaud, roi des Burgondes, dans les Gaules ; Trasimond, roi des Vandales, professaient l'arianisme. Cependant tout à coup l'Église catholique tressaillit de joie : le roi d'une nation barbare, encore petite, ayant miraculeusement gagné une bataille sur les rives du Rhin contre d'autres barbares, venait de recevoir le baptême avec l'élite de ses guerriers : le monde armé et conquérant appartenait à l'hérésie ou au paganisme, mais le chef qui venait de se convertir était Clovis, et la nation qui suivait son exemple était celle des Francs ! Au milieu des douleurs, des ruines et des larmes, l'Église enfantait sa fille aînée ; saint Remi versait l'eau sainte sur le front du royaume naissant qui devait donner à la religion du Christ cette forte et magnanime épée qu'on vit aux mains de Charles Martel, de Charlemagne et de saint Louis, et qui, vengeresse encore lorsqu'elle fut infidèle, n'a cessé jusqu'à nos jours de conquérir ou de punir pour le compte de Dieu.

          Hildéric, fils de Trasimond, lui succéda (523); il avait été élevé à la cour de Justinien et penchait secrètement pour les catholiques; mais c'était un Barbare demi-lettré, qui flottait sans courage entre sa conscience et les fausses nécessités d'une politique craintive. Il servit peu les catholiques et s'attira la haine des Vandales. Gélimer, héritier présomptif du trône, illustre aux yeux de sa nation pour avoir remporté quelques avantages sur les Maures, s'empara de la couronne. Justinien vint au secours de son allié ; il envoya en Afrique une flotte bénite par le patriarche de Byzance et commandée par Bélisaire, qui débarqua sur les confins de la Byzacène et de la Tripolitaine avec une armée peu nombreuse, mais bien composée et fière de son général. Il ne rencontra presque point de résistance. Le jour de la fête de saint Cyprien, 14 septembre 533, Carthage, démantelée, fut prise sans coup férir. Les habitants avaient illuminé toutes les rues pour célébrer leur délivrance, tandis que les Vandales se réfugiaient dans les églises, où, pâles de frayeur, ils tenaient les autels embrassés. Gélimer, pour se défendre, n'avait guère su qu'égorger Hildéric. Le général romain marcha au palais de l'usurpateur et s'assit sur son trône. Le commerce ne fut point interrompu ; les boutiques restèrent ouvertes; tes magistrats distribuèrent tranquillement aux soldats des billets de logement, et les soldats payèrent les vivres qu'ils voulurent acheter. Deux jours auparavant, Gélimer, comptant sur la victoire que les prêtres ariens lui promettaient, avait fait faire les apprêts d'un grand festin par où il voulait couronner son triomphe. Bélisaire se mit à table avec ses principaux capitaines, et se fit servir ce repas par les officiers du roi vandale. C'était la quatre-vingt-quinzième année depuis l'entrée de Genséric à Carthage. Mahomet naissait à la Mecque.

          Un concile se réunit bientôt à Carthage, où il n'y en avait pas eu depuis cent ans. Deux cent dix-sept évêques s'assemblèrent dans la basilique de Fauste, riche des reliques de plusieurs martyrs. Ils rendirent à Dieu de solennelles actions de grâces, pleurant de joie d'être enfin rendus à leurs peuples, et de voir un grand nombre d'hérétiques embrasser la vraie foi. On examina comment il fallait recevoir les évêques ariens qui rentraient dans le sein de l'Église catholique s'ils conserveraient leur rang d'honneur, ou s'ils seraient seulement admis à la communion laïque. Les Pères ne voulurent rien régler à cet égard sans consulter Rome. Le pape saint Agapit ordonna que les évêques ariens convertis ne demeureraient point dans les dignités du sacerdoce, mais qu'on leur ferait part des revenus de l'Église établis pour la subsistance des clercs. Telle fut la vengeance des confesseurs de Jésus-Christ.

          Cependant la conquête des empereurs de Constantinople avait été rapide, leur pouvoir fut précaire et de courte durée. Les tribus indigènes se montraient chaque jour moins soumises. Bientôt des révoltes éclatèrent dans le sein de l'armée, et les nomades multiplièrent toujours leurs entreprises. Un désordre affreux régnait partout ; les moeurs, souillées par l'hérésie, étaient devenues abominables ; l'autorité se voyait méprisée ou haïe ; tout préparait l'Afrique à la plus dure et à la plus cruelle conquête qu'elle eût eu encore à subir, et qui devait, pour des siècles entiers, la plonger dans une irrémédiable barbarie : les Arabes musulmans se précipitèrent sur elle avec cette fougue qui fit tout plier durant un siècle, et qui ne s'arrêta que devant l'épée de Charles Martel, dans les plaines de Poitiers.
          
           


“ CHEZ LE POETE “
Envoyé Par M. VITUS


          C’était l’hiver dans mes montagnes
          Nous roulions de crête en crête
          J’entendais rire ma compagne
          En arrivant “Chez le Poète”

          Sur la neige ses cheveux noirs
          Coloriaient sa silhouette
          Qui s’allongeait avec le soir
          En arrivant “Chez le Poète”

          Une carpe du Lac d’Allos
          Un vin blanc à robe de fête
          Un appétit mêlé d’Eros
          En arrivant “Chez le Poète”

          Dans la nuit pleine de prodiges
          Nos coeurs parlaient sans interprète
          Nous offrant le même vertige
          Qu’en arrivant “Chez le Poète”

          Le ciel brillait de tous ses feux
          Dans le tumulte de nos têtes
          L’éternité était à deux
          En arrivant “Chez le Poète”

          L’amour est roi même la mort
          Rampe devant ses doux prophètes
          Cette nuit-là fut notre aurore
          En arrivant “Chez le Poète”
Vitus




Chantiers nords-africains
           Trouvé à la BNF            01-1930
Le "Foyer des Italiens" à Alger
par M. DI FAUSTO,
ingénieur-Architecte du Ministère
des Affaires Etrangères en Italie

             Alger compte de nombreux italiens, qui ont fondé plusieurs sociétés et associations dont le développement est florissant.
             Ces groupements, comme tant d'autres, souffraient depuis de longues années de la crise du logement, et le prix excessif des locaux qu'ils occupaient absorbait leurs ressources.
             M. Sabetta, consul d'Italie à Alger, se proposa d'améliorer cette situation qui pouvait devenir encore plus grave. Envisageant le problème avec toutes ses données, il l'a résolu avec une précision et une rapidité qui lui font honneur.
             Nous ne pouvions pas mieux nous documenter qu'en allant demander une interview à M. le Consul d'Italie, dont la conversation pleine de précision et de lumineuse clarté a été pour nous un très grand plaisir.
             Les Présidents des Sociétés Italiennes d'Alger furent donc réunis.
             Un Comité était alors formé à la date du 21 avril 1926, mais tout restait à faire : un projet à élaborer, un immeuble à imaginer, un terrain à trouver, des capitaux à réunir.

             Grâce à l'initiative et à l'activité méthodique de M. le Consul d'Italie, s'exerçant jusque dans les moindres détails, l'œuvre entière est aujourd'hui près d'être achevée.
             Une excellente opération a été réalisée avec l'achat d'un terrain de 450 mètres carrés, en plein cœur d'Alger, rue Denfert-Rochereau, et au prix dérisoire de 625 francs le mètre. Aujourd'hui, le Foyer des Italiens pourrait retrouver beaucoup plus que l'ensemble de ses dépenses en monnayant uniquement le prix actuel de ce terrain, et en profitant d'une plus-value qui ne peut aller qu'en s'accroissant, dans un quartier en plein développement.
             Pendant que ce terrain était acquis, des capitaux étaient réunis, et les Sociétés Italiennes, versaient immédiatement une somme de 300.000 francs, sous forme d'obligations émises à 500 francs et rapportant un intérêt de 4%, et le Gouvernement Italien appuyait l'idée du Foyer Italien, avec une subvention de 400.000 lires.
             Un projet était demandé à M. Di Fausto, ingénieur-architecte du Ministère des Affaires Etrangères, déjà connu par des travaux d'architecture remarquables, avec la collaboration de notre concitoyen, M. Garcia, ingénieur, pour l'édification de l'ossature en béton armé, travail remarquable d'audace et d'ingéniosité, Nous publions ici la maquette du Foyer des Italiens, représentant l'idée de l'artiste, aujourd'hui matérialisée par le bâtiment de la rue Denfert-Rochereau. Ce bâtiment est d'une force et d'une sobriété puissantes, malgré les dimensions assez restreintes du terrain sur lequel il est établi, et les moyens financiers limités qui ont permis sa construction.
             Le rez-de-chaussée du Foyer est aménagé en salle de spectacles, avec une scène, une galerie de quatre cents places, et divers aménagements permettant de recevoir un total de six cents personnes. C'était là le lien indispensable entre les groupements divers abrités par le Foyer des Italiens, et le moyen intéressant de constituer d'importants fonds de réserve.
             Cette Salle de Fêtes sera meublée avec un matériel acheté dans de bonnes conditions en Italie, transporté à Alger par des Compagnies Italiennes portant intérêt à l'œuvre entreprise, et mis au point sur place. L'ameublement homogène des salles réservées aux groupements Italiens sera réalisé dans les mêmes conditions.
             L'entreprise, confiée à M. Guido Spaïni, avec la collaboration de M. Salvador, a actuellement achevé ses travaux, et le détail de l'organisation intérieure est activement poussé, puisque l'inauguration du Foyer Italien a lieu le 24 mai 1930.
             Nous reparlerons à nos lecteurs de cette œuvre remarquable après cette inauguration.
             Fernand Puget.

L'Exposition Générale
du Centenaire à Oran

             Dans la magistrale conférence qu'au mois de septembre dernier, M. Mercier a faite à Marseille, devant l'élite de la cité phocéenne, le distingué Commissaire Général du Centenaire définissait en ces termes les raisons qui avaient fait fixer à Oran le siège de l'Exposition Générale du Centenaire : " La richesse économique de l'Algérie, sa production agricole seront étalées sous les yeux du visiteur dans une exposition générale que l'on installe à Oran, dans cette ville qui n'était, en 1830, qu'une bourgade, et qui compte aujourd'hui plus de 170.000 habitants. On ne pouvait trouver un cadre plus évocateur, un exemple plus frappant de l'épanouissement splendide d'une contrée jadis inculte, arrachée à la barbarie par le travail fécond des races méditerranéennes, grâce au génie animateur de la Mère-Patrie. Oran, qui devient un des plus grands ports français, présentera dans une très belle exposition le tableau de tous les produits de l'activité algérienne, et aussi l'ensemble des objets métropolitains vendus et consommés en Algérie, car, ne l'oublions pas, l'Algérie reste la meilleure cliente de la France. "
             C'est dire que les consommateurs métropolitains, les producteurs algériens, les hommes d'affaires et les simples touristes trouvèrent un égal intérêt à visiter au printemps prochain l'Exposition à la réussite de laquelle le Comité du Centenaire, la Ville et la Chambre de Commerce d'Oran consacrent depuis plus d'un an 'leurs efforts. Ces efforts, on peut dès à présent l'attester seront couronnés d'un complet succès. Les terrains de l'Exposition sont en état, les jardins tracés et préparés, les avenues nivelées ; les palais et pavillons principaux presque achevés seront avant un mois remis aux installateurs et les demandes d'adhésion ont, en tel nombre, dépassé à ce jour les prévisions les plus optimistes, que le Commissariat Général se trouve dans l'obligation d'envisager la construction de nouveaux édifices pour abriter les retardataires.
             Le moment ne saurait donc être mieux choisi pour examiner dans son ensemble l'œuvre qui constituera la grande manifestation économique du Centenaire. Elle occupera, sur les terrains du Champ de Manœuvres, une superficie d'une vingtaine d'hectares sur laquelle sont méthodiquement réparties les diverses sections d'exposants. De grands pavillons rectangulaires abritent leurs envois. A droite et dans leur ordre à partir de l'entrée, les Industries chimiques, la Parfumerie, la Mode, les Tissus, la Nouveauté, l'Ameublement et les accessoires ; à gauche, l'Electricité et la Radio, les Industries diverses, la Mécanique, la Métallurgie, l'Automobile, la Mode, l'Alimentation. Le Grand Palais dont l'élégante silhouette constituera face à l'entrée un superbe fond de tableau est réservé en majeure partie à certains grands groupements industriels, touristiques à la Colonisation, aux manifestations officielles, etc... Dans un autre palais qui lui est exclusivement attribué, le Comité Français des Expositions, sous le vocable significatif de Salon Parisien, exposera pour la première fois en Algérie les exquises merveilles des industries de luxe françaises, couturiers à la réputation mondiale, joailliers parisiens, Soyeux de Lyon, etc...
             L'Agriculture aura à l'Exposition du Centenaire une importance exceptionnelle. Elle occupera près d'un quart de la superficie totale. Elle réunira tous les produits, si variés du sol algérien. Un magnifique palais en rotonde, un des plus réussis de l'Exposition, groupera tout ce qui a trait à la grande culture. Au rez-de-chaussée une série de dioramas en montrera sous une forme saisissante, les origines, les risques et l'actuel épanouissement.
             Le rapide développement de l'industrie automobile en Algérie justifiant sa plus grande participation à l'Exposition du Centenaire, on y verra, dans un palais de près de 5.000 mètres carrés les modèles les plus récents de la fabrication française et leurs accessoires si divers.
             Les colonies et pays de protectorat seront brillamment représentés à Oran. L'Afrique Occidentale et l'Indochine en deux palais, évocateurs, l'un du marché de Bannako, l'autre d'une maison de riche annamite, le Maroc qui considère Oran comme son entrée sur la Méditerranée, mettront sur l'esplanade une note exotique tout à fait plaisante. Les Territoires du Sud dans une présentation aussi instructive que pittoresque, Madagascar, le Togo et le Cameroun, la Tunisie, etc..., enverront de beaux spécimens de leurs productions et de leurs arts.
             D'autres beaux pavillons officiels s'élèvent, dont les silhouettes variées ajouteront un appréciable attrait à la physionomie générale de l'Exposition ; notamment ceux de la Ville d'Oran, de la Chambre de Commerce, des grands réseaux de chemins de fer, des Compagnies de navigation, des habitations à bon marché. Sans parler des nombreux pavillons et chalets de plein air, certains fort attractifs, construit par des exposants particuliers.
             A côté de la présentation économique, au fond de l'Exposition, le Commissariat Général tient à offrir aux visiteurs le délassement qui repose des longues journées de travail et d'examen. Des souks, reproduction fidèle de ceux du Maroc, avec café, restaurant et théâtre maures égayeront une partie de l'exposition pittoresque, résumé de la vie et des réjouissances indigènes ; un parc d'attractions mécaniques attirera sur un point opposé les amateurs d émotions plaisantes. Deux restaurants-brasseries, un buffet populaire permettront à chacun selon ses moyens, passant une journée entière à l'Exposition, de s'y ravitailler à sa guise.
             Dans un autre ordre d'idées, de belles manifestations dont quelques grands spectacles seront donnés sur une vaste scène de plein air alternant avec des fêtes sportives, cortèges, reconstitutions et exhibitions d'ordres divers et comme il faut autant que possible tout prévoir, la porte monumentale et ses nombreux guichets sont pour répondre aux exigences des grandes affluences, tandis qu'un spacieux terre-plein offrira aux automobilistes toutes facilités de garage.
             Car nous comptons sur de très nombreux visiteurs. De tous les points de l'Afrique du Nord nous en arrive l'assurance. Et, en France, la propagande très judicieuse qui a aidé à faire connaître le vrai caractère et la haute portée du Centenaire a porté ses fruits. C'est par milliers que nous viendront des hôtes appartenant à l'élite métropolitaine. Aussi avons-nous voulu faire figure digne d'eux. L'énumération qui précède, si succincte soit-elle, attestera la grandeur de l'effort qui a été fait à Oran pour 'y réussir brillamment.

             PLAN N° 5 DESCRIPTION
             Le plan de l'Exposition Générale du Centenaire, présenté en octobre 1928, était construit sur les axes de deux grandes avenues formant un angle aigu et coupées par le boulevard circulaire projeté dans le plan d'extension d'Oran. Ce plan qui aurait donné une impression de grandeur à cette Exposition était trop coûteux, les crédits étant limités à 5 millions 500.000 francs pour l'Exposition sur le Champ de Manœuvres ; et attendu que le Palais des Beaux-Arts du boulevard d'Iéna était compris dans l'Exposition.
             De nouvelles études ont été dressées et le choix du plan définitif semble devoir se porter sur le plan d'ensemble N° 5.
             Afin de conserver, avec les crédits disponibles, l'impression de grandeur à cette Exposition, M. Wolff, architecte D.P.L.G., a établi le plan sur une avenue centrale de 60 mètres de large, face à l'entrée monumentale dans le prolongement des avenues d'Iéna et Andrieu.
             Cette avenue de 450 mètres est limitée perpendiculairement à l'axe par le Grand Pavillon avec tour de 30 mètres de hauteur, colonnade de 6 mètres de large donnant par quelques marches sur la grande scène du théâtre de verdure, avec jardins pour effets d'eau et illuminations.
             En avant de la scène une grande esplanade de 60 mètres par 100 mètres permet à un public de dix mille spectateurs et plus de^ voir toutes les manifestations artistiques, sportives, théâtrales, concerts, illuminations, embrasement du grand pavillon, de la tour placée au-dessus du portique avec projecteurs éclairant l'ensemble de l'exposition. Ces illuminations du grand pavillon et de la tour vues de l'entrée principale à 500 mètres attireront le public.
             Sur la grande esplanade, à droite et à gauche sont réservés des emplacements spacieux pour divers restaurants avec jardins et pergolas et vue directe sur le grand pavillon, centre des fêtes.
             Le grand pavillon comportera en arrière de la scène une partie en 1er étage, surélévation par suite du portique et de la scène dominant l'esplanade. Cette partie - grande salle au 1er étage - servira aux cérémonies officielles, la scène extérieure et le portique dominant un escalier monumental ; une scène intérieure est prévue dans cette grande salle en vue des cérémonies et des concerts qui s'y donneraient chaque jour. Cette salle avec balcons dominerait le rez-de-chaussée affecté aux expositions ; sous la salle pourraient être prévus des établissements : café, thé, etc...

             Le grand pavillon est réuni par des pergolas en hémicycle aux différents pavillons des Colonies autour de l'esplanade.
             Le grand pavillon et les diverses constructions coloniales variées, avec cours disposées en arrière pour souks, marchés indigènes forment une vaste place de 80 mètres par 50 mètres.

             Les jardins sont aménagés entre des groupes de pavillons, perpendiculairement à la Grande Avenue, avec emplacements pour petit élevage ou jardin d'acclimatation, aviculture, pisciculture, apiculture, horticulture, etc...
             A la suite de l'emplacement réservé pour le cinéma, un vaste terrain pour attractions diverses et sports.
             L'Exposition agricole sera disposée sur le côté du terrain limité par la Route Nationale n° 6, ce qui permettra des entrées et sorties indépendantes et facilitera l'accès des machines agricoles et des animaux pour les concours agricoles.
             Les pergolas réunissent les pavillons des différentes sections élevées le long de l'Avenue Principale ; en raison de l'étendue du terrain de nombreux espaces, grands et petits, sont réservés pour les postes de police et de pompiers, pour les édicules sanitaires et pour des pavillons, kiosques, etc... qui seraient demandés.

             L'entrée principale faisant suite au carrefour des avenues d'Iéna et Andrieu est desservie par le tramway. En avant des entrées et des guichets une immense esplanade permet la circulation des voitures, des automobiles et leur stationnement.
             L'Exposition sera également desservie par le tramway sur 'la Route Nationale n06. Des entrées et sorties sont prévues également dans chaque section ; attractions, aviation, colonies, exposition agricole pour faciliter les transports ; emplacement et garage pour le stationnement des autos sur la route n° 6.
             Le devis prévoit une surface couverte pour les pavillons de 15.000 mètres carrés ; pour le grand pavillon une surface de 3.000 mètres carrés.
             La surface couverte sera considérablement augmentée par les bâtiments des colonies et protectorats, par les restaurants, cinéma, attractions, pavillons divers, etc...
             L'Exposition annexe boulevard d'Iéna, au Palais des Beaux-Arts, occupera dans les divers locaux et en plusieurs étages une surface de 5.000 mètres carrés. L'Exposition au Palais des Beaux-Arts est prévue pour les Arts en général, l'Instruction publique, l'Hygiène et l'Assistance publique.
             La surface totale donnée pour l'ensemble de l'Exposition aux exposants et celle affectée aux réceptions, aux manifestations artistiques serait donc de 22.000 mètres carrés.

TRAVAUX PUBLICS EN ORANIE
Le nouveau pont de Dublineau

             Dégâts causés par les inondations de Novembre 1927.

             Le 27 novembre 1927, vers 14 heures, le pont métallique jeté sur l'Oued El Hammam, au point kilométrique 79+088 de la route Nationale n" 6, à l'entrée du village de Dublineau, était emporté par une crue de l'Oued El Hammam.
             Ce pont de 48 mètres d'ouverture était constitué par un are en fonte reposant sur deux culées en maçonnerie.
             Il était de construction ancienne (1 HOU) et ne répondait plus aux nécessités de la circulation actuelle.
             La crue du 26 novembre 1927, atteignant une hauteur de 5 m. 89 au-dessus de l'étiage, affouilla la culée Rive Gauche qui bascula vers l'axe de la rivière ; on vit le pont se soulever et disparaître dans le tourbillon des flots limoneux. Aucune trace de la partie métallique ne fut retrouvée.

             Travaux provisoires.

             Quelques jours après, une Compagnie de sapeurs miniers d'Hussein-Dey arriva à Dublineau et commença la construction d'un pont de pilots lourds en vue de rétablir la circulation sur la route Nationale très fréquentée.
             Ce pont de plots fut emporté plusieurs fois par les crues successives de l'Oued El Hammam. Le 1er mars 1928 seulement la circulation put être rétablie définitivement.

             Etat des emplacements avant la reconstruction.

             Entre temps, la reconstruction du pont détruit était mise au concours.
             L'affouillement de la culée Rive Gauche du pont avait permis de se rendre compte que les culées étaient établies sur un radier en béton fondé à une profondeur de 1 m. 50 seulement au-dessous de l'étiage sur un terrain affouillable protégé par un rideau de palplanches en bois de faible longueur. Il ne pouvait donc plus ètre question de conserver la culée R.D. restante comme point d'appui d'un ouvrage important. D'autre part, à la suite du déplacement vers l'axe de la rivière de la culée R.G. de l'enlèvement et du remblai, la brèche à combler était passée de 48 mètres à 66 mètres de longueur.
             Enfin la culée R.G. s'était enfoncée comme un coin dans le lit de la rivière à une profondeur de cinq mètres environ ; il y avait lieu de tenir compte de cet obstacle pour le foncement des appuis du futur pont.

             Le nouveau pont

             Le projet présenté par M. Le Page, ingénieur, entrepreneur de travaux publics à Oran, tint compte des diverses difficultés du problème en proposant la construction d'un pont en béton armé en cantilever de 40 mètres de longueur et deux porte à faux de 13 mètres de longueur, dont les extrémités se trouvent à un faible intervalle, l'une de la culée R.D., l'autre d'une rangée de gabions Palvis, limitant le remblai R.G.
             Les deux piles devaient être supportées par un ensemble de pieux en béton armé surmontés d'un sommier en béton armé de 2 m. 50 d'épaisseur.
             Mais, en cours de battage, on constata que la fiche obtenue (5 mètres environ) était insuffisante et no remplaça les pieux par un massif de béton coulé dans une fouille descendue à ciel ouvert à l'aide d'un batardeau et d'épuisements.

             Exécution des travaux - massifs de fondation.

             La fondation de la pile rive gauche, commencée le 4 septembre 1928, fut complètement terminée 7 octobre 1928 ; il fallut démolir la partie arrière de l'ancienne culée jusqu'à 5 mètres de profondeur.
             A 5 mètres de profondeur, la marne grise compacte fut rencontrée, le massif de fondation fut ancré dans ce terrain à 6 m. 30 de profondeur.
             La fondation de la pile R.D., commencée le 8 octobre 1928, fut terminée le 3 décembre 1928 ; on s'ancra sur un même terrain de fondation à 7 m. 74 de profondeur.
             Les batardeaux étaient constitués par une simple enceinte en demi-madriers fortement étrésillonnés, les épuisements étaient assurés par deux moto-pompes électriques et deux moto-pompes à essence de secours d'un débit de 120 mètres cubes heure chacun.
             Ces batardeaux supportèrent sans incident les crues successives de la rivière à cette époque pluvieuse.
             Les massifs de fondation furent constitués par un béton dosé à raison de 250 kilos de ciment pour 500 litres de sable et 700 litres de gravier, fondations.
             Le poids d'acier pour l'ancrage des piliers a été de 10 tonnes.

             Elévation

             Les deux massifs de fondation sont surmontés de palées constituées par trois colonnes en béton armé de 0,90/0,50 d'équarrissage réunies par un voile en béton armé.
             Le tablier du pont est constitué par trois poutres longitudinales de 0,50 d'épaisseur réunies par des entretoises.
             Le hourdis surmonte ces poutres et entretoises.
             Le pont ainsi constitué a un largeur hors tout de 7 m. 80 donnant une largeur de 6 mètres entre bordures et deux trottoirs de 0 m. 75 de largeur utile chacun.
             Le volume du béton armé a été de 225 mètres cubes.
             Le poids d'acier employé a été de 97 tonnes.


