INSCRIPTION AU LIVRE DES RECORDS

171 Européens tués le 20 août 1955 (dont un tiers d'enfants).
On frémit en pensant que le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd si les quelques 6000 djounoud dont parle l'Expression avaient été aussi efficaces que les 4 hommes armés de la bande de Brahim Ayachi qui, à la mine d'El Halia, ont à leur actif plus de 20% des morts.


El Alia et Skikda ou les crimes contre l’humanité 
Retour sur les traces d’Aussaresses

20 août 2005 - http://www.elwatan.com

Pour plus de détails, Brahim Ayachi va plus loin dans ses explications sans chercher de justificatifs. « Ecoutez, croyez-moi, nous disposions de beaucoup d’explosifs et nous aurions pu faire un grand carnage, mais nous ne l’avons pas fait. On dit que nous nous sommes attaqués aux innocents, c’est faux. Il y avait beaucoup de civils isolés ce jour-là et ils représentaient une proie facile. Nous aurions pu les tuer tous, mais on ne l’a pas fait. Je peux vous citer des noms et s’ils sont encore vivants, ils auront à témoigner s’ils le désirent. Il y avait un agriculteur qu’on appelait El Malti (le Maltais), un colon qui avait 5 ha d’arboriculture. Le chef de station de pompage avec ses enfants étaient dans leur maison, seuls. A Fil Fila, il y avait le directeur d’école, Raoul, sa femme, sa belle-mère et ses deux enfants, Bernard et Claudette. Il y a aussi le chef mineur, un Espagnol dénommé Cristobal, avec sa femme et ses deux filles. Le chef cantonnier, sa femme et sa fille. A l’Est vivait en pleine forêt Georges Cortes, sa femme et 3 enfants. A Oum El Ouard, il y avait un contremaître forestier avec sa femme juive et nous ne les avons pas inquiétés. On n’était même pas raciste. Tous ceux que je viens de vous nommer était sans défense et nous aurions facilement pu les liquider mais on ne l’a pas fait, alors, de grâce, qu’on arrête de nous accusés d’être des assassins, parce que nous n’étions que des révolutionnaires aux ordre de la nation ». Brahim raconte aussi, et dans le détail, l’opération. «A midi, El Alia était totalement isolée, nous avons pris soin de couper le câble du téléphone qui reliait la mine à la caserne située à Ben M’hidi (ex-Jeanne d’Arc). Nous étions répartis en quatre groupes. On devait s’occuper du dépôt pour les explosifs, la carrière de marbre pour la poudre noire. Nous n’avons tiré aucune balle, les groupes étaient répartis d’une façon à empêcher tout renfort. Les Européens nous ont vus et ont commencé alors à nous tirer dessus. Mon compagnon Amira a été touché. Un Français a eu jusqu’à l’arrogance de venir nous menacer avec un 8 mm, on l’a abattu pour découvrir qu’il était surarmé. Après ce coup, la bataille avait commencé et les Européens se sont retranchés dans leurs demeures pour nous tirer dessus. Nous avons fait de même. Nous n’étions que quatre hommes armés mais les youyous des femmes sétifiennes nous avaient encouragés. C’était une guerre, mais je peux vous assurer aujourd’hui que si ces Européens n’avaient pas ouvert le feu sur nous, nous ne les aurions jamais inquiétés.» Et après? Après c’était un déluge de haine. Un massacre. On allait faire payer à des centaines de paysans le prix fort. Dans la caserne Péhau située quelques kilomètres d’El Alia, un déluge de feu allait être orchestré contre tout ce qui bouge. 200 soldats appuyés par des T 16, des avions d’attaque au sol se dirigent vers la mine. La suite, c’est l’horreur. Bilan de la première offensive meurtrière; plus de 200 Algériens sont tués et une soixantaine emprisonnée.
20 AOÛT 1955 - 20 AOÛT 2005
Le devoir de mémoire
Les commandos de la liberté et la dignité

20 août 2005 - http://www.lexpressiondz.com/

A Skikda, sous la direction de Smaïn Ziguet, de Amor Bourkaib et Mohamed Mehri dit le colonel, avec plus de 3 800 djounoud engagèrent l’offensive sur les positions de l’ennemi dans la ville de Skikda. A Collo, c’est Ammar Chetaïbi qui dirigera l’opération avec 234 djounoud et portera un coup psychologique aux forces coloniales stationnées dans le massif connu pour un lieu de refuge des maquisards. A El Millia, haut lieu de la révolution dans le Nord constantinois, c’est Si Abdellah Bentobal et Si Messaoud Bouali qui dirigèrent l’offensive contre l’occupant qui considère les djebels de cette contrée comme un terrain de prédilection de la rébellion. A Condé Smendou, actuellement Zighoud Youcef, c’est Bachir Boukadoum et Abdelmadjid Kahl Ras qui prendront la direction de l’opération avec plus de 350 djounoud. Alors qu’à Constantine, c’est Zighoud Youcef en personne qui dirigera l’opération à la tête de 500 djounoud. Il s’est installé, d’ailleurs, dès le 17 août 1955 pour bien préparer le coup dans la ville de Constantine. A Oued Zenati, Aïn Abid et Khroub, c’est Saout El-Arab Boubnider qui sera à la tête des opérations et attaquera un certain nombre de cibles, notamment la gendarmerie, la mairie, les PTT, etc. Les opérations auront lieu également à Ouled Hbara, à Guelma, Annaba, Azzaba, Sidi Mezghiche, Taher... où plus de 1000 djounoud participeront aux différentes opérations en plein jour. Le 20 Août 55, un tournant décisif de la Révolution La réaction des hordes coloniales vint immédiatement par un génocide collectif de civils où plus de 1500 djounoud furent tués et enterrés dans des fosses communes. C’était une tuerie des plus barbares et sauvages perpétrée sur une population civile à Skikda, par centaines, amassée dans le stade, à Aïn Abid, où des familles entières furent décimées... Si on évalue les rapports des Nahiates, Si Ali Kafi donnait le chiffre de 13.000 tués, alors que la revue El Djeïch n°80 parlait de 16.000 victimes parmi les Algériens. Du côté de l’ennemi, les pertes sont énormes tant sur le plan humain que matériel. La presse coloniale déclarait le chiffre de 1273 morts du côté algérien et 211 blessés. Durant tout le mois d’août 1955, la France a redoublé de férocité contre le peuple algérien et tout le Nord constantinois fut passé au peigne fin par les services de renseignement et de nombreux militants furent soumis à la torture et à la répression. C’était l’arrivée des troupes de Bigeard dès décembre 1955 avec un armement sophistiqué.
Et voilà le travail !

Les dangereux civils européens, armés jusqu'aux dents rendus à la raison.

Qu'il est difficile de regarder son histoire en face et de dénoncer ses propres horreurs !

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Mis en ligne le 20 août 2005