             Epreuves de résistance.

             Le pont fut terminé le 20 juillet 1929. Deux mois environ après son achèvement, il fut éprouvé conformément aux prescriptions de la circulaire de 1927.
             Le pont accusa des dénivellations notablement inférieures aux flèches calculées.

             La reconstruction du pont de Dublineau a coûté 850.000 francs. Les travaux furent exécutés par M. Le Page, ingénieur E.P.!C., entrepreneur, secondé par M. Picarat, ingénieur E.P.C., sous la haute direction de MM. Vergnieaud et Schoenberg, ingénieurs en chef, Boniface, ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées, et sous la surveillance de M. Voinier, ingénieur T.P.E.

Les Pieux Franki dans les terrains vaseux, à Bône
             Des travaux de fondation du garage Citroën viennent d'ètre effectués au moyen du système spécial des Pieux Franki courts ; base élargie pour terrains indéfiniment compressibles.
             L'essai de charge représente par la photo ci-contre a été absolument concluant. Cet essai consistait à charger un pieu totalement isolé qui ne pouvait être influencé par la compression réalisée déjà sur des pieux voisins.
             Vingt jours après la confection du pieu, celui-ci, préalablement coiffé d'une dalle de 2 X 2 X 0.80, a été chargé de 100 tonnes. Cette charge est restée sur le pieu pendant 72 heures sans accuser le moindre affaissement. (A retenir que la charge prévue est de 50 tonnes).



ISLAM… RELIGION CONQUÉRANTE
Extrait du livre : Terreur Islamiste »
Par M.José CASTANO,


« J’ai beaucoup étudié le Coran (…) Je vous avoue que je suis sorti de cette étude avec la conviction qu’il y avait eu dans le monde, à tout prendre, peu de religions aussi funestes aux hommes que celle de Mahomet. Elle est, à mon sens, la principale cause de la décadence aujourd’hui si visible du monde musulman (...) je la regarde comme une décadence plutôt que comme un progrès » - (Alexis de Tocqueville)


       Ce qui caractérise le plus la religion islamique, c’est qu’elle considère avec la plus grande assurance qu’elle est la « Révélation » ultime, que sa « législation » est la meilleure à laquelle le monde est invité à se soumettre et toutes les occasions sont bonnes pour rappeler ces principes immuables…

       Or, depuis la fin de la guerre d’Algérie, dans la plus totale négligence –voire, indifférence-, nous sommes passés, subrepticement, d’une religion, l’islam, à un système totalitaire, l’islamisme. Et aujourd’hui, sous nos yeux ébahis, nous constatons avec effroi combien la haine de l’Occident (qui ne cesse de croître) ramène les arabes vers l’Islam, un Islam farouche, fanatique comme aux premiers âges…

       En 1968, Abdallah Ghochach, juge suprême du Royaume hachémite de Jordanie s’exprimait en ces termes : « Le Djihad a été légiféré afin de devenir un moyen de propagation de l’Islam. En conséquence, les non-musulmans doivent venir à l’Islam soit de leur plein gré, soit de force par la lutte et le Djihad… La guerre est la base des relations entre les musulmans et leurs adversaires. »

       Aujourd’hui, la haine de l’Occident ramène les arabes vers l’islam, un islam farouche, fanatique, comme aux premiers âges…

       Tous les pays arabo/africains « colonisés » ont lancé en leur temps la guerre au nom de la « démocratie », de la « liberté » et de « l’indépendance »… Nous avons connu cela en Algérie… Les islamistes la prolongent dans cette croisade qui s’appelle le « djihad », que l’Occident aveuglé par l’obstination chrétienne, la conscience humaine et la morale éprouve encore quelque peine à percevoir. Mais on ne la livre plus au nom des Evangiles ou des Philosophies, on se bat pour de chimériques recettes de bonheur, des fictions dangereuses, des illusions puériles… quand ce n’est pas pour tirer profit du commerce de la drogue, de la contrebande, des pillages et des prises d’otages ou, encore, donner libre cours en toute impunité, à de vils pulsions barbares.

       Car la raison de tant de violence est bien là ! Sous couvert de « guerre sainte », c’est de banditisme qu’il s’agit en réalité ! On rackette, on pille, on enlève, on viole, on martyrise et on tue par plaisir, par sadisme, par intérêt, par profit, par ambition... Et cette bestialité n’a qu’un but : assouvir ses bas instincts et alimenter le trésor de guerre du crime organisé au nom de Dieu.

       Qu’ils s’identifient Talibans, Al-Qaïda, Aqmi, Shebab, Boko Haram, Hamas, Hezbollah, Etat islamique, on bourre leurs cartouchières de munitions, mais on leur donne aussi une musette gonflée de mensonges qui entretiennent leur colère. On incite les peuples à la haine en indiquant fallacieusement aux uns qu’ils se battent toujours pour les « mêmes misères » et aux autres que les temps sont venus de recommencer l’épopée. Et du Gange à l’Atlantique, l’Islam renoue des forces irrésistibles… Il faut préparer la grande fête de la guerre pour chasser les infidèles et, fusil au poing et bombes dans les valises (quand ce n’est pas sur eux), bâtir de nouveaux empires plus étonnants encore que ceux de la légende. Reviennent ainsi les terribles conditions humaines préconisées par la charia –la loi islamique- celles que nous avons déjà connues en Algérie : les hommes égorgés, décapités, émasculés, crucifiés, brûlés vifs ; les femmes violées, lapidées et vitriolées.

       Aujourd’hui, l’Islam est enfermé dans une étrange contradiction. Il est entré en guerre au nom d’on ne sait quelle soif de bonheur contre la seule partie du monde qui peut lui en offrir au moins un reflet : l’Occident. D’ailleurs, il ne trompe personne… C’est un faux prétexte ! Ce n’est pas de cela qu’il a soif… C’est de pouvoir !... C’est de puissance !... C’est de revanche !... Il garde à l’Occident une inépuisable rancune de l’avoir aidé à combler un retard dans lequel il s’est assoupi à un moment capital de l’évolution de l’humanité. Et aveuglé par ce ressentiment, il ne voit pas qu’il ne peut attendre que de lui l’initiation qui lui permettra de refaire totalement ce retard, c’est-à-dire aidera les théologiens et les penseurs à rendre au message divin son véritable sens et sa véritable destination. Et cette rancune alimentée par les déclarations des chefs terroristes de tous bords qui appellent à la lutte armée, au djihad, les théories des révolutionnaires, les vaticinations mystiques des religieux –cette rancune là- se transforme en une haine monstrueuse et effrayante qui pousse jusqu’à une frénésie maladive les confuses nostalgies qui paralysent les peuples et les consument déjà. Ainsi, obsédés par la chimérique poursuite d’un rêve, ces peuples perdent jusqu’au sens de la liberté puisque l’anarchie qu’engendre leur intransigeance les met à la merci des « fous de Dieu ».

       Les âmes chagrines disent que la conscience se révolte au spectacle de certains crimes. Nous sommes ici –comme hier, en Algérie- en présence du plus monstrueux florilège du crime qui puisse se concevoir. Ce n’est pas de guerre –au sens conventionnel du terme qu’il s’agit- mais d’extermination ! De massacres perpétrés dans des conditions atroces sur des innocents. Les images qui représentent ces égorgements, ces décapitations, ces visages mutilés au couteau, ces corps déchiquetés, ces femmes vitriolées, lapidées après avoir été violées, reculent les limites assignées à l’horreur. Ni l’amour, ni les bienfaits ne suffiraient à vaincre ce fléau, car ces trésors prodigués pendant des mois, des années, seraient –comme hier, en Algérie- ramenés au néant par un seul cadavre abandonné la gorge ouverte au travers d’une piste ou pendu à l’entrée d’un village.

       Churchill s’est écrié un jour : « Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre ! ».

       Dans cette logique, la guerre d’Algérie a produit des monstres tout aussi ignobles que ceux qu’il nous est donné de découvrir aujourd’hui et c’est parce que l’on s’est toujours désintéressé de ce douloureux passé que l’on voit, désormais, reproduites à l’identique, ressurgir tant de créatures du diable… et le diable n’apparaît généralement qu’à celui qui le craint.
      
José CASTANO       
e-mail : joseph.castano0508@orange.fr

      
« Les religions chrétiennes furent sanglantes et meurtrières en s’éloignant de leurs textes tandis que l’Islam le fut en se rapprochant des siens »
- (Eric Conan)

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Envoyé par M. J. Castano        Madame, Monsieur,
       J’ai le plaisir de porter à votre connaissance la parution de mon nouvel ouvrage intitulé : « TERREUR ISLAMISTE » qui analyse la place qu’occupent désormais l’islam et l’islamisme dans le cadre de nos institutions. Il apporte aussi un éclairage particulier sur le rôle de nos médias, des associations « humanistes », des partis politiques et de l’église dans la montée du fondamentalisme.
       Dans cette nouvelle guerre de religion basée sur le fanatisme, le terrorisme et la terreur, les « fous d’Allah » partent désormais à la conquête du monde libre avec au bout du voyage la mort qu’ils recherchent. Leur objectif est clair : Rétablir le califat en usant d’un argument de poids : La charia !
       En vous priant de bien vouloir prendre connaissance de la préface de cet ouvrage.
       Bien cordialement -     José CASTANO
PRÉFACE

       « Continuez à allumer des bougies, à faire des dessins, à vous câliner, à fanfaronner avec des « même pas peur ! », à creuser le gouffre de la niaiserie avec des « Je suis Charlie », « Je suis Paris », « Je suis Bruxelles »… Non ! Je ne suis pas une ville ! Je suis en guerre !... Et quand on est en guerre, on ne fait pas des bisous et des câlins devant la caméra de BFM TV en guise de réaction aux attentats… Quand je vois la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini, pleurnicher lors d’une conférence de presse, j’ai envie de hurler : « Virez-moi cette conasse et mettez-moi une Margaret Thatcher ou une Golda Meir ! »… Quand allez-vous cesser d’être dans le pathos dégoulinant, pour réagir en véritables guerriers impitoyables ?... Continuez à chouiner, en attendant, les islamistes creusent vos tombes. »
       (Myriam Ibn Arabi, professeur de français à Arcachon, franco-marocaine, de culture musulmane, qui lutte contre l'obscurantisme islamique)
       On a prêté, à tort, à Malraux la phrase suivante : « Le XXIème siècle sera religieux ou il ne sera pas ». Si l’on ne connaît le véritable auteur de ces mots, ils reflètent cependant avec une acuité saisissante, le changement brutal qui s’est opéré depuis un demi-siècle dans les mentalités et les modes de vie du monde oriental.
       Durant toutes ces années, s’est substituée, subrepticement, à une idéologie usée et corrompue : Le communisme, une idéologie tout aussi délétère : L’islamisme… comme si un vide devait être comblé. C’est ainsi que par analogie, une nouvelle guerre de religion (surnommée « le communisme du 21ème siècle», a éclaté et, cette fois, à l’échelle planétaire.
       « Nous avons construit des outils pour dénoncer le soviétisme et le nazisme, mais on peine à analyser le phénomène de l’islamisme alors qu’il n’est pas si différent ». Cette voix qui crie dans le désert est celle de l’auteur algérien de best-sellers, Boualem Sansal.
       Un peu partout sur la planète -notamment au Moyen-Orient- les Islamistes massacrent les peuples avides de liberté dans une orgie de violence...
       Que ce soit en France, en Angleterre, en Espagne en Belgique ou aux USA -là où le terrorisme a frappé le plus ignoblement- on retrouve également ces mêmes scènes d’horreur visant à foudroyer le monde occidental. Et ces tueries à grande échelle, ce déchaînement sans pitié d'un islam renaissant voulant dominer le monde ont eu leur source, en Algérie, dès le 1er Novembre 1954 par l’insurrection armée généralisée et les massacres qui s’ensuivirent durant près de huit années dans une apathie méprisante du peuple français et de l’Occident.
       Si d'aucuns -réfractaires aux bienfaits de la colonisation française- persistent à ne vouloir considérer que cette « guerre sainte » a réellement pris naissance à cette date en Algérie, depuis un demi siècle elle se déroule désormais (naturellement) en France ou contre la France, partout où flottent ses couleurs...
       L'histoire n'est pas une éprouvette où il faudrait mettre les mêmes corps en présence, les mêmes catalyseurs et où il faudrait reproduire les mêmes conditions physico-chimiques pour avoir la même réaction et les mêmes produits. Son étude permet toutefois d'avertir les chefs politiques et militaires sur la tournure que peuvent prendre les événements lorsque certaines conditions sont réunies.
       Une évidence s’impose : Le terrorisme islamiste et son cortège de barbarie inhumaine auxquels nous sommes confrontés depuis une trentaine d’années ressemblent à s’y méprendre à ceux du FLN algérien. Et bien que ces attentats se soient toujours réclamés du « djihad », il était de bon ton de ne pas le remarquer parce qu’il était impensable pour nos bien-pensants d’en dire la provenance…
       Ce n’était qu’une « petite guéguerre » où les protagonistes « exprimaient leur mal être »… Pas de quoi s’inquiéter !… Il ne fallait surtout pas affoler l’opinion ! Au besoin, la chloroformer et la faire se tromper de cible… sauf qu’aujourd’hui, nous mesurons avec stupéfaction le prix humain de cette mauvaise vision politico-médiatique qui a livré les Français en pâture à l’islamisme et à son fanatisme.
       D’un monde judéo-chrétien, nous passons à un monde musulman qui est à l’opposé de l’esprit français, de ses mœurs, de ses coutumes, mais qui veut par la force et le crime imposer son idéologie religieuse.
       Tout cela porte un nom : djihad!... guerre sainte!... guerre révolutionnaire, odieuse, cruelle, qui n'en est qu'à ses prémices, visant à disloquer le monde libre.
       L'objectif des islamistes : la victoire d’un totalitarisme qui ne diffère en rien du communisme et du nazisme en imposant par la terreur, la charia -la loi islamique- son cortège d'intolérance, de fanatisme et de barbarie.
       Pour la seule année 2015, 250 morts, victimes du terrorisme, ont été dénombrés en France et entre 2000 et 2015, 28 146 attaques terroristes mortelles ont été perpétrées par des musulmans de par le monde. Et le pire est à venir... 2016 battra tous les records !
       Un constat s’impose… Après chaque tuerie, il y a d’abord eu la stupeur, l’émotion, le chagrin, les larmes, la compassion, la solidarité, la nausée, la colère…
       Après le massacre du Bataclan, les Français ont allumé des bougies, déposé des fleurs et ont pleuré sans pour autant réclamer de compte à leurs gouvernants qui, à l’instar du « plus illustre d’entre eux », se félicitent de leur bilan dans un optimisme béat dénué de réalité…
       Après le carnage de Nice, les Français, soumis, ont recommencé à allumer des bougies, déposer des fleurs, pleurer, refouler leur rage… sans, pour autant, réclamer de comptes à ceux qui, dans le même temps, après nous avoir imposé de légitimer l’islam, religion de « paix et d’amour », déversaient à profusion devant les caméras, leurs larmoyantes jérémiades et leurs discours lénifiants d’une fadeur à donner la nausée…
       Pourtant, cette colère des Français ne s’est jamais véritablement exprimée… hormis l’accueil houleux réservé, à Nice, à Manuel Valls. Face à tant de barbarie mais aussi à tant d’inertie, d’incurie et de médiocrité de la part de gouvernants frileux, gavés aux « droits de l’homme » et imprégnés d’idéologie antiraciste, cette colère aurait dû se manifester au niveau national... non pas la colère aveugle, mais la juste colère…
       Mais combien d’autres massacres devrons-nous encore subir, combien d’autres morts devrons-nous encore pleurer avant de prendre réellement conscience que nous sommes en guerre ?... Avant que l’on désigne clairement l’ennemi ? Refuser de répondre à une guerre ouvertement déclarée équivaut à une capitulation !
       Nos gouvernants sont-ils insensibles à ce point à la douleur humaine pour se complaire dans leur déni de réalité sur les causes et l’extension de la barbarie islamiste ? Pour taire ce qui apparaît comme une évidence ? N’y a-t-il pas là une sorte de mépris à l’égard des victimes et de leurs familles ?
       « Nous sommes en guerre ! » clament à tout va Hollande, Valls et Cazeneuve… Dans ce cas, que ne désignent-ils pas clairement l’ennemi ?… Et celui-ci, c’est l’islam ! C’est lui –et lui seul- qui légitime les terroristes qui égorgent, décapitent, massacrent et se font exploser parmi les innocents.
       Il est temps que le peuple français prenne en main son destin et exprime sa colère… Il est temps de sanctionner ceux qui –au gré des mandatures- ont mené la France au chaos… Il est temps de se révolter contre cet islam, là, et retrouver pleinement son âme, son identité, ses libertés et cet amour sacré de la Patrie !
       « Je vous le dis, s’ils se taisent, les pierres crieront » (Luc 19:40).
       Puis… Oh miracle ! Est-ce ce verset de l’Evangile selon Saint Luc ou les voix de ces centaines de martyrs qui ont rendu plus prolixe François Hollande ? Après avoir inlassablement répété durant des années que « l’islam est compatible avec la démocratie »… que « l’islam est une religion de tolérance, d’amour et de paix » et qu’il ne « faut pas faire d’amalgame », voilà que le 15 juillet 2016, dans une allocution télévisée depuis l’Elysée, le Chef de l’Etat déclare pour la première fois : « C’est toute la France qui est sous la menace du terrorisme islamiste ! »
       Ce n’est pas en versant des larmes, en déposant des fleurs, en allumant des bougies, en multipliant les « cellules de crise »… et en mettant en place des N° verts et des clips « contre le racisme », qu’on combattra le terrorisme islamiste… Ce n’est pas en célébrant des offices religieux et en écrivant « Je suis Paris »… « Je suis Nice »… ou, plus affligeant encore : « Vous n’aurez pas ma haine ! », qu’on vaincra le monstre… mais en le traquant et en lui assénant les coups les plus meurtriers.
       De la haine, il en faut !... de cette haine que les soldats entretiennent pour pouvoir continuer à être des soldats ! Il faut monter en première ligne, il faut que la peur change de camp afin que le monstre retourne et s’enterre dans les sables du désert…
       La France est aux yeux de l’islam une aire de guerre, « dâr al-harb », et elle se doit de traiter ce dernier de la même manière qu’il la traite. Tout le reste n’est que discussion stérile et vaine logomachie !
       Et c’est encore Boualem Sansal qui nous avertit et dicte la conduite à tenir : « Les rassemblements officiels où l’on vient se lamenter et pleurnicher donnent de la France officielle une image déplorable qui encourage les islamistes. La France devrait, à travers ses chefs, donner l’image d’un pays DEBOUT et capable d’affronter le pire ! »
       Mais, une fois encore, le temps fait son œuvre… Il laisse inexorablement la place à un scepticisme désenchanté, une relativisation des choses, un détachement pervers de nos opinions fatiguées et, le pire, une mémoire qui s'estompe et qui n'est que trop voisine de l'égoïsme, de l'indifférence et de la lâcheté.
       Après s’être réveillés brutalement de leur sommeil, les Français se replongent dans leur amnésie habituelle et reprennent leur morne sommeil...
       Brave peuple résigné, continue à ne rien vouloir entendre, à ne rien vouloir voir… Persiste dans ta léthargie mais, combien dur sera le réveil !...
       Dans « Crime et Châtiment », Dostoïevski écrivait : « L'homme est une ordure, il s'habitue à tout ». Il rejoignait, là, Voltaire qui, dans son chapitre 30 de Candide ironisait : « Cette catastrophe faisait partout un grand bruit pendant quelques heures… »
       Combien faudra-t-il donc ajouter de siècles à ceux qui sont derrière nous pour qu’ils n’aient pas honte de leurs aînés ?...
José CASTANO
Courriel : joseph.castano0508@orange.fr
Cet article est extrait du livre : Terreur Islamiste » (214 pages)
Que l’on peut se procurer auprès des Publications José CASTANO
BP 67 - 34250 PALAVAS LES FLOTS


FAUT-IL UN ARRÊTE ANTI-SHORT ?
Par M. Hugues Jolivet
Photo envoyée par  M. Jolivet
         J'entends encore Montand chanter "A bicyclette",
         Transmettre la joie de vivre, de sortir entre amis !
         Ce loisir familial devient-il obsolète,
         Parce que rouler en short serait une infâmie ?

         Deux couples toulonnais, sur une piste cyclable,
         Ont essuyé insultes et agressions physiques
         De ''jeunes'' des cités, des actions condamnables
         Que réprouvent les lois de notre République !

         Est ce une réaction aux arrêtés divers
         Interdisant le port, aux plages, de burkinis ?
         De l'invalidation naît un effet pervers,
         Car les troubles surgiront ailleurs, à l'infini.

         Pour la seconde fois, en cette même ville,
         Le port du short sportif, par la gent féminine,
         Déclenche irritation, injures basses et viles.
         Faut il qu'elles se vêtent à la mode bédouine ?

         La Ligue des Droits de l'Homme, à Toulon, est muette !
         Le port du short est il offense aux bonnes moeurs ?
         N'est il de liberté que le port d'une voilette,
         Comme le portent, au Carmel, celles qu'on nomment "Bonnes Soeurs" ?
- Hugues JOLIVET        
7 septembre 2016        




" LE CYCLE DE L’ADIEU
Envoyé par Le Docteur J.C. Perez               N°16
L’agonie des cathédrales
CHAPITRE XVI
FONDEMENT CAPITALISTE ET ANTICHRETIEN
EXCLUSIF
DE L'ASSASSINAT DE L'ALGERIE FRANCAISE


LE TRAQUENARD DE LA LOI DU 4 FEVRIER 1919

A LA MEMOIRE DE NOS VICTIMES
DU 14 JUILLET 2016 A NICE

              Quel est le véritable but de ce travail ? Quel éclaircissement suis-je en mesure d'apporter dans ma prétention, obsessionnelle peut-être, d'identifier les responsables historiques de l'assassinat de l'Algérie française ?
              En réalité, j'ai l'impression de " tourner en rond ", car cette première interrogation en génère d'autres.
              Celle-ci en tout premier lieu :
              " Par quelle aberration intellectuelle des hommes politiques, hauts responsables du destin de la France, ont pu envisager que la séparation de notre patrie, la France, d'un immense territoire, l'Algérie, située à 800 kilomètres de Marseille seulement, allait s'accomplir sans conséquences gravissimes sur le destin de la nation française ? "

              Parmi ces conséquences gravissimes, le matin du 15 juillet 2016, à l'instar de l'immense majorité de nos compatriotes, je fus à la fois écrasé de douleur et fou de rage lorsque j'appris le drame qui avait frappé Nice le 14 juillet au soir.
              Qui a frappé Nice dans la chair de nos enfants de la patrie et des enfants de patries voisines, venus dans notre belle ville méditerranéenne pour y célébrer la fête nationale.
              Ce drame horrible confère toute sa vigueur à une interrogation perpétuelle :
              " De quel prix allons-nous payer pendant longtemps encore, la défaite consentie à Evian en mars 1962, par un gouvernement et un président français " collabo " de l'ennemi agresseur déclaré de la France ? "
              Ennemi que notre armée avait vaincu !
              Surgissent deux interrogations mises à l'ordre du jour par le drame niçois du 14 juillet 2016 :
              La première :
              " A quoi s'identifie ce que l'on décida d'anéantir à Evian en mars 1962 ? "
              La seconde :
              " Comment interpréter que cet accomplissement géopolitique majeur, l'abandon d'Evian, ait été confié par De Gaulle à la signature d'authentiques sous-ordres de la Vème République ? "

PREMIER CHAPITRE

              Ce que l'on s'est efforcé de détruire hier, par la mort de l'Algérie française, ne s'identifie à rien d'autre qu'à un processus d'anéantissement déclenché aujourd'hui en France, en Europe et à l'échelle du monde entier. Le massacre de Nice du 14 juillet 2016 illustre avec une tragédie accomplie une phase actuelle de la guerre déclenchée depuis longtemps pour la domination finale du monde.
              Une guerre dirigée contre une entité géopolitique à qui nos ennemis d'hier et leurs successeurs d'aujourd'hui, refusent le droit de vivre : l'Occident.
              C'est-à-dire une réalité territoriale et historique, qui, seule, offre aux chrétiens une possibilité de vivre en liberté.
              Nous voulons dire : de vivre libres en tant que chrétiens.
              Il est encore temps, mais surtout nécessaire, de ne plus taire la véritable identité de l'intervenant planificateur, ou plutôt décisionnaire, de l'assassinat historique de la France sud-méditerranéenne.
              Et surtout, de renvoyer dans les ergastules de l'imaginaire les motivations alléguées d'inspiration marxiste, socialiste, ou plus généralement, " socio-révolutionnaire ".
              Motivations qui prétendent encore inscrire la guerre d'Algérie dans le cadre illusoire d'une guerre de libération.
              Motivations qui prétendent faire de la guerre d'Algérie un conflit opposant un peuple opprimé à une collectivité d'oppresseurs.
              Cette guerre fut, cependant et sans aucun doute, une guerre de libération.

              Une Libération de quoi ?
              Une libération de l'argent.
              Une libération de capitaux que l'on prétendait investir dans d'autres secteurs jugés plus rentables. " Secteurs moins conventionnés, moins routiniers " ont-ils écrit. Dans la perspective constante et dominante, pour ne pas dire exclusive, d'augmenter la valeur ajoutée des capitaux disponibles. Car pour ces décideurs, l'identité des nations s'est trouvée réduite depuis longtemps à l'identité exclusive " de secteurs économiques ".

              Ce fut une guerre stratégiquement capitaliste, mise en œuvre par les tenants du capitalisme financier qui ne poursuivaient qu'un but : "se délester " du débouché algérien.
              Délester la puissance financière internationale de la charge économique jugée très lourde que pouvait exiger la conduite du peuple algérien vers la modernité. Car d'après les planificateurs racistes de la dite " décolonisation ", le peuple algérien ne méritait pas qu'on lui ouvrît le chemin de la modernité.
              " Peuple algérien ", a prétendu De Gaulle dans cet esprit, lors du discours du 16 septembre 1959 " dont le destin est d'être miséreux ".
              Il précisa plus tard, dans les premiers jours du mois d'avril 1962, que la France n'avait " aucun intérêt à porter à bout de bras un peuple qui n'offrirait rien en échange ", a-t-il affirmé en substance.
              De Gaulle prétendait ne poursuivre qu'un but dont la formulation officielle pouvait s'exprimer ainsi : " dans l'intérêt supérieur de la France et du peuple français, il fallait se débarrasser de la charge économique et sociale du peuple algérien ".

              Aujourd'hui, la situation de notre patrie est suffisamment limpide pour évaluer le fiasco politico-économique, valorisé tragiquement par l'horreur des attentats terroristes, qui sanctionnent de nos jours l'abandon planifié de l'Algérie française par De Gaulle et ses inspirateurs, pour ne pas dire ses maîtres, du capitalisme financier.
              De Gaulle se révèle avoir accédé au rang de générateur dominant, et surtout décisif, de la désespérante passivité actuelle exhibée par une fraction non négligeable de peuples européens. Ceux-ci acceptent une Europe dépourvue de convictions. Une Europe dont les habitants eux-mêmes, n'arrivent pas à enregistrer le potentiel évolutif qu'elle pourrait signifier, si les Européens se décidaient à voir en elle ce qu'elle est vraiment : un foyer possible et surtout majeur de rayonnement occidental.
              La Méditerranée, grâce à l'Algérie française, aurait dû évoluer sous l'impulsion d'un enthousiasme européen, vers le destin d'une région providentielle de l'Europe. Elle aurait dû évoluer vers le rayonnement d'un véritable pays.
              Aujourd'hui, elle risque de s'illustrer comme une frontière qu'essaient de franchir dans sa partie orientale et centrale pour le moment, des populations abandonnées à la dictature meurtrière et esclavagiste du djihad islamiste.
              Peuples dont nous ne savons que faire sur nos territoires, parce que, depuis l'abandon de l'Algérie française, nous ne sommes plus en mesure d'assurer leur subsistance.
              Et de contrôler, pour les détruire, ceux qui nous infiltrent pour nous soumettre et nous massacrer par épisodes.
              Les responsables de cet abandon seraient capables de paraître surpris, si on les accusait du crime d'avoir conduit l'Europe dans un traquenard : celui de connaître aujourd'hui une situation de continent assiégé.
              Assiégé par une mouvance conquérante qui dispose d'une arme absolue : le temps.
              Le temps généreusement octroyé à ceux dont la mission est de provoquer un morcellement, " une véritable embryotomie (1) " de l'Europe, à peine naissante.
              Le temps d'apporter leur concours, volontaire ou non, au processus invasif chronique à la fois meurtrier et sournois dont nous sommes devenus l'objet de la part du " djihad islamiste ".

              " Vous voulez la France de Dunkerque à Tamanrasset, je vous prédis, moi, que vous aurez l'Algérie de Tamanrasset à Dunkerque ", avait prédit Ben M'Hidi en 1957.

              1) Embryotomie : extraction, par fragments d'un fœtus mort dans l'utérus, d'une femelle mammifère

DEUXIEME CHAPITRE

              Durant cette année 2016, fut particulièrement évoqué le 100ème anniversaire de la bataille de Verdun. Des centaines de milliers d'hommes d'Occident, furent massacrés par la volonté des " Polpots " de l'époque, au cours d'une guerre déclenchée et entretenue par ceux qui espéraient en finir à tout prix avec les monarchies européennes et surtout, avec les empires russe et austro-hongrois.
              On avait oublié que le peuple européen avait été appelé à naître lors du pacte de Reims, sinon à la fin du Vème siècle, tout au moins au début du VIème siècle.
              Pacte établi spirituellement entre les Mérovingiens d'une part et le Saint-Esprit d'autre part. Grâce à un maître d'œuvre de génie, l'évêque Rémi.
              Comme le rappelle mon fidèle camarade, Philippe Lamarque, ce jour du 25 décembre d'une année comprise entre 496 et 506, Rémi donna le baptême à Clovis et à 3.000 guerriers francs.
              Il les arracha par cet accomplissement, à l'arianisme qu'ils s'apprêtaient à intégrer.
              Par cet octroi solennel du baptême, Rémi accomplit une mission : " un transfert spirituel et historique en même temps, de la royauté davidique au bénéfice d'un peuple vigoureux et structuré qui accepta dès lors, d'affronter un combat ".
              Un combat pour maintenir la Gaule dans la spiritualité définie ou plutôt générée par le catholicisme apostolique et romain.
              Par ce baptême fut effectivement attribuée à la Gaule une mission décisive : garantir dans l'avenir de cette terre, la pérennité d'une victoire remportée un siècle plus tôt par Saint-Hilaire de Poitiers contre l'arianisme. C'est de cette victoire de Saint-Hilaire qu'est née véritablement la France. Parce que l'Eglise romaine avait besoin de la Gaule victorieuse sur l'arianisme pour survivre.
              L'arianisme, rappelons-le, définit une thèse unitaire et hérétique, ennemie du christianisme romain. Il rejetait et rejette toujours le dogme de la Sainte-Trinité, fondement du catholicisme apostolique et romain.
              Jusqu'au VIIIème siècle, la Gaule résista avec efficacité contre l'arianisme.

              Cependant le rôle avilissant d'une fraction de la papauté médiévale d'une part, et les drames provoqués par des luttes intestines au sein des clans successoraux mérovingiens d'autre part, ont failli déstabiliser et détruire ce qui était devenu le ciment de la nouvelle nation. De la nation française qui était en train de naître, grâce à la victoire de Saint-Hilaire contre l'arianisme, soulignons-le volontairement une fois de plus.
              Ce ciment c'était le catholicisme romain qui impliquait avant tout une totale adhésion au dogme de la Sainte-Trinité. Adhésion qui, au Moyen-âge, exigeait une nécessité de guerre contre ceux qui s'opposaient au culte trinitaire.

              Le Sud de la Gaule, l'Austrasie, était fragilisé par un voisinage dangereux.
              Parce que celui-ci était générateur d'une contagion.
              De l'autre côté des Pyrénées, en effet, une évolution contraire s'était révélée dominante depuis des siècles en Ibérie. Le christianisme y était menacé d'asphyxie par les Goths ariens qui détenaient alors le pouvoir.
              Nous savons que c'est une princesse franque, Ingonthe, arrière-petite-fille de Clotilde seconde épouse de Clovis, qui sauva la Croix en Ibérie.
              Cette princesse franque, réussit à convertir son époux Herménégild, le duc de Tolède, au catholicisme romain.
              Il s'agissait du prince héritier du royaume Goth d'Ibérie. Le roi Léovigild, le fit assassiner pour le châtier d'avoir renié la foi arienne à laquelle lui, en tant que roi d'Ibérie, prétendait rester fidèle.

              Plus tard, sous l'influence de sa belle-sœur, la veuve Ingonthe, Récarède, frère cadet d'Herménégild et nouveau roi d'Ibérie, renia l'arianisme. Il se convertit à son tour solennellement au catholicisme trinitaire, alors qu'il ceignait la couronne royale lors du Concile de Tolède.
              Nous sommes en 589.
              Cependant, malgré le baptême de Récarède et de l'ensemble de sa cour tolédane, l'aristocratie gothe ibérique persista dans sa volonté de rester arienne dans une forte proportion.
              Avec une observance coutumière et parfaitement légale de la polygamie, en particulier.
              Lorsque le message du prophète Mohamed, véhiculé par des négociants et des voyageurs et non pas par des conquérants, parvint en péninsule ibérique, les ariens espagnols n'hésitèrent pas, à l'instar de leurs coreligionnaires iraniens, syriaques et maghrébins, à découvrir, fort opportunément, dans le message révélé au razoul par l'archange Gabriel, une confirmation divine de leur foi.
              Car le Prophète proposait " un style de vie " qu'eux-mêmes, les ariens, avaient mis en œuvre depuis des siècles

              " Un style de vie " qui cette fois, était commandé ou plutôt confirmé par Dieu au Prophète, par l'intermédiaire de Jibril, l'archange Gabriel. Ils adhérèrent tout logiquement et en masse à l'islam.
              L'Espagne, comme d'ailleurs le Maghreb et d'autres territoires orientaux, ne fut jamais conquise militairement par des envahisseurs venus d'Arabie.
              L'Espagne fut, en grande partie conquise, occupée et administrée par des musulmans d'origine endogène. C'est-à-dire des Goths ariens qui se déclarèrent " Arabes " au moment même où ils adhérèrent à l'islam.
              " Los agarenos invasores " 2 étaient d'origine indigène en Ibérie et au Maghreb.
              Ils étaient enrichis de cette nouvelle religion que représentait la foi musulmane tout récemment révélée par Dieu au Prophète. Tous, ibériques, nord-africains et orientaux, obéirent avec une forte conviction, à une exigence immédiate et fondamentale du IIIème calife Otman :
              Celui-ci, avant d'être assassiné par les siens, avait rendu obligatoire l'usage exclusif de la langue arabe littérale lors de l'observance rituelle et quotidienne du message transmis au Prophète de la Mecque et de Médine.
              Au cours de cette adhésion totale à l'islam, tous adoptèrent, quelle que fût leur origine, des patronymes et des prénoms arabes.

              En 711, survînt la confrontation décisive : la bataille de Guadalète.
              Le roi Rodéric, ou Rodrigo, le dernier régnant catholique romain, fut vaincu par Tarik, duc de Tanger, un haut dignitaire arien ibérique, déjà converti à l'islam… peut-être….
              Avec le Goth Tarik, s'est simultanément convertie à l'islam la cavalerie gothe, instrument majeur de la conquête endogène de l'Espagne, par les musulmans espagnols.
              " Los agarenos invasores "
              2) " Los agarenos invasores " : les musulmans envahisseurs

TROISIEME CHAPITRE

              Cette défaite chrétienne de 711 à Guadalète connut une récidive lointaine et majeure, lorsque notre patrie, la France, fut condamnée à en subir une équivalente à travers la volonté exprimée par la signature des sous-ordres de De Gaulle, à Evian, en 1962.
              De Gaulle, par cette décision qui fut la sienne, n'a fait que rester fidèle aux engagements qu'il avait pris en 1943 en faveur de Ferhat Abbas sous l'influence du général Catroux.
              Nous vivons actuellement en France et en Europe, voire un peu partout dans le monde, sous la pression invasive d'un exhibitionnisme communautaire, en réalité révolutionnaire, islamiste et terroriste. Celui-ci, en France, projette de porter atteinte à la loi du 9 décembre 1905 : " la loi de séparation des églises et de l'Etat ".
              Dans une perspective évidente : nous soumettre, à moyen terme, par le moyen d'un processus législatif, espéré favorable, à un rejet de la laïcité telle que nous la pratiquons encore en France.
              Nous respectons l'islam.
              Nous respectons toutes les expressions de la foi en Dieu dans la mesure où ces dernières respectent nos institutions. Celles qui sont mises en place par le peuple souverain.
              Nous les respectons tant que le peuple reste véritablement souverain : c'est-à-dire non soumis, par la force ou par la ruse, à la volonté d'une idéologie exclusivement et rigoureusement orientée dans le sens de l'antichristianisme opérationnel.
              La loi davidique qui fut solennellement transmise à Clovis et aux 3000 guerriers francs lors du baptême de Reims par l'évêque Rémi, définit un esprit qui doit nous inspirer aujourd'hui encore.
              Nous ne sommes pas dans l'obligation de nous soumettre complaisamment aux conséquences désastreuses de la défaite gaulliste de 1962.
              Ce n'est pas notre défaite.
              Il s'agit d'une défaite assumée par De Gaulle, en application de son orientation politique et économique imposée par le capitalisme financier. On peut affirmer que la France fut, historiquement et provisoirement, vaincue en Algérie par De Gaulle lui-même en mars 1962. Puisque De Gaulle ne fit que se rallier, politiquement et militairement, au plan stratégique mis en œuvre par les décideurs du délestage économique du débouché algérien.

              Quel fut le point de départ, sinon du déclenchement du moins de la mise en route, du processus d'abandon de la terre française d'Algérie ?

              Tout remonte en réalité, au 4 février 1919.
              11 semaines après l'armistice du 11 novembre 1918, avant la signature du traité de Versailles, sont publiés en France et en Algérie, les décrets d'application d'une loi.
              Une loi qui, en théorie, offre la citoyenneté française aux sujets français musulmans d'Algérie, à la condition qu'ils adhèrent au code civil français.
              Cette loi, semble redonner vie au Senatus Consulte de Napoléon III promulgué le 14 juillet 1865. Elle le complète, en théorie. Elle le vitalise, elle l'actualise.
              " En théorie ", insistons sur cette réserve.
              Le Senatus Consulte de 1865, nous le savons, avait défini le processus exigible pour une accession des musulmans et des juifs d'Algérie à la citoyenneté française. La condition sine qua non s'exprimait à travers une renonciation à leur statut personnel.
              C'est-à-dire qu'il leur était prescrit, nous estimons utile de le souligner encore, de se soumettre au Code Napoléon, au Code civil, comme tous les autres citoyens français.
              C'était, de toute évidence, ce qu'il fallait imposer aux musulmans d'Algérie, comme un préalable légal et indispensable.
              La citoyenneté ne pouvait être concédée que par le biais d'une sécularisation des Musulmans d'Algérie, dans le vécu quotidien de leur foi.
              Il ne nous paraît pas inutile de préciser si possible, ou de rappeler tout au moins, le sens global de trois substantifs.

              Le Sécularisme
              Il reconnaît la nature fondamentale, prioritaire voire exclusive, des valeurs supérieures découvertes par l'homme dans le cours d'une vie.
              Mais il refuse de les soumettre à Dieu dont l'existence est niée par les sécularistes.
              Ces valeurs supérieures de la vie, découvertes par le génie de l'homme, le sécularisme en fait une " fin en soi ".
              Il les absolutise.

              La Sécularité
              Elle reconnaît, elle aussi, la réalité des valeurs supérieures de la vie.
              Mais elle ne les absolutise pas.

              Elle les soumet à Dieu ou plutôt elle les intègre et les subordonne à la perfection divine.

              La Sécularisation
              Cette dernière définit l'ensemble des attitudes et des comportements tactiques, en réalité, des comportements religieux en cette occurrence, qui permettent d'accéder à une convivialité durable entre les croyants eux-mêmes et les non-croyants.
              En dernière analyse, la sécularisation contemporaine qu'il faut banaliser correspond à un concordat qui confère aux croyants et aux musulmans en particulier, le moyen de vivre librement leur foi, dans le cadre de nos institutions et législations qui elles-mêmes expriment la volonté du peuple souverain.
              La sécularisation exige désormais une " définition réactualisée ". Car elle semble se révéler détentrice de deux sens possibles générés par l'imprévu des évolutions électorales.

              Dans un premier sens :
              Elle peut exprimer un concordat établi entre une société laïque institutionnelle et dominante d'une part, et une religion d'autre part, qui ambitionne la liberté de s'exprimer au sein de cette société laïque.

              Dans un sens différent :
              Elle pourrait exprimer un concordat entre une religion d'état dominante, voire dictatoriale dans la vie d'une nation, et une société laïque qui aspirerait à rester libre de s'affirmer, en tant que laïque, au sein de cette même nation.
              On se rend compte en analyse actuelle, à l'encontre de ce qu'avaient attendu, et surtout espéré les laïcs de la IIIème République, que la laïcité a fini par se libérer de cette astreinte. Elle s'identifie aujourd'hui, en effet, en terre d'Occident, au moyen nécessaire et indispensable pour une expression libre et simultanée de différentes fois religieuses dans un même pays.
              Les pratiques religieuses, dans leurs manifestations sociales et plus globalement dans leurs manifestations citoyennes, doivent rester confinées dans l'espace défini par les exigences du Code civil qui, normalement, est prévu pour tous.
              Subordonnées au Code civil, c'est-à-dire subordonnées aux exigences de la laïcité, par le moyen du suffrage universel.
              Laïcité qui se révèle être ainsi et en dernière analyse, la valeur suprême à défendre.
              Car elle-seule est capable de mettre un peuple à l'abri des crispations confessionnelles si chères à Alain Peyrefitte.
              On a choisi pour l'entrée en vigueur de cette loi du 4 février 1919, curieusement, un moment particulièrement opportun !
              Ou plutôt satanique pour ceux des Français qui envisageaient déjà de se débarrasser de l'Algérie, dans une perspective néocapitaliste. Rappelons que cette loi de 1919 offrait la citoyenneté française aux musulmans en échange de leur observance rigoureuse du Code civil français, à l'instar de tous les autres citoyens français.
              Croyants ou non croyants.
              Satanique en effet, car, 11 semaines à peine après l'armistice de 1918, dès la fin de la première grande boucherie européenne, mise en œuvre par les Polpots européens de l'époque, avides de détruire l'empire austro-hongrois en toute priorité, qui était préoccupé en France et en Algérie du statut des musulmans ?
              Qui pensait aux " Arabes " d'Algérie alors que l'on pleurait en France 1.500.000 morts ! Parmi lesquels des milliers de combattants musulmans d'Algérie et de soldats africains !
              Tout s'est passé, très opérationnellement, comme si l'offre de la citoyenneté mise en œuvre par Clemenceau, avait été secrètement motivée en France, par la volonté de donner du temps pour que naquît, en Algérie, un dispositif précisément prévu pour élaborer une riposte ponctuellement dirigée contre cette loi de 1919, par les ennemis de la France. Qui surent profiter de la passivité momentanée de notre peuple, consécutive aux pertes humaines énormes subies par la patrie : 1.500.000 morts !
              Une loi de 1919 dont la perspective secrète était en réalité de se débarrasser de l'Algérie ou plutôt du peuple algérien.
              Tel apparaît aujourd'hui, manifestement ou plutôt à l'évidence, le résultat opérationnel espéré et finalement atteint, de la loi de Clemenceau, du 4 février 1919.
              Dans cette perspective exclusive, un dispositif de riposte officiel contre cette loi, c'est-à-dire contre la France, allait effectivement voir le jour dès 1920. Sous la forme d'une manœuvre remarquablement conduite, visant à monter un appareil de guerre, étape par étape. Un appareil de guerre capable d'exercer sa pugnacité contre la France en Algérie, le moment venu.

CHAPITRE 4

              Dans cette perspective opérationnelle, dès 1920, une association légale s'installe en Algérie : les Cénacles d'Etudes dont le but prioritaire consiste à faire de la communauté musulmane d'Algérie une communauté réfractaire aux effets de la loi de 1919.
              Dans ces cénacles, il est prescrit aux Musulmans de combattre les effets officiellement redoutés de cette loi. Effets redoutés que sont, " l'évangélisation, l'assimilation, la francisation des musulmans ".
              Comme si la IIIème République avait été préoccupée à cette époque de l'évangélisation des musulmans d'Algérie !
              On oublie que Clemenceau s'affirmait avant tout, comme un antichrétien fondamentaliste.
              Son antichristianisme il le mit en œuvre en Algérie française, dès 1919.
              Antichristianisme dont les effets s'illustrent aujourd'hui par l'horreur des attentats déjà vécus et la perspective de ceux qui s'annoncent par contagion.
              Le président fondateur de cette association fut un négociant berbère, un religieux profond, Omar Smaïl cheikh. Il réunit, dès 1920, une élite parmi les uléma berbères d'Algérie. Ceux-ci se soumirent à une première recommandation d'Omar Smaïl : s'exprimer désormais exclusivement en langue arabe littérale.
              Par cette décision, il mit en pratique opérationnelle quotidienne " l'outil conceptuel " que constitue la langue arabe.
              Il renforça d'une manière très offensive " le lien liturgique " représenté par la langue arabe et les " vocalises sans cesse renouvelées ".
              Il conféra une valeur opérationnelle majeure à " l'exercice de la différence ".
              La différence qui est exprimée dans la psalmodie.
              Car, " c'est la psalmodie qui cautionne que l'on reste soi " et qui " symbolise l'universel ".
              Tous insistèrent sur la " réciprocité opérationnelle qui existe entre le texte et les récitants ".
              Ils prétendirent démontrer, à l'encontre de tout fondement intellectuel, que les progrès de l'islam s'expliquaient avant tout : " non point dans ses références métaphysiques mais dans ses mises en œuvre temporelles ".
              Car, pour ces opérationnels, " c'est la psalmodie qui cautionne que l'on reste soi ".
              Nous estimons nécessaire de rappeler cette formulation. Ils précisent, rappelons-le : " La psalmodie symbolise l'universel ".
              La langue arabe ! C'est leur idiome, oui, mais c'est surtout la manière de réciter ou plutôt la cadence récitative qui " les situe tout le temps en site de véracité ".
              Les vocalises perpétuellement renouvelées permettent de comprendre combien l'orthodoxie touche de près à sa " substance phonique".

              Donc, pour Omar Smaïl, la langue arabe littérale s'identifie à un moyen de guerre nécessaire, primordial, pour lutter contre les trois conséquences, officiellement et théoriquement redoutées de la loi du 4 février 1919, à savoir, rappelons-le :" l'évangélisation, l'assimilation, la francisation ".
              C'est au nom de Dieu et pour le respect de la parole du Prophète que l'on décida de combattre la France et le christianisme, à partir d'Omar Smaïl, dès 1920.
              Qui eut le savoir-faire nécessaire pour saisir l'occasion qu'offrait Clemenceau aux ennemis de l'Algérie française.
              Occasion qu'illustrait la loi du 4 février 1919.

CONCLUSION

              C'est au général De Gaulle que doit être attribuée la responsabilité exclusive, stratégique et décisive, de la mise en place opérationnelle terminale qui fut mortelle pour l'Algérie française.
              Qui, secondairement et surtout actuellement, s'illustre comme un danger de mort spirituel pour la France, l'Europe et l'Occident. Car cette mise en place algérienne s'est universalisée dans son expression opérationnelle moderne.
              L'Occident se définit, rappelons-le, comme un espace géopolitique au sein duquel les chrétiens peuvent vivre libres, affranchis de toute menace de mort, d'oppression, de servitude.
              Il s'agit là de la raison fondamentale qui fait de l'Occident l'objectif à détruire par le djihad islamique, quelles que soient les identités que l'on prête à ce dernier.
              Le 14 juillet 2016 Nice a fait l'acquisition dramatique et privilégiée de site opérationnel prioritaire pour l'arabo-islamisme fondamentaliste. Le défi est lancé.
              Qui va le relever astucieusement, je n'ose pas dire intelligemment ? Mais surtout efficacement ?
              L'appareil de guerre, ennemi de la France, s'est développé, structuré et finalement implanté en Algérie avec le consentement passif des IIIème et IVème républiques.
              La Vème République s'attribua le rôle historique de livrer sur un plateau à nos ennemis, les moyens de leur victoire.
              La Vème République, à l'insu des Français qui n'ont pas perçu dans leur immense majorité la gravité du piège dans lequel ils acceptèrent de plonger, fut intégrée à son insu, secrètement à la révolution arabo-islamiste, l'actuelle révolution mondiale, dès 1958.
              On oublie, avec un entêtement scrupuleux, de préciser que le destin de l'Algérie française avait été déjà scellé, dans un écrit auquel personne aujourd'hui ne veut faire référence.
              Il s'agit du document Pompidou qui, dès le printemps 1958, avant la reprise du pouvoir par De Gaulle, précisait les manœuvres à entreprendre pour obtenir du FLN une cessation des hostilités, en lui livrant l'Algérie.

              Ce plan Pompidou-Brouillet, prévoyant l'assassinat de l'Algérie française, émanait du cabinet privé de De Gaulle. Celui-ci mit tout en œuvre pour que la guerre fût perdue et cela, dès le printemps 1958.
              Il fallut néanmoins quatre ans de pouvoir gaulliste pour perdre cette guerre contre le FLN.
              Quatre ans d'opposition d'une minorité éclairée, d'une élite de Français d'Algérie et de Métropole qui, refusant la défaite mendiée par De Gaulle et ses mandataires, opposèrent une résistance illustrée et symbolisée en dernier recours par le combat de l'OAS, d'Algérie et de Métropole en 1961 et 1962.
              L'OAS livra un combat.

              Un combat pour la France.
              Un combat pour le peuple français d'Algérie.
              Un combat pour la survie de l'Occident.
              Un combat qu'il faut cesser de condamner.
Le docteur Jean-Claude PEREZ        
Nice, Le 2 août 2016                 

" LE CYCLE DE L’ADIEU
Envoyé par Le Docteur J.C. Perez               N°17
L’agonie des cathédrales
CHAPITRE XVII
OCCIDENT ET OCCIDENT MUSULMAN ORIGINE ? …. UTOPIE ? …. REALITE ? ….

I

              Dès la fin du chapitre précédent, le seizième du " Cycle de l'Adieu ", que je vous ai récemment proposé, je me suis heurté à un obstacle majeur.
              Celui-ci naît, en réalité, de l'aura d'imprécision qui enveloppe la notion " d'Occident ". Notion enrichie tout particulièrement depuis 2012, de la notion " d'Occident musulman ".
              Jusqu'à la chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989, il existait un Occident théorique.
              Dont le contenu politique se trouvait atténué, dégradé même, dans sa signification doctrinale, par une réalité géographique constante et évidente.
              Car l'Occident était devenu tout banalement ce que l'on situait sur une carte, à l'ouest du mur de Berlin.

              Depuis la chute du mur, datée du 9 novembre 1989 donc, le monde a connu une mutation, encore active aujourd'hui, que l'on se garde d'évaluer. Et surtout, d'approfondir.
              L'ancien soviétique Poutine, dans le cadre de cette mutation, n'a pas raté l'occasion, il y a quelques années, de nous régaler d'un signe de croix ostensiblement déployé, dépourvu du plus petit balbutiement gestuel, devant un archimandrite orthodoxe. En prenant soin de réhabiliter le tsar Nicolas II urbi et orbi.

              De nos jours, on voit des millions de touristes chinois, venir admirer la France et l'Europe, prendre soin d'enrichir en même temps les tiroirs- caisses de nos marchands français et européens.

              Un constat nous est imposé : toutes ces évolutions ne semblent pas avoir généré les réflexions auxquelles devraient se soumettre ceux qui se définissent comme des occidentaux.
              Des réflexions qui se résument en une question majeure : " c'est quoi, aujourd'hui, l'Occident ? ". Cette interrogation exige d'être posée de nos jours, plus qu'hier.

              Car ce terme, ou plutôt ce substantif d'Occident, malgré son imprécision, n'a pas manqué de provoquer des réactions d'extrême réserve, voire d'hostilité haineuse de la part d'une majorité du monde musulman.
              J'apporte immédiatement une précision à ce dernier propos : je veux dire d'une majorité du monde islamiste.
              C'est bien celui-ci en effet, qui prétend conférer au terme " d'Occident " un sens privatif de liberté pour les uns, riche de menaces pour les autres.

              Force nous est de constater en conséquence que le temps des balbutiements se révèle aujourd'hui révolu.
              D'autant plus que je n'ai pas manqué de constater à l'instar de beaucoup d'autres, que ce substantif d'Occident jouit depuis 2012, d'un enrichissement de sa signification.
              A travers une formulation opérationnelle majeure et exclusive de son nouveau contenu idéologique et historique.
              Aujourd'hui, l'Occident se définit comme l'ensemble géopolitique et militaire universel qui fait face, ou plutôt qui doit faire face, sous peine de mort, à la dictature guerrière du djihad islamiste.
              Djihad déclenché pour la domination finale du monde.

II

              Le 5 mai 2012, s'est tenue une conférence à Alger, organisée par " le Café littéraire de la Fondation Casbah ".
              C'est à Bab-El-Oued que des notables musulmans ont tenu à rappeler avec vigueur le rôle fondamental qui fut celui du cheikh Omar Smaïl. Notable musulman, de l'ouest algérien dont je me suis attaché, en maintes occasions et avant beaucoup d'autres, à mettre en relief l'action qu'il déclencha en faveur du rayonnement islamique algérien. A partir de 1920.

              C'est-à-dire au lendemain de la loi du 4 février 1919.

              Le rôle de Smaïl cheikh doit s'identifier avant tout, d'après les congressistes algérois de 2012, à une entreprise de " sauvetage " du culte musulman en Algérie.
              Dont l'exercice, ou plutôt la pratique quotidienne était menacée, soutenait-il, par la loi du 4 février 1919.
              Cette loi, permettez-moi de le rappeler, remettait en question un état de fait :
              Celui qui conférait aux musulmans d'Algérie, l'identité de " sujets français ", acquise de facto en 1830.
              Ce fut officiellement confirmé en 1865, année du Sénatus Consulte de Napoléon III.
              Au cours duquel les Musulmans d'Algérie, à l'instar d'une écrasante majorité de Juifs d'Algérie, ont refusé d'intégrer la citoyenneté française pleine et entière, offerte par Napoléon III.

              Cette nouvelle loi du 4 février 1919, votée sous la Présidence du Conseil de Clemenceau, rappelons-le une fois de plus, prétendait donner officiellement aux musulmans qui le voulaient, la possibilité :
              D'une part, de s'extirper de la condition de sujets français, d'autre part d'accéder, par cette décision, au rang de citoyens français, à l'instar de tous les Français qui vivaient au nord de la Méditerranée, c'est-à-dire, il ne faut jamais l'oublier, à 800 kilomètres d'Alger, seulement.

              Pour ce notable musulman, Omar Smaïl, Berbère et Kabyle, comme le précisent ses descendants aujourd'hui, avec une vigueur insistante, cette accession possible à la citoyenneté française par un acte de volontariat individuel véhiculait un danger qu'il jugeait majeur :
              " le danger d'atténuer dangereusement la pratique, ou plutôt le vécu quotidien du culte musulman ", soutenait-il en substance.
              Pour Omar Smaïl cheikh, petit-fils de l'émir Abdelkader, ce qui importait par-dessus tout, et en constante priorité, c'était " d'étouffer dans l'œuf ", dès 1920, un enthousiasme nouveau.
              Un enthousiasme français.
              Un enthousiasme mobilisateur, historiquement amplifié, exalté avec éclat, par la toute récente victoire française de 1918 sur l'Allemagne.
              Enthousiasme enrichi du retour de l'Alsace et d'une partie importante de la Lorraine, à l'intérieur de la réalité historique de la nation française, régénérée par la victoire de nos armes.
              Omar Smaïl redoutait donc les effets de partage de cette victoire. Effets inéluctablement exprimés dans l'enthousiasme vécu par tous les Français, quelles que fussent en 1919, leurs convictions et pratiques religieuses respectives.

III

              Omar Smaïl, dans le but d'annihiler le partage de cet enthousiasme dont il majora les effets anti-musulmans supposés, imposa un nouvel axe de résistance contre la France.
              En rappelant aux musulmans d'Algérie que leur ardeur à la lutte et leurs enthousiasmes de combattants, devaient être consacrés à chaque instant et en toute priorité, ou plutôt en toute exclusivité, à leurs devoirs prioritaires et sacrés d'obéissance constante à l'enseignement du Prophète.

              En particulier, il déclencha une opération de rejet contre l'assimilation, la francisation, et l'évangélisation.
              Trois termes qui exprimaient, selon lui, les tentations ou plutôt les risques auxquels allait être inéluctablement soumis chacun des musulmans, jouissant jusqu'à ce jour de la nationalité française depuis 1830.

              Tentations et risques qui n'auraient pas manqué d'être courus, toujours selon Omar Smaïl, à partir de l'instant ou ce même musulman aurait opté volontairement pour la citoyenneté française.
              Comme le lui offrait la loi du 4 février 1919.

IV

              Clemenceau, président du Conseil de la IIIème République victorieuse, accepta de retenir ce projet de loi, qui fut débattu par nos chambres. La loi fut ainsi votée par la représentation nationale française. En février 1919.
              Je ne me souviens pas, en tant qu'élève de l'école primaire, puis lycéen à partir de 1939, d'avoir entendu un de nos maîtres ou maîtresses de l'école communale de la rue Franklin à Bab-El-Oued, ni un de nos professeurs d'histoire du Grand Lycée d'Alger devenu Lycée Bugeaud en 1940, évoquer avec conviction et insistance cette réalité historique :
              La possibilité pour un " Arabe d'Algérie, pour un indigène algérien, pour un national français de confession musulmane ", d'accéder à la qualité de citoyen français de plein droit et de pleins devoirs à l'heure de son choix.

              Il suffisait à ce volontaire de se présenter dans le bureau d'un juge de paix de son quartier, à Bab-El-Oued c'était rue Montaigne, et de solliciter d'y être enregistré comme citoyen français.
              Après, évidemment, avoir pris connaissance des conditions exigées par le pouvoir français à l'égard de chacun des aspirants-citoyens français. Et d'avoir confirmé, par sa signature, de s'y soumettre comme tous les autres citoyens français.
              C'est-à-dire : observer un respect total et inconditionnel du code civil français, le code Napoléon, associé à un abandon simultané des droits et devoirs spécifiques exprimés dans le code coranique, dont les nouveaux citoyens français se trouvaient légalement et laïquement affranchis, par le choix volontaire et individuel de leur nouveau statut de citoyen français.

              Quand on connaît l'anti-religion, sinon forcenée du moins méprisante, que manifestait Clemenceau, et tout particulièrement son opposition haineuse à l'égard du catholicisme romain, l'on pourrait être plus que surpris de cette réaction d'Omar Smaïl.
              Car s'il existait un risque que ne courrait pas la collectivité française de confession musulmane en Algérie, en 1919, c'était bien le risque de subir une évangélisation.
              Le refus de mettre en œuvre une évangélisation massive des musulmans d'Algérie, était devenue, en effet, une obsession pour le pouvoir français. C'était ainsi depuis l'avènement de Louis Philippe d'Orléans, à la tête du royaume de France.
              Refus traduit par une interdiction, ou plutôt une opposition gouvernementale constante, à toute entreprise de conversions collectives de musulmans à la religion chrétienne.

              Ce risque théorique, ou plutôt opportuniste, évoqué par Omar Smaïl dans un souci d'efficacité, en brandissant le spectre de la damnation pour ceux des musulmans qui choisiraient d'adhérer à la citoyenneté française, est recouvert d'une telle invraisemblance que l'on s'étonne aujourd'hui encore de la conviction ostensiblement exprimée par Omar Smaïl.
              Car celui-ci ne pouvait pas, en 1919 et 1920, ne pas être informé de l'anti-catholicisme fondamental de Clemenceau et de la volonté obsessionnelle de ce dernier de se séparer au plus vite de l'Algérie et des Algériens.

V

              Ce qu'attendait Clemenceau, ce qu'il espérait ou plutôt ce qu'il avait planifié avec d'autres, fut pleinement exaucé dans le résultat obtenu : un insuccès nettement indiscutable de cette loi du 4 février 1919.
              Un insuccès spectaculaire, massif et surtout silencieux de cette loi, qui ne bénéficia jamais du plus petit soutien administratif français. Une loi qui fut ignorée par l'immense majorité du peuple français de Métropole et surtout d'Algérie.

              " Je vous offre la citoyenneté française, mais pour l'amour du ciel auquel je ne crois pas, ne l'acceptez-pas ! Vous n'avez rien à faire en France ! ".
              C'est en ces termes qu'aurait pu se traduire la véritable signification de cette loi du 4 février 1919.
              Celle-ci ne fut pas protégée, bien évidemment, contre ceux qui l'utilisèrent comme une opportunité offerte, en toute connaissance de cause, par le pouvoir républicain français, de conférer une vigueur inespérée, éventuellement fanatisée, à l'opposition contre la France.
              Le fanatisme religieux islamiste : c'est lui qui s'identifia désormais à l'arme majeure, l'arme de recours ultime du combat contre la France, mise intentionnellement à la disposition des ennemis de notre pays par le pouvoir français.

              Pourquoi ?

              Parce que ce qui était inacceptable pour une majorité des hommes politiques de notre IIIème République, c'était de voir l'Algérie, cette immense terre située à 800 kms de Marseille seulement, évoluer tout logiquement, ou plutôt normalement, vers un statut de province française.
              Province française où, sous les effets protecteurs et temporisateurs de la laïcité française, les expressions de la foi en Dieu allaient pouvoir s'affirmer dans une perspective d'harmonie et de tolérance réciproque, garantie par nos lois françaises exclusivement.

              En Algérie française, l'expression quotidienne religieuse était soumise, en effet, pour les juifs, les chrétiens et les musulmans, aux exigences des lois laïques votées par le peuple souverain. Lois laïques qui seules pouvaient assurer une harmonisation administrative et juridique des différents cultes, dans leurs expressions de chaque jour.
              Or, c'est à partir de cette loi du 4 février 1919, votée en apparence sans précaution, et en grande discrétion par le pouvoir français, que nos ennemis, c'est-à-dire les ennemis de la France, vont déclencher le combat contre notre Patrie.

              Fondamentalement, tout le temps : c'est-à-dire, pour des motifs religieux.
              Bien que silencieusement parfois, en certaines circonstances très précises.
              En particulier pendant la guerre d'Algérie, une atténuation des revendications religieuses fut exigée de la part des combattants du FLN. Dans le but d'occulter la réalité constante et provisoirement tenue secrète du motif de l'assassinat de la France sud-méditerranéenne, déclenché le 1er novembre 1954. Motif enrichi de la volonté prioritaire d'anéantir un rayonnement chrétien, qui promettait de s'amplifier à partir de la terre française d'Algérie.

              Dans la suite espérée de ce cycle d'études, le cycle de l'adieu, il sera nécessaire de revenir sur cette notion de camouflage opérationnel. De la mise sous silence parfois des motivations religieuses pendant la guerre d'Algérie.
              Camouflage exigé par les complices, étiquetés marxistes, communistes, socialistes, libéraux et autres, tous ennemis déclarés de la France en Algérie française.
              Ennemis de la France, qui en dernière analyse, ont assumé la responsabilité d'avoir affaibli considérablement les moyens de l'Occident.
              Les moyens de mettre en œuvre pour combattre, aujourd'hui et demain, avec efficacité et surtout intelligence, le djihad islamiste qui nous a déclaré la guerre.
              Pour la domination finale du monde, ne l'oublions pas.

VI

              Il est nécessaire de ne jamais perdre de vue une notion fondamentale.
              Les concepteurs, décideurs et exécuteurs de la mort de l'Algérie française, mise en œuvre et assumée fondamentalement par les états-majors du capitalisme financier, ont su conférer un rôle décisif à une arme révolutionnaire.
              Cette arme est identifiée dans le concept de rigueur confessionnelle.
              Celle-ci s'est illustrée à travers la structure organisée d'un rassemblement humain, animé d'une volonté exclusive. Une volonté de résistance.

              Le but était de constituer un front constant de défense. Non pas destiné à mettre en œuvre une conversion des " infidèles ", mais à protéger à outrance la masse unifiée des croyants dans le message du prophète Mohamed. Les mettre à l'abri de toute entreprise qui prétendrait priver les musulmans de la pratique de leur culte.
              Protéger les croyants par le moyen constant d'une " raideur " confessionnelle ostensiblement riche avant tout, d'intolérance et de refus.
              De refus contre la tentation d'accepter un dialogue qui serait proposé avec des pratiquants d'un autre culte monothéiste : tel était le rôle de cette arme, la rigueur confessionnelle exhibée avec une raideur agressive, chaque fois que nécessaire.

              L'ennemi de la France et de l'Occident prétendait motiver les musulmans d'Algérie par le moyen de cette arme, dans une volonté messianique, une volonté sanctifiée de défendre leur culte, dont on proclamait que la France voulait les priver.
              C'est dans cette attitude ou plutôt dans ce prétexte inventé pour les besoins de la cause de l'indépendance, que s'est forgée l'arme de guerre que nous évoquons une fois de plus : la rigueur confessionnelle qui s'exprimait en maintes occasions sous la forme d'un indiscutable fanatisme religieux.

              Déclencher le combat " pour le triomphe de l'arabisme et de l'islam " avait pris la précaution de déclarer officiellement et universellement le cheik Ibrahim Bachir, à partir du Caire, le dimanche 1er novembre 1954, jour de la Toussaint Rouge.

              Il donnait par ce propos, un écho révolutionnaire majeur au rôle opérationnel qu'il fallait attribuer à la rigueur confessionnelle.
              Celle-ci se voyait confirmée par les propos universels de ce leader révolutionnaire et religieux, comme l'arme exclusive capable d'animer sans défaillance, la volonté de tuer la France sud-méditerranéenne.

              Car c'était bien ce but qu'il s'agissait d'atteindre : se battre pour l'indépendance de l'Algérie en 1954, c'était se battre, avant tout, pour tuer la France Sud-Méditerranéenne.
              Seule la France du " mare nostrum " détenait le pouvoir d'assurer un rayonnement nouveau pour le Maghreb et à partir du Maghreb, pour le continent africain.
              Un rayonnement nouveau riche d'une perspective ambitieuse et surtout constructive : celle de conférer à la Méditerranée un rôle géopolitique capable de promouvoir dans un temps ultérieur, une harmonisation eurafricaine dont il était facile de constater qu'elle était nécessaire à la paix du monde.
              Cette élaboration exigeait avant tout que s'ouvrît et s'établît un dialogue constant en Algérie, entre le judaïsme, le christianisme et l'islam.
              Mais la rigueur confessionnelle mise en œuvre en Algérie, révéla alors son efficacité car elle suffît à interdire la mise en route de ce dialogue.

              Dialogue dont il est ridiculement facile aujourd'hui de constater à quel degré de pauvreté il est parvenu.
              Aujourd'hui, où il est difficile de ne pas enregistrer que ce qui menace la paix du monde, donc la survie de l'humanité, c'est le conflit qui s'installe avec une conviction et une ténacité satanique entre l'islamisme fondamentaliste à travers le djihad islamiste et le reste du monde.

              Situation de guerre actuelle et plus encore de guerre future, qui illustre historiquement la conséquence majeure de l'assassinat de l'Algérie française.
              L'Algérie française, terre d'union que certains d'entre nous ont défendue en tant que telle.

              Je suis un ancien responsable national de l'OAS.
              Je revendique mes anciennes fonctions non pas comme un titre de gloire, non pas comme une occasion de me faire valoir.
              Il s'agit en réalité d'une énorme responsabilité que j'ai accepté d'assumer, en restant dépourvu de toute ambition carriériste personnelle.

              Je me suis engagé dans ce combat, dès le mois d'octobre 1955, à partir d'une situation stable illustrée par un indiscutable succès professionnel et social.
              Je ne tiens pas à évoquer les difficultés et les drames que j'ai vécus personnellement. C'était mon choix.

              Beaucoup plus tard, à partir de 1968, j'ai connu l'opportunité, dès mon retour à la vie normale, de fréquenter un nombre important de ceux qui nous ont regardé faire. De ceux, de là-bas, qui sans avoir risqué une heure de leur liberté pour défendre la terre de leurs pères, ne se privent pas parfois, de nous juger…
              Aujourd'hui.
              Je ne perds jamais de vue la gravité de ce que j'ai fait et de ce que j'ai commandé de faire. J'affirme ou plutôt je confirme que je n'ai jamais renié mes responsabilités. Je ne les revendique pas comme des trophées de gloire mais comme des épreuves riches de tragédies que j'ai affrontées par nécessité.

              Epreuves que j'affronte encore quand je constate la désinvolture insultante manifestée, parfois, par ceux qui ont pris à peine le temps de nous regarder quand nous mettions en jeu notre liberté et notre vie. Là-bas, en Algérie française, où se jouait la vie de notre Occident.
              Aujourd'hui, parce que j'ai la chance d'avoir conservé un capital de lucidité encore productive, je pars quotidiennement à la recherche des recoins où l'on cache, peut-être, l'énorme avantage que la France aurait retiré de l'assassinat de l'Algérie française !

              Et je vois ce que nous voyons tous.

              Un Occident sous la menace déclarée d'un djihad islamiste.
              Un état de guerre confirmé par les proclamations de nos hommes d'état qui ne sont jamais animés, cependant, de la volonté préalable et nécessaire d'identifier, de dénoncer et de condamner les hommes politiques qui portent la responsabilité historique et première, du désastre que nous connaissons. Désastre qui en 2016, menace la vie ou plutôt la survie de l'Occident défini aujourd'hui comme l'entité géopolitique multiconfessionnelle, multiraciale et planétaire, qui refuse de se soumettre à la dictature du djihad islamiste.

              Les hommes politiques ont fait un bon diagnostic quand ils ont affirmé : " nous sommes en guerre contre le djihad islamiste ! "

              Mais ils n'ont pas exprimé leur volonté de victoire.
              Pourquoi ? Parce que cette victoire n'est concevable qu'à travers l'anéantissement militaire universel du djihad islamiste.
              La victoire obtenue, et elle est possible, quel serait le nouveau risque ?
              A l'évidence, ce serait le risque d'un nouveau 13 mai, riche, comme le premier de 1958, de gloire d'abord et de trahison ensuite.
              Car il existe toujours, quelque part, un homme satanique comme celui de 1958, animé de la volonté de donner vie à un nouveau djihad islamiste, comme ce fut accompli à Alger, pour notre malédiction, le 13 mai 1958.
Le docteur Jean-Claude PEREZ        
Nice, 14 septembre 2016                 

BIBLIOGRAPHIE

L'assassinat de l'Algérie française, terreau de la conquête islamiste actuelle. 2012
              Un des livres du cinquantenaire, à lire et à faire lire.
Vérités tentaculaires sur l'OAS et la guerre d'Algérie
              Stratégies et tactiques, 2006 ; 2e Edition
              Cet ouvrage a été d'un grand recours dans la rédaction de cette étude
L'islamisme dans la guerre d'Algérie
              Logique de la Nouvelle Révolution Mondiale, 2004
Le sang d'Algérie
              Histoire d'une trahison permanente, 2006 ; 2e édition
Debout dans ma mémoire
              Tourments et tribulations d'un réprouvé de l'Algérie française, 2006 ; 2e édition
Attaques et Contre-attaques
              Vérités tentaculaires sur l'OAS et la guerre d'Algérie II, 2008

Editions Dualpha
Boite 37
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Tel. : 09 52 95 13 34 - Fax : 09 57 95 13 34
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Vous pouvez prendre connaissance des deux interview accordées par Jean-Claude PEREZ :
- la première à Monsieur Olivier CAZEAUX : sur Internet tapez « OAS, le docteur PEREZ parle » ;
- la seconde, à Monsieur BESSOU dans le cadre de la préparation d’un film. Monsieur BESSOU a livré à Jean-Claude PEREZ tout le matériau de son exposé visible sur le site
www.jean-claude-argenti-sauvain.com.


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Mémoire et Poésie
Envoyé par Plusieurs Internautes
Auteur : M. André Agostini
Un Français déraciné
              Jadis j’ai dû m’enfuir de mon pays
              Quand la France décida de lâcher l’Algérie
              Et si avec le temps les plaies se sont fermées
              Leurs cicatrices, elles, ne peuvent s’effacer.
              Aussi pour mes enfants, je demande au Messie
              Que jamais ils ne vivent une pareille tragédie.

              Pourtant, lorsque je vois ces hordes de Magrébins
              Envahir notre sol par n’importe quel moyen
              Pour venir y chercher toute cette assistance
              Qui n’existe plus chez eux depuis l’indépendance,
              Quand je vois qu’ils acquièrent cette nationalité
              Qu’ils ont pourtant reniée il y a quelques années

              Je me pose une question qui me met mal à l’aise,
              Combien de temps encore la France sera Française ?
              Ils occupent tour à tour l’ensemble des quartiers
              Où la police alors n’a plus le droit d’entrer,
              Bien vite ils les transforment en ces fameux ghettos
              Où ils pillent les commerces et brûlent les autos.
              Marseille est devenu une base d’Al-Quaïda
              Et notre canebière le souk d’une casbah.
              La banlieue parisienne n’est pas plus épargnée
              Partout règnent le racket et l’insécurité.
              Les seuls européens qui s’obstinent à rester
              Doivent se barricader sitôt la nuit tombée.
              Des cités tout entières leur sont abandonnées
              Dans l’attente qu’ils obtiennent les clefs de l’Élysée.
              Lorsque notre président, en quête de bulletins
              Va leur rendre visite, la veille des scrutins
              Ils bousculent sa voiture et crachent sur son costume
              Et l’obligent à partir plus vite que de coutume.
              Ils sifflent la Marseillaise au match de l’amitié
              Et brandissent les drapeaux du pays invité.

              Puisqu’ils peuvent posséder deux nationalités
              Ils en changent à leur guise, suivant leurs intérêts
              Pour les allocations, ce sont de vrais français,
              Pour les obligations ils restent des étrangers.
              Ils respectent qu’une seule loi celle des islamistes
              Et suivent assidûment la mode des intégristes,
              Elles se coiffent du foulard, ils portent la barbouze
              Et pavoisent leur logis aux couleurs des fellouzes
              Depuis quelques années ils sembleraient vouloir
              Que la France se décide à réécrire l’histoire.
              On enseigne pour se faire à notre descendance
              Que les pieds noirs étaient des colons de la France

              Qu’ils n’avaient pas de cœur et usaient d’un gourdin
              Pour payer les salaires de chaque Magrébin.
              Aujourd’hui les médias demandent à nos élus
              Qu’une enquête soit faite sur ces moments vécus
              Pour voir si notre armée a commis des bavures
              Et condamner ceux qui pratiquaient la torture
              Pour que ces terroristes veuillent leur divulguer
              La liste des attentats qu’ils devaient perpétrer.
              Vouloir faire des victimes de nos ex-assassins
              C’est en sorte approuver les crimes et les larcins
              Qu’ils ont commis jadis sur ces gens innocents
              Qui voulaient conserver la terre de leurs parents.

              Sommes-nous tous amnésiques pour avoir oublié
              Combien les F.L.N. ont fait d’atrocités ?
              Serions-nous insensibles à tous ces attentats ?
              Qui ont été commis par ces vils fellaghas
              Et devons-nous ce jour, pour des raisons d’état
              Pardonner les tueries de leur chef Ben Bella !

              La bombe de la Corniche, ou celle du Milk Bar
              Et ces assassinats empreints d’actes barbares
              Ces femmes étripées aux ventres empierrés
              Tout près de leur fœtus qui était empalé.
              Ces milliers de Harkis qui furent assassinés
              Sur la place publique sans le moindre procès

              Trahis et délaissés par le chef de la France.
              Ils ont subi la mort dans d’atroces souffrances.
              Ils furent même désarmés avant l’indépendance
              Afin qu’ils n’opposent pas la moindre résistance
              Aux couteaux des tueurs qui étaient impatients
              De pouvoir leur donner le suprême châtiment.

              Aurions-nous oublié la date du 5 Juillet 1962
              Et les massacres commis après le cessez le feu ?
              Ces centaines d’Oranais qui furent exécutés
              Devant l’armée française restée les bras croisés !
              En France, dans nos écoles, aucun livre d’histoire
              Relate ces évènements vécus par les pieds noirs

              On transforme le passé à la gloire des vainqueurs
              Qui deviennent des martyrs à la place des tueurs
              Oublier notre passé ou même le transformer
              Serait une grave erreur qu’on pourrait regretter
              Ne baissons pas la garde, redoublons de méfiance
              Si nous ne voulons pas connaître un jour en France

              Une prochaine débâcle vers d’autres horizons
              Ou vouloir accepter de changer de religion.
              Ben Bella l’avait dit, après la prise d’Alger
              « Nous devons remonter en France jusqu’à Poitiers ».
              Hélas cette latitude est maintenant dépassée
              Puisqu’aucun coin d’Europe ne se trouve épargné !

              A moins d’un revirement rapide et énergique
              La France deviendra vite république islamique
              Par le nombre des naissances ils auront l’avantage
              Qui leur fera gagner l’ensemble des suffrages
              Ainsi sera mis fin à notre démocraties
              Et la France à son tour deviendra colonie.
              Alors sera troqué l’angélus des clochers
              Par l’appel des imams en haut des minarets
              Dès lors, pour survivre, de même que nos aïeuls,
              Nous aurons à choisir = la valise ou le cercueil
              Les exemples sont nombreux et faciles à citer
              Sur toute la planète, nombreux sont les foyers

              Où des familles entières furent exterminées
              Pour le simple prétexte qu’elles avaient refusé
              D’accepter les contraintes de ces jeunes républiques
              Qui instaurent par la force la charia islamique.
              Aussi la prochaine fois, lorsque vous serez appelés
              Pour vous rendre aux urnes afin d’aller voter
              Devenez l’électeur d’un second Charles Martel
              Qui renverra chez eux, au fond de leur djebel

              Ceux qui viennent chez nous pour y défier la France
              En réclamant sans cesse encore plus d’assistance
              Afin que vos enfants ne subissent jamais
              La débâcle vécue par les pieds noirs Français
              Le livre a peut-être été refermé, mais son histoire
              Est restée gravée dans ma mémoire.
André Agostini             
16 mars 2011             

Ce poème qui circule depuis des années sous le terme d'inconnu, je le republies avec le nom de l'auteur afin de le lui rendre et de le remercier.

NOS ANCÊTRES LES GAULOIS
Envoyé par plusieurs internautes

Lettre à Najat...

         Alors que Nicolas Sarkozy a fait référence à " nos ancêtres les Gaulois ", Najat Vallaud-Belkacem a condamné cette vision " étriquée " du pays (en citant un auteur qui n'avait rien à voir avec le sujet). L'avocat Jean-Pierre Versini-Campinchi répond au ministre de l'Education nationale :
         Jean-Pierre Versini Campinchi est avocat à la Cour, associé du cabinet "Versini-Campinchi, Merveille & Colin" et spécialiste de droit pénal des affaires.

         ''Paris, le 20 septembre 2016.
         Madame la ministre,
         Consterné, Madame ! Consterné je suis de vous avoir, ce matin, à la télévision, entendue répondre à Nicolas Sarkozy que les Français n'étaient pas tous des Gaulois, qu'il y a des Antillais, des niçois et des populations issues de nos colonisations et que donc cette conception "étriquée" de la France vous paraissait fausse.
         Vous êtes la ministre de l'Éducation nationale et vous ne savez pas ce qu'est la France!
         C'est une idée, Madame, élaborée par un Etat, laborieusement, pendant plus de 1000 ans pour construire une nation, la nation française qui ne préexistait pas à l'État et c'est ce qui fait de notre pays une exception dans le monde. La France est d'abord un idéal.
         À part quelques Arvernes dans notre Massif central, les Gaulois se sont dilués depuis des siècles et Nicolas Sarkozy n'est pas plus gaulois que moi - à moitié antillais (version Salvador et Légitimus) et corse de la même vallée depuis Neandertal, probablement.
         Mais nous nous disons l'un et l'autre Gaulois et c'est notre manière, la manière de tous les Français, de crier bien fort que nous sommes français.
         Je regrette très vivement que vous ne le soyez pas, gaulois.

         Il y a des jours où l'on ne veut plus penser à la France, ni la défendre, ni lire de belles choses sur la France, ni être fier d'elle: on veut être en France. On veut entendre dire en français des mots sans valeur et sans importance. Le facteur est passé, il va pleuvoir demain, on a encore oublié de fermer la grille. Ou n'importe quoi. On veut s'en moquer parfaitement de la France être la France, une parcelle de France.
         Permettez-moi de vous dédier ce bref texte écrit par ma mère, la "négresse" de la Martinique, exilée aux Amériques, hiver 1942.
         Croyez, Madame, à l'expression de ma considération distinguée.
         Jean-Pierre Versini-Campinchi.''


         Et Jean-Louis Faure a eu la riche idée de faire circuler le texte qui suit en ajoutant ceci : " Je ne résiste pas à faire partager cette petite interpellation bien tournée, transmise par un ami officier général de gendarmerie (e.r.) ". Les lecteurs de ce texte leur en sauront gré, à l'un comme à l'autre !

         ''Ministre, si tu savais...
         Si tu savais Ministre, comme on était fiers et heureux, nous les Rinaldi, les Fernández, les Ribolowski, les Sebbah, les Piemontesi, les Van de Kerkof, nous les Bernstein, les Bogossian, les Campana, les Suchodolsky... d'écouter, les doigts encore douloureux et engourdis par la bataille de boules de neige de la récré, notre maître d'école nous parler de nos ancêtres gaulois qui avaient combattu les armées de César à Alésia et de nos ancêtres Francs qui avaient fait de Clovis leur roi !
         Si tu savais, ministre inculte de l'Éducation Nationale, comme c'était bon, pour les petits français de neuf ans que nous étions, de faire mordre la poussière aux Anglais aux côtés de notre ancêtre Bertrand Duguesclin, connétable de France, de chevaucher aux côtés de notre ancêtre Bayard, le chevalier sans peur et sans reproche !
         Si tu savais, microscopique ministre, qui lit un livre par an mais traite les membres de l'Académie Française de "pseudo Z' intellectuels", comme c'était pénible pour nous de souffrir en sonnant du cor avec notre ancêtre Roland le Preux, mortellement blessé à Ronceveaux en assurant les arrières de Charlemagne, comme c'était grisant de partir pour les Croisades avec notre ancêtre Saint Louis !
         Évidemment que nous savions, nous qui avions des noms si difficiles à prononcer ou à écrire, que nos héros n'étaient pas nos ancêtres et que nos ancêtres avaient eu d'autres héros.
         Mais c'était si bon de croire le contraire, rien qu'une heure par semaine !
         On était si fiers de faire partie spirituellement de cette Histoire-là !
         Penses-tu, inculte, haineux et revanchard petit ministre, que ton cerveau formé dans les années Mitterrand et lessivé depuis trente ans à l'eau de Javel de SOS racisme et de Terra Nova, sera capable un jour de comprendre cela ?''


         Conclusion : Lorsqu'on est aussi incultes, naïfs et comiques que les prétendus donneurs de leçons et la foule d'autres anti-gaulois, bref, toutes personnes de peu de valeur moissonnant une gloire équivoque, mélangée de mauvais alois et qui ont voulu faire le buzz (ramdam) contre les " gaulois de cœur ", on ne ''ramène pas sa fraise'' en essayant de ''se faire mousser'' !!!...


Nos ancêtres les Gaulois : mais c’est l’expression même de la cohésion nationale !

         Nos ancêtres les Gaulois : mais c’est l’expression même de la cohésion nationale !

         Les citoyens de la Rome antique, de toutes origines, européens, africains ou asiatiques, tenaient à s’affirmer fils de Romulus et Remus, s’inscrivant ainsi dans la continuité romaine.

         De même pour un Français, quelles que soient ses origines ethniques, évoquer ses ancêtres les Gaulois, c’est tout simplement l’expression d’une acceptation d’héritage, c’est l’expression de sa conscience d’appartenance à la continuité française depuis ses sources gauloises au départ du grand fleuve français. Nous avons maintes fois rappelé cela.

         Ne voulant pas s’inscrire dans la descendance historique des Gaulois, pour Najat Vallaud-Belkacem comme pour Mme Taubira, il est évident que la nationalité française ne constitue pour elles qu’une appartenance idéologico-juridique.
B. Antony         

Gaulois : la gauche n'est-elle pas raciste en refusant la culture française aux étrangers ?

         Lu dans Les 4 Vérités à propos de la polémiques autour de "nos ancêtres les Gaulois" :
         "Voici quelques mois, est paru en France un livre d'entretiens avec le cardinal Sarah, africain et noir comme l'ébène. Ce dernier disait n'avoir eu aucune difficulté à apprendre dans les écoles françaises que ses ancêtres étaient Gaulois - ce qui, du point de vue ethnique, était évidemment absurde. Il ajoutait qu'il en avait éprouvé de la reconnaissance pour la France qui lui offrait de participer à son prestigieux héritage culturel.
         Est-il si difficile de comprendre que c'est cela que nous devrions offrir aux immigrés présents sur notre sol? Et la gauche n'est-elle pas infiniment plus raciste que Nicolas Sarkozy en leur refusant la culture française ?"

         http://www.les4verites.com/politique/les-gaulois-sarkozy-et-le-roman-national

Belle leçon d'histoire pour les incultes
Envoyé par plusieurs internautes

            A, Madame Vallaud Belkacem,
            Ministre de l'Education nationale
            22 septembre 2016


            Vous avez voulu répondre à l'ancien Président de la République, Nicolas Sarkozy: "La ministre de l'Éducation que je suis connaît PARFAITEMENT les premières phrases de ce livre, Tour de France par deux enfants, d'Ernest Lavisse, sous la IIIème République :" Autrefois, notre pays s'appelait la Gaule et les habitants les Gaulois. ".
            Pas de bol, comme dirait votre chef de l'Elysée, car, ce faisant, vous commettez une série d'erreurs historiques :

            1) La phrase en question n'est nullement la première phrase du Tour de France par deux enfants, livre qui n'est pas de Lavisse, mais de G. Bruno, pseudonyme d'Augustine Fouillée.
            Ce manuel de lecture commence par une évocation de la guerre de 1870 : " Par un épais brouillard du mois de septembre, deux enfants, deux frères, sortaient de la ville de Phalsbourg en Lorraine […] par la porte de France. " Ce manuel scolaire ayant été tiré à 8,5 millions d'exemplaires, je m'étonne que " la ministre de l'Education que [vous êtes] " l'ignore.

            2) Ce manuel n'était pas seulement en usage "sous la IIIème république" mais aussi sous la IVème, bien marquée à gauche, et durant les débuts de la Vème République.

            3) Lavisse, dans ses manuels de Cours moyen et Cours moyen et Certificat d'Etudes, Armand Colin, réédition 1929 et 1934, ne dit rien de cela; il parle du pays et non du peuple : "Il y a deux mille ans la France s'appelait la Gaule. La Gaule était habitée par une centaine de petits peuples", ce qui est historiquement exact ; il ne s'agit pas d'un " roman historique " que vous et vos semblables, notamment les socialistes historiens, stigmatisez . Si vous aviez quelque connaissance du latin, que vous détestez tant, vous sauriez que Jules César écrivit les "Commentarii de Bello Gallico".

            Vous ajoutez ensuite : " Oui, il y a parmi nos ancêtres des Gaulois, mais aussi des Normands, des Celtes, des Burgondes… Les Niçois nous ont rejoint, les Corses, les Franc-Comtois, la Guadeloupe, la Martinique et puis après aussi des Arabes, des Italiens, des Espagnols…C'est ça la France. "
            Vous commettez à nouveau plusieurs fautes historiques dans ce bric-à-brac :

            1) Erreur qu'un élève de sixième (d'avant votre réforme du collège) n'aurait pas commise: les Celtes sont les Gaulois, habitant la Gaule centrale, la Gaule celtique, " qui ipsorum lingua Celtae " nous dit César livre I, 1, entre Gaule Belgique et Gaule Aquitaine.
            Mais comme vous méprisez le latin…

            2) Vous mélangez allègrement peuples et territoires et, apparemment, la chronologie des invasions n'est pas votre tasse de thé, même au harem (d'Archimède).

            3) Vous considérez comme autres ancêtres des Français, des peuples qui étaient éminemment Gaulois comme les "Franc-comtois", en réalité le peuple gaulois des Séquanes qui vivaient, après le traité de Verdun de 843, dans la Lotharingie de Lothaire et non dans la Francia occidentalis de Charles le Chauve. Mais à Sciences Po, je doute qu'on enseigne le traité de Verdun et la naissance de la Lotharingie.

            4) Il serait bon et même nécessaire de rappeler que ces invasions ne concernaient que quelques dizaines de milliers d'hommes, voire quelques milliers pour ce qui est des Normands, alors que la Gaule gallo-romaine était peuplée de 10 millions de Gaulois, soit, 1/6 de l'empire romain, alors que la France compte 10 millions d'habitants vers le XIIème siècle, 20 millions sous Louis XIV et près de 30 millions au début de la Révolution. D'un point de vue génétique les apports des peuples germaniques, des Normands et des pillards Sarrazins et Maures au Moyen Age et Barbaresques, du XVème siècle à juillet 1830 - que vous devez bien connaître - et autres " migrants " et envahisseurs ont été démographiquement infimes, au total et sur 15 siècles, de l'ordre de 4 ou 5 % . Les historiens sérieux, au premier rang desquels Fernand Braudel dans L'identité de la France, livre dont le titre seul doit provoquer chez vous un haut-le-cœur, et Pierre Chaunu, soulignent que, jusqu'au XIXème siècle, la population de la France était à plus de 90 % héritière des gènes des gallo-romains. La France terre d'immigration est une légende (une sorte de " roman historique de gauche et anti-français") colportée dans la bobosphère des journaleux/show-bizeux/cultureux parisianistes, faux historiens mais vrais pseudo - intellectuels - sans le " z' " .

            5) Dans votre énumération vous oubliez - mais je doute que ce soit un hasard - les Arméniens, survivants du génocide perpétré par vos grands amis musulmans, les Turcs.

            Par ailleurs, aveuglé par votre idéologie multiculturaliste, vous faites un contre sens sur ce qu'a dit notre ancien Président de la République : il ne dit pas que seuls les Français nés Gaulois, sont Français, il dit exactement le contraire : on ne nait pas Français / Gaulois, on le devient ; il parle comme de Beauvoir ! Cela devrait plaire aux féministes hystérisées de votre entourage …

            Puisque vous prétendez " connaître parfaitement " le Lavisse, vous devriez, et vous auriez dû, Madame le Ministre vous inspirer du frontispice où Ernest Lavisse s'adresse à l'Enfant (et non l'"apprenant " cher aux ayatollahs de l'Education qui grouillent et scribouillent dans votre ministère) : " Dans ce livre tu apprendras l'histoire de la France . Tu dois aimer la France parce que la nature l'a faite belle, et parce que son histoire l'a faite grande ".
            Cela aurait évité la destruction de son histoire et de l'Histoire en général ainsi que la francophobie qui règne dans les programmes et manuels d'histoire de la réforme du collège de 2016.

            Veuillez croire, Madame le ministre à l'expression de ma considération.
Jean -Michel Lambin,              
Agrégé d'histoire,              
Ancien professeur en Hypokhâgne et Khâgne              


LES DERACINES
Par M. Hugues Jolivet

Photo envoyée par  M. Jolivet

         O France, mon Pays, ma Terre, ma Patrie,
         En quelles mains trompeuses, hostiles, es tu échouée !
         Elles renient ton Histoire, détruisent tes armoiries,
         Profèrent des inepties, ta mémoire est bafouée.

         Toujours grandiloquent et, la main sur le coeur,
         Notre Premier Ministre vante la République,
         L'Etat et la Patrie, ses valeurs, sa grandeur,
         Mais préfère l'Islam à l'Eglise catholique.
         "Religion de lumière, religion d'avenir", (1)
         Une vision étroite des dogmes du Prophète !
         Il ajoute :"Il faut aider l'Islam à grandir,
         A se solidifier".(2) France es-tu satisfaite ?

         Ses Ministres désirent une nation éclatée,
         Sans culture chrétienne, parce que trop sérieuse.
         "Evoquer ces racines, relecture frelatée
         Qui a rendu la France peu à peu nauséeuse".
(3)
         Et, à l'Education, c'est un ancien Ministre
         Qui, du haut de sa chaire, déclare "Incompatibles
         Catholicisme et liberté", puis, sinistre,
         "Contrairement à l'Islam."(4) Propos indescriptibles !
         La Mairie de Paris, et pour la France entière :
         "Ramadan est une fête du patrimoine français".(5)
         Que d'erreurs, en une phrase, de cette femme altière,
         Ramadan, n'est pas fête et le jeûne est forcé !

         Un grand intellectuel, philosophe, écrivain,
         Assène ses vérités qui me glacent le sang,
         Alors qu'il devrait être, pour tous, le vrai levain
         Redonnant au pays la force d'être puissant.
         Se définit "Cosmopolite résolu,
         Ne vibrant pas au chant de notre Marseillaise.
         Que le cadre national soit un jour révolu."

         Les us et les coutumes régionaux lui déplaisent,
         "Bérets, binious, bourrées, tout ce qui est terroir,
         Franchouillard, cocardier, est odieux, étranger"!
(6)

         De telles affirmations résonnent à nos oreilles
         Chaque semaine, chaque mois, et notre bateau France,
         Comme dans la chanson, attend qu'on appareille
         Vers l'Océan d'espoir. Qu'il conserve l'assurance
         D'arriver à bon port avec un équipage
         Garant des passagers, de leur intégrité
         Physique et morale, avec leur bagage,
         Respectant les personnes et leur disparité.
- Hugues JOLIVET        
21 septembre 2015         

(1) 26 juin 2014
(2) OSNY 22 juin 2015
(3) Ministre de l'Intérieur 2014
(4) Vincent Peillon Université de Neufchatel
(5) Maire de Paris 8 juillet 2015
(6) BHL Le Globe et l'idéologie française 1981


18 Juin 1961 : 28 morts et 170 blessés ?
Envoyé Par M.Manuel Gomez

8 Décembre 2015
18 Juin 1961 : 28 morts et 170 blessés ?

              Les attentats terroristes du 13 novembre 2015 sont les plus meurtriers commis en France depuis celui du 18 juin 1961 : le déraillement du train rapide n°12 sur la ligne Paris-Strasbourg, à hauteur du village de Blacy, à cause d’une bombe placée sous le rail et qui fit 24 morts et 132 blessés, selon certains, et 28 morts et 170 blessés, selon le journaliste Abramovici.
              C’est pour cette raison que cet attentat terroriste refait surface aujourd’hui, 54 ans plus tard, alors qu’on n’en a jamais entendu beaucoup parler.

              Bien entendu, à l’époque, selon le secrétaire du Parti Communiste, Jacques Duclos, il s’agissait d’un attentat commis par l’OAS puisque une lettre anonyme (mais provenant très certainement de l’Organisation) avait prévenu le chef de gare de Vitry-le-François qu’on allait faire sauter la voie.

              Les autorités de l’époque écartent immédiatement toute responsabilité de l’OAS et la Cour de Cassation, en date du mardi 3 octobre 1967, chambre civile 1, n’exclue pas que les auteurs de ce sabotage puissent faire partie du personnel de la SNCF.
              On peut donc poser la question : pourquoi cet attentat meurtrier est-il resté un secret d’état ?

              Selon « Le Parisien » du 7 janvier 2015, un doute subsiste sur le fait que ce déraillement soit un attentat de l’OAS.
              Il s’agit même davantage qu’un doute car, si cet attentat avait pu être attribué à l’OAS il aurait fait la « Une » de tous les médias de l’époque.

              Pourquoi « secret d’état » alors qu’on pouvait l’attribuer à l’OAS, comme cela a été le cas de bien d’autres réalisés en France ?
              Affaire étouffée sur instruction du gouvernement de De Gaulle, alors qu’il indiquait l’OAS comme responsable de tous les attentats qui frappaient la France ?
              Jamais l’OAS n’a d’ailleurs revendiqué cet attentat, qui ne représentait aucun objectif particulier pour l’organisation, comme c’était le cas lorsqu’ils étaient revendiqués.

              Adressons-nous donc à celui qui peut nous renseigner complètement sur l’origine des attentats attribués à l’OAS, Constantin MELNIK, ami et conseiller particulier de Michel Debré pour la sécurité et le renseignement de janvier 1959 à avril 1962, donc au moment des faits, secrétaire du groupe parlementaire des radicaux de gauche.
              A cette époque il était opportun aux autorités d’attribuer cet attentat, et d’autres également, à l’OAS pour la discréditer.
              Pourquoi le pouvoir qui mettait sur pied des tribunaux spéciaux et des juridictions d’exception aurait-il cherché à étouffer une affaire qui servait admirablement ses plans, par le nombre de victimes ?

              Les services spéciaux et les « barbouzes » mettaient sur pied des opérations de contre terrorisme et organisaient de faux attentats, qui firent d’innocentes victimes, pour en attribuer la responsabilité à une organisation (OAS) qu’ils voulaient détruire par tous les moyens.
              J’atteste que la bombe qui a explosé le 22 janvier 1962 au Quai d’orsay, et fait un mort et 12 blessés, fut attribuée à tort à l’OAS.
              (Source : son livre « 1000 jours à Matignon » paru chez Grasset en 1988)

              Alors en ce qui concerne l’attentat du 18 juin 1961 cherchons à qui profite le crime ?
              Une bavure n’est donc pas à écarter.

              En tout état de cause des suspects ont été arrêtés, puis relachés et on ne retrouve plus aucune trace d’eux ! Dans une période où le pouvoir était aux aguets et mobilisait toutes ses forces militaires, policières et ses services de renseignement, cela prouve qu’ils s’agissaient d’individus protégés en haut lieu.
              Ce qui n’était pas le cas des hommes de l’OAS, on s’en doute
Manuel Gomez         
http://magoturf.over-blog.com/2015/12/18-juin-1961-28-morts-et-170-blesses.html

J'ACCUSE DE GAULLE de Mamuel Gomez
Envoyé par M. Manuel Gomez

             

Saint-Augustin
Message envoyé par Mme N. Marquet
1586e anniversaire de la mort de saint Augustin – 28 août 2016
  
          Une vidéo de 9 min
http://www.chouf-chouf.com/histoire/1-586e-anniversaire-de-la-mort-de-saint-augustin/

          Il y avait grand monde, hier, dans l’enceinte de la basilique entièrement restaurée d’Hippone, où un millier de personnes de tous bords se sont rassemblées pour communier solennellement avec les représentants des diocèses de l’Église d’Algérie à l’occasion du 1 585e anniversaire de la mort de saint Augustin, rapporte Liberté.
          Augustin d’Hippone (latin : Aurelius Augustinus), ou saint Augustin, né dans la Province d’Afrique au municipe de Thagaste (actuelle Souk Ahras, Algérie) le 13 novembre 354 et mort le 28 août 430 à Hippone (actuelle Annaba, Algérie) est un philosophe et théologien chrétien romain de la classe aisée, ayant des origines berbères, latines et phéniciennes. Trois de ses livres sont particulièrement connus : Les Confessions, La Cité de Dieu et De la Trinité.
Amicalement          
Nicole Marquet          
       

Les Harkis, ces oubliés de l’Histoire
Par M.José CASTANO,

« Les harkis, ce magma dont il faut se débarrasser sans attendre » - De Gaulle, lors du Conseil des Ministres du 4 Mai 1962 – (rapporté par Alain Peyrefitte)

       Héros pour les uns, traîtres pour les autres, l’histoire des harkis est mal connue des Français. Dans le langage courant, on désigne aujourd’hui sous le nom de harkis toutes les catégories de supplétifs de la guerre d’Algérie : harkis, moghaznis, Groupes Mobiles de Sécurité, Groupes d’autodéfense, unités territoriales et auxiliaires de la gendarmerie, à l’exclusion des appelés et des militaires sous contrat.
       C’est en janvier 1955 que, pour les besoins de guerre d’Algérie, virent le jour les premières unités musulmanes.
       A partir de 1957, las de la tyrannie du FLN qui multiplie les sévices à l’encontre des populations autochtones du bled : enlèvements, rançons, égorgements, razzias sur les douars, sévices multiples et raffinés, les habitants vont se soulever et rejoindre en masse l’armée française.
       En décembre 1958, à l’initiative du général Challe, le nombre des harkis passera de 28 000 à 60 000. Ils formeront d’efficaces groupes de combat œuvrant au plus près des soldats d’élite, paras, légionnaires et commandos.
       En 1959, 6 000 d’entre eux seront affectés dans les Commandos de Chasse créés dans chaque Secteur pour éliminer les rebelles qui ont échappé aux opérations du Plan Challe. Par ailleurs, 2000 douars représentant 55 000 hommes armés, seront placés en autodéfense, soit un total de 223 000 soldats autochtones qui combattront sous l’uniforme français avec une efficacité et une ardeur reconnues de tous…
       Fin 1958, la guerre est pratiquement terminée sur le terrain. Le FLN, exsangue, ne se maintient plus que par ses attentats sournois et barbares. R. MADAOUI, alors officier de l’Armée de Libération Nationale (ALN), rejoindra, comme sous-lieutenant, une unité régulière de l’armée française dans l’Ouarsenis puis, plus tard, les rangs de l’OAS. Il écrira : « L’espoir est si grand que la Wilaya IV (la sienne) pavoise aux couleurs de la France, que les rebelles cessent les attentats et déposent leurs armes devant les mairies ». Ainsi, les fellaghas, eux-mêmes, sûrs de leur impuissance, brandissent des drapeaux français dans leurs repaires…

       L’ex-officier de l’ALN, Ali BOUZIANE, qui rejoindra les harkis du fameux « Commando Georges », unité créée par le Colonel BIGEARD, écrira sur ce point : « La population, qui était notre raison de combattre et notre soutien, nous abandonne. J’ai confiance en De Gaulle, et mes frères dans le maquis aussi. Nous avons été trompés, et l’Algérie heureuse, nous la ferons avec lui ».
       De Gaulle, désormais installé à l’Elysée, reçoit le Bachaga BOUALAM qui lui dit : « Mon général, donnez-moi 500 000 harkis, et vous pouvez renvoyer tous les appelés chez eux ; je vous garde l’Algérie à la France. » De Gaulle ne répondra mot et, contre toute attente, se prononcera pour l’intégration, solution utopique à laquelle ni les Musulmans, ni les Européens, ni les militaires, ne croient.
       Le 19 janvier 1960, recevant exceptionnellement les élus d’Algérie, de Gaulle les sidéra en déclarant avec une certaine hauteur : « L’intégration est une connerie, d’ailleurs, l’armée ne fait que des conneries ! » Et, toisant insolemment le député musulman M’hamed Laradji, il ajouta avec un mépris glacial : « Les Musulmans ne seront jamais des Français ! ».
       Laradji qui eut dix membres de sa famille assassinés par le FLN soutint le cynisme de de Gaulle en insistant sur le fait que la politique menée par le Chef de l’Etat allait faire souffrir les Algériens pro-français… ce à quoi, la « grandeur gaullienne » répondit sèchement : « Eh bien, vous souffrirez ! ».
       Le 10 juin 1960, le colonel de l’ALN, SI SALAH, chef de la wilaya IV (Algérois), décide de faire un putsch contre le GPRA et, reçu avec ses adjoints, les commandants Si Mohamed et Lakhdar à l’Elysée par De Gaulle, ils lui annoncent la reddition dans un premier temps des trois quarts des combattants de l’ALN. Mais De Gaulle, ne voulant déjà plus entendre parler de l’Algérie française, leur opposera une fin de non recevoir et ses services, par la voix d’Edmond Michelet, informeront le Ministre des Affaires extérieures du GPRA, Krim Belkacem, de cette proposition de reddition. Commencera alors une purge sanglante au sein de leurs partisans qui ne connaîtront aucune clémence de la part des « frères » installés en Tunisie. Le secret de cette entrevue avec le Maître de l’Elysée devant être rigoureusement gardé, tout sera mis en œuvre pour éliminer définitivement les derniers témoins et Si Salah et Si Mohamed seront tués par les troupes françaises dans des conditions plus que curieuses…
       Dès lors, cette affaire qui se présentait comme une immense occasion pour apporter une paix française à la guerre d’Algérie, se terminera dans le sang et demeurera la grande énigme de ce conflit.
       Après l’échec du putsch d’avril 1961, les harkis, soucieux, désemparés et amers, répèteront inlassablement à leurs chefs : « Il fallait déclarer la mobilisation générale en Algérie, faire une levée en masse de harkis, renvoyer tous les appelés chez eux, et on avait le monde entier avec nous. »
       Mai 1961, nouvelle décision désastreuse du général président qui atterrera les Musulmans fidèles à la France : La trêve unilatérale accompagnée de la libération de 6000 fellaghas. Dès lors, l’ALN exsangue, forte de ces renforts successifs, va se reconstituer et reprendre de plus belle ses actions meurtrières sans réelle opposition des troupes françaises, privées par ailleurs d’une partie de leurs unités d’élite dissoutes au lendemain de l’échec du putsch. A partir de ce moment, les supplétifs comprendront que, pour eux, c’est la fin… et les premières désertions verront le jour.
       Cependant, avec une inconscience révoltante, les déclarations officielles continuaient de pleuvoir. Dans une homélie fracassante, le général Gambiez s’écriait à l’adresse des harkis : «Vous avez mené le bon combat. Soyez sans crainte, la France ne vous abandonnera pas ! » Et dans une déclaration aux cadres, Pierre Messmer, le ministre des armées, affirmait avec solennité : « Pour rassurer ceux qui combattent et se sont engagés à nos côtés, nous devons leur répéter la volonté de la France de n’abandonner aucun de ses enfants. »… Cela s’adressait aux Musulmans servant sous l’uniforme français.
       Pourtant le dégagement militaire avait commencé depuis le mois de juin 1961 par le rapatriement de deux premières divisions et l’évacuation de 1000 postes de protection de la population du bled. Mais afin de rassurer les consciences, on continuait d’assurer avec une apparente conviction qu’en aucun cas la population civile n’aurait à souffrir de ces mesures ou à voir sa sécurité diminuer…
       Quel leurre !... Pauvres Musulmans ! Vous avez accepté de servir dans les groupes d’autodéfense ou les unités combattantes, vous êtes devenus des harkis, c’est-à-dire, soldats de la France : vous serez égorgés, tués à la hache, ébouillantés, coupés en morceaux ; vous aurez les yeux crevés, les mains coupées, vous serez traînés dans les rues sous les huées d’une foule déchaînée et vous périrez après d’horribles tortures !
       Ah ! Quelle déchéance et quelle souffrance de mourir ainsi en sachant combien cette France qu’ils avaient tant aimée était veule, combien elle était lâche devant la fourberie, la trahison et le despotisme…
       Ce fut l’un des grands mensonges de ce drame algérien qui en avait vu tant, mais d’autant plus odieux qu’il couvrait l’abandon et la mort d’innombrables Musulmans livrés à la vengeance du FLN.

       Mais qui aurait pu penser, en Métropole, que depuis sept ans des soldats Musulmans pourchassaient sans répit les fellaghas, que depuis sept ans ils mouraient pour la France et l’Algérie française… et que depuis des mois on cherchait à faire oublier –comme jadis en Indochine- leur existence ?
       Mais comment cacher qu’en nombre croissant, ces Musulmans fidèles rejoignaient les combattants de la cause française… c'est-à-dire, l’OAS ?
       Si les sphères dirigeantes ne savaient plus comment cacher cette nouvelle situation, le GPRA n’ignorait pas qu’il ne pourrait leur imposer son autorité que si auparavant, l’armée française les avait désarmés.
       Du coup, l’Elysée prit peur. Il fallait à tout prix désarmer ces hommes trop zélés qui s’imaginaient encore pouvoir rester français…
       Et ce fut, alors, l’ignoble campagne de désarmement, la conclusion du pacte tacite entre le Pouvoir et le FLN…
       Après avoir évacué les postes militaires du bled et les avoir remis, intacts, aux ennemis d’hier, la troupe reçut l’ordre de désarmer les autodéfenses. Pour ces pauvres gens qui avaient eu confiance en la parole de la France et en ses officiers, la restitution des armes signifiait la mort à plus ou moins brève échéance…
       Sans doute, que les militaires avaient reçu des ordres stricts. Sans doute, ils se devaient d’obéir à ces ordres. Mais le serment de jadis de conserver l’Algérie à la France et de protéger cette population n’avait-il pas été également prononcé ?
       Le vieil honneur qui vous lie à une parole est-il une chaîne dont il est loisible de couper les anneaux ? La vie est bien longue à celui que trouble le remords…
       Dès lors, désarmés, livrés sans défense à la vindicte du vainqueur, le génocide des harkis commençait…
       Et dans toute l’Algérie on fusilla après avoir torturé, on mura dans des bâtisses de pierres, on enterra vivants, on brûla sur des bûchers, on flagella, on égorgea, on roua de coups des victimes enfermées dans des sacs, membres liés.
       Dans le Nord-Constantinois, des femmes tuèrent même des captifs à coups de dents !…
       Dans le bled où le drapeau vert et blanc remplaçait désormais le tricolore, les Musulmans qui avaient toujours été fidèles à la France s’accrochaient désespérément aux camions militaires français et, à bout de force, tombaient en pleurant dans la poussière de la route. Ce sont des images que seuls ceux qui ont une conscience ne pourront de si tôt oublier…
       Et l’horreur de la situation devint telle que le Lieutenant de Vaisseau Cucherat rejoignit les rangs de l’OAS et résuma dans un cri d’indignation à l’adresse des officiers français toute cette tragédie :
       « Il n’y a pas en ce monde d’expiation qui puisse ressusciter les harkis ébouillantés, effacer les mutilations des suppliciés… réparer le suicide des pères désespérés, ou guérir les vieillards conduits à la folie par votre traîtrise et votre lâcheté. Il n’y a pas de drogue qui puisse endormir en vous cette honte et ce remords qui vous empêcheront de plus regarder jamais dans les yeux, à supposer qu’ils vivent encore, le chef de votre ancienne harka, ou le maire de votre regroupement, et tous ceux qui avaient cru en votre parole, s’étaient engagés derrière vous et à qui vous avez menti… »
José CASTANO       
e-mail : joseph.castano0508@orange.fr

       NB : Alors que les « gogos de service » commémorent toujours « l’appel du 18 juin », et le « 19 mars 1962 » (date du cessez-le feu en Algérie), il est bon de rappeler les ordres criminels donnés par de Gaulle lors des séances du Comité des Affaires Algériennes, qu'il présida de 1959 à 1962. Ceux-ci furent rapportés par son conseiller, Raymond Aron, dans ses mémoires « 50 ans de réflexion politique » (p.388 – Julliard) : « les harkis, pour la plupart, furent livrés à la vengeance des vainqueurs sur l'ordre peut-être du général de Gaulle lui-même qui par, le verbe, transfigura la défaite et camoufla les horreurs... ». Cette action criminelle fut dénoncée au Parlement dès mai 1962 par le Bachaga Saïd BOUALEM, Vice-président de l'Assemblée Nationale, et par le Professeur Maurice Allais, Prix Nobel d'Economie, dans son ouvrage « L'Algérie d'Evian » (L'Esprit Nouveau - mai 1962). Le président algérien Abdelhaziz Bouteflika a reconnu ce massacre en déclarant sur Radio-Beur FM, en octobre 1999, parlant de la répression contre le GIA : « Nous ne faisons pas les mêmes erreurs qu’en 1962 où, pour un harki, on a éliminé des familles et parfois des villages entiers ». (« La Croix » du 17 juin 2000).
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Bref historique ...très bref !

       Après les "55 millions de français de Dunkerque à Tamanrasset ",
       Le général DE GAULLE avait dit: " les harkis? Ce magma dont il faut se débarrasser au plus vite..."

       Et aussi...
       " Ces gens là ne sont pas des Français , les verriez-vous avec leurs djellabas dans les couloirs de Matignon..."

       Suite à un tel reniement, un maréchal de France avait déclaré:
       "La France est en état de péché mortel, elle subira le châtiment..."

       Aujourd'hui- les kalachnikov de ceux qui haïssent la France - ont remplacé les djellabas de ceux qui la vénéraient!
       Est-ce la réalisation ?????
       Le président de la république sur fond de campagne électorale vient de reconnaître la responsabilité de la France dans le massacre des harkis, ce qui ne l'empêcha pas d'officialiser la date du 19 mars comme "fin de la guerre d'Algérie" ... C'est après cette date qu'eurent lieu les plus grands massacres.
       A noter- que l'Algérie fête également le 19 mars comme sa victoire sur la France. Une première dans l'Histoire de France, voire dans celle de l'humanité, une nation qui honore une défaite............

Composition d'une amie d'enfance
en hommage à nos frères harkis.

slam-pour-un-harki.wmv
Bernadette Leonelli

      

Young Pérez : plus jeune champion du monde de tous les temps
Envoyé Par M.Manuel Gomez
27 Août 2016     
Envoyée par M. Marc Donato               Les JO de Rio de Janeiro, au Brésil, viennent de se terminer et la France fête les 42 médailles gagnées par les athlètes dans différentes spécialités, notamment en Boxe, ce qui est assez exceptionnel.
              Je voudrais que l'on se souvienne d'un athlète qui, il y a 85 ans, a offert à son pays d'adoption, la France, puisqu'il était originaire de Tunisie, un titre de champion du monde de boxe professionnel, ce qui est assez exceptionnel car ils n'ont pas été très nombreux et même, en ce qui le concerne, unique à l'époque, puisqu'il était de religion juive et qu'il fut et sera le plus jeune champion du monde de tous les temps.
              Cela se passait au mois d'octobre 1931.
              Victor Younki, né le 18 octobre 1911 à Tunis, dans le quartier juif d'El Kallaline, est devenu boxeur, contre l'avis de toute sa famille, et a choisi comme pseudo " Young Pérez ". Il pesait moins de 53 kgs et devient champion de France, dans la catégorie " poids mouche " en battant l'excellent Valentin Angelman dans une Salle Wagram, à Paris, pleine à craquer.

               Le 26 octobre 1931, il avait fêté ses vingt ans 8 jours plus tôt, quand il devient champion du monde en mettant KO au 2ème round, le tenant du titre, l'américain Frankie Génaro. Cela se passait devant plus de 16.000 spectateurs au Palais des Sports de Paris.
              Plus de 100.000 personnes l'acclament lors de son retour à Tunis, ou le Bey lui remet la plus haute décoration, sous protectorat français, le Nichan Iftikhar, tous en déclarant que " c'est une grande victoire pour la Tunisie et que juifs et musulmans sont fiers de lui ".
              Plus jeune champion du monde de tous les temps, ce petit juif tunisien devient la coqueluche du "Tout Paris" et entame une relation amoureuse avec la plus belle de toutes les actrices françaises de l'époque, Mireille Balin. Elle refusera de l'épouser, après un séjour en Tunisie, qu'elle n'appréciera pas.
              Un an plus tard, le 31 octobre 1932, Young Pérez perd son titre devant l'américain Jackie Brown par KO technique au sixième round. Il est vrai que, prenant du poids, il avait dû perdre 2 kilos au cours de la semaine précédent le match.
              Montant dans la catégorie supérieure, il est défait par le très brillant Al Brown.
              Il poursuivra une carrière en dents de scie, la " vie parisienne " lui faisant perdre la tête et Mireille Balin le quittant pour Tino Rossi et, en 1938, le lendemain de la " Nuit de cristal ", il boxe à Berlin, en pleine période antisémite et arborant l'étoile de David sur son peignoir.
               Il fallait, à la propagande nazie, qu'un ex champion du monde juif soit battu par un jeune aryen autrichien.
              Le 21 septembre 1943 il est arrêté et déporté au camp d'Auschwitz.
              Il sera l'un des 31 " survivants ", sur les 1000 déportés du convoi n° 60, et sera abattu le 22 janvier 1945 lors de l'évacuation de ce camp devant l'arrivée des forces alliées.
Manuel Gomez         
http://magoturf.over-blog.com/2016/08/young-perez-plus-jeune-champion-du-monde-de-tous-les-temps.html
   NB : Le 1er janvier 1928 pour son seul combat à Bône, il a battu l'Oranais Kid Roger par KO.


LIVRE D'OR de 1914-1918
des BÔNOIS et ALENTOURS

Par J.C. Stella et J.P. Bartolini

             Tous les morts de 1914-1918 enregistrés sur le Département de Bône méritaient un hommage qui nous avait été demandé et avec Jean Claude Stella nous l'avons mis en oeuvre.

             Jean Claude a effectué toutes les recherches et il continu. J'ai crée les pages nécessaires pour les villes ci-dessous et je viens d'ajouter Petit, Clauzel, Guelât Bou Sba, Héliopolis, des pages qui seront complétées plus tard par les tous actes d'état civil que nous pourrons obtenir.

             Vous, Lecteurs et Amis, vous pouvez nous aider. En effet, vous verrez que quelques fiches sont agrémentées de photos, et si par hasard vous avez des photos de ces morts ou de leurs tombes, nous serions heureux de pouvoir les insérer.

             De même si vous habitez près de Nécropoles où sont enterrés nos morts et si vous avez la possibilité de vous y rendre pour photographier des tombes concernées ou des ossuaires, nous vous en serons très reconnaissant.
             Ce travail fait pour Bône, Aïn-Mokra, Bugeaud, Duvivier, Duzerville, Herbillon, Kellermann, Milesimo, Mondovi, Morris, Nechmeya, Penthièvre, Randon, Kellermann et Millesimo, va être fait pour d'autres communes de la région de Bône.
POUR VISITER le "LIVRE D'OR des BÔNOIS de 1914-1918" et ceux des villages alentours :
CLIQUER sur ces adresses : Pour Bône:
http://www.livredor-bonois.net

             Le site officiel de l'Etat a été d'une très grande utilité et nous en remercions ceux qui l'entretiennent ainsi que le ministère des Anciens Combattants qui m'a octroyé la licence parce que le site est à but non lucratif et n'est lié à aucun organisme lucratif, seule la mémoire compte :                          J.C. Stella et J.P.Bartolini.
 


NOUVELLES de LÁ-BAS
Envoyées d'Algérie

Où va l'Algérie ?

Envoyé par Augustin
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5233776


Par Le Quotidien d'Oran - 26 septembre 2016 l Par : Cherif Ali

            Dans l'Algérie d'aujourd'hui, le réseau souterrain de services, trafic d'influence, parrainage et cooptation, magouilles, combines est extrêmement dense.

           Il croit avec l'informel qui a tout gangrené. Les « usagers » de ce type d'échanges n'ont ni remords ni scrupule. Il s'agit, pensent-ils, d'un échange de « bons procédés ». Il faut dire que la population ayant si bien assimilé le mécanisme, il ne viendrait à l'idée de personne de passer par la filière officielle pour une quelconque démarche, on commencera, toujours, par la combine, c'est-à-dire rechercher les relations susceptibles de faire aboutir ladite démarche.

           Passe-droits et favoritisme
           Cela se pratique à un niveau assez bas entre « potes » et connaissances. Mais cela continue jusqu'au sommet de l'Etat ! Même pour ceux qui arrivent à accéder à un poste ou une fonction élective, la première question qui se pose à eux, est la suivante : qu'est-ce que je peux en tirer pour mon profit personnel ?

           Alors, c'est ainsi ? C'est ça l'Algérie d'aujourd'hui ? Apparemment oui, car nos concitoyens et nous-mêmes aussi sommes, en définitive, travaillés par la fièvre du passe-droit et de l'arrivisme ! Et nos élus, tout comme les responsables locaux ne sont pas en reste dans la mesure où ils se servent des institutions comme de leur propre bien. Aucun contrôle, ou presque, ne pèse sur eux, au sens macro et micro-économique. On ouvre des milliers de postes de travail bidons, ceux du filet social notamment, pour satisfaire la révolte et on couvre d'avantages tous ceux qui font la grève, pour acheter la paix sociale ?

           Mais si tout le monde « trafiquote » et se tourne les pouces, comment la maison Algérie pourrait-elle, vaille que vaille, continuer de fonctionner ? Une question lancinante que tout le monde se pose, même si beaucoup de citoyens se mettent à douter profondément, critiquent les chemins parcourus, hésitent à croire ce qu'on leur dit et surtout commencent à s'impatienter. Nous avions tout pour réussir : une indépendance héroïquement arrachée, une démographie de jeunes potentiels, des ressources naturelles aussi inimaginables qu'incommensurables, quand d'autre pays sous-développés, moins nantis, ont réussi leur développement.

           Les Chinois construisent pour les Algériens !
           Aujourd'hui hélas, nos universités sont à la traine du monde arabe et même d'Afrique mais, faut-il l'admettre, le mal n'est pas dans nos étudiants, il est à rechercher chez les enseignants, médiocres pour la plupart, doctorants bidons par milliers qui ont pris le système universitaire en otage. L'université ne produit pas de génies capables de prendre en charge le défi du développement du pays. Les Chinois et les Canadiens conçoivent et construisent pour nous, non pas des satellites, mais nos routes, nos logements et même notre grande mosquée ! Vont-ils pour autant rester chez nous à nous accompagner dans l'entretien de ces réalisations pour lesquelles nous continuerons à débourser des budgets en devises ? Jusqu'à quand en l'état de nos réserves budgétaires ?

           Un think tank canadien, Fraser Institut, vient de l'avancer dans son dernier rapport : l'Algérie est à la 151ème place sur 159 en matière de liberté économique. Avant le Tchad, mais loin derrière la Tunisie et le Maroc. Ce rapport va être, bien évidemment, contesté en haut lieu, pourtant il ne dit pas plus que bien d'autres organismes internationaux, y compris le FMI et la Banque Mondiale, ces derniers avec leurs précautions d'usage et leur langage.

           Fracture sociale, peuple-gouvernants !
           Les Algériens, c'est vrai, sont aussi fatigués que blasés à telle enseigne qu'ils affichent leur défiance pour tout et partout. Cette défiance est d'abord verticale et les oppose à ceux qui les gouvernent qui, selon eux, cultiveraient « l'entre-soi », sans se préoccuper, ou si peu, du peuple. Il serait pourtant naïf de limiter cette défiance aux seuls gouvernants, elle frappe la classe politique toute entière, principalement les partis dont les efforts de positionnement ne sont en fait, que des tentatives pour se rapprocher du pouvoir, donc de la rente!

           A cette défiance verticale s'ajoute une autre défiance de type horizontale : les rapports sociaux s'exacerbent et mettent à mal la cohésion sociale ; les syndicats et à leur tête l'U.G.T.A sont désavoués et, la prochaine tripartite risque de les discréditer davantage aux yeux des travailleurs appelés, par ailleurs, à faire preuve davantage de «sacrifices» et renoncer à l'acquis de la retraite par anticipation !

           On est arrivé progressivement à une impasse ! L'Algérie d'aujourd'hui tourne le dos au pays profond. Les walis majoritairement n'ont pas amélioré le développement local, encore moins créé de l'emploi et de la richesse ! Certes, l'eau coule quand même dans les robinets, les hôpitaux fonctionnent cahin-caha, des milliers d'enfants sont à chaque rentrée scolarisés avec force démonstration, ce qui donne l'impression que le pays bouge, mais pas assez.

           C'est la faute aussi au « dirigisme » d'Etat, de la lourdeur bureaucratique qui fait de la résistance, des banques timorées et surtout du choix du développement économique qui reste à inventer. Force est de constater aussi que les investisseurs nationaux ne trouvent aucun intérêt ou si peu, à aller vers la production nationale malgré toutes les facilités qui leur ont été accordées en matière de foncier ou de diminution de la pression fiscale ; dans ce cas-là, il ne faut pas s'étonner que les étrangers, règle du 49/51 ou pas, fassent preuve de peu d'engagement !

           Des ministres mal placés et pour certains, incompétents

           Le Premier ministre vient de l'évoquer : le nouveau plan économique sera bientôt dévoilé. Mais que peut faire ce gouvernement où beaucoup de ministres ne sont pas à leur place ? Fortement contestés par leurs syndicats pour certains et franchement dépassés pour ne pas dire autre chose, pour d'autres, notamment ceux issus de la filière des walis qui ont été vite rattrapés par le syndrome de « Peter », selon lequel arrivé à un certain niveau de promotion, la compétence initiale finira par devenir un élément de blocage. Il faut admettre qu'on ne gère pas un ministère comme une wilaya et, Abdelwahab Nouri, le ministre du Tourisme et de l'artisanat va, peut-être, l'apprendre à ses dépens !

           Le scandale des moutons de l'Aïd El Kebir dont la viande a laissé apparaître des signes de putréfaction quelques heures seulement après leur abattage, s'ajoute à la longue liste d'autres affaires de ce genre, où le citoyen découvre, abasourdi, au détour d'une opération de contrôle des services de la qualité et de la répression des fraudes, que son assiette n'est pas aussi saine qu'il le pense !

           Que fait le gouvernement ?
           Jusque là, il tâtonne et tant que les prix du baril de pétrole continuent de baisser, la pression inflationniste ne risque pas de s'atténuer et partant, de pénaliser les ménages qui souffrent en silence de l'érosion de leur pouvoir d'achat.

           En tous les cas, le gouvernement dans sa configuration actuelle, et tout le monde est d'accord là-dessus, n'a pas les compétences pour gérer les complexités du pays. Un pays bientôt sans pétrole dixit Abdelmalek Sellal. Il est juste appelé à gérer les urgences, les révoltes du logement et de l'emploi, pour cause de défaillance des collectivités locales souvent incompétentes, voire même corrompues à voir le nombre d'élus déférés aux tribunaux.

           C'est vrai que certains commentateurs de la scène nationale donnent l'impression de n'avoir pas bien saisi le sens profond de la démarche gouvernementale et la lisent à travers le prisme déformant des analyses occidentales. Il reste, cependant, que le gouvernement est tenu, d'ores et déjà, de s'expliquer sur cette loi de finance 2017 qu'on dit « porteuse de nouvelles taxes et avec des transferts sociaux a minima ». Sans compter « la réintroduction de l'importation des véhicules de moins de trois ans d'âge » qui va faire du bruit à l'APN, où certains députés affûtent leurs armes en perspective d'un débat qui promet !

           Sexisme et misogynie
           Dans les villes, sales, dépourvues de commodités et aussi d'espaces culturels, sportifs et de loisirs, c'est l'ennui, les tracasseries de la circulation automobile, les petits boulots de l'informel, le piston et la course au visa pour ceux qui veulent voir ailleurs.

           Où va l'Algérie avec cette persistante marginalité des jeunes qui n'ont pas de droits et qui, en dehors du foot, n'ont aucun moyen de se dépenser. Les garçons trainent dehors. Les filles sont sommées de rester à la maison. C'est aussi l'exil intérieur des femmes, le sexisme, la misogynie, le machisme des hommes, la violence et la réclusion pour un grand nombre d'entre-elles ; celles qui travaillent, nonobstant les préjugés, doivent donner la preuve de leur probité.

           C'est une agriculture déficiente, délaissée, qui ne s'intéresse pas à l'agro-alimentaire ; c'est également, une industrie qui tourne au ralenti et qui a perdu le pari de « l'industrie industrialisante». C'est aussi une production littéraire orientée par l'idéologie islamiste, une chanson phagocytée par le «raï», et un cinéma et un théâtre moribonds.

           Les Algériens en sont encore à s'affronter sur le choix du modèle de société. Et aussi sur le choix du modèle culturel : arabophone, berbérophone, francophone, voire anglophone pour certains poussés par Ech-chourouk et leurs ouailles.

           La religion partout et pour tout !

           C'est également la place qu'il faut donner à la religion. Les Algériens sont pris en tenaille dans le tourbillon d'un débat malsain sur l'islam. Quel islam voulons-nous ? Comment voulez-vous une réponse unanime acceptable pour tout le monde ? C'est rentrer dans des débats infinis alors que le débat, le vrai, est sur les nano-technologies ! Le problème des Algériens n'est pas religieux, il est économique et technologique. Et nos partis islamiques sont à ce niveau, désespérément silencieux ! Sauf quand il s'agit de « tirer » sur madame Nouria Benghebrit qui ne risque pas de sortir indemne cette fois-ci ! Il faut dire aussi que ses cadres accumulent gaffe sur gaffe. Cette histoire, par exemple, de l'erreur commise dans le fameux livre de géographie de la 1ère année moyenne qui aurait pu être corrigée par l'intervention d'un simple « sticker » Palestine pour masquer Israël : non, au ministère de l'éducation, on a décidé de déchirer la page et en imprimer une autre. Conséquences : dépenses superflues et perte de temps.

           Le pétrole en ligne de mire !
           En attendant la rente pétrolière continue à payer la facture. Jusqu'à quand ? Le Premier ministre a mis en garde la population ; cela ne l'a pas empêché d'affirmer à partir de l'intérieur du pays où il était en déplacement que les réserves de change du pays ne descendront pas sous la barre des 100 milliards de dollars quoiqu'il advienne ! Les experts sont dubitatifs devant tant de certitude.

           Les dirigeants qui se sont succédés à la tête du pays ont, décidément, raté nos développements successifs en reproduisant les mêmes erreurs du passé : 98% de notre économie est financé par le pétrole. Le pays n'a jamais été maitre de son destin économique ; il a légué la bonne gouvernance aux institutions étrangères, les banques mondiales et le FMI dont l'objectif final est connu de tout le monde, privatiser et piller les ressources de l'Algérie.

           De ce qui précède, on peut dire que l'Algérie ne sait pas où elle va, même si elle sait où elle est présentement : elle condense tous les problèmes à la fois, ceux des pays en voie de développement et ceux d'un pays nouvellement industrialisé.

           La politique aux mains d'opportunistes !
           Politiquement parlant, cela ne va pas mieux ! Cela met à nu une classe politique sans vision d'avenir, sans idées. Sans assise populaire surtout. Ce sont des hommes et des femmes aussi, obsédés par le pouvoir, accrochés à leur siège depuis plus de 25 années pour certains et qui ne veulent rien lâcher. Au prix de retournement de vestes incroyables !

           Chez les partis au pouvoir, c'est la politique à courte vue, celle des fausses solutions qui tout au plus, accordent un répit à des dirigeants en panne d'idées, qui refusent de se remettre en question et faire leur introspection. Ils sont la majorité au parlement disent-ils, dans un pays ou l'abstention bat des records. Tout comme la triche aux élections ! On parle d'installer une commission indépendante de surveillance des élections. Personne n'est dupe ! La politique des quotas n'est pas finie. On verra bien en 2017.

           Il y a aussi le FLN, coquille creuse prise en otage par des personnes tout juste capables de servir de caution au pouvoir en place ou de se désigner elles-mêmes candidates aux responsabilités et partant, se prêter aux mensonges de ceux qui tirent les ficelles en coulisses, ou par presse interposée.

           Cela va-t-il apaiser le pays pour autant ? Pas si sûr. Et le peuple ? Saura-t-il, lorsque l'amplitude du tumulte dépassera celle du verbe flatteur reconnaitre les siens car il a de tout temps, surtout dans les moments difficiles, su faire la part des choses, c'est-à-dire séparer le bon grain et l'ivraie ? Ce peuple, on devrait s'abstenir de lui montrer ses ennemis, écrivait récemment un général à la retraite. Ce sont ceux de la nation, il les connaît, il suffit d'ailleurs de le lui demander et de daigner l'écouter.

           Les Algériens ont tout voulu faire : révolution agraire, révolution industrielle, révolution culturelle et même la révolution de l'ordre mondial ! Ils ont apporté leur soutien au monde arabe et à la Palestine. Ils se sont ouverts à l'Afrique, mais les dividendes tardent à venir face à une démographie galopante et des ressources énergétiques tarissables à terme.

           Epilogue

           Où va l'Algérie ? Mohamed Boudiaf est mort sans avoir obtenu de réponse. Qui peut, aujourd'hui, prétendre la détenir même parmi ceux qui au pouvoir, carburent à la devise « après moi le chaos ! », ou ceux dans l'opposition qui ne veulent qu'une chose « être califes à la place du calife ! »

Algérie: la conscience et l'éveil

Envoyé par Georges
http://www.lequotidien-oran.com/?news=5233778


Par Quotidien d'Oran - 26/09//2016 l Par : M'hammedi Bouzina Med
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           La réaction des Algériens au contenu du livre scolaire et des livres sur son histoire séculaire est, malgré les dérapages et violence du verbe, révélatrice du niveau de conscience nationale et du désir de bâtir un avenir commun apaisé et ambitieux.

           Les polémiques et débats relatifs à l'identité algérienne, au contenu des manuels scolaires, le rôle de l'école, place de la femme dans la société et autres sujets de société qui inondent la scène médiatique et politique du pays sont, en dépit de l'effervescence qui les caractérise, un indicateur sociologique et culturel, d'une société en mouvement, au sens historique du terme. Peu importe le ton des interventions et la qualité des intervenants, qu'ils soient politiques, intellectuels, étudiants, jeunes, vieux, employés, ouvriers ou citoyens lambda. Les Algériens et Algériennes de toutes classes et conditions sociales s'interrogent, débattent, confrontent leurs avis et opinions dans les cafés, les journaux, les associations, dans la rue, via les médias et réseaux sociaux et jusqu'entre membres de la même famille. Comme si, tout à coup, le peuple a pris conscience de sa condition de corps social vivant le même présent et condamné à organiser son avenir commun.

           Sur quelles bases et pour quel avenir? L'Algérie questionne son passé jusqu'aux plus lointain qu'elle se souvienne pour comprendre d'où elle vient, où elle en est et où elle va. Cela donne, immanquablement, des débats passionnés et passionnants, contradictoires, voire violents dans la formulation et la répétition. Malgré les dérapages verbaux, les messages répétés ciblant telle ou telle institution ou personnalité publique, il faut voir dans cette atmosphère, à priori tendue, stressante et anxiogène, le prix à payer pour se libérer, définitivement, de l'amnésie historique dans laquelle a été plongé le pays, depuis l'indépendance et la léthargie soporifique qui a décimé tout esprit critique, toute idée de liberté de penser et d'être, tout espoir d'un engagement pour un avenir radieux pour tous les Algériens. Et ce n'est pas un hasard que l'Ecole soit au centre de ce débat national.

           L'Ecole, définie à juste titre par Louis Althusser comme appareil idéologique de l'Etat ( AIE), a toujours était l'enjeu des luttes sociales et politiques et l'outil de contrôle du détenteur du pouvoir. L'épisode de la localisation d'Israël en lieu et place de la Palestine, sur une carte géographique d'un manuel scolaire est révélatrice de la portée politique et idéologique du rôle de l'Ecole et de l'extrême sensibilité des Algériens à leur réputation de défenseurs des causes justes. La levée de boucliers sur cette question n'est pas tant l'adresse d'Israël sur la carte puisque elle s'y trouve de fait, mais la « disparition » de la Palestine de la carte. En cela, la colère des parents et élèves est plus que légitime. La réaction a été, aussi, immédiate que « stupéfaite » face à cette autre absurdité, l'étude qui affirme, on ne sait par quel mystère, que quatre-vingt pour cent de la population algérienne est de « lignée » ou d'origine arabe.

           Ainsi, le corps social national fait la différence entre sa part d'identité linguistique arabe qu'il assimile et revendique, fièrement et son identité « entière » qu'il considère faite de multiples sédiments historiques dont celui commun de son origine et culture ancestrales berbère ou amazigh, reconnu et inscrit dans la Constitution nationale.

           L'Algérien n'est pas comme le veut la caricature si obtus, sectaire, régionaliste, exclusive dans une identité fantasmée. L'Algérien sait et sent que son histoire séculaire est loin d'être dépoussiérée, que des zones d'ombre demeurent et qu'elle est un enjeu politique soumis à bien de manipulations et contre-vérités. Du coup, sa réaction est immédiate lorsque la provocation touche à ce qu'il a de plus sacré: son identité qu'il sait faite de strates culturelles et de brassages ethniques multiples qui se sont grevés sur sa lointaine et première identité berbère qu'il revendique avec légitimité et fierté mais dont il n'en fait pas une identité exclusive. Il faut voir, dans la revendication de l'identité berbère, plus le désir de ne pas voir disparaître ce segment identitaire de l'Algérie qu'une volonté de rejet des autres composantes de l'identité nationale dont celle, évidemment arabe. Hormis la minorité des radicaux et extrémistes, tant berbères qu'arabes qui attisent un communautarisme primaire, la majorité des Algériens vivent, avec harmonie et dans l'apaisement, leur identité algérienne, sans aucun complexe ni violence.

           La réaction à l'étude faisant de l'origine de l'Algérien un « arabe à 80 % » exprime non seulement la conscience de son « historicité » mais surtout celle, aussi, de construire une destinée commune. Autrement dit, il lui faut revendiquer et préserver la totalité de son histoire sociale, culturelle, ethnique et politique, pour pouvoir satisfaire son désir de vivre un présent apaisé et bâtir un avenir commun. Feu Mostéfa Lacheraf avait dans ses livres ?Histoire, culture et société' - 1986- et ? Algérie Nation et société' - 1965- avancé que plus de 80 % de la population algérienne est d'origine berbère, c'est-à- dire l'exact contraire de l'étude publié par le nouveau manuel qui fait polémique. A l'époque, le passage du livre de Lachraf sur la composante ethnique du pays n'a pas, hormis dans les cercles fermés intellectuels, soulevé une polémique nationale. Et pour cause, la parti unique du FLN et la police politique veillaient au grain. Le hasard a fait que Mostéfa Lachraf a été aussi ministre de l'Education national ( 1977). On sait comment il fût marginalisé, exclu loin dans les oubliettes.

           Le système politique d'alors ne pouvait s'accommoder avec un esprit aussi érudit, vif et passionné pour son pays. Il disparut en 2007, dans la discrétion et le « silence » de ce pays qu'il a tant aimé et défendu. Aujourd'hui, dans le fracas du débat sur son présent et sur les nombreuses interrogations sur son avenir, l'Algérie subit des soubresauts et des tressaillements dans son mode d'expression avec, souvent, une violence verbale parce qu'elle veut en finir avec le martyre de sa mémoire et de son histoire. Elle veut assumer pleinement son identité plurielle et en faire une richesse, un moyen d'unification, de grandeur et de développement. En un mot une conscience nationale pour bâtir son Etat nation moderne, libre et démocratique. Pas de panique, donc, devant la mobilisation des Algériens tant pour leur Ecole que pour la géographe du monde.


Belaïb-Ouyahia : la guerre est déclarée  
Envoyé par Paul
http://www.liberte-algerie.com/actualite/belaib-ouyahia-la-guerre-est-declaree-255387


Par Liberté Algérie 26.09.2016   l Par Mohamed-Cherif Lachichi

Critiques du ministre du Commerce et riposte du porte-parole du RND

           Rien ne vas plus entre Bakhti Belaïb et Ahmed Ouyahia. D’aucuns voient dans les dernières sorties du ministre du Commerce des flèches ciblant le président du RND.

       Le prétexte serait la levée de l'interdiction de l'importation de voitures d'occasion, dites de moins de trois ans, telle que suggérée par le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, la semaine dernière. Décidément, peu avare en révélations aussi tonitruantes les unes que les autres, ce membre du gouvernement n’a pas manqué d’égratigner Ahmed Ouyahia qui, selon lui, aurait “cédé” en tant que Premier ministre, en 2003, au diktat des lobbies de l’automobile. Mieux, pour lui, la remise sur le tapis de cette mesure traduit la volonté de restaurer l’autorité de l’État face à la maffia qui gangrène, il est vrai, le secteur du commerce et notamment celui de l’importation. Avant cela, Belaïb avait jeté un autre pavé dans la mare en s’attaquant ouvertement aux “lobbies” qui, à l’en croire, défient jusqu’à ce jour les institutions et les lois de la République.
           Sans citer aucun nom, il s’en prendra d’une manière énigmatique à un importateur en particulier qui, selon lui, aurait le bras si long qu’il a réussi à débloquer une situation litigieuse au port d’Alger grâce à la “complicité” y compris de certains cadres de son ministère.
           Si le ministre du Commerce s’est montré pour le moins évasif, il ne manquera pas de confesser, en outre, que cette maffia tirait sa puissance des rouages mêmes de l’État. Et c’est, peut-être là, la déclaration de trop. En effet, devant la gravité de son propos, beaucoup se mirent à chercher l’identité du mystérieux et non moins puissant importateur que certains ont cru, à tort ou à raison, comme un proche de l’actuel directeur de cabinet de la présidence de la République. Il faut dire que la vindicte que nourrit Bakhti Belaïb à l’endroit d’Ouyahia ne date pas d’aujourd’hui. Signataire de la préface d’un pamphlet consacré précisément au même Ouyahia, on peut affirmer que le ministre ne fait que récidiver dans le cas d’espèce.
           En effet, dans Les coulisses d'une décennie algérienne (Témoignage d'un commis de l'État) paru en 2014, Bakhti Belaïb fait sienne la description à charge rapportée par Nacer Akkache, ancien directeur de cabinet du chef du gouvernement. Dans cet opus, Belaïb écrit noir sur blanc avoir particulièrement apprécié “la force et la justesse des arguments qui ont admirablement permis à l'auteur de mettre en évidence la duplicité, la fausse sincérité ainsi que la prétention démesurée, sans le nommer, d'un responsable qui n'a cessé de croire à son destin national”.
           L’allusion étant des plus manifestes et avec les sorties répétées du ministre, il est difficile de ne pas établir, en effet, un lien. Chargé d’apporter au plus vite une riposte, Seddik Chihab, porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND), dont est membre également Bakhti Belaïb, a fustigé l’idée “farfelue” d’une mesure autorisant le retour à l’importation de véhicules de moins de trois ans. Dans ce qui tient lieu de véritable mise au point, Chihab a rappelé les conditions d’interdiction de l’importation de ce type de véhicules en arguant de la nécessité d’une cohésion dans l’action gouvernementale.
           Il finira même par retourner l’argument de Belaïb en évoquant la volonté de l’État d’imposer des normes de sécurité élevées aux voitures commercialisées en Algérie afin de réduire la mortalité routière.

Mohamed-Cherif Lachichi           




Main basse sur le plan d’eau de la Caroube

Envoyé par Raoul
http://www.liberte-algerie.com/est/main-basse-sur-le-plan-deau-de-la-caroube-255200


Par Liberté Algérie 24.09.2016   l Par B. Badis

Des exploitants informels en ont fait une source de revenus À ANNABA

           Des exploitants illicites ont imposé leur diktat sur la plage durant la saison estivale.

           Les “pirates” de la plage de la Caroube ramasseraient indûment un pactole dépassant les 150 millions de centimes par mois.

           Profitant de l’absence d’un port de plaisance à hauteur des eaux intérieures de la plage la Caroube d’Annaba, et surtout du manque de vigilance de la police maritime, un groupe composé de 4 individus a entrepris de louer les lieux à son compte exclusif et de manière systématique à tous les propriétaires d’embarcation qui souhaitent s’y amarrer. Cette situation scandaleuse, qui a prévalu durant pratiquement toute la saison estivale est dénoncée par les riverains et par certains plaisanciers, lesquels s’étonnent qu’elle n’ait pas suscité une quelconque réaction de la part des autorités locales compétentes. Ces mêmes témoins indiquent que ces corsaires d’un nouveau genre ne se sont pas gênés pour délimiter, comme bon leur a semblé, le golfe de ladite plage avec des bouées de balisage avant d’en faire payer l’entrée et le stationnement.
           Les exploitants de ce parking singulier ont poussé l’outrecuidance jusqu’à autoriser, comme si les lieux leur appartiennent en toute propriété, les yachts, hors bords et autres jet-skis à amarrer jusqu’à même le sable, en bord de plage, provoquant la gêne des baigneurs. “Les familles qui fréquentaient assidûment cette plage pour la beauté de son site et la qualité de ses eaux de baignade ont dû fuir les lieux à cause du danger que représentent ces embarcations. Les exploitants illicites de la plage en question sont des repris de justice craints de tout le monde ici. Ces hors-la-loi ont réussi, avec la complicité de certains pontes, à imposer ce port d’attache qu’ils ont réservé aux engins motorisés de luxe”, s’indigne un riverain. Des habitants au fait de ce qui se passe dans cet espace maritime affirment que les quatre malfrats se sont arrogé le droit d’y accueillir un très grand nombre de bâteaux.
           Le tarif de la mise en rade d’un bateau varie entre 200 et 400 dinars par jour. Selon ces mêmes sources, une quarantaine d’embarcations au moins viendraient jeter l’ancre à l’intérieur du golfe chaque fin de journée. Ainsi, les “pirates de la plage de la Caroube” ramasseraient indûment un pactole dépassant les 150 millions de centimes par mois. Cette forme de racket n’est pas sans rappeler celui imposé par des individus sans scrupule à tous les secteurs d’activités. “Nous sommes en contact quasi permanent avec une catégorie de gens qui imposent leur diktat partout, allant du simple marché de quartier, au grand commerce toutes activités confondues. Pour ces marginaux toutes les occasions sont propices pour exploiter les voies impénétrables de l’informel”, confie en guise de commentaire un professeur universitaire.

B. BADIS           





“Au mois de juin, le Creps de Séraïdi sera totalement opérationnel”

Envoyé par Roland
http://www.liberte-algerie.com/est/au-mois-de-juin-le-creps-de-seraidi-sera-totalement-operationnel-254553


Par Liberté Algérie : 11.09.2016   l Par B. BADIS

Le wali d'Annaba l’a annoncé jeudi...


           Après près de 20 ans de retard, le projet de réhabilitation du centre de rééducation physique et sportive a été pris en charge. © D.R.

           Le projet de la réhabilitation du centre de rééducation physique et sportive (CREPS) de Seraïdi, à la traîne depuis près de deux décennies, semble avoir été, cette fois, pris réellement en charge.

           Le Creps de Seraïdi, une infrastructure pour la formation des sportifs de haut niveau, situé en pleine forêt à quelque 800 mètres d’altitude sur les hauteurs de Annaba et disposant d’une qualité climatique exceptionnelle, sera opérationnel d’ici juin 2017. C’est ce qu’a annoncé, jeudi dernier, Youcef Charfa, wali de Annaba. En effet, le projet de la réhabilitation du centre de rééducation physique et sportive (Creps) de Seraïdi, à la traine depuis près de deux décennies, semble avoir été, cette fois, pris réellement en charge, ceci grâce il faut le reconnaître, au coup de fouet du wali de Annaba, qui a fait de ce projet, l’une de ses priorités. Le Creps a été créé en 1964 par décret 64 198, soit plus d’un demi-siècle d’existence, sur un terrain de 7 hectares, dont 3 bâtis et le reste aménagé en espaces verts et forêts. A l’issue d’un tour d’horizon ayant ciblé les différentes structures sportives totalement rénovées que compte le Creps, le wali de Annaba, Youcef Charfa, qui s’est montré très exigeant en matière de qualité de travaux et de délais de réalisation, a estimé que les travaux avancent à grand pas. “L’année écoulée seulement, le site en question, l’un des rares implantés au niveau d’un environnement bio dans une région boisée et côtière splendide, n’était même pas protégé. Aujourd’hui, les travaux avancent à un rythme soutenu, et à partir du mois de janvier 2017, il est attendu la mise en service des structures sportives”, a indiqué le chef de l’exécutif de la wilaya de Annaba. L’un des membres d’une commission d’enquête de l’APW qui s’est rendu sur les lieux pour s’enquérir de l’avancement des travaux, à la fin de 2014, a reconnu que la délégation avait trouvé sur les lieux deux gardiens, deux brouettes réformées et un tas de pioches et 12 molosses croisés, qui veillaient sur le site… Le wali de Annaba a annoncé qu’une enveloppe financière de plus de 40 milliards de centimes a été accordée à ce projet d’aménagement du site. S’adressant aux entreprises en charge des différents travaux d’aménagement et de restauration, Youcef Cherfa a souligné qu’il s’agit là d’une priorité de la wilaya.
           “Cette infrastructure est notre objectif et d’ici la fin de l’année nous commencerons à occuper partiellement le Creps, lequel sera opérationnel d’ici juin 2017”. Le wali a également invité le président de l’Assemblée populaire communale de Seraidi à s’attaquer dans les meilleurs délais aux étals de fortune qui pullulent tout au long de la route menant du Creps en direction de Annaba. “C’est une action nationale, voire internationale, il faut lutter contre l’illicite et la clochardisation du milieu. Faute de quoi, des sanctions sévères seront inévitables”, a-t-il lancé fermement au maire. Enfin une question qui revient constamment concerne le milieu sportif local et qui reste sans réponse. Où sont passés les budgets et les rallonges accordés pour la réhabilitation du Creps, et qui s’élèvent à plusieurs milliards ? Les dernières enveloppes évaluées à 500 millions de dinars et 136 milliards de centimes, remontent respectivement, à septembre 2013 et au mois de mars 2012.

B. BADIS           




"Si vos rues sont sales, elles vous représentent !" crie une Algérienne

Envoyé par Pierre
http://www.lematindz.net/news/21696-lalgerie-maltraitee.html


Par Le Matin d'Algérie : 04.09.2016   l Louisa B.

Je m’en retourne en France. L’avion prend de la hauteur, et la baie d’Alger s’offre à mes yeux. Alger la blanche, la majestueuse, l’insoumise.

           Vu d’en haut, la ville me semble si gracieuse, si ordonnée. Mais vu de près, Alger a perdu sa blancheur. Alger la mal aimée, abandonnée, souillée ! Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi ce laisser-aller de la ville et du pays entier ? Pourquoi tant de négligence ? L’Algérie, ce pays si convoité par tant de civilisations mérite-t-il un tel mépris venant de son propre peuple ? Les martyrs se retournent sûrement dans leur tombe. Ces hommes et ces femmes, tombés pour leur patrie bien-aimée, tous ces martyrs ne sont pas morts pour ça ! Quel claque pour leur bravoure et pour le sang qui a coulé au nom de la liberté tant rêvée !

           Car il faut le voir pour le croire : le pays croule sous les immondices de toutes natures. Les rues d’Algérie sont devenues sales et ses plages n’échappent pas à cette malédiction. La terre d’Algérie, jadis tant aimée, est aujourd’hui maltraitée. Le pays agonise, gangréné par une malédiction que vous avez vous-même généré : la saleté. Les immondices bordent vos routes, vos devants d’immeubles. Vous étouffez au milieu d’ordures dispersées de toutes parts. Vous qui avez, il n’y a pas si longtemps suscité tant d’admiration pour votre courage et votre fierté, voilà maintenant que vous offrez une image désolante aux yeux du monde. Oui, ce pays que vous avez tant revendiqué, est aujourd’hui malmené et d’une tristesse profonde.

           J’ai mal pour ce pays qui est aussi le mien, puisque j’y suis née, même si j’ai fait ma vie ailleurs. Depuis deux décennies, peut-être un peu plus, à chacun de mes retours au pays, je suis consternée par le spectacle désolant qui s’offre à mes yeux. Que l’on se promène à Alger, Oran ou Annaba, c’est toujours le même constat : les détritus en tout genre jonchent les rues, des sacs en plastique volent au vent, s’accrochent aux arbres et donnent un air tragique à vos espaces jadis tant lumineux. Si votre terre pouvait pleurer, vous l’entendriez gémir. Tout cela est révoltant. Je me demande comment vous avez pu en arriver là et surtout comment vous pouvez vous complaire dans cette situation qui vous déshonore et ne vous ressemble pas.

           Vous mes frères et sœurs d’Algérie, j’ai la douleur de constater l’indifférence que vous laissez paraître face au problème d’hygiène que connait votre pays. Vous vaquez à vos occupations quotidiennes au milieu des immondices, sans que cela ne vous interpelle plus que ça. Ne voyez-vous pas l’état d’insalubrité dans lequel vous évoluez? Ne réalisez-vous pas que vous êtes complices du plus grand scandale sanitaire que le pays ai jamais connu ? Cette situation malheureuse, vous en êtes directement responsables, mais vous fermez les yeux, vous rentrez chez vous et vous vous barricadez dans vos intérieurs aseptisés. Mais à quoi bon que vos habitations soient propres et bien entretenues si vos extérieurs sont encombrés d’ordures ? Vos rues, vos espaces communs sont aussi les vôtres au même titre que vos maisons. Il n’y a pas de différence à faire à ce niveau, c’est illogique de penser le contraire. Vous fermez les yeux sur une situation que vous ne devriez pas accepter car elle ne vous correspond pas, vous le peuple jadis fier et digne, reconnu par le monde entier.

           Il est temps de vous poser les bonnes questions et d’agir en conséquence pour trouver les bonnes réponses et les mettre en oeuvre sans tarder. Il faut en finir avec ce problème de saleté qui vous gangrène et vous humilie. Est-ce uniquement la faute des responsables politiques, qui n’agissent pas assez efficacement en faveur du bien- être de la population ? Est-ce également le comportement de vous tous qui est en cause ? La question est posée et il est urgent d’apporter des solutions et mettre en place des plans d’actions contre la saleté qui vous envahie, avant que votre peuple ne devienne la risée du monde. Lorsque l’on vient de l’étranger, comme moi, on est immédiatement saisi par l’état de laisser aller du pays. Vous ne semblez pas concerné par votre propre bien-être et celui de vos enfants, pourtant, tous ces détritus éparpillés menacent votre santé et détériore l’environnement. Face à ce désastre sanitaire, je refuse d’abdiquer et je me dois de le crier :

           - Ne voyez-vous donc pas votre comportement irresponsable ? Ne voyez-vous pas le mal que vous faites à votre terre et par la même occasion à vous-même ? Ouvrez les yeux, regardez la vérité en face. Ou êtes -vous aveugles ? Il serait temps de retourner à vos valeurs. Vous qui chérissez tant vos enfants, comment pouvez-vous accepter de les voir évoluer dans un environnement aussi délétère ?

           Pourquoi les poubelles de rues sont-elles absentes ? Pourquoi toutes ces ordures entassées un peu partout aux abords des trottoirs ? Où sont les employés municipaux affectés à la tache de nettoyage ? Il est clair que les élus ont démissionné depuis longtemps. Pour quelles raisons ? L’Etat ne leur donne-t-il pas les moyens d’assurer la propreté des communes pour qu’on en soit arrivé à une telle dégradation du pays? C’est une situation inacceptable, indigne d’un peuple valeureux comme le vôtre. Il faut retrousser vos manches et vous mettre au travail. C’est un enjeu sanitaire majeur qu’il faut relever. Chacun doit se sentir concerné afin de gagner la bataille contre la saleté.

           Je me souviens, avec bonheur et mélancolie, de l’Algérie des années soixante-dix et quatre-vingt, lorsque je revenais en vacances au pays. J’ai gardé l’image d’une Algérie propre et respectée par sa population. Le pays promettait tous les espoirs et les Algériens allaient de l’avant. A l'époque, tous les rêves étaient permis. Tout était à construire et tout était possible. Chacun avait un sens naturel de civilité et les rues étaient convenables. Les Algériens étaient éduqués, comparés à ce que l’on voit aujourd’hui. Que s’est-il passé depuis ?

           Il faut reconnaître qu’en très peu de temps, vous avez traversé des étapes très difficiles. Dans votre courte histoire de peuple libre, rien ne vous aura été épargné. D’abord victimes de la guerre d’indépendance qui a coûté les larmes et le sang, ensuite les années noires que vous avez affrontées avec bravoure, ont mis un terme à une embellie prometteuse et vous ont fait accumuler les retards dans tous les domaines. On peut comprendre aisément le chaos qui en a découlé et les séquelles que ces tragédies ont engendrées.

           On peut dire également que la natalité galopante du pays a ralenti les progrès de la société algérienne et semé le désordre, y compris sur le plan environnemental. Il s’en est suivi une faiblesse dans l’éducation et une fragilisation de la structure sociétale. Un taux de la natalité qui a quadruplé en quarante ans, c’est comme si la France était passé de soixante millions d’habitants en 1960 à 300 millions d’habitants en 2015. On imagine aisément les perturbations sociologiques que cela aurait engendrées. Il y a donc, peut-être, des circonstances atténuantes qui pourraient expliquer en partie, la situation actuelle du pays. Il est certain que ces épisodes douloureux que vous avez traversés ne sont pas étrangers à la situation que vous connaissez aujourd’hui, y compris dans le domaine de l’environnement.

           Cependant, il est temps pour vous de réagir au plus vite, afin d’améliorer votre cadre de vie,pour votre bien-être et celui des générations futures.

           John Kennedy a dit : "Ne vous demandez pas ce que peut faire le pays pour vous mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays".

           Vous devriez adopter cette citation au plus vite et l’appliquer au quotidien. Aimer votre terre équivaux à la respecter. Apprenez à en prendre soin au lieu de la laisser partir à la dérive. Agissez pour le bien commun avant de penser à votre intérêt personnel. Ce n'est que dans cette optique que l'on peut progresser.

           Prenez exemple sur les nations qui ont mis en place des organisations efficaces pour traiter leurs déchets ménagers. Faites la fusion de plusieurs communes pour un plan de traitement des déchets. Ayez de la rigueur dans la mise en place de la collecte. Veillez à ce que la taxe des ordures ménagères soit bien utilisée et à bon escient. Elle doit servir à ce dont elle est affectée. Si la taxe pour le traitement des déchets est insuffisante face à l’énorme tâche, il faut l’augmenter en rapport avec la superficie des habitations. Il faut de la transparence dans les comptes des communes. Pour une gestion rigoureuse et une bonne utilisation de l’argent public, chaque commune doit publier un bilan annuel de son budget et de son affection à chaque projet avec des chiffres bien énoncés. C’est la démarche qui est appliquée dans les pays occidentaux. C’est la transparence qui fait avancer les peuples. Ce n’est que dans la transparence que les sociétés s'améliorent pour le bien être du citoyen.

           Planifiez les jours exacts de passages des camions collecteurs, faites le savoir et apprenez à la population à rentrer leurs poubelles une fois vidées. Les poubelles des particuliers doivent êtres rentrées, elles ne doivent pas traîner pendant des jours sur les trottoirs, sous peine de sanctions sévères. Pour les poubelles collectives des immeubles, il faut construire des abris à poubelles pour éviter la dispersion des déchets et la prolifération des rats et autres insectes susceptibles de propager des maladies. Apprenez à sanctionner s’il le faut, c’est le seul moyen de changer les comportements récalcitrants. Il faut intégrer la rigueur et la punition. La sanction est là pour rappeler à chaque citoyen sa responsabilité en matière de protection de l’environnement et de la santé publique.

           J’ai pu constater personnellement l’état scandaleux des marchés alimentaires un peu partout dans le pays. Les Algériens que j’ai questionnés à ce propos, disent que les commerçants, à la fin des marchés, laissent leurs déchets à même le sol. Mais la solution serait tout simplement qu’il y ait un camion poubelle à proximité de chaque marché et le problème serait réglé. Par ailleurs, les marchés sauvages doivent être démantelés et interdits. Les commerçants qui enfreignent cette interdiction doivent être lourdement verbalisés afin de donner l’exemple.

           Une autre constatation que j’ai pu faire : les poubelles de rues sont quasi absentes en Algérie. Pour quelles raisons ? J’ai bien entendu dire que les poubelles, une fois installées étaient immédiatement saccagées ou dérobées. Je veux bien le croire, mais ce n’est pas une raison pour ne plus en remettre. L’idée des poubelles sans corps, juste avec un couvercle sur le dessus, dans lequel enfiler un sac poubelle, diminuerait les vandalismes. Faites une campagne d’information pour appeler le peuple à respecter les équipements communaux car ils sont aussi leur propriété, et les saccager ou les voler est une charge supplémentaire pour les communes. Toutes les rues du pays doivent être équipées de poubelles et il faut utiliser tous les moyens de communication pour inciter la population à s’en servir.

           Mettez en place une campagne de sensibilisation à travers les médias. Celui qui jette des ordures dans les espaces communs sera sanctionné de façon exemplaire, de sorte à faire réfléchir la population. Il y a urgence à organiser la prévention et à la mettre en place. Il faut informer et éduquer la population. Planifiez un programme efficace contre la saleté, en vue de vous débarrasser de ces immondices qui polluent l’environnement et propagent des maladies. Un numéro vert ‘ alerte propreté’ doit être opérationnel pour chaque département. Chacun pourra signaler les dépôts d’ordures qu’il constatera dans sa rue. La sensibilisation sur l’environnement doit se faire également, et surtout, via le système éducatif. Les enfants sont l’avenir du pays, c’est de leur devenir qu’il est question. Ils doivent bénéficier d’un programme de mise en alerte à l’écologie. Il faut les sensibiliser au respect de la terre, au danger de la pollution. La jeunesse doit réaliser que son avenir dépend de son comportement. C’est par l’éducation que les mentalités se forgent. Les enseignants ont un rôle majeur à jouer dans l’éducation de la jeunesse. Ils doivent planifier des sorties de classes au plus près de la nature afin d’initier les enfants aux problèmes de l’environnement. Les écoles mais aussi les communes doivent organiser des campagnes de nettoyages aussi bien en direction de la jeunesse que des adultes. Par exemple, appeler à une journée de nettoyage dans chaque commune, chaque quartier, et renouveler l’opération tant que cela est nécessaire.

           Des campagnes d’affichages sur la propreté doivent être réalisées dans tout le pays, et des panneaux mis en place au bord de toutes les routes. Chaque citoyen doit assimiler la notion que ses rues c’est aussi chez lui, réaliser que ce sont deux notions indissociables, qu’elles ne font qu’une. Si vos rues sont sales, elles vous représentent. Vous devez apprendre à agir, à dire non à la saleté au lieu de la subir. Apprendre à réagir pour votre bien-être et celui de vos enfants. Souvenez-vous des valeurs de vos ancêtres, souvenez-vous de l’amour qu’ils portaient à leur terre. Dites à vos enfants qu’ils ont la chance de vivre dans un pays extraordinaire. Apprenez-leur à le respecter, à en prendre soin, à l’aimer.
           On le sait, vous êtes des adeptes inconditionnels de la toile. Profitez-en pour vous en servir à bon escient afin de sensibiliser la population au problème de l’environnement.

           Pour venir à bout de ce problème de saleté dans votre pays, prenez exemple sur des pays tels que la Suisse, la Norvège, le Danemark, la Finlande, où il est interdit de salir l’espace public. Ce sont des sociétés qui ne plaisantent pas face au non-respect de l’environnement et même les mégots de cigarettes ou les papiers jetés dans l’espace public sont punis par la loi. Dans ces pays, le respect des lieux communs fait partie du savoir vivre et pour ceux qui seraient tentés d’enfreindre les règles, les verbalisations sont très salées.

           Vous n’aimez pas maltraiter vos enfants ? Alors cessez de maltraiter votre pays. Prenez-en soin comme vous prenez soin de vos enfants. Respectez-le. Unissez-vous contre les comportements indignes. Dites non aux immondices qui jalonnent vos rues et vos plages. Organisez-vous et combattez le laisser-aller de certains d’entre vous. Retrouvez les valeurs de vos ancêtres. Les valeurs de la propreté font partie intégrante de votre patrimoine culturel et religieux, mais vous les avez quelque peu mis de côté au détriment de votre qualité de vie. Cet état d’insalubrité dans lequel vous évoluez ne vous ressemble pas.

           Il faut reconnaître que vous n’avez pas été épargnés par les épreuves. Vous êtes un peuple écorché, blessé, fragilisé. Mais un peuple respecté pour ce que vous avez traversé avec un courage incommensurable. Vous vous êtes toujours relevés avec une grande dignité. Il est temps de panser vos blessures. Il est temps de vous remettre en question et d’avancer vers un futur meilleur. Prenez les devants, mettez en place une dynamique de la propreté . Soyez acteurs de vos vies, pour un environnement que vous méritez.
           Vous êtes un peuple pourvu de qualités exceptionnelles. Vous êtes dignes, chaleureux, généreux, hospitaliers. Je sais que vous êtes capables du meilleur. Je ne doute pas de vos capacités à relever le défi.

Louisa B.           




Saison estivale ratée

Envoyé par Albert
http://www.liberte-algerie.com/est/saison-estivale-ratee-254381


Par Liberté Algérie : 08.09.2016   l Par B. BADIS

Des robinets à sec et palme d’or de l’insalubrité sur le littoral À ANNABA

           En l’absence d’eau potable, de nombreux vacanciers n’ont pas pu apprécier pleinement leur séjour. © D.R.
           Les habitants ne savaient plus à quel saint se vouer, devant l’absence quasi totale de l’eau potable, la défaillance de l’éclairage public et le manque d’hygiène dans une zone des plus fréquentées durant la saison des grandes chaleurs.

           Les habitants d'une partie du littoral annabi au même titre que les responsables des complexes touristiques, ont durement ressenti les aléas engendrés par le comportement plutôt maffieux de certains responsables concernés par la mission d’AEP et de l’assainissement des plages. Les habitants ne savaient plus à quel saint se vouer, devant l’absence quasi totale de l’eau potable, la défaillance de l’éclairage public et le manque d’hygiène dans une zone des plus fréquentées durant la saison des grandes chaleurs. Le moins qu’on puisse dire est que tout le monde est à sec notamment du côté de Belvédère et Aïn-Achir. Abandonnées par les autorités locales, surtout durant l’absence du wali (congé), les populations menacent aujourd’hui de recourir à des actions plus radicales en investissant la rue entre autres si une solution urgente ne venait pas à être concrétisée. Malgré l'implication dans ce problème de la gendarmerie, en invitant l'entreprise de gestion de l'eau à designer l'un de ses cadres à faire partie d'une commission de wilaya pour sortir de cet impasse, la situation n'a pas changé d'un iota, participant pleinement ainsi à une saison estivale totalement défaillante. Il est vrai cependant que le problème de la gestion de l’eau potable est général à Annaba. C’est d’ailleurs le point noir depuis le départ de la société allemande. Les responsables actuels en charge de la gestion de l’AEP semblent totalement dépassés. “Chaque saison estivale, c’est la même histoire qui se répète avec le manque d’eau dans les robinets et la défection d'une pompe. C’est absurde ! Le ministère doit lancer une enquête pour situer les responsabilités de chacun. C’est trop, Annaba ne mérite pas cette situation en pleine saison estivale. C’est flagrant, ils poussent les gens à casquer sous la table”, dira un habitant de la cité côtière de Belvédère. De son côté, le gérant d'un complexe touristique signale que de nombreux vacanciers ont quitté les lieux, en raison de l'absence du manque d’eau. “C’est grave en ce troisième millénaire, que des touristes étrangers assistent à des scènes d’une autre ère comme chaque jour les navettes non stop des camions citernes qui viennent alimenter des complexes touristiques d’envergure en eau.
           Pis encore, au niveau des plages, certains touristes et locataires transgressent toutes les règles édictées en matière d’hygiène et de sécurité. Certains endroits se sont transformés, par manque de civisme, en vrais dépotoirs. “On jette les ordures n’importe où et n’importe comment”, a tenu à dénoncer un commerçant en activité à Toche.

B. BADIS           




À Chenoua plage, entre les tas d’ordures et les plagistes, les estivants pris au piège

Envoyé par Jean Pierre
http://www.toutdz.com/a-chenoua-plage-entre-les-tas-dordures-et-les-plagistes-les-estivants-pris-au-piege/


Par ToutDZ.com : 23.08.2016   l Par Hadj Amar



           Loin des sentiers battus. À une heure de route d’Alger-centre, une plage magnifique s’allonge au pied du mont Chenoua. Nous sommes à Tipaza. La ville qui a fait craquer Albert Camus et qui surtout lui inspira son ouvrage Les Noces. Il est presque 8h du matin, nous avons déjà déboursé 100 dinars pour une place de parking improvisée entre les maisons.

           Premiers arrivés, premiers servis

           Pour les lève-tard qui n’auront pas la chance de trouver un stationnement à ce tarif, un second parking a été aménagé de façon informelle par un habitant du quartier qui n’a pas hésité à déverser sur la plage : de la terre rouge et du gravier pour installer son « affaire » pour la saison estivale 2016. Cet espace va jusqu’à fermer les portes d’entrée des habitants sur la plage. Les estivants, quant à eux, devront s’acquitter de la somme de 400 dinars pour s’assurer un stationnement plus ou moins sécurisé pour leurs véhicules. Une fortune pour les petits salaires !

           Une vue « à couper le souffle »

           Pour descendre sur la plage, nous décidons d’emprunter l’une des ruelles en pente près des bâtisses. Le choc est terrible. La journée commence à peine et c’est un tas d’ordures qui nous accueillent. L’odeur est nauséabonde. Nous accélérons le pas en direction de la mer. Le gardien du parking, nous regarde en souriant. D’après lui : « C’est toujours comme ça. Les éboueurs ne sont pas passés et ne passeront pas aujourd’hui ». En effet, nous le constaterons en fin de journée en remontant de la plage. La vue est à couper le souffle cependant on ne s’attendait pas à cette montagne d’ordures au bout de la ruelle.

           Au plus près de l’eau : des dizaines de parasols

           Aux abords de la plage, à quelques mètres de la mer : trois rangées de parasols sont déjà installées. Les distances sont réduites ne laissant presque plus de place aux personne qui n’auraient pas envie de payer la somme de 1 500 dinars pour la location d’un pare-soleil, d’une table et de quatre chaises. « Ici, c’est chacun pour soi. Les plagistes, des jeunes du quartier en général, dictent leurs propres lois. N’allez pas vous exposer… pour rien », nous confie un estivant. Inutile de s’interroger non plus sur la loi du littoral, personne n’en a entendu parler autour de nous.
           Tout se passe dans le calme et sans aucune forme d’agressivité, le plagiste s’assure dans un premier temps que vous voulez bien louer un parasol sur l’espace qu’il s’est octroyé. « Pour vous, aujourd’hui, c’est 400 dinars, pour le parasol », nous annonce-t-il. Au passage, il nous précise : « ce serait bien de me payer d’avance parce qu’après, lorsque la plage sera blindée, je risque de m’emmêler les pinceaux ».

           Pas l’ombre d’un gendarme…

           À peine installés, nous entendons un bruit mécanique assourdissant. Sur le sable, derrière la dernière rangée de parasols, un policier en civil, traverse la plage, à bords d’un quad de couleur bleue. Il repassera deux fois au cours de la journée. Si Alger a pu bénéficier depuis le début de la saison estivale de l’intervention de 1 200 gendarmes, à Chenoua plage, il n’en était absolument pas le cas. Aucun gendarme en tenue n’a été mobilisé pour faire respecter le libre accès aux plages.

           Dès le début de l’après-midi, plus un mètre de libre entre les parasols. Les estivants sont quasiment forcés de louer des parasols. Aux bords de l’eau, les petits sont à l’assaut du peu de sable pour essayer d’en faire des châteaux. Ils sont rapidement détruits par les arrivants en kayak. Non loin, un petit groupe d’estivants se forme. Ils attendent l’arrivée du bateau de plaisance. Un brouhaha prend ainsi le dessus sur l’atmosphère paisible de la matinée. Une petite fille en maillot rouge escalade la chaise haute destinée aux maîtres-nageurs. Debout dans un premier temps, elle finit par s’asseoir pour ensuite scruter l’horizon. Pour finir, un cheval blanc passe juste en dessous. Burlesque !

          
Un aménagement urbain qui laisse à désirer

           En arrière-plan de ces scènes presque comiques et du fabuleux mont plongeant dans l’eau, c’est un autre décor moins coloré s’offre aux vacanciers. Une maison coloniale en ruine, un centre culturel et des ordures longent le mur qui fait face à la mer. Une pizzeria où il est possible de manger à des tarifs raisonnables a été installée en dessous de la maison coloniale. Des sacs plein à craquer de détritus débordent sur le sable et d’autres ont été jetés en contrebas du centre culturel de Chenoua. L’édifice géré par l’Office national de la culture et de l’information (ONCI) apparaît comme une épave face à la splendeur de la montagne qui le surplombe. Le rez-de-chaussée de l’édifice est complètement rongé par la rouille et l’humidité. Il est possible d’apercevoir ses piliers en acier.
           À quelques mètres de là, une bande d’amis jouent au domino sur une table en plastique. « Nous sommes venus de Rouïba et de Bordj El Bahri. On avait envie de changement. Vous savez, ça ne nous gêne pas de voir l’état pitoyable de ce lieu, ailleurs, c’est pire ! Tant qu’à faire… », nous confie l’un d’entre eux. Ce groupe d’amis a amené son propre parasol. « Nous avons seulement payé la location des chaises et de la table à 700 dinars. On s’en sort bien, sinon avec le parasol on serait passé à 1 500 dinars », conclut-il.
           À Chenoua plage, entre l’odeur nauséabonde des ordures et les plagistes qui dictent leurs lois, les estivants sont pris au piège et doivent mettre la main à la poche pour passer une journée tranquille à la plage.

Hadj Amar           



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De M. Patrick Sansano

Bonjour,
Je suis né en 1959 à Alger (Belcourt), je vis avec ma mère Paulette né en 1922 à Constantine.
J'avais de la famille à Bone (Eliane Clément épouse Jenan Giamportone, décédée), sa soeur Marthe épouse Marcel Blandin et leur frère Clément épouse Magda (tous décédés).
Mon arrière grand père Jean Philippe Bader habitait Bone et avait un café restaurant, deux filles et un garçon.
Je recherche des DVD de Constantine, Bone, Ain-Roua, Saint Arnaud et Alger.
Au plaisir de vous lire.
amitiés
         Mon adresse est : Patrick SANSANO
De M. Pierre Jarrige

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C'est criant de vérité
Envoyé par Eliane

      J’ai 67 ans. Je suis allé récemment chez un nouveau médecin.
      - Après deux visites et des tests de laboratoire, il m'a dit que j'étais très bien pour mon âge.

      - Après cette remarque, je n'ai pas pu résister à lui demander
      Pensez-vous que je vais vivre jusqu'à 90 ans ?
      - Alors il m'a demandé :
      - Est-ce que vous fumez?
      - Buvez-vous de la bière, du vin de l'alcool ?
      Oh non, ai-je répondu.
      De plus, je ne prends aucun médicament.

      Puis il me demanda :
      - Est-ce que vous mangez du steak et des viandes rôties au barbecue ?
      J'ai répondu :
      Non, mon ancien médecin m'avait dit que les viandes rouges sont mauvaises pour la santé.
      - Est-ce que vous passez beaucoup de temps au soleil ?
      - Jouez-vous au golf?
      - Faites-vous de la voile, de la randonnée ?
      - De la moto
      - Conduisez vous des voitures de sport ?
      Non, rien de ça.
      - Avez-vous des maîtresses, et avez-vous des rapports sexuels fréquents et non protégés?
      Non plus.

      Alors, il m'a regardé et m'a dit..
      - Mais alors, pourquoi voulez- vous vivre jusqu'à 90 ans? vous allez vous emmerder!    

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